- Comme coucher avec n'importe qui pour quelques cristaux ? Ah non, ça tu le fais déjà pour Kahlua... Alors quoi, la prochaine extrémité ce sera quoi ? Le meurtre peut être ? Et comment crois-tu que je me sentirai en sachant que tu as vendu ton âme pour tenter vainement de me sauver ?! Ou si tu te fais tuer ?! Si tu veux vraiment m'aider Elion, alors déteste moi, oublie moi, donne ce collier à Kahlua et trouve toi un fille qui te rendra plus heureux que je ne pourrais jamais le faire. Si tu fais ça, je serai en paix, parce que je saurais que tous les sacrifices que j'ai fait n'ont finalement pas été vain ! Et Kahlua t'aura toi pour s'en remettre, elle aura une vraie mère pour s'occuper d'elle. Je laisse tomber mes bras le long de son corps, ses larmes ayant redoublées au moment de prononcer le mot "mère"... Elle aussi trouvera la paix.
Il m'embrasse sur la joue et susurre simplement :
- T'es bête. Tu dis n'importe quoi princesse. Jamais nous pourrons te remplacer.
Je me tourne vers lui, le plus sérieusement du monde.
- Je ne rigole pas Elion ! Je... Si vous êtes malheureux vous aussi, alors les Lys auront tout gagné ! Ils m'auront totalement détruite et vous aussi par mon biais ! Je... Je ne veux pas ! Je refuse de vous entrainer dans mon malheur ! Alors s'il te plait Elion, laisse moi... Laisse moi vous protéger de ça, c'est la seule chose que je peux faire pour vous. La seule chose que je choisis de faire en mon âme et conscience. S'il te plait...
J'appuie ma tête sur son épaule, pleurant à chaude larmes de désespoir. Cherchant d'autres arguments mais la tristesse m'empêchant de les dire. Ne me reste alors plus que l'espoir qu'il m'écoute cette fois. Pitié Elion... Écoute moi, juste cette fois !
- Et qui te rend plus malheureuse qu'une pierre. On est vraiment un duo de bras cassé...
Sa réflexion me fait rire nerveusement une seconde avant que je n'enfouisse encore plus mon visage dans son cou. Lui n'a pas cessé de me garder dans ses bras, raffermissant l'étreinte sur mon corps tout en me berçant avec délicatesse.
" Reste avec moi cette nuit. S'il te plait. Et garde le collier. Tu en as besoin. Il te donnera la force." Fis-je en replaçant une mèche derrière son oreille.
Elle releva la tête et me fixa un instant avant de m'embrasser longuement. Je sentis le feu remonter le long de mon corps décharné. Le désir. L'envie. La vie couler dans mes veines. Il était aussi délicieux qu'empoisonné.
" Je t'aime Elion."
Et ces trois mots.. Ces simples trois mots... L'espoir ? Alors pourquoi je lisais cette douleur dans ses yeux ? Tout comme elle lit la mienne dans l'arc que formait mes sourcils. Puis, sans un mot, elle referma ma main sur le collier, se détacha de moi, se rhabilla et, sans un mot de plus, choisit de partir.
Assis là, défroqué, le goût de ses lèvres sur les miennes, la douceur de sa peau sur la pulpe de mes doigts, sa silhouette encore gravée dans l'œil, je la cherchais dans la pénombre silencieuse. Encore une fois, elle m'avait évincée d'office. Encore une fois, elle avait jugé que je ne lui serai d'aucune aide. La colère me consumait : c'était injuste... injuste qu'à cause de ma classe, de mon rang et de mes moyens, j'étais recalé. D'un revers de main, je frappais dans le mur à côté de moi. Le bruit raisonna entre ces murs en carton alors que la souffrance remontait le long de mon bras.
La solution quelque part.
Et si je devais devenir un meurtrier, je le ferai.
Rien ne me retiendra.