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    Un monde plein de mystères,
    plein de magie et surtout plein d'aventures...

    Il est peuplé de créatures fantastiques. Certaines d'une beauté incomparable, d'autres aussi hideuses qu'inimaginables, beaucoup sont extrêmement dangereuses alors que quelques unes sont tout simplement adorables. La magie est omniprésente sur ces terres : des animaux pouvant contrôler la météo, des fleurs qui se téléportent, des humains contrôlant les éléments, des objets magiques permettant de flotter dans les airs...

    Dans ce monde, il y a le royaume d'Aryon. Situé à l’extrémité sud du continent, c'est un royaume prospère, coupé du monde. Il est peuplé d'hommes et de femmes possédant tous un gros potentiel magique, chacun vivant leurs propres aventures pour le meilleur comme pour le pire.

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    Le fracas du ressac
    Sarah JeffersonAventurière
    Sarah Jefferson
    Informations
    Le fracas du ressac
    Jeu 10 Fév 2022 - 16:08 #
    « 14 caisses de vin insulaire, 19 stères de bois, 30 putains de kilos d’or pur et vous me dites que tout a été volé ? »

    Le capitaine du bateau soutint le regard de l’archonte. Il avait vu bien pire dans sa longue carrière et ce n’était pas cette gamine qui allait l’impressionner. Ce n’était pas de sa faute si son navire n’était pas fait pour le combat naval. Face à un navire pirate, sa marge de manœuvre avait été très réduite. Il avait préféré baisser les armes. Sarah faisait les cent pas devant lui, pris d’une rage folle. Le capitaine lui servait à passer ses nerfs et pourtant elle ne l’avait encore accusé de rien. L’archonte n’était pas une personne à s’en prendre à ses employés ou à les virer à la moindre difficulté et elle savait être compréhensive. Ironique, quand on connaissait son caractère dans la sphère privée, mais ce n’était pas en agressant un vieux loup de mer qu’elle allait retrouver ses marchandises.

    Ce n’était pas un cas isolé malheureusement. Depuis deux mois, une frégate pirate sévissait entre les archipels et les côtes. Les attaques étaient au début assez rare, mais les pirates commençaient à prendre la confiance et leur raid sur sa dernière cargaison commençait à chiffrer très haut. En tant que directrice de la branche du Grand-Port d’Althaïr, Sarah ne pouvait se permettre de décevoir ses clients, particulièrement quand leur bâtiment avait partiellement brûlé il n’y a pas si longtemps. Si elle ne réglait pas ça, ils allaient passer pour des clowns.

    « Merci capitaine, je vais essayer de rattraper les dégâts et faire le signalement à la marine. Vous pouvez aller vous reposer.

    - Merci M’dame, dit le vieux monsieur avant de s’en aller.

    - Attendez, l’interrompit Sarah. Personne n’a été blessé ?

    - Non, tout le monde va bien, M’dame.

    - Merci, sourit Sarah en entendant la bonne nouvelle. »

    Elle attendit qu’il sorte du bureau avant de planter son point dans le mur. Non, elle savait être gentille, mais elle restait Sarah, et Sarah avait une forte envie de défoncer des gueules de pirate en ce moment. Elle s’assit à son bureau et commença à écrire.

    Amiral,
    En tant que représentante de la Compagnie Althaïr au Grand-Port et commandante de la portion maritime de nos transports, je vous écris pour attirer à votre attention des incursions pirates sur les voies de commerces maritimes. Je sors à peine d’un entretien avec l’un de mes capitaines qui ont été injustement molestés de sa marchandise. Les pertes financières sont colossales et j’en appelle à votre compétence pour remédier à cela au plus vite. De nombreux autres marchands sont victimes de cette piraterie et les prix des gardes du corps commencent à exploser. Il devient donc, vous vous en doutez, difficile de faire du commerce avec l’archipel ou le Nord. Étant l’un des acteurs principaux du Grand-Port, Althaïr se propose de vous aider à mettre fin à cette menace si vous voulez bien nous venir en aide. Pourrions-nous convenir d’un rendez-vous pour en discuter à nos locaux dans la semaine ?

    Sarah Jefferson

    Sarah cacheta la lettre et la donna à un employé qui s’occuperait de l’acheminer à l’amiral Biezdan. Cette fois elle comptait sortir le grand jeu et elle l’espérait que l’amiral serait du même avis.
    ~~~
    Le fracas des vagues couvrait la plupart des sons autour d’elle, mais Sarah arrivait toujours à distinguer le grondement sourd caractéristique des activités du Port. Elle regardait ses employés charger un nouveau bateau, l’Hypérion. Sa destination était les archipels et malgré la menace pirate, elle devait absolument faire cette livraison. C’est pourquoi, elle comptait sur l’amiral pour accompagner la traversée avec un ou plusieurs de ses navires.

    Un homme vint la prévenir que l’amiral venait justement d’arriver. Sarah demanda à ce qu’elle soit conduite à sa tente sur les quais où elle l’attendrait. Elle l’accueillit avec un grand sourire.

    « Amiral ! Merci d’avoir répondu rapidement à ma lettre. Prenez un siège, nous avons beaucoup à discuter. »

    La tente avait été aménagée pour servir de bureau. Deux sièges en bois étaient positionnés devant le grand bureau pour permettre à Sarah de recevoir des invités sans avoir à revenir aux locaux de la compagnie qui étaient de toute façon en travaux pour un moment depuis l’incendie. Après les commodités d’usage, Sarah entra dans le vif du sujet.

    « Je pense que vous êtes au courant des attaques pirates qui ont lieu entre les archipels et la côte depuis un bon mois maintenant. Je pense que cela ne peut plus durer. Ma compagnie en est la principale victime et chaque pillage nous coûte non seulement des sommes astronomiques, mais impact grandement les prix des denrées partout dans les archipels. Le marché local et national risque d’en pâtir rapidement si nous ne pouvons plus rien transporter. C’est pour ça que nous avons besoin de votre aide. Les pirates semblent parfaitement armés et on m’a rapporté qu’ils utilisaient des nuages de brumes pour sévir en toute impunité. Il est temps qu’une alliance se fasse pour pouvoir les combattre à armes égales, vous ne pensez pas ? »
    Kemenes BiezdańLa Garde
    Kemenes Biezdań
    Informations
    Re: Le fracas du ressac
    Lun 14 Fév 2022 - 21:57 #
    Kemenes se frotta nerveusement les tempes. Elle voyait légèrement trouble à cause de la fatigue, et avait une forte envie d'envoyer valser l'amas de paperasse accumulée sur son bureau. Si on lui avait dit qu'être Amirale c'était autant d'administration que d'interventions, elle y aurait sûrement réfléchi à deux fois avant d'avoir accepté cette promotion. Elle grogna de manière inintelligible et tamponna un rapport enfin terminé. Un parmi la pile d'autres qui attendaient patiemment d'être revus et corrigés. La recrudescence des attaques pirates dans les eaux du Grand-Port et de la ville Aquatique la maintenait constamment occupée, et préoccupée. Elle ne souhaitait pas qu'on remette en cause l'efficacité de la Navale, mais il semblerait que la racaille s'était mise d'accord pour s'activer d'ensemble, car contrebandiers s'étaient réactivés sur les côtes aussi, et la Garde Côtière demandait souvent des renforts. La garde appuyait de plus en plus fort sur sa plume.

    - Tu devrais faire une pause. Une voix douce survint de derrière elle. La jeune femme sursauta et se retourna vivement. c'était Jill Loritza, la Major de la Navale. Elle souriait, ses fossettes se dessinant au coin de ses joues. Le cœur de Kemenes, outre la surprise, s'accéléra un peu plus à sa vision. Elle n'avait absolument pas entendu Jill entrer dans son bureau.

    - Que...

    - J'ai toqué. Deux fois.

    - Ah. L'amiral essaya de se reconcentré sur son rapport, en vain. Impossible tant que Jill était là. La brunette s'avança vers elle et se posta derrière la chaise de sa collègue.

    - Tu devrais aller dormir. Grosse semaine qui t'attends.

