Un long soupire m’échappe… Après plusieurs jours de rangements entrecoupé par la fatigue et mes aller-retour incessants à la Caserne pour mon service, j’ai enfin fini de tout ranger dans ma nouvelle maison. J’aurai pu attendre encore un peu avant de bouger mais il m’a semblé important de me rapprocher de Ryuji pour qu’il ait plus la possibilité de participer à tout ça et de mieux s’approprier son enfant. Par chance, je me suis trouvée une petite maison à juste deux rues de sa maison assez rapidement. Une petite maison avec une chambre à l’étage et surtout une grande fenêtre que je peux ouvrir pour regarder les étoiles.
Allongée sur le dos, je profite de la fraîcheur nocturne pour me ressourcer. La chaleur des journée me pèse déjà de base mais ces derniers temps, ce n’est qu’un calvaire. Simplement éclairée par la lumière des étoiles et de la lune, je réfléchis à la suite des événements. Bientôt, je vais devoir me décider à passer à l’Académie. Même si cela m’ennuie, ma condition physique n’est plus aussi bonne… Ce serait malvenu de ma part de vouloir continuer alors que je n’en suis plus capable telle La Belle Fauconnière qui ne pourrait plus porter son faucon. Lorsqu’une étoile filante passe, je fait un voeu. Un voeu débile qui n’est pas près de se réaliser. Le voeu de n’être plus seule chez moi, d’avoir une compagnie humaine et aimante. Allez séduire avec un bébé dans les bras…
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- Livre : La Belle Fauconnière de Marion Zimmer Bradley (1982)
- Défi :
- Aube, tu as apperçu une étoile filante et tu as fait un voeu, mais tout ce qui s'est passé c'est que Mae s'est retrouvée chez toi comme par magie, attaque surprise ou farce qui tourne mal? À toi de le découvrir très chère.
Défi+: vous devrez faire référence à au moins un titre de livre par poste (le titre devras être en gras pour qu'on puisse le voir clairement)
Grognant dans son souffle, elle se posa sur le dos, les yeux tournés vers le ciel. Qui pourrait la sauver de son ennui mortel ? Alors qu'elle se posait cette question, une sensation étrange la saisit. Comme un flux magique inexpliqué. Soudainement, Mae disparut de la clairière où elle se trouvait. Une exclamation choquée lui échappa en se sentant téléporter. Tombant brusquement, un brusque éclat surgit, suivie d'un maigre bruit et d'une exhalation de souffle. Grognant en se frottant le dos du crâne, Mae regarda autour d'elle, intriguée.
Exaspérée, elle ne put s'empêcher de s'exclamer, d'une voix forte et rauque, excédée. - Bon sang d'bois, mais j'suis où, moi, encore ? C'est quoi c'bordel ?
- Spoiler:
Livre : Le chant de l'assassin, de R.J Ellory, sortit en juillet 2019.
