- Êtes vous blessez, mademoiselle? Avez vous besoin de soin?
"Mademoiselle", c'était peut être la première fois qu'on appelait Vespa ainsi, étant donné qu'elle avait fréquentée majoritairement des voyous ou des piliers de bar qui lui donnait un tas de surnom plus ou moins élogieux comme "Mon canari" ou "P"tite miss". Des surnoms qui changeaient vite quand ils se rendaient compte qu'ils avaient affaire à une femme qui pouvait transformer leur visage en confiture de grumeaux grâce à son gaz explosif ou avec ses poings. Maintenant on la surnommais "La guêpe" ou encore "Lady Boom" dans certains milieu, ce qui était un brin plus respectueux.
La "demoiselle" avait tout de même un peu de mal à communiquer, malgré la volonté d'aider de l'infirmière. Elle posa sa main sur son bras et baissa les yeux, comme une gamine trop timide qui était entrain de se faire disputer.
- Non... C'est rien. Je... C'est pas pour ça... J'ai besoin d'un médicament... Pour la mémoire.
Elle ne savait même pas si cela existait mais si c'était le cas c'était l'endroit où elle avait le plus de chance d'en avoir d'après un marin qui l'avait renseigné. Vespa avait fait toute la route jusqu'à la Capitale pour ça, elle n'avait rien d'autre. Si elle était un peu plus renseignée, elle aurait peut être commencé par voir les registres du Grand Port pour chercher un navire nommé "Le Lombardie" et en savoir plus sur celui-ci. Mais ceux qui l'ont renseigné n'avaient pas pensé à ça.
- Vous avez de la chance. L'alchimiste qui nous fournis en potion est censé arrivée bientôt. Elle pourrait sans doute faire ce doit vous avez besoin.
C'était quoi un Lalchimiste? Une personne qui vend des potions visiblement, elle n'avait jamais pensée d'où venait les potions, mais était elle vraiment capable de soigner l'amnésie de Vespa? Ça valait le cout d'essayer mais il fallait espérer que ça ne coute pas trop chère. Dans le pire dans cas, la guêpe pouvait toujours rendre un service en échange du remède.
Finalement, les toits devenaient beaucoup trop grands pour être sauter, elle décida de finir les trajets au sol. Ses petites patounes continuèrent de déambuler sur les pavés. Bien que l’image pût laisser perplexe d’un chat chargé, les habitués n’haussèrent même plus le moindre sourcil, même pour eux, c’était devenu banal. L’hôpital commença à lentement apparaitre devant le regard assez menu de la féline. Elle était toujours aussi admirative devant l’ensemble de cette bâtisse. Peut être qu’un jour si elle n’était plus Alchimiste Royale, elle pourrait se consacrer à cela pleinement.
En dépassant l’entrée, le pas inaudible du félin se transforma lentement en des petits claquements de verre dans ses sacoches. Elle déambula lentement derrière les passants, faisant fi des murmures d’étonnement. Petit à petit, l’accueil se présenta à elle et elle se lécha mécaniquement les babines. Un petit tic alors que son ventre ne l’alarmait pas d’une faim. En s’approchant de l’hotesse, elle se mit à sauter de zones de plus en plus hautes pour s’hisser sur le comptoir passant devant tout le monde, coupant presque la parole à la femme.
-Livraison spéciale, Margarèthe, aujourd’hui je vous propose des petites douceurs d’antiseptiques, anti-douleur. J’ai aussi quelques cataplasmes contre les brulures et des lotions habituelles pour les patients récurrents du centre.
En rigolant, l’hôtesse déslipa les sangles du félin. Un soupir s’échappa des babines du félin. Elle fit des étirements, ouvrant presque les griffes pour se sentir plus légère. Mine de rien, cela faisait pas mal d’exercice. Son regard perçant se tourna vers la nouvelle personne et elle se mit sur son popotin et se redressa tel une statue de chat. Ce fut Margarèthe qui finit par parler.
-Ah Dame Thomme, vous tombez à piquer, je parlais justement de vous. Cette dame aurait besoin d’un médicament.
-Fort bien, merci Margarèthe, mademoiselle, je suis à votre entière disponibilité, quels soucis de mémoire avaient vous ?... Que suis-je bête, vous n’allez pas en parler en public… Faudrait que je demande un de ces quatre un bureau ici ou un local à balais pour être tranquille quand je parle… Pardon je digresse…
Nema sauta du haut de la réception et finit par se faire indiquer un endroit pour être tranquille. En chemin, dès que les portes séparant le hall furent passés, le chat jeta un coup d’œil derrière elle.
-C’est la première fois que vous venez à l’Astre de l’Aube ? Chouette endroit non ? Chat a l’air toujours aussi beau quand je m’y rend.
Il est plutôt courant de voir des chats parler à la Capitale, du moins c'est ce qu'imaginait Vespa en voyant le manque totale de réaction de surprise de l'infirmière face à ce félin causant. Du coup l'amnésique ne réagit pas plus que ça, s'il fallait pas s'en inquiété alors elle n'avait aucune raison de trouver ça surprenant. Enfin il ne fallait pas être un génie pour comprendre qu'il s'agissait d'une sorte de pouvoir de transformation, mais ce devait être un peu étonnant la première fois qu'on rencontre cette alchimiste. Elle venait livrer les potions comme l'avait dit la réceptionniste et c'est elle qui proposa à la guêpe de parler avec cette femme chat, cette chamme.
- J'ai perdue la mémoire... il y a un an. Je ne me rappelle de rien avant ça... Juste de vagues images dans ma tête.
Surtout des souvenirs flous qui semblaient venir d'un rêve lointain. Un nom aussi. Mais rien de vraiment solide sur quoi s'accrocher pour faire des recherches, mise à part Lombardie mais encore faut il avoir la présence d'esprit de demander à la bonne personne pour ça.
La chatte amena la demoiselle en privé pour parler de son problème mais elle n'avait aucune pudeur de parler de ça en publique. Au contraire, si quelqu'un entendait la conversation et pouvait trouver une solution ou la reconnaitre ce serait pas trop mal. Mais c'est peut être Madame Tome qui avait besoin d'intimité pour exercer son métier. Au court du trajet elle lui demanda si c'était la première fois qu'elle venait, difficile de répondre à cette question.
- Je l'ignore. Peut être que dans mon ancienne vie je suis déjà venu mais c'est la première fois en un an que je viens à la Capital.
Vespa avait plus de facilité à parler avec elle, sans doute grâce à sa forme de chat. C'est toujours plus simple de parler avec des animaux, même si ceux ci ne te répondent pas en temps normal. Elle hésitait presque à la caresser ou à la prendre dans ses bras, mais puisque c'était une vraie personne ce serait déplacé. L'amnésique aimait visiblement les chats, chose qu'elle ne c'était pas rendue compte avant ça. Il faut dire qu'elle en avait assez peu croisé ou alors elle n'avait pas le temps de s'attarder dessus, trop occupée à commettre divers activité louche pour le compte de personne tout aussi louche.
Après avoir traversé plusieurs couloirs, elles arrivèrent dans une salle de consultation, du moins c'est ce qu'elle allait devenir dans peu de temps quand la demoiselle et la chamme entreront. Est ce que c'était un placard à balais comme l'avait dit Miss Tomme? Tant qu'il y avait de la place pour s’installer Vespa s'en fichait un peu même si elle n'était pas fan de la promiscuité.
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