Nevra savait bien qu'il aurait dû choisir un autre moment que cette matinée ensoleillée pour sortir et fureter dans les rues, mais c'était bien à ce moment là qu'il se passait le plus de choses et qu'il pouvait potentiellement aussi en profiter pour acheter de quoi manger histoire de ne pas mourir de faim. C'était une idée comme une autre, mais ça pouvait toujours être important, hein. Enfin bref. Entre bousculades et envies d'étriper tous ceux qui ne faisaient pas attention où ils allaient, le jeune homme était parvenu à faire quelques achats avant qu'un grand fracas se fasse entendre, un peu plus loin.
Un attroupement s'était formé sans distinction et Nevra grimaça en se disant qu'il était bien dommage qu'il ne pouvait pas user de son pouvoir pour s'approcher juste en traversant cette masse indistincte. Enfin bon, il força le passage, s'excusant juste une ou deux fois avant d'arriver sur les lieux et de voir qu'un beau bazar métallique se trouvait là, en plus de quelqu'un.
« Ça va ? Vous avez besoin d'aide ? » Il n'attendit pas de réponses avant de se baisser et de ramasser les matériaux qui se trouvaient à portée de mains.
Péniblement, je chargeais le sac avant de me mettre en route. J’avais pu mettre une dizaine de plaques dans le sac, les six autres, je les portais sous le bras. Oui, pas pratique mais bon, j’suis pas du genre à ne pas honorer une commande. Et c’est comme ça que j’me suis retrouvé sur la place marchande. Bondé, j’étais plus très loin en plus. Mais le problème de ce genre de coin tu vois, c’est que tout le monde s’en bat les reins de c’qui ce passe autours. Un coup d’épaule me déséquilibra et me fit tomber dans un grand fracas de métal, le sac s’ouvrit laissant ma livraison se répandre sur le sol, tout comme ce que j’avais sous le bras. Je grognais, lâchant des injures. Les gens se regrouper mais pas un seul de ces tocards ne songea à m’aider. Fin si, un seul. Un mec un poil plus jeune que moi. Je pense hein, je suis pas certaine. À l’air assez fort, il me proposa son aide mais n’attendit pas que je réponde pour le faire. Enfin, un mec sympa. Pas comme tout ceux autours. Ces p’tits arrogants qui se dispersèrent en se rendant compte qu’il ne se passerait rien d’intéressant. Dommage, surtout que j’aurais bien mit une patate à celui qui m’avait poussé. Oui, je suis handicapé. Non, je me laisserais pas faire. J’adressais un sourire reconnaissant au jeune homme avant de lui dire.
- Merci, je vais bien. Tu saurais m’aider à amener tout ça jusqu’à la forge du coin ? Elle est au bout de la place et j’galère un peu là.
Lentement, positionnant bien ma jambe pour qu’elle ne me gêne pas, je ramassais les plaques pour les remettre dans le sac. Ce foutu sac à la noix. Faudrait que je bricole une fermeture un jour histoires d’être tranquille. Où le jeter. Ouais, le jeter c’est pas mal aussi. Je rajoutais.
- Je te demande pas de le faire gratuitement hein, contre un cristal gris, si tu le veux bien.
Ouais je paye. EN même temps, j’aurais pas accepté à sa place sans argent à la clef. Pis j’allais toucher plus que ça donc bon, rien de bien important pour moi.
Nevra s'était baissé pour tirer les deux plaques qui étaient les plus proche de lui avant de demander si tout allait bien. Elle n'avait pas l'air blessée, plutôt énervée de ce qu'il s'était passé, en fait.
« Je pourrais, ouai. » Il jeta un oeil à la place qu'elle venait de mentionner, pleine de monde, pensa sans hésiter que ça ne valait pas la peine, mais il garda l'oreille tendue en entendant qu'elle lui donnerait un cristal gris et cela fit la différence. Il ne pouvait pas dire non à l'argent, ou à tout ce qui se rapportait à de la richesse. Les choses de valeur l'attirait, sûrement parce qu'il avait passé sa vie à voler les autres. Un cristal gris, c'était suffisamment assez pour trimbaler des plaques jusqu'à la forge voisine.
