C’est donc dans l’objectif de trouver une réponse à toutes mes questions que j’étais désormais devant la caserne. Sans arme, ayant juste mon sac avec mes deux livres, les colliers et les traces écrites qui semblait être historique trouvé dans la tour. J’avais bien pris soin de me laver avant de venir, d’avoir des vêtements propres. Oui, ne pas me faire honte, ne pas être repoussante. Même si en soit je m’en foutais totalement, il valait mieux garder les apparences. Surtout lorsque l’on veut demander de l’aide.
C’est lentement, que je me présentais à la caserne. Devant un homme de bonne taille, musclé et impressionnant. Sans déconner, il devait bien faire cinquante centimètres de plus que moi. Je pris une grande inspiration avant de parler.
- Bonjour, j’voudrais voir l’capitaine Rakija s’il vous plaît.
La politesse, être gentille. Oui, c’était là mes meilleures armes. Et si je demandais cet homme, c’était pour une bonne raison. Oui, lui qui s’était occuper de moi lors de mon arrestation été resté professionnel jusqu’au bout. Il m'avait l’air d’être quelqu’un de bien. Quelqu’un que je pouvais aller voir pour ce genre de chose. Peut-être.
- C’est pour quoi?
Je soufflais silencieusement, déjà, il ne me jetait pas dehors. C’était déjà ça.
- J’ai des indices bizarre venant de la tour qui est apparus au milieu de la forêt qui pourrait donner des indices sur son origine.
Le garde fronça les sourcils, je nommais là une affaire importante. Lentement je montrais ma plaque d’aventurière pour lui prouver que je n’étais pas qu’une gamine cherchant à se faire bien voir.
- Bien je vais voir si il est disponible, votre nom?
- Hel D. Gher, merci beaucoup !
Je soupirais de soulagement alors que le garde s’éloignait, il n’y avait plus qu’à attendre et espérer que le capitaine accepte de me voir. Ça, c’était une autre affaire. Mais Lucy m'avait déjà bien aidé auparavant avec lui, j’étais certaine qu’elle le ferait encore.
"Hm."
"Plusieurs retours semblent nous indiquer que l'apparition est liée à un dysfonctionnement de magie temporelle."
"Hmhm."
"Et je vous rappel que vous avez aussi une réunion ce soir avec le Commandant Joestar afin de préparer le rassemblement de la semaine prochaine."
"Oui, oui je sais Emeor."
Yuduar laissa un temps volontaire sans réponse, forçant le silence respectueux de son Lieutenant. Face à face dans son bureau, les deux compagnons croulaient sous les retours des Gardes affectés à la Tour. Le gros des troupes était rentré depuis moins d'une semaine à la Caserne et chacun y allait de son petit commentaire quant aux remarques des anomalies observées. En plus de cela se rajoutait le retour du Moustachu et la préparation de la nomination des futurs Capitaines. Avec Millegarde qui s'était décidée de quitter ses fonctions pour reprendre l'affaire familiale et Midragon qui avait enfin pus avoir l'affectation qu'elle demandait depuis des mois, Yuduar se retrouvait seul à devoir gérer une montagne de paperasse dont il se serait bien passé.
"Commencez à éplucher les rapports de l'ancienne compagnie dirigée par Millegarde, je vais me pencher sur ceux de nos gars. On a le temps de boucler tout ça avant que Celimus arrive avec les notes pour la réunion de ce soir."
"A vos ordres Capitaine."
Le silence s'installa uniquement rythmé par le son des pages qui se tournent et des plumes qui griffonnent le papier pour tenter, tant bien que mal, d'isoler les dénominateurs communs de cette géante équation mystère. Heureusement que la Guilde en faisait autant de son côté sans quoi la situation serait devenue proprement ingérable. La chaleur n'aidait pas à ce climat lourdement administratif, malgré les fenêtres et les portes grandes ouvertes pour tenter tant bien que mal de générer un maigre courant d'air. Ils étaient désormais installer pour de longues heures et la journée ne promettait pas d'être des plus actives.
Alors qu'une pile venait d'être terminé du côté de Yuduar, le capitaine leva le nez de ses dossiers pour contempler le travail si bien organisé mené par un Emeor au mieux de sa forme. Son Lieutenant commençait à bien prendre le coup des attentes de son supérieur et cernait la science de faire profit de ses bons côtés tout en s'autorisant une malléabilité plus que bienvenue sur d'autres de ses aspects plus académiques.
Soudainement un page arriva dans l'ouverture de la porte, le regard timide et la mine presque désolée. Il toqua pour faire bonne figure et fut accueilli par le célèbre sourire avenant signé Al Rakija. Les sourcils levés et les yeux attentifs, Yuduar attendait l'annonce en priant que ça ne soit pas Celimus qui l'envoyait pour le mander plus tôt que prévu.
"Capitaine Al Rakija? Vous êtes demandés à l'entrée, une envoyée de la Guilde qui est arrivée avec des informations sur la Tour."
