Le royaumed'AryonForum RPG light-fantasyPas de minimum de ligne
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    Un monde plein de mystères,
    plein de magie et surtout plein d'aventures...

    Il est peuplé de créatures fantastiques. Certaines d'une beauté incomparable, d'autres aussi hideuses qu'inimaginables, beaucoup sont extrêmement dangereuses alors que quelques unes sont tout simplement adorables. La magie est omniprésente sur ces terres : des animaux pouvant contrôler la météo, des fleurs qui se téléportent, des humains contrôlant les éléments, des objets magiques permettant de flotter dans les airs...

    Dans ce monde, il y a le royaume d'Aryon. Situé à l’extrémité sud du continent, c'est un royaume prospère, coupé du monde. Il est peuplé d'hommes et de femmes possédant tous un gros potentiel magique, chacun vivant leurs propres aventures pour le meilleur comme pour le pire.

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    Une maison supposément abandonnée a pris feu en pleine nuit, dans un village aux abords de la Capitale. Certains témoins racontent qu'un combat sanglant s'y est déroulé avant l'incendie. Plusieurs corps calcinés y ont été retrouvés.En savoir plus...
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    [Flash Back] Mise à l'épreuve
    InvitéInvité
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    [Flash Back] Mise à l'épreuve
    Lun 24 Jan 2022 - 14:02 #

    Fifrelin

    Mise à l’épreuve



    Vas-y là, on n’y voit absolument rien. Y a un lampadaire tous les 1km dans cette ville. J’ai failli me payer une chauve-souris qui chassait les insectes y a deux minutes. Elle pouvait pas sérieusement envoyer une oiseau nocturne pour livrer sa putain de lettre l’autre grognasse ? Je suis une perruche moi, je vois pas dans la nuit ! Et puis le papier c’est méga lourd à transporter là, j’ai jamais autant battu des ailes pour me maintenir en l’air.

    ET PUIS ELLE EST OU CETTE FOUTUE CASERNE ??!

    Non parce que ça fait 30 minutes que je la chercher, mais pas moyen de la reconnaître au milieu de tous ces bâtiments qui se ressemblent comme deux gouttes d’eau. Les humains ont vraiment aucune originalité ou c’est moi ? Ah enfin bordel, celui la ressemble à ce qu’on m’a décrit. Y a une grande cour avec des mannequins d’entrainement. Si je suis ce que m’a dit la connasse, la fille devrait dormir au troisième étage quatrième fenêtre …  Je me pose sur le rebord. A l’intérieur, je ne vois presque rien, seul un rayon de lune perce la pénombre mettant bien en évidence une chaussette sale qui traine sur le sol. Ah bah évidemment, c’est la chambre d’un ado, j’suis sûr qu’il y a bien pire caché dans le noir.

    Je tape la fenêtre avec mon bec pour réveiller la fille. Allez réveille-toi grognasse, j’me pèle les plumes dehors. J’ai du courrier pour toi, alors tu m’ouvres la fenêtre, tu lis ton papier et tu me donnes à manger car j’ai la dalle !!!!

    NON MAIS ELLE EST SOURDE OU QUOI ?

    Je la vois bouger dans son lit, mais elle ne vient pas m’ouvrir. Je vais finir par faire un trou dans le verre qu’elle sera encore en train de ronfler comme un ours. Ou alors c’est mon bec qui va morfler en premier, je sais pas, mais dans les deux cas je vais la défoncer si elle continue à pioncer alors que je suis sur le pas de sa fenêtre.

    MAIS REVEILLE TOI ESPECE DE … OH PAR TOUS LES SAINTS !!!!

    Son visage vient d’arriver dans la lumière et quelle vision d’horreur ! Silène me parlait des animaux de la mer et je suis sûr qu’on appelle ça un CACHALOT. Bordel de Lucy, c’est ça la nouvelle génération d’espion ? Et voilà qu’elle se bave dessus en plus. Je lève les ailes au ciel. Vas-y j’en ai marre. Je charge la fenêtre, une fois, deux fois, trois fois … BINGO. Une petite statuette d’une forme douteuse tombe du rebord et s’écrase sur le sol.  La grosse gourde sursaute, mais elle garde un air ensommeillé. Je me met à sautiller sur le bord de la fenêtre pour qu’elle remarque enfin ma présence. Par tous les oiseaux du ciel, bouge ton gros cul de vache et ouvre cette fenêtre !!!!

    La lettre


    Tu as demandé à nous rejoindre et nous t’accordons toute notre attention. Si tu as la carrure d’un espion, prouve-le. Un garde de la caserne trempe dans le marché noir, trouve-le et donne son nom à l’oiseau. Ne t’implique pas davantage dans cette histoire.


    Braise


     
    Zahria AhlyshOmbre
    Zahria Ahlysh
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    Re: [Flash Back] Mise à l'épreuve
    Jeu 3 Mar 2022 - 17:03 #


    « Val... fous moi la paix... je veux... dormir... Naaaan on fait pas le mur ce soir... Va voir Hary plutôt... »

    Un filet de bave. Les cheveux complètement en vrac. Le bras gauche en dehors du lit et la jambe droite qui dépasse de la couette. Un léger ronflement. Mesdames et messieurs, je vous présente Zahria Ahlysh, quinze ans, futur maître-espion. Pour l'instant rien qu'une sale gamine, fugueuse et insolente, débraillée et geignarde, brillante malgré tout. Il y a bientôt un an, l'un de ses meilleurs amis, Thomas, a disparu, et elle a perdu à cause d'une dispute son autre meilleure amie, Elina. Il y a quelques lunes, son père adoptif est décédé, elle ne l'avait pas vu depuis trois ans. Depuis, elle n'a qu'une seule chose en tête - quand elle n'est pas en train de faire le mur pour aller boire des bières avec son ami Valentino, avec qui elle fricote un peu, et Harald, qui se laisse un peu embarquer dans leurs bêtises - : intégrer l'équipe des espions, même si elle ne sait pas s'ils existent vraiment ou si c'est une rumeur qu'on entend dans les casernes. Pour retrouver Thomas, et sa famille biologique.

    Ce soir, Zahria dort dans la petite caserne d'un village des plaines, dans laquelle elle est arrivée ce matin pour un stage de fin d'études, afin de s'habituer au vrai métier de garde. Elle n'est donc pas dans son dortoir à la Capitale, comme elle le pense, et le bruit qui tente de la réveiller n'est pas Valentino qui toque contre son lit. Ni son instructeur pour leur annoncer un exercice surprise nocturne. Pas même les jeunes gardes de la caserne qui l'ont acceptée dans leur chambre pendant la durée de son stage, pour un petit bizutage en règle. Même si l'un d'entre eux finit de la réveiller en lui envoyant un oreiller dessus pour lui intimer de se taire et de les laisser dormir. Zahria en tombe de son lit, réveillée en sursaut, avant de lui rendre rageusement son oreiller d'un "va te faire foutre !" bien placé.

