« Madame Haragin, avez-vous besoin d’autre chose? » me demanda la petite golem d’un mètre à l’apparence de lapine. Elle était arrivée chez nous peu de temps après le solstice et semblait avoir été envoyée par quelqu’un, mais elle ne pouvait pas nous en dire plus. Dans tous les cas, même si j’avais tenté de la chasser dans un premier temps, elle refusait catégoriquement de quitter la demeure maintenant qu’elle y était entrée et en aucun moment elle n’avait fait preuve de malveillance envers nous. Elle nous avait rapidement montré à quel point elle était un atout pour notre famille et surtout pour notre style de vie. Elle faisait à manger, le ménage et toutes sortes de tâches ménagères. Elle s’occupait même de nos familiers en notre absence. J’ai simplement l’impression que quelqu’un a partiellement exaucé mes prières, mais je ne m’avancerai pas sur ce sujet.
« Non merci, Bianca et pour la je ne sais combientième fois, appelle moi Saryna. » lui fis-je savoir alors que je repoussai mon assiette vite devant moi. Cela me faisait bizarre d’avoir quelqu’un qui prenait soin de nous, mais je ne pouvais pas nier que cela faisait du bien. Cela nous permettait de passer du temps en famille. « Ma….ma ma ma ma ma !» répéta sans cesse le petit à mes côtés dans sa chaise haute en tapant de sa cuillère le plateau devant lui.
« Très bien, madame. Vous voulez que je m’occupe de Cid pendant que vous vous préparez?
- Non, pas besoin, je vais le prendre avec moi et le changer aussi, dis-je en soupirant alors qu’elle m’appelait encore par ce genre de surnom.
- D’accord, je vais faire la vaisselle alors. »
La golem attendit que nous quittions la table pour entreprendre ses nouvelles tâches. Pour ma part j'emmène Cid avec moi jusqu’à sa chambre pour lui faire un brin de toilette et lui mettre des vêtements plus confortables et fait pareil pour moi par la suite. Lorsque nous retournons au rez-de-chaussé, nous sommes accueillis par le petit familier de Cid, Erasus. Il s’agissait d’un petit nérouj qui l’accompagnait partout où qu’il aille. Il est né il y a peu de temps et il s’agissait d’un cadeau pour notre fils. Nous pensions qu’il aurait peut-être besoin d’un ami comme nous avions chacun nos familiers.
« Da…dadada! » dit le petit en pointant le petit cervidé qu’il venait de voir apparaître dans son champ de vision. « Oui, il vient avec nous. » lui répondis-je en lui embrassant tendrement la joue. L’habillant chaudement pour résister à la saison froide, nous avions prévu qu’après manger, nous allions rendre visite à l’homme de la maison à la taverne. Nous lui faisons parfois la surprise et je sais qu’il apprécie avoir son fils avec lui. Il est toujours fier de montrer son petit boutchou à ses clients et en plus, le p’tit s’exprimait de plus en plus offrant son plus beau sourire de tombeur et charmant tous les cœurs de ceux qui le regardait.
***
Poussant la porte de la taverne, nous sommes accueillis par le shallum de Devon qui vient aussitôt nous tourner autour. Cid leva les bras pour essayer de l’attraper, mais trop agile pour lui, il lui glissa entre les doigts. « Bonsoir, toi…» dis-je en cherchant du regard le tavernier qui était accoudé au comptoir et me fixait avec un grand sourire. Je laissai entrer le petit Nérouj et m’approchai alors pour venir déposer nos sacs en sécurité, mais avant cela, je me fis presque arracher le petit des bras accompagné d’un baiser qui arracha quelques acclamations dans la salle. À force de travailler ici j’avais fini par m’habituer à tout cela même s’il leur fallait encore éviter tout contact direct avec moi. Chaque chose en son temps, comme me disait si bien mon père.
