Elle avait envoyé une lettre. Une simple correspondance pour prendre des nouvelles, parler de ses dernières découvertes en matière de dessert, et surtout, une mention importante pour terminer son message amical : Je suis à la capitale pour quelques jours. Une journée entière est réservée pour nos escapades sucrées. Alors, attends-toi à ma venue dès les premières heures de la journée demain. J’ai bien hâte de te voir. Et elle avait gracieusement posé sa signature au bas de la lettre avec satisfaction. Elle s’était aussi assuré que la correspondance soit livrée dans le courant de la journée, et ce le plus rapidement possible même. Elle avait ensuite vaqué à ses occupations pour le reste de la journée, impatiente d’être au lendemain.
Lorsqu’Elys était à la capitale, elle en profitait pleinement. Cela n’arrivait pas souvent et ces moments étaient donc appréciés de la jeune noble. Quitter l’air marin du Grand Port faisait parfois du bien, mais il finissait bien vite par lui manquer. Elle savait ne pas pouvoir vivre loin de la mer, mais elle appréciait aussi ses courts voyages à la ville. Elle allait savourer ces quelques jours de liberté et faire la tournée des pâtisseries avec sa compagne de dégustation préférée.
Les premiers rayons du lendemain virent chatouiller ses paupières très tôt. Il y avait quelques mois depuis qu’elle avait vu Kym et elle avait hâte de lui parler de vive voix. Si elle avait envie de partir tout de suite, elle prit malgré tout le temps de se préparer. Elyssia aimait être bien habillée et elle prit un moment pour choisir sa tenue, coordonnant chapeau, souliers et bijoux à la robe rosée qu’elle avait décidé d’enfiler. Les cheveux délicatement tressés, elle était sortie avec fierté et joie.
Les rues se réveillaient tranquillement et Elyssia se demandait si elle n’avait pas quitté le confort du lit trop tôt. Oh, elle pourrait en profiter pour faire un tour et repérer les nouvelles boutiques offrant les sucreries qui la faisaient sans arrêt saliver. Et en parcourant les rues de la ville, elle ne cessait de lever les yeux au ciel, afin de trouver le meilleur moment pour s’inviter chez son amie.
Lorsque ses pas la guidèrent presque automatiquement chez Kym, Elyssia ne put empêcher un petit sourire d’étirer ses lèvres et d’un haussement d’épaules, elle se dit qu’il était assez tard pour déranger l’aventurière. Quelques coups à la porte et elle attendit patiemment, ou presque. À peine la porte commença-t-elle à s’ouvrir qu’elle s’exclama :
- Coucou ! Je suis affamée ce matin. Prête à faire un tour des meilleures confiseries de la ville ?
Un immense sourire éclaira alors ses lèvres. Y avait-il quelque chose sur cette terre qu’Elyssia aimait plus que les sucreries ? C’était difficile à concevoir tant elle en faisait une fixation. Son amitié avec Kym s’était développée autour d’un dessert et elles étaient par la suite devenues très proches.
- Je suis contente de te revoir, Kym !
Sans réticence ni hésitation, Elys jeta ses bras autour de son amie pour une salutation amicale comme elle adorait le faire avec ses proches.
Journée sucrée !
La première fois que j’avais rencontrée Elyssia datait d’il y a un peu moins de deux ans. Je livrais des ressources précieuses pour un fabriquant de sucrerie, dès que je l’avais vue cette requête, j’avais sauté dessus à pied joint en espérant un peu plus découvrir ce milieu, même si ce n’était pas chez moi.
C’est donc en allant à cette boutique, d’où l’artisan faisait ses propres bonbons que je la rencontras, elle aimait ce lieux plein de couleur et de parfum différent, nous avions fini par parler une bonne partie de la journée de confiserie avant de nous retrouver le lendemain en faire une tournée.
Depuis, lorsque j’y passais, je venais la saluer, si elle était présente. Sinon, nous nous postions des lettres pour nous donner des nouvelles. Sans ça, on perdrait du lien je trouve.
Hier j’avas reçus sa lettre me prévenant qu’elle serait là, super heureuse, j’en avais été pétillante toute la journée et gonflée Janua avec ces histoires de bonbon... j’espère ne pas l’avoir dégoûter. Je l’aurais bien invitée, mais elle travaillait ce jour-là, zut !
