Intrigué par les talents de dessinatrice de Felyndira, Ashley se décide à la rencontrer lors d’une visite au grand atelier du Village Perché où a présentement lieu une exposition exceptionnelle.
Vous naviguez ensemble parmi les gigantesques toiles représentant des monstres étranges, que vous n’avez encore jamais vu auparavant. Gorgone, hydre, harpies en armure, sirènes volantes, tout un imaginaire qui vous fascine mais également vous fait peur.
Votre visite se déroule sans encombre jusqu’à ce que la panique commence à monter parmi les visiteurs. L’atelier a fermé ses portes, et les créatures commencent à sortir des tableaux autour de vous. Vous êtes tous piégés comme des veaux à l’abattoir.
Il va falloir trouver la cause de ce désastre, et sortir d’ici rapidement…
Participants : @Felyndira Khae & @Ashley O'Callaigh
Challenge RP : Exceptionnellement pendant ce RP uniquement, vous pouvez dépeindre des créatures mythologiques qui n’existent pas dans le bestiaire grâce aux représentations sur les peintures.
Par mesure de précaution, votre équipement a été déposé dans des casiers à l’entrée du musée par le personnel. Vous ne pourrez pas l’utiliser, toutefois votre magie reste toujours active.
Ni une, ni deux, elle avait sauté sans attendre sur l'occasion, tel un chasseur à l'affût. L'objectif de sa vie serait pour une autre fois. Elle n'était plus à quelques semaines près... Ou mois. Oups. Comme elle s'y attendait, le voyage fut dès plus plaisant et elle put même s'améliorer rapidement pour avoir quelques petites bases, à son grand plaisir. Sa souplesse et sa coordination y étaient pour beaucoup, mais il restait encore du chemin à faire !
Vêtue de son Quipao noir et or, elle avait décidé de profiter pleinement du moment pour se se rendre à cette fameuse exposition, le retour n'ayant lieu que dans quelques jours. Était-elle si bien que son camarade le lui avait décrit ? Mais, une fois rendu devant l'entrée, elle s'arrêta et fixa un moment celle-ci sans bouger. Finalement, à quoi pensait-elle ? Ceux exposés ici étaient de grandes artistes de talent, avec plusieurs mécènes ou disposant, de base, des moyens pour s'y exposé sans aucun problème. Ce n'était pas son cas.
Secouant la tête, elle décida de rebrousser chemin et de déambuler un peu dans le village Perché. Hm, elle allait sans doutes faire un tour du côté de la bibliothèque. Elle se demandait quelle perle rare elle pourrait bien dénicher cette fois-ci. La dernière fois, cela avait un texte sur quelques créatures environnantes qu'elle n'avait pas encore rencontré : tel des satyres ou le loupaon. Qui aurait crû qu'il puisse existe un loup avec des plumes, aveugle de surcroît en journée ?
Mais, malgré son idée première, elle se retrouva bien vite à se promener dans les alentours proches du grand atelier, hésitante. Elle avait toute la journée pour s'y rendre après tout. Et puis, si elle était honnête avec elle, une partie d'elle désirait malgré tout aller à cette exposition. Même si elle ne ferait jamais partie des artistes ayant la chance d'y être exposé, elle pouvait toujours s'inspirer de leur travail pour son pouvoir ... Rien qu'un petit coup d'oeil ... Cela ne la tuerait pas. Elle fit la moue face à sa propre incertitude, poussant un soupir blasée.
- Tu fais peine à voir, ma fille ... marmonna-t-elle pour elle-même, mécontente de son hésitation éternelle à ce sujet.
Finalement, elle revint sur ses pas et sur le chemin, son regard rouge balaya les alentours tranquillement, notamment les personnes qui s'y regroupaient. Il s'arrêta un instant sur un jeune homme d'assez grande taille, dégageant un certain charisme. Sa tête se pencha légèrement sur le côté, songeuse. Il devait avoir à peu près son âge. S'intéressait-il également à l'art ? Cette idée la laissa mitigée.
Elle avait fréquenté de nombreuses personnes au cours de sa vie et savait désormais reconnaître les sourires de façades. Plutôt beau gosse, polis, semblant agréable ... Les tableaux parfaits n'existaient pas. Elle se demanda pendant un instant ce qu'il pouvait bien cacher, avant de mettre cette question de côté. Elle n'était pas là pour ça. Mais elle voyait rarement des personnes de son âge dans ce genre de lieu. Il s'agissait plutôt de nobles, des personnes lambdas ayant déjà passé un certain caps ou des couples en profitant pour faire une petite sortie en amoureux. Comme quoi, peut-être était-ce elle qui ne tombait jamais sur les bonnes tranches horaires quand elle faisait ses visites. Ou peut-être s'agissait-il du descendant d'un des artistes ou des mécènes de cette exposition. Pas que cela la concernait.
