Nom Malek.

Prénom Chad.

Age 25 ans.

Sexe Masculin.

Groupe Citoyen.

Spécialité/Métier/etc Ébéniste, plus que menuisier.



En quelques mots...
Un colosse, effrayant et fascinant à la fois. Tout paraît si fragile dans la paume de sa main et pourtant on sent une profonde délicatesse dans son toucher. La belle bête doit avoisiner les deux mètres de haut, mais ayant la fâcheuse habitude d’être penché en avant, bossu et tordu, il a l’air plus proche du mètre quatre-vingt-cinq. Une musculature digne d’un chef-d’œuvre de marbre rendait ce grand gaillard intimidant. On sentait la dureté du travail manuel sur son physique et la dextérité nécessaire dans la douceur de ses gestes. Très peu bruyant, malgré son gabarit impressionnant, il fait preuve d’une légèreté, tant dans les gestes que dans le ton de sa voix, déroutante. Ses pas de félins faisaient souvent sursauter les gens qui oubliaient parfois même sa présence. Après tout, il est discret et introverti. Il faut plusieurs lunes pour le voir prendre ses aises en votre présence. Pas timide ni avare de discussions pour autant, il sait créer un lien de confiance entre lui et la plupart des gens, que ce soit autour d’une table pour manger ou pour discuter commande. Jamais été ivre, il n’aime pas l’alcool, ni les alcooliques, il a tendance à perdre facilement son tempérament devant un ivrogne.

Nom du pouvoir Malik Al Qirada.

Catégorie Transformation.


Fonctionnement du pouvoir

Le pouvoir de se transformer en Saruqard Alpha(cf: www).

Le temps de transformation partielle varie entre quinze minutes et une demi-heure selon la durée passée sans l'activer, plus une activation sera récente, plus la durée d'activation sera longue, il faut en moyenne deux à trois semaines sans activer le pouvoir pour une activation rapide. Sous sa forme partielle, son dos, ses bras, sa nuque, ses yeux ainsi que ses côtes sont celles d'une créature. On note également l'apparition d'une queue, pas de cornes, mais beaucoup plus de cheveux qu'en temps normal. La couleur de la fourrure et donc par extension de ses cheveux et sourcils peut changer, elle est aléatoire et il n'a aucun pouvoir ou contrôle dessus. Transformé partiellement, son agilité, ses réflexes ainsi que son acuité visuelle sont décuplés, sa force ne change pas ni son intelligence. Il est particulièrement irrité à cause des Saruqard qu’il se met à comprendre sans pouvoir communiquer avec eux, un brouhaha incessant lui donnant une migraine. La transformation est très douloureuse et il fini souvent par s'évanouir plusieurs fois avant d'être réveillé par la douleur au cours de cette dernière. Il peut rester sous cette forme pendant trois heures, cependant s'il s'épuise avant la fin du temps limite, il reviendra automatiquement à sa forme initiale. Si la douleur s'estompe pendant la transformation, elle revient lancinante une fois celle-ci terminée et peut durer plusieurs jours, provoquant parfois des fièvres délirantes.

Chad ne se transforme pas seulement en Saruqard Alpha, il le devient, il acquiert les instincts de ces derniers. Sous sa forme partielle, il arrive encore à raisonner avec ses pulsions. Plus il passera de temps dans sa forme transformée, plus la créature en lui prendra le dessus sur l'humain. Un profond dégoût pour ce pouvoir en est né, une sensation de perte du soi, l'impression de se laisser emporter par une chute d'eau sans fin, aspiré par le néant.

Qualités Sympathique, charismatique.

Défauts Nonchalant, désinvolte, arrogant.


Physique et mental
L’aube venait doucement chuchoter son réveil, éclaircissant sa silhouette galbée, ses muscles saillants comme sculptés dans du marbre créaient un jeu d’ombres amplifiant leurs volumes déjà conséquent. Tandis que les piaillements des oiseaux se faisaient de plus en plus proches, un bruit grave et guttural noya ces chants harmonieux, semblable à un rugissement. Chad émergea de son sommeil, baillant de toute sa gueule, exhibant toute sa dentition, les canines légèrement plus prononcées que la norme. Ses pieds dépassaient déjà de son matelas, un simple sac de lin fourré de paille jeté à même le sol, mais lorsqu’il s’étira, c’en devint ridicule. D’un bond, il se redressa avec une grande agilité. Sa figure démesuré, autant en largeur qu’en longueur, donnait un air grotesque à cette scène. Une fois levé, sa démarche était pénible, comme s’il lui manquait un appui, tantôt il clampinait sur une jambe, tantôt il boitait de l’autre. À l’instar d’un vieillard qui avançait sans son bâton de marche. Devant le miroir poussiéreux, un visage sévère se laissait voir sous une touffe de cheveux hirsute, dont les yeux froids n’émettaient que peu de chaleur. À la différence de ce sourire béat, bon à séduire les plus acariâtres des vieilles dames. Harmonieux, un certain charme et charisme naturel se dégageait de ses sourcils épais, ce regard perçant et ce petit sourire en coin insolent. Sa chevelure luxuriante et plus noire que jais était complètement ébouriffée. Cependant, ils étaient assez malléables pour prendre forme sans peigne, il lui suffisait de se coiffer avec ses mains. Ses dernières trempèrent dans l’eau avant qu’il s’en asperge le visage. Elles avaient tout des mains d’un travailleur, la peau durcit par les conditions extrêmes auxquelles elles étaient soumises et abîmées, déformées par les tâches répétitives. Son teint hâlé se limitait à son visage, son cou et ses bras, il était évident que sa tenue habituelle se composait d’un haut, d’un pantalon et d’une paire de gants.