Réveiller au première lueur de l’aube, j’étais aller courir, l’esprit vif et le corps en alerte, j’avais eu du mal à me retenir de sauter d’un bout à l’autre de la ville.
En rentrant une bonne douche et habillé léger. Un t-shirt bleu avec un short beige et un chapeau. Je relisais des quêtes fait ou à faire en l’attendant, je ne savais pas précisément quand elle arriverait. Puis j’avais fini par coudre, pas longtemps car on toqua à la porte, aussitôt je sautas de la chaise et alla ouvrir.
Mon cœur fit un bond de joie en voyant mon amie, souriante et toute jolie.
-Elyssia ! Lui souriais-je à mon tour.
Elle me parla aussitôt de nourriture et je souris amuser, lui répondant avec grande joie puis celle-ci sauta dans mes bras, un peu plus petite que moi, je l’étreignis
-Oh moi aussi je suis super heureuse de te revoir Elys ! Tu m’as manquée !
Je rajoutais un bisou à sa joue et caressa amicalement son dos.
-Tu veux commence par quoi ? Tu as déjà pris ton petit déjeuner ? l’on se met à une terrasse avec café, croissant et quelques petites pâtisserie ? Tout en radotant nos nouveaux mets ? Rigolais-je, c’était quelque chose de lire, mais en parler, avec nos mouvements, nos regards pétillant, rendait la chose encore plus fabuleuse et excitante.
Parfois, Elyssia se demandait pourquoi elles devaient vivre aussi loin l’une de l’autre. S’écrire était une chose et la jeune noble appréciait les correspondances qui leur permettaient de rester en contact, mais rien n’était mieux que de se retrouver face à face. Elle avait besoin de proximité. La présence de ses proches à ses côtés était pour elle une nécessité. Elys n’aimait pas être totalement seule. Elle avait besoin d’étreintes amicales et de regards complices. Voir Kym était toujours une joie et elle était excitée de pouvoir partager ses nouvelles de vive voix plutôt que par papier.
Un rire s’échappa de ses lèvres lorsque son amie plaqua un bisou sur sa joue. Indéniablement, leurs dernières retrouvailles remontaient à trop loin. Elle se sentait comme une enfant, enjouée à la vue d’un gâteau. Mauvais exemple, Elys était toujours excitée par la vue d’un gâteau. Cette jeune femme était encore bien enfantine dans sa façon d’être, avouons-le. C’était peut-être la raison pour laquelle certains peinaient à la prendre au sérieux. Mais Elyssia ne pouvait nier sa passion pour les desserts. Rechercher les meilleures sucreries de la ville était son passe-temps favori et elle n’arrivait jamais à totalement se décider. Les goûts différents lui plaisaient tous. Même si elle avait toujours ses petites préférences.
Elys empoigna le bras de Kym, dès que celle-ci eut verrouillé sa porte, et l’entraina avec elle sans attendre. Elle ne prit pas de temps pour répondre aux questions qu’on lui avait posées tout de suite. Elys était le genre de personne qui aimait choisir la prochaine activité et guider la marche, n’hésitant pas à changer de chemin lorsque quelque chose attirait son attention. Elle ouvrit donc la bouche pour laisser libre cours à ses pensées :
- Tu dois bien te douter que je n’ai rien avalé encore. J’attendais quelqu’un avant, dit-elle avec amusement, donnant un léger coup de hanche à son ami. J’ai repéré une jolie terrasse quelques rues plus loin. Ça sentait si bon lorsque je suis passée devant la porte. L’odeur du pain frais m’a presque attiré, mais malgré mon estomac qui criait famine, je me devais de rester forte.
Les gestes exagérés, une expression de fausse souffrance sur le visage, Elys laissa un énorme soupir quitter ses lèvres, sans aucune sincérité. Elle peinait à cacher le sourire qui menaçait ses lèvres.
- Mais maintenant, plus rien ne me retient ! Dirigeons-nous là-bas tout de suite, s’exclama-t-elle, en reprenant rapidement son sourire habituel. Le chemin encore frais dans sa mémoire, elle les menait vers le café qu’elle avait découvert plus tôt. Mais avant d’arriver, elles avaient bien du temps pour discuter, alors Elyssia posa la question qui se devait d’être posée : Comment vas-tu, Kym ? As-tu des histoires intéressantes à raconter ?
