Nom Lys, anciennement Kayne

Prénom Lunarya

Surnom Luna

Age 26 ans

Sexe ♀

Groupe Garde Royale

CompagnieCuirassier

Orientation sexuelle Hétéro

Particularité Long cheveux rouges

Arme de prédilectionHallebarde ou épée + bouclier

Funfacts Elle ne tient pas du tout l'alcool... Et son comportement après avoir bu devient totalement aléatoire : parfois simplement joyeuse, elle peut aussi être totalement dépressive voire même très violente. Bref, mieux vaut éviter de la mettre en état d'ivresse.


En quelques mots...
Elle fait de son mieux mais ce n'est jamais assez.
Si elle est devenue garde, c'est pour sa famille adoptive. Et malgré ses bons résultats elle n'a jamais pu être "la meilleure".
Elle est mère et pourtant elle n'a pas pu élever sa fille, ayant été contrainte de l'abandonner à son père pour la protéger.
Elle aime Elion mais ne cautionne pas ses actes qui vont à l'encontre du droit chemin.
Prisonnière de sa propre vie sans savoir pourquoi, elle cherche désespérément à se libérer de ses chaines mais sans jamais réussir à trouver ce qui lui manque pour le faire. Alors elle subit, relevant la tête au mieux, se dressant contre les obstacles, tentant encore et toujours d'être celle qu'on attend qu'elle soit. Sauf que la dessus, toutes les visions ne sont pas compatible...

Elle devra donc faire des choix, et accepter l'échec.

Nom du pouvoir Daemon : Mist
Catégorie Passif - Divers (Invocation passive)


Fonctionnement du pouvoir
L'âme de l'utilisateur est divisé en deux êtres : un corps humain et un Mist.

Bien que ce soit deux corps et deux esprits différents, ces deux êtres sont liés : si l'un à mal, l'autre à mal aussi (sans pour autant retranscrire les blessures), si l'un est triste, l'autre ressentira sa tristesse (ou n'importe laquelle de ses émotions) et les deux esprits sont liés via télépathie, leur permettant de communiquer entre eux. Loin de possédé un esprit de simple Mist, Haku est capable de penser comme n'importe quel humain lorsqu'il dialogue magiquement avec Lunarya, cependant il n'est pas capable de comprendre la langue humaine par ses sens et ne peut bien entendu pas parler ce langage (mais il grogne comme un mist). Contrairement aux mists, son corps est totalement blanc, hormis ses écailles du ventre grises, mis à part sa crinière qui elle est bleu tirant sur le vert (ou l'inverse selon les rayons du soleil et les avis de chacun) et ses cornes son beige.
Comme tout Mist, il se déplace en lévitant à quelques centimètre du sol et possède une très bonne mémoire. Mais il ne possède pas la capacité à se transformer en brume.
Présent passivement aux côtés de Lunarya, si Haku est blessé, il guérira comme n'importe quel mist. S'il meurt, la souffrance ressenti par Lunarya la plongera immédiatement dans un coma de près de 48h au bout duquel Haku pourra renaitre... Du moins si son âme jumelle a survécu jusque là.
Liée au pouvoir de Lunarya, sa santé est directement calquée sur elle : ses besoins vitaux ne dépendent que d'elle, mais si elle est malade, il sera malade. Si elle dort, il dort, et inversement. Les deux êtres étant liés, ils ne peuvent pas être séparé de plus d'un kilomètre de distance, si cela devait arriver, l'esprit d'Haku serait douloureusement arraché de son corps matériel pour n'être plus qu'un fantôme auprès de Lunarya jusqu'à ce qu'elle retrouve le corps inanimé de son mist. La douleur provoquée par la séparation est telle qu'aucun des deux ne peut l'accepter volontairement, et plonge immédiatement Lunarya dans le coma pour plusieurs heures. Et malgré la distance, le corps reste lié a celui de Lunarya et toute douleur engendré dessus est reporté sur la rousse.

Pouvoir modifié par la modération le 09/08/22 pour coller au scénario prévu et libérer le mist de l'odp scenarium.

Qualités Rigoureuse, Attentive, Généreuse, Emotive, Rationnelle, Serviable, Loyale

Défauts Réservée, Manque de confiance en soi, Têtue, Râleuse, Lunatique, veut être admirée et refuse d'inspirer la pitié.


