La cave de la Volière aux Dragon n’est pas l’endroit que l’on visite le plus, mais c’est certainement un niveau qui mérite d’être vu rien que pour l’espace réservé aux vins qui ravient d’avance les plus buveurs d’entre nous et autant vous dire que je ne suis pas le dernier dans ce domaine, vous vous en doutez bien. Zahria n’a pas trop l’occasion de faire le tour du niveau, elle a à faire et c’est très compréhensible. ça me permet de me donner le temps de faire connaissances seul à seul avec ces vieilles pierres, humez la délicieuse odeur de la roche et d’une humidité maintenue à un taux stable pour donner aux vins toutes leurs chances de ne pas tourner au cours de leur nombreuses années à vieillir. Quand j’aurais une cave ; et il faudra bien que j’en ai une, puisque je suis devenu noble, je dois respecter certains pré-requis propres au titre ; je stockerais aussi quelques fûts en quantité modérée, évidemment. J’aime les jeux et le vin est clairement l’un des jeux de hasard de la haute société. A l’ouverture, sera t’il le nectar parfait ou la plus immonde vinasse ?

J’ai hâte.

Le matériel installé avec une rapidité qui démontre mon habitude des établissements habilités à vendre de l’alcool sous tous ces formats, je me permets de prendre une première chope de bière d’Ollainbourg. C’est tout de même à l’occasion d’une mission vers cette ville que j’ai rencontré Zahria, la cartographe. C’est bien normal de commencer par là, tout en ouvrant le cadeau qu’elle m’a offert. Une petite cape à taille Glooby. Quelle délicate attention. Je me demande qui, Jack ou Elina, l’adoptera. Ou peut-être Marin, même si celui-ci, on en parle un peu moins, de Glooby. Je pense une seconde à la vraie Elina, puis je bifurque sur la question de Zahria. Son inquiétude sur la présence ou non de Vrenn. Comment l'interpréter ? Rah. Pourquoi faut-il sans cesse rouvrir les sujets que l’on pense clos ? Peut-être que rien n’est fini. Elle semblait un peu gênée. Je garde dans un coin de la tête cette information, peut-être que les festivités de la soirée pourront raviver une flamme que je pensais éteinte. ça me ferait plaisir.

-TÊTE D’OEUF !

Je sursaute avant de sourire, apercevant K’awill qui ramène le dernier tonneau à la force de ces bras. J’avoue avoir été un peu surpris en le découvrant. J’ai l’habitude de son corps harmonieux de loutre géante et autant dire qu’en forme humaine, il est plutôt bel homme. S’il y a une concordance sur ce point entre sa forme humaine et sa forme naturelle, c’est assez évident qu’il a beaucoup de succès parmi les membres de son espèce.

-K’awill ! Merci, t’es un chef.
-Tête d'œuf ! Quoi faire d’autre ?
-Alors, c’est assez simple. Si des gens viennent, tu leur présentes les bières. Ils choisissent, puis tu prends une choppe, tu la mets là, tu appuies sur ce manche. Tu attends que le liquide coule dans la choppe ; penche le verre pour éviter la mousse ; au début. Quand c’est presque vide, tu le remets droit pour faire un col de mousse de deux centimètres environ.
-D’accord !
-BEAU JACK !

Là, je suis surpris. On ne m’appelle pas souvent ainsi, même si probablement mon charme est un fait avéré parmi mes admiratrices secrètes qui suivent à la lettre leur vœu de rester discrète, puisque je ne les connais pas. J’ai un sourire charmeur qui se dessine sur mes lèvres à la vision de la demoiselle qui débarque, mais mes ambitions sont rapidement stoppées par K’awill.

-Kaname ! Toi ici !
-Oui ! Carci m’a dit !

Une voix jaillit de son dos.

-Yo, les reufs. C’est ici que ça deal d’la blanche ?
-Effectivement. On a de la blanche du Nord. K’awill ?
-OUI, Tête d'œuf ! Servir !
-Non, laisse béton. C’était rhétorique. Y a pas foule dites donc. C’est la soirée privée des amoureux des loutres ici ?
-Tête d’Oeuf aimer loutre !
-Oui, j’ai cru comprendre qu’il aimait beaucoup de choses. Note que je ne juge pas, mec.

Je me rapproche de K’awill, comprenant dans le même temps que la voix que j’entends provient du sac de la nouvelle venue, l’identifiant comme une des possessions de Calixte, partenaire de la Guilde, et presque aussi connu dans le monde d’Aryon que sa trousse, mais quand même un peu moins qu’elle.

-Serait-ce celle dont tu m’as parlé ?
-Oui !
-K’awill parler de moi à Beau Jack ?
-En effet. Il m’a dit beaucoup de bien de vous.
-Oh ! ça c’est gentil ! Beau Jack peut m'apprendre la même chose qu’à K’awill ! Kaname veut les faire avec K’awill !
-Comme quoi, par exemple ?
-Faire pipi loin !