« File le sac, je vais le porter. » Lança-il en guise de réponse. Le truc ne se fermait pas, ce qui forcerait Nevra à devoir faire un peu plus attention encore à cause des gens, mais d'un autre côté, il n'attendrait pas que la foule se pousse pour qu'il puisse passer. Elle était aveugle, il le répétait.
- Bon aller, on termine ça. Et si on survit, j’te paye un coup à boire.
Ouais, une bonne bière pour reprendre des forces après cette merde. Je commençais à avancer, on avait eu un peu de place suite à mes problèmes. Mais à peine cinq mètres plus loin, c’était déjà le bordel. Et là, ça m’a énervé direct.
- BON LES CLAMPINS QUI DISCUTE POUSSEZ VOUS QU'ON PUISSE BOSSER LÀ !
J’étais énervé, comme d’hab un, et la fatigue n’arranger rien. Toujours présente celle-là, on me change pas hein. Je grognais et lâcher quelques insultes alors que le groupe devant nous s ‘écarter. J’avancé sans faire attention à leurs regards. Et je recommençais un peu plus loin. Gueulant à tout-va. Ouais, ça m’avait soûlé. Tu me connais à force hein, faut pas pousser. Pis suffit de m’obéir et je laisse filer hein. Oui, qu’ils se cassent tous et qu’on me laisse bosser. C’est tout ce que j’demande. C’est si facile pour ces gens en bonne santé de vivre. Mais moi qui boitait en permanence. Traverser une place de ce genre était une épreuve. Surtout quand je portais quelque chose. Je me retournais vers celui qui m’avait aidé.
- Ça va tu t’en sors ?
Pas de raisons qu'ils ne survivent pas à ça du coup, le truc chiant, c'était juste tous ces gens qui remuaient dans le désordre et qui parlaient fort pour certains...
« BON LES CLAMPINS QUI DISCUTENT POUSSEZ VOUS QU'ON PUISSE BOSSER LÀ ! »
Il sursauta, ne s'attendant pas du tout à un tel éclat de voix de la part de la jeune femme qu'il aidait. Elle avait l'air aussi bourrue que grande gueule, un truc qui laissait penser qu'en effet, il ne valait mieux pas rester sur son chemin si on voulait garder la vie sauve.
« T'inquiète, je te suis ; j'ai déjà porté plus lourd... » C'était lourd, il ne le niait pas. Il avait beau avoir des muscles, ces derniers étaient plus fait pour fuir le danger que porter des charges lourdes, mais il tenait tout de même bon, suivant la boiteuse jusqu'à arriver à ladite forge.
« C'est ici ? » C'était la seule qu'il connaissait dans les environs en fait, alors il posa le sac au sol avant de frapper à la porte de l'atelier pour voir si quelqu'un allait en sortir.
- Faut frapper plus fort regarde.
Je le vais le bras droit avant de tambouriner à la porte, comme si je voulais la casser à coup-de-poing.
- HEY GERARD TU NOUS OUVRES UN JOUR ?
Ouais j’avais gueulé, encore. Mais c’est drôle de gueuler tu vois, ça met de l’ambiance. Et surtout ! Ça évite d’attendre cinquante ans de se faire remarquer. Et pour preuve, la porte s’ouvrit quelques secondes après, dévoilant un homme de bonne stature avec des muscles saillants. De courts cheveux bruns, les sourcils froncés, je ne le laissais même pas parler.
- Tiens j’ai ta commande vieux, la prochaine fois tu viendras la chercher.
Il me regarda d’un air sceptique avant de sourire.
- Bien entrez, on va regarder ça.
Je fis signe au jeune homme de me suivre, j’connaissais l’endroit, il ne rester plus que la vérification et le paiement. Ce fut rapide, une fois le sac ouvert, même si il l’était tout le temps, Gérard vérifia rapidement les pièces avant de me fournir l’argent. 10 cristaux gris, un poil plus que ce qui était convenue. Je haussais un sourcil.
- Le supplément c’est pour la livraison.
Je hochai la tête.
- Bien on te laisse alors. Hésite pas si ta encore des problèmes comme ça.