"Faites la monter, nous sommes actuel-"
D'une main impérieuse levée, Yuduar coupa net l'élan d'autorité et de zèle de son second. En soit il n'avais pas tort sur la procédure mais le Capitaine comptait bel et bien en profiter pour se dégourdir les pattes.
"Faites annoncer que j'arrive." il dirigea son attention vers Emeor "Je profiterais du voyage pour ramener des pichets d'eau bien glacée, je commence à étouffer ici de toute manière c'est un coup à devenir contre-productif." il savais pertinemment que le Lieutenant Calyx n'approuvait pas ce côté absent de rigueur de la part de son supérieur. Mais le temps ayant fait son office, il avait aussi compris que ça ne servait à rien d'essayer d'aller contre la volonté du fantasque capitaine.
Le page était déjà parti avant que Yuduar ne puisse lui demander si la dite envoyée s'était présentée. Un détail sommes toutes mais il aimais avoir ne serais-ce que quelques informations basiques sur la personne qu'il allait devoir recevoir. Déambulant dans les couloirs pour rejoindre le hall d'entrée de la Caserne, le Capitaine en profita pour délibérément trainer des savates afin de profiter des agréables courants d'airs transportés par la fraicheur des pierres.
Une fois arrivé sur place, il remarqua au loin que c'était ce grand dadet de Melvis qui était au poste de sécurité aujourd'hui. Un gars de chez lui, pas la fine fleur de la réflexion mais diablement redoutable une fois envoyé au front. Ô combien plus agile que sa carrure de bestiau ne le laissait présager qui plus est, son habilité à la lance et au bouclier était à la fois un fin mélange de puissance brute et de fluidité inattendue. Mais en l'état actuel des choses, derrière la carrure de taureau de son fantassin, il ne remarqua aucune présence notable d'une prétendue envoyée de la Guilde. Yuduar siffla dans ses doigts pour capter l'attention du garde qui daigna tourner son épais cou musclé pour accuser l'arrivée du Capitaine d'un air ravis souligné par de dansants sourcils broussailleux.
"Ah Cap' vous voila! Une gamine de la Guilde -elle m'as montrée sa plaque-, qui s'appelle Hel D. Gher ramène des infos sur la Tour qu'elle m'as dit! Je me suis dit que du coup-"
"Pardon?"
Surpris par le patronyme énoncé, Yuduar fronça du nez d'une presque incompréhension ce qui eu l'effet de couper la chic du grand gaillard. Passant une tête par dessus l'épaule musclée du soldat, il aperçu enfin la frêle silhouette derrière, qui se décala aussi sur le côté pour faire mine de se faire remarquer par le gradé.
"Elle est pas mal celle-là..." soliloqua Yuduar dans sa barbe, qu'il gratta d'un même élan d'ailleurs "Très bien, d'accord, vous pouvez retourner à votre poste Melvis. Je la connais, je m'occupe de la suite à partir de là."
Et ça pour la connaitre c'était peu dire. Il y a quelques mois à peine il lui avait passé les fers aux poignets suite à une incartade dans une ruelle qui avait fait un mort et plusieurs blessés. Une affaire à la con qui avait fait plus de bruit que de mal au final. Surtout une affaire durant laquelle le but de Yuduar avait été d'éviter que cette fameuse Hel D. Gher, présente aujourd'hui, finisse avec plusieurs mois de geôles voir presque un Exil dans les pattes. Le meurtre était pas le truc le plus facile à innocenter dans le climat actuel du Royaume mais ils s'en étaient bien sortis. Tout ça c'était sans compter la découverte en cours de route que derrière son apparence de gamine un peu perdue, elle avait en vérité un âge plus avancée que celui du Capitaine lui-même. Voir peut-être même plus que le Commandant! Et voila que la Guilde s'était décidée à l'envoyer elle pour acheminer la paperasse, ironie du sort.
"Alors ça pour une surprise! Je ne pensais pas te revoir de si tôt entre les murs de la Caserne vu l'objet de ta dernière visite." entama Yuduar pour immédiatement briser la glace, tout en se rapprochant de son invitée du jour "Au moins ça me rassure de savoir que ce n'est pas pour les mêmes motifs que la dernière fois, ahah! Bref! On m'as dit que tu était là pour faire parvenir des infos au sujet de la Tour c'est ça?"
Toujours aussi petite et frêle, elle semblait plus propre sur elle qu'a son dernier souvenir. Armée de son sac à dos telle la plus brave des écolières des grandes routes, son innocence apparente avait malgré tout subit quelques changements en cours de route. La cicatrice sous son oeil, encore boursoufflée et rosée, en disait long sur le fait que la vie n'avait pas été tendre avec elle ces derniers temps. Etait-elle allée à l'intérieure de la Tour elle aussi? La question n'allait surement pas rester en suspend bien longtemps.
- Ouais moi aussi j’suis bien contente d’pas r’v’nir pour les mêmes raisons.
