Sa dague reprend sa place contre sa jambe, son paquetage est lancé d'un geste habitué sur son épaule. Elle a mis du temps à discuter avec le cordonnier avant d'aller voir Mr Joseph. Il discute toujours pendant des heures. Le cuir n'est pas assez ci. Trop ça. Il ne veut pas le troquer, mais il ne veut pas l'acheter non plus. C'est un client difficile. Il est grand maigre porte un tablier de cuir usé.
Elle se répète toujours les détails. Ces deux-là sont du pain quotidien et temps qu'ils ne sortent pas du périmètre de leurs boutiques et gardent leurs habits, ils restent le boucher et le cordonnier sans trop de complication.
La nuit ne tardera pas à tomber et elle, elle flâne, pensive. Est-ce que le piège à celes allait enfin fonctionner ? Il restait désespérément vide chaque jour. Elle rêvait de pouvoir étudier leur cuir, avait-il des propriétés, on disait de leurs plumes qu'elles en avaient. De quel couleur était-il ? Elle imaginait un rose poudré, doux et lumineux. Lumineux, elle mettrait la main sur un lumios un jour, leur cuir serait peut-être phosphorescent. Il serait intéressant de savoir si quelqu'un avait mené des investigations dans ce sens.
Son regard bleu quitta la croupe de l'unicorne qu'elle venait de suivre sans s'en rendre compte - la dernière fois elle avait suivi un garde, il avait une belle sacoche. Il l'avait enguirlandé. - Elle avait franchi plusieurs rues et se trouvait à quelques pas de la caserne. Et la nuit était finalement tombée, des étoiles perçant le ciel. Elle soupira, elle n'aimait pas dormir dehors à la capitale et n'avait pas eut le temps de trouver hospitalité pour cette nuit. Au moins la nuit était claire et le vent bon. Plus qu'à trouver un endroit où mettre son hamac.
PLOC ... ... PLOC ... PLIC .. PLOC . PLOC. PLOCPLOCPLOC.
En l'espace de quelques secondes la rue est inondée et elle trempée. Lucy n'est pas avec elle ce soir. Elle rattache ses cheveux pour qu'ils ne dégoulinent pas sur ses yeux qu'elle essuie machinalement d'un revers inefficace de la main. Sa robe la colle telle une seconde peau et son paquetage lui semble bien lourd d'un coup. Elle reste statique sous le torrent quelques instants et voit les points positifs de l'affaire; après cette chaude journée la voilà rafraîchit et le miséreux à qui elle a offert sa cape il y a quelques jours est bien à l'abri. Un homme passe en courant et la bouscule "Restez pas là !" Mira ne va effectivement pas rester sous la pluie le temps que l'orage passe, elle n'ira pas non plus s’abriter sous les arbres. Elle avise le portail ouvert le plus proche. La caserne.
"Qui va là ? ... Que venez vous faire ici ?" Un jeune homme s'impose sur son chemin en parlant assez fort.
- Bonsoir. Elle décline son identité entre espaçant bien son prénom de son nom. Je ...
" Bonsoir ! Vous ? " Un second garde encapuchonné se place à côté de l'autre en la détaillant tranquillement de la tête au pied. Un troisième apparaît silencieux à quelques mètres derrière les deux autres qui sont déjà près à la mettre dehors.
Elle avait des souvenirs de garde bien plus aimable, mais ceux-là sont sous la pluie, après une journée caniculaire. Garder l'entrée dans ces conditions doit pas être facile, qui plus est une gamine vient les embêter pour rien. Il n’empêche qu'elle venait de penser à un nom qui pourrait lui offrir une boisson chaude le temps que l'orage passe.
- Je souhaiterais voir le lieutenant Alynthi Sariah.
Les deux jeunes gens se regardèrent et le second reprit " Impossible ! On ne dérange pas les gradés à une heure pareille. Venez demain à des heures décentes et dans une tenue - il regarde celle-ci avec attention à nouveau - sèche.
La jeune fille ne put cacher sa déception, mais acquiesça. Elle ne reviendrait pas de jour de peur de la déranger. Ni de nuit vu qu'elle dérange aussi. Tant ..
PAF PAF PAF
L'homme derrière s'avança en tapant dans ses mains avec toute la stature qu'avait un homme d'action, un vrai. " Hé bien jeunes gens, je ne vous félicite pas. Toi ! Vas voir le lieutenant et tu lui annonce que quelqu'un demande après elle. " " ..." " Maintenant !" La jeune recrue parti en courant sans piper mot. Mira avait sursauté. Elle n'aurait pas été faite pour la garde. Le lieutenant se présenta et échangea quelques mots avec la jeune fille en l'escortant sous l'abris destiné à la surveillance du portail. Il attrapa la cape du jeune garde pour la lui donner en faisant taire toute protestation. Elle déposa son sac pour la mettre, gênée. " La prochaine fois que je vous trouve à reluquer et perdre du temps au lieu d'agir ça va barder. Retourne garder ! "
Mira vira au rouge pivoine, regardant sa tenue. Elle s'enveloppa dans la cape en attendant.
Tu te souvenais de ta première année en tant que lieutenant. Tu venais à peine d'être promue lorsque tu dus annoncer la mort des parents d'une fillette. La gamine n'était pas très vieille et elle avait dû vivre un tel événement. Tu devais avouer que cela avait été difficile pour toi, de le lui dire. De lui expliquer ce qui c'était passé. Encore aujourd'hui, tu aurais aimé arriver à temps pour les sauver. Sauf que rien ne pouvait changer le passé.
