Repue, elle avait enfilé la tenue que la fille avait mise à sa disposition, argumentant que sa belle robe serait abîmée si elle se promenait dans les bois, et les avait prévenues qu'elle ne savait pas à quelle heure elle rentrerait. La veille, elles s'étaient fait un sang d'encre en ne la voyant pas revenir. Il fallait dire que la prêtresse avait la mauvaise habitude de perdre le compte du temps, et de la distance... Cette fois, elle conclut de ne pas aller trop loin pour pouvoir revenir avant midi. Il faisait frais, pas autant que la veille au soir, mais suffisamment pour la faire frissonner dans les rayons timides qui perçaient les frondaisons. Des chocs ténus attirèrent la dame qui passa un pont de corde puis traversa une petite plateforme de passe pour en atteindre une plus grande.
Au-dessous d'elle, seule dans une clairière ombragée, une femme s'entraînait. Sa courte chevelure d'ivoire suivait ses mouvements fluides et millimétrés. Et malgré le bandage qui couvrait ses yeux, on aurait dit qu'elle dansait, forte d'un équilibre parfait... Merry resta quelques minutes regarder les courtes lames briller dans le clair-obscur, charmée, puis elle partie en courant récupérer son bâton chez ses hôtes et revint à la même allure. Sans ralentir, elle emprunta l'escalier qui l'amenait au sol, manquant atterrir sur le derrière après avoir loupé une marche, elle héla la jeune femme d'un ton guilleret :
- Bonjour ! Puis-je me joindre à vous ? Voilà plusieurs jours que je n'ai pas pratiqué, un peu d'exercice me ferait le plus grand bien !
Elle noua ses cheveux en une queue haute et remonta ses manches en les roulant sur elles-mêmes puis entreprit de s'échauffer sans même attendre la réponse de l'inconnue. Elle lui jeta d'ailleurs, sautant sur place pour activer son cœur et sa circulation sanguine en prévision de l'effort à venir :
- Je m'appelle Merry, et vous ? Vous vivez dans ce merveilleux endroit ?
empiète sur la raison..."
Je lui précisai donc que j'allais profiter de son absence pour aller faire de l'exercice. Et ça, c'était mon autre rituel du matin. J'allais toujours courir un peu dans la forêt, profiter de l'air frais du matin pour me ressourcer. Alors, tandis que ma conjointe rejoignit la place du marché, je m'équipai pour aller m'entraîner. Une tenue très légère et ma ceinture sur laquelle j'accrochai mon sac sans fond. A l'intérieur, j'y mettais toutes mes armes , ça m'évitait ainsi de devoir revenir à la maison pour les récupérer. Seul Atropos resta avec moi, solidement attaché à ma taille. Je sortis de chez moi pour prendre la direction de la forêt. Il y avait un sentier balisé, plutôt sûr, que j'empruntais chaque jour pour ma course à pied. Un petit échauffement et me voilà partie, pendant environs une heure, à trotinner dans les bois et profiter dans l'ambiance de la nature.
Mon corps, suite à ce premier exercice, était chaud, prêt à continuer mon entraînement. Je retrouvai "ma place" habituel, une clairière pas très loin du Village. Certains arbres portaient d'ailleurs les traces de mes nombreux passages ici. Je détachai mon sac pour le poser au sol, fis de même avec mon katana. Aujourd'hui, je n'allais pas m'entraîner avec lui mais avec Griffe et Croc, mes deux dagues. Je voulais travailler ma vitesse, aujourd'hui, mais également mes enchaînements au corps à corps, sans l'allonge que me procurait Atropos. Les dagues dans chaque mains, j'entrepris une chorégraphie rapide, effrénée même, mais toujours précise. Hélas, mon entraînement fut rapidement interrompue. Une voix s'éleva au loin, puis des bruits de pas, comme si quelqu'un courrait vers moi. Je tournai la tête, pour voir une petite femme avec un baton de combat dans les mains.
"- Bonjour ! Puis-je me joindre à vous ? Voilà plusieurs jours que je n'ai pas pratiqué, un peu d'exercice me ferait le plus grand bien !" Fit-elle en s'approchant.