    Mais le bruit continue, et très clairement, il ne vient d'aucun des trois lits à côté du sien. Zahria attrape la lumière vacillante de la bougie à l'entrée de la chambre et servant à les illuminer s'ils décident d'aller uriner pendant la nuit, et la déplace dans toute la pièce jusqu'à trouver le responsable à la fenêtre. Une calopsitte élégante, même si Zahria ne connait pas ce mot à cet instant, donc, une saloperie de piaf qui n'a rien à foutre ici et qui est venue les emmerder. L'adolescente se lève, se prend les pieds dans la statuette qui était tombée un peu plus tôt et s'affale de tout son long dans l'espace entre les lits. Elle entend les jurons des gardes qui menacent de l'étriper si elle ne ferme pas sa gueule, les insulte en retour et se relève avant d'aller enfin ouvrir la fenêtre. L'oiseau lui tend sa lèvre puis lui mordille le doigt.

    « Aouch ! Chut, tais-toi, je vais me faire lapider... »

    Elle parvient enfin à trouver un morceau de pain qu'elle émiette près de la fenêtre avant de mettre la source lumineuse au-dessus de sa tête, afin de découvrir que la lettre lui est effectivement adressée. Etrange. Serait-ce Valentino ? Depuis quand a-t-il réussi à dompter les perruches, celui-là ? Et puis il doit être occupé, lui aussi, dans son stage, n'a-t-il pas autre chose à faire ? L'écriture sibylline et les quelques lignes mystérieuses qu'elle lit alors font battre son cœur à toute vitesse. A cet instant, elle ne calcule pas encore à quel point ce moment est magique et qu'il va changer l'intégralité de son existence. Mais l'atmosphère n'est plus la même, et quand elle retourne se coucher, le papier posé contre son cœur, elle tente de faire le moins de bruit possible, de se montrer discrète et silencieuse. Comme une espionne.

    Les quelques jours suivants sont très stressants pour la recrue. Le stage n'est pas de tout repos, être en conditions réelles est clairement loin de l'ambiance de l'Académie, et même si les instructeurs ne sont pas tendres avec elle, les officiers ici sont si durs qu'elle en vient à regretter les punitions du sergent-instructeur. Et puis il lui faut démasquer le garde pourri. Mais comment faire ? Ce n'est pas le genre de confession que l'on fait facilement. Et elle ne sait pas du tout comment trouver le marché noir. Tous les soirs, l'oiseau revient la voir, et semble repartir en colère quand après avoir mangé son morceau de pain, elle n'a aucun nom à lui donner.

    Zahria en a marre de devoir supporter le regard noir de la perruche, alors elle décide un soir, une fois n'est pas coutume, de faire le mur. Elle a repéré les issues, les rondes et les endroits sombres par lesquels elle va pouvoir se faufiler. Ça ne risque pas d'être aussi simple qu'à l'Académie, qu'elle connaît comme sa poche, mais elle doit tenter. Sa carrière en dépend. Quand elle entend des pas sur le pavé de la cour de ronde, elle croit qu'elle est repérée, mais elle absorbe juste à temps la lumière du cristal magique qui aurait pu la révéler, et retient son souffle. Le garde passe à côté d'elle sans même la calculer, et une vague de soulagement intense l'envahit. Héhé, quand je vais raconter ça à Valentino et Hary, ils ne vont jamais me croire... Sauf que non. Elle ne pourra pas leur raconter. Zahria ne le sait pas encore, mais entrer chez les espions, c'est mentir à ses proches. Elle l'apprendra bien vite. En attendant, le mur est franchi, et la voilà dans les rues du village.

    On est bien loin de l'agitation de la Capitale, dans laquelle il est très simple de se fondre, et les rares personnes qu'elle croise la toisent d'un air suspicieux. La jeune fille décide de passer dans les ruelles les plus sombres, même si elle n'est pas rassurée, pour éviter de se faire repérer, et arriver sur la place centrale, la seule un peu animée à cette heure. La taverne regorge de poivrots - et, elle l'apprendra bien vite, de ragots. Ça l'effraie un peu. Il y a certainement des gardes qui vont la reconnaître, si elle y entre. Comment faire ? Au-dessus d'elle, dans la ruelle, une corde est tirée entre deux maisons mitoyennes, et on y a fait suspendre du linge pour qu'il sèche. Zahria saute, et attrape un drap vaguement noir aux multiples taches auxquelles elle préfère ne pas penser, et s'en fait une cape dix fois trop grande pour elle. Elle a l'impression d'être dans l'armure que son père lui a fait, et qu'elle a tenu à porter pendant une semaine avant de se résigner à admettre qu'elle n'était pas encore à sa taille.

    Mais ça suffit à cacher son visage, la couleur bien particulière de sa peau et la brillance de ses yeux. Alors elle entre dans la taverne, et se faufile rapidement dans un coin pour éviter les regards de la tablée de gardes en permission qu'elle aperçoit un peu plus loin, trinquant et riant fort. Une serveuse vient lui demander ce qu'elle veut boire, et Zahria commet l'une de ses premières erreurs d'apprentie espionne en commandant une bière. Elle ne sait pas encore qu'il faut rester sobre et lucide, surtout au début, quand on est en mission. Les heures passent, et elle continue à boire en observant la salle, le moindre mouvement suspicieux, les interactions entre les gardes. Rien de suspect. Et la terre commence à tourner. Le plafond aussi, d'ailleurs. Elle se lève pour aller se rafraichir, et comprend que ça ne va pas être possible.

    Les pas de la gamine la précipitent à l'extérieur, dans la rue contiguë à la taverne, où elle déverse le contenu liquide de son estomac. Elle n'est visiblement pas la première de la soirée à le faire, et probablement pas la dernière. Alors qu'elle crache encore une fois, pour expulser les morceaux réticents bloqués au fond de sa gorge, elle entend des chuchotements au loin. La tête toujours posée contre le mur, le bras au-dessus d'elle pour éviter de chanceler, elle tente de se faire aussi silencieuse qu'une souris, et écoute.

    « Chez le tisserand, demain soir. Le mot de passe est "volutes". Il y aura des badges contre-sort. »

    Les deux individus se séparent aussi vite qu'ils se sont rencontrés, et Zahria tente de se noyer avec le mur pour passer inaperçue. Pourtant, le barbu qui passe à côté d'elle après avoir obtenu ses informations lui indique d'un coup de pied et d'un grognement la position du seau d'eau destinée à son genre de cas. Elle y plonge immédiatement la tête, et il a disparu depuis longtemps quand elle retrouve un tant soit peu de lucidité. Vo... qu'a-t-il dit, déjà ? Voltige ? Volage ? Volante ? Un haut-le-coeur la ramène au moment présent, et Zahria se dirige vers la caserne, pour tenter de vite retrouver son lit. Une fois le mur grimpé au même endroit que précédemment, mais avec beaucoup plus de mal, elle atterrit un peu lourdement au sol, et doit se féliciter malgré son état de réussir à retourner à sa chambre sans se faire repérer. Le croit-elle. Car les lits de ses camarades sont vides, et qu'une personne au fond se retourne vers elle quand elle y entre. Merde. Ça va être ma fête.