Prenant un ton plus sérieux, je regardais autour de nous. Ça grouillais de garde, chacun vacant à leurs occupations, je soupirais discrètement.
- Ouais j’viens pour l’histoire d’la tout. Sale histoire d’ailleurs hein. Pire truc que j’ai fait dont j’me souvienne.
Je pointais le sac dans mon dos.
- J’ai quelques trucs pour vous. Mais s’possible d’avoir un coin un peu plus discret ? Y’a d’l’histoire personnelle d’dans et j’pas envie d’le crier partout maint’nant.
J’étais revenu sans faire exprès à mon parler habituel. Oui, pas trop d’effort de mon côté. Mais, mon métier n’était pas de paraître présentable aux yeux de tous. C’était d’accomplir les missions de la guilde. Rien d’autre. Et là, je n’étais même pas là pour ça. Non, les raisons de ma venue étaient tout d’abord personnel, et même si cela pouvait avoir une utilité pour la garde, je préférais ne pas crier partout que j’étais déjà allé dans cette tour foireuse.
D'une main le Capitaine se gratta la barbe en se demandant si ce bon vieil Emeor pouvait prendre en ombrage cette venue inopinée. Connaissant sa vision stricte des choses, c'était un coup à le voir froncer du nez pendant un moment, voir même à ce qu'il bougonne dans son coin.
"Hm... Mon Lieutenant attend mon retour dans mon bureau, si sa présence ne te dérange pas on peut aller là-bas. Sinon..."
Une salle de classe libre? Un coin du réfectoire des Gardes peut-être? Les idées ne manquaient pas mais les résultats n'étaient pas promis non plus. La Caserne étant une importante forteresse, trouver un coin calme ne devrait pas être hors de sa portée mais le temps pour que cela se fasse pouvait être variable.
"... On devrait pouvoir trouver une salle tranquille où discuter sans trop se faire déranger. Au pire j'enverrais un page prévenir que j'ai un petit contre-temps avant de retourner à ma paperasse. Quoique j'ai les dossiers de la tour là-haut. Bref, c'est toi qui à des choses à dire donc je te laisse décider ce qui te convient le mieux."
- S’pas qu’j’aime pas votre lieut’nant, mais si vous avez rien d’urgent la tout d’suite, j’préfère une salle vide.
Ouais une salle où je pourrais parler tranquillement. Au pire, le capitaine serait pris pour un fou si il révéler tous mes secrets sans avoir de preuve. Mais si deux personnes commencaient à raconter la même chose. Je ne pourrais plus passer à travers et si possible, je préférais rester discrète. Mon apparence de gamine, bien qu’handicapante pour un certain nombre de choses, m’arrangeais bien pour ça. Je rajoutais.
- Mais si vous préférez être avec le lieut’nant, j’ferais avec vous inquiétez pas. Si c’est l’votre y doit être de confiance.
Ouais, j’avais décidé d’avoir confiance en lui au point de tout lui révéler. Lui montrer que j’étais largement plus vieille que lui, et de loin. Ça serais un choque. Pour tous ceux qui l’entendraient. Comme à chaque fois. Mais à force, je m’y habituais même si j’évitais de trop en parler. Rien que mes tatouages montraient que de toute façon je n’étais pas toute jeune. Je ne connaissais même pas mon âge réel. Réajustant mon sac histoire de ne pas être gêné, je m’apprêtais à suivre le capitaine là où il le voudrait.
Yuduar, qui avait pris au sérieux les demandes et remarques de son invitée du jour, héla une recrue qui passait non loin d'eux au moment de leur discussion. L'air endormi, le jeune homme devait surement sortir d'une journée interminable d'entrainement passée sous un soleil de plomb. Mais avant de retrouver les siens pour un instant de repos ou de se trouver un coin frais où piquer du nez pendant quelques minutes, son ordre allait être tout autre.
"Ah, mon brave! Venez voir par ici un instant!"
"Oh, euh...Oui?... Capitaine?" s'étonna le blanc-bec en rivant son regard sur l'insigne dorée de Yuduar.
"J'aurais besoin de vous confier une tâche, rien de bien méchant rassures toi. Tu vois mon bureau? Au second, non loin de l'aile de développement technique de la Commission?" la recrue acquiesça en silence, mine abasourdie "Bien. Est-ce que tu pourrais monter pour dire au Lieutenant Calyx, qui m'attend dans le dit bureau, que je vais avoir un empêchement le temps de m'entretenir avec une émissaire de la Guilde? Il comprendra pourquoi. Oh, si il te renvoi vers moi ne te donne pas la peine de me retrouver, je vais avoir beaucoup à faire et tu sembles mériter ton repos!"
Le garçonnet esquissa un sourire comme si il venait de se faire submerger par la fierté de recevoir une mission sacrée. Grand bien lui en fasse, aucun page n'étant à portée de main il allait devoir s'assurer de faire le pigeon voyageur face aux foudres administratives du strict Lieutenant du Régiment Al Rakija. En espérant que Emeor ne se montrera pas trop peau de vache avec lui.