Que ce soit des histoires personnelles ou de travail, Elyssia aimait suivre la vie de son amie et en apprendre plus sur elle. Elle aimait partager avec Kym ses passions et bonnes nouvelles, mais elle aimait aussi lui confier ses inquiétudes et ses difficultés. Elle souhaitait être présente pour Kym de la même façon. Avec attention et intérêt, elle posa un regard chaleureux et sincère sur l’aventurière.
Nouvelle sucrée !
J'étais toute contente de retrouvée Elyssia, nous avions sympathisée si rapidement que j'avais étée navré de lui dire que je ne vivais pas au même endroit qu'elle. Ainsi nous partagions, mais seulement par lettre, c'était bien dommage. Mais aujourd'hui j'étais avec elle, un grand sourire aux lèvres, je me laissa agripper par Elys qui pressa le pas, l'air farouche et décidé, je rigolais doucement.
Elle m'informa donc qu'elle n'avait pas manger, m'attendant, j'étais touché par cela et si nous n'étions pas en pleine marche, je lui aurais fait un gros câlin ! Continuant sur sa lancer, elle avait déjà trouvée une terrasse pour profiter et me fit à nouveau rigoler avec cette histoire de pain.
-Oui, il faut tenir bon et résister à l'appel du ventre ! Plaisantais-je alors qu'aujourd'hui serait... l'appel gustatif.
Elyssia n'avait toutefois plus à « souffrir » maintenant que j'étais là, nous partions de bonne enjambé pour cette fameuse terrasse, mais pas si proche, nous prenions des nouvelles en directe l'une de l'autre. Son sourire et son regard, me firent bondir le cœur de joie et je la serra dans une étreinte amicale.
-J'en ai plein, un peu moins gourmande, car je commence à en avoir un peu fait le tour par écrit, mais tu t'imagine que j'en ai toujours à propos de la guilde. Bonne comme mauvaise ou juste drôle. Je relâchais le câlin, sinon nous n'allions pas bouger et repris la marche. Mauvaise nouvelle... Un des aventurier à encore fait des siennes et c'est retrouvé bien blesser, en vie, mais je crains que s'il récupère mal... Sa carrière s'arrêtera là. Soupirais-je un peu triste puis retrouva le sourire. Anecdote, un soir on a eu une sacré affaire, une femme c'était fait entourloupé par un beau parleur... Sa été une sacré nuit à tenter de tout remettre en ordre. Rigolais-je fier de moi, mais Luz m'avait bien aidé ! Et toi ? Tu t'occupe de quoi en ce moment ? Quelque chose d'intéressant ? Puis j'eus un sourire malicieux et lui titilla le flanc, lui murmurant curieuse. Et... des nouveautés avec les garçons ?
C'est un sujet qu'elle aborde peu, se focalisant bien souvent que sur la nourriture, d'ailleurs... Je ne suis même pas sur qu'elle soit au courant que je suis d'une certaine manière lesbienne. Je me demande si elle m'éviterait en sachant cela... ça me ferait du mal, mais je ne peux imposer ma présence à autrui.
Et si elle m'accepte, j'en serais heureuse, mais elle n'a pas à s'inquiéter, je fais bien la différence entre mes câlins amicaux et ceux... Avec des sous-entendus derrière disons et avec elle, ce n'est pas le cas. C'est une amitié pur et gourmande ! Vive les confisseries !
Elyssia était pendue au bras de son amie, à l’écoute, et ne voulant manquer aucun détail croustillant des histoires d’aventures que pouvait lui conter Kym. Elle accepta avec plaisir l’étreinte amicale, heureuse de se trouver près de l’aventurière. Elle adorait cette aisance qu’elles avaient ensemble, aucune ambiguïté, aucun malaise. Elyssia hocha la tête avec un petit gloussement devant les premiers dires de son amie. Des nouvelles autres que les desserts, c’était très bien aussi. C’était bien vrai qu’elles en parlaient si souvent par écrit qu’elles avaient souvent tout dit lorsqu’elles se voyaient en personne. Ça convenait parfaitement à Elys qui voulait en savoir plus sur Kym, et sur les autres sphères de sa vie.