    - Si tu me dis ça, c'est que tu as du boulot pour moi je suppose. Soupira Biezdań en se passa la main dans le cheveux. Jill eut un petit rire guttural. Elle vit le bras musclé de la jeune femme s'étendre jusqu'à son bureau pour y faire glisser une lettre, en papier de bonne facture. Intriguée, Kemenes tendit la main pour prendre la lettre, mais Jill lui attrapa la main avant qu'elle ne puisse y parvenir. Kemenes se raidit d'un coup. Son cœur se mit à battre la chamade. La main de Jill pressa un peu plus celle de la jeune femme. Elle posa sa tête sur l'épaule de la garde et lui souffla :

    - Tu la lis et ensuite tu vas te reposer, d'accord ?

    Kemenes avait la gorge serrée et eut du mal à répondre d'une voix assurée. Elle se contenta d'hocher la tête. Jill garda quelques secondes la main de l'amiral dans la sienne, pour enfin la relâcher doucement. Elle lui souhaita la bonne nuit à la garde et parti comme elle était venue : sans faire un bruit. Interdite, Kemenes resta un instant sans bouger, s'imprégnant du moment qui venait de se passer. Puis, elle se laissa aller en arrière sur sa chaise en poussant un énorme soupir. Elle ne comprenait vraiment pas Jill. Elle ne comprenait pas du tout. Dépitée, elle reporta son attention sur la fameuse lettre. Avec précaution, elle décacheta et entreprit de la lire pour se vider la tête. Quand elle eut fini de la lire, elle avait la migraine. Encore une histoire de pirates, seulement cette fois c'était un gros poisson. La compagnie Althaïr...Ce n'était pas n'importe qui, pour que Jill elle-même lui confie porte la lettre et que la dénommée Sarah Jefferson lui écrive en personne. Ca promettait. Elle ne pouvait pas faire de miracle non plus, avec tout ce qu'il se passait en moment, est-ce-que Lucy le mettait à l'épreuve ? Selon les dires de son interlocutrice, ils avaient subit des pertes financières astronomiques dues aux invasions pirates sur les eaux territoriales, et apparemment se payer les services d'un cerbère commence à devenir trop onéreux. Jefferson proposait une aide, Biezdań se demandait de quelle nature pouvait être cette fameuse aide, si elle n'est pas de nature financière.
    En tout cas, elle devait répondre à cette lettre, et vite. Les rapports attendront.


    ***


    C'était un jour venteux, un jour parfait pour naviguer. Les mouettes criaient, se disputant quelques morceaux de poissons abandonnés par les pêcheurs revenus de leurs besognes tôt ce matin. Le vent froid faisait claquer la cape de Kemenes, qui avançait en direction du port. Elle connaissait le chemin par cœur, et se demandait comment elle n'avait jamais croisé Mlle Jefferson sur les quais. Peut-être n'y avait elle jamais vraiment fait attention, mais son équipage et elle attirait souvent l'attention, surtout quand elle et sa subalterne attachait leur collègue au mât du Guerroyeur la tête à l'envers, chose qui arrivait assez souvent. Cela faisait rire les badauds, et les marins habitués établissaient maintenant des paris sur la prochaine pendaison de Jan, qui trouvait toujours un moyen de se retrouvé pendu la tête en bas, que ce soit à la proue ou au mât du bateau. L'amiral arriva enfin à hauteur d'un navire de marchandise, son équipage s'affairant tout autour avec promptitude. Un homme moustachu vint à sa rencontre, la menant ainsi à la tente de Sarah Jefferson, qui semblait plutôt contente. La première chose qui frappa Kemenes fut la beauté de la jeune femme, et surtout l'intelligence qu'émanait son regard. Après avoir refuser poliment le siège qui lui était proposé, l'amiral écouta attentivement la représentante d'Althaïr lui exposer le motif de leur rencontre plus en détails. Quand Sarah eut terminé, l'amiral marqua un temps de pause, avant de lui répondre.

    - Je suis bien au fait de ce qui se passe dans les eaux environnantes en ce moment-même, croyez bien que j'en suis la première ennuyée. Il semblerait que le banditisme des côtes ait décidé de s'activer en même temps que les pirates s'échevèlent sur les flots, c'est pourquoi ces attaques ont pu avoir lieu. Nous essayons au maximum, mes collègues et moi même de contrôler cette vague de crimes, sur les deux fronts. On ne m'avait cependant pas fait part de cette information sur les nuages de brumes. Kemenes fronça les sourcils. Cette nouvelle était très embêtante. Elle l'était d'autant plus qu'elle ne venait pas de la Garde mais d'une aventurière. Ils étaient passé à côté d'une information précieuse. Biezdań soupira mentalement, ça ne faisait pas très sérieux. - Je ne peux qu'être d'accord sur une alliance temporaire, si elle peut permettre de régler partiellement ou totalement notre problème à toutes deux.
    Sarah JeffersonAventurière
    Sarah Jefferson
    Informations
    Re: Le fracas du ressac
    Jeu 17 Fév 2022 - 13:30 #
    Sarah s’était attendue à ce que l’amiral soit un peu plus rassurante. Elle n’avait pas voulu tirer de plan sur la comète en voyant sa relative jeunesse par rapport à son poste actuel. Il faut dire qu’elle était mal placée pour juger, vu qu’elle était dans la même situation. Une jeunette à un poste important d’une grande entreprise, mais elle avait ses raisons. Quelles étaient celles de Kemenes Biezdań ?

    Toujours est-il que l’amiral lui-même venait de lui faire un aveu de faiblesse. Non seulement elle s’avouait « débordée » face à la menace des mers, mais en plus elle lui avouait qu’elle était mal informée. N’importe qui aurait pu utiliser ces informations pour la mettre en défaut, mais ce n’était pas le genre de Sarah. L’archonte voulait voir la situation avancer et ce n’était pas en chouinant sur l’incompétence de la garde qu’elle obtiendrait le changement tant attendu. Non, elle n’était pas de ces marchands qui venaient pleurer dans son bureau en expliquant que leurs affaires allaient mal et en demandant ce que pouvait bien faire la garde. Elle en chie ses grands morts la garde, voilà la réponse.

    Sarah s’assit en prenant un air renfrogné.

    « Donc si je comprends bien, cela ne risque pas d’être réglé rapidement. Je dois donc annoncer à la Guilde marchande que la garde « fait de son mieux » et est mal informée ? »

    Sarah eut un petit sourire en coin. Cette petite agression n’était qu’un petit jeu, un moyen de voir comment elle réagirait, de jauger un peu son caractère. Une garde inexpérimentée se laisserait probablement submergée par l’inconfort, mais si elle balayait l’attaque d’un revers de la main, Sarah saurait que cette femme était quelqu’un de fiable. Elle écouta calmement sa réponse, son sourire s’élargissant à chacun de ses mots. Bien, il y avait du potentiel.

    « Écoutez amiral. Avant d’être une femme d’affaires, je suis avant tout une femme d’action. Je ne cache pas mon statut d’aventurière et je n’aime pas rester les bras croisés en pensant que la garde va régler tous mes soucis. Votre flotte est une partie de la puissance du Grand-Port, mais la mienne aussi. Je ne vois pas pourquoi je resterais les bras ballants à attendre que vous finissiez de nettoyer ces eaux. »

    Sarah ouvrit un tiroir et en sortit une pile de papiers qu’elle déposa sur le bureau à l’intention de la femme poisson. C’était un recueil des témoignages de plusieurs marins victimes de ces attaques. Des témoignages qu’on n’avait pas partagés à la garde, car les marchands voulaient dissimuler leurs pertes. Il était difficile pour un transporteur d’annoncer à un client qu’on avait perdu sa cargaison, même avec de bonnes raisons. Toutefois, Sarah n’était pas pour la dissimulation.

    « Voici l’intégralité des rapports que j’ai pu recevoir en interne quant à ces attaques. Vous verrez que des figures récurrentes reviennent entre les témoignages. Nous avons donc à faire à une bande organisée, il y a aussi quelques mentions de pouvoirs notable de ces pirates … »

    Sarah étala les feuilles devant les yeux de son invité avant de se désintéresser d’elle pour la laisser ingurgiter les informations qu’elle lui présentait. Certains passages avaient été mis en valeur par ses soins dans le document pour lui permettre de repérer les passages importants du premier coup d’œil. Un long moment de silence s’installa où Sarah ne fit rien pour déranger l’amiral dans sa lecture et ne la pressa d’aucune façon de le faire plus vite. Cependant, au bout d’un petit quart d’heure, si ce n’est plus tôt en fonction de la vitesse de son invité, Sarah l’interrompit. Elle se pencha en avant et joignit ses deux mains sous son menton. Son regard se fit également plus dur.