Se retournant vers Hel il lui indiqua, d'un geste de tête souligné par une mouvement de main vers lui, de lui emboiter le pas vers un endroit plus propice à la discussion.
Quelques minutes suffirent à trouver bon port. La déambulation fut silencieuse, l'aventurière de poche semblait d'avancer absorbée dans ses pensées. Yuduar croisa un collègue ou deux, en profita pour rire avec légèreté tout en demandant si ils avaient une salle de libre pour un entretien de coopération avec la Guilde. Finalement ils furent redirigés vers une salle de classe qui ne devait plus accueillir d'élève pour la journée.
Arrivés sur place, Yuduar rapprocha deux-trois tables les unes des autres pour former un ilot de fortune nécessaire à l'étalage d'on ne sais quelle autre paperasse.
"Installe toi vas-y, j'arrive." invita t-il le sourire aux lèvres tout en allant ouvrir les fenêtres de la salle afin de laisser entrer un bienvenu courant d'air. En chemin il avait demandé à ce qu'on lui fasse amener deux pichets d'eau glacée ainsi que deux tasses et qu'on envoi la même chose au Lieutenant Calyx plus haut. Il faut bien prendre soin de ses hommes malgré tout. Réceptionnant le plateau amené par une petite page aux bouclettes blondes, il achemina le tout sur la simili table de réunion "Et nous voila bien! Donc, dis moi ce qui t'amènes maintenant qu'on est au calme et bien installés. Je suis tout ouï!"
Et ce n'était pas un euphémisme, pour une fois. La tour était un sujet qui l'intéressait grandement et lui-même s'était cassé le nez sur de sombres incompréhensions lors de son passage dans la ruine magique. Dans un coin de sa tête il repensa au jeune de l'Epée qui avait combattu à ses côtés là-bas. Désormais criminel et recherché avec rage par la Couronne. Chassant cette mauvaise pensée d'une pichenette mentale, il cligna des yeux pour recentrer toute son attention sur la mystérieuse Hel D. Gher. Avec un cas aussi atypique pour traiter d'un phénomène aussi étrange, il pouvait s'attendre à tout.
Tranquillement, je l’aidais à rapprocher les tables et je tirais une chaise pour m’asseoir en tailleur dessus. Comme attendue, la table n’était pas prévue pour quelqu’un de ma taille. Mais, je saurais me débrouiller j’avais toujours su. Il était souriant, ouvrit les fenêtres et pris même soin de récupérer de l’eau fraîche. Tout était parfait. Maintenant, c’était à moi de parler. Prenant mon courage à deux mains, inspirant profondément, je commençais.
- Avant d’commencer, faut qu’j’explique quelques trucs sur moi.
En même temps que je parlais, je fouillais dans mon sac et en sortie les deux livres. Le premier était celui que Astrid avait trouvé pour moi, le second, celui que j’avais trouvé dans la tour.
- La dernière fois qu’j’suis venue, on a découvert qu’j’étais aventurière depuis quarante ans. Mais j’vous ais pas tout dit. Actuell’ment, j’ai au minimum 380 ans.
Je me servis un verre d’eau et bus une petite gorgée avant de continuer.
- C’deux livre là, c’moi qui l’ai ais écrit, c’lui-là date de 758 et raconte en partie c’que j’faisais en 753. J’garde cinq ans d’mémoire max appar’ment. Et c’lui-là, il date de 640. Et j’l’ai trouvé dans la tour.
Je repris une gorgée d’eau. Attendant une réaction du capitaine. Déjà, il allait devoir digérer ces informations, des informations indiquant mon âge ainsi que le fait que la tour avait potentiellement déjà existé auparavant. Une tour mystérieuse et dangereuse ou j’étais aller deux fois. Et deux fois, j’avais survécu.
Sauf qu'il n'était pas préparé à ce qui allait être annoncé.
Alors qu'il était entrain d'encore se gratter la barbe, son geste s'arrêta net devant les révélations de Hel. Ses yeux s'écarquillèrent, ses sourcils se levèrent. Plusieurs pensées s'entrechoquèrent dans son esprit prolixe mais il ne savait pas vraiment par où commencer, plusieurs secondes furent nécessaires pour décanter les annonces afin de trouver le plus juste démarrage face à ça.
"380 ans donc... C'est pas rien."
Bon, il avait fait mieux comme première phrase.
L'adolescente aux cheveux violets s'était déjà avérée plus vieille que ce que son apparence laissait supposer mais là ils entraient clairement dans un territoire ô combien plus complexe. Si on prenait ces faits comme argent comptant, elle pouvait possiblement détenir des clés historique jusque là quasi inconnue. Sans parler de son implication dans la Tour.