Lorsque l’eau toucha son visage, il se rappela de bribes de son rêve la nuit passée. Des souvenirs lointains qui ressurgissaient, des remontées d’égouts putrides empestant sa mémoire. Il se revoyait sous la forme qu’il détestait le plus, recouvert de fourrure, une queue de primate se tortillant depuis son coccyx. Quelle forme majestueuse il avait! Un Roi parmi les créatures, grand et élancé au sommet des arbres! Mais il détestait ça. Baignant dans la lumière de la pleine Lune, debout au sommet d’un grand arbre, Son Altesse se tenait au sommet de toutes création. Son pelage, à la couleur changeante, allait d’un blond étincelant, en passant par un bleu électrique jusqu’à un auburn, aux reflets carmins, drapait ses épaules, son dos et ses côtes à l’instar d’un manteau royal. Sa queue, également recouverte de fourrure, semblait s’agiter comme mû par une volonté propre, ses mouvements de balancier stabilisant la posture et l’équilibre du Roi. Ses cheveux gagnait en volume, de la même couleur que son poil, couronnant Sa Majesté dans toute sa splendeur. Ses yeux, d’un bleu roi, brillait dans la nuit, incisif, ils donnaient l’impression de sonder l’âme de quiconque les croiseraient. Pourtant, si l’on pouvait sonder la sienne, seule une profonde tristesse en émergerait. Il détestait profondément ce rêve.


« Un réveil difficile. Comme tous les matins. Habitué! » pesta-t-il tout en se préparant.

Il allait être en retard, comme d’habitude. Finalement la vraie question est: est-ce qu’à force il n’était pas à l’heure? Il enfila son haut de la veille, une tunique de coton qui, paraît-il, fût blanche à une époque! Son pantalon marron, dans un état tout aussi déplorable, une paire de bottes en cuir usée et bondit hors de chez lui. N’y voyez pas là quelqu’un de sale, loin de là, mais travailler avec des vêtements propres, voilà un caprice de bourgeois. Arrivé à l’atelier, encore fermé, faute de personnes présentes pour l’ouvrir, une petite queue de quelques personnes s’était formée. Trois personnes âgées venus de bon matin, tout en sachant pertinemment que l’habitué ne serait pas à l’heure, mais un petit suspense était présent et quoi de mieux qu’un peu de mystère pour remuer la vie des retraités?

« Toutes mes excuses, vous savez comment c’est d’habiter juste à côté de son lieu de travail!

— Allons bon, c’est pas la première fois! Change les horaires sur le panneau, tout le monde y gagnera..! » lui lança-t-on d’un petit ton condescendant, une petite pique perdue.

C’était sans dire que ça faisait déjà cinq fois qu’il changeait les horaires, un peu plus et il ne finira plus par travailler qu’une demi-journée. Il se contenta donc de sourire sans répondre. Et c’était suffisant pour gagner assez de temps pour s’installer dans son atelier. La bâtisse était modeste, une petite cabane en bois construite par son grand-père, rénovée et améliorée par son père dont il prenait désormais soin à son tour. Une fois installé, il sorti les items du jour à rendre aux clients. S’ils acceptaient son attitude nonchalante et sa désinvolture c’était avant tout grâce à son travail d’une grande qualité. Pour le métier d’ébéniste, une certaine précision et perfectionnisme sont nécessaires. Des objets d’une beauté sobre étaient produits chez lui. Un savoir-faire appris et transmis auprès de son père, qui avant lui l’avait appris auprès de son propre père.

« Donc pour Madame Antium, une boîte à bijoux pour le mariage de votre fille à venir. Je vous souhaite une belle cérémonie ainsi qu’une belle réception!