Pourtant, elle se promit intérieurement d'essayer de se souvenir de cette personne. Qui sait ce que l'avenir pouvait lui réserver ? Si elle parvenait à dégoter des informations sur lui et qu'il était véritablement le fils d'un mécène ou d'un artiste, peut-être que cela pourrait lui être utile un jour. Il faudrait qu'elle pose des questions au chef de sa caravane, une fois repartie. Elle pourrait probablement en tirer une information ou deux, informé comme il était. Ses pieds reprirent le chemin vers l'entrée de la grande exposition. Il était temps qu'elle se lance !
La colère des chimères
@Felyndira Khae ft @Ashley O'Callaigh
Le bâtiment aussi majestueux qu’immense, était construit de pierres blanches que l’on ne trouvait qu’à Grand Port. Elles créaient un contraste au milieu de la dense verdure des lieux, se pavanant sous les rayons chauds du soleil.Ashley venait enfin d’atteindre le Village Perché après plusieurs jours en calèche. Il réajusta ses manches, prenant le temps d’observer le paysage qui s’étendait sous son regard d’azur. Une ambiance presque sauvage se dégageait des lieux, pourtant déjà bien colonisés par l’homme. La végétation dense ne faisait qu’accentuer cette sensation.
Le faciès du noble s’était figé de ses mimiques de glace, il ne quittait que trop rarement son domaine. Et le long voyage ne faisait qu’accroître son épuisement. Il ne saurait ce qu’il pouvait tirer de cette exposition qui avait été tant de fois encensée. Il se souvenait encore de ce renard de Béjarry qui était venu faire son éloge à répétition dans son bureau afin qu’il porte de l’attention à ces créations. Et s’il ne faisait pas confiance à cet homme, il avait tout de même réussi à piquer la curiosité du noble.
Ashley poussa un profond soupir en attirant l’attention de son familier qui remuait fièrement la queue.
« Maître ? Danger ? »
Les orbes bleutés se baissèrent pour rencontrer le regard du louveteau. Un bref sourire étira les lèvres du mécène.
« Non Raha, tout va bien. »
L’animal se glissa affectueusement entre les jambes de son maître qui haussa ses sourcils.
« Tu passes trop de temps avec Mielle, lui fit remarquer le noble. »
Il se dégagea de l’étrange étreinte de son familier afin de pénétrer dans le bâtiment qui lui faisait face. Ashley fut contraint de laisser sa lame de cobalt entre les mains du vigil de l’entrée.
« Messire O’Callaigh ! Nous sommes tellement ravis de vous compter parmi nos convives. »
Le jeune noble avait à peine eut le temps de faire ses premiers pas dans l’exposition qu’il fut alpagué par le directeur de l’établissement. Bien que contrit, un sourire aimable se dessina sur son visage de glace.
« Vous me voyez honoré de pouvoir y assister. Après vos nombreuses invitations, répondit le tyran. »
Sa langue s’était muée d’un sarcasme cassant, tandis qu’il faussait compagnie à l’agaçant exposant. Celui-ci fut bien tenté de le suivre, mais les crocs luisants du louveteau se montrèrent particulièrement dissuasifs.
« Je vous prierais de ne pas incommoder ma visite. »
Tel un spectre, Ashley flânait entre les pièces pour découvrir des scènes stupéfiantes. Si la technique ne se montrait pas particulièrement innovante, il devait avouer que l’inventivité des peintres n’était pas à débattre.
Il n’interrompit jamais sa marche à travers le bâtiment, découvrant des chimères d’un monde inconnu. L’imaginaire de certain pouvait se montrer aussi incroyable qu’inquiétant.
Les gueules béantes semblaient se mouvoir à travers les cadres. Les suivaient son voyage, et un malaise saisit le noble.
« Ashley. Danger. »
La voix presque grinçante de l’animal venait cette fois d’émettre une affirmation. Ashley opina d’un mouvement de la tête. Il était difficile de contredire son familier, alors qu’un calme menaçant tendait l’atmosphère de l’exposition. Le mécène se dirigea vers la sortie. Portes closes.