    « Écoutez Amiral, si ces pirates arrivent à vous filer entre les doigts aussi souvent, je ne pense pas que vous en veniez à bout seule. C’est pour cela que je vous ai fait venir ici. Je veux vous proposer une alliance. Nous avons chacun quelque chose à apporter à l’autre. J’ai besoin d’une protection pour mes marchandises et vous avez besoin d’un appât pour faire sortir ces pirates de la brume. Vous voyez où je veux en venir amiral ? »
    Kemenes BiezdańLa Garde
    Kemenes Biezdań
    Informations
    Re: Le fracas du ressac
    Mer 23 Fév 2022 - 16:15 #
    L'amiral avait l'habitude de voir ses compétences être remises en question par le premier clampin venu. La Marine n'était pas le plus influent des corps du régiment Al Rakija, et les eaux d'Aryon étaient, en temps normal relativement paisibles. Force est de constater qu'au moindre petit évènement, la Marine en prenait pour son grade, jeu de mot non voulu, comme toujours quand on ne savait pas où taper. Il fut un temps, la Navale n'avait pas toujours eu bonne image, justement dût à quelques membres fainéants et laxistes, qui la rejoignaient pour se tourner les pouces sur un joli bateau. Mais la réalité actuelle était tout autre.  Heureusement, la figure de l'amiral Biezdań  et de son équipage étaient de moins en moins inconnue au Grand-Port et ses habitant, du moins sur le Port et ses environs, et sa population commençait à comprendre qu'ils ne tiraient absolument pas au flanc. Kemenes aurait pu éradiquer bien plus rapidement la menace sur les eaux si la Garde Côtière savait mieux s'organiser, ce qui ne semblait pas être le cas, ce qui posait problème non seulement à ses collègue mais à son équipage et sa flotte, qui au lieu de faire le travail qu'on leur avait demandé sur les eaux, se retrouvaient à courir après du contrebandiers ici et là sur les plages du Grand-Port. Oui, ils étaient débordés. Oui, ils étaient mal informés. Cela n'avait pas échappé à Miss Jefferson, qui semblait plus se jouer de Kemenes avec sa provocation narquoise.  
    L'amiral n'avait d'ailleurs pas cillé, bien trop habituée à ce genre de remarque.

    - Quand on bataille sur deux fronts, Miss Jefferson, il ne faut pas avoir honte d'avouer d'être passé à côté de quelques informations, pour repartir mieux armé au combat. C'est ce qui différencie un soldat médiocre d'un bon soldat. Répondit calmement la garde en esquissant un sourire, prenant soin de ne pas dévoiler sa dentition, ne voulant point paraître menaçante.

    Elle prit la chaise d'une main, la retourna et la ramena à elle, pour s'assoir dossier contre poitrail. Il n'y avait dans son attitude aucune bravade. Si Sarah était assez à l'aise pour se permettre de railler son unité,  Biezdań prenait alors ses aises pour s'assoir comme elle l'entendait. Elle croisa ses bras sur le dessus du dossier, et fixa Sarah.

    - C'est tout à votre honneur Miss Jefferson. C'est à se demander si la Navale pourra vraiment vous apporter une quelconque aide, à part peut être...Faire de son mieux ?  Dit Kemenes avec un petit sourire en coin.

    Jefferson avait beau dire ce qu'elle voulait, elle ne savait certainement pas un centième des efforts qui avaient été déployés pour combattre la menace pirate et contrebandière. Ce qui revenait le plus dans son discours était les pertes pécunières, ce qui expliquait son empressement quant à la volonté d'en finir avec ce problème. Or, Kemenes se demandait si elle en comprenait vraiment son ampleur, mis à part casser du sucre sur l'inefficacité de la Garde.  Elle n'allait pas lui raconter les dysfonctionnement internes de l'unité qui expliquerait pourquoi la Côtière cassait bien les roubignoles à faire les cons tous les quatre matins, et de ne pas faire le job demandé, devant toujours tout refourguer à la Marine et les équipes de Biezdań. Cela n'envenimerait qu'un peu plus la situation, et elle sentait bien que la jeune femme n'était pas du genre à compatir à ce genre de problèmes. Elle voulait des solutions, maintenant, tout de suite. Kemenes se calma intérieurement. Elle avait tendance à le prendre trop personnellement quand l'efficacité de la Navale était remise en cause, surtout quand ses hommes et elle s'arrachaient le cul à faire le boulot des autres.

    Quand Jefferson lui tendit tous ces rapports et témoignages, Kemenes ne pu s'empêcher de marmonner - Et on s'étonne qu'on est mal informé après ?...Merci.  Elle se plongea immédiatement dans le dossier, oubliant presque la présence de l'aventurière. Alors qu'un schéma particulier commençait à se dessiner sous ses yeux, elle pouvait sentir la jeune femme s'impatienter. Sarah ne la laissa pas finir sa prise de connaissance de tous ces documents. Elle alla droit au but en lui proposant une alliance, ce qui n'était en soit pas une surprise, vu que c'était le motif de sa lettre et de leur rencontre. L'amiral lui répondit, mais pas sur ce qu'elle venait de dire. Quelque chose avait attiré son attention dans les témoignages et cela l'intriguait.

    - Les nuages de brume. Cela me turlupine depuis que vous m'en avez parlé. Car, étant souvent sur les flots et sous l'eau, je n'en ai pas vu un seul moi-même. En parcourant les rapports gracieusement prêtés par vous-même, j'ai cru décelé quelque chose mais je ne suis sûre de rien. Peut-être s'en servent-ils sur des profils bien particuliers de bateaux, pas seulement ceux qui renferment une belle cargaison, mais quelque chose de plus précis. Regardez. Kemenes étala les feuilles qui avaient piqué son intérêt sur le bureau de Sarah, de sorte à ce que la jeune femme puisse bien les voir. - Ici et ici, encore ici sur cette cargaison là. Je n'y connais pas grand chose, mais certainement que vous, vous sauriez die ce qu'ils ont en commun ? Ca nous indiquerait ce qu'ils visaient, et pourquoi ils utilisaient les nuages de brumes sur ces convois et pas les autres ? Ce qui expliquerait aussi pourquoi ma flotte et moi sommes souvent passé à côté.

    L'amiral avait parlé d'une traite, assurée et concentrée.

    - Je pense que vous avez en partie raison. Il y a des schémas récurrents, mais les nuages...Les nuages. Je pense qu'on a affaire à deux bandes bien distinctes. Mmmh... Et la deuxième poserait bien plus problème, mais pourquoi...Je ne saurais dire. Ce n'est qu'une supposition, je ne m'avance sur rien tant que vous ne m'aurez pas dit votre point de vue d'archonte là dessus, et aussi d'aventurière.

    L'amiral paraissait embêtée de ne pas avoir la réponse à ses questions. Son expression réfléchie lui donnait un air un peu énervé, car elle fronçait les sourcils et son regard s'était assombrit. Kemenes se passa une main dans les cheveux, pensive. Elle se leva enfin, et se postant devant le bureau de Sarah, lui tendit la main.

    - Je pense effectivement qu'une alliance est une bonne idée. Mais pour se faire Miss Jefferson, il faudra apprendre à faire plus confiance en nos capacités respectives. Dit Kemenes avec un franc sourire.
    Sarah JeffersonAventurière
    Sarah Jefferson
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    Re: Le fracas du ressac
    Dim 20 Mar 2022 - 19:16 #
    Sarah eut un petit sourire en coin. Elle l’aimait bien cette amirale qui non contente de ne pas se laisser marcher sur les pieds, savait aussi bien qu’elle se montrer provoquante sans tomber dans l’insulte où des joutes verbales inutiles. Sans le savoir Kemenes venait de gagner un peu plus de respect aux yeux de l’Archonte. En effet, Sarah préférait les femmes fortes, indépendantes, bref des femmes comme elles. Imaginez un peu ce que deux Sarah pourraient faire ? Aryon ne s’en remettrait probablement jamais.

