Nom Rechel

Prénom Kahlua

Surnom Lua

Age 10 ans et demi (en insistant bien sur le "et demi")

Sexe ♀

Groupe Je crois qu'à mon âge je peux être que Civile.

Spécialité/Métier/etc Aller à l'école.

Particularité Elle a des cheveux bleu foncé qui luisent un peu quand il fait noir.

Arme de prédilection Ses larmes ?


En quelques mots...
Fille de Lunarya et Elion.
Kahlua vit avec son Pa'. Elle a rencontré sa mère dans l'année de ses six ans. Avant ça, son père avait tendance à éluder la question.
L'enfant sait que son père ne mange pas à sa faim pour qu'elle puisse, elle, être en bonne santé. Elle fait comme si elle ne le voyait pas mais ça l'inquiète pas.

Le rêve de Kahlua, ce serait que ses parents se réconcilient et qu'elle puisse vivre avec eux deux.

Nom du pouvoir Double esprit azuré

Catégorie Actif - Transformation


Fonctionnement du pouvoir

Forme hybride
Kahlua est capable de se transformer partiellement en Mérion Azuré. De ce fait, une paire d'ailes bleutées apparaît dans son dos. Sa taille variera en fonction de son âge (donc de son poids, sa taille, etc). Elle peut faire appel à ses ailes toutes les 12h00, pour une durée maximale d'1h00 d'utilisation. Kahlua pourra voler aussi haut qu'un oiseau le peut (mais attention à la chute si l'heure vient à passer pendant le vol). Sous cette forme, elle pourra porter des objets qu'elle peut prendre en forme humaine, mais personne ne pourra voler avec elle.

Après l'heure d'utilisation, son corps est fatigué, il faudra à Kahlua deux à trois heures pour pouvoir s'en remettre.

Forme totale
Kahlua est capable de se transformer entièrement en Mérion Azuré. La transformation n'est pas encore maîtrisée, mais la jeune femme a pu constater qu'elle se transforme lorsqu'elle ressent de fortes émotions (colère, joie, tristesse, peur…).

La transformation durera 6h00, sans possibilité de revenir à sa forme humaine. Pendant ce lapse de temps, son esprit humain est toujours prédominant, mais l'esprit du Mérion Azuré commence à se faire sentir.

Passé les 6h00, la transformation en humaine est possible, et il faudra que Kahlua le souhaite pour pouvoir le faire. Au maximum, la jeune fille peut rester 24h00 dans sa forme totale.

Au bout de 10h00, l'esprit du Mérion Azuré se fait de plus en plus sentir, au point que les deux esprits se mélangent jusqu'à ne plus savoir qui est qui.

Passé les 20h00 dans sa forme totale, Kahlua est en danger : l'esprit du Mérion Azuré a pris l'avantage sur le sien, la poussant à s'envoler toujours plus loin, et en repoussant sa partie humaine. Si personne ne lui vient en aide, elle oubliera complètement son existence et vivra jusqu'à la fin de sa vie en tant qu'oiseau.

Remarques
Kahlua ne peut pas se faire comprendre par les autres mérions pendant les 5 premières heures de transformation totale. En transformation partielle, il lui est impossible de discuter avec eux.
Si l'espace autour d'elle n'est pas suffisant pour redevenir humaine, la transformation ne se fera pas.
Dans une zone d'anti magie, Kahlua reprend sa forme humaine, avec l'incapacité de se transformer en oiseau à l'intérieur.
Après toute transformations de plus de 10h00, il lui faudra une demi-journée (12h00) pour en faire une autre.
Un temps de latence d'1h00 est nécessaire entre chaque transformation, totale ou partielle.
Kahlua peut enchaîner les transformations (c'est à dire une transformation de moins de 10h00, avec un temps de latence d'1h00 entre chaque). Mais son esprit perdra pied de plus en plus, rendant la dualité avec l'esprit du Mérion Azuré de plus en plus en faveur de l'animal. Au bout de 3 enchaînements, l'esprit de la jeune fille est complètement effacé (se référer aux contrecoups après 20h00 de transformation)
Une fois la transformation totale terminée, elle ne peut pas se transformer partiellement avant 2h00. Même chose pour une transformation partielle vers totale.

Qualités Joyeuse. Emotive. Tactile quand est en confiance. Curieuse.