Physique et mental
- Franchement Joshua, je commence à sérieusement regretter d'avoir accepter qu'on l'adopte.
- Ton problème, c'est que tu n'es pas assez patiente Iris.
- Pas assez patiente ? Ça va bientôt faire 20 ans qu'elle fait partie de notre famille ! Et qu'est ce qu'elle nous a apporté mis à part des problèmes ?
- Elle fait partie de la Garde Royale.
- Oh super, comme si c'était suffisant. Alors oui, elle est assidue et ne semble jamais abandonné... Pour autant, tu vas pas me dire que tu as oublié cet épisode quand elle avait 15 ans !
- Personne ne sait rien...
- Super, personne ne sait... Je continue de croire qu'on aurait du s'assurer que ça reste comme ça en liquidant les deux autres... Imagine elle se fiance enfin et cette histoire refait surface ?
- Alors on les liquidera à ce moment là. Elle connait parfaitement les enjeux, alors cesse donc de t'inquiéter.
- Elle les connait oui, pour autant, à 25 ans, elle n'est toujours pas mariée.
- Et tu sais tout comme moi qu'elle a choisi de prioriser son entrée chez les Prétoriens... Tant qu'elle n'y sera pas, je doute qu'elle s'intéresse à cette part du marché.
- Tout ça parce qu'elle est bien moins forte que tu ne l'avais estimé quand tu m'as dis qu'on l'adoptait.
- Je te rappelle que son pouvoir est totalement à notre merci... Sinon ça ne fait aucun doute qu'elle serait une des plus puissante garde du royaume.
- A cause du dragon ? On devrait le tuer si tu veux mon avis.
- Et on perdrait notre seule moyen de pression sur elle. Tant qu'on possède son corps, elle ne peut nous défier. Et maintenant qu'on lui a fait abandonné sa fille, je doute qu'on puisse un jour la libérer et avoir sa loyauté...
- Sauf si on les capture elle et le père... On pourrait aussi faire ça et lui faire récupérer tout son pouvoir. Comme ça, son joli minois de poupée aux yeux verts, aux très long cheveux flamboyant, et ses belles courbes musclés pourraient enfin nous ramener un noble comme gendre. La dessus au moins, on a des chances de s'en sortir... Du moins, si elle acceptait de sourire un peu plus.
- On l'a brisée. Forcément qu'elle ne sourit plus. Parfois, je me demande ce qu'elle aurait pu devenir si on avait procéder autrement...
- Ne me dis pas que tu regrettes ?!
- Non, bien sûr. Cela dit, je me dis qu'au vu de son caractère protecteur et loyale, on aurait peut être du l'attendrir et la rendre redevable plutôt que de la forger dans le fer...
- Ce n'est pas en offrant des sucreries aux enfants qu'on en fait de bons gardes royaux. Elle devait être l'élite, on avait pas le choix, trop de choses repose sur elle... Si ça continue, on va être ruiné avant qu'elle n'arrive à quoi que ce soit... On devrait lui changer l'ordre de ses priorités : lui demander de se marier à une riche famille et ensuite devenir Prétorienne.
- Et je suppose que tu as déjà des prétendants...
- Évidemment.
- Je sens que ça va mal finir...
- Quoi ? Tu as peur qu'elle refuse ? Elle nous a donné sa parole qu'elle nous obéirait, non ? Donc elle fera ce qu'on lui demande et sans discuter. Au pire quoi, elle fera la gueule dans son coin avant de se résigner, comme d'habitude, parce qu'elle sait très bien qui commande et qu'elle n'a aucun autre choix possible.
- Dire que tout cela ne serait jamais arrivé si tu avais été capable de me faire des enfants... Bref, je te laisse la mettre au courant. Espérons juste qu'elle ne se braque pas comme lorsqu'elle était enceinte... Elle a beau être plutôt fine et de taille classique pour une femme, je pense qu'elle pourrait nous liquider en un rien de temps si elle n'avait pas un minimum de respect envers nous de l'avoir adoptée.
- Je vais vraiment finir par croire que tu l'apprécies.
- Que tu le veuilles ou non, elle est notre fille maintenant, et c'est à elle que reviendra toutes nos possessions quand nous mourrons. Et puis, j'admire sa loyauté et sa résilience. Toutes ces années, elle ne s'est jamais retournée contre nous malgré toutes les souffrances qu'on lui a fait enduré via son invocation.
- En même temps, elle ne sait même pas qu'on a son mist.
- Et elle ne doit jamais le savoir. Je doute qu'elle nous le pardonnerai...
- Tu parles. Elle est trop gentille, je suis certaine qu'avec le temps elle s'adoucirai. Après tout, n'a-t-elle pas fini par pardonner à ce type là, son camarade qui nous avait prévenu pour sa grossesse ?
- Pardonné est un grand mot. Disons qu'elle accepte de lui parler mais je ne crois pas qu'ils soient encore amis...
- Il faudra bien, il fait partis des prétendants.
- J'ai hâte d'y être...
- Et puis, elle t'a bien pardonnée toi d'avoir tué son père non ?
- Une chance qu'elle ne savait pas ce qu'il faisait... Et qu'au fond elle ait toujours été plutôt protectrice de la justice.
- Alors espérons qu'il nous en reste un peu, de la chance !