"Très bien. Donc tu aurais environ quatre siècles, possiblement plus. Ta mémoire fait des sauts de cinq ans tandis que ton apparence elle reste figée, c'est bien ça? Et surtout, si j'en crois ce que tu me dis, tu es déjà allé dans la Tour par le passé." ses doigts pianotaient machinalement sur le bois des tables de classe tandis que ses yeux noisettes se plissaient sous la réfléxion "Est-ce que tes écrits collent avec ce que tu as vu à l'intérieur de la tour quand tu y es retournée dernièrement? Ou les éléments ont complètement changés? Car jusque-là on a rien qui explique l'apparition et la disparition de l'édifice, juste quelques soupçon sur une magie de temps et d'espace qui fait des siennes sans personne aux commandes."
C'était un point de départ, d'abord le général puis ensuite le personnel. On verra bien ce que la petite violette aura à raconter, a coup sûr qu'elle a déjà dut éplucher ses bouquins sous toutes les coutures avant de venir tailler la bavette au Capitaine. Sa présence ici devais surement cacher quelque chose de plus qu'un simple entretien de faits.
- Le livre d’la tour décrit qu’la première pièce. C’était au cas où je mourrais d’dans. Pour l’moment j’pas d’info précise mais j’ai trouvé aussi ça.
Je fouillais quelques secondes dans mon sac pour en sortir les papiers que j’avais trouvés dans le bureau. J’en profitais aussi pour sortir les colliers des cerberus. Abîmer, ceux-ci avaient leurs importances car après réflexion. Je pensais que ceux-ci avaient le pouvoir de contrôler les monstres.
- C’papiers là, c’pas moi qui l’ai ais écrit. C’bien plus vieux qu’m’on livre mais, s’parle aussi du royaume. Fin j’pense, j’pas d’preuve mais j’pas les moyens d’pouvoir enquêter d’ssus. J’pense aussi qu’la tour appart’nait à la personne qui les a écrites. On a croisé trois cerberus. Y avait tous un collier et quand on a tranché les colliers. Les cerberus sont partie au lieu d’nous tuer.
Je frissonnais. Le combat avait été compliqué et on avait failli perdre deux personnes. C’est aussi pendant ce combat que j’avais étais blessée. Je pris une gorgée d’eau pour me donner du courage, c’était le moment fatidique pour moi. Je pris une grande inspiration avant de continuer.
- Mais j’peux avoir des trucs en plus. J’peux juste pas accéder à tout ça seule. S’pour ça que j’viens t’voir. J’cherche une solution.
Oui, accéder au palais, tel était mon but. À l’endroit où mon livre était caché. Mais seule, personne ne me laisserait entrer et il me fallait donc son aide.
- ça c'est les papier que j'ai posé sur la table:
- Première lune après l'avènement de l'empereur.
Je suis toujours à ces côtés, depuis le début et chaque jour qui passe renforce mon désirs d'être à ces côtés. D'abord Général, l'empereur Ycah à réussi à conquérir les royaumes voisins pour former aujourd'hui l'empire. C'est le roi de la guerre et je suis sur qu'il fera un souverain digne de ce nom...
Cinquième année et troisième lune après la fin de la guerre.
Je pensais que l'empire serait prospère maintenant qu'il n'a plus rien à conquérir... Mais l'empereur Ycah n'en avait pas fini là. Il en veut toujours plus, c'est dans sa nature d'homme d'arme mais je pensais qu'il se calmerait pour régner sur l'empire qu'il a bâti... Mais non, la guerre le divertissait et maintenant qu'elle n'est plus. C'est chez ces sujets qu'ils se diverti... Je ferais tout pour le remettre dans le droit chemin.
Cinquième année et cinquième lune.
C'est de pire en pire. J'ai peur pour l'empire qu'il a si durement fondé. Comment faire prospérer un pays si l'on réduit les fermes en feu pour le plaisir de voir des enfants bruler vifs. Je ne veux plus voir cela.
Cinquième année et cinquième lune.
L'empereur a souhaité que je reste à ces côtés mais ce n'était certainement pas pour le conseiller... Pourquoi alors ? Je n'ai pas la réponse à cette question. Mais je ne peux plus rester à regarder des innocents souffrir. Il ne me laissera jamais partir mais si je dois donner ma vie pour lui ouvrir les yeux je le ferais. C'est mon seul espoir
Trois lunes depuis que je me suis enfermée dans cette tour...
J'ai réussi à fuir les troupes de l'empereur, mais j'ai peur qu'elles ne me retrouvent malgré le sort qui agit en ces lieux. Ce n'est pas pour rien qu'il a réussi à conquérir tous les royaumes. Si ce n'était que moi, je ne prierais pas pour ma vie... Mais j'ai avec moi l'espoir du pays. Hors de question de le laisser mourir dans les mains de ce tyran.
Gardant son attention sur ce que lui racontait l'aventurière, Yuduar saisi les papiers qu'elle lui tendit. Apparemment ils auraient été rédigés par le ou la propriétaire de la Tour, une avancée qui serait formidable de prouver avec les bons éléments. Hélas rien ne se tenait dans la besace de l'aventurière pour venir agrémenter et lier le tout de manière logique, une fois de plus. Puis, à la mention des colliers des cerberus, le Capitaine essaya de se remémorer si un tel collier ornait le puissant cou de l'alpha qu'ils avaient croisés. Il lui semblait bien que non mais les souvenirs flous avaient de quoi laisser le doute planer. Chassant ces pensées d'une moue dubitative, il revint aux papiers.