Il y a un instant de silence, rompu par la voix d’un sac.

-Oy Oy. Je ne veux pas voir ça. Notez l’avantage d’être de dos. Mais quand on ajoute le bruit, et les odeurs, c’est un coup à devenir fou.

Kaname cligne des yeux. K’awill me fixe aussi, tout sourire. J’ai beau me mettre dans des situations compliquées sans trop les voir venir, c’en est une qui allume tous les signaux d’alerte dans mon esprit. Parler de ce genre de choses avec une loutre géante, c’est quelque chose qui parait pas trop choquant. Parler avec une loutre géante qui a pris forme humaine, ça passe encore. ça rentre dans le cadre de la franche camaraderie masculine. Par contre, quand il s’agit d’en causer avec une représentante de la gente féminine qui a peut-être le physique d’un adulte, l’âge mental en terme humain se rapproche plus de l’enfant que de l’adulte.

Et est-ce qu’il est acceptable qu’un inconnu apprenne à une enfant comme on fait pipi debout ?

Je pense que personne n’a besoin de réponse à cette question. Même si certains peuvent combiner ce genre de pratique et hautes fonctions à responsabilité sans être inquiétés, comme quoi il n’y a pas que dans Aryon qu’il y a de la magie.

Je choisis mes mots avec précautions.

-Kaname. Je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée.
-Beau Jack veut pas ?!
-Tête d'œuf ne veut pas aider mon amie ?!
-C’est pas ce que j’ai dit.
-Alors toi l’aider ?
-Euh… oui. Mais pour cela… il faut… boire beaucoup ! Surtout de la bière !
-Tête d'œuf faire service !
-D’accord ! Alors je vais boire beaucoup !
-Voilà.

Kaname passe devant moi pour attendre la chope de K’awill. Ce qui me laisse l’occasion d’être, pour la première fois, en tête à tête avec le sac dont j’ignore le nom. Il se tourne vers moi et je pense pouvoir lire le mépris dans son agencement.

-La faire boire avant de jouer à touche-pipi… Je me disais bien qu’une stache comme celle-là cachait quelque chose…

J’espère que des gens vont venir pour me sauver. Des gens raisonnables, il doit en avoir plein, non ?

RESUME

- k'awill et Kaname décident de gouter la bière mais rien ne se passe comme prévu. jack vient à leur rescousse.

Du côté de Kaname

C’était un peu bizarre, le liquide que le Beau Jack leur avait dit de boire pour qu’il puisse les aider, un peu amer. De la « bière », il avait appelé ça. Kaname savait que c’était une boisson d’humain, parce qu’il arrivait à Cal et Soly chérie d’en boire. Parfois beaucoup. Elle savait aussi qu’un été les deux humains s’étaient défiés dans un concours de celui qui en boirait le plus, et que « la logistique avait gagné sur les Valkyries ». Elle ne savait pas trop ce que ça voulait dire précisément, même si elle avait compris que « la logistique » était un endroit plein de papiers et « les Valkyries » un endroit plein de montagnes et vallons – Apo lui avait expliqué en détail les reliefs avantageux de ce territoire – mais elle savait que ça impliquait que Cal et ses collègues avaient choisi, au décours, tous les lieux des « soirées Valkystiques ».

Retrempant sa langue dans sa choppe – elle avait tendance à oublier que sous forme humaine il était plus correct de boire en posant les lèvres contre le rebord du verre – Kaname se dit que plus elle buvait, plus le liquide était bon. Déjà, elle pouvait contempler la réalité des bons conseils du Conseiller Beau Jack, et cela ne faisait que décupler son envie d’apprendre de sa sagesse.

- Kana maitriser touche-pipi, oui Beau Jack ?

K’awill avait raison, le jeu touche-pipi n’était pas très drôle. Mais si leur mentor en avait parlé, alors c’était important à savoir. Et Kaname, pour devenir garde Royale, était prête à tout apprendre. Peut-être cette compétence-là lui serait-elle demandée pour entrer chez l’élite militaire ?

- Aaaah c’est tendancieux comme interrogation, fit pensivement Abou dans son dos. ‘tin mec, tu les as bien lancés sur le sujet ! Mais j’crois tu peux t’en sortir paaas trop mal côté juridiction, mon pote. Genre dans le Garde Actuelle de la lune dernière y a des affaires similaires qui sont passées crème. Ah j’dirai rien, frère, t’inquiète. Sur la tête de ma mère la caravane, j’lâcherai rien !

Abou racontait toujours plein de trucs importants et compliqués que la loutre humaine avait du mal à suivre, par contre elle avait bien compris qu’il fallait, non seulement qu’elle boive, mais aussi qu’elle apprenne à servir la bière. K’awill l’avait, encore une fois, déjà dépassée de ce côté-ci, même s’il avait tendance, après coup, à donner les choppes avec trop de force. Mais il était doué comme ça, K’awill, et c’était pour ça qu’il était Saphir !

