Aradin : «Léorio ! Je suis content de te voir ! Pour être honnête, je ne pensais pas que tu viendrais ici.» Il descendra délicatement de son siège de fortune et marchera en direction de sa cible. «Alors !? Prêt à se prendre la rouste du siècle ?» Proclama d'un air amusé l’enquêteur en prenant une posture de combat.
Léorio : «Ferme ta grande gueule...» Animé par une profonde colère, le truand sortira un surin de sa poche. «Tu vas payer pour ce que tu as fait à mon frangin... Et pour avoir foutu notre vie en l'air... Crève enfoiré !!!!» Ainsi, une rixe entre les deux hommes débuta.
Le détective esquivait avec aisance les coups de couteau du truand, il attendait patiemment une magnifique ouverture pour répliquer de la plus belle façon. Une fois son adversaire bien fatigué par cet assaut frontal, le blondinet attaqua enfin en commençant par un uppercut dans la mâchoire, histoire de lui refaire la dentition, suivi d'un coup de pied vicieux au niveau des côtes. Le renard capricieux aurait pu continuer dans cette lancée, le malmener jusqu'à le mettre à terre, sauf que le criminel ne le voyait pas de cette façon et guidé par la peur, Léorio poussa dans un acte désespéré le détective à la flotte, l'envoyant littéralement au sein de la zone où le pauvre Aradin était le moins familier. Disparaissant rapidement de la zone en courant comme un dératé, le criminel ne voyait même pas le détective en train de littéralement se noyer au beau milieu des eaux. Pris de panique, le détective tentera de nager vers quelque chose, mais cet imbécile ne sachant pas du tout nager, se fatiguait rapidement et buvait la tasse pour combler le tout. Rapidement à bout de force, le renard finira par appeler de l'aide, effrayé à l'idée de mourir de la sorte :
Aradin : «Au secours !! Quelqu'un !?» Il commençait légèrement à couler. «Je coule ! À l'aide !» Il descendait de plus en plus vers le fond, jusqu'à ne plus être correctement visible de la surface. Si personne ne vient rapidement en aide au détective, ce pauvre idiot finira par nourrir les poissons.
Apparemment, sa cible devait se rendre en un lieu très précis. Avait-elle rendez-vous avec quelqu'un ? Mais dans ce cas, c'était ce quelqu'un qui l'occuperait, non ? À moins que ce ne soit un allié... Un allié présumé, dont elle devrait découvrir le vrai rôle. Voilà qui lui correspondrait mieux ! Alors, elle se rendit au lieu dit, prenant soin de rester assez loin. Ce fut Nox qui s'approcha. Un animal si commun n'attirerait pas l'attention, et elle se trouverait trop loin pour être suspecte aux yeux ds prinicipaux concernés. Néanmoins, elle choisit un lieu isolé, car le but était que Nox utilise son partage de sens pour qu'elle puisse suivre la conversation. Autrement dit, elle ne saurait rien de ce qui se passerait autour d'elle. Donc, il fallait limiter au maximum le nombre de personnes qui pourraient trouver cela étrange.
Ce fut donc par les yeux et les oreilles du chaton qu'elle assista à l'échange d'insultes et de coups. Pourquoi le chaton ne revenait-il pas vers elle ? L'endroit commençait à être trop dangereux pour un bébé comme lui... Néanmoins, son instinct l'avait probablement alerté, car il ne rendit ses perceptions à Kasha que lorsque l'un des deux se retrouva à l'eau. Immédiatement, Kasha quitta sa retraite pour rejoindre son complice. Elle ne voyait plus le noyé, Nox voletait autour d'un point précis. Alors, lui faisant confiance, elle plongea la main à cet endroit... Et rencontra quelque chose. Alors, elle tira. Et ce faisant, elle manqua tomber à l'eau elle aussi.
Elle choisit donc plutôt de s'asseoir sur le quai, les pieds dans l'eau, mais peu lui importait. Ainsi, elle était plus stable, alors qu'elle continuait à tirer. Lorsque la tête de l'homme fut visible, elle s'autorisa une pause, tout en le bloquant pour lui éviter de retomber, puis, chaneant de position, lui passa les bras sous les aisselles, ce qui rendit la fin du sauvetage beaucoup plus facile.
Une fois l'homme sorti de l'eau, elle resta un instant indécise. Que devait-elle faire ? Puis elle se décida. Lui donnant deux tapes sur les joues pour le réveiller, elle lança :
- Eh ! Vous m'entendez ?