Défauts Susceptible. Réservée. Peu de confiance en l'inconnu. Têtue quand a quelque chose en tête. Boudeuse.


Physique et mental
C'est difficile de passer inaperçue. Un peu trop. J'aime pas quand tous les regards sont tournés vers moi. Mon Pa' non plus d'ailleurs, et il me le fait bien comprendre. Tout le monde dit que c'est à cause de mes cheveux inhabituels. Oui, ils sont bleus. Et puis la nuit ils luisent un peu. Mais à l'origine ils étaient rouges ! Ou presque. Comme ceux de Pa' et 'ma !

Mais bon. Il faut bien continuer de vivre. Et depuis qu'ils sont entièrement bleus, c'est moins choquant que quand le rouge et le bleu s'entremêlaient.

Sinon, sur cette petite bouille d'ange, comme Pa' le dit souvent, trônent deux yeux vairon, mon œil gauche tendant plutôt vers le vert tandis que le droit est bleu. Finalement, mis à part ma peau claire, ce sont les deux seules couleurs que j'ai conservées de mes parents.

J'sais pas ce que vous voulez savoir de plus de moi. J'suis une enfant comme beaucoup, je commence à pouvoir faire un peu ce que je veux de mes p'tites mains, mais Pa' me laisse pas trop faire. Du coup je boude assez souvent parce qu'il me prend pour plus jeune que je ne le suis.

Puis j'aime pas trop quand pa' se montre désagréable avec les autres. Pour autant, j'aime beaucoup être dans une bulle avec lui, quand il n'y a que nous deux, ou que nous trois. Surtout quand on est que tous les trois. Quand on peut être une vraie famille. Je préfère pas 'ma à pa', mais comme je la vois moins souvent, j'essaye de profiter à fond de ces moments là ! Même si pa' parait parfois jaloux. Ceci dit je lui ai pas demandé si c'était vrai, parce que j'aime 'ma tout autant que lui.

Si seulement on pouvait être une vraie famille ensemble… Mais j'ai l'impression qu'ils ne s'entendent pas assez pour…

Ah, on peut parler un peu de ma taille si vous voulez. Je suis dans la moyenne, mais plutôt la moyenne basse. Un peu petite mais pas trop non plus. Plus précisément, je mesure un mètre trente cinq. Mais je vous assure que je grandis bien ! Pa' me mesure régulièrement et on laisse régulièrement des marques dans la chambre de l'appartement pour bien s'assurer de cette avancée. Puis parce que ça me fait plaisir. Surtout parce que, ce qui me fait plaisir, fait très plaisir à pa'.

Vous êtes sûrs de vouloir mon histoire ? Vraiment, vraiment !? Attendez, je m'assois, et on va pouvoir commencer ! Le temps de prendre une grande inspiration et… On est partis !

Si on commence par le début, et ben, et beh, euh… Je m'en souviens pas ! Comme tout le monde me direz-vous. Puis, mes premiers souvenirs, je les ai eus avec mon Pa'. D'ailleurs, il est trop fier, parce que c'est le premier mot que j'ai réussi à prononcer ! Pa' ! Du coup, vu le grand sourire qu'il avait à chaque fois que je l'appelais ainsi, j'ai continué. Ça n'a pas l'air de le déranger. C'est court, précis, même si ça peut en interloquer certains. « Y a qu'les bébés qui disent ça. » nyanyanya hein. Enfin, je dis ça, mais je m'en fiche tellement que rien ne peut m'atteindre quand on est tous les deux. Comme si l'on était dans une bulle rien qu'à nous. Enfin, je dis ça, mais Pa' a tendance à vouloir prendre soin de moi bien plus que  de raison. Il me fait même tellement passer avant lui qu'il a tendance à oublier de manger à sa faim…

Comme Pa' a été tout seul pour m'élever durant les premières années, j'ai surtout beaucoup de souvenirs avec lui. Pis j'ai beaucoup eu droit aux remarques et questions qui me demandent où elle est ma maman. Je voudrai bien le savoir moi ! Tous me parlaient comme si c'était bizarre de n'avoir qu'un papa et pas de maman, alors que l'inverse aurait été moins choquant pour beaucoup d'entre eux.

