Il y a des jours, je me dis que je devrais rester chez moi, surtout quand le sport national du palais c’est de faire courir autres rumeurs et commérages. Je me suis dis que jamais je serai au coeur de ce genre de fléau mais depuis hier, me voilà dans la boucle et je crois que j’avais tiré le jackpot. La probabilité que Queen et moi soient dans la même ? On pourra croire qu’on a tenté d’assassiner l’une ou l’autre mais non… pire encore….

La rumeur divulgue un rapprochement plus qu’intime encore, non pas que mon poing a trouvé son joli minois… non non, un rapprochement encore plus intime à mon plus grand désespoir tout ça parce qu’hier j’ai trouvé le médecin du palais pour un problème d’hygiène intime et que Queen a fait la même chose une heure après moi, les secrétaires médicales ont vu une opportunité plus qu’intéressante à mon plus grand désarroi alors que seul contact que j’ai eu avec elle c’est de lui serrer la main et encore quand je peux l’éviter c’est encore mieux.

Mais je craque, il faut que je retourne voir le médecin qu’il me donne le reste de mon traitement, ça ne fonctionne pas et plus vite je serai rétablie, plus vite je m’occuperai de cette rumeur. J’entre dans le cabinet, me présente à la secrétaire qui pouffe de rire. Sur mon visage, elle pouvait voir que je ne rigolais pas, que je ne trouvais rien de drôle à cette situation et lui rappelle qu’elle doit garder son professionnalisme, ce n’est pas tous les jours que je sois de mauvaise humeur mais j’ai les nerfs à cran et je ne veux aucune remarque de sa part.

Elle me montre la salle d’attente et part pour m’asseoir quand je vois l’objet du diable sur un fauteuil. Je m’arrête sur place, la colère monte et j’étais maintenant à quelques pas d’elle, debout.

-  Vous !

Alors que depuis ce matin, une multitude de noms me parvennaient dans ma tête pour l’insulter copieusement mais nous étions en public… je ne pouvais pas rien faire de tout celà...

- Qu’est-ce que vous avez mis dans mon thé l’autre fois à la réunion ?

La pointant du doigt, je continue alors mon accusation.


- Vous avez voulu me rouler dans la farine c’est ça !!!

Je restais planté là devant elle tel un piquet, elle me devait des explications et maintenant.

Revoir cette peste dans ce cabinet était le comble, elle m’insupporte, elle veut toujours avoir raison surtout quand elle a raison, montrer que c’est la meilleure et que je suis inutile au plus haut point.

-  Quelle farine que je parle ? C’est vous qui me dites ça alors que tout ce ceci est votre faute !

Elle m'énerve encore plus à jouer l'innocente et surtout quand elle critique ma douce voix, c’était le pompom, elle qui ose me dire que ma voix si désagréable alors que de nombres de personnes ont plutôt retenu le timbre suave de celle-ci.

-  Laissez moi voix en dehors de ça  

Elle se redresse montrant qu’elle arrive encore à tenir sur ses jambes malgré le teint gris qu’elle avait sur la face, elle était aussi mal au point que moi, elle aussi elle n’a pas dû beaucoup dormir. M’approchant de la trésorière, j’essaye de ne pas élever la voix face à l’accusation qu’elle vient de me porter à mon égard.

-  Vous croyez que j’ai que ça à faire depuis que j’ai mon poste de Premier Ministre ? Lancer des rumeurs aussi infantiles et aussi ridicules, vous croyez vraiment que j’ai que ça à faire Mademoiselle Milan ?

Oui ça faisait maintenant quelques jours que j’avais pris ces fonctions suite à un conseil exceptionnel, le précédent Premier Ministre a dû céder sa place  suite à une santé fragile et la Reine m’a nommé à sa place, les autres tenaient particulièrement à leur ministère puis comme toujours le ministère de la Culture n’était pas si important que ça mais laissez un siège vacant pour le premier conseiller du couple royal n’était pas possible, j’ai accepté avec joie mais je ne m’attendais pas à pareille représailles de la part de cette Milan.

- Sérieusement, vous avez une dent contre moi c’est ça ? Vous croyez que ça me fait plaisir aussi d’être au coeur de cette rumeur qui plus est avec vous.  