Debout devant la fenêtre de l'auberge, je regarde distraitement à l'intérieur la jeune fille aux cheveux bleus entrain de parler au serveur roux... Cette vision est finalement des plus mignonnes, mais pourtant, ce me serre le cœur.

Quand j'y pense... Mon histoire avait pourtant bien commencer.

J'ai vécu dans un petit village tranquille, sans histoire. Mes parents étaient souvent très occupés, me laissant beaucoup de temps libre. C'est là que je l'ai rencontré : Elion. De un an mon ainé, nous avons grandi ensemble, joué dans la boue et la forêt ensemble, attendus mes parents ensemble... Nous étions deux enfants innocents avec tout un monde à découvrir. Certes, l'un comme l'autre nous n'avions pas des familles riches, d'ailleurs à l'époque je ne savais même pas ce que faisait mes propres parents... Mais nous étions heureux. Parce que je l'avais lui, j'étais heureuse.

Jusqu'au jour du changement.

Aujourd'hui, quand je regarde Kahlua à travers cette fenêtre, je ne peux m'empêcher d'avoir peur pour elle. Et si... Et si finalement mes chaînes la rattrapaient ? Aujourd'hui c'est ce que je crains plus que tout. Et chaque jour où je viens la voir, je me demande si je n'aurai pas du rester en dehors de sa vie...

J'avais huit ans quand c'est arrivé. Huit ans quand un groupe de garde civil a débarqué à la maison. Je jouais dehors avec Elion et quand nous sommes rentrés chez moi, je les ai vu. Mon père, blessé, maintenu par les gardes à terre. Ma mère assise dans la boue tentant de se libérer en pleurant. Voyant mes parents dans un tel état, je n'ai pas réfléchis, j'ai couru vers eux, résolue à comprendre ce qu'il s'était passé. En me voyant, ma mère réagit, profitant de la diversion que je lui offrais pour tenter de se libérer. Elle glissa des mains du garde, usa de son pouvoir pour le blesser. Il y eu un cri de rage, un mouvement brusque et l'instant d'après, ma mère tomba raide morte sur le sol tandis que le garde saignait abondamment.

Cette vision m'a horrifiée. De ce moment, je me souviens avoir hurlé très fort tandis que la peur s'emparait de mon cœur. Puis, comme répondant à mon appel, je me souviens avoir vu une longue forme blanche et bleue se dresser devant moi.
Puis ce fut le trou noir. Mais à mon réveil, j'étais orpheline et en route pour la capitale, loin de tout ce que j'avais toujours connu...

Appuyant mon front sur la pierre du mur, je souffle grandement avant de finalement détourner le regard du tableau qui se dessine toujours devant moi. Au fond, j'ai tellement envie de faire partie de sa vie, de partager des moments avec cette magnifique jeune fille aux yeux vairons... Mais si cela signifie la mettre en danger, n'est ce pas très égoïste ?

Ce jour là, sans que je ne sache pourquoi, j'ai été recueilli par le chef de la garnison venu arrêter mes parents qui n'étaient rien d'autres que de petits criminels notoire. Dire que je ne me souviens même plus de leur nom...

Joshua Lys est donc devenu mon père adoptif, et moi, devenue Lunarya Lys, j'ai intégré cette famille noble sans en avoir le choix tandis qu'Haku apparu à mes côtés, reflet de mon pouvoir... Un pouvoir bien inutile puisque seul moi peux le voir et lui parler... Et si cette nouvelle vie aurait pu être douce, la sévérité et la dureté de l'enseignement que j'ai du suivre n'était en rien digne d'une vie de princesse. Combien de fois ai-je reçu de coup de bâton ? Combien de jour ai-je passer avec seulement un morceau de pain comme seule nourriture ? Et ces douleurs venus de nulle part lors qu'ils apprenaient que j'avais désobéis aux règles, ou simplement échoué à leurs épreuves.
Car si j'avais été adopté dans cette famille noble, c'était dans un but bien précis et mon avenir au sein de cette maison était déjà tout tracé avant même que j'y mette les pieds : ils voulaient que j'intègre la prestigieuse garde royale et que je devienne une prétorienne. Telle a toujours été mon objectif et c'est dans cette unique but que j'étais entrainée avec force et violence.