Elle priait pour que la réponse soit positive... Ou juste présente, tout simplement. Car dans le cas contraire... Elle n'était pas secouriste, et n'était donc pas sûre de ce qu'elle devrait faire. Probablement demander de l'aide autour d'elle.
Pendant ce temps, le chaton voletait autour du corps inerte, et se mit à lui lécher le visage. Ce qui aurait probablement comme double avantage de le sécher et, avec un peu de chance, de le réveiller plus vite.
Aradin : «Putain...» Le détective toussera légèrement en se tenant la tête.
Affichant une ganache pas vraiment jouasse au départ, le blondinet adressera tout de même une caresse attentionnée au chaton aillé, avant d'offrir un sublime sourire à la ravissante demoiselle se tenant à ses côtés. Analysant d'un coup d’œil rapide sa sauveuse, le détective voyait devant lui une magnifique fleur à la chevelure dorée, munis d'une robe noire lui daignant une classe distinguée. Peu habitué à ce genre de situation gênante, le blondinet se lèvera doucement et retira sa veste ainsi que sa chemise, afin de ne pas attraper un rhume malencontreux, profitant de ce moment pour se présenter à la jeune demoiselle :
Aradin : «Enchanté de faire votre connaissance, Madame !» Il agitait ses vêtements trempés d'un geste gracieux «Je suis Aradin Silva, détective privé pour vous servir !» Il posera ses fringues sur son épaule et adressera aussitôt sa carte personnelle en piteux état à son interlocutrice. «En guise de remerciement pour avoir sauvé ma vie, je peux vous offrir mes services gratuitement, ou sinon, je peux vous offrir un délicieux repas en échange. Qu'en pensez-vous, madame ?» En attendant la réponse de la charmante demoiselle, le renard fit un grand écart de manière à s'échauffer les muscles encore un peu engourdit par la noyade.
Durant ce temps, le criminel en cavale allait commettre un acte irréparable...
- Bien, comme d'habitude, je vais te faire confiance... Même si je me demande pourquoi.
Un petit rire. Après tout, le chaton appréciait beaucoup d'humains. Mais... C'était également le cas de Kasha. Le lien maître-familier était-il à ce point que les caractères des deux membres du duo se ressemblent ? En y repensant... Oui, Kasha aimait ses congénères humains. Oui, elle pouvait se montrer curieuse, voire immature, avec ses proches. Alors... Elle ouvrit de grands yeux.
- Mais c'est vrai !
Avant de se rappeler qu'à présent, Nox n'était plus le seul à pouvoir l'entendre. Elle fit un geste pour l'aider à se relever, tout en s'excusant :
- Ah, désolée. J'ai l'habitude de parler avec lui quand je suis seule...
Après tout, c'était l'avantage d'avoir une compagnie en tous temps. Et puis, comme tous les chats, Nox savait se montrer discret... Quand il le voulait. Ce qui n'était pas si souvent, mais peu importait à Kasha de sacrifier un peu de sa tranquillité. Malgré ses défauts, qu'elle attribuait volontiers à son jeune âge, jamais elle ne le renierait. Ceux qui la connaissaient pouvaient même dire que le chaton était son point faible. Et ils auraient parfaitement raison.
Pendant qu'elle était perdue dans ses pensées, l'homme s'était débarrassé de ses vêtements trempés... Evidemment, c'était une nécessité s'il ne voulait pas tomber malade, mais... Kasha ne put s'empêcher de détourner le regard, rougissante. La seule fois où elle avait vu un homme torse nu... Bref. C'était une autre époque. Et surtout, un autre homme. Pas un parfait inconnu qui... Venait de se présenter. Et attendait visiblement une réponse.
Attendez. Un détective ? Oh, intéressant ! Enfin... Elle se demandait encore plus ce qu'elle faisait là, pour le coup. S'il y avait déjà quelqu'un sur l'enquête... Ou alors, peut-être était-ce carrément Lucy ? Se serait-elle servie de la Guilde pour que Kasha aille effectuer ce sauvetage ? Mais dans ce cas, pourquoi elle ? Elle n'était pas secouriste, à la fin ! Et pour cause, elle avait failli, et même voulu, finir noyée en voulant sauver Nox !
Enfin. Elle avait toujours une réponse à donner. Elle hocha finalement la tête :
- Kasha Shlinma, aventurière. Ah, et...