    « Il faut avoir un certain niveau d’autorisation à la guilde marchande pour avoir ce genre d’information, c’est là tout l’intérêt d’une collaboration. »

    Oui, la guilde ne disait pas tout à la garde. Ce n’était pas forcément illégal, mais elle brassait une telle quantité d’informations que la navale serait sûrement submergée par tant de détails inutiles. Un peu comme s’il elle avait à se battre sur un troisième front, et comme venait de l’avouer l’amiral, elle avait déjà bien du mal sur deux fronts pour l’instant. Alors que pour une femme directrice d’une des principales compagnies de transport du grand port, rien n’était plus facile.

    La réflexion de son invité attira son attention et elle prit les fameux rapports qu’elle avait pointé du doigt. A priori, il n’y avait rien de bien particulier à voir, les vols ne suivaient aucune logique, les compagnies de transport impactées représentaient plutôt fidèlement le marché actuel. Sans plus d’information on pourrait très bien croire à des attaques aléatoires. Toutefois, Kemenes avait raison, la brume n’était pas utilisée dans toutes les attaques et pourtant les témoignages concordaient.

    « Hum, oui il y a peut-être quelque chose. A vu de nez, je ne vois aucun lien entre ses attaques. On ne peut même pas dire qu’ils visent un type de cargaison en particulier. Pas forcément la plus chère ni la plus utile. Peut-être frappa-t-il tout simplement au hasard ? Regardez, ils sont bien partis avec les caisses de noix de coco sur ce trajet alors pourquoi … »

    Sarah se tut instantanément comme si une idée venait de germer dans son esprit. Elle se remit à éplucher les rapports, mais cette fois avec beaucoup plus d’attention, comme si elle cherchait quelque chose en particulier. Et tout d’un coup son visage s’illumina.

    « Elena ! cria l’archonte. »

    Une tête rousse passa la tête par l’entrée de la tente. La secrétaire adressa un signe de tête respectueux à la capitaine avant de tourner son regard vers sa patronne.

    « Oui madame Jefferson ?

    - Trouver moi la cargaison de ces bateaux et aller voir Arslan pour lui demander la cargaison de ceux-ci, dit-elle en lui donnant une pile de papier.

    - Mais je croyais que monsieur Arslan avait bien précisé ne plus vouloir avoir affaire à vous …

    - Eh bien rappelez lui que j’ai toujours son slip kangourou que j’ai gagné au poker et que je me ferai un plaisir de le lui rendre lors de la prochaine réunion du conseil de guilde, histoire de lui rappeler cette soirée où je l’ai plumé. »

    Elana eut un léger sourire et elle partit avec les documents, laissant Sarah et Kemenes de nouveau seuls. L’esprit de Sarah était en ébullition au point où elle ne se rendait même pas compte qu’elle n’avait toujours pas expliquer ce qu’elle avait compris à sa partenaire, qui d’ailleurs lui avait rappelé qu’une confiance mutuelle était nécessaire pour une bonne collaboration.

    « Hum excusez-moi, je me suis un peu emportée et je vous ai laissé de côté. Croyez bien que j’ai toute confiance en vos capacités amirale et j’espère que c’est réciproque. Nous allons avoir besoin de soutenir si ce que j’ai trouvé se vérifie. »

    Elle retourna s’asseoir à son bureau.

    « Comme je l’ai dit, si notre première bande semble voler des denrées assez coûteuses comme tout bon pirate qui se respecte, l’autre semble prendre un peu n’importe quoi. Il y a en majorité des produits chers évidemment, mais aussi des denrées à faible coût dans les vols. Je doute que des pirates tirent beaucoup d’une cargaison de banane ou de noix de coco. Et puis il y a cette brume … »

    Sarah croisa les jambes et se perdit un instant dans le vide.

    « Au début je croyais qu’elle était là pour dissimuler le navire pirate afin de faciliter l’abordage, mais après vos réflexions je me demande si ça ne cache pas autre chose. Imaginons que l’ont subisse une attaque, la brume mettrait le navire de transport en difficulté, mais elle permettrait aussi de faire certaine chose sans se faire remarquer. »

    Sarah eut l’air encore plus pensive.

    « Ce qui voudrait dire que l’attaque n’est pas l’objectif premier de ce navire. Il semble qu’il y est autre chose qui se trame pendant ses attaques sous couvert de la brume. »

    Sarah se leva et fit quelques pas sous la tente. Quelqu’un utilisait ses bateaux pour une activité autre que le simple transport. Une activité criminelle à tous les coups.

    « Vous avez reçu des rapports sur des trafics ou de la contrebande qui se dérouleraient en ce moment sur les eaux dont vous avez la charge ? »
    Kemenes BiezdańLa Garde
    Kemenes Biezdań
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    Re: Le fracas du ressac
    Mar 19 Avr 2022 - 20:54 #
    Kemenes eut un petit sourire satisfait. Enfin la brunette semblait la prendre au sérieux. Il semblerait qu'il fallait montrer un peu les crocs avec la jolie demoiselle pour ne pas se faire dévorer tout cru. Soit, cela ne lui déplaisait pas totalement. Pendant que l'archonte menaçait d'une voix de velours de faire vivre un moment peu agréable à un dénommé Arslan, l'amiral en profita pour la détailler un peu plus. Maintenant qu'elles avaient trouvé un terrain d'entente et que Kemenes la trouvait légèrement moins agaçante, elle pouvait enfin remarquer que c'était à n'en point douter une fort jolie femme. Son regard fier, à la couleur émeraude qui vous transperçait sans ciller, brillait d'une lueur intelligente. Elle avait les traits fins, et les sourcils bien dessinés. La militaire décida de se reconcentrer sur ses rapports pour ne pas se remarquer par sa nouvelle collaboratrice. Elle s'était déjà payé sa tête pour la Marine, si en plus elle l'a charriait sur le fait qu'elle l'admirait, la garde n'allait pas s'en sortir.

    Une fois Elena expédiée, Sarah se reconcentra sur ce que lui avait suggéré la jeune femme. Kemenes croisa ses bras sur le dossier de la chaise et posa son menton sur ses avant-bras, pensive.

    - Si l'attaque n'est pas l'objectif premier, et que certains bateaux attaqués comportaient des produits dérisoires, à faible revenus comme vous m'avez dit. Est-ce qu'il y aurait une possibilité que ces bateaux, sans le savoir, auraient été victimes de transports illégaux sans le savoir ? Je m'explique : un bateaux pirate fait son apparition, avec le nuage de brume, faisant mine d'attaquer voire même attaque. Certains pirates en profitent alors pour placer dans les cales du bateaux des marchandises volées, puis disparaissent. Personne ne soupçonnerait un bateau venant d'être attaqué revenant à bon port.

    L'amiral attira vers elle une carte de la mer du Grand-Port qui dépassait du bureau de Sarah. C'était peut-être tiré un peu par les nageoires son hypothèse, mais cela expliquerait pourquoi certaines cargaisons ne valant rien du tout étaient tout de même mise à sac sans raison apparentes.

    - Il pourrait même y avoir un complice à bord, un ambulant de la compagnie qui passe de bateau en bateau pour "filer un coup de main" et surtout un coup de pouce aux collègues d'en face. Dit la garde en faisant glisser un index bleuté entre le port et la mer. - C'est presque trop brillant pour leur caboche, mais plus rien ne m'étonne de leur part j'ai envie de vous dire. Je ne sais pas ce que vous en pensez.

    Kemenes se leva d'une manière souple pour remettre son siège à l'endroit et s'y rassoir, les genoux légèrement écartés. Elle en profita pour retirer son manteau. Elle portait une chemise corsaire bleu noire, et un serre taille de cuir sombre où était attaché une dague. Elle était une des rares à porter rarement son armure, petite exception qu'on lui accordait grâce à ses écailles qui se formait dès qu'elle se retrouvait mouillée. Comme l'archonte lui avait donné rendez-vous près de l'eau, elle n'avait donc pas jugé bon de s'encombrer d'une armure lourde, surtout par ce temps humide. La garde huma discrètement l'air ambiant. Outre l'odeur du papier, de l'encre et le léger parfum de Sarah, elle pouvait déceler l'effluve salée de la mer. Ce mélange d'odeurs ne lui était pas désagréable, et elle se rendit compte qu'elle était restée crispée tout le long de leur conversation. Elle desserra alors les poings discrètement, et se détendit les épaules. Elle passa une main sur sa nuque douloureuse et répondit à son interlocutrice :

    - En ce moment, c'est l'hécatombe du côté ville Aquatique. La ville est très en vogue en ce moment, aussi bien en bon qu'en mauvais. Vols, recels et contrebandes de bijoux et d'œuvres d'art, ça n'en fini pas. Mes hommes et moi arrivons à fluctuer et récupérer pour la grande majorité ces biens volés, mais je me demande si ce petit subterfuge brumeux ne cacherait pas autre chose, comme vous le disiez vous-même. Je suis certaine qu'il y a tanhiwa sous roche. Expliqua-t-elle un air très sérieux, sans se rendre qu'elle venait d'utiliser une expression que seuls ses frères et elle utilisaient pour désigner quelque chose de louche.