Hormis Ryuji, je ne vois pas comment je pourrais séduire qui que ce soit avec un bébé dans les bras… Et Ryuji, c’est le père… Donc forcément, il ne compte pas dans la liste. Il ferait certainement un bon parti et ça poserai beaucoup moins de problèmes pour l’avenir mais, le temps passant, je ne me voit toujours pas passer ma vie avec lui. Donc si les étoiles pouvaient me donner là tout de suite un ou une compagne avec qui j’aurai le coup de foudre immédiat, ce serait parfait ! Mais bien entendu, rien ne se produit. Lucy est généreuse mais il ne faut pas abuser non plus… Elle m’a déjà donné un bébé, même si je ne le demandais pas…
Alors que finalement je commence à m’endormir, la fraîcheur étant enfin suffisante pour que je me sente bien, un flash puis un grand bruit retentissent dans ma chambre. Réflexe acquis après des années de réveils en pleine nuit à l’Académie, je bondis littéralement sur mon sabre posé à portée de main lorsque je suis dans le lit. Pas comme maintenant, engendrant un surcroît d’effort physique mal venu. Un genou à terre, un sabre dégainé pointé vers l’intrus et la main libre posé sur mon ventre où une douleur lancinante est apparu durant mon mouvement, j’observe la situation. Une femme… Je profite qu’elle ne semble pas encore m’avoir repérée pour analyser ses actions et son équipement. Je repère deux lames pouvant représenter un danger immédiat tant que je n’ai qu’un seul de mes sabres. Fort heureusement, elle semble plus perdue qu’agressive comme me le confirme son exclamation de mécontentement. Jaugeant le pour et le contre, j’évalue mes chances si une bagarre éclatait maintenant. Chances relativement faible compte tenu de mon armement, ma tenue, un simple chemisier et un short, et mon état physique tout simplement. La meilleure option me semble donc la ruse… Avec un raclement de gorge, je me relève, la douleur toujours présente et bien vive en bas du ventre. En signe d'apaisement, je rengaine lentement le sabre qui était jusqu’à maintenant pointé vers elle. Tel La Tour Interdite, je compte bien garder ma maison comme mon sanctuaire. Un endroit rien qu'à moi !
J’aimerai bien connaître vos raisons pour pénétrer ainsi chez moi.
Ma voix se voulait ferme pour marquer le coup en insistant sur le “chez moi”.
Selon votre réponse, je vous garantit un allé sans date de retour vers les cellules de la Caserne.
Autant mettre les choses au clair immédiatement. Elle a trouvé le moyen de me réveiller alors que j’ai besoin de me reposer, c’est déjà une mauvaise idée. Mais, en plus, j’ai mal maintenant et mes hormones repartent en cacahuètes faisant vriller mon humeur au rouge. Ma nuit est foutue maintenant… Tout ça à cause d’une femme aux longs cheveux blancs comme les miens.
- Spoiler:
- Livre : La Tour Interdite de Marion Zimmer Bradley (1977)
- Je m'excuse de débarquer ainsi dans votre maison. Je vous avouerais que je n'ai aucune idée de comment je m'y suis retrouvée. Alors que j'étais paisiblement allongée dans la clairière de la forêt près de chez moi, me voilà transportée dans un tout autre endroit. Tout cela ne doit être qu'une vaste farce, si vous voulez mon avis. Quelqu'un, là-haut, doit se foutre de nous.
Soupirant, elle haussa les épaules, finissant ainsi sa phrase sur ces mots. Relevant le regard, elle vit que la femme ne pouvait s'empêcher de laisser traîner son regard vers ses deux lames et, comprenant la situation, proposa, clémente.
- Est-ce que cela vous rassurerait si je met mes épées hors de ma portée ?
Après-tout, compte-tenu de la situation, peut-être que celle-ci avait plus peur d'elles que de Mae en elle-même. Puis, vu comment elle était habillée, elle était pas prête de gagner un combat si elles se battaient. Ce qui n'était pas l'intention de Mae, entendons-nous bien. Mais si cela pouvait rassurer la femme devant elle, autant le faire.
- Au fait, je m'appelle Maeralya. Maeralya Hemsworth. Excusez mes manières, je dois avouer être tout autant perdue que vous devant cette situation, ceci pouvant expliquer mon manque de politesse.
Soufflant, elle s'approuva elle-même intérieurement. Après tout, connaître le nom de l'autre était synonyme de paix, non ?