Mère est arrivée chez moi dès qu’elle a appris la nouvelle, savoir que je fricote avec une cousine éloignée l’a mit hors d’elle et en plus qu’on soit sujet à cette rumeur était une honte pour elle, je salissais autant le nom des Du LYS mais surtout des MILAN, si elle savait que c’était plus avec Primus que je fricotais et non cette peste qui fait parti de mon arbre généalogique à mon plus grand regret.

- Puis comme vous le dites si souvent, vous vous trompez jamais alors si ce n’est pas vous qui a lancé cette rumeur futile et qui n’a rien fait à ce thé à la réunion exceptionnelle, qui nous a fait ça ?

Si je trouve le rigolo qui nous à fait une blague pareille, je demande l’exil à la reine directement...

-Pas du vôtre en tout cas

C’était sorti tout seul, je ne sais même pas ce qu’il m’a pris mais elle avait le don de me mettre hors de moi, de faire tomber l’image que j’essaye de tant donner aux yeux des autres mais me retrouver ici avec elle était la pire des tortures surtout pour l’entendre insulter mes anciennes fonctions ainsi que les nouvelles.

- Je ne me moque pas de vous, je veux savoir la vérité, Nom de dieu !

Je la vois se relever difficilement, elle semblait beaucoup souffrir, peut-être que nous étions vraiment victime de la même personne sauf qu’elle semblait moins bien supporté la chose. Même si elle essayait à tout prix de se montrer forte, je vois bien dans son regard que rien n’allait chez elle, je me demandais même si elle n’allait pas finir par tomber dessus mais au lieu de ça, elle finit par tomber dans le siège, s'offusquant qu’il faisait trop chaud dans la salle alors que je trouvais la température tout à fait normal.

- Oui une rumeur sur nous ! Ca m’étonne que vous ne soyez même pas au courant !

Mais Queen avait toujours sa fierté, quelque soit la situation, elle se montrera toujours la plus belle, la plus forte et j’en passe, ça n’avait rien à voir avec son frère qui restait plus humble pour ce que j’ai vu mais quand je vois comment est Mère, je me dis que c’est un trait caractéristique des Milan et je prie intérieurement que je n’ai pas hérité de ce fléau. Droite devant elle, le doigt pointé dans sa direction, j’essaye de faire obstruction de cette menace à voiler sur du thé empoisonné.

- Combien de fois je vais devoir vous le répéter de ne pas dénigrer mon travail et encore moins mes compétences, la Reine a reconnu mes compétences que ça vous plaise ou non alors si vous pouvez daigner me respecter un tant soit peu.

Je tourne la tête et essaye de reprendre une respiration pour me calmer, je n’ai pas envie d’hurler sur une malade même si elle s’appelle Queen Milan mais la gène que je ressens ne m’aide pas et je ne dois surtout pas daigner dandiner des fesses avant de me prendre quelconques remarques. D’un ton plus calme pour éviter de laisser encore plus d’oreilles indiscrètes se mêler à cette histoire, je vais expliquer la situation à ma “ cousine “.

- Donc non je n’ai pas le temps de propager des rumeurs et encore moins y inclure une femme qui se trouve dans ma famille éloignée sans compter que prêter une relation intime avec vous n’est pas du tout mon passe-temps non plus  

Finissant par être surpasser par la situation, je préfère m’affaler dans le fauteuil à côté du sien, on mérite d’enterrer la hache de guerre le temps de se soigner, c’était fait lors des campagnes militaires, on pouvait bien se le permettre.

- Puis je crois que le pire ce n’est pas la toxine qu’on m’a fait avaler qui me dérange le plus, c’est l’enfer que Mère me fait vivre depuis qu’elle a appris que vous étiez au coeur de la rumeur.  

La coude sur l’accoudoir, regardant droit devant je m’apprête à demander l’impossible au nuisible qui me pourrit la vie depuis quelques mois.

- Je vous propose qu’on fasse une trêve de quelques jours et trouvons la personne qui a osé nous faire ça, je vous laisserai ensuite reprendre votre activité préférée par la suite.