    Le fracas du ressac Fracas10
    Sarah JeffersonAventurière
    Sarah Jefferson
    Informations
    Re: Le fracas du ressac
    Jeu 28 Avr 2022 - 15:56 #
    Le problème était décidément bien épineux. Les informations étaient peu nombreuses, voire quasiment inexistantes. Remettre toutes les pièces du puzzle les unes dans les autres était presque mission impossible. Toutefois, Sarah était satisfaite de la tournure que prenait cet échange. Il ne fallait pas se leurrer. L’amiral ne pouvait pas faire face à cette menace, tout simplement parce qu’elle manquait d’information comme elle l’avait si justement murmuré dans sa barbe un peu plus tôt. Sarah avait accès à d’autres moyens pour se les procurer. Elle était elle-même une victime de ses vols, mais aussi une marchande influente du Grand-Port et savait donc comment se les procurer. Là où séparément elles ne voyaient qu’un petit bout du phénomène, à deux elles semblaient réussir à produire un point de vue inédit sur la situation.

    « Maintenant que vous le dîtes, ça me semble vraiment tiré par les cheveux et pourtant comme vous l’avez dit, les vols ne cessent de croître alors que vous récupérez la plupart des marchandises. En toute logique vos efforts devraient permettre de faire décroître la piraterie dans nos régions et pourtant elle continue de s’amplifier. Si nos soupçons sont vrais, cela veut dire que cet autre trafic serait leur première source de revenus et que le reste serait de la poudre aux yeux pour vous tenir occupé pendant que leur vrai commerce se déroule tranquillement. En plus, en ne volant en majorité des marchandises étiquetées comme négligeables, ils poussent els entreprises à aller se plaindre à leurs assurances plutôt qu’à la garde. Quand on vous vole de l’or vous aller porter plainte, quand on vous vole des bananes vous remerciez Lucy qu’on ne vous ait pas volée votre or ! »

    Sarah se jeta dans le fond de son fauteuil. Depuis quand des pirates étaient capables de pondre un plan aussi avancé ? C’était tellement énorme qu’une petite voix dans sa tête lui susurrait qu’elle avait lu trop de romans d’aventures et qu’elle fantasmait toute cette histoire. Toutefois, il était clair qu’elles étaient deux à fantasmer pour le coup.

    « Le truc c’est que même si nous avons raison, le prouver va être incroyablement difficile. S’ils sont assez intelligents pour organiser un tel plan, je doute fort qu’il nous suffise de regarder les contre-rendus des vols pour découvrir qu’il y a en faite une seule entreprise qui se fait systématiquement voler ses marchandises. Ils pourraient aussi noyer les attaques de « trafic » dans des attaques banales avec des vols classiques. En tout cas c’est ce que je ferais à leur place. 4 coups sur cinq je me contente de voler ce qui me plaît et le cinquième coup, je vole une marchandise bien particulière de façon à ce que personne ne sache laquelle j’étais venu chercher … »

    Impossible donc de remonter cette piste non plus, mais cela ne voulait pas dire qu’il ne fallait pas essayer, même si Sarah n’avait que peu d’espoir que cela aboutisse. Kemenes avait cependant évoqué un autre angle d’approche.

    « Oui un comparse serait nécessaire pour une telle opération, mais il leur suffirait également d’en avoir une quinzaine pour les faire tourner et brouiller les pistes. Je peux également regarder de ce côté, mais à mon avis on va faire chou blanc. J’irais demander les registres d’équipage de mes collègues dès que vous serez partie, je vous tiendrai au courant si nous trouvons quelque chose. »


    Sarah avait le sentiment que dans cette affaire, il allait le falloir être bien plus maline que leurs opposants, et elles étaient déjà en train de perdre la guerre. Il n’était plus question de se renvoyer la balle, de dire que la garde ne faisait pas son travail, etc., non il fallait mettre au point un véritable plan d’attaque. Quelque chose à la hauteur des efforts fournis par leurs adversaires. L’archonte se mordilla la lèvre, pensive.

    « On ne peut pas simplement inspecter mes bateaux à chaque départ, cela enverrait un message d’alerte et ils ne se montreraient pas. Tout au plus arriverions nous à savoir ce qu’ils trafiquent dans notre dos, mais ils resteraient hors d’atteinte. Augmenter la garde sur nos convois serait aussi un problème, car vous n‘avez pas les effectifs pour assurer notre protection et pour combattre la contrebande de la ville aquatique. Ce qui veut dire que l’enquête n’est pas la bonne solution. »

    Un sourire carnassier se dessina sur le visage serein de l’aventurière. On arrivait précisément au moment qu’elle préférait le plus, celui où elle proposait d’agir au lieu de bavasser. Elle ouvrit sa main et un petit portail se matérialisa au-dessus, elle plongea sa main à travers en en ressorti une pomme qui se trouvait un peu plus loin dans une corbeille de fruits.

    « Ce serait une perte de temps de les prendre en chasse. Il faut les attaquer tant qu’ils se croient en sécurité. Le but serait d’infiltrer leur navire lors d’une attaque, amis on ne peut pas recruter toute votre garde, ce serait trop voyant. Ils pourraient l‘apprendre surtout s’ils ont des taupes. Non, il faudrait une ou deux personnes. »

    Elle jeta sa pomme en l’air avant de l’attraper et de croquer dedans.

    « Je suis pas du genre à rester assise, donc je vais vous proposer une idée, mais avant je voudrais savoir une chose. Seriez-vous capable de regrouper plusieurs de vos hommes pour une attaque éclair sur ses pirates si jamais je venais à trouver l’endroit où ils se terrent ? Imaginons que je me glisse dans leur navire ou que j’infiltre leur base. Vous seriez prête pour une attaque éclair ? »
    Kemenes BiezdańLa Garde
    Kemenes Biezdań
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    Re: Le fracas du ressac
    Mar 14 Juin 2022 - 14:27 #
    Elle était bien pessimiste cette Sarah. Brillante, mais pessimiste. L'amiral pencha la tête, pour réfléchir à ce qu'elle venait de dire. Des idées farfelues qui s'avéraient être en fait bel et bien réelles, elle en avait vu à foison au fil de sa jeune carrière. Elle ne s'étonnait plus trop de ce genre de plans saugrenus capillotractés, dans son métier il fallait parfois avoir un petit grain pour se montrer autant ingénieux, enfin ingénieux, illuminé plutôt, pour se mettre à la place des crapules après lesquelles elle devait courir. Jefferson appréciait peut-être l'action, mais elle manquait un tantinet de fantaisie, ce qui peut-être l'empêchait peut-être de voir les choses sous un autre jour. Un jour différent que celui du commerce et des jolis cristaux qui brillent. Kemenes se disait qu'elle était, en soit, mal placée pour juger, mais que tout de même. Elle cherchait la faille dans Sarah, quelque chose qui pourrait allumer cette flamme présent au fin fond de tout être. Elle crut l'apercevoir quand l'archonte se mit à tergiverser si oui ou non elles pouvaient avoir raison. Elle commençait ses phrases par oui...Mais. La militaire lui laissait l'espace pour s'exprimer, la laissant venir où elle voulait aller, sentant que Sarah n'était plus très loin d'embarquer dans l'hypothèse évoquée plus tôt.   Avec une voix entre la taquinerie et le sérieux, Kemenes la titilla :  

    - Aller Miss Jefferson, vous aussi vous avez envie d'y croire, avouez-le. Souria la garde en se calant sur sa chaise, un air de défi imprimé sur le visage.

    La jeune femme semblait hésiter, oui, non, peut-être. Il fallait prendre une décision. Puis, au moment où elle matérialisa un portail dans sa main, ce que Kemenes trouva fabuleux soit dit en passant, elle sembla enfin s'illuminer. C'était à ce moment là que Jefferson parut enfin s'animer.

