Une nuit pourrie, voilà qui caractérise bien ma nuit… Heureusement que mon colocataire était de service cette nuit et n’a pas prévu de rentrer avant ce soir. Toute la nuit, j’ai tournée et retournée dans mon lit luttant contre des bouffées de chaleur et des nausées désagréables. Le sommeil n’est venue que peu de temps avant que le soleil ne se lève et avec lui la majorité de la Caserne avec son brouhaha habituel. Et maintenant, mes quelques minutes de repos avant l'entraînement sont parties en fumée… Abandonnant mon lit et mes espoirs de repos, je m’habille lentement un mal de vente se faisant sentir en arrière plan. Je soupire en enfilant mon chemisier, en fait tout mon corps est douloureux… L'entraînement va être compliqué ce matin.
Dans l’espoir de faire passer mon mal de ventre, je descend à la cuisine pour manger un petit-déjeuner. Je pousse la porte avec un manque cruel d’entrain, même l’idée de manger le petit-déjeuner préparer par ma cuisinière favorite ne suffit pas à faire monter mon niveau de motivation. A peine dans la pièce, les odeurs assaillent mon nez et le brouhaha mes oreilles. Trop fort, je fronce le nez et mes oreilles se plaquent contre ma tête étouffant un peu le bruit. Je me force à me servir un bol et à m’asseoir à une table malgré mon manque d’entrain. Jouant avec ma nourriture avec la cuillère, je chipote. Il faut que je mange si je veux tenir le coup avec mon manque de sommeil mais l’envie n’y est pas… Le temps défilant, je me force à manger le mélange de céréales et de noix. Cela me laisse un goût désagréable dans la bouche et la langue pâteuse. Posant mon bol sale dans le panier prévu à cet effet, j’observe l’arrivée de l’équipe de cuisine de journée apportant le nécessaire pour cuisiner les repas du jours. L’odeur me parvient rapidement à la truffe. Du poisson… D’un coup, mon mal de ventre s’intensifie et se mue en une nausée extrêmement pressante.
Nauséeuse, je me précipite à l’extérieur courant vers les toilettes. Main sur la bouche, je bouscule plusieurs personnes prenant la direction du terrain d'entraînement où celui-ci devrait commencer dans une dizaine de minutes. Dans les toilettes, je ne prend même pas le temps pour m’isoler en fermant la porte avant de vider mes boyaux dans la cuvette. L’acide de mon estomac me brûle la gorge tandis que l’odeur de vomi me cause un nouveau haut le coeur.
Athena s'était aujourd'hui levée de beau matin ; prenant garde à ne pas réveiller ses deux camarades qui visiblement, n'étaient pas vraiment matinaux, la jeune fille s'était glissée à pas de loup hors de sa chambre pour se diriger vers les douches. Saluant quelques visages familiers, la petite bleue n'avait vraisemblablement pas aujourd'hui beaucoup de temps à attendre avant de pouvoir faire sa toilette. En quelques minutes à peine, elle sortait, cheveux encore humides, vêtue comme à son habitude de son traditionnel bustier et de sa petite jupe-short. Un ensemble relativement court, mais dont la bleue n'avait jamais totalement saisi le côté sexy -et ce, malgré les quelques remarques aguicheuses qu'on lui avait déjà formulées-.
L'estomac ce matin noué, Athena avait décidé de ne pas prendre de petit déjeuner ; un petit morceau de pain plus tard dans la journée lui conviendrait amplement. Aussi, ayant un peu de temps à tuer avant son entraînement, la bleue se balada un peu dans la caserne, pensive, la tête dans les nuages. Ses yeux bleus se perdaient dans le décor, et elle ne prenait pas bien garde à où elle mettait les pieds. Soudain sortie de sa rêverie, la jeune fille fut violemment bousculée au détour d'un couloir. Fronçant les sourcils, prête à râler et grommeler quelques petites injures, elle fut étonnée de constater que le coupable n'était autre que...Aube ? Remarquant ses familières petites oreilles blanches, Athena n'avait désormais plus de doute ; il s'agissait bel et bien son amie renarde. Inquiète, la petite garde instantanément lui emboîta le pas, la suivant jusque dans les toilettes où elle était entrée comme une furie.