Tendant une main amicale, j’espère qu’elle accepte cette intermède le temps de trouver ce coupable et lui faire payer au centuple ce qu’il m’a fait.

Cette femme ne savait même pas qu’on avait un ancêtre commun, cela était désespérant, ça n’intéresse vraiment personne la généalogie ? La première chose que j’ai faite quand j’ai appris que cette Queen avait ce nom là, c’est de savoir quel était notre lien à nous deux et surtout de savoir aussi avec Primus, je me voyais mal fricoter avec un cousin beaucoup trop proche de moi, c’était inconcevable.

- Le nom de jeune fille de ma mère est Milan...

Je lâche ça désespérée, levant les yeux au ciel, je pensais qu’elle le savait, c’était une information capitale à mon goût surtout quand elle passe son temps à me dénigrer, elle aurait pu au moins se renseigner sur son “ ennemi “, c’est la base de toute guerre mais ce n’était qu’un détail et je vois que la trésorière n’était pas au meilleure de sa forme, qu’elle souffrait certainement pour qu’elle ose venir ici, mes problèmes de santé étaient certes dérangeant mais de là en souffrir non, ça restait supportable mais quand je vois la manière dont elle se tortille, c’était presque amusant de la voir embêter ainsi mais je n’étais pas du genre à rire du malheur des autres même si c’était la pire peste au monde mais je crois que je vais finir par faire une entorse à mes principes.

- Donc non, je ne passe pas sous le bureau de ma cousine même si nous avons juste votre arrière-grand-père paternel en commun, j’ai l’honneur de vous annoncer que nous sommes cousine, voilà mon niveau de médiocrité où on est, nous sommes de la même famille..

Je dépose une main sur son épaule, grand sourire, voilà la bonne nouvelle, lui annoncer un super scoop dont elle n’est pas prête de s’y remettre, nous avons le même sang à son plus grand déplaisir, va-t-elle encore oser dire des choses pareilles ensuite ? Aucune idée mais ça serait une piste à étudier.

- Alors heureuse qu’une presque Milan soit Premier Ministre ?  Ca vous tombe des nues non ?

Je ne suis pas sûre que ça l’enchante plus que ça mais nous avons autre chose à faire avant de nous réjouir sur la victoire de notre “ famille “.

- Avant de trouver le coupable, comment on va faire pour se débarrasser de la rumeur qui circule sur nous, j’aimerai me débarrasser de ce soucis assez rapidement voyez vous. Je n’ai pas envie que cette soi-disante aventure vienne aux oreilles de certaines personnes.  

Même si je racontais à Nyx que c’était faux, une rumeur vient toujours d’un fait existant qui a été déformé, peut-être que certains ont prêté mon ancienne relation avec Primus Milan comme un fait et la personne a trouvé ça drôle de mettre la petite soeur dans le lot mais je ne voyais que quelques personnes susceptibles de faire une chose pareille.

- Êtes vous allée il y a quelques jours à ce cabinet ? Car à mon avis, la seule possibilité c’est qu’une de ces fichues secrétaires médicales est profitée de la situation pour inventer une histoire pareille.  

Je me retourne alors vers le bureau à l’accueil et constate que la jeune femme tourne subitement la tête ailleurs quand je lui lance un regard noir, je crois que nous avons notre coupable. Je m’assois à ses côtés et continue de regarder dans la direction de notre future “ victime “.

- Vous ne pouvez pas faire ce que vous faites le mieux ? La voir et lui faire comprendre à qui elle s’est attaquée, je suis sûre que ça vous détendra.

Un sourire amusé s’affiche sur mon visage, si la jeune femme rousse avoue son crime, je ne lui donnait peu de chance de survie à l’ouragan qui va lui tomber dessus...

Je crois que je vais finir par perdre patience avec elle et mettre à bas tous mes principes ainsi que mon éducation pour lui prendre sa tête et l’écraser sur le mur quand elle me parle de ma soi-disante branche bâtarde de sa famille, comme si on choisissait son ascendance ? Comme si j’ai appris que le nom de jeune de fille de ma mère n’était autre que Milan, j’ai tout de suite chercher le lien de parenté entre Primus, elle et moi, je fus soulagée sur le coup qu’il était quand même éloigné mais toujours trop proche à mon goût mais ce n’était pas une affaire qu’on aimait parler, je sais que Mère ne fait pas partie de cette soi-disante branche principale et tant mieux sinon je serai le dindon de la farce après ce que j’ai fais avec Primus...