Imitant le geste de l'homme, dans un mouvement qu'elle rendit théâtral sans trop savoir pourquoi, elle lui tendit sa plaque. Qui affichait clairement sa spécialité :
- Comme vous pouvez le voir, je suis plus que capable de mener mes enquêtes toute seule. Bon, j'imagine que nous n'avons pas les mêmes méthodes, mais... Mais je ferais bien de me taire, moi.
Parler pour ne rien dire. C'était plutôt la spécialité de Lorena, pas de Kasha. Kasha qui eut soudain autre chose en tête. Ayant profité de la discussion, Nox s'était éloigné, pour elle ne savait quelle mystérieuse raison. Toujours était-il qu'elle ne tarda pas à recevoir une vision. Le fuyard, du moins, celui qu'elle pensait être un fuyard, était de retour. Visiblement, il n'en avait pas fini...
Alors, elle utilisa l'arme qu'elle maîtrisait le mieux : les mots. Il lui restait un peu de temps, temps qu'elle mit à contribution pour avertir le détective :
- Il est de retour.
- Oh tiens, tu es trop lâche, t'as ramené ta copine ?
Mince. Il était arrivé plus vite que prévu. À elle d'assurer. Elle commença par s'interposer entre les deux hommes. Puis, calmement, elle s'adressa au nouveau venu.
- Est-ce qu'il est vraiment nécessaire d'utiliser la violence ? Je le vois dans vos yeux, vos intentions sont claires. Mais je reste certaine qu'un accord est possible.
Néanmoins, prudente, elle avait saisi la poignée de son poignard, prête à dégainer en cas de danger. Evidemment, elle n'était pas combattante, sa lame devait uniquement servir à parer un éventuel coup. Mais, visiblement, elle n'avait pas été assez discrète.
- Ben voyons. ça me parle et ça se prépare à me poignarder dans le dos ? Littéralement, en plus.
- Non, je...
Cette fois, elle le savait, il était impossible de le raisonner. Alors, elle recula. Mais elle refusait toujours de libérer le passage, ce qui sembla encore plus énerver son adversaire. Sans un mot de plus, il chargea. Kasha fut forcée de dégainer pour parer, mais elle avait affaire à un véritable adversaire, qui ne lâcherait pas prise si facilement.
C'est alors que survint l'évènement qui scella son destin. Nox, voyant sa maîtresse en difficulté, voulut attaquer.
- Nox !
Une fois de plus, oubliant toute prudence, elle se jeta presque sur la lame de son adversaire dans son geste pour aller récupérer le chaton avant qu'il ne lui arrive quoi que ce soit.
- Mais quelle... Cette fois, j'y suis pour rien.
Qu'est-ce qui se passait ? Alors, observant Nox, elle vit une trace rouge sur son pelage. Inquiète, elle fouilla les poils... Mais aucune blessure n'était visible. C'était donc probablement son sang. Mais pourquoi n'avait-elle pas mal ? Le choc, probablement. Ce fut sa dernière pensée avant de tourner de l'oeil, le chaton, toujours serré contre elle, émettant un cri plaintif pour attirer l'attention du détective, au cas où il ait été distrait.
Léorio : «Hey ! C'est pas ma faute ! Cette idio...» D'un coup net, la lame du détective entaillera méchamment le front du malfrat. «Hein ?» Le sang coulant de la plaie viendra obscurcir sa vision. «Putain ! Tu vas me le payer !» N'ayant même pas le temps de réagir, le voyou se prendra une salve de coups de poings dévastateurs en plein dans la trogne. Tombant à terre par cette avalanche de coups, Léorio pensait naïvement que le détective allait se contenter de cet assaut, sauf que le renard continuera de le frapper au sol avec l'aide d'une violence inouï durant une trentaine de secondes. Une fois le malfrat sévèrement corriger, Aradin usera d'une corde à proximité et attachera le scellera contre une poutre métallique. Désormais, il ne lui restait plus qu'à prévenir les autorités de sa prise et le tour serait joué, mais avant tout, le blondinet allait devoir sauver la jeune aventurière. Sa blessure au ventre était suffisamment inquiétante pour ramener le détective à la raison.