- Spoiler:
Livre : Eden, de Jeanne Mcwilliams Blasberg, sortit en Juillet 2019
L’attitude de la femme semble montrer qu’elle ne souhaite pas me chercher querelle ou quoi que ce soit. Même si je n’en montre rien, je suis soulagée qu’elle se montre assez intelligente pour ne pas me sauter dessus. L’explication de sa présence entre les quatre murs de ma chambre me fait sourire. Sans même le savoir, elle fait écho à une question qui avait déjà commencée à germer dans ma tête. Impossible pour elle d’être passée par en bas, Geki aurait à minima hurler pour me prévenir. Le seul autre accès à l’étage était barré par mon propre corps. Si elle avait voulu me tuer, il aurait été plus simple de m’égorger sans entrer dans la chambre. Seul la magie peut expliquer son arrivée… Et une magie puissante pour l’avoir transportée de la forêt à ici. Serait-ce l’oeuvre de Lucy ? Lucy qui aurait répondu plus ou moins adroitement à mon voeu ? Beaucoup de questions qui resteront à jamais sans réponses. Ayant remarquée ma surveillance de ses armes, elle me propose de s’en défaire et les mettre hors de sa portée. Avec un soupire, je m’assoie par terre à mon tour.
Inutile… Vu mon état et votre corps, vous n'auriez pas besoin de ça pour me faire du mal.
Je tais néanmoins le fait qu’elle ne s’en tirera certainement pas indemne. Peut-être même qu’elle devra changer de métier quel qu’il soit. Mais elle est tout sauf agressive même plutôt avenante allant même jusqu’à se présenter. Je prend bonne note de son nom afin de vérifier dès demain ce que la Civile pourrait avoir sur elle. On ne sait jamais…
Disons que j’accepte vos excuses pour cette intrusion mademoiselle Hemsworth. Je me nomme Aube Grassim. Si cela peut vous aider un peu, on est actuellement à la Capitale.
Un peu plus rassurée par son comportement et ses paroles, je me masse le bas-ventre qui me fait si mal depuis mon réveil-réflex. Il va vraiment falloir que je me retire du service actif maintenant…
Mes excuses pour vous avoir menacée ainsi mais je me doit de protéger mon bébé. N’est-ce pas le devoir de toute mère ? Puisqu’il fait nuit noire, il serait problématique de vous laisser déambuler à travers la ville. A moins que vous ne connaissiez quelqu’un ici qui pourrait vous accueillir ?
Sans aucun doute, elle tombera sur une patrouille de Garde. Armée et tout de même un peu effrayante dans le noir, elle sera certainement appréhendée et mise au trou jusqu’à demain matin… Tel l'épouse recevant sa Promise, je me dois bien d'accueillir cette femme que m’envoie Lucy.
Si vous n’avez nul part où aller, je peux vous proposer de dormir ici pour rentrer chez vous en sécurité demain matin.
Je m’en voudrai un peu si elle passait la nuit au trou potentiellement à cause d’un voeu de ma part. Je prendrai Geki dans la chambre avec moi, elle veillera à ce qu’elle ne s'introduit pas à l’intérieur pour me faire du mal. A presque cinquante kilos de muscles, il n’y a pas grand chose du quotidien qui résiste à sa mâchoire maintenant…
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- Livre : Promise de Ally Condie (2011)
Après toute ses péripéties, ce n'était pas une telle situation qui allait l'intriguer. Se frottant les yeux de fatigue -il était tout de même tard, mine de rien-. Ainsi, elle s'appelait Aube Grassim. Bien, elle allait le retenir, ça pouvait toujours servir plus tard. Hochant la tête, elle releva les yeux vers celle-ci en l'entendant reprendre la parole. Si elle connaissait quelqu'un qui pourrait l'accueillir ? À part son amie l'arbre, non, elle ne connaissait aucune personne -du moins humaine- pouvant l'héberger. Secouant la tête, Mae prit la parole, la voix rauque de fatigue.
- Non, erh... la sociabilisation n'est pas trop mon fort. Donc du coup, la question d'être hébergée par des amis ne se posent même pas, dans le sens où point d'amis il n'y a.
Gênée de devoir avouer cela, Mae l'était... et grandement, d'ailleurs. Réfléchissant, elle en manqua pratiquement la proposition suivante de son hôte. Dormir ici ? Eh bien, ma foi, pourquoi pas après tout !
- C'est bien généreux de votre part, mais je veux veux vous gêner aucunement. Vous êtes certaines que c'est bon pour vous ?