— Merci bien mon garçon, l’invitation tient toujours si tu veux!

— Très aimable de votre part mais je ne peux malheureusement pas me libérer, par contre je compte sur vous pour me ramener du gâteau!

— Bien sûr, sans soucis, quel gentil garçon. »

Puis la personne suivante. Ainsi de suite, toute la journée jusqu’au début de l’après-midi. Sa clientèle était assez diverse et variée, mais force est de constater un afflux particulier de personnes âgés. Sans doute dû à son service client des plus chaleureux, il portait un véritable intérêt aux conversations et se souvenait de ce dont les clients lui parlaient, sans jamais être indiscret ou curieux. Une atmosphère de sûreté émanait de sa personne, à l’image des boîtes qu’il sculptait, on pouvait y jeter un secret sans y faire attention tant il inspirait la confiance. Une fois les horaires de commandes et récupération de ses dernières finies, il entamait les projets, scrupuleux sur les calendriers à respecter, une éthique de travail exemplaire. S’il arrivait bien souvent en retard, c’est parce que bien souvent il finissait par se perdre dans d’innombrables heures supplémentaires. Une passion pour ces mécanismes de serrure et charnières associé à la simplicité d’une planche de bois transformée le tenait éveillait. Il trouvait un véritable plaisir dans la transformation du vivant en sublimation en art. Un arbre majestueux ne perdait pas sa splendeur à sa mort, il la lui redonnait à travers une vie nouvelle, poncé et luisant. Malgré tout, autant d’heures passées sans dormir finissent toujours par avoir une retombée et il n’était pas anodin qu’il finisse par s’endormir à l’atelier, cela arrivait en moyenne une fois toutes les deux semaines. Ce fût ce soir-là.

Le début était toujours paisible. Un sommeil lourd, une enclume au milieu des abysses. La bouche ouverte, il dormait comme un enfant. Il se revoyait comme tel, jouant dans l’atelier avec des figurines de bois qu’il avait lui-même sculpté à l’aide de son père tandis que ce dernier travaillait sur les commandes à venir. Quelques cristaux pour seules lumières tandis que le crépuscule s’essoufflait, il attendait patiemment que son père termine pour rentrer avec lui. De temps en temps, ce dernier lui jetait un regard en coin pour voir s’il l’observait. Quand leurs regards se croisaient, il lui expliquait ses manœuvres et leurs intérêts. Chad écoutait attentivement tout en continuant de faire jouer les articulations de ses figurines de bois. Au bout de quelques dizaines de minutes passées, un petit bâillement aiguë se fit entendre.

« Tu n’es pas obligé de m’attendre, tu sais? Tu peux rentrer, en plus le dîner va refroidir et maman va se vexer.

— Non, non, ça ira, je t’attends! » geignit-il en se frottant les yeux et en s’étirant.

Un petit sourire en coin et un simple hochement de tête furent une réponse suffisante. Une fois son travail terminé, au bout d’une autre dizaine de minutes. Ils quittèrent l’atelier, se dirigeant vers la petite maison en bois qui leur servait de modeste demeure. Malgré le manteau noire qui enveloppait cette belle nuit, les lumières de cette bicoque chaleureuse embrasait les alentours. L’homme à la silhouette légèrement courbé poussa la porte en bois pour y être accueilli par une mine boudeuse.

« C’est une chose que tu travailles tard, mais je t’ai déjà dit plusieurs fois de ne pas le garder avec toi jusqu’à cette heure-ci!

— Je suis d’accord mais il ne voulait pas rentrer!

— Ah parce que j’oubliais que c’était lui le père! C’est lui qui décide! » s’exprima-t-elle tandis que la minuscule silhouette de l’enfant se cachait dans l’ombre de son paternel. La dame, vêtu sobrement mais élégamment d’une simple robe en lin se tourna vers le petit Chad.

« Et toi, combien de fois je t’ai dit de ne pas veiller aussi tard? Tu profites de la faiblesse de ton père, bientôt, je t’interdirais d’aller à l’atelier.

— Non! Promis la prochaine fois je rentre avant le coucher du Soleil s’il te plaît! » répondit-il les yeux embués de larmes.

Elle le regarda avec tendresse avant de simplement déposer un baiser sur son front et lui intimer de s’installer à table. Le repas était composé d’un ragoût, tout ce qu’il y a de plus simple, mais dont la saveur n’avait rien à envier aux tables des Nobles. Les aliments utilisés étaient de simples légumes du marché et une carcasse dépecée récupérée pas chère pour le bouillon, mais un habile savoir-faire et une connaissance des herbes, épices et procédés de cuisson rendait ce plat si banal particulièrement savoureux. Le plus étonnant, c’est qu’il était encore chaud. Il était évident que malgré ses remarques, cette femme était habituée et avait déjà planifié la venue tardive des deux sacripants. Tandis que ses parents échangeaient leurs journées, se racontant et écoutant respectivement ce que l’autre disait, Chad restait en silence savourer son repas. Comme il appréciait ce moment. Comme il voulait qu’il dure éternellement.

