Primaël, sa trouvaille sous le bras, regarda longuement Esmeraude tandis que le fin liseré pâle de ses lèvres s’étirait. Il avait bien plus d’informations qu’il n’aurait osé en demander et si il était loin de comprendre qui elles étaient ou même où il pourrait les retrouver, il aurait largement de quoi fouiner si un jour il venait à vouloir en savoir plus. Peu de temps après, elle disparut dans un nuage de poudreuse qui le laissa envieux. Sa curiosité était piqué au vif et il se serait volontiers jeté dans le portail ou quoi que ce fut, si il n’avait pas craint de finir étripé. Parfois un service trois pièces n’était pas des plus utile.

A la place, il se détourna de l’endroit où elle avait disparu et revint vers ses compagnons. Tous deux avaient déjà commencés à atteler les harpies et il espérait qu’il en aille ainsi jusqu’au lendemain. Cela dit, il ne donnait guère cher de leur peau si elles venaient à se réveiller.

- Je n’ai pas envie de passer la nuit en montagne. Dit-il simplement en commençant enfin à grelotter. Le jeune noble avait toujours été extrêmement sensible au froid et le moins que l’on puisse dire c’est que le septentrion n’était aucunement un lieu adéquat à sa présence. - Mais si nous rentrons au village les mains vides, je crains que nous ne le quittions plus. Et cette idée lui était encore plus insupportable que celle de passer une nuit dans la grotte. Sans se faire prier, il emboita donc le pas à ses deux camarades après avoir rangé son œuf bien a l'abri dans son sac.

Lorsqu’il aurait un moment, il prendrait le temps de rédiger une lettre pour tout expliquer à la mère d’Emilie. L’idée de Sileas lui semblait bonne, mais retourner au village même pour lui parler ne lui semblait pas être une idée judicieuse. Ainsi dès qu’ils furent libérés du vent et de leur proie, Primaël s’attela à la tâche. Elle saurait que sa fille était en vie et si l’envie lui prenait de la retrouver, ce serait à ses risques et périls. Ne restait plus qu’à espérer que cette femme soit lettrée et si ce n’était pas le cas… Eh bien l’aventurier ne se considérait pas comme redevable. Il avait fait ce qu’il pouvait, le reste ne dépendait plus de lui.

Résumé: