D'une parade nuptiale dédiée à l'astre de la nuit, la déesse d'argent t'avait dès lors accordés ses caresses éphémères. La brise devenant rafle de sentiment, le doute était devenue noyau de tes complaintes. De tes paupières devenues close, tu avais cédé ton âme à la déesse maîtresse des cieux nébuleux. Trimbalés d'une violence sans pareil, les princes des ténèbres semblaient avoir pris possession de toi, tes ailes échappant aux rayons d'argent. La lune criait ton rappelle, ton cœur se noyant dans l'infamie des vérités te persécutant.
Pantin des génies du mal, tes prières ne semblaient atteindre l'issue du néant. Bercées d'une obscurité totale, tes ailes semblaient avoir été enchaînées, te laissant tomber dans un vide infini. L'atmosphère en était devenue glaciale, tes forces abandonnant chacune de tes parcelles. L'instinct de survie lui-même semblait t'avoir abandonné, faisant de toi le festin de tes démons. Promptement, des larmes s'étaient mises à s'écouler de tes prunelles, le chaos s’abattant aux coffins de ta poitrine devenue frêle.
Mère de vos âmes désorientées, la lune vêtue d'une couronne d'argent avait balayé Suppôt et obscurité, régnant de ses rayons sur chaque obscurité."Sue, La lumière ne peu exister sans une once d'obscurité..."
De tes paupières s'épanchant de leurs obscurités, les rayons de la lune en étaient devenus d'autant plus intenses, faisant de tes rétines l'objet d'étourdissement. D'une vitesse vertigineuse, c'est des lors que tes prunelles furent soulagés que tes ailes te sauvèrent de la proximité du sol. De cabriole, tes pieds avaient touché la terre pour t'élancer d'autant plus en direction de ton unique divinité, tes larmes présente disparaissant de caresse réconfortante.
Asservi de ses beautés, l'astre lunaire en était devenu protectrice et confidence, connaissant tes moindres maux. Tu n'avais jamais été forte, éprise de maintes faiblesses. D'un passé devenu caprice de la providence à un sentiment devenue imperméable à ton être... l'amour. Tes vermeilles, rencontrant le regard opalin de la divinité, n'avais-tu qu'une unique question à son égard.
_L'amour m’enchaînera t-il à la terre ?
De larmes perlant jusqu'à atteindre le fruit des astres de tes croyances, la lune t'avait accueillie de sa tendresse, formant de tes ailes un abri sans pareil. Pouvais-tu échapper chacune de tes craintes au nom d'un amour inimaginable... De toute deux, ces femmes en étaient devenue tes ailes... à deux ne faisant qu'un unique être. Recroquevillés, le jais et l'argent semblaient n’avoir fait qu'un... te berçant de leurs lueurs.
D'une unique chaîne te retenant à prendre une ample liberté, cette dernière se brisa. Capturé d'une atmosphère ignorée, tu étais devenue des plus légères, ne faisant qu'un avec le ciel. D'un crie transperçant la poitrine de la divinité, cette dernière t'avait donné ses réponses... Ayant brisé ton dernier lien de servitude à la terre pour pouvoir les aimer... Devenu corbeau, tout t'était devenue acquis... et d'un seul contact avec la terre, ton apparence en était redevenue mortelle. D'un regard porté à la lune t'ayant libéré de tes dernières incertitudes, tu t'étais mise à sourire.
_Je les aimes...
On dit que les gens n’ont pas peur de tomber amoureux mais que nous avons juste peur de ne pas être aimer en retour, je le savais en avouant en quelque sorte mes sentiments à la belle Garde le jour où elle est venue me retrouver après un long mois loin d’elle. Je ne comprenais pas moi-même mes sentiments, j’ai un jour croisé son chemin dans une taverne, j’ai perdu au jeu, j’ai mis mon corps sur la table mais je n’ai pas remporté la mise, j’ai dû laisser faire ce démon au charme fou, ce n’était qu’une heure mais je me suis retrouvée accrochée à cette jeune femme, elle avait ce quelque chose qui m’attirait et c’était bien la première fois.
Quand je me retrouve assise comme maintenant, je m’imagine encore il y a quelques jours quand elle avait voulu pour la première fois rester avec moi jusqu’au petit matin, se réveiller enlacées, nos corps entremêlés, ce sentiment de se sentir aimée était quelque chose d’incroyable… mais malheureusement Sue ne pensait pas pareille, elle m’avait promis en quelque sorte de faire un effort mais je crois que nous n’avions pas la même définition de l’amour. Elle faisait vibrer mon coeur, c’était ma drogue peut-être la dangereuse de mes addictions car c’était doux, agréable et surtout addictif, comment ne pas aimer la tendresse de la brune ? Comment ne pas aimer ses caresses ?