Aradin : «Ne pleure pas petit chat ! Tu peux compter sur moi pour secourir ta maîtresse !» Son joli minois était redevenu tout aussi expressif qu'un bambin insupportable. «Allait ! Direction, la clinique du docteur Eureka...» Courant à travers la ville comme un dérater, le blondinet ordonnait à tous les passants croisant sa route de dégager le passage. «Foutez le camp ! J'ai une femme entre la vie et la mort dans les bras !» Il répétera en boucle cette phrase jusqu'à la fin de sa course endiablée.
Durant ce temps, le docteur en question, Eugène Eureka buvait tranquillement une bonne tasse de thé. Ce vieil homme pourvu d'une magnifique moustache était un véritable prodige dans son domaine, pour dire les habitants du quartier le surnommaient le génie de la suture. Pensant être enfin tranquille pour le reste de la journée, le moustachu allait s'endormir paisiblement sur sa chaise, quand soudain, la porte de son cabinet viendra s'ouvrir avec fracas par un coup de pied magistral du casse coup de service. Au départ prêt à l’engueuler, le médecin restera sous le dogme du silence en voyant la détresse du blondinet et la dame en piteux état. «Mets la petite sur le lit... Je vais la remettre sur pied... Par contre... tu as intérêt à la boucler, je n'aime pas le bruit durant mon service...» Attendant avec une certaine impatience la fin de l'opération, Aradin se contentera de regarder avec la plus grande minutie chaque recoin du cabinet histoire de tuer le temps. Quelques longues minutes plus tard, le vieux docteur reviendra vers lui avec des bonnes nouvelles. «C'est bon... La petite va s'en sortir... Par contre, tu as intérêt à me payer, sinon je vais me fâcher...»
Aradin : «Calme toi le vioc ! Voilà ta caillasse.» Une fois débarrassé du vieux croûton, le renard capricieux se rendra au chevet de la demoiselle et déposera le chaton ailé aux pieds du lit. «Allez petite, réveil toi vite, tu as ton partenaire qui s’inquiète pour toi.» Il s’assiéra sur une chaise à proximité et allumera une clope tout en oubliant pas d'ouvrir la fenêtre, il serait dommage de l'embouquer par mégarde. Par ailleurs, il avait mis ses vêtement à sécher sur le rebord de la fenêtre.
- Nox ! Tu...
Elle n'eut pas le temps d'en dire plus qu'il lui sauta dessus. Elle le réceptionna dans une forte étreinte, soulagée.
- Vraiment, désolée, je t'en fais voir de toutes les couleurs, en ce moment... Enfin, le "jamais deux sans trois" n'a plus d'effet, maintenant, j'espère.
En effet, la première fois, il avait failli se noyer et avait été sauvé par l'un des familiers de Red, puis il l'avait perdue et ce n'était que grâce à Myradia qu'ils avaient pu se retrouver, et à présent...
Elle reporta son regard vers l'homme.
- J'imagine que c'est vous qui avez fait... Ce qu'il fallait, je suppose. Je vous en remercie.
Dans ce cas, ce serait une fois de plus sa capacité à toujours rencontrer plus de personnes qui lui avait été profitable. Comme quoi, s'ouvrir au monde pouvait avoir des avantages.
Et puis, le chaton toujours serré dans ses bras, elle réfléchit. Si elle en croyait ce qu'elle voyait aux alentours, ils devaient se trouver chez un médecin, ou quelque chose du genre.
- On est... Chez un médecin, non ? Vous lui avez demandé ce qu'il peut faire pour vous ? Je n'ai pas fait grand-chose, et je ne suis ni sauveteuse ni médecin... L'avis d'un professionnel vaudrait certainement le coup.
D'un autre côté... Certes, elle n'avait aucune compétence professionnelle, mais elle avait vu quelqu'un à l'oeuvre. Qu'avait fait Red après les avoir tirés de l'eau, elle et Nox ? Ils s'étaient vite tous les deux retrouvés enveloppés sous des couvertures. Puis il avait massé les poumons du chaton, avait tenté de la faire se nourrir, avant de l'envoyer se changer. Très bien. Elle reporta son regard vers son compagnon d'infortune. Ah... Qu'était-elle censée faire, alors qu'il avait commencé par la dernière étape ? Elle eut alors une idée. Peu importait ce qu'il avait déjà fait. Lors de sa seule expérience précédente dans le même genre, la priorité avait semblé être de ne pas attraper froid. Alors, elle lança, d'un ton qu'elle espérait quand même amical malgré les mots utilisés :
- Vous devriez vous éloigner de la fenêtre. N'allez pas attraper froid.