« Je vais m’installer à la table habituelle, alors ramène-moi le petit dès que tu auras fini de faire ton tour ou que tu as besoin de ton bras pour travailler. » dis-je en me dirigeant vers la table la plus près du comptoir avec le petit nérouj qui sautille presque derrière moi. Nous avions fait installer un endroit pour que nos familiers puissent se reposer et où nous pouvions aussi mettre Cid au sol. J’avais amené quelques jouets du petit et attendait patiemment que son père me le ramène observant, en attendant, les clients qui étaient déjà présents.
— Est-ce que tu as vraiment besoin d’y aller ?
— Pour ma propre conscience, oui.
— Il est peut-être mort.
— Tu sais très bien que non.
— Je parlais de son bras, depuis le temps il est peut-être mort.
— S’il était vraiment mort, il y aurait eu une amputation depuis le temps et je le verrais sur place.
Tea, ton âme artificielle sembla approuver les dires. C’est plus des questions venant d’une personne qui ne sait rien de la médecine et tu t’en rends complètement compte. L’âme est muette après cela de toute manière et glisse simplement autour de ta taille comme une ceinture. Sur tes talons tes deux familiers, Freesia ta laïum et Camélia ta griffroid, avancent en petit trot joueur. Sautant l’une sur l’autre de temps en temps, la morsure du froid de la peau de Camélia touchant parfois tes chevilles ou étant transmis par le partage de sens de Freesia.
Il faudra que tu réfléchisses à une solution pour toucher tes familiers ou même juste pouvoir allier ton pouvoir, le jardinage et le confort pour tes mains. Tu y penseras plus tard. Avec un tailleur certainement, là ce n’est pas la question du jour. Là, ce qui importe vraiment est de rencontrer à nouveau Devon pour parler de son bras. Après tout, s’il n’a pas été amputé c’est que le membre est sain et qu’il y a peut-être un espoir de le faire fonctionner à nouveau. C’est ainsi que tu le vois en tout cas. Même si l’homme ne t’a pas contacté, la vie fait parfois des détours qui ne permettent pas forcément de foncer droit devant. Puis, comme tu l’as dit à Tea, ta conscience en a besoin.
C’est ce à quoi tu penses en ouvrant la porte de l’établissement et tes yeux tombent en premier lieu sur une autre connaissance. Elle aussi tu ne l’avais pas recontacté depuis le temps, alors qu’elle avait des connaissances en chasse qui aurait pu être utile. Une fierté un peu trop mal placée de comment ça c’était terminé avec Nora la dernière fois que tu avais vu l’homme avait conduit à ce résultat. Une idiotie pour une espionne qui devrait garder ses contacts bien précieusement encore plus quand il semble que le contact en question se trouve à l’endroit où tu te rends.
— Oh ! Par les Astres, je ne m’attendais pas à te voir ici Saryna. Cela me fait plaisir de te voir en bonne santé.
C’est tout bête, mais c’est vrai. Revoir une femme forte en bonne santé fait plaisir. Même si tu sembles un peu perturbé par le fait qu’elle semble ne pas être là comme cliente. Une part de toi se demande si c’est les Astres qui ne t’envoient pas un signe sur le fait que tu devrais vraiment penser à prendre des nouvelles plus souvent des gens autour de toi. Instinctivement tes yeux cherchent Devon du regard, mais finissent toujours par revenir sur Saryna au final. Quelque part, c’est con, mais tu voudrais qu’elle se souvienne de toi. Tu es stupide pour une espionne de vouloir marquer les esprits. Tu es une gosse encore pour certains détails comme celui-là.
