RYUJI TAKAMURA

Allongé dans ma petite chambre banale, le sommeil me fuyant comme souvent à mon retour d'une boucherie de monstre en bonne et due forme lors d'une journée chaude et agréable, je fis le même geste dont j'avais fait une habitude. Je levai ma main au-dessus de mon visage et regardai la marque gravée sur le dos de ma main et commença à réfléchir. Cette marque présente dès ma naissance n'avait pris sens que quelques années de cela

En fermant mes yeux les réminiscences de mon passé me revinrent. Seuls deux adultes semblants être mes parents et la vie moyenne que j'avais vécus dans une maison tout à fait banale. Je ne me rappelle guère de mon enfance mes souvenirs précis remontent aux alentours de la moitié de ma vie.

À mes 10 ans je me souviens encore des remarques de mes professeurs louant ma compréhension rapide et efficace contrebalancée par ma fainéantise et de mes nombreux écarts que cal soit en matière de bêtise d'absences ou de problèmes avec mes camarades. On peut dire que je m'ennuyais à l’école, était-ce parce que je n'apprenais rien de captivant ou car je considérais mon temps perdu à cause de ça?Peut-être les deux.

Rien ne m’intéressait vraiment, ne sachant pas quoi faire plus tard, j'avais considéré vivre tranquillement tout en aidant mon père et ma mère à tenir leur échoppe. Leurs réactions était d'ailleurs au total opposé, ma mère souhaitant que je me triture les méninges et deviens un grand savant dans un domaine me plaisant me forçant à moitir à passer mon temps à l’école alors que mon père voyait en moi un combattant dans l’âme comme mon grand-père a ce qu'il paraissait. C'est peut-être pour cela que mon père couvrait mes absences en faisant surtout en sorte que je m’entraîne physiquement et étudie légèrement afin de couvrir les interrogations que ma mère m'imposait le soir afin de s'assurer de mes "études".

Je continuai ce rythme pendant six années durant lesquelles je me détachai de plus en plus des études pour me consacrer à un entrainement rigoureux. Aujourd'hui encore je pense que mon père avait dû convaincre ma mère a l’écart dans leur chambre le soir ou lors de mes absences au domicile car, en effet, elle semblait plus ouverte au fait que les études ne me convenaient pas du tout. Cependant ce n'est pas pour cela que je ne faisais que m'occuper de moi, mes parents l'un comme l'autre ne l'auraient jamais acceptés, j’enchaînais alors les petits travaux que j'arrivais à trouver à droite à gauche afin de me rassembler un peu d'argent et aider mes parents financièrement suite au déclin progressif de leurs magasins.

L'un de mes souvenirs les plus marquants remontés jusqu’à un jour ou le temps était couvert et frais. Je revenais de mon travail de livreurs pour croiser des gens louches sur le chemin de retour. Ces personnes m'avaient attiré de par leurs petits groupes assez bruyants parlant d'argent facile. Je revins alors à l’échoppe pour m'apercevoir qu'elle avait été saccages et volée de fond en comble, plus rien ne tenait en place, les étagères détruites en trois morceaux n'abritaient plus de marchandises. Je me dirigeai alors vers l’arrière-boutique nous servant de demeures  pour retrouver mes parentes tétanisées suite à l’événement venant de se passer. Prenant peur que cet incident se répète et prenne une ampleur plus grand, j'utilisai une énorme partie de mes économies afin de payer une protection de mercenaires.

Cette protection fut d'assez courte durée. Apprenant les raisons pour lesquelles leurs services était demandé ces mêmes mercenaires avait augmente leur prix. Dans l'incapacité de payer je fus obligé de me séparer d'eux. La vie sembla reprendre son cours mais ce ne fut que brève. Une après-midi pluvieuse où j'avais pu prendre un congé grâce à mon travail, je me souviens de la mine terrorisée de mon père rentrant à la maison a la hâte, nous donnant l'ordre de préparer nos affaires car nous devions partir le lendemain sans raison apparente. Je me demande comment aurait été la suite si cette nuit n'avait pas marqué un tel tournant.

Ce souvenir est étrangement le plus marquant mais aussi celui dont je me souviens le moins de choses. Le fracas en beau milieu de la nuit, ce grand homme avec son manteau brun déchiré un peu partout, le sacrifice de ma mère souhaitant protéger mon père et moi en vains, le sang coulant a mes pieds, le sourire pervers de cet homme me marmonnant des choses concernant mon regard, cette grande faux noire plantée devant moi, le souhait de cet homme disant me léguer cette malédiction et le nom de gherman. Cette nuit fut aussi importante car pour la première fois de ma vie, ma marque réagit. Me brûlant énormément les quelques jours suivant cet événement, ce n'était que léger compare à la nouvelle présence à mes côtés. Un démon belliqueux sans nom semblant avoir été réveillé et libéré par la nuit de choc de la mort de ma seule famille.Son avatar étant une forme humanoïde,je me suis toujours demande son origine,pourquoi une entité si sombre n'avait pas une forme plus bestiale ou plus menaçante que celle d'un semblant d'humain.

Je rouvris les yeux au poids d'un chat errant sur mon ventre m'apercevant de mon assoupissement. Les premières lueurs du soleil pénétrant la petite ouverture de ma fenêtre. Je me levai et regardai le paysage au loin me questionnant encore. Pourquoi l’assassinat de mes parents, quelle est le sens des paroles de cet homme et surtout qui est-il? Ces questions m'animent encore et malgré mon court passage dans la garde la ville afin de me renseigner en vain. J'étais aujourd’hui un aventurier toujours à la recherche de réponse sur mon passé et bien décidé à le faire payer aux responsables.