S'avançant lentement vers sa cabine, la jeune garde finit par retrouver son amie vomissant, la porte grande ouverte.
« Aube ? Ça va ? » demanda la petite bleue en s'accroupissant et en posant délicatement ses mains sur les épaules de la nauséeuse.
Néanmoins, vinrent rapidement à l'esprit d'Athena les rumeurs qui avaient un petit moment circulé sur leur supposée relation plus qu'amicale. Peut-être que ce geste était effectivement bien trop familier ? Aussi, la jeune fille ne put s'empêcher de se relever et de retirer ses mains des épaules de son amie. Gênée, ses joues prenant bientôt quelques nuances de tomate, la jeune fille ajouta rapidement, comme pour attirer l'attention de la renarde ailleurs :
« Tu es malade ? Ou bien tu as peut-être trop bu, dernièrement.. ? Dans tous les cas, tu ne sembles pas en état pour l'entraînement de ce matin. Peut-être faudrait-il que tu ailles voir le médecin de la caserne... »
Le corps tremblant, mon estomac se vide douloureusement dans les toilettes. J’entend que l’on entre dans la cabine comme si la porte était très loin de moi. Le contact de mains chaudes sur mes épaules me fait sursauter tout autant que la voix d’Athena qui s'inquiète de mon état. Mon corps refusant de me laisser un répit suffisant pour pouvoir lui répondre, j’essaye juste de prendre sa main dans la mienne mais elle les retire juste avant. Quelque part dans mon coeur, quelque chose se pince joignant de la peine à la douleur que me cause mon ventre…
Peinée de voir qu’elle n’arrive toujours pas à se montrer un peu affective, je laisse retomber ma main par-terre me contentant d’un grognement digne d’un renard mal léché. Fatiguée et malade, je ne suis pas d’humeur pour essuyer son manque cruel d’ouverture à mes sentiments… Un nouveau haut le coeur me secoue pendant qu’elle me demande si je suis malade ou juste si j’ai trop bu. Qu’est-ce que je préférerai que cela soit juste l’alcool… Mais non, ça c’est certain. Je ne fais que dormir comme une masse ou subir des bouffées de chaleur depuis quelques jours. C’était peut-être les prémisses de quelque chose de bien plus costaud… L’estomac calmé pour l’instant, je m’assoie contre le mur posant la tête contre la pierre froide l’écoutant me conseiller d’aller voir le médecin de la Caserne. Je soupire sans grande conviction.
Je crois bien que ça va un peu mieux… Je suis crevée depuis quelques jours…
J’en viens à ne même plus me souvenir quand j’ai vraiment été en pleine forme pour la dernière fois… Trop de travail, ces dernières semaines et une tornade chiraki ont eut raison de ma santé. Tant bien que mal, je me redresse en gardant un appui sur le mur. Vidée autant physiquement que mentalement, je suis au bord des larmes lorsque mon regard croise celui de la jeune femme. Elle est bien jolie avec ses joues un peu rosies. Je prend un instant pour essayer de me remettre de ma crise de nausées, le sol tanguant devant moi… Ma vue est également un peu flou, enfin un peu plus que d’habitude…
Athena ? Je me sens vraiment pas bien là… Tu peux m’accompagner jusqu’à ma chambre au cas où ?
Difficile d’admettre que je ne suis pas certaine d’y arriver indemne seule… Je me détache du mur et fait un premier pas en direction de la garde avant que le monde ne se mettre à tourner de plus belle. Au second pas, mon corps me trahit et je m’effondre lamentablement sur elle.