Je tendis deux cristaux gris clair au jeune homme. Un de plus que ce que j’avais dit mais détails. Ça me dérange pas de payer ceux qui le mérite tu vois. Puis au final, il m’avait bien aidé.
- Tu veux une bière ou pas ?
Qu’il accepte ou non le p’tit jeune, j’irais quand même en boire une. Mais bon, a deux c’est quand même plus sympa. Pis si y faisait rien, il ne perdait rien à prendre un coup à boire.
- D’ailleurs si tu connais un coin sympa pour la bière je prends.
J’ignorais complétement Gérard qui avait repris le travail. Moi, j’avais un peu de temps aujourd’hui et j’allais en profiter.
Il resta un peu dans son coin, le temps que la transaction se fasse entre madame la brailleuse et le forgeron. En soi, cela ne dura pas bien longtemps, l'affaire de quelques minutes seulement avant qu'ils ne ressortent de la forge, sans Gérard, bien évidemment.
Elle lui proposa derechef une bière pour service rendu, en plus des cristaux. Soit, pourquoi pas. Le jeune homme accepta ; ce n'est pas comme s'il avait quelque chose à faire de ses journées après tout.
« Si t'as la foi de marcher un peu plus loin, jconnais un truc tranquille. » Bien moins bruyant que cette place marchande, c'était ce qu'il fallait entendre en fait, parce qu'en soit, la taverne qu'il connaissait restait assez fréquentée.
« Tu t'appelles comment ? Moi c'est Nevra. » Qu'il finit par lancer, c'est que ça pouvait être pas mal pour commencer et sociabiliser un peu, non ?
- Eva, mais tu peux m’appeler comme tu veux je m’en fiche.
Effectivement, c’était plus sympa de mettre un nom sur la tête de quelqu’un. Surtout si on va picoler avec lui juste après. Je regardais autour de moi, y’avait vraiment beaucoup trop de monde pour moi. Fixant Nevra, je lâchais.
- Vas-y je te suis du coup.
Y'avait juste à suivre le guide pour le coup, rien de bien compliqué parce que, comme il l'avait dit, la taverne se trouvait vraiment pas loin de la place. Ils y arrivèrent en quelques minutes et surtout en silence. Nevra n'était pas forcément le type le plus doué pour lancer des conversations, mais il essayait ; on ne pouvait pas dire qu'il ne faisait pas d'efforts du coup.
« Tu travailles pour ce Gérard ? C'pas un peu salaud de sa part de t'avoir fait porter tout ça alors que tu boites ? » Direct ? Noooon, pas du tout ; il fait des efforts, j'ai dis, et comme Eva n'avait pas l'air de passer par quatre chemins dans ses mots, il copiait sans s'en rendre compte le ton qu'elle employait.
Il ouvrit la porte de la taverne une fois arrivé devant, scruta l'intérieur du regard pour chercher une place avant de s'y diriger, tout en attendant la réponse qu'elle pouvait lui donner.
- Ha si c’est un bon connard, mais je bosse pas pour lui tout le temps, c’est juste que là il était en galère et qu’il a demandé un dépannage. Puis y’a pas plus honnête que lui pour payer les gens donc quand j’ai le temps, ça fait quelques profits en plus tu vois.
Une justification à la con mais en vrai je l’aimais bien ce Gérard. Efficace dans son travail. Si seulement y parler plus… Il nous mena jusqu’à la taverne de l’ours assoiffé. J’noté le nom dans ma tête au cas où elle était qualitative. Tu vois, j’aime ce qui est qualitatif, surtout pour la picole. Y’avait du monde. Moins que sur la place cependant. Niquel, on prit deux places dans un coin de la salle et je caller ma jambe de façon à ce qu’elle ne me gêne pas. La serveuse passa nous voir.
- Une bière pour moi ! Et ce qu’il veut pour le jeune homme.
Je me calais au fond de ma chaise. J’avais soif.
- ET du coup toi tu bosses dans quoi ?
« Une bière aussi. » Commanda-t'il simplement, juste après avoir fini de s'installer sur sa chaise ; la serveuse était passée rapidement et il ne lui avait pas fallu longtemps avant de revenir avec les deux pintes remplies à ras bord.