Quelqu'un cogna à ta porte. Tu sursautas et posas ton regard sur la porte, intriguée. Qui pouvait bien la déranger à cette heure-ci? « Entrez. » dis-tu d'une voix assez forte pour que l'individu de l'autre côté puisse t'entendre. La porte s'ouvrit et fit place à une jeune recrue. Celui-ci semblait essoufflé, comme s'il avait couru pour sa vie. Tu te levas donc pour te rapprocher. Le soldat t'expliqua que quelqu'un désirait voir le lieutenant Alynthi. Tu fronças légèrement les sourcils. Lieutenant... cela faisait deux ans que ce rôle n'était plus le tien. Tu étais instructrice maintenant. « Très bien. Retourne à ton poste. Je serai là bientôt. » Refermant la porte, tu jetas un coup d'oeil à l'extérieur. Le ciel était sombre et la pluie tombait toujours. Un léger soupir s'échappa de tes lèvres. Tu n'avais clairement pas envie de sortir sous la pluie et comme ta soeur t'avait emprunté ta cape... Tes paupières se fermèrent et tu imaginas alors le portail. Non loin se trouvait un petit bâtiment où les gardes pouvaient se reposer lors de la surveillance. Tu visualisas les moindres détails. Les fauteuils usés, les bureaux, les capes accrochées contre le mur près de l'entrée. Petit à petit, la scène s'éclaircit sous tes paupières et lorsque tu ouvris les yeux, tu te trouvais à l'intérieur du bureau.
Tu venais d'apparaître comme par magie à côté d'une des recrues qui sursauta violemment. Le jeune homme eut si peur qu'il dégaina son arme et passa à deux doigts de te trancher la peau. Heureusement que tu eus le réflexion de reculer d'un pas. « On se calme soldat. Je suis l'instructrice Alynthi. On m'a demandé. » Le lieutenant qui était présent dans la pièce rit à gorge déployé. Il ne semblait pas vraiment surpris de te voir arriver ainsi. Tu haussas simplement les épaules avant d'observer qui se trouvait dans la pièce. Ton regard s'arrêta immédiatement sur l'adolescente aux cheveux bleus. « Mira? » Tes yeux s'écarquillèrent sous la surprise. Tu ne t'attendais clairement pas à la voir ici, encore moins à cette heure-ci. Et dire que quelques minutes plus tôt, tu pensais justement à elle! Tu t'approchas donc d'elle et ajusta doucement la cape qu'elle portait sur ses frêles épaules, avant de plonger ton regard dans le sien. « Que fais-tu ici Mira? »
Elle ne savait pas si elle devait faire la conversation ou se taire, alors elle se perdit dans ses pensées. Et plus elle y pensait, moins elle ne savait ce qu'elle dirait si Sariah était présente et disponible. Elle n'était plus une enfant, il fallait qu'elle soit plus responsable. La nuit et la pluie n'ont jamais tué personne. Et il ne craignait rien à dormir à la belle étoile à la capitale. Il n'y a que les enfants qui sont effrayés par un peut-être orage de chaleur.
Le garde qui venait de faire le pigeon revint un peu moins vite qu'il était parti, mais sans donner l'air de traîner la patte pour autant. Il reprit son souffle, le lieutenant toussa. Le messager sursauta, ce qui eut le don de faire sourire le gradé.
" L'instr..." Pas le temps de finir sa phrase qu'elle apparut.
En l'espace de deux secondes; le garde avait réagit de façon bien vive, un peu sur les nerfs, maquant de trancher l'instructrice. Mira sursauta elle aussi, moins exubérante dans sa réaction, elle ne s'attendait pas à la voir apparaître si vite. Elle avait même zappé que la lieutenant pouvait faire ça. Très pratique pour passer à travers les gouttes. Et se faire tailler en pièces.
Le lieutenant se bidonne, la jeune indigo sourit, un peu contaminée par le rire. Même si elle n'oserait pas se moquer de la recrue - ouvertement. La voix de Sariah elle l'illumine plus qu'elle ne l'aurait pensé. Elle n'avait pas beaucoup de figure féminine à qui elle pouvait se fier. Elle semble surprise, ce qui n'est pas étonnant, Mira se surprend elle-même. Elle baisse la tête pour regarder les mains rajuster la cape. Elle avait dit instructrice ? Elle la regarda sans s'étonner de ne pas reconnaître son visage, mais ce regard rouge, ses cheveux blancs et sa tenue blanche, il ne lui semblait pas qu'il y en ait deux comme ça. Qui plus est, sa voix était la même que dans ses souvenirs.
Elle regarda la pluie tomber toujours aussi ardue dehors, la raison de sa visite lui semblait futile, mais la machine était lancée et maintenant qu'elle était face à la blanche, elle se demandait pourquoi elle n'avait pas cherché à la voir plus tôt. Elle lui sauta au cou, joie soudaine et assez enfantine, avant de reculer se souvenant du lieu, et de son humidité et du faite qu'elle n'était plus une enfant.
- Pardon ! ... Je, je me suis retrouvée prise sous la pluie à deux pas de la caserne ... Et j'ai nulle part ou m'abriter si un orage subvient. C'est, vraiment, je te fais déplacer et embête la tranquillité de la garde pour des enfantillages. Tu voudrais bien m'offrir une boisson chaude le temps que le temps s'arrange ?
Elle avait pourtant l'habitude de demander un peu d'hospice, mais c'était fort plus facile avec des personnes qui lui semblaient ne pas connaitre. Là elle était gênée de débarquer si tard.
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