J'inspirai doucement, agacée d'être ainsi dérangée. Mon corps allait se refroidir si je m'arrêtais maintenant. Elle n'avait visiblement pas besoin d'attendre ma réponse pour se préparer. Elle noua ses cheveux et retroussa ses manches. Très bien, puisqu'elle venait de prendre elle-même la décision...
"- Je m'appelle Merry, et vous ? Vous vivez dans ce merveilleux endroit ?" Demanda-t-elle.
Je hochai une fois la tête.
"Sofia. Et oui."
Je regardai son baton un instant. J'ignorai si c'était celui qui l'accompagnait sur les routes du Royaume mais il semblait... Particulièrement intacte. Très bien, elle voulait donc participer à mon entraînement. Ca tombait bien, moi qui voulait justement travailler ma technique au corps à corps... Je récupérai mes fourreaux de Griffe et de Croc, pour les remettre à l'intérieur. Ainsi, aucun risque de voir l'une de mes lames blesser Merry. Je me mis alors en position et, sans attendre une seconde de plus, je fonçai sur elle. La main droite légèrement relevé, prête à parer, je frappai avec la gauche, horizontalement, vers le foie. Son baton rencontra ma dague, mon coup fut dévié. Maintenant que sa garde était ouverte, je pouvais frapper au niveau de son épaule. Elle perdit l'équilibre, fit un pas en arrière. Je pris appuis sur mon talon, pivotai sur moi-même pour la faucher, emportant sa jambe dans mon élan. La jeune femme chuta sur le sol, je me redressai et posai un genou à terre, Croc venant trouver une place sous la gorge de Merry. Morte. En situation réelle, elle serait déjà morte.
Je me relevai et la regardai de haut, intriguée. Des jours qu'elle n'avait pas pratiqué... Mais pratiqué quoi ? Elle était parvenue à parer mon premier coup, car il était volontairement lisible. Viser un organe vital, pour forcer la parade et ouvrir entièrement sa garde. Dès lors que j'accélerai pour frapper son épaule, elle fut inccapable de réagir. Moi qui pensais que cela allait suffir à la décourager, je la vis se relever et se remettre en position. Soit, puisqu'elle en redemandait, pourquoi refuser ? Je fis rapidement pivoter mes dagues dans ma main, pour les tenir dans les sens inverses, lames vers l'arrière. Je fonçai à nouveau sur elle pour, cette fois-ci, engager avec un coup de pied haut. Je voulai profiter de mon élan et de ma rotation pour apporter de la puissance à mes coups. Je n'étais pas certaine qu'elle puis être préparée à encaisser autant...
- Mjöllnir:
- Atropos est indestructible
Se relevant d'une impulsion, elle se gifla mentalement. Que lui arrivait il ? Jamais elle ne s'était laissé impressionner au temple ! Elle avait pourtant affronté des pèlerins, des Frères et Sœurs, et même le prêtre en charge de la sécurité du Temple... Jamais elle n'avait pris une telle dérouillée... L'éclat de son regard passa des larmes de rage et une concentration où son sourire disparut. Ce n'était pas normal. Non, pas normal. Elle souffla en s'écartant du coup de pied avant de planter son bâton dans le sol pour s'en servir d'appuis et repousser son assaillante. Après l'avoir tenue en respect quelques minutes, elle termina à nouveau au sol, dans une position très inconfortable. Son cœur battait vite, trop vite. Merry prenait peur. L'avaient ils tous ménagés pendant ces années d'entraînement, au point qu'elle s'était crue capable de se défendre seule alors qu'il n'en était rien ?
- Vous êtes vraiment très forte, Sofia.
Il n'y avait nulle flatterie dans ces mots, simplement un constat. Elle n'était pas à la hauteur de son adversaire. Malheureusement, elle était bien trop têtue pour abandonner. La blanche se releva donc à nouveau, et la danse repris, un ballet où la prêtresse ne parvenait pas même à déstabiliser son interlocutrice. Plus les coups pleuvaient, plus elle devait se concentrer sur sa défense, moins elle attaquait, et plus elle mordait la poussière. Sa concentration s'effritait. Elle ne parvenait pas à lire le jeu de Sofia... Cette révélation la fit louper un direct qui lui coupa le souffle. Elle fut à nouveau dans la poussière. Les larmes s'échappèrent cette fois, mais la jeune femme les chassa rageusement et se remit en position une nouvelle fois.