Tel un nouvel Eden, l'arbre des possibles s'ouvrait devant Mae. Plusieurs situations s'affichaient désormais devant elle. Dormir à la belle étoile -au risque de se faire chopper par la garde- ou se faire héberger par la femme devant elle. Devait-elle vraiment accepter cette proposition venue de nulle part ? Était-ce vraiment une bonne idée d'être hébergée par cette inconnue ? Mais après tout, ne dit-on pas que pour se faire des amis, le premier pas se fait dans la confiance ? Soit, Mae allait prendre sur elle et accepter la proposition d'Aube, si vraiment celle-ci était disposée à l'accueillir dans son chez soi.
- Spoiler:
- Livre : L'arbre des possibles, de Bernard Werber, sorti en Janvier 2005
Je sourie à la femme lorsque celle-ci semble gênée de m’avouer qu’elle n’a pas d’ami pouvant l’héberger. Comme elle l’avoue à demi-mot, elle semble plutôt être solitaire dans la vie préférant son indépendance à toute forme d’attachement. Il y a encore pas si longtemps, j’était un peu comme ça… Avec des amis mais sans jamais compter vraiment sur eux, préférant rester maîtresse de mon destin. Jusqu’à ce qu’un bébé décide de m’obliger à prendre des décisions drastique comme réfléchir à me passer les menottes en épousant le père du bébé… A ma proposition de dormir ici cette nuit, Maeralya semble changer d’humeur. Prête à accepter, elle s'inquiète tout de même de la possibilité qu’elle puisse me déranger.
Pas de soucis pour moi, tant que dormir sur un canapé ne vous dérange pas. Un peu de compagnie est toujours agréable.
Surtout une compagnie humaine. Geki est mignonne mais elle n’a pas vraiment de conversation autre que ses gémissements pour avoir à manger ou des caresses… Maintenant que l’animosité entre nous est retombée, je peux observer plus en détail mon invitée. Clairement, elle n’a pas l’air d’une noble, non. Tout dans sa posture, et le fait qu’elle se dise peu sociable, font que je repousse directement cette idée. Et cette marque sur son front… Peut-être un rite de passage pour les gens de son village ? Après tout, il y a d’autres qui prient d’autres dieux que Lucy…
La curiosité est un vilain défait à ce qu’on dit mais que voulez-vous, je suis une grande curieuse. Vous faites quoi dans la vie Maeralya ?
Un gros reniflement me fait sursauter. Geki a enfin percuté qu’il y avait un truc inhabituel ici. Curieuse et protectrice depuis que mon ventre s’arrondit, elle renifle plusieurs fois sous la porte cherchant à comprendre pourquoi je ne dors pas.
Du calme Geki, tout va bien !
Je soupire, il va falloir que je me lève pour lui ouvrir pour qu’elle renifle la femme tel Le Loup des Kilghard...
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- Livre : Le Loup des Kilghard de Marion Zimmer Bradley (1980)
Un canapé ? Ce serait toujours plus confortable qu'une branche d'arbre ou que l'herbe de la forêt. Acquiesçant pour elle-même, Mae prit la parole, une touche hilarante dans la voix.
- Si cela me dérange ? Vous voulez rire j'espère. J'ai l'impression que cela fait des siècles que je n'ai pas dormis sur quelque chose de confortable -et je ne parle même pas d'un vrai lit- alors un canapé ? Mais pas de soucis ma p'tite dame, non, pas du tout. Je préfère encore ça à une pauvre branche d'arbre ou de l'herbe.
Si elle devait être honnête avec elle, Mae devait reconnaître que cette situation ressemblait à des rêves infinis... comme si rêve sur rêve, elle dormait sur une branche, puis un canapé, puis de l'herbe, puis un canapé... c'était sans réelle fin. Puis, la prise de parole de son hôte lui fait redresser la tête. Curieuse, Mae penche la tête sur le côté. Peut-elle réellement dire son métier ? Après tout, qu'est-ce qui l'en empêche, si ce n'est la méfiance de son hôte en connaissant son nom de code ? Au pire, elle n'avait qu'à lui cacher, non ? Quoi que, ne dit-on pas que le mensonge n'est jamais une bonne chose, lorsqu'on essai de gagner une amitié ? Bah, à voir.