Malheureusement, le temps avance et rien n’est jamais gravé dans la roche. Il se revoyait maintenant dix ans plus tard, au chevet de sa mère malade, son père à ses côtés également, une main sur son épaule. Tous deux l’air solennels. Elle vivait ses derniers instants et il le savait, après tout, elle avait vécu une longue vie, il était peut-être temps pour elle de se reposer. Chad gérait désormais l’atelier seul, son père venait l’aider de temps en temps mais son âge se faisait également ressentir et une vie à travailler fini forcément par impacter la santé. Assumer ses deux parents n’était pas chose aisé mais c’était un devoir qu’il se devait de faire pour leur rendre ce qu’ils lui ont fait. Quelques mois plus tard, sa mère finissait par pousser son dernier soupir, entouré de l’homme qui l’avait aimé tendrement et de celui qui l’avait épousé et chéri sincèrement. Le plus dur pour eux fût de sculpter le cercueil dans lequel elle voulait être enterré. Un dernier câlin, de leurs mains, ils finiraient par l’embrasser même sous terre.

Les cérémonies et démarches administratives terminées, Chad se rendit à l’évidence; il devait créer un environnement de vie plus tranquille pour son père. Il méritait une vraie retraite, une où son cœur ne finirait pas par lâcher dans deux ans. Il prit donc ses dispositions et loua une petite maison au bord d’un bras du Grand Fleuve, non loin de la capitale et du Grand Port, mais dans une clairière assez paisible.

Encore dix ans plus tard, le voilà travaillant d’arrache-pied afin d’assumer la retraite de son père, dont les maigres économies ont finies par s’épuiser. Une autre nuit où il fini par s’endormir à l’atelier, quand tout à coup il se réveille en sursaut, son dos lui fait mal, sa peau le gratte, il fini par se griffer jusqu’au sang tant sa peau le démange, pas seulement son dos, ses bras, ses côtes, son cou,  sa tête, il est assailli d’urticaire le laissant rugir de douleur. À force de frotter, il ne se rend pas compte que ce n’est pas du sang qui apparaît sur sa peau mais bien un pelage, rouge vif, écarlate, ses cheveux aussi changent de couleur et alors qu’il aperçoit son reflet dans une fenêtre faiblement éclairée, il en tombe. Du moins c’est ce qu’il croyait, mais sa chute s’arrête à mi-chemin, bloquée par une queue de primate puissante le tenant debout. Un capharnaüm de murmures emplissent sa tête, des pensées qui ne sont pas les siennes. Un torrent qui lui donne une véritable migraine tandis que tout tourne autour de lui. Il a besoin d’air, pousse la porte violemment et bondit hors de sa cabane comme si monté sur des ressorts. Il se propulse dans les airs et atterrit agilement sur la cime d’un arbre touffue. Tout lui paraît si clair, le souffle léger du vent n'avait jamais été si perceptible. Les créatures nocturnes, habituellement tapies dans l'ombre, étaient désormais visibles comme en pleine journée. Chaque son de ce silence lui est audible. Son cœur bat à tout rompre, pompant et déferlant son sang comme une mer au milieu d'une tempête. Pourtant, il se sent en pleine possession de ses moyens, plus une douleur, pas même les courbatures de la veille. Il examine ses mains, ses bras, son torse, sa queue et ses pieds tenant en équilibre sur une branche qui ne devrait pas pouvoir supporter son poids. Il lève les yeux. Son regard se fixe sur cet astre immaculé. Son champ de vision se trouble tandis qu'il se perd dans la blancheur du corps céleste. Les bruits et les voix s’amplifient puis plus rien. Le noir.

Réveil en catastrophe de ce cauchemar. Haletant, en sueur, il se rappelle très bien cette première fois où son pouvoir s’était manifesté. Un véritable cauchemar. La nuit avait si bien commencée mais il fallut qu’il se rappelle de cet évènement. Une pensée fugitive lui traverse l’esprit, quels pourraient bien être les pouvoirs de ses parents? Ils n’en avaient jamais parlé et après tout quel intérêt. Le soleil s’était déjà levé à l’extérieur et tandis qu’il reprenait doucement son calme, la chaleur de l’aurore lui rappelait cette nuit tant chérie aux côtés de sa mère et son père. Un sourire triste caressa son visage.

« C’est parti pour une autre journée. »