- Tu ne devrais pas te poser de questions Luna.

Mes yeux se posent alors l'esprit mist qui me dévisage. Pas besoin de prononcer quoi que ce soit en réponse à sa remarque, de toute façon il me connait suffisamment pour savoir ce que je pense de sa remarque.

- Et puis tu es forte maintenant, tu saurais la défendre.

La défendre hein... Je suppose que oui, je devrais pouvoir. Mais au fond, je doute que Joshua Lys ai pu oublier quoi que ce soit de cet incident...

Un incident qui a conduit à la naissance de Kahlua.

Arrivée à douze ans, j'ai été franchement soulagée d'intégrer l'internat de la garde pour y être formée. Loin de cette famille et de ces secrets, je rencontrais enfin des jeunes de mon âge avec qui je m'entendait bien. De part mon entrainement intensif, la formation me parut trop simple. J'étais douée, habile, réfléchie... Cela créa quelques jalousie mais je m'en moquais, je me sentais plus libre que jamais. Et tant que je ramenais de bon résultats à ma famille, je n'avais rien à craindre d'eux. Mais cela ne dura qu'un an avant que je sois rapidement rattrapée par mes pairs, surtout en pratique. Comme si quelque chose m'empêchait de progresser plus... Et tandis qu'eux développaient leur pouvoir, moi je regardais l'esprit d'Haku qui ne m'était utile qu'en temps que soutient psychologique. Je dus alors redoubler d'effort, m'entrainant plus durement que les autres, plus tard le soir.
Lors de ma troisième année, quand mes évaluations commencèrent à descendre, je reçu des lettres incendiaires de mon père adoptif, suivit la nuit de douleurs insupportables, douleurs que je n'avais plus ressentis depuis mon admission à l'internat.
La légèreté de vie que j'avais trouvé dans ce lieu commença à disparaitre. Mais heureusement, un ami et compagnon de chambre m'aida. Il m'encouragea, me soutint, me donna la force d'aller de l'avant. C'est en parti grâce à lui que je pu me dépasser et passer en quatrième année.

Et c'est lors de celle ci que tout bascula.

Lentement, mon regard se tourne une nouvelle fois au travers de cette fenêtre, se posant cette fois sur le serveur roux tandis que machinalement ma main vient rejoindre mon cou, là où le pendentif qu'il m'a offert est toujours accroché et camouflé sous les vêtements.

Ma dernière année venait de commencer et après un rude entrainement finissant tard, je me dirigeais vers le dortoir de la caserne, rincée de la journée. Et c'est là que je le vis. Au détour d'un buisson, un chou à la crème en main, Elion me regardait en souriant, m'attendait. Le voir ainsi me replongea immédiatement en enfance tandis que mon cœur me fit l'effet d'un triple saut périlleux dans ma poitrine. Très vite, je laissais mon ami derrière moi, me retournant juste pour lui demander de me couvrir pour cette fois, qu'Elion était un ami d'enfance et que je reviendrai vite. Malgré une certaine réticence, mon camarade accepta. Alors je partis avec le rouquin aussi vite que possible pour ne pas avoir d'ennuis.
Il n'avait rien à faire là, il risquait gros si on le prenait à tourner autour de la caserne des gardes, mais je ne pouvais m'empêcher d'être vraiment heureuse de le revoir.
Ce soir là, je passais ma première soirée loin de la caserne, rentrant tard dans la nuit, presque tôt le matin... Après avoir parler toute la soirée. Et ce fut la première d'une longue série. De plus en plus, pour le rejoindre, je sortais en soirée, je loupais mes entrainements... Pire, je faisais régulièrement l'école buissonnière.
Et pendant tout ce temps, je renouais avec Elion. Lui racontant ce qui m'était arrivé, mentant sur ma famille et toutes les souffrances que j'avais endurées. Je refusais qu'il m'imagine faible, à la merci des Lys dont je faisais parti. Alors souvent, j'éludais les questions sur moi, répondant toujours vaguement, et détournant la conversation sur lui. M'imaginant ce que ma vie aurait pu être près de lui.
Je n'étais pas très contente d'apprendre qu'il avait choisi d'imiter mes parents, après tout, c'est ce qui leur avait couté la vie. Doucement, je tentais de le convaincre de rejoindre la garde. Certes il ne pourrait pas faire l'internat mais il pouvait toujours tenter de le devenir ! D'autant plus que lui avait déjà seize ans ! Mes mots firent leur chemin dans son esprit.
Et je n'ai jamais été plus heureuse que lorsqu'il accepta d'essayer... C'est à ce moment là que nous échangions notre premier baiser et qu'il m'offrit ce collier.
Les semaines qui suivirent, je l'entrainais pour qu'il puisse prouver sa force et réussir à devenir garde. Ces échanges physiques nous rapprochèrent encore. Nous étions jeunes et nous découvrions l'amour l'un avec l'autre, l'un pour l'autre.

