Drælaa TŌNCO

Aenor & Garan : Garaenor

Il y a 17 ans, un jour de la troisième lune chaude, naissait la fille du gouverneur du village perché, Drælaa. Elle avait hérité de son père, Garan, la couleur de peau et sa lignée légendaire, et de sa mère Aenor, ses cheveux et ses yeux. 

Son père avait été auparavant général. Il s'était fait remarquer pour ses bons et loyaux services et avait été promu gouverneur à la place de son propre père devenu trop âgé. Le vieillard avait déposé dans le berceau de Drælaa l'ultime cadeau de la famille ; un fragment de la colonne vertébrale du dragon tué par son aïeul Bluegon Tōnco, tueur de dragon. Cette relique, dit on, protégerait quiconque la tient près d'elle contre le souffle des dragons. 

Bien qu'elle ne fût pas de sang noble, Aenor avait été promise à Garan bien avant sa propre naissance. Une histoire de dette envers le père de celle-ci avait on dit. Ainsi, elle n'avait pas été élevé parmi les siens comme le voulaient les traditions familiales mais au sein d'une famille de sang bleu. Elle y avait appris le sarcasme et le mépris en plus des bonnes manières. Ces années passées à devenir quelqu’un qu'elle n'était pas lui avaient fait perdre le don et par conséquent sa place au sein du clan. Rabaissée par sa famille adoptive.

Le mariage de Garan et Aenor eût lieu au village perché, dans la résidence des Tōnco, tout en haut du plus grand arbre du village. Aenor avait alors 15 ans. Elle était heureuse. Heureuse de quitter sa famille adoptive qui l'avait pendant toutes ces années maltraitée. L'amour entre Garan et Aenor était passionnel. Chacun vivait pour l'autre. Ils avaient toujours su qu'ils seraient époux. Après 3 ans de vie commune Drælaa naquit. Le bonheur dura 5 ans, jusqu'à la première transformation de Drælaa. Comme toutes relations passionnelles, les disputes devinrent fréquentes et de plus en plus violente. Aenor en voulait au monde. Elle rêvait d'une vie parfaite. Par d'une vie à élever sa fille à moitié humaine. Petit à petit, les sentiments de Garan pour Aenor s'estompèrent, tandis qu'Aenor devenait de plus en plus possessive. Elle ne voulait pas perdre le bonheur qu'elle avait connu. Elle ne voulait pas de sa fille.   

La première transformation

Un jour de lune fraîche, peu après ses 5 ans, Drælaa vécût sa première transformation. Ce jour-là, elle se promenait dehors, dans la grande forêt quand une douleur atroce lui parcourût tout son corps. La douleur insurmontable la fit tomber au sol. Elle sentit chacun de ses os craquer, se fêler, se fracturer puis se modifier. Son squelette humain se transformait en un squelette de canidé. Son corps se couvrit d'une épaisse fourrure rousse. En moins d'une minute, la petite fille était devenue un renardeau. Au début, Drælaa avait du mal à marcher, il lui fallait retrouver ses repères et apprendre à utiliser son nouveau corps. Elle n'avait aucune idée de ce qu'il lui arrivait. Elle était tétanisée. Ni son père, ni sa mère ne lui avaient parlé des pouvoirs. Personne n'avait jamais expliqué à la jeune file qu'elle pourrait se transformer. Personne ne lui avait jamais expliqué des étapes de la transformation. Une fois qu'elle eût retrouvé ses esprits, elle observa les environs. Il y avait beaucoup de couleur, majoritairement du vert. Elle n'était jamais venue dans cet endroit. Du moins pas en tant que renard. Elle ne se souvenait pas de cet endroit. Un peu maladroitement, elle se mit à courir à travers la forêt, suivant toutes sortes d'odeurs. Après de longues minutes à divaguer, sa vision devint trouble. Elle ne comprenait pas pourquoi sa tête tournait. Elle perdit l'équilibre, s’écroula et s’évanouit. La métamorphe se réveilla, une heure plus tard, dans son lit sans vraiment se rappeler ce qu'il s’était passé. Elle avait tellement mal à la tête. Pendant une heure son père prit le temps de lui expliquer ce qu'il s'était passé. Il avait dans ses amis 1 ou 2 métamorphes et connaissait donc un peu le sujet. Malgré toutes ses explications, il restait encore à la  ou jeune fille quelques questions auxquelles son père ne savait pas répondre. Il engagea ainsi un professeur, chargé d'expliquer les métamorphoses à Drælaa. Il devait également l'accompagner lors des sorties transformées afin de prendre soin d'elle.

La vie à la maison

Au fil des années, Drælaa est restée très proche de son père qui a su la rassurer. Elle était son opale de feu, son trésor. Les relations avec sa mère, elles, n'étaient pas au beau fixe. Sa mère la reniait, désirant une famille idéale et modèle, avec une vraie petite fille. Aenor avait promis la main de sa fille à un jeune héritier et avait espéré que la renarde ait quitté le nid familial à ses 15 ans. C'était à cause de cette monstruosité si son amour avec Garan n'avait pas fonctionné. Elle était cause de tous ses malheurs.
Compte tenue des relations avec sa mère, Drælaa n'hésitait pas à « emprunter » les bijoux de sa mère et à les conserver dans une boite aux trésors. Pendant les soirées mondaine, la jeune fille n'hésitait pas à manipuler les invités, les forçant ainsi à détester Aenor et à plaindre Garan et sa fille. Bref la métamorphe avait été créatrice des malheurs de sa mère et n'était pas prête de s'arrêter.
Un jour, alors qu'une dispute éclatât entre les deux femmes, Drælaa se transforma en renard. Un renard féroce. Elle était prête à bondir sur sa mère. Garan, entendant le vacarme déboula à toute vitesse dans le hall. Il s'interposa très rapidement entre sa fille et sa femme. Il refusait que sa fille fasse du mal à quiconque. Il connaissait le risque à se trouver là, devant elle. Il ordonna à sa femme de prévenir les employés et de se mettre à l’abri. Elle se retourna et s’enfuit en hurlant. Sa voix stridente résonna aux oreilles du renard, ce qui l’énerva davantage. Ses yeux bleus perçants se plongèrent dans ceux de Garan puis, d'un coup la bête bondit la gueule grande ouverte. Le gouverneur se protégea de sa main droite et essaya de repousser sa fille. Il ne voulait pas lui faire de mal. Elle était son opale de feu. Le combat dura une dizaine de minutes avant que Drælaa ne perde connaissance. A son réveille, elle se souvenu de tout. Elle se souvint avoir bondit sur son père pour le réduire en pièce. L'idée d'avoir pu faire du mal à son paternel la dévasta. Elle se promit alors de ne plus utiliser son don en présence d'humain. Mais le mal était fait. Son père perdit sa main. Il ne perdit cependant pas son amour pour sa fille et refusa catégoriquement lorsqu'elle lui proposa d'aller voir la prêtresse du village. Elle faisait avait on dit des miracles. Il connaissait les conditions pour guérir, et il n'était pas près à mutiler sa fille à cause d'un accident. Elle avait encore toute la vie devant elle. Défiant l'autorité de son père, Drælaa était quand même allée chercher de l'aide auprès de la prêtresse. Malheureusement pour la métamorphe, plus rien n'était possible pour son père. Elle allait devoir vivre sa vie avec cette blessure sur la conscience.