« Faire quoi ? »
Les grognements du louveteau s’intensifiaient. Etaient-ils les seuls à avoir ce mauvais pressentiment alors que les issues étaient maintenant condamnées ?
« Attendre, répondit Ashley après une pause réfléchie. »
Il ne pouvait pas scander et alerter une foule, elle aurait tôt fait de semer la panique.
Les yeux d’une créature bougeaient comme latents, ils donnaient l’impression d’attendre patiemment leur butin. Une personne se dirigea vers le tableau en question, pendant que le noble observait à bonne distance. Un écriteau en bois juste en-dessous de l’œuvre désignait ‘’La Liche’’.
La toile s’altéra, se brouilla. Et tout se passa si vite. Il eut un cri lointain. Puis un bras squelettique sortit du tableau. L’âme qui vivait il y a quelques instants ne fut plus, un corps sans vie s’effondra devant la peinture. Une panique s’instaura dans les lieux, tandis que des créatures inconnues surgissaient des œuvres, laissant derrière elles des décors vides.
Les gens se bousculaient, alors qu’un théâtre mortuaire entamait son premier acte. Ashley recula, démuni sans la fière épée qui trônait habituellement à sa taille. Son pouvoir inefficace sur des cibles non humaines, il ne pourrait pas se défendre s’il devenait la proie de l’une de ces créatures qui semblaient attaquer à l’aveuglette.
« Bêtes, attaquer ? »
Raha s’était tassé sur lui-même, son pelage hérissé.
« Non, ce serait du suicide. Suis-moi, ordonna le noble. »
Il resta à distance des murs pour éviter de passer devant une gueule pleine de crocs. Visiblement tout avait été prévu, et ils devaient compter à ce qu’il ne reste aucun survivant. Ou bien n’était-ce qu’une illusion pour amuser les spectateurs ? Il tenait bien trop à sa vie pour tenter l’expérience.
La foule s’amassait contre la porte qui restait inébranlable. Un rideau écarlate se dessina au-dessus d’eux avant de s’écraser sur les visiteurs. Une créature gigantesque dotée de plusieurs têtes venait de faucher une nouvelle victime. Désemparé, Ashley se dirigea à l’opposé de la porte à la recherche d’escaliers. Sûrement à un autre étage, il trouverait une fenêtre pour s’échapper de cet enfer. Tandis qu’il s’éloignait de la foule, il aperçut une jeune femme à la longue chevelure d’albâtre qui était également restée en retrait de la horde de visiteurs. Derrière elle, un homme à la tête de taureau sortait également de son tableau, entre ses mains, une labrys.
« Raha. »
Le louveteau en alerte se lança sur le minotaure, plantant durement ses crocs dans la jambe de la créature qui hurla. Elle ressentait donc bien la douleur. Et si elle possédait une partie encore humaine, il pouvait peut-être fonctionner. Une déferlante de pouvoir s’embrasa dans les veines du mécène, la pupille se fendit dans l’azur puis durant un instant, il croisa le regard de la bête qui s’affaissa aussitôt. Des langues noires vinrent s’enrouler autour de ses joues, rougissant en brûlant la peau dans un bruit de crépitements. Ashley n’attendit pas, saisissant la hache de la créature pour lui fendre le crâne en deux. Rein, pas une goutte de sang, pourtant, elle tomba bien raide morte avant de s’évaporer, l’arme avec. Le noble jura entre ses dents, il avait espéré trouver un moyen de se défendre jusqu’à se sortir de cette situation.
Il se tourna ensuite vers la jeune femme, non pas qu’il s’inquiétait de son sort, mais les chances de survie étaient plus élevées s’ils étaient deux cerveaux. Surtout maintenant que son corps était devenu un brasier insoutenable.
« Vous allez bien ? »
Il ne prit pas le temps de s’embêter de formalités pompeuses, ce n’était pas vraiment le moment adapté pour.
« Pas chaire. Goût mauvais. »
Ashley hocha la tête en direction de son familier.
« Il semblerait en effet qu’ils soient physiques mais pas vivants. Sûrement contrôlés par un pouvoir extérieur.
- Maître douleur. »
Le noble haussa brièvement les épaules.
« Ce n’est que passager. »
Il n’avait pas le temps de s’inquiéter de la douleur. Il lui fallait quitter le bâtiment rapidement.