- C’est un plaisir alors d’entendre de votre bouche que vous me trouvez forte séduisante alors.  

L’ironie… comme si une femme comme elle pourrait m’intéresser, elle passe plus son temps qu’aboyer qu’autre chose, déjà qu’elle renie les liens familliaux alors je n’imagine même pas si l’amour à une quelconque influence sur sa personne, serait-elle capable de faire quelque chose sans intérêt pour une autre personne mise à part les liens de l’amour sincère, puis je ne suis pas sûre qu’elle connaisse la définition de la sincérité, cette femme est une harpie et le petit plaisantin qui a osé faire cette blague de mauvais goût va comprendre qu’il n’aurait pas dû.

- Oui notre bien commun...  

Ouais, surtout le sien mais je ne fais pas de commentaires supplémentaires, la situation est déjà compliquée, je ne vais pas rajouter un coup surtout que la douleur revient peu à peu quand je décide d’amener mon magnifique fessier au bureau de notre coupable. J’essaye de garder une démarche honorable mais rien n’est sûr…

- J’arrive mais avouez que vous savez très bien faire le chien de garde non ?    

Un sourire au coin apparaît discrètement au coin de mes lèvres, le monde aurait pu enfin voir les talents de notre chère Trésorière mais elle restait assez soft avec cette Pénélope. J’arrive enfin à son niveau, posant mes mains sur le bureau avec une certaine délicatesse tout de même. Je fis le tour d’horizon de la salle, il restait qu’une personne dans la salle d’attente et d’une voix assez forte je l’interpelle.

- Votre rendez-vous vient d’être annuler Madame, le docteur Weiss est en consultation externe.    

La vieille dame comprit très vite qu’elle était de trop et nous voilà enfin seules toutes les trois plus aucun témoin.

-  Donc Pénélope, je crois que je vais devoir vous rappeler vos devoirs en tant que secrétaire médicale comme par exemple le mot confidentialité.  

Les paumes posées sur la table, je m’avance un peu plus vers elle, essayant de garder mon calme et de faire bonne figure devant Queen.

-  Un enfant de dix ans connaît la définition de ce mot donc soit vous n’avez pas compris en quoi consistait votre travail soit il va falloir penser à retourner sur les bancs de l’école.  

Me redressant pour la surplomber, je m’amuse à activer mon pouvoir, voir la peur qui dégage d’elle car c’était plutôt rare que je rencontre ce genre de cas.

-  Alors pour notre affaire, préférez-vous changer de travail ou que j’en parle à votre responsable, je suis sûre qu’il va apprécier le professionnalisme de son personnel ici, vous en pensez quoi Miss Milan ?  

Nous avançons maintenant de front devant notre ennemi commun, je sais que cette trêve ne durera pas longtemps, c’est certain même mais profitons que nous nous tapions pas dessus de faire quelque ensemble et de préférence pas horrible même si je pense que je ne dois pas sous-estimer les capacités de ma chère et tendre cousine. Mais je crois qu’elle a déjà une idée derrière la tête à mon plus grand désespoir quand je vois ce sourire s’afficher sur son visage, je doute qu’elle va laisser filer l’erreur de cette sécrétaire sans avoir rendu au centuple ce qu’elle a bien pu faire à nous deux.

Rien de penser à ce cher docteur Weiss j’ai des frissons dans le dos, goujat au possible, son gros ventre m’horripile au plus haut point, se targuant toujours d’être le meilleur alors que le royaume possède d’excellents médecins, lui se voit au-dessus de tout ça car une fois il a réussi à sauver quelqu’un à l’article de la mort alors que tout espoir de survie était à rejeter. Il a eu de l’audace ce jour-là et il a eu de la chance mais de là à s'approprier cette couronne invisible, je ne comprenais pas…

– Mademoiselle Milan.. je ne…

Mais rien y fait, elle continue d’énoncer son plan diabolique à haute de voix, je jette un coup d’oeil à la secrétaire qui change de couleur au fur et à mesure surtout que maintenant, elle prends le col de cette Pénélope, je sais ce qu’elle a fait est inacceptable mais je ne crois pas qu’elle mérite tout ce qu’elle vient de dire, il y a des limites dans la vengeance et je trouve que ça va bien au-delà de la simple vengeance.