Et tout aurait pu très bien se terminer si nous avions été un peu plus réfléchis. Si je n'étais pas tombée "malade", si mon camarade et ami n'avait pas été amoureux de moi et jaloux de me voir sortir si souvent, si je n'avais pas autant négliger cette dernière année...
Quatre mois après mes 15 ans, j'étais enceinte. Mais, pire que ça, mon ami et camarade rapporta mes sorties à ma famille, ainsi que mon état qu'il comprit le premier.
Sans même avoir le temps de prévenir Elion, Joshua Lys vint me récupérer pour m'enfermer dans notre domaine. Là, une nouvelle fois, je fus torturée pour m'apprendre le droit chemin. Il voulait tuer cet enfant à naitre. Et malgré la souffrance, malgré mes larmes et la violence, je refusais. Car je n'avait qu'un seul désir : protéger cette petite âme grandissante, fruit de mon amour pour Elion, fruit de tout ce que j'ai toujours voulu, résultat de ce bonheur que j'avais ressenti et qui m'avait tant manqué.

Alors à force de persuasion, je réussi à faire un marché avec le chef des Lys : l'enfant vivra oui, mais je devrai le rendre à son père et ne plus jamais les revoir pour ne me concentrer que sur l'avenir de la famille qui était maintenant mienne. J'épouserai un noble de haute lignée, je deviendrai Prétorienne pour être au plus près des secrets d'états et je lui rapporterais des informations pour réussir à élever notre famille au plus haut rang possible.

Les mois passèrent sans que je ne puisse sortir et une semaine après mes seize ans, je donnais vie à ce petit être en parfaite santé. J'étais heureuse. Heureuse de l'entendre crier pour la première fois, de la sentir contre moi, de la serrer dans mes bras. Mais ce bonheur était entaché par mon devoir, par ce marché passé. Elle ne porterai pas le même nom que moi, elle ne me connaitrai pas et je ne pourrais pas la voir grandir. Mais elle aurait son père pour la protéger. Et en souvenir de nos jeux d'enfants, je choisis de l'appelée Kahlua : le nom que je prenais en temps que princesse... que mon chevalier défendait.

Deux jours après sa naissance, je devais l'abandonner à Elion. Une capuche sur la tête, je le cherchais dans la ville, le trouvant dans cette taverne où il m'avait dit travailler en temps que serveur. Ma fille dans les bras, j'attendis que le dernier client soit sorti avant d'y entrer, m'assurant être seule avec lui, essuyant mes yeux rougis par mes larmes, ne voulant pas qu'il sache, qu'il me voit faible et qu'il cherche à m'aider.
Car il ne le pouvait pas. Il ne devait pas chercher à me convaincre de rester, il devait prendre notre enfant et partir vivre loin des dangers que pouvaient représenter la noblesse.

Alors je due le briser. Briser cet amour qu'il me portait, faire en sorte qu'il me haïsse. Une fois de plus, je lui menti, disant que ma carrière ne me permettait pas d'avoir cet enfant, que j'étais fiancé à un autre et qu'il n'était pas assez bien pour moi. Des mots blessants, des mensonges, tous plus horribles les uns que les autres. Tous plus affreux... J'aurai du lui rendre ce collier aussi, mais j'en fus incapable. Et tandis que je lui proférais ses horreurs, mes larmes roulaient, ma gorge se serrait, mon corps tremblait.

Et le simple fait de le voir dans cette détresse que je provoquais faillit me faire reculer, me faire craquer. Alors je finis par fuir, laissant ma fille et mon amour derrière moi, pleurant toutes les larmes de mon corps quelques rues plus loin, Haku pour seul réconfort, maudissant ce destin, cette famille, cette vie.