    InvitéInvité
    Anonymous
    Informations
    Re: [Flash Back] Mise à l'épreuve
    Jeu 24 Mar 2022 - 11:09 #

    Fifrelin

    Mise à l’épreuve



    MAIS QU’EST-CE QU’ELLE EST NULLE PAR LE DIEU HIBOU !

    Cela doit faire une semaine que je reviens tous les soirs pour manger son vieux pain immonde. Je suis un oiseau tropical idiote, pas une poule ! Donne-moi des graines, je sais pas quelque chose qui respecte ma condition d’oiseau cher et recherché ? C’est trop compliqué à comprendre ? J’vous jure que j’vais me la faire si elle entre chez les espions. Mais ça aussi c’est pas gagné. Faut dire que la gamine se fait victimiser toute la journée par les instructeurs, ils ont autant de respect pour elle que moi, c’est incroyable vous ne trouvez pas ? Je devrais dire à Silène qu’elle est en train de s’intéresser à la plus grosse victime qu’Aryon ait jamais porté, ça la fera réfléchir sur l’utilité de me faire perdre mon temps à la baby-sitter.

    Eh oui, car non seulement je dois transmettre le nom du garde ripou, mais je dois aussi la suivre partout pour faire un rapport et pour l’instant c’est pas glorieux. Après quelques jours à ne rien faire d’autre que la carpette à l’entraînement, elle s’est décidée qu’une murge allait probablement lui donner de meilleure idée, incapable de comprendre que c’était son cerveau qui était défectueux.

    MAIS ARRÊTE DE BOIRE DE LA BIÈRE BORDEL !

    Elle ne fait que ça depuis des heures. Elle croit quoi ? Que les gardes vont parler marché noir en plein milieu d’un bar bondé ? En plus elle ne parle à personne, c’est limite s’il n’y a pas une pancarte « individu louche » accrochée à son cou. Personne ne dira quoique ce soit de compromettant à portée de ses oreilles, si tant est qu’elle entende quelque chose vu comment elle tangue. Ah tiens elle a fini de boire on dirait et elle se dirige dehors, ne me dites pas qu’elle va …

    PATHÉTIQUE

    Vraiment pathétique, elle espérait quoi en buvant autant ? Apprendre des informations hyper secrètes ? Sans trouver de cible ? Ni gagner sa confiance ? Sans même avoir un petit début de piste ? Ou alors je me trompe et elle est juste alcoolique ? Je le mentionnerai dans le rapport tiens. La seule chose qu’elle venait d’apprendre c’était le mot de passe pour la rencontre secrète des libertins anonymes qui avait lieu une fois par moi. C’était quand même un petit exploit je dirais.

    Je la suivis silencieusement alors qu’elle rentrait jusqu’à sa chambre de la manière la moins discrète que je n’avais jamais vue. Elle percutait presque tout ce qui était sur son chemin, mais vu sa tête de débile, elle devait sûrement se prendre pour un félin approchant de sa proie.

    Lorsque nous entrâmes dans sa chambre, nous tombâmes sur une espèce d’armoire à glace qui semblait l’attendre de pied ferme. Attendez, ce n’était pas le chef instructeur ? Avec sa petite moustache caractéristique ? Oui, oui c’était bien lui. Tu vas prendre cher ma grande.

    « Ahlysh, dans mon bureau. »

    Pouah, elle va prendre plus que cher vu le ton qu’il avait employé. Il sort ensuite dans le couloir et on le suit, parce qu’elle a pas trop le choix la gamine. On parcourt quelques couloirs, mais j’ai pas l’impression qu’on se dirige vers le bureau. Et Zahria, t’es sûr que c’est par là ?

    BAM

    J’ai esquivé le coup qui avait assommé l’adolescente avec grâce, mais elle n’avait pas eu d’assez bons réflexes. Je la vis s’effondrer sur les pavés derrière la caserne et se faire charger dans un tonneau comme un vulgaire bout de viande. Attendez, comment ils ont su ? OK, elle est pas discrète, mais de là à découvrir qu’elle faisait de l’espionnage …

    OH BORDEL JE DOIS PRÉVENIR SILÈNE !
     


    Silène

    Le véritable personnage de cette histoire



    Lorsque Fifrelin débarqua à sa fenêtre, Silène était en train de lire des rapports de ses collègues, essayant d’en extraire la moindre once d’information. Le petit marché noir qui s’était installé dans les ruelles de la capitale était devenu particulièrement sournois ses derniers temps. Un peu comme si les criminels avaient développé le don de voir l’avenir. Les services d’espionnage n’étaient pas stupides, c’était le signe qu’une taupe s’était introduit dans la garde, peut-être même plusieurs.

    C’est ce que Silène essayait de découvrir aujourd’hui, bien loin du village perché. Elle avait prétexté la maladie d’un proche pour quitter ses fonctions momentanément et venir dans la grande ville travailler sur cette affaire. Elle manquait toutefois de piste et de-là lui était venu l’idée d’utiliser ses propres taupes. Des gamins un peu naïfs qui lui serviraient d’espion au sein de la caserne. Les petits nouveaux auxquels on ne faisait pas attention. Enfin ça, c’était le plan dans sa tête, mais il a allait vite montrer quelques failles.

    Silène ouvrit à la petite perruche affolée.

    *Silène, Silène, la gamine, ils l’ont enlevée !

    - *Comment ça enlevée*

    - *Bim coup de gourdin et hop dans un sac*

    - *En plein milieu de la caserne ?*


    Silène fit les cent pas en réfléchissant. Elle n’avait jamais eu l’intention de mettre cette gamine en danger dans cette affaire … Qu’avait-elle pu faire pour se faire démasquer aussi vite ? C’était presque un miracle de foirer une mission aussi rapidement !

    *Ils sont partis où ?*

    - *En direction du club L, je crois qu’elle a entendu une de leurs conversations.*

    - LE CLUB L ?! »


    Silène s’était exprimée à voix haute dans le langage des hommes. Le club L non content d’être le club libertin le plus en vogue de la ville était aussi un endroit très secret que ses propriétaires voulaient impénétrable. Beaucoup de monde parlait sur l’oreiller et de nombreux secrets s’y échangeaient. Bref, c’était le paradis des espions.

    « Elle a de la ressource la petite, sourit Silène. »

    Elle fouilla dans le tiroir de son bureau et en sortit un petit passe-partout. Elle le tendit à la perruche.