- K’awill puissant, oui Beau Jack ? Est-ce que toi aussi puissant que K’awill ? Toi Saphir aussi ? Conseiller Saphir ?
- C’est une bonne position, ça, Conseiller Saphir ?

Posant temporairement son verre pour essayer d’en remplir un, comme son ami lui avait montré, Kaname secoua un peu les épaules. Le tissu mouillé de son haut collait désagréablement à sa poitrine et lui rappelait cette convenance humaine qu’elle ne comprenait guère de porter des vêtements. Il était bien plus pratique de se mouvoir nu, libre d’entraves de tissus ! Même si elle devait admettre quelle appréciait pouvoir choisir les jolis habits que sa forme humaine pouvait revêtir. Actuellement, elle était particulièrement séduite par la cape au large motif de glooby qu’elle agrafait donc à son cou à la moindre occasion, ainsi que par le bonnet du renard changeant de teinte avec les saisons qu’elle avait donc emprunté dans la penderie de Cal pour coiffer sa tête.

- Mmm beaucoup mousse, observa-t-elle vexée de son premier essai mitigé. Ah Kana sait ! Abou, cuillère, oui ?
- Bien sûr, soeurette. Mais tu sais là, y a l’inclinaison… ouais, c’pas top, tu vois. J’ai pas d’bras mais – hé, tu sais qu’si j’en avais, des vrais bras, j’l’aurais fait de suite pour toi, pour te montrer, hein, parce que toi et moi c’est la famille – faudrait un peu plus viser le pi sur quatre, quoi. Que le zéro absolu. Mais rebois un coup, ça va v’nir.

Laissant Abou lui évoquer les différents mérites des divers angles d’inclinaison auxquels elle ne comprenait rien, Kaname profita de la cuillère donnée pour attraper la mousse beaucoup trop importante dans le verre qu’elle venait de servir et la glisser dans sa bouche pour évacuer le surplus.

- Ca pas très bon, avoua-t-elle à K'awill et au Beau Jack.

Mais comme elle était une brave loutre visant le grade de garde Royale, elle continua à vider sa portion mousseuse pour revenir à un ratio liquide/mousse plus approprié.

- Beau Jack pas dit : K’awill et Kana boire beaucoup bière, ou aussi autres liquides ? poursuivit-elle en observant d’un œil curieux les belles bouteilles présentées alentours. K’awill déjà bu autre chose ? demanda-t-elle à son ami.

Pour l’heure, sa carrure plutôt imposante de loutre humaine lui permettait de tolérer sans difficulté l’alcool ingéré, mais cela ne saurait certainement durer indéfiniment.

J’ai un regard acéré pour le sac dont le nom est Abou d’après une tirade de Kaname ; surement un diminutif ; alors que celui-ci incite la loutre à boire. J’ai peut-être incité à les faire boire, mais c’était avant tout pour gagner du temps, dans l’espoir qu’un public nombreux puisse me servir de témoins quant à mes velléités que l’incompréhension des loutres n’aillent trop loin pour leur physique humanoïde. Sur ce point, on ne va pas dire que ça se bouscule au portillon, comme si Lucy s’amusait à me laisser m’enfoncer toujours un peu plus dans un bourbier aux nombreuses inconnues et où mon seul allié est une âme artificielle qui me sabote en même temps.

-Abou ? C’est vraiment une bonne idée de les faire boire ?
-T’as qu’à boire aussi, mec. Si t’es pénalement pas responsable, ça s’arrangera encore mieux. En revanche, j’espère que t’aimes qu’on te crache dans le dos, hé.

Un sacré allié. Déjà que la maladresse naturelle des loutres dans des corps humains couplés au trop plein d’énergie de K’awill et Kaname à se comporter comme telle à provoquer des incidents qui en aurait horrifié déjà certains. Passons sur les léchouilles lubriques et le nettoyage de la bière sur les parties les moins innocentes du corps féminin de Kaname ; des souvenirs qui demandent une grosse quantité d’alcool pour être oublié ; et on est qu’au début ! Déjà, ça lorgne sur le vin. J’essaie de changer de sujet en tentant d’expliquer à Kaname que je ne suis pas comme Carciphona. Conseiller, c’est différent que saphir, mais il est assez compliqué d’intégrer des concepts tels que « administratif » et « compte-rendu de réunion » à des loutres, même sous forme humaine. Déjà, pour des humains à cent pour cent, ce n’est pas simple. Je finis par abandonner à l’arrivée d’un convive dont j’ignore l’identité. Bonne pioche, on va dire. Ça aurait été une connaissance, elle aurait pu remettre en cause tout ce qu’il pensait de moi et en parler aux autres, à ma grande tristesse. Alors que tout ceci part d’un mauvais concours de circonstances. Et puis, avec une maitresse comme Carciphona, est-ce vraiment ma faute si K’awill fait n’importe quoi ? Et si Calixte a plus la tête sur les épaules, sa loutre ne semble pas davantage briller que K’awill, à croire que le niveau moyen des loutres géantes ne sera jamais impressionnant.