Tout ça pour dire qu'à l'école je n'ai jamais trop cherché à m'intégrer. Même toute jeune. C'était plus amusant de dessiner, ou de chercher à voir les petits oiseaux qui chantent dans les arbres, ou suivre les insectes des yeux. Oui, cette vie dans la nature m'a toujours attirée. Je n'ai jamais trop su pourquoi au début. Avec Pa', vous voyez déjà mes centres d'attention.

Le problème, c'est qu'en étant aussi distraite sur ces faits-là, et bien… C'est qu'on finit par se perdre parfois. A suivre un petit oiseau alors que Pa' était en train de discuter avec je ne sais qui pendant une balade. Je devais avoir, quoi, six ans ? Je crois que ce jour-là, il a eu la plus grosse frayeur de sa vie. Et moi aussi. A vadrouiller seule dans les rues, j'ai fini par perdre l'oiseau, me retourner et… Me demander où je suis. Je me suis sentie tellement petite. Il y avait beaucoup de personnes qui continuaient de marcher sans me voir. J'étais insignifiante à leurs yeux. Alors j'ai reculé. Encore. Et encore. Jusqu'à ce que mon dos repose contre le mur froid d'une habitation. A observer tous ces visages, toutes ces personnes, à chercher mon Pa'. A tenter de l'entendre. Mais le brouhaha ambiant m'empêchait de me focaliser sur une voix. Il m'en aurait fallu juste une… Juste la sienne… Mais je ne l'ai pas entendue. Les minutes me paraissaient des heures et au fur et à mesure que je paniquais, je me suis remise à marcher, à déambuler dans les rues, les larmes aux yeux, à tenter d'apostropher ces personnes alors qu'aucun son n'arrivait à sortir tant ma gorge était nouée, à esquiver toutes ces jambes, à me faire bousculer, à tomber par terre. Pouf. J'ai rebondi mollement alors que je n'ai pas pu empêcher les larmes de couler cette fois-ci, alors qu'une douleur commençait à se faire sentir. Mes sensations changeaient. Quand j'ai rouvert mes yeux embués, je voyais plus net que je ne l'aurais cru. J'ai voulu les essuyer mais je n'avais plus de mains. Les regardes s'étaient tournés vers moi. J'avais envie de passer mon bec dans mes plumes. Je ne reconnaissais même plus mes pensées. Une seule chose a alors sonné dans mon cerveau.

FUITE. FUIR. LOIN. A L'ABRI.

Tout s'est fait à l'instinct. Je me suis envolée. J'ai esquivé les petites mains qui tentaient de m'attraper. J'ai fui, fui, volé, volé, suffisamment haut pour reconnaître les rues habituelles. Pour aller à l'appartement. J'ai réussi à atteindre l'entrée du bâtiment. J'ai tenté d'y rentrer, de cogner contre la porte pour qu'elle s'ouvre. En vain ! Alors je suis allée plus haut, à l'étage, et je suis restée à la fenêtre telle la mouche qui tente de s'échapper. Sauf que je veux rentrer. J'ai piaillé. Probablement attiré l'attention. La fenêtre était ouverte et j'ai finalement réussi à la pousser après maints efforts à cause de mon poids plume.

Déjà fatiguée de cette mésaventure forte en émotions, j'ai commencé à me calmer, observant cet endroit si familier. Posée dans un coin de la pièce, il était temps de redevenir humaine. J'en avais envie. Pour autant, comment fait-on ? J'ai tenté un moment, pendant de longues minutes. Les heures ont commencé à passer et j'ai commencé à être désespérée. Si j'avais pu, j'aurais déjà pleuré à chaudes larmes. Mais un oiseau ça pleure pas. J'ai commencé à revoir un peu d'espoir quand Pa' est revenu à la maison. Contente de le voir mais ne sachant pas si je dois me montrer à lui dans cette forme, je suis restée un moment à me demander quoi faire sans réussir à me décider… Jusqu'à… ce qu'une inconnue ne rentre dans l'appartement. Elle semblait surprise. En tous cas, ses yeux étaient écarquillés. Puis elle s'est mise à crier sur Pa'. J'ai commencé à rager intérieurement. D'où elle se permet de lui parler ainsi !? Non mais… Hein… Quoi ? Elle a dit quoi, là ? Cette dame, qui parfois passe à la taverne où j'attendais que Pa' finisse son service, serait… ma mère ? Choquée de cette révélation, il n'était plus question de se dévoiler.