Installée confortablement à ma table, j’observe silencieusement les clients ainsi que Devon du coin de l'œil. Je ne suis pas spécialement intéressé par les sujets de conversation, mais il faut dire que même si je n’y fait pas attention, il est plutôt difficile de ne pas les entendre. La taverne n’est pas reconnue pour son plus grand silence et les éclats de voix ainsi que les rires gras n’ont pas de difficulté à parvenir jusqu’à mes oreilles. Paul vient de faire l’acquisition d’un nouveau chariot qui lui permettra de se déplacer plus facilement. Jeannine ainsi que toutes ses amies semblent essayer d’attirer les regards des messieurs en ayant enfilé leur plus belles robes. Je sais que Katherine avait tenté de faire de l'œil à de nombreuses reprises à Devon, mais celui-ci l’a ignoré à chaque fois. De toute façon, je ne me suis pas empêchée de lui dire ce que je pensais. D’ailleurs, nos regards se croisent un bref instant… Je lui souris tout simplement de mes dents pointues alors qu’elle se crispent dans un petit sursaut en changeant aussitôt son regard de direction. Je souffle du nez, la trouvant tout simplement ridicule et continue de balayer du regard la salle.
C’est d’ailleurs à ce moment que mon regard s’arrête finalement sur une jeune femme qui n’est pas bien loin de moi. Elle m’observe un moment avant de s’exclamer en m’interpellant. Je ne vais pas vous mentir, il me faut quelque temps pour réaliser que c’est à moi qu’elle parle. Ce n’est pas une cliente régulière et ce n’est pas un visage qui m’a été donné de voir souvent. Pourtant, mon esprit s’efforce de me dire que ce n’est pas la première fois que je la vois. Cela date aussi, puisque mon rôle de maman m’a bien occupé sans oublier la grossesse derrière. Je ne pense pas que cela ait été aussi une rencontre négative, puisqu’elle m’aurait certainement évité et ce n’est pas quelqu’un pour qui j’ai déjà travaillé. En tout cas, mon hésitation doit se lire sur mon visage pendant un moment et je me sens un peu mal à l’aise de ne pas pouvoir mettre un nom sur son visage. Je n’ai pas une très bonne mémoire des noms et je ne suis pas quelqu’un qui cherche à me souvenir de tous les gens que j’ai croisés, mais si je me souviens bien, j’ai travaillé avec elle et un autre homme…
Je me gratte doucement le menton, lui offrant à la fois un sourire désolé et me lève de mon siège pour me placer devant elle tout en lui tendant une main griffue.
« Ton visage me parle, mais ton prénom semble m’échapper… Tu veux bien me le rappeler? Je sais que nous avons travaillé ensemble, mais je ne suis pas très douée pour retenir les noms. »
Le petit nérouj s’était approché curieux à la vue des deux familiers de la jeune femme. Il n’avait jamais vu de griffroid, mais le laĩum n’était pas le premier qu’elle croisait. Après tout, Misumena en était un aussi bien qu’il était resté à la maison pour ce soir. S’occuper d’un enfant était déjà bien demandant, alors des familiers plus un petit garçon qui allait bientôt avoir un an c’était pire.
« Je t’offre quelque chose à boire? Je peux demander au patron de te préparer un petit cocktail, sinon des breuvages plus classiques? Je suis pas de service, mais je suis sûre qu’il ne dira rien si je passe derrière pour préparer thé, café ou bien même un simple jus de fruit. En plus, il ne le remarquera pas puisqu’il est déjà bien occupé à se pavaner avec son petit gars.»
Bon, oui, notre petit gars, mais voilà. Pour le moment c’était le petit fils à son papa et je ne veux pas lui retirer cela.
« Enfin, à moins que tu avais l’intention de rejoindre quelqu’un. Dans ce cas, je ne vais pas te retenir. »
— Je suis Xylia Mavrocordato, la petite garde qui avait aidé pour l’invasion de kiripik pour mademoiselle Weiss.
Remettre le contexte de votre travail te semble important pour ne pas se retrouver à ce moment gênant où tu donnes ton prénom et la personne te regarde avec un sourire gêné en attendant très visiblement un autre indice pour arriver à vraiment te remettre. C’est gênant pour tout le monde cette situation autant la sauter directement. Cela retire des blancs étranges dans la conversation.
— Je ne dirais pas non à une boisson offerte. Un thé sera plus qu’appréciable. C’est surprenant de te retrouver ici et de savoir que visiblement tu travailles ici en prime. Je t’avoue qu’avec notre travail ensemble je te voyais plus continuer à travailler en pleine nature, mais bon, ce n’est pas comme si je te connaissais vraiment pour savoir quelque chose de tes choix de vie.
C’est con, mais tu avais créer une image mentale de Saryna qui n’avait rien a voir avec une serveuse qui s’occupe d’un enfant à la capitale, même si pour le moment tu ne sais pas pour le gamin, ce n’est pas la question. Comme quoi il ne faut pas se fier à ce qu’on pense comprendre des gens en les regardant simplement lors d’une première rencontre. Tu souris en regardant Devon regarder fièrement ce qui semble être son fils et Saryna qui s’en occupe. Les deux se connaissent bien visiblement. Bien jouer championne de comprendre cela en les regardant parce que c’est une famille face à toi, mais bon, tu comprendras plus tard.
— Je voulais discuter avec le patron à la base, mais j'attendrai plus tard. Il est occupé et je suis venu sans prévenir en plus. Je pensais qu’il me contacterait de lui-même, mais bon, s’il a eu un enfant dans cette période je peux comprendre l’absence de prise de contact. Quand c’est petit, cela prend beaucoup d’énergie, c’est l’avis unanime de mes frères et sœurs là-dessus et après ils se demandent pourquoi je ne suis pas pressé de fonder ma propre famille.
Pendant la conversation Camelia et Freesia s'approchent du nérouj avec une curiosité des plus visible et semble plus décidé que jamais à toucher le bon de son museau avec la leur pour voir ce que cela fait. Des bêtes bien curieuses.
— Tu travailles ici depuis longtemps ?
Autant discuter avec Saryna pour le moment, elle avait le temps de voir pour le bras de Devon. On était plus à quelques heures ou jours près à ce stade-là.
Xylia Mavrocordato? Maintenant qu'elle me dit son nom, cela me revient de suite en tête. Je me souviens avoir eu du mal avec la prononciation de ce dernier et m'être contenté de l'appeler par son prénom. Elle avait aussi démontré un certain intérêt envers Nephalie puisqu'il m'avait accompagné sur les lieux.
« Je me souviens, oui. C'est vrai. Il y avait aussi ce mec un peu trop pressé si je ne dis pas de bêtise…»
J'aimais bien finir mes boulots rapidement, mais il y avait une différence entre travailler rapidement et être pressé au point de peut-être bâcler ce dernier. Il vallait mieux faire les choses comme il le faut, car si je devais revenir les mains vides par moment et dire adieu à une récompense parce que je me sentais incapable d'aller jusqu'au bout, je préfèrais marcher sur mon égo et accepter la défaite.
Enfin, la demoiselle avait accepté que je lui offre une boisson et je m'étais aussitôt levé de mon siège en jetant un dernier regard au nérouj de mon fils pour qu'il ne fasse pas de bêtises. Il était encore bien jeune, assez intrépide dû à la curiosité, mais pas assez pour qu'il se mette dans de mauvaises situations. Maintenant derrière le comptoir, j'écoute attentivement les paroles de cette dernière. Il est vrai que cela relevait de l'extraordinaire de me voir ici et moi-même me surprenait par moment de ne pas prendre la fuite avec mes biens pour retourner dans la forêt. Un regard sur le dos imposant du tavernier m'arracha un léger sourire alors que j'attrapais la théière d'un mouvement habitué. Je pris l'une des nombreuses bouteilles d'eau de Devon pour venir la remplir avant de la poser au-dessus d'un petit feu.
« Tu n'as pas totalement tort. Je travaille surtout à l'extérieur de la Capitale, mais j'aide surtout Devon lorsque je n'ai pas de contrat. »
M'appuyant sur le comptoir tout en pointant le grand gaillard du menton, je poursuivis rapidement.
« Je lui prête mes deux bras, si tu vois ce que je veux dire. »
Pendant qu'elle m'expliquait la raison de sa visite, je commençai à préparer sa tasse de thé en choisissant une fragrance florale et assez douce. Je sais que je ne lui avais pas demandé, mais en la regardant, c'est ce qu'il me venait en tête. Mixant les herbes ensemble ainsi que les boutons de fleur, je vins infuser le tout avec l'eau chaude. Ainsi la demoiselle connaissait déjà Devon et attendait des nouvelles de ce dernier.
« En effet, ça n'a rien de facile. Ça demande du temps et de l'énergie comme un familier, mais en plus compliqué. »
Chaque enfant avait son propre tempérament et certains bébés étaient plus faciles que d'autres. Devon et moi étions chanceux, car Cid était une véritable crème. Gentil, tranquille et toujours souriant, il ne se montrait pas difficile et pleurait peu. Le thé maintenant prêt, je le dépose devant cette dernière à l'endroit où elle avait décidé de s'installer et je viens prendre place non loin d'elle.
« Je travaille avec Devon depuis presque deux ans. Enfin, je crois. Cid va bientôt avoir douze lunes et plus les neuf mois que je l'ai porté… Donc ça fait 20 lunes pour exact. Quand nous avons appris que j'étais enceinte, il a refusé que je parte seule et comme je ne voulais pas qu'il soit le seul à s'occuper du revenu de notre foyer, j'ai décidé de l'aider même si ce n'était pas du tout dans mes cordes…»
Il m'a fallu du temps pour réussir à me tenir et surtout ne pas vouloir frapper le premier qui me lançait un commentaire déplacé.
Du côté des familiers, Eresus le petit Nérouj, se mit à sautiller sur ses petits sabots de droite à gauche afin d'inciter les deux autres familiers à jouer avec lui.
« Sinon, tu m'as dit vouloir parler à Devon. De quoi voulais-tu lui parler? » demandai-je par curiosité. Après tout, si une demoiselle s'intéressait à mon mari, il fallait quand même que je me renseigne, non?
— C’était exactement ça. Ça aurait dû me servir de leçon sur le fait de travailler avec lui d’ailleurs.
Parce qu’en vrai, il y avait plein de signes qui ne trompaient pas et tu n’avais pas voulu voir. Tout cela pour dire qu’après profonde réflexion sur l’incident, tu étais tout aussi coupable que le gars que cela se soit mal passé. Lui en vouloir particulièrement à lui était stupide. Tu es un peu stupide et l’assumes. Pas tout le temps, mais régulièrement tu assumes.
Le plus important là tout de suite est plus ce que raconte Saryna sur sa vie maintenant. C’est une histoire adorable. Le genre de formation de couple ou de famille qui en soit, même si tu n’es pas vraiment chaude pour un mariage de base, pourrait te tenter. Il y avait une tendresse qui se ressentait dans la voix et geste de la chasseuse qui laissait rêveur mine de rien.
Quand le Nérouj commença a sautillé ta griffroid commença tout d’abord à grogner ne sachant visiblement pas comment réagir sur le moment, mais fut rapidement stoppée par ta laium qui lui donna un petit coup de museau dans les côtes avant de reproduire les mouvements d’Eresus. Camélia était assez sceptique visiblement de l’action, mais finit par ranger ses grognements complètement avant d’imiter les deux autres familiers sans trop comprendre. Le jeu de leur côté se met doucement en place sur un chat improvisé.
— Oui, je voulais le voir pour son bras en fait. On s’est retrouvé par un fortuit hasard dans un radeau de sauvetage suite à une tempête. Comme je suis soigneur de base, je lui avais proposé à la fin de cette péripétie d’examiner son bras. Comme le bras n’est pas mort, je pense qu’avec les bonnes techniques de soin il est possible de le rendre fonctionnel. Cela demandera du temps et beaucoup d’effort, mais je voulais voir avec lui comment arranger des rendez régulier avec lui pour mettre en place cela. Sachant que rien n’est certain et que pas mal de soins sont basés sur des tests encore en cours.
Puis, il y avait des équipements que tu n’avais pas encore reçus qui demandait pas mal de temps d’ingénierie et enchantement avant d’être fonctionnel. Quelque part tu avais espoir que rendre sa motricité au bras de Devon pourrais aussi aider des gardes ayant perdu l’usage d’un membre de pouvoir le faire fonctionner à nouveau à l’avenir.
— Ce n’est pas un geste altruiste, certes, j’avais dit que je viendrais l’examiner pour voir si c’était possible, mais si cela fonctionne vraiment ça pourrait aider d'autres patients. Je ne dis pas cela pour mettre une pression, mais plus pour poser les cartes sur table. Je trouve que c’est mieux quand on connaît les intentions claires d’une personne qui propose un service.
Tu devrais certainement en parler avec Devon à la base, mais Saryna semble être un pilier de sa vie et ne pas être transparente avec elle ne pourra qu’être négative dans cette histoire.
— Il a été une personne géniale sur ce moment étrange qu’on a vécu, quelque part, j’ai envie de rendre ce qu’il a donné sur le moment en étant assez calme pour me garder moi-même calme. Dans une situation inattendue, le stress est contagieux et mortel en prime.
Puis, ta conscience a besoin de sentir que tu as aidé des gens.
J'imagine que la demoiselle avait retravaillé avec notre homme sinon pourquoi aurait-elle mentionné cette histoire de leçon? Enfin, je ne vais pas rentrer dans les détails et demander des précisions, après tout elle n'était certainement pas là pour ça et je ne voulais pas faire ressurgir des souvenirs qu'elle tentait peut-être d'oublier. J'avais donc finalement pris place tout près d'elle gardant du coin de l'oeil un contact avec le petit nérouj qui semblait faire connaissance avec les deux familiers de la jeune femme. Pour le moment tout se passait bien et ils ne semblaient pas spécialement déranger les autres clients.
Maintenant que cela était vérifié je prends tout de même le temps de me renseigner sur ce que voulait Xylia à mon époux. Évidemment, je ne me suis pas montrée agressive ou sur la défensive. Je sais qu'elle n'a sûrement pas un mauvais fond comme cette Katherine qui tente de me voler mon mari dès que j'ai le dos tourné, mais voilà.
La réponse qui avait suivi me laissa avec une drôle de sensation à l'estomac, mais aussi à la poitrine. Chaque fois que Devon prenait un navire pour faire une livraison, cela se terminait mal. La première fois, il avait perdu son bras. Pour le second, rien de grave ne lui était arrivé, mais il semblerait que Xylia se soit retrouvée avec lui par la suite. Elle savait donc pour son bras et il avait certainement eu le temps de lui en parler. Alors la voir ici pour lui offrir de son aide et pour tenter de l'aider à retrouver l'usage de son bras me touchait beaucoup. Évidemment, je buvais la moindre de ses paroles, gagnant en moi une certaine lueur d'espoir et j'hochai la tête lui faisant ainsi comprendre que je comprenais ce qu'elle me disait. Que vouliez-vous que je dise dans un moment comme celui-là? Je n'avais tout simplement pas les mots et ça n'arrivait pas souvent ce genre de moment. Alors sans m'en rendre compte, j'avais glissé ma main sur la sienne et avait plongé mon regard flamboyant dans ses prunelles bleues et ne réussi qu'à articuler un mot.
« Merci…»
Ce simple merci en disait déjà long sur ce que je pensais. Il y avait mes craintes de devoir le laisser s'occuper de notre fils seule durant mes absences. Pas que je ne le savais pas compétent, il l'était, mais il était toujours plus difficile de le faire à un bras et un accident était si vite arrivé. Il y avait aussi cette peur qu'il s'épuise et se blesse en usant toujours qu'un seul bras, puis il ne fallait pas le nier, je pensais surtout à ce qu'il ne pourrait pas faire avec son fils lorsqu'il sera en âge de se déplacer et de jouer.