On dit qu’aimer c’est perdre le contrôle de soi-même et je m’en rendais compte au fur et à mesure car nous sommes en plein milieu de la nuit, accoudée à ma fenêtre, repensant à la nuit dernière avec elle, le drap me couvrant l’épaule où je sentais encore sa douce odeur mais c’était que pure folie de faire ça… pourquoi continuer à espérer qu’elle finira par me choisir, je sais qu’elle fréquente Karlyanne, est-ce qu’elle la préfère à moi ? Est-ce qu’elle était amoureuse d’elle ou elle partage son coeur entre Boufftou et moi ? Est-ce que je serai capable de comprendre cette façon d’aimer, pouvoir aimer plusieurs personnes et accepter de partager ? Est-ce que je le pourrai le faire pour elle à défaut d’avoir rien ? Je ne le savais pas, peut-être je me trompais.
Lucy aide moi, qu’est-ce que je devrais faire ? L’aimer en acceptant toutes ses conditions où tourner définitivement la page ? Passant la jambe par dessus la fenêtre, je finis par m’assoir sur le rebord, observant cette belle nuit étoilée depuis ma grange que j’ai emménagé, je m’amusais à retracer les différents constellations puis je vois celle du corbeau, le visage de Sue m’apparaît et j’attrape machinalement le collier qu’elle m’avait offert. Elle m’avait offert ce bijou, une hirondelle avec une aile rouge, l'emblème de sa famille, un présent qui voulait tout dire, je me rappelle encore que je voulais lui balancer sur le visage mais non j’étais si heureuse de cadeau certes empoisonné mais cadeau quand même, elle m’avait offert quelque chose d’elle, un moyen de me prouver qu’elle tenait à moi, même Karlyanne n’avait pas eu un tel présent. Un sourire s’affiche alors sur mon visage, j’avais gagné des points, je le sais mais pendant combien de temps je pourrai rivaliser contre elle et si Sue rencontre encore une femme, une femme qui réussit à la faire changer d’avis ou encore une autre qu’elle rencontre dans ces maisons closes ? Combien de femmes elle a partagé sa couche ? Combien encore a-t-elle dit des mots doux ? Je ne voulais pas compter, je sais que je saurai déçue du résultats.
Repliant le genou contre ma poitrine, je rêve secrètement d’être l’unique, qu’elle vienne encore ce soir mais je lui en demandais trop et je préfère rester avec mes rêves de jeune fille. Trouver le vrai amour, celle qui m’aimera de tout son être, celle qui me fera vivre une vie merveilleuse, celle où je pourrai tout lui donner même ma propre vie mais pourquoi quand je dis ça, je pense encore au terrible corbeau ? On dit que seul l’amour peut garder quelqu’un de vivant et tous les matins, c’est à Sue que je pense à mon plus grand désespoir…
Peut-être je devrais arrêter d’y penser, m’avouer à moi-même que je l’aime beaucoup trop et voir comment ça se passe, faire que des suppositions, ça ne sert strictement à rien, j’ai toujours dit qu’avec des “ si “ on peut couper un tas de forêts à la fin… vivons la vie telle qu’elle se présente, vivons là à fond, prenons ce que la Garde me donne, peut-être je croiserai la route d’une autre personne qui me fera chavirer le coeur mais je crois que celui-ci n’aime que la complexité, il ne veut pas entendre raison… rien.
Je finis par descendre de ma rambarde pour rejoindre mon lit, lieu de luxure et d’amour mais je n’avais pas le choix, il fallait que je dorme, peut-être elle viendra… ou non mais ce n’est pas grave, mes rêves les plus fous seront portés par Morphée, il m’aidera à faire ma vie sentimentale parfaite, celle où Sue dira qu’elle m’aime, je lui répondrais que je l’aime aussi et on se donnera l’une et à l’autre mais ça c’était certainement dans une autre dimension…
Allongée dans mon lit, laissant la place de Sue qui était le plus proche de la fenêtre, je m’enroule dans mes couvertures, le regard porté vers la fenêtre attendant une silhouette sombre vienne mais mes paupières capitulent les premières et finit par m’endormir avec mes douces pensées et mes beaux rêves.
Lucy… je crois que je suis amoureuse, je l’aime plus que tout et j’espère qu’elle puisse m’aimer en retour…
Il n’avait ensuite pas fallu attendre longtemps pour que mes pensées dérivent au travers de la pièce qui se jouais en dessous. Le regard perdu dans les étoiles, je ne voyais pas les figurants cependant pour avoir subie ce spectacle pendant des mois je visualiser très bien la scène, mais ses voix qui d’ordinaire m’agaçaient dans mon sommeil semblaient pour la première fois atteindre mon cœur. Je réalisa bientôt que je citais le dialogue en même temps que les comédiens, des mots dont je percevaient le véritable sens pour la première fois.
-Je veux encore croire à ce mot, qui a pris un nouveau sens grâce à toi, murmurais-je alors que dans la ruelle quelque mètre plus bas une femme habiller avec une grossière robe de princesse récitait les mêmes mots, avec toi aimer prend tout son sens.