    *Tiens va lui apporter ça dans sa cellule et aussi ce message.*

    Fifrelin lui adressa un regard ennuyé avant d’obtempérer et de rejoindre la prisonnière qui moisissait sûrement déjà dans une cellule du cabaret.

    Le message :

    Bienvenue au club L recru, le plus célèbre club libertin d’Aryon, l’endroit parfait pour récolter des informations. Maintenant que tu es infiltrée, profites-en pour écouter aux portes ou sinon tu peux simplement t’échapper à l’aide du passe-partout, à toi de voir.

    PS : Je serais plus impressionnée si tu choisis la première option.

    Braise.


     
    Zahria AhlyshOmbre
    Zahria Ahlysh
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    Re: [Flash Back] Mise à l'épreuve
    Dim 5 Juin 2022 - 17:28 #


    Bon alors, pour sa carrière d'espion, ça semble un peu compromis, là. Enfin, vu la situation, c'est pour sa vie tout court qu'elle devrait s'inquiéter, la gamine. Enfermée dans une petite pièce lugubre, avec le tonneau dans lequel elle a été trimballée dans un coin et un verre d'eau croupie dans l'autre... Elle a beau retourner les quelques bribes d'informations qu'elle a, depuis qu'elle s'est réveillée, ça ne fait pas sens... C'était le chef instructeur, le garde pourri ? Mais un marché noir, c'est dans des locaux fermés comme ça ? Et puis, bon, elle a beau tout juste une petite fenêtre sans vitraux qui donne sur l'extérieur, ça lui permet quand même d'entendre et de sentir des trucs. Et ça fait la fête, là-dessous, c'est sûr. Même plus que la fête. Ça fait... comme Valentino et elle des fois quand ils s'ennuient et qu'ils trouvent un placard à balais tranquille.

    Un an que Ektor et les autres instructeurs de l'Académie se font chier à lui donner des cours particuliers parce qu'elle leur a dit qu'elle voulait rentrer chez les espions, tout ça pour se retrouver enfermée à l'étage d'un marché noir couplé à un baisodrome. Trop forte. Elle aurait peut-être dû me taire, sur le fait de vouloir rentrer chez les espions, en fait. Ils lui avaient bien dit, qu'il fallait qu'elle bosse sa discrétion. Mais bon, là, quand même... Elle imaginait pas se faire attraper aussi vite, quand même... La voilà qui se remet en question et qui broie du noir. Elina avait peut-être raison, au final. Elle n'avait peut-être que des idées de merde. Elle va finir comme son père, poivrote et seule. Sans jamais connaître la vérité sur ses véritables parents, ni sur la disparition de Thomas.

    La salle gamine, tellement plongée dans son introspection et son défaitisme adolescent, ne se rend pas compte de l'arrivée de l'oiseau qui est obligé de lui mordiller un doigt pour qu'elle y fasse attention. Elle lit le mot et récupère la clé avec de grands yeux ronds, alors que le volatile reprend une position surélevée pour mieux pouvoir la toiser hautainement. A raison, probablement. Dans le cerveau de l'adolescente, ça fume. L'espoir revient, elle n'a pas tout gâché. Mais maintenant, va falloir la jouer un peu plus finement, se dit-elle. Le club L, hein. Elle connaît pas. Mais effectivement, c'est un baisodrome. Peu de chances que ce soit le marché noir, par contre, elle avait faux sur toute la ligne, à ce sujet. Mais peut-être qu'elle va pouvoir trouver des informations... Elle fait tourner le passe-partout dans sa main, plusieurs fois. Mais des bruits de pas dans le couloir interrompent sa réflexion, et elle le cache immédiatement avec le petit mot dans la poche intérieure de son veston, bien dissimulés.

    Une clef tourne dans la serrure, et la porte s'ouvre sur la carrure massive du chef instructeur. Il sourit en la voyant. Zahria se redresse, tente de garder la tête haute, les épaules droites. Elle fronce les sourcils.

    « C'est comme ça que vous punissez les recrues qui font le mur, ici ?
    - Nan, d'habitude c'est corvée de latrines pendant une semaine. Mais toi t'es un cas particulier.
    - Pourquoi ça ?
    - Parce que tu es une petite hirondelle un peu trop curieuse, Ahlysh.
    - Hein ? J'ai fait quoi, moi ?
    - Pour l'instant, rien. Mais on va te passer l'envie de faire quoi que ce soit.
    »

    Oula, ça va faire mal. Surtout quand rentrent dans la pièce tous ses camarades de chambrée, les mêmes qui n'étaient pas dans la chambre quand elle est rentrée tout à l'heure, et qu'elle s'est fait surprendre par le chef-instructeur. Ils ont des regards mauvais, des sourires en coin, et certains ont même des gourdins. Elle va se faire tabasser par l'intégralité de la caserne, en fait ? C'est tous des pourris, c'est ça ? Les espions vont s'amuser à la ramasser en petits morceaux... Au moins, le piaf est toujours là, il pourra témoigner et les aider à découvrir la vérité... Son sacrifice ne sera pas vain...

    Tout à coup les lumières autour s'allument, et ceux qui avaient des gourdins les lancent en l'air alors qu'ils retombent en pluie de confettis et tout le monde s'écrit : "Bienvenue à la garde, Ahlysh !" Abasourdie, Zahria voit ses camarades venir lui faire des accolades, les uns après les autres, et la féliciter un à un. Le chef-instructeur arrive en dernier et lui tend un parchemin roulé.

    « Techniquement ce ne sera qu'à la fin de ton stage, la semaine prochaine, mais t'as reçu ton diplôme de l'Académie ce matin, alors on voulait te faire une petite fête pour célébrer ça. Tu vas être garde, Ahlysh, bravo ! »

    Oh. Oui. Le certificat de validité. Le truc qui dit qu'on a pas passé quatre ans à rien foutre à l'Académie et qu'on a le droit d'aller faire le planton devant des bâtiments vides. C'est pour ça, la soirée de bizutage, le coup derrière la tête et le trajet en tonneau ? Elle se frotte à l'endroit où la bosse est en train d'apparaître, et le grand gaillard prend un air désolé qui ne lui va pas du tout, vu son gabarit.