Anecdotes amusantes, histoires sérieuses, ou drames d’une journée, elle écoutait avec attention, ses émotions s’affichant sur son visage au moment où elle les ressentait. Elle réagissait sans chercher à cacher la vivacité de son regard. Elle se montrait inquiète et triste pour l’aventurier blessé. Puis, un petit : « oh non », suivi d’un sourire moqueur pour celles qui avaient dû tout remettre en ordre. Il pouvait s’en passer des choses pour Kym. De son côté, c’était plus tranquille. Elys avait l’impression que la vie suivait son cours, calmement comme le ruisseau dans son nid.
D’ailleurs, Kym lui renvoyait maintenant la question. Ce qu’elle faisait ces derniers temps, s’il y avait quelque chose d’intéressant. Elle pensait à lui parler de sa rencontre foireuse avec le partenaire commercial de la famille, mais la question qui suivait vint chambouler ses réflexions. Les… garçons ? Un sujet qu’Elys évitait éperdument et avec attention. Cherchant à ne faire aucune référence, ne donner aucune piste qui porterait la discussion sur cela. Elle avait réussi pendant longtemps, mais la discussion était inévitable à un moment. Elle imaginait bien.
Le regard pâle de la demoiselle devint fuyant. Les lèvres pincées, elle essayait de décortiquer la boule d’émotion qui remontait déjà à la surface. Elle voulait l’ignorer, mais c’était bien difficile. Presque impossible. Dès qu’on parlait de garçons, elle pensait à lui. Il était le premier à s’afficher dans un coin de son esprit et avant la colère, c’était la tristesse qui l’envahissait. Son cœur pleurait, souffrait, s’en voulait terriblement. Et pour apaiser un peu cette douleur, la fureur reprenait sa place. Mais elle devait se calmer. Elle prit une grande inspiration et refoula ce qu’elle ressentait. Elle laissa un sourire lumineux reprendre place sur ses lèvres.
- Oh… Tu sais, rien qui n’ait le mérite d’en parler. Je… euh… Je ne veux pas te mentir, alors… Enfin, ma vie amoureuse est un beau fouillis en ce moment. Alors, je n’ai pas trop le cœur à parler de garçons. Oh, mais si tu souhaites en parler, ça me ferait plaisir d’en savoir plus sur tes histoires de cœur !
Elle garda le sourire vissé à ses lèvres, refusant de se laisser dominer par sa colère envers Newt, refusant de plomber l’ambiance. Elles ne pouvaient pas se voir souvent, alors elle voulait en profiter jusqu’à la dernière minute ! Elle préférait ne pas montrer l’horrible personne qu’elle pouvait être, de peur de voir Kym s’éloigner d’elle. Car si elle essayait d’expliquer ce tourbillon d’émotion qui l’envahissait parfois, elle avait peur des réactions qu’elle pouvait recevoir.
- Je peux te parler de la raison de ma présence à la capitale. Ah là… C’est une histoire un peu embarrassante.
Un petit rire lui échappa. Les jours étaient passés, la colère était un peu tombée et elle acceptait de discuter avec Kym de sa récolte pour l’investissement de la compagnie de son père. Il ne fallait pas s’y tromper. Elle était toujours offusquée et décidée à prouver sa valeur à ce partenaire commercial, trop hautain à son goût. Néanmoins, elle pouvait en parler et se plaindre de cette rencontre à sa chère amie.
Moi & Toi
A l'aise avec mon amie, je discutais de tout et de rien. Du moins, c'est ce que j'imaginais, je ne m'attendais pas à une réaction vive comme ce fut le cas. L'amadouant d'abord avec mes histoires de la semaine passée.
Elle plaignit l'aventurier, même si l'on savait tout deux que ce métier était risqué, je me rappelle encore à courir pour sauver ma peau ou divertir la créature pour protéger un camarade. C'était le bon temps... Même si j'aime beaucoup être poser maintenant, je fais beaucoup plus de rencontre qu'avant.
Peu après mon anecdote, je la taquinais sur sa vie amoureuse et sa réaction, me fit me sentir mal, je m'en voulus de l'avoir questionner là-dessus. Ayant l'habitude de côtoyer du monde, j'ai remarquer bien des mimiques, regards et autres et là... Elyssia cache une douleur en elle, je baisse le regard, me tapant mentalement. Son sourire sincère laisse place à un sourire contraint, son regard brilla de différent éclat, bien que m’évitant.