Nul doute que si personne ne l'arrêtait elle continuerait jusqu'à ne plus être capable de se relever. Bornée et décidée à percer le mystère de cette femme. Elle voulait l'analyser jusqu'à réussir à la pousser au sol... Abandonner ne faisait pas partie des préceptes enseignés par Lucy, et il n'était pas question de se déshonorer en commençant aujourd'hui. Comment pourrait-elle rentrer voir les petits sinon ? Ses jambes tremblaient, mais la détermination dans son regard ne vacillait plus. C'était son premier véritable combat, et elle s'en souviendrait toute sa vie.
3e lune de la saison chaude de l'an 1001
Après avoir fait le tour des étals, Evelyn retourna à la maison. « Leur » maison, même si Evelyn aimait contredire Sofia sur le sujet, pour la taquiner. En réalité, elle se sentait comme chez elle dans cette maison. Et en réalité, sa maison était là où Sofia était. Constatant que sa compagne n’était pas de retour, Evelyn déposa le nouveau vase sur la table de la cuisine et repartit aussitôt, armé de sa bague de pouvoir, de sa longue dague de combat, de sa gourde fontaine et de baies.
Elle savait où trouver sa compagne. Elle savait où sa compagne se rendait pour ses exercices rituels du matin. Sofia était prévisible, se rendait toujours au même endroit après sa course : une clairière pas très loin du Village. Evelyn descendit les grands escaliers du Village et prit donc la direction de cette fameuse clairière. Sofia n’y était pas seule, elle était en plein milieu d’un combat... amical. La chasseuse ne fit pas savoir sa présence et, silencieusement, s’assit au pied d’un arbre, y appuya son dos et étendit ses longues jambes devant elle. Snorev, son familier crasmo âgé d’un peu plus de quatre mois, s’allongea à ses côtés, observant lui aussi la scène captivante. Ainsi, tous deux très bien installés, Evelyn mangea tranquillement ses baies et elle donna à son crasmo une ou deux friandises pour familier.
La chasseuse grimaça devant l’assaut de sa compagne et le peu de résistance que lui offrait son adversaire; elle avait pitié de la pauvre femme qui affrontait inconsciemment sa compagne. C’était pratiquement un massacre. Interrompre le combat serait une bonne idée, mais Evelyn savait que cela ne plairait pas à Sofia, et elle se disait de toute façon que Sofia possédait assez de bon jugement pour ne pas estropier son adversaire.
empiète sur la raison..."
"- Vous êtes vraiment très forte, Sofia."
Fruits d'un entraînement coriace avec mon père. Il n'hésitait pas à réellement me péter la gueule chaque jour et me faire bouffer du sable. Des nombreuses quêtes, solitaire ou non. De la rigueur, chaque jour. De la discipline. A force de me faire péter la gueule, j'avais appris à rendre les coups. C'était le genre d'entraînement qu'il fallait, si on voulait réellement s'endurcir. Pas un truc de fillette où on essayait de préserver l'autre. La nature n'allait pas faire dans la dentelle, alors autant se préparer au pire tout de suite. Merry se relever, les larmes qu'elle parvint à contrôler jusqu'à maintenant coulèrent le long de ses joues. Terrible désillusion pour elle, n'est-ce pas ? Rageuse, elle les chassa rapidement du revert de sa manche et se remit en position. Elle n'en avait donc pas eu assez. Je fonçai à nouveau sur elle. Il était claire que son esprit était perturbé, toute sa concentration s'était envolée. Si bien que mon poing vint lui couper le souffle. Elle finit encore une fois à terre, pas la plus belle à regarder.