Tout en la laissant parler, il se pencha sur les écrits tendus auparavant pour voir la teneur de ces dites informations. C'est à ce moment là que tout bascula. Les dates. A en croire la datations, ces vélins étonnamment bien conservés traiteraient d'une période oubliée de l'histoire du Royaume. L'orée du premier siècle. Yuduar n'était pas un féru d'histoire particulièrement mais il était de circonstance pour un Capitaine de connaitre un minimum de base quant aux fondations du pays qu'il devait défendre. Et si il y avait bien un sujet rémanent qui restait non-traité malgré les découvertes, c'était bien ces fameux deux siècles fondateurs qui restaient hors de portée des historiens d'Aryon. Un sujet qui l'avait interpellé dès ses années en tant qu'Aventuriers à vrai dire, lui qui tendait toujours à faire une découverte capable de lui apporter richesse et gloire à chanter pour les siècles à venir! Et là, en ce jour ma foi normal, il tenait entre ses mains caleuses de guerrier un écrit relatant des premières années du Royaume.
Au même moment que ses yeux s'écarquillaient sous la surprise et que sa mâchoire se décrochait presque, la dernière phrase de Hel le frappa de plus belle. Elle avait moyen de pousser les recherches plus loin, une idée, une piste. Mais elle avait besoin du Capitaine et ne comptait pas s'en cacher plus longtemps. Sa venue ici n'était pas un heureux hasard uniquement mandaté par la Guilde.
"Que le Kirin me foudroie... La valeur des textes que tu as ramenés est absolument inestimable tu sais ça? Les historiens du Palais -du pays entier même!- seraient prêt à te fournir ton propre poids en cristaux pour mettre la main dessus!" lâcha Yuduar en plaquant les textes sur la table de classe "Bon, j'exagère peut-être un peu mais y'a de quoi rendre fou plus d'un chercheur là-dedans. Et t'aurais moyen de pousser la recherche? C'est quoi ton idée, mettre la main sur le bouquin que t'aurais écrit juste avant de rentrer dans la tour?"
L'imaginaire vif du capitaine était en ébullition et sa flamme d'aventuriers se ralluma d'un même instant. Il avait un statut désormais et pouvais en jouer pour ouvrir certaines portes auparavant fermées quoiqu'il en fasse. Hel avait clairement souligné qu'elle avait besoin de lui pour pouvoir accéder à une prochaine étape. Le lien logique entre l'état de fait et la demande qui s'en suivit fut résumé à la hâte par le franc parler du Sudiste. Qu'importe son âge Yuduar restait un grand gamin avide de découverte et d'épopée aussi rocambolesque que épique. Il avait certes un grand nombre de responsabilités aujourd'hui mais en l'occurrence sa curiosité allait pouvoir servir son dessein de dresser le meilleur rapport possible quant aux événements de la Tour. D'une pierre deux coups.
- Mon poids en cristaux ? ça va, ça coûtera pas bien chère.
Je ris doucement avant de reprendre en hochant négativement la tête.
- Non, je me fiche des cristaux. Et le livre que j’ai écrit avant de rentrer dans la tour, c’est celui qui est sur la table.
Je pris une grande inspiration en enlevant les manches couvrant mes bras, dévoilant mes tatouages. Il avait mal compris, mais, c’était normal. Mon histoire était compliquée. Moi-même, j’avais du mal à la comprendre correctement, et je me devais de lui expliquer ce que je savais.
- Apparemment, depuis que j’ai commencé à écrire des livres, je me suis tatouée un indice avec leur emplacement.
Je pointais un tatouage sur mon bras droit.
- Celui-ci, c’est le blason de la famille Dalgaard, leur fille m’a aidé à le récupérer il y a quelque temps.
Lentement, je me levais et lui tournais le dos en relevant légèrement mon haut dévoilant les tatouages en bas de celui-ci.
- Le livre trouvé dans la tour correspond au tatouage au milieu qui la représente et d’après le livre que j’ai trouvé dans la tour, le tatouage juste à gauche donnerais la localisation du livre racontant ce qu’il s’est passé dedans. Actuellement, j’ignore ce qu’il représente.
Je me tournais à nouveau vers lui en restant debout.
- Mais y’en a un autre pour lequel je ne peux pas avoir accès et qu’il pourrait révéler pas mal de chose et c’est celui-là.
Je pointais un tatouage sur mon bras gauche, sans doute un des premiers que j’avais fait. Et qui désigner un lieu en un seul mot « Palais ».Et c’était pour celui-là que j’avais réellement besoin de l’aide du capitaine. Pour accéder au palais afin de retrouver mon livre, un lieu qui n’était pas vraiment accessible sans raison valable.