Et sa réponse elle-même alla dans tous les sens, d'abord l'évitement, puis donner un peu d'information et enfin la redirection sur moi. Elle changea de discussion et je me recula pour m'incliner et m'excuser.
-Désoler Elyssia, je n'ai pas penser à tes peines de cœur. Excuse moi si je t'ai fait remémorer de douloureux souvenir. Je ne savais pas ce qu'il en était et ma curiosité ta blesser, pardon. Soupirais-je triste et vint lui faire un câlin.
Il fut plus long et se voulait réconfortant avant que je ne recule lentement et souris gêner, hésitant à être tout de suite sincère ou attendre la fin de la journée et lui avouer la chose. Plus précisément, laquelle ? Devais-je lui dire que j'étais un garçon se travestissant ? Ou bien une lesbienne ? Non, si je disais lesbienne, je venais à lui mentir malgré tout... Je m'en mordis la lèvre, je pouvais aussi éviter le sujet, mais je n'aimais pas mentir à une précieuse amie.
Les mains croisés, je la regardais timidement et parla à voix basse.
-Je t'ai cachée quelque chose sur moi. Je...
Quelle trahison ferait le moins mal ? Celle d'être lesbienne ou d'être un garçon ? Je n'avais pas de désir envers Elyssia, pour moi, cela ne changeait rien à notre relation. Mais comment allait-elle le prendre ? Je m'en mordis la doigt, n'osant aller plus loin. Je choisis alors la fuite.
-Je te le dirais en fin de journée, je ne veux pas gâcher notre retrouvaille. Soupirais-je un peu d’épitée, mais n'étant pas certaine. Evidemment, maintenant que j'avais ouvert la bouche à ce sujet-là, il faudrait que je lui donne quelque chose, mais pas de suite. Et donc ton histoire ? Sur ta venue ici ? Changeais-je à mon tour de sujet.
Ça y est. La voici qui causait à nouveau des troubles pour ses proches. Encore une fois, elle rendait l’ambiance lourde et désagréable. Elle détestait ne pas pouvoir complètement dominer ses émotions. Elle qui pensait avoir réussi à faire le point, à tout enfermer au fond d’elle-même… Une simple rencontre avec Newt avait réduit à néant toutes ses défenses et l’avait bouleversée profondément. Mais tout ça n’était en rien la faute de Kym. Elys était celle à blâmer. Celle qui vivait toujours dans le passé, qui se montrait incapable d’avancer, qui ne savait pas comment panser avec ses blessures. Elle n’aimait pas entendre le soupir triste dans la voix de son amie. Elle apprécia le câlin qui la rassurait, s’accrochant même avec une certaine urgence à la recherche de réconfort contre ses peines. Elle ne se rendit pas complètement compte de ce geste cependant. Elle ne voulait pas, elle n’osait pas demander l’aide de ses proches sur ce sujet douloureux. Elle n’était pas tout à fait à l’aise d’en parler non plus.
Mais la présence de Kym était comme un baume sur son cœur. Voir son amie lui faisait un grand bien, elle se sentait rassurée et en confiance simplement en se tenant à ses côtés. Et elle était loin du Grand Port et de ses problèmes de cœur. C’était agréable. Repoussant loin, le plus loin possible, ses émotions, elle se concentra sur l’expression soudainement hésitante de Kym. Tout de suite, toute l’attention d’Elyssia revint sur l’aventurière. Que se passait-il ? Elle écouta avec patiente les mots, curieuse au-delà de raison, mais s’obligeant à rester silencieuse. Mais finalement, son amie sembla subitement se raviser. En fin de journée lui dirait-elle. La curiosité flottait dans les pupilles de la noble. Et elle devait réellement retenir la question qui voulait fuir de ses lèvres. Avant de raconter sa mésaventure — appelons ça comme ça — avec le partenaire commercial, elle voulut rappeler à Kym qu’elle était là pour elle, fidèle et à l’écoute.
- Sache que tu peux tout me dire. Mais je ne veux surtout pas te pousser. Prends le temps dont tu as besoin et lorsque tu te sentiras prête, je t’écouterai. Je ne veux pas que tu sentes une quelconque réticence de ma part. Je t’adore Kym !