Ce serait une première étape. Et puis, rien ne lui disait qu'elle devait absolument reproduire les gestes effectués à ce moment-là... Mais elle n'avait pas d'autre idée.
Aradin : «Moi !? Mais je pète la forme voyons ! » Une fois encore, il répétera le grand écart avec en supplément son pouce pointer contre le bout de son nez. «Vous voyez ! Je vais très bien.» Il se relèvera à la vitesse de l'éclair et fermera la fenêtre. «Bon...» Le renard éteindra sa clope d'un air sérieux et essayera de continuer la conversation sur le même ton, cependant, le docteur Eurêka viendra même son grain de sel à l’échiquier. Ce vieux schnoque avait écouté toute la conversation depuis le début et attendait le bon moment pour faire son entrée en scène. Un véritable renard.
Docteur Eurêka : «La jeune dame à raison, Aradin... Assis toi sur une chaise que je t’ausculte...»
Aradin : «Quoi ? Non ! Hors de question ! Si je vous dis que je vais bien ! Ce n'est pas la peine d'insister !» Il agitera ses bras dans tous les sens afin de montrer son mécontentement, mais lorsqu’il verra le faciès sérieux du docteur, il comprendra rapidement que tout son cinéma était inutile. «Hey merde...» Il croisera les bras en boudant un peu. «Faites ça vite alors...» Il se tournera timidement, montrant à tous les individus dans la pièce son dos marqué par d’innombrables cicatrices. Malgré sa grande fierté, le blondinet avait encore du mal à montrer cette partie douloureuse de son passé, à chaque fois qu'un individu posait le regard sur cette vision de souffrance, Aradin se sentait vulnérable et cela avait pour conséquence de le mettre en rogne.
Docteur Eurêka : «Hum...» Il inspectait soigneusement avec son stéthoscope la zone des poumons. «Je vois rien de spécial... Tu as l'air de t'en être bien tiré, une fâcheuse habitude qui finira par te lâcher...» Il continuera son travail en prenant la main droite du détective. «Tu as fais quoi avec tes mains ? Tes phalanges sont en piteux état... Je vais arranger ça...» Il appliquera soigneusement des bandages sur les blessures apparentes et partira un instant de la pièce. Satisfait du départ temporaire du médecin, le renard reviendra au chevet de la demoiselle avec un sourire enfantin.
Aradin : «Kasha ! J'ai une proposition à vous faire...» Il ne tournera pas longtemps autour du pot, direct à l'essentiel ce saligaud. «Je sais que cela peut vous paraître étrange, mais j'aimerais faire de vous ma partenaire. Je vois en vous la coéquipière idéale pour m’épauler dans mes enquêtes, ensemble on sera invincible !» Il tournera sur lui-même en lâchant un rire triomphant. «Alors qu'en dites-vous ? Quittez votre guilde et je vous promets de bien vous payer en retour, je suis loin d'être avare sur ce genre de compromis...» En cas d'un refus majeur de la part de la belle demoiselle, le détective se jettera au sol en pleurant tel un bambin faisant un gros caprice à sa mère, histoire de la mettre dans l'embarras total.
- On ne me la fait pas, celle-là. Pas à moi. J'ai dit la même chose quand Red a essayé de m'empêcher de me noyer. Bref, passons. À ce moment, nous n'avions pas de médecin sous la main. Votre situation est donc bien meilleure, lui saura mieux que nous ce qu'il vous faut.
Puis elle regarda le médecin prendre les choses en main. Lorsqu'il sembla en avoir terminé, elle leva la main pour attirer son attention :
- C'est bien beau, tout ça, mais ce que je voulais dire, en fait... Il a failli se noyer. Il n'y a pas certaines choses à faire dans ce cas ? Oh ! D'ailleurs, peut-être que vous pourriez me donner un petit cours à ce sujet ? J'ai l'impression que le nouvel objectif de Lucy est de faire de moi une sauveteuse des milieux marins...
Elle laissa échapper un petit rire. Décidemment, Lucy semblait avoir décidé de diriger sa vie. D'abord, elle lui trouvait un homme pour la partager, puis une vocation... Eh mais ! N'était-elle pas censée être aventurière ? Ou alors, ce serait une spécialisation supplémentaire ? Pourquoi pas, en fait ? Après tout, on n'avait jamais trop de compétences à investir dans la Guilde...