Puis le gros de la demande arriva enfin. Terminant son exposé, elle pointa le sujet de sa venue, ce fameux lieux "inaccessible". Le Palais. Yuduar mis un temps à voir les lettres se détacher au milieu des rondeurs de l'encre mais une fois le sens saisi il compris pleinement la venue de Hel à la Caserne.
"Palais..." le capitaine resta muet un instant face aux implications qu'une telle action pouvait amener "Donc le livre que tu cherches et qui pourrais nous donner plus de grain à moudre serais là-bas c'est bien ça?" l'aventurière acquiesça sans plus de commentaire "Le soucis qu'on vas avoir c'est que le Palais est absolument gigantesque... De la cave aux greniers, sans prendre en compte les je-ne-sais combien de salles et de chambres ou autres endroits dont on ignore surement l'existence, les ailes ministériels, les quartiers d'observations, les archives..." Yuduar poussa un soupir en tentant de se remémorer les enfilades et autres longs couloirs qui régissaient l'architecture singulière de la demeure royale "Bon en tout cas je comprend le soucis." enchaina t-il avec un regain d'énergie "Clairement tu peux pas te pointer là-bas en tant que simple aventurière et demander à fouiner les quatre coins du Palais sans te faire alpaguer par toute la Garde Royale."
Se levant de sa chaise pour s'écarter légèrement de la table, il s'étira un temps de manière a se remettre les idées en ordre. Il n'était pas le mieux côté des Capitaines mais avais largement de quoi légitimer sa présence là-bas, sans compter qu'il connaissait les gars de la Garde Royale et pouvait largement esquiver les remarques acerbes de certains collègues. L'avantage d'être réputé pour être haut en couleur c'est que les personnes ont moins tendance à s'offenser de comportements jugés comme non-rationnels.
"Tu es venue me voir pour que je t'ouvre les portes du Palais donc. C'est effectivement dans mes cordes. Par contre est-ce que tu as une idée d'où commencer à chercher avec tes bouquins là? De but en blanc j'aurais dit les archives vu le tas de bouquins qu'ils ont là-bas, j'ai mes entrées plutôt facilement en plus. Mais si c'est dans une salle paumée des tréfonds, ça vas se corser." le regard dans le vague vers le fond de la salle, Yuduar entama l'état de fait et la marche à suivre en montant le plan dans sa tête, puis il se retourna vers la petite aventurière à l'histoire si complexe pour planter ses yeux d'ambres dans ceux de son invité "Par contre j'espère que tu es consciente que la demande n'es pas anodine. Si on fait chou blanc ou qu'on fricote trop dans des endroits où on a pas vraiment le droit de foutre les pieds, je risque de me taper des retours cotons voir un blâme pour avoir abusé de mes droits et forcé la présence d'une aventurière au sein des affaires du Royaume."
Il laissa un temps, volontaire, pour que la dite aventurière ai le temps de pleinement assimiler les sous-entendu de son annonce. L'idée n'était pas de lui faire peur ou de l'intimider en quelque sorte, juste de bien mettre le tout au diapason. Même en tant que Capitaine, la Garde ne possédait pas non plus tout les droits quant au fait de fouiner dans les locaux de la haute-noblesse.
"Mais ton truc m'as l'air solide donc je suis partant. Si t'es sûr de ton coup je suis prêt à prendre le risque pour qu'on aille se payer une tranche de théâtre, j'ai déjà des idées pour expliquer notre présence là-bas, avec la Tour y'a pas longtemps ça se fera tranquillement. Mais si t'essayes de me la mettre à l'envers en chemin... disons que ce sera pas le cas, on vas éviter de tous passer une mauvaise journée, j'ai raison?"
- J-j’sais pas c’qui a dans livre du palais. Mais. Si j’l’ai mis las bas. C’qui doit être important.
Oui, dans le palais. À la fois facile et difficile d’accès. Le jour où il a été déposé, je ne devais pas imaginer que j’allais finir aventurière. Je regardais en face le capitaine qui acceptait de prendre des risques pour moi.
- J’jure sur Lucy que j’caus’rais pas d’problème. Et que j’prendrais la responsabilité même si j’dois finir en prison pour l’reste d’mes jours.
Je pouvais pas faire plus, pour moi, la prison à vie était pire que la mort, même si j’oubliais tout, cela signifier à me condamner à vivre pour l’éternité en cellule. Sans pouvoir rien faire. Sans savoir qui j’étais et ce que j’allais devenir. Rien que d’y penser, j’en avais la chair de poule. Mais, je voulais montrer mon engagement, et aussi qu’il pouvait me faire confiance. Enfin à peu près. Vu que je ne savais pas ce qu’on allait trouver. Peut-être même qu’il n’y aurait rien, que le mot n’indiquer pas ce lieu. J’avais des doutes, mais je n’en laissais rien paraître. Il fallait que ce soit le bon lieu. Oui, pour ne pas finir au mauvais endroit et ne pas avoir dérangé le capitaine pour rien. Il m’avait prévenue, j’avais accepté de subir les conséquences si il y avait besoin, et de ne pas le mettre dans la merde. Maintenant, j’attendais la confirmation qu’il allait m’emmener.