« Moi ? Rien d'intéressant. » Commença-t'il à répondre juste après que la demoiselle reparti. « Je fais des petites missions de mercenaire. » Arrêter les voleurs et s'occuper des gens gênants, c'était facile quand on avait déjà l'habitude de le faire, mais disons que cette fois, il n'avait pas à se faire considérer comme un criminel, ou presque. Le travail restait très aléatoire, mais ça lui suffisait pour le moment. Il avait pu avoir l'occasion d'embarquer un bon petit nombre de cristaux en quittant la ville du grand-port, il y a deux années de ça.
Je lâchais un p’tit rire avant de commencer à boire, une bonne grosse gorgée. J’avais soif tu vois. Avec cette chaleur. Je soupirais de contentement en écoutant sa réponse. Ainsi il accomplissait des missions. Intéressant, un peu comme moi à l’époque quoi. Je souris en croisant mes jambes.
- Oh tu fais donc partie de la guilde des aventuriers ?
Une vraie question, j’avais régulièrement à faire avec des aventuriers, une très bonne source d’argent d’ailleurs, surtout que j’étais plutôt rapide pour les réparations ce qui les arrangeaient bien. Mais lui, je ne l’avais jamais vue. Bon, peut-être qu’il n’avait juste jamais eu besoin de mes services. Du détail. Je ne voulais pas le mettre en tort hein, loin de là. Mais j’aime tout savoir, surtout les commérages. Donc je m’informais tranquillement. Et s’il n’en faisait pas partie, ça permettait juste de l’utiliser pour du travail. Lui qui avait si gentiment accepté de m’aider juste avant. Je rebu un coup, constatant que la bière allait très vite se finir, j’en recommandait une. Décidément, je picolais beaucoup trop vite. Mais c’était si bon et si rafraichissant que je ne pouvais résister.
« Nan, j'suis pas là-bas, j'aide juste ceux qui peuvent pas se permettre d'aller y poser des quêtes. » Ils étaient plus nombreux qu'on pouvait le penser et la garde ne s'occupaient pas toujours de ces gens là non plus. Peut-être qu'on pouvait dire que c'était noble de sa part, dans tous les cas, le jeune homme arrivait à se satisfaire de ce qu'il faisait, même si parfois, cela se rapprochait un peu trop du "métier" qu'il exerçait par le passé... Enfin bon, il n'allait pas se plaindre, cela lui permettait de vivre.
- Hésite pas si t’en veut une deuxième hein, après l’effort y’a rien de mieux.
Je souriais, j’avais une idée à la con encore une fois. Une idée qui pourrait me faciliter la vie. Un peu. Encore faudrait-il que le jeune homme soit d’accord. Ça, c’était pas gagné. Oui, le faire travailler de temps en temps à la forge pourrait être sympa, mais ce n’était pas le plus facile et de loin. Et tout le monde n’était pas attiré par ce genre de travail. Après si, ça pouvez le dépanner de temps en temps tout comme me dépanner moi, c’était tout bénef. Je joignis les mains devant moi avant de prendre la parole.
- Ça t’intéresserait de travailler avec moi de temps en temps ?
Simple, direct, c’était rater pour présenter ça joliment. Mais bon tant pis. C’était pas mon point fort et tous mes clients le savaient parfaitement.
« J'allais pas me priver. » Finit-il par répondre avant d'attirer l'attention de la serveuse qui s'affairait toujours non loin d'eux. Il prit commande avant de reposer les yeux sur Eva qui en vint à faire une drôle de proposition.
« Travailler, comment ça ? T'aurais besoin de quoi ? » Il fronça un peu les sourcils avant de reprendre sa boisson pour la consommer, il n'y connaissait rien dans ce domaine là, mais il se doutait quand même qu'elle n'allait pas lui demander de faire ou réparer des armes et armures. Alors quoi, hein ? C'était bien pour ça qu'il avait posé la question et qu'il attendait une réponse...
- Je cherche quelqu’un pour les livraisons de matériel.
Je pris une bonne gorgée de bière avant de continuer.
