Tethra Ederiel

Les miroirs ne sont pas tes alliés, Tethra. Tu t’en détournes bien vite dès que tu passes devant. Pourquoi ? Il n’y a pas de raison. Tu es plutôt joli garçon. Une peau de pêche, douce grâce aux huiles que tu passes quotidiennement dessus, délicatement bronzée lorsque le soleil tape fort et que les jours d’été te poussent à rester dehors. Des cheveux ondulés d’un blond solaire, brillants et éclatants, entourant ton visage d’un halo lumineux quand la brise s’y perd. Tu ne les as jamais eu tout à fait courts, parfois assez longs – les tresses te vont à ravir – mais là, tu les laisses un peu pousser. Des yeux doux, pas tout à fait verts, pas tout à fait bruns. Certains te diront que ça dépend de la luminosité, tu es plutôt d’accord, tu as arrêté de chercher leur vraie teinte – mais offres une prime généreuse composée de friandises à celui qui t’éclairera pour de bon à ce sujet.

Ce qui te dérange, ça n’est pas tant ta taille – tu frôles le mètre septante-huit –, pas tant ta pomme d’Adam que tu trouves trop développée, mais bien ta carrure. Tes hanches sont étroites, tes cuisses manquent de puissance. Tes bras, fort heureusement, affichent quelques muscles discrets, ton torse aussi. Tu as perdu de ta consistance en arrêtant la pêche, en étant hospitalisé. Tu es complexé et tu as honte. Mais tu ne sais pas si pratiquer une activité physique serait une bonne idée pour ton corps désormais trop fragile. Brindille vite cassée, tu as peur.

Tes mains, sur lesquelles tu appliques une crème quotidienne, sont toujours propres, tes ongles impeccables. Tes doigts font fins, longs et siéent parfaitement à l’art de la musique où tu es habilité à pincer, frôler les cordes pour produire des sons tous plus magiques les uns que les autres. En remontant encore une fois sur ton visage, en plus de ton regard placide, on découvre des pommettes qui ont tendance à rougir facilement, un nez bien droit, des lèvres un peu pulpeuses mais sèches, toujours garnie d’un sourire, qu’il vente ou qu’il pleuve, parce que tu n’aimes pas montrer que tu es mal.  

Tu es un garçon adorable, Tethra, et ça se lit sur ton visage d’ange. Depuis tout petit tu ignores les mises en garde de la part de tes parents ; le monde n’est pas si rose, mais pourquoi ne pas laisser une chance à chacun ? Sont-ce les « tyrans » si insensibles au point de vouloir du mal à quelqu’un qui sourit tout le temps, qui croque la vie à pleines dents et qui fait un peu trop vite confiance ? Oh, bien entendu, tu as été déçu, trahi, plus d’une fois et tu t’es renforcé. L’humain fait parfois encore et encore les mêmes erreurs. Tu as retenu la leçon après cent échecs, cent déceptions. Désormais, tu t’abandonnes plus difficilement, tu es plus sur la réserve, même sur la défensive. Tu as eu mal, et tu sais que tu auras encore mal car il suffit de gratter un peu pour que tu lâches prise et essaies, encore et encore.

Tu manques de confiance en toi. Depuis le décès de ton compagnon, il n’y a plus personne pour te rassurer, pour te faire constater ta beauté, intérieure comme extérieure. Toi, tu ne vois qu’une masse noire et mouvante, éteinte, figée dans le passé. Pourras-tu un jour rencontrer une autre personne qui te fera te sentir bien ? Tu en doutes fermement. Mais petit à petit, tu es prêt à essayer à nouveau d’aimer sans pour autant oublier l’homme de ta vie.

Ton comportement est en parfait accord avec ton apparence lumineuse : tu espères que chaque personne qui croise ton chemin passera un bon moment en ta compagnie, que ça soit pour cinq minutes ou pour plus longtemps – toute la vie ? – et tu agis en conséquence, sans trop non plus en faire. Tu n’es pas hypocrite, Tethra, tu ne l’as jamais été. Et si tu es mal à l’aise vis-à-vis de quelqu’un, ça se verra rapidement dans ta gestuelle. Ton sourire est éblouissant – et tu ne t’en rends pas compte – tes yeux brillent de malice. La solitude seule te fait mal. Entouré, tu ne pourrais être plus heureux, car tu oublies ce qui gâche tes nuits. Tu es un vrai moulin à paroles, tu n’es pas toujours pertinent. Toutefois, tu ne parles pas de toi tant que cela ; tu es conscient que l’important c’est l’autre, que c’est lui qu’il faut questionner, apprendre à connaître. Toi, tu n’as rien à apporter.

Tu es travailleur et tu ne recules devant rien pour mener à bien tes projets. Pour le moment, à part le chant et la musique, tu n’as rien d’autre comme activité. Mais tu espères trouver un travail en accord avec ta santé et loin de tes douleurs. Tu t’y donneras à fond, soucieux de bien faire. Par ailleurs, tu es capable de vivre de peu, voire de rien. Tu vis dans une bâtisse abandonnée, tu te débrouilles comme tu peux, tu ne te décourages pas. Un jour ça ira mieux n’est-ce pas ?

Some (interesting) facts :: aime étonnamment marcher pieds nus / possède deux lyres, une harpe et une flûte de pan / a une voix claire comme le cristal, on dit qu’elle envoûte / se nourrit principalement de pain et est très heureux avec ça / porte des tuniques légères en été, par contre l’hiver se couvre comme il peut / ne fait plus trop attention lorsqu’il est blessé / lèche son propre sang / dépense une fortune en médicaments / possède toujours un petit bateau ; très rarement, il y fait un tour mais reste toujours près des côtes / excellent nageur (il allait chercher les coquillages sous l’eau tout seul) / pêche encore parfois, mais à la cool, avec une canne et du temps devant lui, sans quitter les berges / sait parfaitement cuisiner le poisson / lit énormément, avec une préférence pour les récits d’aventures / a chez lui de nombreux flacons d’huile et de crèmes de plein de senteurs différentes