Les yeux vairons de ma fille se tournent soudain vers la fenêtre et croisent mon regard. Et même au travers de la vitre, je l'entends dire le plus joyeusement du monde un simple "Ma' !". N'ayant plus le cœur à réfléchir, je quitte enfin mon poste d'observation et rentre dans l'établissement où elle vient m'accueillir en me serrant dans ses bras sous le regard légèrement désapprobateur d'Elion. Et même si cela me blesse, je sais pertinemment que je mérite ce regard. Alors je n'ose même pas le dévisager, préférant fixer notre enfant qui m'offre son plus beau sourire.

- Tu as faim ?
- Ouii !
- Alors prend tout ce qui te fait plaisir.

Attrapant sa main, je la ramène à sa table et m'installe à côté d'elle tandis qu'elle commence à me raconter sa journée. Quand Elion arrive pour prendre la commande, j'ose enfin lever les yeux sur lui.

- Sers lui tout ce qu'elle demande, et deux menus complets.

Comme d'habitude, il roule des yeux et repart sans rien dire, sachant très bien que le deuxième menu est pour lui mais qu'il ne pourra le manger qu'après son service. Pendant ce temps, Kahlua me raconte ce qu'elle a fait à l'école, ce que je n'écoute que d'une oreille tout en caressant ses cheveux, repensant au jour où j'ai pu faire de nouveau parti de sa vie.

Après l'abandon de Kahlua et Elion, je me renfermais sur moi même, me dévouant totalement à ma tâche et au destin que les Lys avaient tracé pour moi. Ayant loupé ma quatrième année d'internat, je devint garde après que mes autres camarades aient pris leurs assignations. Heureusement pour moi, je réussi immédiatement à entrer dans la garde Royale... Malheureusement, seulement en temps que sentinelle affectée à la garde extérieur du palais.

Les années passèrent, et malgré ce poste peu palpitant, je tentais de faire mes preuves, sachant pertinemment que je devais m'élever. Alors je m'entrainais dès que je le pouvais tout en réclamant sans cesse de nouvelles affectations. On me confia plusieurs protections de nobles, mais ce n'était pas assez.
Cela dura près de six ans. Et ce n'est qu'au bout de ces six ans que je réussi à être muté ailleurs... Je devins Cuirassier du royaume. Cela me convenait-il ? Non. Clairement pas. J'étais désespérée, j'avais peur et je commençais à regretter. Regretter de n'avoir pas fuit avec Elion. Mais Haku me rappela que je n'aurai pas pu aller loin. Alors, nostalgique et triste, mes pas me portèrent jusqu'à cette fameuse taverne où j'avais vu pour la dernière fois le seul homme à avoir fait battre mon cœur et ma fille.

En m'asseyant à une table reculée, les yeux rougis de mes larmes et de ma fatigue, je repensais à la dernière fois où j'étais venu tout en fixant une enfant rousse au yeux vairons assise à une table entrain de dessiner. J'imaginais qu'elle aurait sans doute à peu prêt cet âge là... Puis, le serveur arriva face à moi.
Grand, roux, les yeux bleus. Il n'y avait aucun doute possible. Elion était là. Et tandis que mon cœur arrêta de battre une seconde, son regard plein de noirceur et de haine me foudroya.
C'en était trop pour moi. Le savoir ici me fit peur : il n'était pas parti, ma famille pourrait le trouver, lui faire du mal, à lui et elle. Des larmes roulèrent alors sur mes joues, inarrêtables. Un instant, mon regard se reposa sur la jeune fille qui leva le regard sur moi en entendant mes pleures. Je m'écroulais, purement et simplement. M'effondrant sur cette même table où j'avais abandonnée ma fille six ans plus tôt. Réagissant immédiatement pour ne pas que les autres clients soient importunés, Elion me prit par le bras et me tira dans la réserve où il me laissa seule le temps que je me calme.

Une bonne heure plus tard, lorsqu'il revint, je ne pleurais plus. Et fidèle à l'image que je me devais de lui laisser, je l'enguelais. Lui rappelant qu'il aurait du partir, que la capitale est trop dangereuse pour Kahlua, qu'il était totalement inconscient de lui imposer cela.

Finalement, après de longue minutes de colère, je finis par partir sans rien avoir commander, mais avec une nouvelle mission en tête. Je devais m'assurer qu'ils ne leur arrivent jamais rien. Je devais les surveiller, rester loin, m'assurer de leur sécurité sans jamais m'immiscer dans leur vie. Telle était la promesse que j'avais fait et que je devais respecter.

Alors je revins régulièrement, chaque soir. Donnant des pourboires de plus en plus gros à Elion qui faisait peur à voir du fait de sa maigreur... Et fixant Kahlua sans jamais oser aller lui parler.