- Pas de soucis, ne vous en faite pas. Certains diront que la curiosité est un vilain défaut, pour ma part, je trouve que c'est une qualité remarquable. Après tout, sans les êtres curieux, aurait-on autant de documentation à portée de main, dans notre belle bibliothèque ? Pour vous répondre, je suis une aventurière. Malheureusement, ma réputation fait que personne ne veut venir en mission avec moi. Du coup, je suis ce que l'on appelle une Soliste. Je fais la plupart des missions seule, ou je suis envoyée en substituts, remplaçant un membre manquant d'une équipe. Une pièce rapportée, en somme.
C'était triste à dire, mais ce n'était que l'immense vérité. À son tour curieuse, Mae détailla miss Grassim du regard. À en juger son allure générale, elle piochait pour une noble, mais elle pouvait se tromper. Après tout, l'erreur est humaine.
- Je vous retourne la question, miss. Que faites-vous dans la vie ? Si ce n'est pas indiscret, du moins. Je sais que certaines personnes n'aiment pas parler de cela, mais comme vous veniez de me questionner, je me suis dite que cela ne vous dérangerait pas de me répondre.
Hochant la tête pour elle même, Mae se frotta le menton, pensive. Soit elle lui répondait, soit elle lui disait que cela ne la regardait pas. Et bon, elle comprendrait très bien si c'était la deuxième option, sérieusement. Les gens aiment cultiver le mystère et cacher des choses. Alors qu'elle pensait à ceci, du bruit de l'autre côté de la porte attira l'attention de Mae. Son côté démon ressortant légèrement, ses yeux changèrent de couleur et son odorat s’affûta, lui faisant humer l'air, à la recherche de la nouvelle odeur. Un léger sourire lui vint aux lèvres en la repérant. Secouant la tête à la curiosité de la nouvelle personne, Mae échappa un léger rire et lui dit, un léger rictus présent sur le visage.
- Vous pouvez la faire rentrer, si vous voulez. Cela ne me dérange pas.
Seulement, en entendant sa voix devenue caverneuse, Mae ferma les yeux en grimaçant. En voulant être trop curieuse, elle en avait oubliée qu'elle était légèrement transformée, que sa voix avait changée, que ses yeux n'était plus les mêmes ni les traits de son visage. Mazet, elle espérait ne pas avoir effrayée son hôte.
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- Livre :
Des rêves infinis, de Karen Thompson Walker, écrit en Juillet 2019
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Pardon pour le retard, j'ai eu un petit désagrément irl et j'en ai oubliée que je devais te répondre
Je souris à l’évocation de sa vie habituelle clairement plus rude que celle que j’ai ici. L’idée d’une petite nuit à la belle étoile n’est pas pour me déplaire pourtant mais je doute que Ryuji ou bébé soient content de que je fasse cela. Et je ne doute pas que l’un saura me faire payer ce moment de communion avec la forêt.
Qu’est-ce que je donnerai pour une bonne nuit en pleine forêt, ça fait un moment que je n’ai pas eu l’occasion de me perdre en forêt pendant quelques jours, juste pour le plaisir.
Si le canapé est une option grand luxe pour elle, cela me fait plaisir de lui offrir cette possibilité pour la nuit. A comparer à une branche d’arbre, le confort sera sans aucun doute bien plus élevé. Un peu comme La Cité Mirage représente un havre de paix et de confort au milieu d’un monde en perdition. Lancée sur son métier, la jeune femme déclenche un fou rire chez moi en énonçant une vérité pleine de sagesse contrastant avec son côté plus énergique. Ma curiosité est alors assouvie par la réponse qu’elle me donne. Une aventurière solitaire dont personne ne veut comme coéquipière… Je me demande bien pourquoi est-ce qu’on l’évite comme cela mais cela serait vraiment indiscret..