Elyssia n’aimait pas se reposer sur les autres, mais elle était toujours présente pour tendre la main à ses proches. Sa phrase se termina d’ailleurs avec un geste amical, Elyssia s’empara du bras de Kym et se serra contre elle avec un grand sourire lumineux. Cette fois, elle était vraiment de retour à elle-même.
- Oh ! Regarde, le café est juste au coin là-bas. Dépêchons-nous ! Et durant ces quelques mètres nous séparant des délices, je vais te raconter la raison de ma présence. Mon père m’a chargé de récolter l’investissement d’un partenaire commercial. J’étais vraiment au mauvais endroit, au mauvais moment… Enfin. Je me suis donc rendue chez ce client pour ce qui s’avérait une tâche facile, mais ennuyante. La tâche est accomplie, aucun problème de ce côté. Mais cet homme...! Condescendant ! D’accord, je ne suis pas très impliquée dans les affaires familiales, mais il n’avait pas à me trainer comme une enfant. C'était humiliant!
La voilà qui s’énervait. La susceptibilité remontait à la surface, l’indignation aussi. Sa tirade était animée et suivait ses émotions à mesure qu’elle les vivait. Elys était encore bien naïve, bien innocente, mais elle avait sa fierté et son caractère. Il était hors de question qu’elle laisse les choses passées de cette façon. Elle se plaignait, mais sans aucune agressivité. Le sourire revient d’ailleurs bien vite sur son visage :
- Il va bien voir; je suis aussi capable de comprendre le marché et de négocier une affaire.
Depuis sa rencontre, une idée avait éclos dans son esprit. Elle était décidée à se prouver, autant pour elle-même que pour tous ceux qui ne voyaient en elle qu’une enfant. Elle était déterminée. Avec un sourire fier, elle se tourna vers Kym. Elle avait terminé sa petite histoire sans importance, et elle se demandait si elle voulait maintenant prendre la parole. La curiosité n’avait toujours pas quitté Elys après tout.
Je soupirais un peu triste avant de sourire face à la remarque de mon amie qui était à fond dans mon côté, même si elle ne savait pas ce que je lui cachait. Elle ne me soupçonnait pas de l’avoir trahi, abuser, ou je ne sais quoi. Toute bonté, dirais-je !
-Merci, ça me touche Elyssia. Lui souriais-je presque timidement.
Elle me prit alors le bras et pour nous changer les idées ou reprendre notre aventure, m’amena à ce café que je connaissais. Un peu plus enjouée et reconnaissante, je l’écoutais me conter son histoire.
Son père l’avait envoyer en mission et elle s’en était apparemment très bien tirer, je la félicitais avant de doucement rigoler à sa colère, non feinte et sincère. Elle n’était pas bien joyeuse de la tournure des choses, toutefois je ne fus pas bien sûr de si elle se plaignait de son père ou bien du client qui l’avait un peu malmener, un peu embarrasser, je ne la lui fis pas préciser.
Terminant son « joyeux » récit, nous étions arriver au café, choisissant nos places et nous installèrent.
-Je suis de tout cœur avec toi Elyssia, il ne faut pas se laisser faire. Surtout dans ton cas, où il est important que son image soit... Reluisante ? Je rigolais doucement en m’étirant une nouvelle fois. Quoi que je sais très bien qu’un physique peu autant être une arme qu’une faiblesse, il faut savoir l’utiliser. Lui fis-je un clin d’œil complice avant d’appeler un garçon de café et commanda un chocolat chaud avec une touche de lait et des pâtisseries au chocolat, noir uniquement !
J’attendis qu’elle eut prit à son tour sa commande, réfléchissant à comment faire et surtout quoi dire à mon propos. Tant qu’on ne faisait rien d’intime ensemble, elle n’était pas obligée de savoir que j’étais un garçon. Cela comprend aussi des lieux ou garçons et filles sont... mis de côté.
Je me grattais la gorge, je décidais de couper la poire en deux et de ne lui en dire qu’une partie.
-Je... ce que j’ai à dire ne changera pour ma part pas comment je te vois, ni ne te traite. Mais... sache que je suis... Je rougis et regardas la table, parlant à voix basse pour qu’elle soit la seule à entendre. Attirer par la gente féminine.