Puis vint la proposition. Une proposition somme toutes plutôt intéressante. Qu'elle aurait sans aucun doute acceptée si... Pardon ? Quitter la Guilde ? Non, ça, c'était impossible. Et elle était prête à expliquer pourquoi :
- La Guilde... C'est ma famille. J'ai des liens de sang avec un Conseiller, et je considère tous les autres membres comme les reste de ma famille. J'ai guidé plusieurs nouvelles, contre les règles de l'institution. J'y ai ma place. Ce n'est pas une question d'argent. J'adore tout le monde là-bas, et il est hors de question que je les abandonne. Alors, je suis désolée. Une collaboration, d'accord. Quitter la Guilde, hors de question. Mais je pense qu'il serait quand même possible de collaborer. En dehors des missions. Evidemment, je ne vous aiderais pas tout le temps, mais j'imagine que vous devez aussi avoir des missions plus faciles, que vous pourriez faire seul, non ?
C'était la meilleure solution qu'elle pouvait proposer. Et puis, ce qu'elle rechignait un peu à admettre, c'était que la Guilde lui laissait aussi une certaine liberté, dont elle n'était pas certaine de pouvoir jouir une fois en collaboration avec quelqu'un d'autre. À la Guilde, elle pouvait se permettre de faire attendre un client si elle ne voulait pas de sa quête dans l'immédiat, elle pouvait en prendre qui ne lui étaient pas spécifiquement destinées et n'avait pas de concurrence à craindre lorsqu'elles l'étaient.
Néanmoins, rien ne pouvait la préparer à la crise qui suivit. Sérieusement ? Elle avait l'impression d'avoir affaire à un gamin... Si elle le pouvait, elle se serait certainement enfuie. Mais elle était bloquée dans ce lit, et, pour en sortir, elle devrait passer par celui qu'elle aurait désormais beaucoup de mal à considérer comme un homme...
- Alors, non. Je ne veux pas d'enfant pleurnichard. Merci de vous comporter correctement.
Oui, peut-être pouvait-elle sembler stricte, mais il lui serait impossible de négocier dans ces conditions, et elle le savait. D'ailleurs...
- D'autant plus qu'on peut peut-être trouver un accord. Mais il faut pouvoir en parler... Entre adultes.
Aradin : «J'ai entendu votre demande soldat Kasha !» Il se mettra debout sur la chaise en imitant à la perfection un haut gradé. «À partir d’aujourd’hui, ceux qui voudront rejoindre ma cause recevrons de la nourriture à volonté !» Son regard malicieux se portera sur le chaton ailé. «Tu auras de la poiscaille à t'en crever la panse ! Soldat Nox ! Une telle occasion n'arriveras pas une seconde fois dans ta vie !» Il tendra amicalement sa main en direction de la boule de poile. «Et vous soldat Kasha...» Il reviendra sérieux le temps d'un instant. «Je ne dis pas que ce métier pourrait être plus palpitant que votre carrière au sein d'une guilde d'aventurier, mais sachez que votre personnalité me plaît beaucoup, vous avez du cran et du caractère ! Chose que j'apprécie chez les gens ! Mais aussi, votre dévotion à vouloir protéger votre partenaire m'a littéralement scotché... Pas beaucoup de gens seraient capable d'un tel courage, ceci est votre force, soyez en consciente...» Après que le renard terminera sa phrase, il descendra de son perchoir et viendra caresser délicatement la tête du chaton en affichant une mine mêlant une certaine mélancolie. «Nox... Protèges ta maîtresse du mieux que tu peux... Tu as une chance que je n'ai pas pu avoir avec ma famille... Enfin, je parle trop...» Il marchera en direction de la fenêtre. «Kasha... Vous avez tout le temps pour réfléchir à ma proposition, reposez-vous bien cette nuit afin de reprendre des forces. Il serait dommage de ne pas recevoir votre récompense, haha !» D'un geste élégant, il fera un splendide pas de danse pour amuser la galerie.