D'autant plus que ça faisait déjà un certain temps qu'elle venait. Enfin, je crois… Je ne saurai pas dire, mais c'est elle qui venait de donner la durée. Pourquoi Pa' ne m'a rien dit !? Et pourquoi elle ne s'est pas présentée à moi !? Soudain blessée par ces révélations venant d'eux deux, j'ai juste eu envie de me cacher un peu plus loin. D'en savoir plus. Oui. Je veux savoir. Comprendre. A tous les coups Pa' va encore me dire que je suis petite et que je comprendrai plus tard… Il aime bien dire ça…

Elle n'est pas restée bien longtemps, et a quitté ce lieu que j'ai toujours vu comme mon cocon. Ma maman est quelque part à portée de mains… Voilà quelque chose qui change mes repères actuels et me donne très envie de me rapprocher d'elle pour apprendre à la connaître.

Une fois de nouveau seuls tous les deux, je ne me suis rapprochée de Pa' qu'après un certain temps. Assez lentement, tentant d'éviter tout geste brusque venant de sa part, j'ai finit par venir me blottir contre lui, recherchant sa chaleur alors qu'il me regardait, interloqué. A me poser des questions comme d'où est-ce que je viens… Et peut-être surpris en se disant que j'ai pu entendre cette conversation houleuse ? Sous cette forme j'ai été incapable de lui répondre, mais je pouvais au moins faire quelques petits gestes pour lui faire comprendre qu'il s'agit bien de moi.

Ce n'est qu'au bout de quelques heures que j'ai enfin réussi à reprendre ma forme véritable. Mon esprit ne l'a pas capté tout de suite car, malgré le changement, les quelques pensées d'oiseau qui s'étaient immiscées étaient encore présentes. Elles parasitaient mon esprit.

Fatiguée de part tous ces événements et cette transformation, je n'ai pas mis bien longtemps à m'assoupir, laissant ces questions de côté pour ce soir, m'endormant pour un repos bien mérité.

Je ne l'ai remarqué que plus tard, mais à partir de ce jour-là, une mèche bleue est apparue dans mes cheveux. Et depuis, cette couleur n'a fait que s'étendre dans ma chevelure, lors de chacune de mes transformations. Jusqu'à ce qu'elle recouvre entièrement la couleur rousse que j'avais auparavant.

Le lendemain, elle était au rendez-vous le soir. Présente à une table, seule. Jusque-là, Pa' avait tenté d'esquiver mes questions, ne me donnant pas de réponses claires à son sujet. Je n'avais pas plus insisté à son propos, mais restait frustrée de ces non-réponses de sa part. Alors je me suis approchée d'elle, commençant à la questionner en toute innocence.

- Tu es vraiment ma maman ?

Elle n'a fait que hocher la tête, me donnant une réponse claire mais sans me donner l'impression d'avoir envie de répondre à mes questions. Alors j'ai continué, trop curieuse et souffrant de ces non-dits.

- Pourquoi tu ne vis pas avec Pa' et moi ?
- C'est… compliqué.

Je fronce les sourcils, cherchant à comprendre. Mais il n'y a rien à comprendre ! Cette dame est ma maman. Pourquoi elle n'est pas avec nous ? Elle ne me répond pas elle non plus. Ne faisant qu'augmenter la frustration.

- "Je peux t'appeler Ma' ?" Puis je me tourne vers Pa'. "Pa', pourquoi tu m'as rien dit ?"
- Je… Il n'y est pour rien… Et… Si. Si tu veux…

Comment ça il n'y est pour rien ? De quoi si je veux ? Ses réponses sont décousues et me perdent plus qu'autre chose…

- Si je veux ?
- Je… Je suis désolée Kahlua. Je ne peux pas faire plus que venir ici pour te voir… Alors je ne suis pas sûre de pouvoir mériter que tu m'appelles ainsi…

Pourquoi ? Pourquoi ? Est-ce que j'ai fait quelque chose de mal qui l'en empêche ? Est-ce qu'ils sont fâchés ? Si c'est le cas, il ne leur reste plus qu'à se réconcilier, non ? On s'excuse, comme Pa' m'a appris à le faire, et on pardonne. C'est pas comme ça que ça marche ? Alors pourquoi on nous force à le faire ? Forcément, la frustration ne fait que s'amplifier à mesure que le temps passe.