Je me disais que, cette-fois, ça serait suffisant. Mais hélas non, encore une fois, elle se releva. Ma mâchoire se crispa. Si elle se relevait, cela voulait dire que je ne cognais pas assez fort. Je rengeai mes dagues, ce n'était pas avec un adversaire comme elle que j'allais apprendre quelque chose. Non, aujourd'hui, il semblerait bien que c'était à moi d'enseigner quelque chose. Est-ce que j'en avais envie ? Non, absolument pas. Mais à Merry se profiter de cette occasion pour en tirer ses propres conclusions. Moi je ne faisais que lui éclater la tronche. Cependant, comme je l'avais dit, on pouvait toujours en tirer quelque chose. J'ignorai ce qu'il se passait actuellement dans l'esprit de cette femme, mais elle voulait clairement se prouver quelque chose. J'admirai toutefois son esprit combattif. Peut-être bien pour ça que, de mon coté, j'acceptai de lui enseigner, d'une quelconque façon.
Doucement et dans un sifflement métallique, je tirai Atropos de son fourreau. Je le tenai volontailement dans le mauvais sens, tranchant de la lame vers moi. Je n'avais aucune envie de la blesser physiquement. Elle semblait suffisamment l'être dans son esprit. Du coin de l'oeil, pouvait remarquer ma compagne, assise à un arbre. Elle mangeait quelques baies pour profiter de la leçon. J'inspirai doucement, sa présence vint m'adoucir, aussitôt. Une chance pour Merry... Peut-être. Je passai à l'attaque et, cette fois-ci, je ne retins pas la puissance de mes coups. Atropos rencontra le baton de la jeune femme, une rencontre violente et percutante. Si bien qu'elle fit quelques pas en arrière.
D'un grand pas en avant, je la suivis pour frapper comme une forcenée, à plusieurs reprises, sans relâche. Elle recula encore, incapable de lutter. Hélas pour elle, Atropos était indesctrucible, je savais que je pouvais frapper comme une sourde-dingue sans risquer de l'abîmer. Les crocs serrés et visibles, mon dernier coup eu raison de son baton, qui fissura. Un appuis ferme sur le sol, je terminai mon enchaînement d'un coup de pied droit dans son ventre. Son baton bloqua le coup mais se brisa en deux. Avec ma main, j'attrapai son avant-bras pour l'éviter de chuter. Pour l'aider ? Oh non.... Je la tirai violemment vers moi et levai le genou pour frapper vers ses côtes.
La pauvre, elle était en train de subir ma mauvaise humeur. Mais c'était sa faute, elle avait interrompu mon entraînement ! Merry vascilla encore, ma lame vint frapper sa cuisse, elle tituba de l'autre côté cette fois-ci. L'adrénaline que me procurait cette correction fit boullir mon ombre. Je fonçai encore une fois sur elle, parvins à me contenir un minimum. Atropos frappa une dernière fois au niveau de son flanc, pour la faire chuter. Je rengainai et m'approchai d'elle.
Te relève pas, cette-fois ci. Admettre une défaite c'est pas faire preuve de faiblesse.
J'inspirai doucement, je pouvais sentir le regard de ma compagne sur moi. Je savais qu'elle aimait bien quand je me montrais plus douce.
"J'admire ton obstination et ta rage. Mais tu la laisses t'aveugler, toute ta concentration disparaît. Je t'ai dis de rester à terre, la décision te revient. Si tu te relèves, je serais moins douce."
Difficile de dire si je la testais ou non. Si j'étais sérieuse ? Ca, par contre, oui. Si elle se relevait, j'allais augmenter la cadence. Ce que j'en pensais, je préférais le garder pour moi, pour le moment. Mais, quelque part au fond de moi, brillait une toute, toute petite flamme, que je semblais apprécier. Avoir une élève pouvait peut-être se montrer rigolo... Non ?
Fermement campée sur ses pieds, elle tentait d'encaisser au maximum. Son arme se fendit en premier, en même temps que ses forces cédaient sous les assauts répétés de son adversaire qui semblait infatigable et dotée d'une force démesurée, surhumaine. Elle serra les dents à s'en faire mal, ayant renoncé depuis longtemps à contenir ses larmes de douleur et de colère. Dans un effort désespéré, et usant de ses dernières forces, la blanche parvint à prévenir un coup de pied qui l'aurait achevé. Son arme de fortune céda. Le magnifique bâton que lui avait offert son maître d'armes, celui qui lui avait tout appris. À cet instant, elle pensa "Bien fait ! Il est brisé, comme la confiance que je t'avais offerte, vieux croûton !". Elle le haïssait du plus profond de son être. Ou peut-être était-ce elle ? Merry avait le tournis. Envie de vomir. Mal au cœur. L'estomac dans les talons. Déconnectée... Brisée... L'âme en poussière.
