Calcilia n’était pas des plus à l’aise actuellement. Ses mains s’étaient accrochées au rebord du navire qui l’entraînait au travers des flots. Et plus celui-ci avançait, plus elle voyait le rivage s’éloigner jusqu’au ce que la terre ferme ne disparaisse. À cet instant, elle ne voyait plus que la vaste étendue d’eau qui se profilait à l’horizon, semblant tendre lui tendre ses bras.
Avec précaution, elle lâcha son point d’ancrage afin de se diriger lentement vers le centre du navire, des frissons d’horreur parcourant son dos à la moindre secousse. Ses pas se faisant incertains, tandis que l’angoisse lui serrait douloureusement l’estomac. Elle ne fut rassurée que lorsqu’elle te trouva assez loin de l’eau.
On n’avait pas idée de lui quitter le continent pour aller se perdre sur les archipels… La jeune femme se laissa tomber sur le pont du vaisseau en regardant les grandes voiles qui se gonflaient à chaque bourrasque de vent. Elle s’installa délicatement sur une caisse qui traînait, regardant les autres voyageurs profiter de leur escapade. Sa main se glissa entre ses mèches d’azur qu’elle repoussa en arrière.
« Au moins, je n’ai pas le mal de mer, murmura-t-elle dans sa barbe. »
Elle remonta son genou, y déposant son menton en regardant le ciel, tandis que sa voix mélodieuse fredonna quelques couplets qui lui trottaient dans la tête pour sa prochaine représentation. Mais c’était surtout pour faire passer le temps qui allait lui sembler interminable. Les jours qui allaient se succéder n’allaient certainement pas aider la jeune femme à se remettre de ses tourments.
Une chose était sûre, elle n’allait pas tenter le diable en vidant les bouteilles de rhum qui tournaient sur le pont tandis que les ivrognes s’en donnaient à cœur joie. C’était un coup à ce qu’elle finisse à l’eau.
Soudainement, une tête vulpine sortit de son sac, et Calcilia crut voir briller une lueur mutine dans le regard de son familier. Son regard prune se plissa légèrement sentant la catastrophe arriver. Et cela ne manqua pas, le petit animal bondit hors de la besace de la jeune femme, visiblement attiré l’odeur de nourriture d’un voyageur.
La barde tenta de l’attraper au vol, mais celui-ci s’échappa sans mal, commençant à gambader sur le pont du navire, virevoltant entre les jambes des personnes qui se trouvaient sur son chemin. Aussitôt, Calcilia se mit à le pourchasser, bousculant les personnes sur le navire, s’excusant vivement à chaque fois.
« Illwy, reviens ! »
Il semait derrière lui quelques pétales de fleur qui s’échappaient de son pelage. Il trouva enfin ce qui l’intéressait, sautant dans les bras du voyageur, lui piquant la nourriture de ses mains.
Confuse, Calcilia s’empressa d’attraper le petit fauteur de troubles par la peau du cou avant de s’incliner vivement en se fondant en excuses.
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