Jusqu'au jour où, paniqué, Elion vint chercher la garde alors que je venais juste de finir mon service. Kahlua avait disparu depuis plusieurs heures et il ne savait plus quoi faire. L'angoisse me prit les trippes et sans réfléchir je l'accompagnais tandis que j'étais encore en armure. Ensemble, nous avons parcouru la ville, retracé le dernier chemin qu'ils avaient fait, cherchant dans tous les coins, écumant toutes les pistes extérieurs. En vain. En désespoir de cause, je lui demandai de m'amener à ses affaires, pour tenter de trouver des indices de là où elle aurait pu aller.

Arrivés chez lui, je compris alors dans quel état de pauvreté ils vivaient. Inquiète, énervée, coupable, je ne pus m'empêcher de lui reprocher de ne m'avoir rien dit. Que ça faisait plus d'un mois maintenant que je le voyais tous les soirs et que j'aurai pu l'aider. Que quand je lui avais confié notre fille j'attendais de lui qu'il retourne dans notre village pour lui offrir un espace de vie descend ! La frustration de ne trouver aucun indice me fit une nouvelle fois craquer, mais l'inquiétude me maintenait malgré les larmes. Alors après plus d'une heure à fouiller, je pris la décision de repartir seule. Au cas ou elle rentrerai d'elle même il devait rester et je reviendrai au plus tard le lendemain matin pour savoir si elle était rentrée.

Mais ce que je ne savais pas, c'est qu'elle était là, bloquée dans sa transformation en oiseau, à nous écouter, à nous observer.

Après une nuit blanche passée à écumer les rues de la ville en vain, je retournais chez Elion, vidée de toute force et de toute envie de vivre tant l'inquiétude m'avait rongée jusqu'à la moelle. Assis face à la petite table, il m'attendait tandis que Kahlua dormait paisiblement sur son futon, une mèche bleu que je ne lui connaissais pas parsemant sa chevelure rousse.
Une vague de soulagement apaisa mon cœur en la voyant et je dus lutter férocement contre l'envie d'aller la serrer dans mes bras. Ou d'aller simplement chercher du réconfort auprès de son père.
Je n'en avais pas le droit. Alors je repartis, ne souhaitant pas la réveiller, et promettant simplement de les retrouver le soir, comme à mon habitude.

Regardant ma fille manger sans véritablement toucher à mon assiette, je profite simplement de sa présence sous le regard bienveillant d'Haku. De temps en temps, je jette des coups d'œil à son père qui travaille du mieux qu'il peut dans cette bicoque peu rentable. Puis, un moment, je le vois disparaitre derrière le comptoir, je profite alors de ce moment pour donner à Kahlua une bourse pleine de cristaux.

- Tiens, tu donneras ça à Pa' d'accord ? Mais je compte sur toi pour ne pas lui dire que c'est moi qui te l'ai donné, c'est un secret !

Un secret de polichinelle, mais je suis toujours incapable d'assumer ce que je fais. Je sais très bien qu'en restant là, je leur fais prendre des risques... Si jamais ma famille apprend que je les vois, qui sait ce qu'ils pourraient leur faire ? Alors autant faire comme si... Comme si je ne faisais pas parti de leurs vies.

Le soir après qu'on l'ai retrouvé, alors que j'étais assise à ma table habituelle de la taverne, Kahlua s'approcha de moi.

- Tu es vraiment ma maman ?

Prise au dépourvue, je ne su que répondre, hochant simplement la tête, coupable.

- Pourquoi tu ne vis pas avec Pa' et moi ?
- C'est... compliqué.

Elle fronça les sourcils, cherchant à comprendre quand même. Moi, j'étais perdue, il y avait tellement de choses que je voulais lui dire... Mais pas ici, pas devant tous ces gens. Alors, je cherchais Elion du regard, qui vint à notre rencontre.

- "Je peux t'appeler Ma' ?" Puis la jeune fille se tourna vers son père "Pa', pourquoi tu m'as rien dit ?"
- Je... Il n'y est pour rien... Et... Si. Si tu veux...
- Si je veux ?
- Je... Je suis désolée Kahlua. Je ne peux pas faire plus que venir ici pour te voir... Alors je ne suis pas sûre de pouvoir mériter que tu m'appelles ainsi...
- Kahlua, je... Tu sais qu'il faut forcément être deux pour avoir un enfant. Je te l'ai déjà raconté. Tu as évidemment une maman biologique. Je sais que je ne peux pas être ta maman et ton papa... Mais est-ce que tu penses qu'elle est ta mère de cœur ?
- Elion !
- Tu as Madame Ennan ou encore Lina. Je te l'ai déjà dit : cette dame m'a fait trop de mal et nous a laissé dans l'ombre alors qu'elle passait des jours à la lumière à profiter de la vie.
- Elion ! Va servir la table !