- Kahlua, je… Tu sais qu'il faut forcément être deux pour avoir un enfant. Je te l'ai déjà raconté. Tu as évidemment une maman biologique. Tu sais que je ne peux pas être ta maman et ton papa… Mais est-ce que tu penses qu'elle est ta mère de cœur ?
- Elion !
- Tu as Madame Ennan ou encore Lina. Je te l'ai déjà dit : cette dame m'a fait trop de mal et nous a laissé dans l'ombre alors qu'elle passait des jours à la lumière à profiter de la vie.
Il lance un regard noir à ma maman. Il me fait peur. Pa', tu me fais peur !
- Elion ! Va servir la table !

Et ma mère de cœur ? Non ! Je ne me suis jamais aussi bien qu'avec toi Pa', alors comment pourrai-je considérer ces deux femmes comme une mère ? Surtout que l'école n'est pas l'endroit que j'apprécie le plus. Non, non ! Mon cocon, c'est à la maison. Avec Pa' ! Et Ma' ! Ma', pourquoi tu dis rien ?

Et la nourrice ? Elle ne fait que te remplacer quand tu ne peux pas être là ! C'est toujours toi que j'ai voulu ! Avec toi que j'ai voulu être ! Et maintenant que je peux avoir une vraie maman tu veux pas ?

- Lua, je préfèrerai que tu ne restes pas avec elle.

Quoi ? Non ! Non ! Je suis pas d'accord, tu peux pas l'empêcher !

- Tu… Tu…

Mais je n'arrive pas à lui dire tout ce que je ressens. Ma gorge se noue et ça s'entend à ma voix car j'ai de plus en plus de mal à conserver mes larmes.

- Tu aurais au moins pu me laisser le choix !

J'entendais Pa' rajouter quelques mots mais sans les comprendre. A ce moment-là, j'étais déjà partie. Je m'étais déjà enfuie pour me réfugier plus loin. L'estomac noué de peur de ne pas revoir ma maman. Il m'avait déjà refusé de la voir. D'apprendre à la connaître. Est-ce qu'il allait continuer ? Pa' n'avait pas l'air gentil avec elle. Et pourquoi Ma' ne disait rien ?

Les mains sur les oreilles, j'ai tenté de faire taire cette voix qui me murmurait ces mots. Chut ! Tais-toi ! Arrête ! Mais… Mais… Je veux savoir… Je veux la revoir… Je veux pas que Pa' soit méchant… Ces émotions incontrôlées et cette envie de fuite m'ont fait me transformer à nouveau. Dans cette nuit sombre, j'ai donc volé. Encore. Vers notre chez nous. Sauf que cette fois la fenêtre n'était pas ouverte, et que j'ai dû attendre qu'il revienne pour rentrer… Passer la nuit sous cette forme…

Comme vous le voyez une fois le pouvoir révélé, les transformations se sont faites assez fréquentes. Non pas parce que j'étais perdue, mais plus par incapacité à gérer mes émotions. De quoi embêter mon Pa' parce qu'à chaque fois que je volais, c'était pour rejoindre notre logement et m'y réfugier. Puis manger et dormir, parce que ces changements corporels, c'est très épuisant…

Il a fallu quelques jours après ça pour que Ma' ne revienne nous voir. Même si je n'ai pas compris tout de suite qu'elle était là. Incognito. A aucun moment je n'ai demandé son avis à Pa', mais je voulais vraiment aller la voir. Alors quand elle venait, je la rejoignais sous le regard de Pa'. Noir ? Peut-être. Mais je pouvais discuter un peu et apprendre à connaître ma maman. Personne n'a le droit de séparer un parent et son enfant, non ? Alors Pa' ne le fera pas non plus. Il n'a pas le droit d'être de ces gens-là. En tout cas, il ne m'a rien redit. Je me suis souvent sentie observée, mais il n'a rien empêché. Une fois suffisait ?

Peu importe. Maintenant, je pouvais être avec mon papa et ma maman. Et même s'ils ne s'entendent toujours pas, la vie a doucement changé de saveur pour moi, avec leur présence à tous les deux.