Dormir… Une occupation en voie de disparition depuis l’éclosion de Geki. Je crois que mon dernier sommeil vraiment reposant remonte à la fin d'après-midi chez Ryuji… Depuis, ce n’est que alerte, entraînement nocturne et une boule d’énergie nommée Geki. J’était toute contente lorsque l’oeuf a éclos en plein milieu de la nuit, elle était toute mignonne à venir se lover contre moi mais dès le lendemain matin, elle est devenue une terreur. Incapable de tenir en place plus de cinq minutes, je passe mon temps à courir après cette petite bête extrêmement curieuse et affamée. Il ne m’a pas fallu longtemps pour prendre une décision radicale : prendre un cours de dressage… Je suis lessivée depuis quelques jours, j’ai besoin d’une chiraki sage qui me laisse dormir la nuit quitte à bouffer un colocataire indélicat.

Je soupire en arrivant au parc où je suis censé suivre un cours avec une pointure du dressage de créatures magiques. Le trajet qui aurait dû prendre dix minutes en aura prit trente suite à de multiples détours… Heureusement, les collègues connaissait cette bonne adresse et me l’ont recommandé. Je m’installe à l’endroit prévu en tenant Geki par son collier celle-ci étant particulièrement intéressée par une drôle de personne/créature un peu trop bien habillée pour l’endroit. Encore petite, j’arrive à la tenir mais vu son rythme de croissance, cela ne sera plus le cas dans deux ou trois semaines… En à peine une semaine, elle est passée de 4 à 9 kilos. Il faut dire que les cuisinières semblent l’avoir à la bonne. En attendant le professeur, j’observe les autres élèves et surtout leurs familiers. dragons, crasmos et même un pinplume tranquillement installé sur un coussin. Ce dernier m'inquiète un peu plus avec mon prédateur de familier même si pour le moment, Geki est plus attirée par la créature étrange que par les autres familiers. Je souris lorsque notre professeur se présente et propose que l’on se présente tour à tour. Il me fait penser à mes instructeurs de l’académie. Fier, droit dans ses bottes et surtout sûr de sa capacité à faire de nos familiers des exemples de calme.

La première à se présenter est la jeune femme blonde accompagnée par la créature fort bien habillée et un grand dragon. Je note dans un coin de ma tête son nom ainsi que celui de sa dragonne. Pendant un instant, je reste interdite. Aventurière ? Je n’aurai même pas mis un cristal sombre sur cette possibilité… Citoyenne, oui. Noble éventuellement vu la tenue de la créature qui l’accompagne mais Aventurière, ça non. Je ris lorsque la créature prend la parole et que Morticia l’envoi boulet. Rire qui me vaut l’immense déplaisir de devoir être la suivante à me présenter alors que Geki trouve amusant de vouloir sauter sur la Unella. Je me retrouve à devoir rattraper un peu vigoureusement ma chiraki dissidente. Maintenant emprisonnée dans mes bras, elle se détend un peu.

Bon, bah moi, c’est Aube Grassim. Elle, c’est Geki, un bébé chiraki d’une semaine. Une semaine mais déjà une boule de nerf.

Entendre son nom déclenche une envie furieuse de me lécher le visage chez Geki que je suis obligée de reposer par terre.

Je suis garde, du coup, j’ai besoin qu’elle écoute parfaitement mes ordres à terme mais pour l’instant, il faut qu’elle apprenne à se tenir calme la nuit...

Ma survie en dépend… Du regard, je passe le flambeau à la personne suivante avant de m’agenouiller pour caresser Geki. Je les écoute attentivement souriant lorsque la demoiselle au Pinplume annonce être une noble. J’en aurai mis ma main à couper vu comment elle chouchoute son animal depuis tout à l’heure. Je plaindrai presque ce pauvre pinplume qui ne verra jamais l’ombre d’un terrier de sa vie. Le tour de présentation fini, la moustache de Juan frétille lorsqu’il reprend la parole.

Parfait ! Je vois que l’on a pas mal de sujets différents mais j’ai une bonne nouvelle pour vous toutes ! Nous allons pouvoir vous aider. En particulier vous, Aube avec votre terreur nocturne.

Je sourie à l’idée de pouvoir enfin dormir correctement et me fait surprendre par Geki qui prend la poudre d’escampette pour poursuivre une sauterelle. Avec un soupire d’exaspération, je me décide à sortir un bout de viande séché de ma poche pour la rappeler.

En voilà un exemple parfait ! Une première chose à savoir, il est inutile de forcer votre familier à faire ce que vous souhaitez. Il faut lui donner envie de le faire, ainsi il prendra plaisir à le refaire plus tard. Une friandise est idéale pour ça, surtout quand ils sont jeunes et affamés comme Geki. Aube, appelez là en lui montrant la viande jusqu’à ce qu’elle vienne.

Partie pas très loin et goulu comme pas deux, il ne faut pas longtemps pour qu’elle revienne vers moi pour réclamer sa pitance...