    « Ouais, désolé, j'ai tapé un peu fort, mais je pensais pas que tu tomberais directement dans les pommes comme ça...
    - Mais du coup je suis pas punie pour avoir fait le mur ?
    - Bah nan, patate ! Tu crois pas qu'on a tous fait ça au moins une fois !
    - Euh... bah... nan... je pensais pas...
    - HAHAHAHA elle nous a pris pour des bleus la p'tite ! On est pas à la Capitale ici, qu'est-ce que t'as cru ! Allez viens, on va faire la fête !
    »

    Zahria se laisse embarquer alors qu'on la traîne dans un salon rouge. Elle s'apprête à rappeler qu'elle n'est pas encore majeur, mais visiblement plus personne n'en a rien à faire. L'alcool commence à couler et des jeunes femmes et jeunes hommes plus beaux les uns que les autres, en petite tenue, défilent et s'installent sur les canapés à côté de ses camarades. En fait, c'est définitif, c'est tous des gardes pourris. Quoi que, ils font bien ce qu'ils veulent de leurs soirées, non ? La gamine est un peu perdue. Elle était loin d'imaginer que les adultes étaient tous des pervers comme ça. Mais ça ne lui déplait pas pour autant. Elle se laisserait bien porter, si la barre dans sa tête ne lui rappelait pas la gueule de bois qu'elle se tape déjà, et la clef dans sa poche, la mission.

    Elle se fait servir un "badge contre-sort", un cocktail du cru, qu'elle fait semblant de siroter tout en flirtant distraitement avec une jolie fille qui ne doit pas avoir loin de son âge, tout en se demandant comment elle va réussir à s'en sortir. Ses oreilles trainent dans les discussions, mais rien d'intéressant n'en ressort. Si garde pourri trempant dans le marché noir il y a, il ne va pas probablement pas se révéler au milieu de tous les camarades...

    Prétextant une envie pressante, l'adolescente en profite pour sortir dans les couloirs. Le grand salon leur était visiblement réservé, mais en suivant les coursives, elle découvre d'autres portes, ouvertes ou non, où l'activité semble bien prenante aussi. En remontant dans les étages, vers l'endroit où elle était enfermée "pour la blague" - jamais elle ne reviendra travailler dans cette caserne, c'est sûr -, les salles semblent de plus en plus petites, mais luxueuses. Constamment fermées, elle se contente de regarder et d'écouter à travers les trous des serrures, mais il n'y a rien d'intéressant. Dans son dos, la perruche continue de la suivre, et elle commence à ressentir la pression. Que se passera-t-il, si elle ne trouve rien ? Si tout ça ne mène à aucune piste ? Elle a déjà eu une deuxième chance, ce soir, est-ce que c'était la dernière ?

    C'est même à se demander si le coup du test pour les espions n'étaient pas une blague de ses camarades, aussi. Mais personne ne lui en a parlé, pendant le temps où elle était à la fête. Et puis elle a envie de croire que ce n'est pas le cas. Qu'il faut aller au bout de son entreprise. Têtue, déjà, à quinze ans. Bientôt obsessionnelle, attention. Le dernier étage est vide. Ce sont là des pièces réservées au personnel, visiblement, et le personnel est bien occupé dans les étages inférieurs. Chambres, cuisines, salles de bains, tout ceci ne ressemble en rien au faste déployé en dessous, c'est plus le confort qui est mis en avant. Le patron s'occupe visiblement très bien de ses employés, ici. Zahria l'apprendra, ce n'est pas toujours le cas, dans ce genre d'établissement.

    Elle finit par arriver devant une grande porte, et par le trou de la serrure, elle peut voir un joli bureau de l'autre côté. Vide, éteint. Prometteur. Elle se tourne vers l'oiseau, comme pour lui demander si elle doit rentrer. Comme s'il allait lui répondre. Elle hausse les épaules, puis glisse le passe-partout dans la serrure, qui ne résiste pas trop avant de s'ouvrir. Le bureau est bien rangé, deux bibliothèques sur le côté sont remplies de livres aux titres bien trop explicites pour être transcrits ici. Elle laisse échapper un petit rire. Puis se dirige vers le bureau. Commence à ouvrir les tiroirs, chercher des informations. Mais elle ne comprend pas ce qu'elle a devant les yeux. Tout à coup l'oiseau s'excite, certainement excédé. La jeune fille regarde dans sa direction, il se tient au-dessus d'un carnet de comptes. Zahria s'en saisit, se demandant ce qu'elle pourrait bien y trouver. Mais il a raison, le piaf. A intervalles presque réguliers, elle repère une transaction qui n'a pas de vendeur désigné, contrairement aux autres. Jeux d'argents, est-ce indiqué. Les sommes sont variables, parfois positives, parfois négatives. Et à chaque fois, une petite indication supplémentaire. En se cassant la tête, elle finit par comprendre que ce sont des noms de rues. Le lieu du prochain rendez-vous !

    L'enfant prend rapidement des notes, recopiant ce qu'elle peut, grâce à une feuille vierge et une plume empruntés sur le bureau. Elle y ajoute un petit mot, avant de confier le tout à l'oiseau.

    Braise

    Je t'ai recopié des informations que j'ai retrouvé dans un carnet de comptes au club L. Je ne sais pas si c'est intéressant ou pas, mais il n'y avait rien d'autre. Je crois. Il y a des indications sur la date et le prochain lieu du marché noir. Je crois. C'est dans deux jours. J'y serai, pour essayer de repérer le garde pourri.

    Za


    Elle se souvient au dernier moment qu'il ne faut probablement pas signer, et rature le tout. Ce serait probablement mieux de déchirer la feuille à cet endroit, mais l'oiseau s'est déjà emparé du papier sans lui laisser le choix. Bon. Tant pis, alors. Plus qu'à retourner à la soirée sans se faire repérer, cette fois.

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    Re: [Flash Back] Mise à l'épreuve
    Sam 9 Juil 2022 - 17:27 #

    Fifrelin

    Mise à l’épreuve



    « - Tu bosses pour qui pétasse, réponds ! »

    Je regarde Zahria se balancer au-dessus des eaux de la luisante avec une petite pointe de panique voir de désespoir. Elle était attachée comme un saucisson se balançant de droite à gauche tandis qu’un homme d’une quarantaine d’années la menaçait de son épée, prêt à couper la corde et à la laisser se noyer si la réponse ne lui convenait pas.

    MAIS BORDEL COMMENT ON EN ÉTAIT ARRIVE LA ?

    Lorsqu’elle m’avait donné son papier, je m’étais envolé pour retrouver Silène. Je n’avais pas trop compris ce qu’elle avait trouvé, parce que je sais pas lire leurs pattes de mouche aux humains. Mais j’avais l’impression que j’allais être enfin délivré de ce calvaire. Sérieusement, faire la baby-sitter pour un sceau de sueur ambulant, ça allait bien deux minutes, mais moi j’étais une perruche-espionne en fait. Y a des missions plus palpitantes qu’on peut me donner !

    En chemin, je suis passé devant une très jolie villa et je vis, à travers une fenêtre, une splendide perruche rose de sexe féminin. Ne riez pas, c’était la créature la plus exquise qu’il m’ait été donné de voir ! Alors, il se peut, je me suis arrêté un instant … ou toute la nuit. Faut bien vivre tant qu’on est jeune, hein ? Pouah, c’était … torride. Déjà au lieu d’une cage elle avait des putains de coussins rembourrés et un perchoir en or massif s’il vous plaît. On n’a pas ça dans les cachettes d’espions, c’est moi qui vous le dis. J’lai charmé avec mon bagout des rues, celui qui fait frémir les petites nobles dans son genre. Heureusement, elle avait un petit faible pour les bad boys, alors ça a pas été difficile de la four … de conclure. Bref, c’était une nuit de folie, sauf que bah, j’avais oublié quelque chose en fait.