"Bien, je te fait confiance. Prépare tes affaires j'ai un petit détour à faire avant qu'on y aille. Mon Lieutenant doit actuellement bouillir de rage dans mon bureau, faudrait pas que j'oubli de le tenir au courant."
En effet, le brave Emeor devait toujours être entrain de se tuer à la tâche quelques étages plus haut, la moindre des courtoisie était de le tenir au courant. Dans les grandes lignes tout du moins. Inutile de s'attarder sur l'existence énigmatique de l'aventurière ainsi que sûr les tenants et possibles aboutissants de ces mystérieux carnets. L'intérêt actuel était de trouver des réponses, si il pouvait aider un citoyen tout en approfondissant ses recherches la journée serait rondement menée.
Yuduar profita de son élan pour allé fermer les fenêtre tandis que la petite ramassait ses papiers pour les ranger dans son sac de voyage. Ils remirent les tables en place puis quittèrent la salle de classe.
"Attend moi devant, j'en aurais pas pour long."
Laissant Hel dans le hall d'entrée, Yuduar démarra de grandes enjambées pour boucler tout ça vite fait bien fait. En chemin il croisa un apprenti à qui il demanda de joindre la Commission afin de signaler son déplacement au Palais avec une aventurière. Autant jouer franc jeux et montrer patte blanche, qu'on aille pas lui reprocher de faire des choses en douce. Les cols blancs allaient surement râler sur le manque d'informations, volontaire de la part du Capitaine, mais pour sûr qu'ils iront pas se lever de leur siège pour allé lui courir après. Puis de toute façon il aurait simplement à plaider le secret d'état qui entoure actuellement les affaires de la Tour et le tour est dans le sac.
Arrivé à son bureau, il fut accueilli comme prévu: par le regard assassin d'un Emeor qui désapprouvait grandement l'échappée de son supérieur. Ramassant des affaires en profitant de son passage éclair, son insigne de Capitaine entre autre, il expliqua vaguement à Emeor que l'envoyée de la Guilde avait en sa possession d'importants dossier pour élucider le mystère de la Tour et qu'ils allaient devoir faire une virée aux Archives pour consulter d'ancien dossiers afin de voir si des écrits relatent de faits similaires. Le tout d'une traite, Emeor n'eu même pas le temps d'en placer une. Devant la surprise de son Lieutenant, le Capitaine conclu en lui tapant amicalement l'épaule, raffermissant son sentiment de confiance à son égard. Il avait une totale assurance quant au fait que Emeor saurait vaincre à lui seul la pile de dossier qui ornait le bureau de Yuduar. Puis sans plus de cérémonie, il quitta son office pour rejoindre l'aventurière.
Arrivé dans la Grande Cour elle était là comme prévu, sage comme une image dans une attente des plus respectables. Yuduar était resté habillé léger, une mise de lin crème avec un pantalon taupe, le tout cintré et agrémenté de son fidèle baudrier cache-cœur où ses dagues trônaient fièrement. Une épée courte à la taille et bien sûr sa fidèle insigne dorée de Capitaine sur le torse. Cette fois accompagné d'une besace élémentaire dans laquelle se trouvait tout un tas de barda bon à prendre des notes ou contourner quelques situations plus cocasses. On est jamais trop sûrs de soit.
"On est partis! Direction les Archives pour commencer et après on avise! Tu me laisses faire le blabla à l'entrée et ça passera tout seul, comme papa dans maman!"
Le sourire aux lèvres, rire dans la voix et visage solaire, Yuduar ne s'était même pas rendu compte que ce genre de blague graveleuse typique des militaires du Royaume n'avait pas franchement sa place face à une enfant haute comme trois pommes. Il toussa dans son poing, fronça les sourcils pour se donner un air responsable et enchaina d'une voix faussement rauque.
"Enfin, façon de parler hein, c'est une métaphore, enfin bref... En route!"
J’attendis donc tranquillement, posé contre le mur qu’il revienne, au fond de moi, j’étais impatiente. Oui, j’avais le temps et je ne comptais pas presser les gens pour obtenir ce que je voulais. Mais là, je pouvais potentiellement découvrir ce que je cherchais depuis longtemps, depuis peut-être plusieurs centaines d’années. L’attente fut plutôt courte et c’est de bonne humeur que le capitaine arriva, expliquant rapidement la suite accompagnée d’une blague plus que douteuse. J’éclatais de rire. Je ne m’attendais pas à entendre ça du capitaine. Comme quoi il n’y avait pas tant de différence entre la garde et les aventuriers, en dehors de devoir garder les apparences.
- Vous inquiétez pas cap’taine, j’vais pas vous juger.
Je ris encore en le suivant. Le palais, bientôt, je serais dedans.