ft. @Rubis Amnell & @Drew Hart
Je le guide jusqu'au château, légèrement détaché du reste du village. Construit sur un lac, un grand pont de pierre nous porte de la terre jusqu'au donjon, laissant admirer les grands piliers plongeant jusqu'au fond de l'eau. À l'entrée, deux gardes de mon père, qui me connaissent bien. En revanche, ils ne s'attendaient pas à me voir revenir à dos de bête. Je me penche pour parler à son oreille.
Ces paroles terminées, je descend au sol, me laissant glisser sur son flanc régénéré. Je fais disparaître les deux tentacules qui me donnaient la stabilité pour tenir à son dos, puis marche vers la grande porte alors que les gardes l'ouvrent devant moi.
Avant d'entrer, je me tourne vers mon nouvel ami. Il peut rentrer dans l'enceinte du château en animal, mais il n'ira pas plus loin. Je suis curieuse de voir à quoi il ressemble sous ce voile bestial. Oh, mais je suis bête... Il va probablement réapparaître nu. J'ai tendance à oublier que la nudité gêne les gens normaux.
Je lui fait signe d'attendre deux minutes, passe sous le long portail d'entrée et m'engouffre dans la cour, puis passe l'une des portes qui donne sur l'intérieur du château. Je réapparais rapidement avec une couverture en main, prête à couvrir la nouvelle recrue.
S'il acceptait, je l'emmènerais aussitôt dans l'aile du château qui m'appartient. Là où je le conduis, il n'aura probablement pas besoin d'habits... Mais soit. Je vais d'abord lui faire le tour de l'aile, passant par quelques chambres, bureaux, salles de bain et j'en passe. Parfois quelques servants traversent les couloirs, s'occupent à différentes tâches. Ils savent bien qu'ils ont moins de chance de me déranger en venant dans mon aile le jour. Je terminerai la première partie de la visite en m'arrêtant devant ma chambre, où devrait se trouver ma rouquine préférée... Probablement assoupie, le soleil atteignant tout juste son apogée, il n'est pas secret que nous sommes toutes deux friandes de la grasse matinée.
Avant d'entrer, je demande son nom, puisque nous n'avons pas pris le temps de les échanger avant cela.
Alors que ma nouvelle associée m'explique où je suis et les lieux de chasse du coin, je pousse un petit râle au moment où elle me demande de passer sous ma forme humaine. J'ai horreur de cela, c'est comme si on demandait à un habile bretteur de se débarrasser de ses lames avant d'entrer. Je savais qu'en plus, sous cette forme j'étais à la merci de tout et n'importe quoi. Le plus faible des soldats de la châtelaine pouvait facilement me battre au combat sous cette forme. C'était le prix à payer en échange d'avoir une force colossale sur mon autre forme. Je la sentis descendre de mon dos et ranger ses tentacules également. J'aurai voulu rester sous cette forme, mais c'était une suggestion/ordre d'Alpha et il fallait que je fasse ce qu'elle me demande pour que notre accord soit fructueux. J'attendis le dernier moment pour cela, quand je vis que je ne pourrais pas passer sous ma forme gévaudane, je me suis éloigné un peu. Je voulais que ma vrai forme humaine soit un secret pour un maximum de gens. Et puis, je voulais pas que les gardes se moquent de mon manque de puissance quand je retrouverais forme humaine. Alors qu'elle avait une couverture dans les mains, la demoiselle pu voir mon corps changer pour prendre ma forme humaine, un haut très serré noir et un pantalon du même genre pour seul vêtement.
On pouvait voir que quelques choses avait changé chez moi, je n'étais plus du tout aussi sûr de moi que lorsque je suis sous ma forme gévaudane. J'ai du mal à regarder les gens dans les yeux, je suis toujours en retrait et mon capitale confiance en moi fait une grande chute libre. En réalité, la seule raison pour laquelle j'ai accepté de me changer en humain avant la fin de mon temps imparti, c'est parce que j'avais un peu confiance en Alpha. Elle aurait pu essayer de me tuer, à la place elle m'a convié jusqu'à chez elle. Je savais donc que je ne risquais rien à me dévoiler à elle sous ma vrai forme, et puis sa puissance me rassurait, elle était rapide pour utiliser son pouvoir. Lorsqu'elle me tendit la couverture, je la pris dans les mains et la gardait ainsi tout le long de la visite. Je l'avais gratifié d'un "merci" à peine audible tant je n'étais plus du tout en confiance. Je saluais les gens que nous rencontrions d'un signe de tête. J'avais l'impression d'être nu sans ma fourrure et ma carrure, c'était tout de même assez dérangeant. Puis après la visite nous nous sommes retrouvés devant la chambre d'Alpha. Sans vraiment comprendre ce que nous faisions là je mémorisais l'endroit comme une pièce clef du château. Elle se présenta comme se nommant Arya Tolevira, ce nom ne me disait pas grand chose mais bon, je fis semblant que si. Lorsque j'arrivais enfin à décoller mes lèvres, je prononçais péniblement mon prénom.
"Je ... Drew."
J'avais un problème d'élocution, une des raisons de plus pour lesquelles je détestais ma forme humaine. Après avoir prononcé cette phrase, je me suis mis à rougir et à regarder mes pieds. J'avais honte de ma façon de parler et le fait de me ridiculiser devant Alpha m'énervait encore plus. J'étais vraiment pas à l'aise dans ce corps frêle et peu puissant. Vivement que nous ressortions que je puisse récupérer ma forme gévaudane. Je n'en peux déjà plus de ce corps ... C'est alors qu'une porte s'est ouverte d'un coup derrière moi ce qui provoqua un sursaut de ma part. Non, fausse alerte, une simple servante qui venait de sortir de la pièce d'un pas pressé. Regardant l'intérêt particulier qu'Arya avait de cette pièce, je me suis surpris à demander malgré mes problèmes d'élocution.
"Alpha dormir seule ici ?"
La curiosité était un vilain défaut, mais bon quitte à être en humain imparfait, autant assumer ses tords jusqu'au bout. Mes yeux se fixèrent sur la porte, je n'osais pas regarder la demoiselle dans les yeux donc autant fixer quelque chose d'autre. Je laissais passer en première Arya qui ouvrit donc la porte de sa chambre.