    - Audacieux comme idée. Dangereux même. Observa l'amiral en jetant un coup d'œil à la pomme croquée. Elle se retint de dévoiler ses dents dans un sourire tout autant acéré que sa nouvelle partenaire, et se contenta d'un sourire en coin. Elle ramena ses avant-bras sur ses genoux écartés et entrecroisa ses doigts.

    - Ma foi, mon équipage sera, pour sûr, ravi d'être de la partie. Si il y a besoin d'une attaque éclair, ma seconde, le Quartier-Maître Soraya Alydia sera aux commandes du Guerroyeur, car je serais déjà en situation. Le maître timonier Zerff est un excellent navigateur, quant à mon maître canonnier Jánosz il sait faire face à n'importe quelle situation. Vraiment...N'importe quelle.

    Kemenes se remémora le nombre de fois où le jeune homme s'était retrouvé attaché les quatre fers en l'air à la proue du voilier et avait tout de même réussit à donner des directives.  

    - Et bien entendu j'aurais mes matelots habituels avec mes collègues évoqués plus tôt. Selon le nombre que nous jugerons adéquat pour cette offensive, nous pouvons être entre cinquante à quatre-vingt marins sur le Guerroyeur. Voilier de premier rang, cent-vingt canons, de quoi mettre à mal n'importe quel navire. J'ai aussi à disposition deux frégates, plus petites et plus rapides mais avec une capacité de contenant moindre. On ne pourra être qu'une vingtaine si on se décide à prendre les deux. A voir sous quel genre d'attaque navale nous allons convenir de lancer. Les deux peuvent être "éclair", mais avec des différences d'approche non négligeable.

    La garde de navale marqua une pause. Ayant la gorge sèche, elle repéra une carafe d'eau non loin d'elle, et après une demande silencieuse, se servit rapidement un verre d'eau. Elle remarqua qu'elle avait fait tombé quelques gouttes du liquide sur le haut de sa main, et réprimant l'envie irrépressible qu'elle connaissait si bien, essuya à la vi-vite la partie humide sur son caleçon. Cela n'empêcha pas son organisme de la trahir et sa peau se mit à s'assombrir à l'endroit où l'eau avait été en contact avec son épiderme, prenant une teinte violacée luisante. L'amiral, avec un naturel insoupçonnable, mit les mains dans les poches d'un air aussi désinvolte que possible pour enfin reprendre :

    - Celle avec le Guerroyeur sera éclair mais on le verra arriver de loin, même si le navire et rapide. Les avantages c'est les canons et un équipage nombreux surentrainé et...Moi en effet de surprise. Rapide, avec une capacité d'attaque non négligeable, mais voyant, et une capacité de fuite parmi les roches quasi impossible.

    Kemenes était maintenant redevenue légèrement guindée, un air professionnel plaqué sur son visage aux joues bleutées, se redressant dans une posture quasi militaire. Dès qu'elle s'était mise à parler bateaux, elle parlait avec intérêt et un sérieux presque cérémonieux.

    - Si nous choisissons les frégates, l'avantage sera qu'elles seront moins visibles de loin, encore plus rapides et peuvent passer entre les petits rochers et les passages étroits. Si, imaginons vous êtes en difficulté et avez besoin que nous intervenons dans la minute, nous serons là dans la demi-seconde, sans exagération. L'inconvénient c'est qu'elles ne sont pas armées, on peut oublier les canons et tutti quanti. L'effectif de mes hommes sera plus que diminué, ce qui nous fera moins de capacité d'attaque, ce qui veut dire moins de dégâts et plus de capacité de fuite pour ceux d'en face, ce qui veut dire en plus risquer la probabilité augmentée de blessures et pertes chez nous. Donc pour résumer, avantages: furtivité, rapidité et praticité. Inconvénients : désarmement, effectif humains divisé par huit. Et encore, une fois vous aurez toujours l'atout effet de surprise avec votre amiral ici présent, car je ne serais pas sur les embarcations.

    La garde de la navale continuait de réfléchir entre les différences que pouvaient apporter frégates et son bien-aimée voilier, mais elle avait dit le principal et surtout le plus important. En fonction de ce que Sarah avait en tête, elles pourraient mettre leur plan à exécution.
    Sarah JeffersonAventurière
    Sarah Jefferson
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    Re: Le fracas du ressac
    Sam 25 Juin 2022 - 22:34 #
    « Parfait cela veut dire qu’on aura la puissance de feu nécessaire. Tout ce qu’il nous manque ce sont des informations ! »

    Oui, elle n’avait jamais douté que la Navale avait de quoi mener une attaque en mer qui saurait faire mouche de différente façon. En même temps, cela aurait été pathétique qu’il en eût été autrement de la flotte Aryonnaise. C’était pour cela qu’elle était venue chercher Kemenes et pas une bande de corsaires ou de mercenaires. Et puis, cela coûtait moins cher de faire payer la couronne, alors pourquoi ne pas en profiter ? Le problème de l’attaque étant réglé, il fallait maintenant réfléchir à un plan d’action.

    « Comme je l’ai dit, un trafic se cache probablement derrière ses attaques et comme vous l’avez dit, j’ai complètement envie d’y croire. »

    Elle posa ses deux mains sur son bureau s’avançant légèrement vers le visage de Kemenes.

    « Je suis sûr de pouvoir prédire leur prochaine attaque en mettant en lien les différents documents que j’ai demandés à ma secrétaire, mais nous allons avoir un problème. Les surprendre est quasiment impossible. S’ils apprennent que la Navale a sorti ses bâtiments au moment où ils prévoient d’attaquer, ils annuleront tout et nous auront perdu l’effet de surprise pour toujours. Même si vos navires arrivent à temps, ils pourront fuir dans la brume et nous ne savons rien de leur puissance de feu. »

    Sarah fit le tour du bureau tout en continuant de mordre dans sa pomme à pleine dent avant de l’envoyer dans une poubelle à travers un portail. Un lancée assez impressionnante à voir pour des non-initiés à sa magie.

    « Il faut les attaquer quand ils ne nous attendront pas et pour ça on doit savoir où se trouve leur point de chute. Si on ne l’a pas trouvé pour le moment, c’est qu’il doit être bien caché, mais on ne peut faire un trafic de cette ampleur sans un dépôt et un endroit pour cacher la marchandise et le navire. Et c’est pour ça … *Elle se tourne vers l’amiral* qu’on doit les infiltrer ! »

    Son regard perçant venait de se teinter d’une lueur malsaine d’aventurière. Une folie latente qui la poussait à prendre des risques. Un œil avisé remarquerait tout de suite que le plan qui allait suivre était risqué.

    « En admettant que nous prévoyions leur prochaine attaque, nous pourrions retourner leur arme contre eux. En utilisant la brume à notre avantage, nous pourrions nous glisser dans leur bâtiment et ainsi les suivre jusque dans leur repère. À ce moment, nous aurions toutes les informations nécessaires pour lancer une attaque. Nous saurions combien ils sont, sur quel terrain les affronter et nous aurons la possibilité de leur couper toute retraite malgré le brouillard. »

    Un moyen comme un autre de renverser l’équilibre des forces. Tant qu’ils restaient cachés, ils avaient un avantage imparable. Ils pouvaient le rester indéfiniment et passer sous tous les radars en attendant que le vent tourne en leur faveur. Les deux femmes avaient tout intérêt à frapper vite et précisément pour mettre à genoux ces pirates sans leur laisser le temps de prospérer ailleurs. Il fallait les détruire d’un coup, directement chez eux pour ne pas les laisser se reformer.

    « Je peux nous trouver une place dans le navire qui sera pris pour cible, une fois dans leur repère nous aviserons, mais grâce à mon portail longue distance et les cristaux de communication, nous pourrons prévenir vos hommes de la configuration de combat. J’aimerais que vous m‘accompagniez pour les guider, car je saurais difficilement leur donner les bonnes informations. Surtout pour les guider jusqu’à la cachette … »

    Elle avait besoin d’un marin d’un vrai. Originaire de la capitale, Sarah n’avait jamais eu le pied marin. Elle s’était améliorée au contact de ses employés dont elle était bien obligée de comprendre le langage, mais de là à donner une direction à un navire de guerre, il y avait tout un monde.