Cela n'avait duré qu'un instant, puisqu'on fini par m'interpeller quelques secondes plus tard. Réalisant que je tenais toujours sa main, j'enlevai la mienne quelque peu gênée de la situation et lui offris un léger sourire avant de chercher d'où venait la voix. C'était la table juste à côté qui me montrait leur chopine vide. Normalement je n'étais pas de service, mais ces messieurs désiraient avoir un refile et malheureusement avec le gamin dans ses bras, Devon n'était plus autant au aguet. J'hochai donc la tête en leur direction, puis m'excusa brièvement à Xylia.
(1) Je me levai aussitôt et me déplaçai aussi silencieusement que je le ferais en forêt. Après tout, je ne dois pas perdre cette habitude, car je compte bien y remettre les pieds. Arrivant derrière Devon, en grande discussion avec un client qui se trouvait devant lui, je me glissai soudainement sur le côté apparaissent tel un fantôme de nul part. Évidemment, cela fit sursauter le compagnon de discussion de mon aimé.
« Devon, tu as des clients qui demandent à boire. dis-je en même temps.
- Oh bordel, Saryna! Tu m'as fait peur! me fit savoir le pauvre bougre qui se tenait la poitrine.
- Désolé, dis-je simplement en tendant les bras vers Cid qui avait éclaté de rire face à la situation. Je vois qu'il y en a qui trouve ça drôle, hein? Je vais le reprendre avec moi. »
Devon aussi avec un grand sourire et évidemment, il se pencha pour me rendre le petit et je tournai aussitôt les talons pour retourner auprès de Xylia. Une fois assise avec Cid sur mes genoux, je vois bien qu'il était intéressé par les trois familiers en train de jouer, mais je tentai de détourner son attention en prenant ses petites mains dans les miennes et bougeai sa dextre pour faire un coucou à la jeune garde.
« Voici Xylia, Cid. Elle est là parce qu'elle veut aider papa.»
Mais rien à faire, le petit tentait de se jeter de mes bras pour aller voir les créatures. Il était maintenant temps de sortir ma botte secrète. Le fameux saint-chocolat que je gardais toujours cacher dans une poche de mon sac. Étant moi-même adepte de ce dernier, je sortis une petite boîte d'une main et l'ouvrit rapidement. Les effluves chocolatés vinrent se percuter à mon nez et attira aussitôt l'attention du petit.
« Ma ma ma ma! disait-il en tapant ses petites mains sur la table.
- Ne le dit pas à ton père, d'accord? C'est notre petit secret. »
(2) Je lui tendis un petit bout de chocolat puisque je savais qu'il adorait cette sucrerie, mais juste assez pour qu'il puisse y goûter. Après tout, ce n'était encore qu'un enfant en très bas âge. (3) Pour ma part, j'en prends un grand morceau et le laissai fondre dans ma bouche avec un petit sourire satisfait. Je montrai la boîte du doigt à la jeune femme qui nous faisait face, lui faisant comprendre qu'elle pouvait aussi se servir avant de reprendre le fil de notre discussion.
« Si ça ne tenait qu'à moi, je te donnerais le feu vert pour l'ausculter dès maintenant. Mais, bon, je ne crois pas qu'il soit d'accord, dis-je avec un ton amusé. Je ferai en sorte de toujours être présente pour le soutenir et l'aider afin qu'il puisse aller à ses rendez-vous la tête tranquille. Je le forcerai s'il le faut! »
- Défis d'Halloween:
Défi 1 :: Votre personnage doit effrayer un être vivant (PJ ou PNJ).
Défi 2 :: Votre personnage doit donner une sucrerie à un enfant (PJ ou PNJ).
Défi 3 :: Votre personnage doit manger une sucrerie ou un dessert.
|
|