Pour la première fois aucun soupir ne quitta mes lèvres suite à cette tirade, au contraire un sourire -sans doute niais- s’étira sur mon visage alors que s’imposer la vision d’une femme à mon esprit. Alors que dans mes pensées une Sue naswig habillé d’une magnifique robe impériale se dressait face à un dragon d’un bleu azur, et que la jeune femme de la pièce entamée le légendaire monologue durant lequel la reine scandait son amour pour la majestueuse créature, d’étrange sentiments que mon esprit embrumé semblait bien décider à me voir révéler se bousculaient en moi. Qu’est que cela voulait-il vraiment dire, aimer ? Je n’étais même pas sûr d’avoir la réponse… Encore une fois, l’image de Sue, l’apparition angélique qui était apparut pour bousculait ma vie -et mes pensées- quelques mois plus tôt, s’imposa comme invoquait par cette question.
Me mettant inconsciemment à jouer avec la perle rouge que m’avais autrefois offerte Sue et qui ornait à présent mon coup, je me remémora ma première rencontre avec elle. Cette fois, lors d’une nuit comme celle-ci, où je l’avais vue sortir de se lac. A quoi aurait ressembler ma vie aujourd’hui sans cette apparition ? Je frissonna à cette question… Une enfance pas vraiment joyeuse et affublés d’une malédiction des plus contraignante, on m’avait appris de nombreuse chose… Mais pas l’amour. Je l’avais mainte fois observé chez les autres, ce sentiment qu’aurais moi-même qualifier de destructeur. Qu’est que j’avais put en voir des gens sauté pieds joint dans les plus grosses emmerdes, juste par amour… Un faussé s’étant creusé entre moi et les autres être humains, autant de leurs volontés que la mienne, j’avais toujours songeait que le gouffre que représentai ce sentiment n’était pas pour moi. Qui aurait voulu, ou qui aurais-je forcé, à plongeait dans ce gouffre avec moi… Mais qui aurait dit que l’amour n’était pas un gouffre, mais un pont, que l’autre étend au-dessus du vide pour venir au plus prés et vous dire qu’elle vous comprend, qu’elle vous voit vraiment ? Qui aurait dit que la reine voudrait connaitre le dragon ?
-Je ne veut plus êtres un dragon, citais-je en même temps que l’homme affublé d’un risible déguisement de reptile en papier mâchée, laisse-moi être celui que tu vois.
Sue avait arpenté se pont, se rapprochant de moi comme nul ne l’avait fait, elle avait su voir l’humaine derrière le monstre. Et juste pour ça je l’en remercié. Mon expérience avec l’humanité m’avais appris à vivre dans la solitude mais elle, elle était arrivée et tout avait voler en éclat. Avec elle, je me sentais vivante ! Normale, ou presque… Le souvenir de ma première entrée dans une auberge m’arracha un sourire, me remémorant le visage de ma compagne lorsqu’elle avait réalisé que j’avais mangé l’assiette. Pour chaque moment avec elle, même le plus petit, je la chérissais. Du simple souvenir de l’assiette, à ce jour prêt à basculais où j’étais venue la voir à la fenêtre de sa chambre pour retrouver son étreinte réconfortante. Je me souvenais de chaque mot, chaque geste, de cette nuit-là, où pour la première fois j’eut cette impression de « voir » celle qui était allongée à cotés de moi. Lorsqu’elle avait tenue à partageait son passé avec moi, elle s’était mise à nue et j’avais ressentie cette chose que je ressentais encore maintenant… Ce sentiment profond, ivre de la voir sourire, qui nourrissait en moi le besoin d’exister pour la rendre heureuse.
-Mais ce n’est pas un homme ! M’exclamais-je en même temps que le comédien jouant le père de la reine, tout juste une bête !
Et moi donc, était-je pas plus qu’une bête ? J’avais toujours connu la nature du Sue, une charmeuse volatile, s’exprimant dans la plus totale libertés, à la manière de ses faucons sauvage ne vivant que pour les plus grands espaces. Je ne me serais jamais imaginé l’enchainais, et comme aurais-je put ? Attache-t-on l’oiseau et le dragon ensemble… ? Comment aurais-je pu lui faire ça… Et pourtant les nuits comme celle-ci devenaient légion. Des nuits où, fixant la lune, j’aurais été prête à tout échanger pour la passer dans ses bras. Depuis ma visite à la caserne, ce sentiment brulait avec d’avantage d’intensité, comme si chaque moment loin d’elle était un instant de ma vie de perdu… Comme si le monde s’effondré alors qu’à ses côtés j’en aurait bâti un nouveau…
En contrebas, dans la ruelle, la scène finale durant laquelle le dragon allait se jeter dans un volcan, le cœur brisé, fit place aux applaudissements de fin auquel je joins les miens pour la première fois. Mais alors que mes mains se rencontraient, je n’aurais su vraiment dire si j’applaudissais leurs représentions ou bien mes propres pensées. Déjà je pouvais entendre le son de la foule qui se dispersait cependant je resta allongée là encore un moment, à scrutait la lune et les étoiles, comme si je mettais attendue à en voir s’en décrocher un ange. Au final, cela signifie quoi d’aimer ? Quand je suis avec elle, c’est comme si j’apprenais à vivre pour la première fois, comme si… je respirais uniquement aujourd’hui. Quand je suis avec elle, je suis celle qu’elle voit. Et c’est pour cela, que je pense bien que…
-Je l’aime, murmurais-je à la brise nocturne.