    « Si ce n’est pas vous, un de vos hommes expérimentés fera l’affaire. Qu’est-ce qui serait préférable selon vous ? »
    Kemenes BiezdańLa Garde
    Kemenes Biezdań
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    Re: Le fracas du ressac
    Mar 9 Aoû 2022 - 22:15 #

    - Il arrive que la Navale fasse sortir ses navires pour des exercices militaires, ce qui n'a pas empêché ces raclures d'attaquer vos chargements, je ne pense pas qu'ils s'alarment à la vue d'un voilier de guerre. Répondit-elle en se laissant un peu plus aller sur son siège, s'étirant les bras. - Et croyez-moi bien qu'il m'en coûte de le dire. Grogna-t-elle en se passant une main rageuse dans les cheveux. - Ils doivent être bien sûrs d'eux pour ne pas craindre de riposte ni de d'arrestation de notre part ou de la vôtre, et ça, ça ne me plait pas plus qu'un pet d'aquafill.

    Elle soupira et écouta attentivement ce qu'avait à dire sa nouvelle comparse. Alors qu'elle allait se relever pour détendre son pauvre dos qui commencait à pâtir de sa position assise, la militaire eut un moment de flottement lorsque la femme brune se pencha vers elle. Elle resta un instant interdite, essayant de se concentrer sur ce que lui disait Sarah et non pas sur les yeux émeraude de cette dernière.  
    Elle eut un petit rire quand l'archonte se retourna pour lui dire "les infiltrer". Sarah savait ménager ses effets, l'Amiral devait bien le reconnaitre. Elle se fit craquer la nuque. Rester assise trop longtemps ne lui sciait pas trop, seulement elle se voyait mal se lever à son tour alors que Sarah était en train de faire son petit speech.  Et puis, elle commençait à lui donner faim avec ses pommes là.

    - Partons du principe que je vous suis. L'infiltration je veux dire. C'est une idée tout aussi dangereuse que de faire sortir mon Guerroyeur ou les frégates. Un seul faux pas et tout part à l'eau, sans mauvais jeu de mot -sauf que s'en était un- Imaginez notre couverture tombe, ils changent bien vite de planque et on est reparti pour une, voire plusieurs années d'enquêtes. Il faut être sûr qu'ils ne suspectent rien et, que votre cargaison en vaut le coup si vous souhaitez utiliser un appât. Surtout que vous êtes connue dans le milieu, je suppose ? Qui sait maintenant que vous avez fait appel à moi ? Peut-on être sûr qu'il n'y est pas un rat qui soit allé leur conter l'histoire de notre petite alliance ? Tout ceci est à prendre en compte, sinon nous pouvons dire adieu et à l'infiltration, et à l'intervention éclair si la fameuse cachette est débusquée.

    L'Amiral se décida enfin à se lever, n'en pouvant plus de rester assise. Elle roula un peu ses épaules, et commença à faire quelques pas entre le bureau de l'archonte et sa chaise, un air fermé imprimé sur le visage.

    - Il y a plusieurs façons d'aborder la chose. Vous pouvez utiliser une cargaison en guise de piège, d'appât comme vous le disiez. La cargaison se fait attaquer, nous en profitons effectivement pour les aborder et voir ce qu'il en retourne sur leur planque et leur manière de procéder. Seulement, au vue de la discrétion requise, il serait plus efficace que vous soyez sur leur navire tandis que moi, en-dessous. Le soucis, c'est que je ne pourrais pas vous suivre plus d'une vingtaine de minutes, ce qui peut être extrêmement embêtant si vous vous retrouvez seule à bord sans renforts. Après, avec la faculté qu'ils ont de disparaitre aussi rapidement dans la brume, leur planque ne doit pas se trouver bien loin de leur point d'attaque, mais on est jamais trop prudent. Et surtout, si nous partons pour ce schéma là, est-ce que mes hommes doivent intervenir à un signal de votre part ou du mien,  une fois la planque trouvée comme vous le proposiez, ou alors devons-nous d'abord trouver la planque, faire du repérage et ensuite revenir avec la cavalerie. Les deux sont faisables et comportent leur même degré de risques.

    Kemenes marqua une pose et s'appuya contre le bureau de Jefferson. L'Amiral proposait toujours différents plans, c'était obligatoire dans son corps de métier. Elle se doutait parfaitement que Sarah n'accepterait sans doute pas de laisser les malfrats s'en sortir sans égratignures une fois leur terrier trouvé, cependant elle se devait d'exposer plusieurs solutions possibles, pour s'assurer au mieux un résultat, si il n'était pas parfait, au moins qui s'avérerait satisfaisant. Avant que la jeune femme brune ne puisse lui répondre, Biezdań haussa les épaules, et pencha la tête sur le côté. Elle eut à son tour un sourire mauvais, mais ne dévoila sa dentition aiguisée.

    - Même si je me doute que vous n'aurez peut-être ni l'envie ni la patience pour une opération repérage façon patte de velours, une fois arrivée dans leur petite cachette de voleurs, je me trompe ? Dit-elle avec un air narquois. - Je m'assurerai de guider mon équipage, pas d'inquiétude. Les soldats que je vous ai présenté oralement plus tôt sauront parfaitement se débrouiller pour nous retrouver, même avec peu d'indications. Je m'en porte garant.

    Elle jeta un œil à la pomme qui avait fait plusieurs voyages via les portails de l'archonte.

    - Toujours est-il qu'avec vos facultés et les miennes, si nous prenons bien soin de tout préparer à l'avance, et je me permets d'insister, de s'assurer qu'il n'y a pas de taupe parmi vos gens, nous devrions pouvoir  trouver leur crèche pour le moins facilement.
    Sarah JeffersonAventurière
    Sarah Jefferson
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    Re: Le fracas du ressac
    Sam 20 Aoû 2022 - 22:58 #
    Un sourire amusé se dessina sur le visage de Sarah. Oh que oui, elle avait envie de leur botter les fesses en beauté et de faire sauter leur foutue planque à coup de canon magique. Elle voulait leur faire comprendre qu’on ne s’en prenait pas à ses marchandises sans en payer le prix. Toutefois l’amiral avait raison, c’était extrêmement dangereux. Sarah avait beau avoir la réputation d’être téméraire, elle n’en était pas moins raisonnable … parfois.

    « Hum je me demande ce qui a pu vous laisser penser que je comptais les attaquer toute seule, dit-elle avec un sourire malicieux. Ma réputation d’aventurière peut-être ? Non, loin de moi l’idée de m’attaquer à ce groupe par moi-même, même avec vous à mes côtés. J’ai déjà dû affronter des cinglés en sous-nombre lors d’une de mes quêtes et je peux vous dire qu’avoir un culte d’assassins au train n’est pas bon pour mon espérance de vie. »

    Elle s’assit sur le bord de son bureau. Kemenes venait de soulever une nouvelle interrogation. Elles ne pouvaient faire confiance à personne et le risque d’une fuite était à prendre en compte. Sarah réfléchit longuement en regardant sa corbeille de pommes avec insistance. Il y avait un moyen. Sa compagnie était pleine de ressources, toutes plus ou moins légales. Elle avait donc de la marge de manœuvre, mais devrait marcher sur des œufs avec l’amiral. Un jeu qu’elle voulait bien tenter.

    « Nous n’avons pas le temps de trouver les taupes dans nos deux camps. Le meilleur moyen d’éviter cela serait de faire tout cela dans le plus grand secret. Pour cela il nous faudrait mentir à nos alliés. Si ma compagnie est infiltrée, je pense être capable de nous faire monter à bord dans le plus grand secret. Cela reviendrait cependant à nous faire monter sans nous déclarer aux douanes, mais pour les besoins de cette opération je crains que cette petite entorse à la légalité soit nécessaire, d’autant que nous quitterons le navire en cours de route si tout se passe bien. »

    En réalité sa compagnie faisait déjà ça depuis bien longtemps. Cela déplaisait à Sarah, mais elle ne pouvait rien y faire. L’aide de Warren serait nécessaire pour mener tout cela à bien, mais au moins elle serait sûre qu’aucune taupe ne se serait glissée dans la machine si elle passait par la voie la moins légale de son entreprise, car c’était la plus secrète.