Je ne savais pas quoi faire, elle vient limite de lui faire des menaces de mort à sa façon, elles étaient à peine voilé c’est sûr mais ce n’est pas au vieux singe qu’on apprends à faire des grimaces, Pénélope a voulu jouer, elle s’est juste attaquer au mauvais poisson.
Essayant de garder contenance, je lève un léger sourcil quand elle me demande enfin mon avis, comme si il comptait à ce moment-là malgré qu’elle soit “ faible “, peut-être que le fait qu’elle soit malade la rends de si mauvaise humeur.

– Je crois qu’elle a très bien compris qu’elle avait fait une erreur Mademoiselle Milan mais je pense que votre sanction est disproportionnée, une mise à pied lui fera mieux comprendre ces actes et un peu d’indulgence n’a jamais tué personne, la Reine n’aime pas ce genre de conflit au sein du Palais pour information et je crois que votre fièvre n’arrange pas tout, d’ailleurs vous ne voulez pas vous asseoir de nouveau ?

Je sais qu’elle n’avouera jamais qu’elle ne sent pas bien, c’est sûr même mais je ne peux pas rester insensible à ce genre de menace, pas tant que je serai Premier Ministre, cette Trésorière n’a pas plein pouvoir, ce n’est pas son employé non plus, faire justice soi-même n’est pas une solution.
– Pouvons nous résoudre ce problème de manière plus rationnelle ? Et je crois qu’elle ne s’amusera plus jamais à dire quoi que ce soit sur quelqu’un, n’est-ce pas Pénélope.

Toujours autant terrorisée et blanche comme un linge, elle fait une signe de tête positive pour montrer qu’elle avait très bien compris ce que je lui disais.

– Vous voyez, plus rien à craindre !

Comme si cette solution allait marcher mais je parie sur la fièvre montante de Queen pour réussir à obtenir ce que je veux tout comme mon envie de bouger ce sous-vêtement qui me gêne tant…

Je ne comprends pas tout de suite l’attitude que Queen a envers moi, qu’est-ce que j’ai fais encore ? Certes je voulais qu’elle règle le problème à sa façon mais je ne pensais pas ça finirait ainsi, j’ai des limites dans la vendetta de certaines personnes mais je trouvais sa réaction beaucoup trop excessive et la “ freiner “ ainsi ne plaisait guère mais bon, je n’étais pas là pour lui plaire ou tout autre, j’agis selon mes convictions, c’est tout.

Son regard devient noir, je sais que j’ai fais une énorme boulette mais je ne sais pas quoi et elle finit par expliquer clairement sa pensée, que j’avais fait en sorte de l’envoyer en première ligne, la laissant faire le sale boulot mais j’étais partie moi aussi devant le bureau de la secrétaire, dire le fond de ma pensée, c’est elle qui a surenchérit sur la sentence.

–  Mademoiselle Milan, je ne vous permets pas.  

Dis-je doucement, essayant de calmer ma voix, elle me sort par les trous de nez celle-là, je n’en peux plus, elle ne peut pas être comme son frère, plus sympathique même elle pourrait au moins faire semblant. Je n’avais pas besoin d’utiliser mon pouvoir pour savoir qu’elle veut me tordre le cou et c’était totalement réciproque mais la disparition de l’une ou même de l’autre, ça serait trop visible, pourquoi son bureau ne se trouve pas au Grand-Port, elle serait si loin et ça serait si calme ici…

– Je ne me rappelle pas de lui avoir dit que je lui ferai vivre un enfer mais juste évoquer les faits avec son supérieur, je ne peux pas vous permettre de lui détruire sa vie pour de simples rumeurs non plus !  