Cela complique les choses pour vous n’est-ce pas ? Vous connaissez peut-être Ryuji Takamura ? Il est aventurier également.
Mon sourire ne s’effaçant toujours pas, elle me questionne à son tour sur mon travail tout en acceptant le fait que je puisse préférer ne pas répondre. Chose que je ne conçois pas étant donné que je lui ai demandée en première. Ce n’est pas comme si j'avais un travail si secret que cela.
Ce n’est pas un problème, bien au contraire. Je suis garde royale ici à la Capitale… Enfin, plus pour longtemps. Avec une grossesse sur les bras, c’est compliqué d’être au combat. Je vais retourner à l’Académie Militaire du coup le temps de donner naissance au bébé. Mais cette fois, c’est moi qui sera derrière le bureau.
Mon sourire amusé se transforme en un sourire carnassier digne de la renarde prédatrice que je suis. Les apprentis Gardes vont vite apprendre à ne pas sous-estimer un adversaire. J’ai déjà discutée avec les instructeurs permanents pour commencer à réfléchir à ce que je pourrais apprendre à ces petits morveux. Comment traquer une cible en pleine nature semble être un programme qui devrait leur plaire en plus de ne pas trop me demander d’effort. Maeralya se tourne vers la porte lorsque Geki signale sa présence en reniflant. Mes oreilles se dressent sur ma tête lorsqu’elle reprend la parole d’une voix d’outre-tombe amplifiée par Geki qui m’impose ses sens. Un filet de lumière, des odeurs mélangées dont l’une inconnue pour la chiraki, des voix, une voix effrayante pour l’animal. Je sens les poils de la chiraki se dresser juste avant qu’elle ne se jette sur la porte essayant de la briser à grands coups de pattes.
Séparant mon esprit de celui de la chiraki effrayée, je prend une grande bouffée d’air me rendant compte que j’ai retenu ma respiration tout au long de notre partage de sens. Bondissant sur mes pieds pour me diriger vers la porte, la douleur au bas du ventre reprend de plus belle me tirant une grimace. Chaque coup de Geki ébranle la porte qui ne tiendra pas longtemps face à un tel déferlement de violence. Une main là où mon ventre se veut douloureux, j’ouvre la porte au moment ou Geki reprend son élan pour cogner à nouveau dessus.
Tout doux Geki, il n’y a pas de problème. Tu vois ?
Je parle tout doucement à l’animal effrayé qui s’interpose entre Maeralya et moi en grondant. Tous les poils du corps hérissés, les ailes repliées le long du corps et la queue tendue, elle montre les dents prêtes à combattre pour protéger sa maîtresse. Un des inconvénients à avoir un monstre aussi têtu qu’un chiraki est qu’il ne laisse pas tomber aussi facilement. Je glisse une main entre ses poils pour une caresse en lui susurrant des mots pour la calmer avant de m’excuser auprès de l’aventurière.
Désolé, elle est très protectrice depuis que j’ai le ventre rond…
- Spoiler:
- Livre : La Cité Mirage de Marion Zimmer Bradley (1984)
Reprenant son calme, elle fit rentrer son démon à l'intérieur et, de nouveau humaine, dit, le souffle légèrement court.
- Tu sais, moi ce qui me manque en ce moment, c'est un bon lit douillet. Ça doit faire six mois et des poussières que je n'en ai pas touchée un seul.
Ricanant pour elle même, Mae savait très bien qu'elle n'aurait pas du le dire, mais que voulez-vous, elle était trop honnête pour son bien. Haussant les épaules pour elle-même, elle tourna son regard vers l'extérieur, admirant la voûte céleste. La voix d'aube attira son attention. Hum, si c'était compliqué ? C'était bien plus que cela, c'était incommodant, débile, grossier et grotesque. Soufflant, elle acquiesça et, prenant la parole, dénia connaître celui-ci.