A ce moment là, ce qui me fit le plus mal, c'est le regard noir que son père me lança. Et pourtant, je ne pouvais rien dire de plus. Six ans plus tôt, j'avais délibérément voulu lui faire mal, et j'avais réussi.

Alors, honteuse, je baissai simplement la tête, attendant le verdict de ma fille. Que pouvais-je faire d'autre ? Si elle ne voulait pas de moi dans sa vie, je n'avais pas à m'imposer à elle... Ce droit, je l'avais perdu depuis trop longtemps maintenant. Et juste avant de partir s'occuper des clients qui l'attendait, Elion ajouta simplement :

- Lua, je préfèrerai que tu ne restes pas avec elle.
- Tu... Tu...

Sa gorge se nouait, crispant sa voix tandis qu'elle peinait à contenir ses larmes.

- Tu aurais au moins pu me laisser le choix !

Et elle partit s'installer dans un coin, boudeuse et blessée.

- Nous laisser le choix... tu as bien compris le souci ma fille.

Sa pic me brisa le cœur, mais je pris sur moi pour ne pas réagir. Au fond, j'avais envie de lui hurler que je n'y étais pour rien, que des choix, je n'en avais pas eu non plus, que j'avais fait ça pour lui, pour elle, parce qu'ils étaient tout ce qu'il me restait, tout ce qui m'importait.

A côté de moi, Haku fulminait. "Tu dois lui dire ! Ou alors, on va chez les Lys et on se libère de leur emprise ! On ne peut pas continuer comme ça !".

Je restai là, silencieuse et immobile pendant près d'une heure. Puis, fixant le regard du mist blanc, je pris la peine d'écrire un simple mot avant de partir en laissant toute ma bourse. J'avais bien vu l'état pitoyable d'Elion qui ne mangeait pas à sa faim par ma faute, tout comme leur logement miteux... Et moi pendant ce temps j'avais tout ce dont j'avais besoin à la caserne...
Tout, sauf la liberté.
Tout... Sauf eux.

"Personne ne doit savoir que je suis sa mère, c’est important.

Pardon.
Lunarya. "

Suite à cette rencontre, je choisissais de ne pas retourner les voir, après tout, ni Elion ni Kahlua avait émis l'envie de me côtoyer.
Mais moi... J'avais besoin d'eux. Plus que tout, je n'arrivais plus à accepter de vivre sans eux. Alors malgré tous mes efforts, une semaine après je revins à la taverne, cachée sous mon capuchon, m'asseyant à cette même table en commandant du thé, jamais d'alcool... J'avais juste besoin de les voir, de les savoir en vie, de regarder ma fille grandir, même sans pouvoir rien faire pour elle. Ses mèches bleues dans ces cheveux augmentaient, mais je ne savais pas pourquoi. Qu'importe, elle allait bien.

Et finalement, c'est elle qui vint vers moi, m'ayant reconnue malgré ma tenue. Défiant le regard noir de son père pour passer un peu de temps avec sa mère. Jusqu'à ce que les quelques minutes volés deviennent des heures, et que ces rendez vous soient presque quotidien. Et qu'Elion reprenne un peu de forme... Tandis que j'en perdais quelques unes, dépensant toute ma solde pour eux.

- Je suis désolée Lua, je ne peux pas rester plus longtemps et je ne viendrai pas te voir demain. Tu seras sage et prudente hein ?
- Je le suis toujours Ma' ! Tu reviens bientôt, hein ?
- Promis.

Si tôt mes aurevoir fait, je quitte l'établissement et retourne à la caserne où je vis.

- Je me demande ce que tes parents veulent cette fois.

Ça je n'en sais rien mais ça n'augure rien de bon... Après tout, la dernière fois que je les ai vu c'était pour se lamenter que j'ai été affectée aux Cuirassiers plutôt qu'aux Prétoriens. Je suppose qu'ils doivent trouver le temps long... Et j'avoue que depuis que je revois Elion et ma fille, je n'ai plus vraiment la tête à me préoccuper de ma carrière. Cela fait quatre ans maintenant...

Tout ce que j'espère, c'est que mon secret n'a pas été découvert.