Mais on dirait qu’il n’y a pas que les loutres qui veulent essayer le vin.

-Merci bien mon brave. Mais vous savez, être anobli n’est que le début d’une longue mission de services auprès des autres.

En l’état, ça semble de servir du vin. Je doute que les maitresses de maisons nous fassent des reproches d’ouvrir du rouge, tant qu’on ne tape pas dans les raretés qu’une bouche de loutre humaine ne saura pas mettre en valeur. J’amène le nouveau venu pour m’aider à choisir une bouteille qui conviendra à toutes les niveaux quand il me donne son nom.

Farley.

J’ai come un voile qui me passe sur le visage. Des souvenirs qui me ramènent brutalement en arrière de quelques semaines avant de me ramener dans le présent tout aussi rapidement. Je tourne la tête lentement vers lui. Mon trouble est palpable tandis que les loutres font les gros yeux aux différents contenants, comprenant que si les verres se sont brisés, il se produira la même chose avec les bouteilles s’ils font preuve de la même énergie. Je me tais un temps, passant une main distraite sur plusieurs bouteilles avant d’en saisir une et de la proposer à Lovis. J’essaie de voir un peu de Nevaeh dans son regard, les traits de son visage, comme pour m’assurer de son identité, tout en sachant que je ne peux pas trop la contester. Être méfiant, c’est attirer la curiosité. Et tout ce qui concerne Nevaeh doit faire l’objet de la plus grande des discrétions. Alors, je finis par embrayer.

-Sachez que je ne porte aucun grief à votre sœur vis-à-vis de ce qu’il s’est passé. Sa disparation est plus importante que la blessure qu’elle a pu m’infliger. Tout ceci est un affreux gâchis. J’aurais voulu faire mieux.

Après ouverture, je nous sers quatre verres que je tends à chacun.

-Si vous avez besoin de quoi que ce soit, n’hésitez pas.
-Tête d’œuf ? pourquoi ça être rouge alors que par rouge ?
-Dis moi d’abord si c’est bon, K’awill. Et ça ne se boit pas d’une traite ! ça se déguste ! En douceur ! Lentement. Par petite gorgée. Faut jouer avec le liquide dans sa bouche, avec la langue. C’est tout un art, quand il s’agit de vin, K’awill.

RESUME

K'awill a la tête qui tourne et décide d'embarquer Kaname pour aller dehors. Il est bourré, se prends une boule de neige et tombe sur Calixte en arrivant dans le jardin.

Du côté de Kaname

Le Beau Jack était vraiment de bon conseil, et Kaname ne pouvait qu’approuver le fait qu’il fût Conseiller. Un titre qui lui allait comme un gant, et elle ne manquerait certainement pas de le mentionner à Calixte, à ses amis de la logistique et les Valkyries. Tout le Bastion, en fait, méritait de savoir que le Beau Jack était fin conseiller en breuvages et en « à deux ministres à tifs ». Et qu’il était Noble. Noble en quoi, Kaname ne savait pas encore, mais elle était bien déterminée à se concentrer sur la conversation des deux humains pour en apprendre toujours plus. Ou pour défendre son Conseiller.

Plissant les yeux avec suspicion derrière son verre de bière s’écoulant toujours plus au travers de ses lèvres circonspectes, la loutre humaine posa son regard sur le Beau Jack avant de revenir vers le nouveau venu. « Le vice phare laid », autoproclamé docteur à l’Astre de l’Aube. Et Kaname savait ce qu’était un docteur, comme elle savait ce que représentait l’Astre de l’Aube. C’étaient des notions qui s’étaient doucement imposées à elle en évoluant dans la sphère de Calixte et donc, de fait, de Luz.

- Méchant docteur, mauvais docteur, souffla-t-elle à K’awill qui s’étonnait du rouge qui n’était pas rouge.

Le trouble du Beau Jack ne lui avait pas manqué – elle avait passé les dernières lunes entre un Calixte et une Solveig traumatisés par leurs aventures sur l’île flottante, et certaines nuances des affects humains, si elle ne les comprenait pas forcément tous, ne lui échappaient guère – et elle commençait à sérieusement se demander s’il n’était pas de son devoir de future loutre garde Royale que de bouter hors de la cave cet importun. Mais le Beau Jack se remit en mouvement pour leur servir de nouveaux verres – et Kaname ne put qu’admirer son efficacité à toute épreuve – et Le vice phare laid finit par couler un sourire tout en gratifiant la vue mirifique du Conseiller. Ce qui devait être absolument vrai car, en étant docteur, certainement était-il ainsi mieux placé que d’autres pour savoir qui avait de bons yeux.