Poupée de chiffon, elle fut ballottée par les attaques suivantes sans pouvoir opposer de résistance. Elle sentit à peine les coups, à demi-consciente. La douleur viendrait plus tard. Ses paupières étaient lourdes, elle n'y voyait plus, tout était flou, noir, étouffé. Seul son cœur cognant sourdement dans sa poitrine à l'en faire exploser la tenait éveillée. La voix de Sofia lui parvint, lointaine, et plus froide que le sol contre sa peau en feu. Se relever ? Haha, elle était bien bonne celle-là ! La blanche pouvait à peine maintenir ses yeux ouverts, alors se redresser... La bouche sèche, elle dut s'y reprendre à plusieurs fois, sans même être sûr qu'elle serait entendue :
- A...Appr... Apprends.... Mm... Moi...
Ces deux mots, si courts et simples, l'avaient épuisée. Tout en vidant l'air de ses poumons d'un profond soupir, Merry se relâcha totalement et glissa dans l'obscurité. Après tout, si la femme voulait la tuer, consciente ou non, elle n'avait pas de moyen de l'en empêcher. Autant se fier à Lucy.
Dans les profondeurs des abysses, Merry revécu un souvenir qu'elle appréciait beaucoup : le jour où son maître lui avait offert son propre bâton après lui avoir expliqué qu'elle était prête, suffisamment entraînée. Maintenant, elle devait enseigner aux autres. Le souvenir se transforma... Dans la salle, il y avait désormais les initiés qu'elle aidait à entraîner. En leur centre, la blanche montrait des mouvements simples pour parer et désarmer. Tout allait bien jusqu'à ce qu'ils commencent à se moquer d'elle ouvertement puis se jettent sur elle pour la rouer de coups. Le rêve se changea en cauchemar et Merry geignit. Son corps était lourd et si douloureux... Ah... Elle avait l'impression de n'être que souffrance...
3e lune de la saison chaude de l'an 1001
Une poignée de secondes s’écoula, puis Evelyn fronça les sourcils devant l’inactivité de la femme; soit elle appréciait la fraîcheur du sol, soit elle reprenait son souffle et ses esprits, soit elle n'était plus consciente. La chasseuse décida donc de quitter son poste d’observation pour rejoindre le duo. Aussitôt sur place, Snorev se mit à renifler sans gêne l’inconnue.
Westwood fit la remarque suivante à sa compagne, remarque cependant dénuée de reproche : - Elle respire encore? Elle s’accroupit aux côtés de l’inconnue – qui était bel et bien encore en vie - et le reproche vint alors : - Tu aurais pu contenir tes coups. Elle tapota l'épaule de la jeune personne, n'obtint aucune réaction, prit un bref instant pour réfléchir à la situation et conclut : - Aide moi, on va la transporter jusqu’à la maison. Ce qu’elles firent donc, Sofia prenant la femme par les épaules et Evelyn soulevant les jambes. Evelyn dit à sa compagne avec bonne humeur, pour plaisanter un peu malgré qu’il n’y avait rien d’amusant à la situation : - Mon amour, ça tombe bien, j’avais justement envie de faire de l’exercice! Sur le chemin jusqu’à leur maison, elles attirèrent quelques regards; des gens qui se retournèrent non pas à cause de leur beauté mais parce qu’elles transportaient une femme inconsciente. – Dis, tu la connais?, questionna Evelyn, s'intéressant soudainement aux détails, en franchissant le seuil de leur demeure. Là, elles déposèrent la jeune personne sur le divan, dans le salon.
Evelyn espérait que la jeune femme se réveille rapidement. Mais bon, les deux femmes n'allaient pas observer l'inconnue en silence pendant une période indéterminée, donc elles passèrent dans la pièce adjacente pour discuter joyeusement, laissant Snorev monter la garde dans le salon; et par "monter la garde" il fallait entendre "se balader dans le salon" et "mordiller gaiement sa peluche".
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