Mais maintenant qu’elle se trouve éloigner de nous, elle lâche cette substance visqueuse sur Pénélope, je ne sais pas si c’est dangereux ou pas mais on pouvait être sûre que son chemisier était fichu et que ça ne partira pas si facilement sur son visage. Me tournant mainteant définitivement le dos, c’était à moi que ses dernières paroles furent prononcer, un truc de plus ou de moins sur sa liste, ça m’est égal, je n’étais plus à ça près avec cette femme.

–  Faites ce qu’il vous plaira Mademoiselle Milan.

La voilà qu’elle quitte le cabinet, le calme sembla revenir aussitôt, Pénélope souffle à cette perpective mais il ne faut pas qu’elle croit que ça va aussi facile maintenant.

– Même si je ne vous promets pas l’enfer, sachez que vous serez tout de même sanctionnée par vos actions Mademoiselle.  

Le médecin n’arrivera jamais, je n’avais plus le temps à perdre, au pire j’irai voir un autre, le docteur Cooper est très compétent lui également mais je ne voulais pas le déranger pour si peu, c’était une bénigne infection comme le dis si bien l’autre noble, je prends la porte pour retourner à mon cabinet, je reviendrais d’ici une trentaine de minutes, largement suffisant pour que le médecin ait finit ce qu’il faisait quand je vois la silhouette de la jeune Milan birfuquée vers son propre cabinet mais tout d’un coup, je la vois s’effrondrer par terre devant ses portes.

Sans déconner, elle est tellement têtue qu’elle a voulu me tenir tête dans cet état quitte à mettre sa santé en danger. Dans cette situation, je suis sûre qu’elle ne serait pas venue m’aider ou peut-être prévenu quelqu’un, genre le vétérinaire même pour m’embêter jusqu’au bout mais moi je n’étais pas comme ça, non… j’allais l’aider malgré moi car je ne laisse personne dans pareilles situation même si je m’apprêtais à aider Queen Milan.

J’arrive à ses côtés, elle était au sol, on voyait qu’elle avait de la fièvre sur le visage, son infection la faisait plus souffrir que moi, je ne pense pas qu’on ait la même chose, car déjà ça n’a jamais été prouvé que les hémoroïdes soient une infection transmise sexuellement enfin bref, je passe mes bras sous ses aisselles et finit par soulever le haut de son corps. Même pas en rêve je la prendrais comme une princesse, petite comme elle est, je sais que je pourrai facilement la porter mais on ne va pas pousser le bouchon un peu trop loin Maurice. J’avais juste à faire chemin inverse et retourner au cabinet pour demander à un médécin l’examine.

–  Franchement Milan, vous n’avez pas trouvé mieux pour finir dans mes bras sérieusement.  

Mais la porter et laisser ses pieds trainés ne me facilite pas la chose et décide la porter comme une princesse à mon plus grand damm, m’accroupissant et passant maintenant aussi un bras sous ses genoux, je la plaque contre mon buste et me redresse sur mes jambes pour retourner au cabinet que j’ouvre avec mon pied.

– Appelez tout de suite le docteur Weiss, elle s’est évanouie.    

Déjà debout sur ses jambes, je la vois courir chercher son supérieur et moi j’attendais avec une Queen dans les bras...

A peine arrivée au cabinet, je demande à Pénélope de faire quelque chose, qu’elle appelle le médecin de la clinique, qu’elle fasse son métier quoi, le docteur arrive en tout hâte et m’ouvre une salle de consultation, il me dit qu’il arrive dans quelques minutes, il doit finir quelque chose d'extrêmement urgent avant, je rentre dans la salle mais Queen commence à divaguer et m’attrape le cou de manière trop intime, je ne comprends pas pourquoi elle m’appelle Lüka d’ailleurs.

Mais comme une moule accrochée à son rocher, je ne savais plus quoi faire d’elle car maintenant elle me collait même la joue mais c’est quoi ce délire, c’est une blague, un test, elle veut quoi là ? Puis elle recommence à divaguer mais je dis rien, j’aurai pu l’arrêter lui dire que je n’étais pas Lüka mais elle semblait qu’elle voulait vider son sac en quelque sorte.