Elle haussa un sourcil à la mention de la nourriture. Avait-elle l'air désespérée à ce point ? Néanmoins, l'explication arriva rapidement. Nox. Bien joué. Même si cela ne se voyait pas forcément, le chaton jouant et acceptant avec joie la moindre forme d'affection, comme à son habitude, Kasha savait qu'il était déjà rallié à la cause de l'homme. Néanmoins, elle continua à le laisser parler en silence. Si elle voulait répliquer, il était essentiel qu'elle ait écouté et enregistré tous ses arguments. Lorsqu'il présenta son sacrifice comme une force, elle ne put s'empêcher de secouer tristement la tête :
- Non. Je ne peux pas vous laisser dire ça. C'est ma faiblesse. Vous l'avez bien vu, lorsqu'il est en danger, j'oublie toute prudence...
Elle avait prononcé ces mots doucement. Elle en était consciente, entre de mauvaises mains, cette information pourrait signer la fin de ses jours. Mais, d'abord, même si elle ne se l'expliquait pas, elle avait confiance en cet homme. Et puis, il fallait bien le détromper, non ? Elle ne méritait pas toute cette positivité.
Comme sentant sa mélancolie, le chaton la rejoignit, et sans un bruit, vint lui lécher la main. Elle sourit tendrement.
- Par contre, même si je sais que ce n'est pas une idée, il est hors de question que je change ma manière d'agir. C'est la... L'une des personnes pour qui je suis prête à tout.
Evidemment, il y avait aussi Rhis. Comment avait-elle pu ne serait-ce que manquer de l'oublier ? Et puis, d'une manière différente, elle tenait aussi beaucoup à Fenrir. Et à Myradia. Et à sa petite Agneta, bien sûr. Et... À beaucoup de personnes, en fait. Tant de personnes pour qui elle pourrait mourir sans hésiter. Elle laissa échapper un petit rire :
- Tiens, d'ailleurs, j'ai quatre personnes en tête... Dont trois aventuriers. Vous voyez, quand je dis que je ne veux pas les abandonner ?
Puis le sujet suivant assombrit l'atmosphère. Pas de chance avec sa famille ?
- Loin de moi l'idée de vous forcer, mais si vous voulez parler, je suis là... Mais pas maintenant. Pas ici. Le propriétaire des lieux peut revenir d'un moment à l'autre.
Elle voulait simplement lui assurer qu'elle serait là pour lui s'il voulait parler. En fait, elle pourrait probablement lui rendre n'importe quel type de service... À condition que cela n'implique pas de quitter la Guilde.
Puis il lui laissa le temps de la réflexion... Elle soupira :
- Je vous l'ai dit, la Guilde, c'est ma famille et beaucoup de mes amis. Je ne les abandonnerai pas, et je suis sûre que vous feriez la même chose, à ma place. Mais ça ne veut pas dire qu'on ne pourra plus se revoir...
Soudain, elle eut une idée. Fouillant dans ses affaires, qui n'avaient heureusement pas été laissées trop loin d'elle, elle sortit son cristal de communication, et le lui montra :
- Vous en avez un ?
Ce serait déjà un premier pas. À défaut de savoir où il serait à l'avenir, elle pourrait lui parler. Et l'inverse était également vrai... Même si, dans son cas, il aurait probablement plus de chances de tomber juste s'il la cherchait.
Aradin : «Kasha... Sans votre intervention, Nox serait plus de ce monde.» Tel un grand frère voulant encourager un membre de sa fratrie, il tapotera amicalement son épaule et déploiera un sourire à faire fondre la glace. «Mais regardez maintenant, nous sommes ici, vivant, tous ensemble, tandis que l'autre andouille va finir en taule avec son frère. Tout est bien qui fini bien.» Acclamera le renard d'un air fier. «Puis, vous m'avez convaincu... Votre guilde à bien de la chance de vous avoir.» Il haussera légèrement les épaules un peu blasé. «Ma tentative de recrutement est tombée à l'eau... Tant pis ! Je trouverais un autre partenaire en cherchant de mon côté.» Il offrira un petit clin d’œil à la ravissante demoiselle. «Bien évidemment on se recroisera ! J'en fais la promesse ! Euh... Un cristal ? Ah oui !» Il cherchera dans les poches de son pantalon et de sa veste, mais ne trouvera rien en retour... Peut-être que le cristal était tombé au fond du port lors de sa chute, qui sait ? Hélas, une telle nouvelle déformera le beau minois du détective sous le trait de l'agacement. «Oh le boulet... je l'ai perdu...» Il se fera un splendide facepalm en guise de punition. «Enfin, rien ne m'empêche de faire un saut à votre guilde pour venir vous parler, haha !» Pensant avoir tout dit, il finira son élocution sur un thème très spécial. «Ma famille ? Oubliez ce que j'ai dit ! Cela ne vaut pas la peine d'en parler ! Le passé appartient au passé.» Il essayera de noyer le poisson le plus vite possible pour éviter de montrer son point faible. «Enfin, je vais vous laisser vous reposé, avant que le vieux doc me casse les pieds. Prenez soin de vous, Kasha, Nox...» Il fera ses salutations distinguées, avant de quitter finalement la pièce armé d'un grand sourire. Désormais, il ne lui restait plus qu'a informé son patron de sa réussite, de manière à récupérer la totalité du pactole et le partager avec la belle demoiselle. Elle recevra la moitié de la récompense dans quelques jours, avec en prime une tonne de poissons à déguster pour le matou ailé. Signe que le détective gardera toujours un œil sur elle...