« Vous vous joignez à moi ? Finit-il par demander à la jeune femme. »
Adoptant le comportement de la touriste parfaite, elle s'extasiait sur les tableaux tombant sur son regard, marmonnant pour elle-même quelques informations : ce qui lui semblait être les points forts et les points faibles de l'œuvre, la thématique, une plausible signification derrière telle ou telle créature … Ce n'était pas la première fois qu'elle faisait ce genre de choses quand elle était confrontée à sa passion et cela ne manquait jamais de récolter des regards sur son passage. Elle se moquait bien qu'on la prenne pour une folle à cause de ça et trouvait même cela amusant.
Mais, alors qu'elle poursuivait son exploration, un certain malaise la prise par surprit tandis qu'elle observait le tableau d'un homme à tête de taureau doté d'une labrys. Quelque chose dans ce tableau lui paraissait particulièrement … Malsain. Elle regarda alors les tableaux environnants, ressentant cette sensation malaisante. L'ambiance avait changé. Quelque chose était en train de se produire, mais quoi ?
Sans crier gare, la réponse s'imposa d'elle-même lorsque les créatures des tableaux prirent vie, tuant quelques personnes au passage. Une bref lueur d'horreur traversa son regard rouge lorsqu'elle vit la Liche se mouvoir, se reculant pour éviter d'être à portée de ses attaques. Bon sang, cette exposition n'était donc qu'un guet-apens ?! Mais dans quel but ?! Qui en dégagerait un quelconque intérêt ?!
Un peu en arrière de la horde d'humains paniqués, elle les observa tenté d'ouvrir la porte. Elle était bloquée, c'était complètement inutile. Elle devait trouver un autre moyen de sortir d'ici vivante. Perdue dans ses pensées, elle en avait complètement oubliée le tableau derrière elle. Elle sursauta lorsqu'un hurlement provint de derrière elle, se retournant d'un bond. Oh bon sang ! Elle se recula précipitamment pour être hors de portée des attaques de la créature, le cœur battant à tout rompre. C'était un véritable carnaval de l'horreur …
La question de l'homme la tira du bref état de choc dans lequel elle avait été plongé et elle se claqua les joues de ses mains gantées. Elle devait se ressaisir ! Ce n'était pas le moment de se déconnecter de la réalité ! Elle regarda un instant l'homme qui l'avait sauvé, ainsi que le louveteau. C'était le noble de l'entrée. Quelle ironie.
- Ça va. Trouvons une fenêtre. Si nous ne sommes pas emprisonnés dans une illusion, je devrais pouvoir nous faire sortir par là sans trop de casse, se contenta-t-elle de répondre. Inutile d'espérer pour le rez-de-chaussée, ils les auront probablement bloqués. Nous aurons plus de chance à l'étage.
Elle désigna le Nord du doigt.
- J'ai vu un escalier par-là, tout à l'heure. Il doit mener à l'étage. Surveiller les alentours, je dois faire quelque chose avant.
Elle extirpa alors un carnet et un crayon de son côté gauche, coincés entre les plis de ses vêtements, se mettant à dessiner sans attendre. Soudain, une épée de taille moyenne apparue devant elle, grossière et sans aucune fioriture. Elle s'en saisit rapidement avant de la lui tendre.
- Tenez. La poigne n'est pas confortable, grossière et ne vous ait pas adapté, tout comme la taille, mais ça nous dépannera. Elle sera peut-être un peu lourde. Par contre, la lame est affutée, vous n'aurez pas de mal à les blesser … Tant qu'elle sera là. Évitez les combats inutiles. Nous avons 3 minutes, elle disparaîtra après ça. Allons-y.
Entendant un hennissement strident un peu plus loin, elle redressa la tête pour voir une sorte de cheval ailé noir. Les yeux flamboyants de la créature ne les quittait pas et elle prit son élan pour foncer sur eux. Elle ne paraissait pas très dangereuse de prime abord, mais elle ne désirait nullement tenter sa chance en la laissant les approcher davantage. Son crayon se remit à danser sur le papier, avant qu'une dague ne fasse son apparition, dans le même principe que l'épée. Cependant, elle semblait moins grossière, mieux proportionnée que l'arme précédente. Elle s'en saisit et la lança de toute ses forces, celle-ci allant s'enfoncer dans le crâne du pégase, qui hennit de douleur. En pleine chute libre, il s'évapora avant de toucher le sol, tout comme l'homme taureau. Elle souffla un coup. Elle le sentait, sa jauge avait déjà descendue de 35%.
- Courons.
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