Je ne fus pas déçue de ce que je venais d’apprendre, alors la petite Milan voulait ma place mais elle ne se doutait pas tout ce que j’ai pu faire pour l’atteindre cette place, j’ai travaillé des années pour l’avoir cette place, j’étais passionnée d’Histoire moi à la base mais mes parents, surtout Mère m’a toujours dit que je devais avoir une place dans le gouvernement, c’était ça ma destinée car mon frère prendrait le flambeau de l’entreprise et moi… moi qui a brisé la vie de ma mère en m’ayant beaucoup trop jeune, je devais compenser par je ne sais quel moyen tordu mais ça personne ne le sait, personne ne sait combien j’ai dû faire des sacrifices alors moi je voulais être Historienne ou même Archiviste Royale mais non elle m’a appris le droit et tout le reste, le ministère de la Culture était un bon compromis mais loin d’être suffisant pour ma mère mais quand la Reine est venue me trouver pour prendre la place de Dame Rothbaern, elle m’a convaincu avec ses propres arguments, qu’elle avait besoin de moi, elle avait vu clair dans ma personne et je n’ai pas pu lui refuser mais penser que j’ai eu ce poste par mes relations… elle pouvait se mettre le doigt de l’oeil cette Milan !

Mais au fond, je constate qu’on avait les même problèmes toutes les deux, des mères envahissantes qui ne pensent pas au bonheur de leur progéniture mais juste à leur soif de pouvoir, Queen est encore jeune, c’est là la différence moi aussi je suis passée à ce stade et quand elle aura enfin franchi le cap de la trentaine, elle pourra enfin voir ses possibilités s'agrandir, je me rappelle encore quand je n’étais qu’une simple conseillère royale ou assistante d’un autre ministre, Mère me rejetait car je ne faisais rien d’utile, je n’étais rien mais enfin quand j’ai eu mon propre ministère, elle me laissait alors tranquille enfin façon de parler. J’avais envie de la rassurer, elle mon pire ennemie, moi qui est pris sa place et j’en passe, je n’avais pas le droit de faire ça, ce n’était pas mon cas et avoir de la compassion pour elle, ça serait le pire pour la Trésorière, je l’imagine déjà me hurler dessus de tous les noms et quand je croise enfin des yeux qui semblent sincère et voir vraiment la vraie femme qui se cache derrière ce démon, je fus rassurée de voir qu’il y avait bien quelqu’un derrière ce masque, il faut juste percer cette carapace qui s’épaissit d’années en années.

–  Oui je te comprends Queen

Dis-je tout simplement, je m’arrête alors, je n’avais pas menti sur ce point même si je n’étais pas ce fameux Lüka et c’est pour ça que je n’ai pas répondu à la suite de ses questions, je n’étais pas cruelle au point de lui dire ce qu’elle veut entendre, je préfère être honnête et non lui donner de faux espoir mais il faudrait que je me renseigne sur cette personne qu’elle tient tant, peut-être demander à Primus, peut-être lui le savait et je la vois s'effondrer dans mes bras, elle avait perdu de nouveau connaissance.

Je la pose sur le lit et lui donne un baiser sur le front, je ne sais pas pourquoi mais elle me rappelle alors Sekyung à ce moment là… Je me redresse vivement quand j’entends le médecin venir à mes côtés.

-   Elle s’est évanouie sur le pas de sa porte, je l’ai ramené ici le plus vite possible, elle a beaucoup de fièvre.

Je le laisse passer devant et d’une voix hésitante, je lui donne une dernière instruction.

- Si elle vous demande comment elle est venue ici, dites lui que c’est un garde qui la trouvé dans cet état là et la porter jusqu’ici.

Conciliant, il m’adresse un sourire à ma requête, je compris alors qu’il accepte de dire ce petit mensonge, il a dû nous entendre hurler dans son cabinet et il ne veut pas d’un nouveau scandale. J’ouvre la porte et finit dans la salle d’attente, j’adresse un regard noir à Pénélope.

-  Vous dites le moindre mot de ce que vous venez de voir ou entendre, vous aurez affaire à moi.  

Je sors maintenant du cabinet et file à mon bureau pour prendre une douche froide, je crois que ce trop plein d’émotion n’est pas bon et surtout après ce que m’a dit Queen et surtout ce que j’ai osé faire après… Cette infection va m’avoir à l’usure c’est sûr.