- Chaud, mais moi aimer cape glooby, se désintéressa-t-elle des deux humains comme elle trouvait soudainement Le vice phare laid beaucoup plus sympathique. Abou avoir manta pist’, si K’awill besoin rafraichir, réfléchit-elle tout en rigolant des contorsions de son ami pour se débarrasser de ses trop nombreuses couches de vêtements.

Kaname ne comprenait pas non plus pourquoi les humains s’embarrassaient avec autant d’affaires – surtout les chaussures, quelle abomination – mais elle aimait beaucoup la cape glooby de Calixte qu’elle empruntait donc régulièrement, comme sa panoplie nouvellement acquise de la collection hivernale du renard.

- Abou, manta pist’ ?
- Ouais, ma belle, t-shirt mouillé c’est trop une obligation pour ce genre de fête. Attends, frère, on va t’arranger ça… ah mais ouais, aller dans la neige, et tout, aussi, c’est cool pour ça ! commenta de son allégresse alanguie le sac-à-dos comme K’awill abandonnait la lutte contre ses habits pour mettre les voiles vers des horizons plus frais.
- A bientôt, Beau Jack ! déclara donc la loutre humaine en serrant d’une accolade franche le Conseiller. Merci pour conseils de Conseiller ! Au revoir monsieur Le vice phare laid, ajouta-t-elle à l’adresse de l’homme blond avant d’emboiter le pas à son ami.

Dans un rire amusé, elle passa ses mains sous les aisselles de K’awill pour stabiliser sa drôle de marche et, Abdallah toujours sur le dos, ils avisèrent le jardin de la Volière.

HRP:

Je note dans un coin que c’est un médecin et je me méfie un peu. Les médecins, ce sont des malins. Regardez Luz. Enfin, c’est parce qu’ils savent beaucoup de choses et qu’il important pour eux d’être méthodique et de récupérer des indices pour faire des bons diagnostics. Ce sont les enquêteurs du corps humain. Et j’aimerais particulièrement qu’on n’enquête pas trop du côté de l’hôtesse. Si j’ai l’envie de lui donner juste assez pour qu’il se sente un peu réconforter pour finaliser son deuil, trop donner pourrait être bien plus dangereux. Ouvrir la porte à ce que l’on retrouve sa sœur, c’est risquer d’avoir sa vraie mort sur la conscience et en temps que gardien du secret, ce n’est pas quelque chose que je peux tolérer. Méfiance, donc. Je décline sa proposition concluant de quelques mots.

-La douleur que je ressens parfois me rappelle mon échec.

Par rapport à la réalité, mais ça colle aussi dans les apparences qu’on a voulu donner. Le conseiller Callahan qui a offert son aide et Nevaeh qui n’a pu sur la prendre au bon moment, la conduisant à un destin funeste. Un scénario qui me correspond et dont la fin prématurée justifie une douleur qui dissimule bien mon véritable échec dans cette affaire. Heureusement, on peut boire, même si les loutres humaines font des pitreries et je peux que redouter la suite en voyant K’awill commençait à gigotter pour se défaire de ses vêtements. Pourquoi faut-il que les choses empirent sans que l’on y fasse quelque chose ? Pourquoi dès que ça concerne Carciphona, il se produit des problèmes ? Une grande énigme de la vie que tout cela. Heureusement, il y un a humain normal. Lovis. Je le remercie d’un hochement de tête pour son compliment, même si je ne me targue pas d’être un grand expert en vin. Mon avis est que pour que ça soit dans la cave de la Volière, c’est forcément du bon. Il n’y a que pour les cocktails que l’on peut se permettre d’avoir de la piètre qualité quand certains veulent faire des mélanges de mauvais gout. En matière de vin, le mélange est sacrilège. Lovis me fournit un moyen de ne pas m’intéresser à K’awill. Si on discute tous les deux, c’est un alibi. On ne viendra pas me questionner si quelqu’un déboule alors que K’awill est à moitié nu avec Kaname, non ?

-Il y a des tas de raisons. Tout dépend de ce que l’on fait. Certains sont aventuriers que pour des quêtes, entre guillemets, qui ne sont pas bien dangereuses. Il y a tant de missions à faire sans qu’il y ait besoin de risquer sa vie. La paie n’est pas forcément grandiose, mais on en vit. Pour une vie de tranquillité, la Guilde n’est pas la seule possibilité. Mais pour ceux voulant vivre en toute indépendance, à parcourir les belles routes de notre Pays et à aider nos concitoyens contre des menaces, c’est tout trouvé. Certains font ça pour l’adrénaline de pareil moment. D’autres parce que ça paie bien. Je pense avant tout ceux à qui le font pour les autres. Servir, même contre rétribution, c’est tout de même aider. Puis il y a aussi le personnel administratif dans la guilde. Je n’ai, par exemple, que rarement fait du terrain. Servir les autres, c’est ce que j’ai toujours fait et d’autres l’on fait.