    « Personne ne saura que nous sommes montées à bord, ainsi nos ennemis ne seront pas alertés. Là où tout va se jouer, c’est plutôt de votre côté, à la Navale. Ce sera quasiment impossible pour vous de faire sortir un bâtiment sans en expliquer les raisons ou en mentant sur l’objectif. Coupez-moi si je me trompe. »

    Sarah croisa les bras. Peut-être que la proposition de Kemenes faisait plus sens.

    « Cela nous ramène à ce que vous disiez tout à l’heure. Nous devrions nous contenter d’une mission de reconnaissance toutes les deux. On s’infiltre, on observe et on part à l’aide d’un de mes portails. Si personne ne nous voit, nous pourrons les attaquer à n’importe quel moment ! Mais cela voudra aussi dire que personne ne viendra nous chercher si on se fait prendre. Un choix bien difficile ? Prenons-nous le risque de les voir filer en faisant trop confiance ? Ou alors devons-nous être discrètes au point de nous couper de toute aide en cas de pépins ? Je ne sais trop que choisir. Je pense que la discrétion la plus stricte est notre meilleure arme et celle qui nous permettra de faire le plus gros coup de filet de ces dix dernières années. Mais je dois bien, avouer, amiral, que tout cela dépend de la confiance que vous avez envers les personnes qui vous entourent. Peut-être y en a-t-il assez de confiance pour que nous n’ayons pas à leur mentir ? Qu’en pensez-vous ? »

    Sarah la laissa réfléchir à ses mots. Elle ne pensait pas que la garde était corrompue, mais on n’était jamais trop prudent. Plus la chose se saurait plus il y avait de chance que cela tombe dans la mauvaise oreille.

    « Ne vous inquiétez pas pour notre rencontre de ce soir. J’ai déjà prévu une histoire pour la justifier. Demain vous enverrez des hommes enquêter sur un de mes entrepôts et découvrirez, comme par hasard, quelques marchandises non déclarées qui nous vaudra une tape sur les doigts et une amende que je suis prête à payer. Une petite histoire qui fera comprendre que votre visite de ce soir n’était en rien amicale et qui permettra de faire retomber le doute quant à une alliance entre nous. Nous communiquerons par messager pour la suite, quoique vous décidiez. »
    Kemenes BiezdańLa Garde
    Kemenes Biezdań
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    Re: Le fracas du ressac
    Mer 21 Sep 2022 - 10:31 #
    Tout en s'étirant souplement, la militaire ne put réprimer un petit rire en entendant l'archonte.

    - Loin de moi l'idée de me moquer de vous, Miss Jefferson, mais vous me semblez effectivement le genre de personne capable d'attaquer seule, par la seule force de vos propres moyens, votre petite anecdote sur ce culte le prouve. Histoire que vous me compterez à l'occasion d'ailleurs, si le cœur vous en dit car vous avez attisé ma curiosité. Toujours est-il que ce n'est pas forcément votre statut d'aventurière qui m'a fait levé ces quelques interrogations mais plutôt...Disons...Le sourire de Kemenes s'étira.
    -Votre tempérament ?

    Elle s'appuya légèrement sur le bureau, laissant Sarah réfléchir un instant. L'amiral quant à elle essayait déjà de faire un plan mental de comment elles allaient pouvoir mettre à bien leurs manœuvres physiquement, car tout ceci n'avait été que prononcé oralement. Elle allait devoir se faire un schéma chez elle au calme pour mettre à plat tout ça et mettre le tout au clair. En résumant ce qu'elles allaient réellement faire, enlevant les plans probables ou autre plan aléatoire 1, plan aléatoire 2... Des fois Biezdań  pouvait manquer de panache, elle le savait et Jefferson allait peut-être pallier à ça. Elle observait l'archonte, qui semblait fascinée par sa corbeille remplie de trognons de pommes. L'amiral la regarda d'un œil incertain. Qu'allait-elle bien pouvoir lui proposer ? Cela ne présageait rien de bon.
    Quand Sarah lui expliqua enfin ce qu'elle avait en tête, la militaire l'écouta attentivement. Mh. Ce n'était pas totalement idiot. Bien sûr, Kemenes n'appréciait pas vraiment devoir faire cet écart en tant qu'amiral, mais depuis ces dernières semaines, elle avait écouté aux portes, habillée en mignon d'aristocrate, relaxé une herboriste plus que suspecte et d'autres petits écarts tous autorisés et approuvés par la tête de la Navale. Donc un de plus, un plus moins, pour faire avancer une enquête, était-ce réellement un écart ? Elle n'avait pas très envie d'y penser maintenant.

    - Permettez-moi de vous couper alors. Si le Major Loritza est mise dans le secret, je ne pense pas qu'elle sera contre cette opération, tant qu'elle se montre couronnée de succès. Bien sûr, c'est moi qui endosserait l'entière responsabilité puis-ce qu'il n'y aura rien à y perdre pour vous et tout à gagner. La femme soupira. - Il est préférable de ne pas me déclarer aux douanes car même avec un déguisement, je travaille trop avec eux pour qu'un d'entre eux ne me grille pas dans l'instant T. Surtout en ce moment avec nos allers-retours constants entre la ville Aquatique et le Vieux Port. Par contre, il est vrai que sortir les frégates ou le Guerroyeur, à part brandir l'excuse de l'exercice militaire, serait improbable. Surtout que nos exercices sont toujours annoncés à l'avance, pour ne pas effrayer la population. Si nous annonçons la sortie des bâtiments alors, les scélérats ne viendront jamais et si nous les sortons sans les annoncer, ils se carapateront bien vite. C'est un sac de nœud .

    La marin croisa les bras en même temps que l'aventurière. Elles revenaient donc sur la proposition de la mission de reconnaissance. Ce n'était pas forcément l'idée qui enchantait le plus Biezdań, car beaucoup plus risquée, cependant c'était celle qui semblait être la plus viable à l'heure actuelle.

    - Ce que je peux proposer c'est mettre à disposition trois de mes hommes, sur une frégate. Aucun mot ne sera communiqué, et la frégate sera sortie de nuit et cachée dans une des grottes non loin du Vieux Port. Même vous ne saurez pas où elle se trouve. Ils auront pour instruction de nous suivre à vue, mais de ne jamais s'approcher à plus d'une lieue de notre embarquement. A aucun moment ils n'auront le droit d'intervenir, sauf si nous décidons que leur présence est nécessaire. En dehors de ça, ça sera tout bonnement comme si ils n'existaient pas. Ils sont plus qu'entraînés pour ce genre de situation. L'amiral marqua une pause. Le nombre de fois où ils avaient dû la repêcher en mer une fois sa transformation terminée, sans devoir se faire repérer depuis les côtes ne se comptaient même plus. - Ce sont les trois jeunes gens dont je vous ait parlé plus tôt et qui constituent le noyaux dur de mon équipage. Nous n'aurons donc pas besoin de leur mentir à eux, mais croyez-bien que les restes de mes hommes seront autant dans le flou que les vôtres.

    Elle se massa les tempes, la discussion commençait à peser sur ses méninges. Elle lâcha un autre petit rire quand Sarah lui exposa son idée de venir contrôler son entrepôt et lui asséner une petite amende pour jeter de la poudre aux yeux aux regards indiscrets qui pourraient s'intéresser de trop près à sa présence dans les quartiers de l'archonte.

    - Ma foi, topez-là Miss Jefferson, que me tarde de me faire courser par une vingtaines contrebandiers en colère. Répondit-elle en joignant le geste à la parole, scellant ainsi l'entente entre les deux jeunes femmes. - Pour faciliter notre discrétion, je vous conseille de m'écrire non pas à moi directement mais au maître canonnier  Jánosz Kovacs. Ses correspondances sont bien moins surveillées que les miennes en ce moment.  Kemenes avait prononcé ses dernières paroles sur un ton amer, en serrant légèrement le poing. Elle savait qu'elle était surveillée, et se doutait que cela devait être en rapport avec son altercation avec ses criminels masqués aux colliers d'os. Cependant, elle ne pouvait pas être partout. - Je vous dis donc à bientôt.

    Elle se leva et fit un salut militaire rapide, pour sortir enfin. Elle pouvait sentir le regard perçant de l'archonte sur son dos, et ne put s'empêcher de se masser la nuque comme pour exorciser cette sensation. Oui, à très bientôt même.
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    Re: Le fracas du ressac
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