- Je paye à la mission en fonction de la cargaison, la moitié du bénéfice que je fais sur la commande. Par exemple sur celle où tu m’as aidé, ça t’aurais fait 4 cristaux gris clair.
Oui, je me faisais de la marge, en même temps, avec mon pouvoir j’économisais beaucoup. Mais du détail tout ça. On parlera même pas de ce que l’aventurier allait payer à Gérard, il aurait payé bien moins chez moi mais bon.
- Ça peut être soit des petites, soit des grosses livraisons, mais la somme changera en conséquence et à vue de nez ça peut monter à 50 voire 80 cristaux gris clair pour une matinée.
Maintenant c’était à lui de voir, j’allais perdre un peu sur le coup, mais ça me faciliterais bien la vie à côté. Tranquillement, je recommençais à boire.
Il continua de boire, écoutant ce qu'elle voulait bien lui dire, surtout à propos du paiement ; c'était le plus intéressant et, avec la vie qu'il avait mené jusque-là, il était toujours attiré par les gains, l'argent, les cristaux...
« Des clairs ? Tant que ça ? » C'était plus que ce qu'il imaginait, il ne le cachait pas. « Tu vends à qui pour gagner autant ? » Elle avait certes mentionné le fait que les affaires étaient plutôt bonnes en ce moment, mais il devait y avoir autre chose, c'était certain. Il réfléchit quelques secondes de plus avant d'accepter la proposition.
« Ma foi, c'est pas trop mal, mais jte préviens de suite, j'suis pas dispo h24. Y'a des idiots à calmer en ville et aux alentours. » Les gardes ne s'occupaient pas de tout le monde, alors bon, il y avait toujours des voleurs qui traînaient.
Et oui des cristaux clairs. Y croyait quoi lui. Qu’on gagnait rien en tant que forgerons. Je souris de sa surprise. Bon ok, c’est sûr que à voir ma gueule, on se disait pas forcément que j’avais des sous. Pourtant, j’en manquais pas. Loin de là. J’en avais même plus que lorsque j’étais aventurière. Faut bien. Mais je n’eus pas le temps de répondre qu’il passait déjà sur ses disponibilités. Bien. Il avait accepté.
- On va dire que les nobles payes bien pour de bonnes décorations inutile. Sans parler des commandes de la garde.
Oui, les deux ensemble, y’avait de quoi se faire du pognon. Tranquillement je rajouté.
- Les dispo c’est pas un problème. Tu passes quand tu veux, y’en a presque tous les jours. Au moins une. Après, j’peux même te prévenir pour les plus grosse si tu veux. Comme ça y s’arrange. Au pire, ils attendent un jour de plus.
Ouais, déjà que j’étais plus rapide que la plupart des forgerons. Du moins pour quelqu’un qui travail seule. Les clients pouvaient attendre un peu. Maintenant ça ne tenait qu’à lui d’accepter ou non. De toute façon, j’allais bientôt partir, j’avais encore du travail moi.
« Les aventuriers aussi doivent venir te voir, non ? Peut-être plus pour des armes que des armures par contre. »
En gros, elle avait en effet de quoi se faire un bon petit paquet de fric. Nevra n'avait rien à redire la dessus, même pour les disponibilités ; s'il y avait des commandes quasiment tous les jours, en effet, il y avait de quoi amasser des cristaux et l'invisible aimait les cristaux, il le répétait.
« Va pour ça. » Conclu-t'il en attrapant sa pinte pour venir la cogner contre celle de la forgeronne.
- Bon, j’ai encore du taff moi, merci pour l’coup d’main et passe quand tu veux.
Je me levais tranquillement en souriant, j’avais obtenu ce que je voulais. Je ramenais ma bière, la moindre politesse pour moi, ça f’sait moins de taff hein. Pis c’est pas comme si ça me coûtait grand-chose. Souriante, je remerciais la serveuse avant d’sortir en boitant. Je grognais un coup à l’idée de devoir affronter la foule. Ça m’faisais chier. Ouais clairement. Mais bon, fallait bien. Je m’engageais donc dans les rues en boitant, repensant aux prochaines armes que je devais réparer. Y’en avait masse. Et j’avais envie de boire. Terrible.