Je me coupe quand on m’interpelle. On voit les deux loutres s’esquiver avec Abou. Ça vide soudainement la cave au point d’en faire un tête à tête avec Lovis. Un peu spécial, mais c’est clairement une meilleure situation que de devoir assumer les frasques des deux loutres qui ne savent pas comment il faut se comporter comme des humains. Je leur fais coucou en leur disant de revenir tout en espérant qu’ils ne reviendront pas ce soir. K’awill est plus gérable quand il est une loutre, il faut se le dire. Le silence se fait donc, un peu, comme si ça me laisse l’occasion d’être un peu plus franc. Comme si le moment est plus propice à des déclarations plus personnelles.

-C’est ce que je faisais Nevaeh. C’est le souvenir que je garde d’elle. Au service des autres. Elle a fait du terrain, certes, mais elle était surtout une hôtesse. Je ne sais pas ce qu’il l’a amené sur ce chemin funeste, mais il est effroyable de se dire qu’il y a des dangers tout aussi mortel dans nos vies de tous les jours que dans les grands espaces sauvages.

Je sens le piège venir gros comme une maison. Peut-être que la question n’a pas été sciemment posé pour me piéger, hein, mais quand on sait les choses que je sais et quand le sujet de la conversation porte sur la sœur de mon interlocuteur, on est en droit de se dire qu’il cherche peut-être à me tirer les vers du nez. Ou alors, c’est juste un parent éploré qui cherche à comprendre le destin d’un membre important de sa famille. Ça me parait tout aussi cohérent. L’accord avec Nevaeh avait été très clair. Rien ne devait fuiter. Quitte à changer de vie et brouiller les pistes, ce n’était pas pour laisser des tas de gens dans la confidence, capable de trahir le secret sans le faire exprès. Ne pas gaffer. Ça marche aussi pour moi. Alors, je fais bien attention à ne plus trop boire pour éviter de tomber dans le panneau. C’est bien beau de chercher à réduire les risques, si je vends la mèche, je serais un bien piètre gardien du secret. On m’a accordé de la confiance, je ne suis pas là pour la trahir. Alors, je préfère répondre du point de vue mon expérience personnelle.

-Je suis un enfant de la Capitale. J’y ai passé la majorité de mon existence et je dois dire qu’elle est les deux côtés d’une même pièce. Si le Palais, la garde royale, les nombreux gardes de la ville, le sentiment de sécurité général sont le côté pile, la face caché de la pièce est plus sombre. Le crime organisé est une pustule inévitable de la Capitale. C’est presque humain. Avec autant de monde et de richesse réunit au même endroit, on titille la partie la plus sombre des hommes qui sont pour certains incapables de résister à l’appel du gain facile. Vol. rackette. Cambriolage. Des choses matériels. Mais parfois, ça finit par des victimes.

J’aimerais bien que quelqu’un d’autre arrive. Cependant. Que je puisse changer de sujet en toute liberté et m’éloigner de ce danger potentiel parce qu'à défaut de parler des deux côtés d'une pièce, je risque de m'éloigner du côté Pile de Lovis pour passer sur le côté face de Nevaeh.

-Regardez. Je gère un réseau d’informations par le biais des taverniers. C’est pour le bien commun. Pourtant, l’année dernière, plusieurs de mes membres se sont faits attaqués. Une taverne a failli disparaitre dans les flammes. C’était de petites frappes, ils devaient avoir un commanditaire, mais ils n’ont jamais été retrouvé. Était-ce de la jalousie ? Les empêchait on de racketter ? avait-on eu vent de quelque chose qui les mettaient en danger ? On ne sait pas. On peut mener une existence bienveillante au service de son prochain et pourtant marcher sur les intérêts de gens peu recommandables.

J’ai d’autres exemples. Mon nettoyage de la guilde. Ce n’est pas forcément quelque chose dont je suis totalement fier, même si avoir éliminer ces problèmes l’est, mais le fait qu’ils aient existés dans ma guilde, c’est difficile à assumer. J’évite trop d’en parler, mais dans le cas présent, ça vaut mieux que de parler spécifiquement du cas de Nevaeh.

-Cette année, en tant que conseiller, j’ai beaucoup travaillé à régler des problèmes au sein de la Guilde. Du mercenariat. Sous couvert de quêtes, des aventuriers remplissaient les sales boulots de clients peu scrupuleux. Des boulots qui enfreignent évidemment les règles de la guilde. Il a fallu se salir les mains, mais c’était important pour se séparer de ce problème. On a eu à régler aussi le problème d’examinateur corrompu au sein de l’institution. Une autre blessure infligée à la guilde des aventuriers. D’un point de vue extérieur, qui pourraient penser qu’une telle institution avait en son sein des gens aussi peu scrupuleux ? Il fait toujours faire un peu attention, mon brave. Même derrière les plus belles dorures, on peu trouver de la crasse. Il s’agit juste de passer régulièrement en revue pour la nettoyer pour la contenir, car elle reviendra toujours.