- C'est réellement incommodant. Je sais bien que mon apparence démoniaque fait peur, mais j'aimerais que l'ont me fassent assez confiance pour partir en mission avec moi. C'est devenu un réel enfer, d'être aventurière. Cependant, je suis désolé, je ne connais aucun Ryuji. Est-ce un ami à vous ?
Elle vit Aube garder son sourire alors qu'elle la questionnait sur son métier et la réponse la surprit. Ainsi elle était garde royale, hé ? Bon à savoir.
- Oh d'accord, merci pour cette réponse miss Grassim. Il est pour bientôt le petit bout de chou ?
En espérant ne pas empiéter sur son espace vitale en lui posant la question, Mae pencha la tête sur le côté, curieuse. Puis, finalement, elle vit celle-ci ouvrir la porte et une petit bestiole en sortit à toute vitesse, grognant envers elle. Un léger sourire doux lui échappa en voyant celle-ci protéger farouchement sa maîtresse. La petite Chiraki était devant Aube, poil hérissé, menaçante. Un sourire aux lèvres, Mae prit sa voix la plus douce pour lui parler, espérant la rassurer.
- Là, doucement petite Chiraki, je ne veux pas faire de mal à ta maîtresse, d'accord ? Je ne lui veux aucun mal, non, aucun mal. Elle est en sécurité, tu veille très bien sur elle, petite, mes félicitations.
Sa voix, qu'elle espéra apaisante pour la petite bestiole devant elle, était lourde de fatigue. La nuit était tombée sur Aryon et Mae était littéralement épuisée. Souriant envers sa vis-à-vis, elle lui répondit, un bâillement lui échappant dans le processus.
- Ce n'est rien, il ne faut pas vous en faire. Je comprends très bien que mon aura démoniaque puisse lui faire peur pour votre vie. J'espère cependant que j'aurai réussie à la calmer, le stress n'est pas bon pour elle.
Secouant la tête, un autre bâillement disgracieux lui échappa. Honteuse, elle se frotta les yeux, légèrement endormie.
- Veuillez m'excuser mademoiselle, je crois que je suis plus fatiguée que prévue.
Alors qu'elle finissait sa phrase, un énorme bâillement imprévu lui échappa, des larmes de fatigues coulant de ses yeux légèrement embuée par le sommeil.
- Livre:
Oniria, de B. F. Parry. Sortit en octobre 2014
Ainsi, il est vraiment compliqué d’être aventurière en ce moment pour elle. Je compatis pour elle, ce n’est pas toujours simple d’être différente de la masse; cela n’a pas toujours été rose pour moi aussi avec mes attributs lupins. Je souris tout de même lorsqu’elle me demande qui est le Ryuji dont je lui parle et pour quand la naissance est prévue.
C’est le papa de ce petit qui est prévu pour dans cinq ou six mois. Il est aventurier aussi. Si cela vous dit, je pourrais vous le présenter, il pourrait faire équipe avec vous peut-être.
L’arrivée de Geki me stresse un peu mais finalement tout se déroule bien. Maeralya essaye de lui parler doucement pour la calmer un peu. La combinaison de son ton calme et des caresses la détend un peu même si elle ne quitte pas du regard la femme. Je la vois bailler plusieurs fois déclenchant chez moi un bâillement mimétique. Je souris à sa remarque sur son état de fatigue.
Je crois que vous comme moi avons besoin d’un bon repos. Allons vous installer pour dormir.
Je lui fait signe de venir avec moi en bas pour dormir dans le canapé. Tel Les ancêtres d’Avalon, je me doit d’accueillir mon invitée surprise correctement. Nouvellement installée, je ne peux pas lui proposer un meilleur couchage qu’un canapé et une couverture mais cela est toujours plus confortable qu’une cellule de la Caserne… Une fois Maeralya installée, je remonte avec Geki pour dormir également.
- Spoiler:
- Les Ancêtres d'Avalon (2004)