    PRÉVENIR SILÈNE PUTAIN.

    Du coup, j’ai volé comme une flèche à m’en arracher les plumes et les articulations pour lui apporter le message ! Bon, en vérité, non, je volais pas vraiment droit et j’ai peut-être pris mon temps. Je pensais juste que c’était quelques infos sans importances que je transportai. Toute façon, c’est pas comme si la gamine allait nous ramener quelque chose d’utile. Mais quand j’ai vu la tête de Silène, j’ai su que j’allais finir en pigeon farci.

    OUAIS BAH C’EST PAS DE MA FAUTE SI ELLE SERT ENFIN A QUELQUE LA ZAHRIA AMISH !

    Sauf que Silène, elle, elle s’inquiétait de savoir qu’elle était allée au point de rendez-vous. Ça, c’était une mission qu’on donnait à de vrais espions entraînés en fait, pas à des gamins qui font semblant d’en être un. Par ce que quand ton jeu d’acteur se résume à jouer la meuf bourrée (très convaincant au passage), bah tu tiens pas une minute au milieu des coupe-gorge et autre enchanteurs véreux. Ça se voit un peu que t’es pas du milieu. Surtout si tu n’achètes rien, on vient pas au marché noir avec tous les dangers que ça représente juste pour admirer les étals.

    BREF, ON A RIEN PU FAIRE POUR L’EMPÊCHER D’Y ALLER !

    Alors elle y est allée comme on va cueillir des pâquerettes. Nan, j’exagère, elle a fait comme dans les livres vous voyez ? Capuchon, tenu discrète, regard de meurtrière, sauf que bah … s’en était pas une quoi. C’était juste une fêtarde qui avait rien vu d’autre que les murs de l’académie militaire. Elle s’était assez bien infiltrée dans un entrepôt en suivant deux types dont l’un semblait cacher une armure. Je devais lui concéder, elle avait l’œil aiguisé, même si elle manquait de méthode. Sauf que bah, en la suivant dans l’entrepôt, j’avais renversé un sac de farine sur elle et elle s’était fait cueillir par les types.

    OUAIS BAH PARDON SI JE VOLE PAS DROIT APRÈS LA SOIRÉE D’HIER HEIN ?!

    Et du coup, c’est comme ça qu’elle s’est retrouvée pendue à un fil au-dessus de l’eau boueuse et nauséabonde de notre chère Luisante avec une lame sous les yeux. D’ailleurs, celui qui la tenait commençait à s’énerver et je le vis lui trancher un peu les pommettes, faisant couler un mince filet de sang dans ses cheveux.

    « - Écoute gamine, j’ai pas que ça à faire alors tu vas cr …

    — On arrête tout Karsher. »

    Une voix venait de retentir dans l’entrepôt et une silhouette s’avança. C’était une grande femme dont le visage était caché par un masque d’oiseau au bec particulièrement proéminent. Elle était vêtue d’une épaisse cape recouverte de plumes noires et blanches, me laissant m’interroger sur le nombre de mes frères qui avait dû passer à la casse pour réaliser ce vêtement.

    SILÈNE ?

    Elle s’avance pour sortir de l’ombre, fixant les deux hommes devant elle.

    « T’es qui toi ?

    — Un messager … du marabout. »

    Les deux hommes devinrent blancs comme neige en entendant ce nom. Depuis quand on bosse pour l’ennemi nous ? Ah mais attends, c’est une ruse en fait ! Pouah, Silène, t’as vraiment sorti le grand jeu. Je m’envole et viens me poser sur son épaule pour indiquer à la gamine qu’elle est sauvée. On s’approche d’elle et les deux loubards s’écartent comme des tapettes. Faut dire que le marabout, ça rigole pas, il paraît qu’il est de mèche avec la cour des griffons, mais on pense que c’est faux. Les gens font simplement le lien avec son apparence d’oiseau de mauvais augure, mais il n’y a aucune preuve qu’il fait partie de la cour. D’ailleurs, il est bien trop présent sur la scène criminelle pour faire partie de ces vieux débris qui font tout dans les ombres.

    « Le marabout attendra, on l’a envoyé nous espionner et on doit savoir …

    — Tssss, t’es sûr d’avoir capté ce que je viens de dire Karsher ? Elle est au marabout, crois-moi tu veux pas savoir pourquoi ni comment, sinon tu finiras comme elle … »

    Silène s’approche de la gamine et je crois voir un éclair d’espoir dans ses yeux. Allez, tiens bon on va te sortir de là Zahria ! Je n’ai pas le temps de piailler qu’un éclair de métal passe devant mes yeux et je vois la gamine tomber dans l’eau. Silène vient de trancher la corde d’un coup net et précis, précipitant Zahria dans le fleuve sans aucun remords.

    « Vous n’avez rien vu ici, c’est compris ? dit-elle en rangeant son épée et en ressortant de l’entrepôt.

    MAIS BORDEL IL SE PASSE QUOI PAR LA DINDE SACRÉE ??!!

    Je jetais un dernier regard vers les eaux troubles où avait disparu l’apprentie espionne. Bon au moins, je serais plus affamé au pain pendant des jours … Mais c’était un peu expéditif quand même …

    ~~~
    Silène tend une bourse de cristaux à l’homme poisson en déposant un doigt sur ses lèvres. Il la regarde avant de s’emparer de son paiement et de sauter à l’eau, disparaissant dans le courant.

    AH TU T’ES BIEN FOUTU DE NOTRE GUEULE SILÈNE !

    On était à peine sortis de l’entrepôt qu’elle avait bifurqué vers un autre. J’étais en train de faire des prières au dieu pigeon pour le salut de l’âme de la gamine. Même si je doutais qu’elle soit récupérable, une lopette pareille ça méritait pas de vivre au paradis des pigeons. Mais au moins, il y aurait quelqu’un qui prierait pour elle ! On était entré dans un autre bâtiment où la gamine nous attendait, toujours ligoté comme un rôti, mais vivante. Il semblerait que Silène avait recruté un peu d’aide pour la repêcher avant qu’elle se noie, mais du coup elle était tombée dans les pommes entre temps. Je la regardais aussi ramollie qu’une limace, la tronche étalée sur les pavés sales, une plante non identifiée décorait ses cheveux, je veux même pas savoir ce que c’est.

    *Bon il est temps d’arrêter de jouer les apprentis espion, sinon elle va nous clamser entre les doigts.

    — Ouais, bah c’était ton idée au départ.