Je ne suis pas peu fier de ma comparaison. J’ose espérer que tout cela suffira à le convaincre qu’il y a toujours un danger potentiel à chaque coin de rue et que parfois, le hasard prend la mauvaise décision que ce danger s’abatte sur quelqu’un d’innocent. Et en soit, c’est plutôt la vérité dans le cas de Nevaeh.

-Je ne sais pas ce qu’il a pu lui arriver. Ne pas savoir est une faillite personnelle. La vie a de ça d’inévitable que n’importe qui peut chambouler la vôtre. C’est souvent pour du bonheur. C’est parfois pour du malheur.

Vrai qu’on aurait davantage apprécier de se chambouler sur du bonheur. Une amitié sincère. Un amour passionnée. C’est quand même plus attrayant que le crime organisé sur son palier.

Salaud.

Je suis pourtant assez clair pour camper sur mes positions officiels. Je n’en sais rien. Un moment, on ne peut pas chercher les réponses à ses questions là où elles ne sont pas. Evidemment que dans mon cas, je les ai, mais je ne peux pas. Vraiment. Et son laïus sur la guilde qui était une sorte de famille pour Nevaeh, un vocabulaire que j’aime beaucoup employer, tout ça pour m’attaquer à nouveau à la muraille que j’ai érigée entre le secret que je garde et le monde extérieur, c’est rude. Très dur encaisser. Un peu comme s’il y avait une esprit sadique derrière Lovis qui connaissait tout de cette histoire et se délectait de me placer dans la pire situation pour voir comment j’allais réagir à la situation. Qui vais-je trahir ? C’est clairement de ça qu’il est question. Toutefois, Lovis a marqué un point pour nous deux : S’il ferait tout pour sa famille, pour retrouver sa sœur, cette même sœur a été prête au plus grand des sacrifices pour protéger sa famille et son frère. Aujourd’hui, Lovis Farley peut profiter de la vie sans devoir jeter un œil par-dessus son épaule dans la crainte de subir les mêmes épreuves que sa sœur. A ma connaissance, il n’y a eu aucune conséquence depuis la disparition de l’hôtesse. C’était le but. Ce n’est clairement pas le moment de tout détruire aussi simplement.

-Je crains de ne pas avoir les réponses que vous désirez entendre.

Et je reprends après une petite pause.

-Je peux vous redonner les informations que j’ai eu. Quelques jours avant sa disparition, je me suis rendu chez elle parce qu’elle ne s’était pas présentée à son travail, ceci sans explication. Je l’ai trouvé, bouleversé. Elle semblait avoir vécu un grosse épreuve, mais il m’a été impossible d’en savoir davantage. Nevaeh n’était pas elle-même. Distante. Apeurée. Voire même paniquée. Je lui ai proposé mon aide. J’ai essayé de réinstaller un climat de confiance entre nous deux afin de la sortir des ténèbres dans lesquelles elle s’était plongée. J’ai eu quelques succès. Elle semblait en bonne voie. Il lui fallait juste du temps. Je lui en ai laissé. La fois suivante fut la nuit de sa disparition. Amara, une de ces collègues hôtesse m’a fait prévenir que Nevaeh s’était réfugiée dans la guilde. Connaissant ma visite quelques jours plus tôt, elle m’a prévenu de la situation et j’y suis allé de suite. Tous les efforts lors de notre dernière rencontre semblaient avoir été réduit à néant. Je l’ai retrouvé comme que j’ai vu la fois précédente. Paniquée. Terrorisée. Désespérée. Elle refusait de m’en dire davantage, prétextant que les murs ont des oreilles. Comme si elle voulait me protéger de quelque chose. C’est peut-être là une manifestation de son trait de personnalité. Tout faire pour sa « famille ».

Et toc. Utiliser les arguments contre lui, c’est fait.

-Quoi qu’il en soit, elle a paniqué de plus en plus tandis que j’essayais, vainement, de la calmer. Elle portait un couteau, en permanence, comme pour se défendre de quelqu’un. Elle l’a soudainement utilisé contre moi. Ces brefs instants sont un peu flous. Ai-je tenté de m’approcher ? A-t-elle mésestimé un geste à son égard ? Elle a dû se sentir menacer, ce que je ne voulais pas ! Elle m’a blessé sans grande gravité et elle s’est enfuie dans la foulée. Je ne l’ai plus jamais revue alors. On m’a dit qu’elle avait sauté dans le fleuve. Pour avoir fait un passage dans ces eaux, il y a quelques années, je sais que ces courants sont puissants, traitres et que le trafic peut être dangereux…

Je me tais, comme pensant à des moments que je regretterais. Il y’en a pas. Mais pas de ceux que je peux révéler à Lovis. Je me dis que jusque-là, je suis peut-être resté un peu trop formelle, à me réfugier derrière une version impersonnelle de cette affaire. Peut-être qu’en rendant ça plus personnel, le jeune homme arrêtera de saper ma promesse. Je me fais plus triste, donnant l’impression de me remémorer Nevaeh. Je ne suis pas très bon comédien, mais j’ai déjà eu à ressentir la douleur d’une disparition. Je vois un peu de quoi il en retourne.

-J’ai de bons souvenir d’elle. Elle était investie dans son travail. Efficace. Curieuse. Charmante. Elle était appréciée de ces collègues. Lorsque je lui suis venu en aide, j’ai admiré son courage pour tenter de sortir la tête de l’eau. J’aurais fait tout ce qu’il m’était permis de faire pour la sortir de là. Je voulais l’aider. Pas juste en tant que conseiller. Que membre de la guilde. Je voulais vraiment… que rien de tout ça ne se soit arrivé.

Je relève mon regard pour dévisager son frère, comme si je cherchais les traits de sa sœur dans son visage. Je ne suis pas très physionomiste, alors je n’y arrive pas. Mais je fais semblant.

-Pouvez-vous me parler d’elle ? j’aimerais en savoir plus. J’aimerais la connaitre davantage.

Et paf, la meilleure défense, c’est l’attaque.

J’ai un léger rictus, entre le sourire et la grimace. Quand je suis arrivé dans la Guilde, c’était en tant qu’examinateur. Jusqu’à devenir conseiller. Mener des quêtes, ce n’est pas vraiment le cœur du métier. Autant laisser ça à des gens qui en ont fait leur métier. Même si j’ai quelques quêtes à mon actif parce qu’il est parfois intéressant de se confronter à la dur réalité du terrain pour comprendre le travail des aventuriers et adapter la guilde de sorte à répondre plus favorablement aux besoins des aventuriers, on ne peut pas vraiment dire que je suis un aventurier sur ce point. Je reste un fonctionnaire.

-Non, je n’ai pas eu cette chance. Quoique, je ne peux pas vraiment dire si m’avoir en quête est une chance… A passer la majorité de son temps derrière un bureau à compiler des notes ou à mener des réunions, ça n’aide pas toujours à mener des quêtes. Même s’il y’en a certaines dans notre panel où il n’y a pas forcément besoin de traquer des monstres ou résoudre des problèmes, mais ce sont quand même ces dernières qui sont notre vitrine pour le commun des citoyens. Je peux me renseigner dans nos archives …

Je marque une pause, perdu dans mes pensées, avant de reprendre plus lentement.

-…pour trouver ces partenaires de quêtes. Ils pourront peut-être vous partager leur histoire concernant Nevaeh.

Pourquoi marquer une pause ? Parce que j’ai soudainement eu la crainte de dévoiler quelque chose que je ne devais pas. Je viens seulement d’y penser, de chercher ainsi ses partenaires. Peut-être qu’il y a dans ces aventuriers des noms qui reviennent. Des amis. Des gens avec qui elle aurait pu partager le secret de sa fausse mort. Des gens qui n’ont pas le secret aussi chevillé au corps que moi et qui gafferont face aux questions de ce frère éplorée par la perte de sa sœur. C’est rare, mais plausible. Je ne pouvais guère faire machine arrière. J’étais observé. Se renier, ça aurait été davantage suspect et je n’ai pas besoin de ça.

-Je vous les fournirais. Ou je peux faire passer le message au bureau si vous voulez y passer.

L’avantage de lui fournir, c’est de pouvoir filtrer si je constate un pattern suspect. Nevaeh est une hôtesse. Elle ne doit pas avoir tant que ça de quête à son actif. Et partir avec les mêmes personnes, ça aurait fini par se faire savoir au sein du bureau des hôtes, suffisamment pour que le sujet vienne sur le tapis lors de l’enquête de la garde. Finalement, je me rassure un peu. Même Lovis ne semble pas si bien connaitre Nevaeh tellement ces propos à son sujet se limite à de rares moments avec elle. Les chemins ne vont pas forcément dans le même sens, difficile d’être un compagnon de route autant de temps quand on a des volontés différentes. Tout ça ne fait que s’ajouter à la longue listes de détails sur la secrète Nevaeh. Présente, assidue dans son travail, mais que personne ne connait réellement. A se demander si dans sa nouvelle vie qu’elle a payé du prix de se séparer de tous ceux qui l’ont connu, restera t’elle la même ? Ou bien s’ouvrira t’elle davantage à d’autres ? Au risque de faire de mauvaises rencontres. Grande question.

Mais tout ça, ce sont des interrogations pour plus tard. C’est la fête oui ou non ?

-Je propose qu’on remonte. On ne va quand même pas fêter le premier de l’an qu’à deux, hein ?