Pas Pariza. Ni sa curiosité. Enfin, si, elles courent toutes les deux aussi, mais ce n’est pas cela qui court ici à la toute base. Non, ce qui court actuellement c’est la criminalité. La rumeur surtout. La criminalité est liée simplement à cette rumeur. Tout est toujours lié à une rumeur de toute manière.
Celle qui fait que Pariza court en pleine montagne pour rejoindre un village un peu éloigné là-bas, proche du poste-frontière, c’est celle d’un fantôme. Ou de brume enchantée. Un revenant d’après d’autres. Il n’y a rien de clair, comme le brouillard qui s’est levé plus tôt dans sa progression alors qu’elle pensait avoir entendu les bruits de pas lourd de pas et des bavardages.
Quoi qu’il en soit on lui a promis là où elle va répondre à ses questions. Des réponses à des questions qu’on se pose. Qui est cette personne qui se prend visiblement pour un justicier de sa propre initiative sans l’aval de la garde ou la guilde. Cet électron libre qui est comme ce brouillard qui se lève, flou.
Est-ce que c’est vraiment de la justice ou est-ce que c’est qu’une pluie de hasard ?
Elle doit savoir. Elle cherche par elle-même et son premier réflexe quand elle entre dans la taverne de ce petit village c’est d’aller au sanitaire pour chercher toutes les glaces et se refléter dedans pour les prochains moments dans les environs. Une précaution comme une autre.
— Je te dis qu’elle a attrapé Raydis ! On est mort !
— Tu racontes n’importe quoi, il a juste fui parce qu’il a peur.
— Sa femme va bientôt accoucher.
— Parce que tu crois que cela l’a empêché d’aller voir ailleurs ou de faire ses affaires jusqu’à présent ?
— Non, mais…
— Ne parle pas de cela ici et pisse simplement.
Les discussions dans les sanitaires des hommes alors qu’elle passe à côté sont toujours une affaire étrange. Est-ce que ce Raydis était une piste à chercher pour trouver quelque chose ? Elle ne sait pas, mais elle va chercher une femme enceinte jusqu’aux yeux dans le coin pour tenter d’avoir des réponses en tout cas. Demander directement à ses hommes qui sont visiblement impliqués avec lui n’est pas une bonne idée.
Une sensation de frisson est tout de même là et l’aubergiste grogne contre les morts qui devraient le rester visiblement.
Pour le moment c’est un début de rien qui promet beaucoup.
Aucun point vital n'est touché, est-il chanceux? Il l'ignore alors que son regard se dépose sur cette lance qui vient de transpercer sa cuisse gauche. Il tend la main, hésite à la toucher, à l'enlever en sachant que cela pourrait être dangereux de laisser une blessure ouverte mais, avant qu'il ne puisse se décider, apparaît une vision d'horreur : une main de femme, aussi bleu que l'océan, aussi froide que la glace, vient se déposer sur le manche de cette arme rustique et une voix, caverneuse et grave se fait entendre. "Ne touche pas ce qui ne t'appartient pas!" Ordonne-t-elle en arrachant d'un mouvement rapide sa lame de cette cuisse. Nouveau cri de douleur de l'homme qui voit la mort approcher, quelques larmes perlent sur son visage alors qu'il se tourne, regardant sa bourrelle en face.
- Lacey Crowley...
"Bien je vois que les présentations ne sont pas nécessaires... Nous allons discuter toi et moi."
- Pitié j'ai une femme! Je vais avoir un enfant et...
"Allons allons Raydis! Pas de cela avec moi! Je te connais, je t'observe, je sais ce que tu fais! Tu as une femme mais cela ne te rend pas fidèle et en plus, tu agis avec cupidité : les cristaux faciles ce n'est pas sans risque tu sais..."
- Que... Qu'est-ce que vous voulez?
"Vois-tu, j'ai quelque peu changé suite à une rencontre et puis, je ne suis pas un monstre... Je te laisse une chance de rejoindre ta femme et de devenir un homme fidèle : si tu te montre encore infidèle je reviendrai cependant, et tu ne pourras pas partir si tu ne me dis pas ce que je veux savoir... Donnes moi toutes les informations que tu as sur ton patron : Monsieur Vaxt! C'est lui qui m'intéresse!" Affirme-t-elle en posant sa lance sur la gorge de l'homme. "Parles et tu vivras sinon... Jamais personne ne trouvera ton cadavre ici!"
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