    — Et c’était une excellente idée, si tout le monde faisait son travail …*

    J’accueillis la remarque en serrant le bec. Non, mais c’était pas de ma faute si je n’avais aucune permission pour me dégourdir les plumes et que j’étais CONTRAINT de les prendre moi-même si je ne voulais pas devenir fou. Est-ce qu’elle savait combien de perruches sont devenues folles à cause du surmenage ? Ne sachant plus que caqueter derrière des barreaux en tournant la tête de manière stupide ? Je ne finirais pas comme ça.

    *Je vais rester dans le coin, mais elle a besoin d’un coup de pouce. On ne se glisse pas dans ce genre d’endroit sans une bonne couverture.*

    Je vis Silène retirer son déguisement, révélant ses cheveux gris aux yeux de tous. Elle posa le tout à côté de la gamine dans les vapes, avant de déposer une lettre à côté d’elle.

    *Ne la lâche pas d’une semelle et si elle se fait encore prendre tu viens me chercher.*

    J’acquiesce sachant pertinemment que je n’avais pas d’autre choix de toute façon. Silène enfile une cape de voyage et rabat son capuchon sur ses yeux avant de nous laisser. Je sautille jusqu’à la larve et commence à lui donner des coups de bec sur le front pour la réveiller.

    ALLER BOUGE TOI, MA PERRUCHE M’ATTEND !

    Le marché noir n’est pas un endroit dans lequel on put entrer si facilement. Il te faut une couverture solide, sinon tu t’attireras les regards de tout le monde. Utilise le déguisement à côté de toi. Tu es maintenant une envoyée du marabout, un parrain du village perché qui a la main mise sur le trafic de drogue locale, et tu viens de sa part pour négocier une livraison. Tu dois te rendre auprès d’Herbert Quatreau. C’est un indic qui pourra te renseigner. Montre-lui le laisser passer qui accompagne ce message. Il t’aidera.

    PS Tu peux étrangler l’oiseau pour avoir été en retard, sans ça tu aurais reçu ce message beaucoup plus tôt.

    Braise

     
    Zahria AhlyshOmbre
    Zahria Ahlysh
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    Re: [Flash Back] Mise à l'épreuve
    Sam 27 Aoû 2022 - 19:33 #


    En sortant de chez Herbert, Zahria crache une glaire qui était restée bloquée pendant toute la conversation. Y'a un peu de sang dedans. Et un morceau de dent. Sympa. Si c'est ça, être espion, elle va pas pouvoir faire plus de trente-deux missions avant d'être édentée. Faut espérer qu'ils ont une bonne couverture santé. En tout cas, l'indic a été utile, et visiblement, elle s'est pas trop foirée dans la négociation, parce que sur son épaule, la perruche traîtresse n'a essayé de lui arracher la peau du dos qu'une demi-douzaine de fois. La dent, la bosse derrière la tête, l'épaule ensanglantée, la gorge encore bloquée suite à sa presque-noyage, les coups de bec sur le front et les doigts... Ouais, finalement, l'idée de faire le planton devant un bâtiment pendant vingt-cinq ans avant de prendre une retraite dorée, ça s'étudie. Au moins, elle serait certaine de rester en vie et entière.

    Enfin, pour l'instant, s'agirait surtout de se sortir de ce miasme dans lequel elle s'est fourrée. L'indic donné par Braise a reconnu le laisser passer et lui a balancé les infos qu'elle voulait, même si elle n'était visiblement pas la personne qu'il a attendait. Elle ne doit pas beaucoup lui ressembler, à ce fameux Braise. Tiens, peut-être que Braise, en fait c'est l'oiseau. C'est peut-être son pouvoir, de se transformer en oiseau. Mais pourquoi elle lui aurait donné l'autorisation - très tentante - de l'étrangler ? Et puis il a l'air trop débile et trop méchant pour être la même personne. Et pas très utile, pour l'instant, à part les coups de becs intempestifs, la bestiole n'a rien fait pour elle.

    Enfin bref, je sais où aller maintenant. Quatreau m'a donné un numéro de quai où bossent des dockers à qui on peut verser quelques cristaux pour qu'ils mettent un colis de côté en déchargeant un bateau, et qui savent le faire passer par les bons réseaux pour que le-dit colis ait les accréditations sans passer les contrôles. Et pour les avoir, faut forcément connaître quelqu'un d'un peu haut placé, ou un officiel. Un garde, par exemple. Ouais, Zahria est un peu fière d'elle, elle a tiré toutes ces conclusions toute seule. Les dockers vont la mener au garde pourri, et le garde pourri à son nouveau poste officiel dans la Garde. Ça va être trop bien. Elle a failli mourir deux ou trois fois rien que sur cette mission de test, mais elle le sent bien. Un peu trop bien.

    Forcément, quand elle se fait fermer la porte au nez par les dockers, elle le sent tout de suite un peu moins bien, mais elle n'a pas l'intention d'en rester là. Elle frappe à nouveau à la porte qui vient de se refermer brutalement, et prenant son air le plus sérieux, attend que le barbu avec sa pipe au bec lui ouvre à nouveau, agacé.

    « J't'ai dit de dégager, minus.
    - Et moi j'crois qu't'as pas compris c'que j't'ai dit.
    »

    La jeune fille se saisit de la lumière rougeoyante qui apparaît dans la pipe quand il aspire, et fait glisser la source vers son poing, aussitôt renforcé, qui vient s'enfoncer dans la mâchoire du docker. La pipe tombant de son bec, la lumière disparaît, filant du poing de Zahria vers l'instrument, mais c'est suffisant pour que le gars tombe à la renverse, ouvrant grand la porte de l'entrepôt qu'il lui bloquait. Derrière celle-ci se dévoile une petite table entourée de quatre chaises, et celles-ci raclent le sol sinistrement quand les trois personnages qui étaient assis autour se lèvent en voyant leur pote s'effondrer. Sur la table, une partie de cartes, des cigares et une grande bouteille contenant un liquide à la couleur indescriptible sont abandonnés par les lascars qui se dirigent vers Zahria en chopant les premières armes qui leur viennent à la main, gourdins et autres pelles.

    « Hé, les gars, calmez-vous, j'viens pas vous rétamer.
    - L'est marrante l'autre, elle croit qu'elle peut nous rétamer tiens.
    - Bah... oui, j'peux. Mais j'viens pas pour. C'est l'marabout qui m'envoie.
    - Qui ?
    »

    Merde, c'était pas ça, le nom donné par Braise ? Ça disait pas qu'elle était une envoyée du marabout, maintenant ? Zahria hésite un instant, et c'est suffisant pour que les trois loubards arrivent à sa hauteur. L'un aide celui qui s'est pris un coup à se relever, pendant que les deux autres entourent l'aspirante espion.