- Eh !
Elle râla, dans une réaction très enfantine, suite au geste familier de l'homme. Clairement, ça, elle ne l'avait pas prévu. Mais d'un autre côté, elle ne pouvait pas lui en vouloir. Trop familier ? Oui, peut-être... Mais d'un autre côté, le peu de temps qu'ils avaient passé ensemble avait été intense, et cela semblait avoir suffi pour les rapprocher un peu. Et puis, Kasha n'était pas du genre à rejeter quelqu'un qui ne voulait visiblement que s'amuser.
Lorsqu'il la reprit, elle se contenta de secouer doucement la tête :
- Bien, j'ai compris. Il est impossible pour vous comme pour moi de convaincre l'autre. Alors, cessons d'essayer, d'accord ?
Puis il ramena la conversation sur la cible... Ah mince ! Avec tout ça, elle l'avait oublié... Décidemment, elle enchaînait les échecs, dernièrement...
- Ah oui... Un nouvel échec pour moi, j'imagine. Je devais juste le surveiller, l'occuper, pour l'instant... Et peut-être vous surveiller aussi, j'imagine... Enfin, au moins, je peux dire que vous n'êtes pas alliés, c'est déjà ça.
Il trouverait quelqu'un d'autre ? Soit. S'il y tenait tant que cela, elle était certaine qu'il finirait par trouver. Même si elle pensait qu'il aurait du mal s'il retournait chercher du côté de la Guilde. Cela étant pensé, elle n'avait pas vraiment de candidat à lui proposer, donc... Elle se contenta de se taire.
Ah, il avait... Euh, pardon ? Comment pouvait-on simplement PERDRE quelque chose d'aussi important qu'un cristal de communication ? C'était l'une des choses auxquelles il fallait apporter une attention toute particulière, car quiconque n'en ayant pas pouvait se montré tenté par le fait d'en voler un... Elle soupira :
- J'espère juste que vous ne l'aviez pas lié. Si jamais quelqu'un le trouve et décide de se l'approprier... Enfin, je vis au QG de la Guilde, à la Capitale, si vous voulez. Avec un peu de chance, je serai là quand vous passerez... Si vous passez.
Elle ne fit aucun commentaire au sujet de sa famille. Elle-même avait décidé d'oublier presque toute sa propre famille de sang, et avait choisi celle qui serait désormais la sienne. Une famille de coeur, en quelque sorte. C'était bien mieux ainsi, elle ne pouvait donc que l'approuver.
Puis il prit congé... Déjà ?
- Oh, vraiment ? Mais on n'a presque pas parlé...
Néanmoins, s'il avait décidé de partir, elle ne pouvait pas vraiment le retenir... Alors, elle se contenta de l'observer jusqu'à ce que cela lui devienne impossible, car il avait fermé la porte derrière lui. Bon, à présent, que faire ? Elle jeta un coup d'oeil au chaton, qui avait profité des derniers instants pour aller se rouler en boule dans un coin du lit. Kasha savait qu'elle devait l'imiter, mais elle n'en avait aucune envie. Elle, ce qu'elle voulait, c'était discuter... Peut-être avec le médecin, une fois qu'il serait de retour ?
Aradin : «Dites à mon patron que je pars à la poursuite de Léorio Gusto et que je ne reviendrais pas avant de l'avoir retrouvé.» Il se grattera la tête en faisant une mine de déterrer. «Il va forcement s’énerver en apprenant la nouvelle... je dois m'attendre à une sacrée punition à mon retour, rien que d'y penser, ça me fait chier...» Il partira ainsi sur de nouveaux horizons pour de nouvelles aventures.
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