    « Faut pas v'nir jouer dans le coin, ma p'tite, c'est dangereux pour les gamines.
    - Chui pas une gamine, chui envoyée par le marabout j'vous dis. Il veut... il veut négocier une livraison.
    - Ouais, ouais. Cause toujours.
    »

    Un coup de gourdin part dans sa direction, et Zahria l'évite en se baissant. Un pas chassé, et elle se retrouve dans le hangar et non plus sur la pas de la porte, parfaitement placée pour éviter le râteau qui visait son épaule. La jambe de Zahria s'élève au-dessus de son visage pour venir prendre à revers l'avant-bras de Mr Gourdin, qui lâche son arme sur le coup. La jeune garde se débarrasse alors de la cape encombrante en la jetant sur Mr Rateau pour l'aveugler. L'oiseau qui était caché dessous en profite pour aller voler dans le visage des deux autres, Mr Pipe et son copain qui l'avait aidé à se relever. Alors que Mr Rateau galère à se débarrasser de la cape, Mr Pipe sort un coutelas de l'intérieur de son veston, faisant fuir l'oiseau et son pote vient se positionner à côté de Mr Gourdin, une pelle à la main. Le coutelas fond vers Zahria, qui pivote pour le faire glisser contre son dos, avant d'asséner une frappe sur le poignet de Mr Pipe pour lui faire lâcher son coutelas, qu'elle récupère de la main gauche, en profitant pour enfoncer la garde de l'arme dans le nez de Mr Pipe qui craque sinistrement.

    C'est alors la pelle qui arrive sur Zahria, qui se la prend sur le côté. Le coutelas s'envole un peu plus loin, et la jeune fille est obligée de reculer pour reprendre son souffle, Mr Pelle l'acculant contre un poteau alors qu'elle use de pirouettes et caracoles dans tous les sens pour éviter ses coups précis et larges. Mr Gourdin qui a réussi entre temps à récupérer son arme ramasse maintenant le coutelas, qui vient voler vers le visage de la métisse qui esquive de peu, la lame frôlant sa joue en laissant une estafilade sanguinolente.

    La brune se saisit alors de la lumière des bougies sur le candélabre qui était posé sur la table de jeu, et en profite pour augmenter sa force, suffisamment pour ignorer le coup de pelle qui suit, et enfoncer sa tête durcie dans le ventre de Mr Pelle, à qui elle coupe le souffle. Mr Gourdin et Mr Rateau enfin débarrassé de la cape s'avance alors de concert vers elle, et l'adolescente saute quand ils assènent tous les deux un coup large, leurs armes respectives venant cueillir l'autre pour les faire s'effondrer. Retombant sur l'épaule de Mr Gourdin qui se disloque, Zahria se relève aussitôt pour asséner un grand coup de poing renforcé sur le crâne de Mr Rateau afin qu'il reste à terre lui aussi, avant de se retourner pour observer le carnage. Les quatre hommes au sol, en train de geindre, les gerbes de sang. Elle-même s'est pris quelques coups violents et alors qu'elle relâche les lumières, il lui faut quelques secondes pour reprendre son souffle, appuyée à un poteau, les sourcils froncés et la main sur son poing de côté. La porte s'ouvre alors de nouveau en grand, et dans le contrejour elle n'arrive pas à voir qui est en train de beugler.

    « Hé les gars j'viens pour la cargai... »

    Il s'interrompt immédiatement devant les corps au sol, et son regard vient se poser sur la jeune garde encore debout, bien que chancelante, au fond du hangar.

    « Mais c'est... Zahria ? Qu'est-ce que tu fous là ? »

    Oh. Tiens. Elle le connaît lui. Le sergent sympa de la caserne. C'est marrant. Ça risque de ne pas l'être très longtemps, par contre, quand il fait quelques pas en avant et referme la porte derrière lui. Parce qu'elle a compris qu'elle a trouvé le pourri, et lui il a compris qu'elle était pas là pour s'amuser. Et bordel, il est passé où, ce connard de piaf ?!

    ~~~

    Quelques jours plus tard, Zahria ouvre les yeux. C'est tout blanc, c'est tout lumineux, ça y est, elle est morte. Bordel, elle aura pas fait long feu, hein. Bon, au moins, c'est confortable, les draps sont propres, et elle peut piquer un nouveau somme du coup, il y aura personne pour l'emmerder, hein ?

    Hein ?

    Même quand on est mort on peut pas lui foutre la paix ! C'est quoi ce piaf qui piaille dans ses oreilles ! Fifrelin, il a fallu qu'il la suive jusqu'en enfer, c'est pas possible, elle aurait jamais dû faire le mur aussi souvent pour aller fumer des clopes avec Valentino, voilà sa punition dans l'au-delà. Faut que la perruche insiste encore quelques minutes pour qu'elle se résolve à se redresser, s'appuyant sur un coude un peu trop douloureux. Elle rejette les bras à l'autre bout du lit pour regarder les bandages qui parcourent son corps, et se passe alors la main sur le front, pour venir y trouver un autre pansement au niveau de son sourcil. Ouah, si elle est pas morte, cette cicatrice au sourcil va être trop classe, elle va pouvoir s'en vanter à tout le monde. Dans un coin de la pièce, pas si grande que ça, au final, se trouve Braise, adossée à un mur, en train de sourire. Zahria la salue, encore un peu dans le coltard, et puis viennent les grandes explications.

    Le coup à la tête, qui l'a bien assommée, et le sergent qui allait l'achever après sa bagarre déjà bien violente, Braise qui arrive juste à temps pour la sauver, grâce à Fifrelin qui aura enfin servi à quelque chose. La garde qui prend la relève, en menottant le sergent pourri et en démantelant son réseau qui menait droit au marché noir, comme prévu, et la convalescence de l'adolescente pendant deux jours. Il paraît qu'elle a eu de la chance, qu'elle s'est bien débrouillée, qu'elle a fait un beau travail, et qu'elle a de l'avenir. Zahria ne sait pas quoi en penser, au final. Parce qu'elle est passé plus près de la mort en quelques jours que durant toute son existence. Enfin, c'est pas complètement vrai, elle est suffisamment casse-cou pour être passée près de la mort avant ça, mais faut pas le dire quand on est en train de se faire recruter. Et puis, c'est tout ce dont elle a rêvé. Les espions. Un espoir de retrouver sa famille biologique. De lever le mystère sur la disparition de Thomas.

    Ouais.

    Braise lui donne une adresse, où se rendre quand elle sera guérie.

    Une nouvelle vie, une nouvelle équipe, de nouvelles perspectives, de nouvelles emmerdes.

    Zahria est cassée en deux, elle a des bandages partout sur le corps, des cicatrices qui ne disparaitront pas de sitôt - parce qu'elle a pas les moyens de s'acheter une potion pour les faire disparaître, c'est tout. Et parce que c'est classe, un peu. Mais c'est le plus beau jour de sa vie. Pour l'instant.

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    Re: [Flash Back] Mise à l'épreuve
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