Je me tus et n’osa pas la regarder, d’une certaine manière ce n’était pas grand chose, je n’étais pas amoureuse d’elle et mes propos me semblait claire sur sa. Mais je sais que cela gêne certaine fille et que d’autre m’évite suite à cette révélation. Alors dire que je suis un garçon... C’est encore pire. J’attendis en silence sa réaction, un peu inquiète toutefois.
Lorsqu’elle posa le pied dans le café, les effluves succulents l’assaillirent et le bonheur envahit ses pupilles. Alors qu’elle passait près du comptoir, elle ne put empêcher son regard de détailler les viennoiseries présentées. Tout avait l’air si délicieux ! Sans attendre, elle suivit Kym pour s’asseoir près d’elle, avec excitation et anticipation pour le fabuleux repas qui s’offrirait à elles. Il n’en fallait souvent pas beaucoup pour coller un sourire au visage de la jeune noble. Quelques desserts à la présentation alléchante et la voilà qui souriait béatement.
S’installant confortablement, Elyssia reporta son attention sur son amie qui l’encourageait. Un sourire fier et confiant passait sur ses lèvres. Elle était décidée, sûre d’elle, et de recevoir l’appui de Kym ne faisait que la pousser davantage de l’avant dans son choix. Elle ne put s’empêcher d’éclater de rire au mot utiliser par l’aventurière pour parler d’image. Oh, oui. Les parures étaient une réalité du monde dans lequel elle vivait. Bien paraître, bien agir. Bienséance et politesse. Ne rien laisser au hasard. Se glisser entre les mensonges et les ragots. Ah, ce monde de noblesse pouvait être épuisant. Elyssia se sentait bien mieux au milieu de ce café.
D’ailleurs, lorsqu’un employé s’approcha, Elyssia n’hésita pas à commander une assiette de mini pâtisseries aux fruits, accompagnée d’un lait au chocolat. Elle remercia gentiment le serveur avant de poser la tête contre ses mains pour observer avec attention Kym, qui semblait soudainement prise par ses pensées. La noble resta silencieuse. Même si la curiosité ne la lâchait pas, elle ne voulait pas risquer de froisser Kym avec les nombreuses questions qui pouvaient parfois déferler de ses lèvres.
Puis, Kym prit la parole. Mais les premiers mots ne firent qu’augmenter la curiosité d’Elyssia et sans le réaliser, elle se pencha sur la table en attente, pendue aux lèvres de son amie.
- Oh.
Elle ne sut d’abord pas comment réagir à la confession, car pour Elyssia, cela avait peu d’importance. Qui plaisait à autrui n’avait rien à voir avec elle, après tout. Qui était-elle pour juger le choix des autres ? Réalisant qu’elle semblait abasourdie par la nouvelle, elle se dit qu’il valait mieux réagir tout de suite. Elle ne pouvait s’empêcher d’être surprise par la soudaine révélation, mais elle ne laisserait pas quelque chose comme cela affecter leur relation. Elle avait conscience que certaines pouvaient être mal à l’aise, mais Kym n’était pas amoureuse d’elle, alors Elys voulait que rien ne change. Avec un sourire, elle se décida à briser le silence :
- Eh bien, ça explique nos conversations inexistantes sur les garçons. Entre celle qui a une vie amoureuse compliquée et celle qui n’est pas attirée par eux, cette discussion pouvait bien tarder à arriver.
Elyssia gloussa. Aucun malaise n’existait en elle, aucune hésitation. Si Kym était heureuse, c’était tout ce qui lui importait.
- Peu importe tout ça, nous sommes amies. Je suis contente que tu me fasses assez confiance pour m’en parler. Ça me fait vraiment plaisir, Kym.
Un sourire sincère s’afficha sur ses lèvres. Elle ne voulait pas diminuer le courage que ça avait pris à Kym pour lui annoncer ni insinuer que ça n’avait aucune importance. Elle voulait simplement exprimer que ça ne changerait rien à leur amitié. Puis, sa curiosité mal placée refit surface et Elyssia s’agita sur son siège, avant de se pencher vers son amie et de lui demander à voix basse, au cas où elle serait timide d’en parler tout haut :
- Et donc… As-tu une petite amie ?
Si Elyssia avait l’amour compliqué, elle ne refusait pas d’entendre les histoires des autres et d’être confidente pour ses amies. Au moment où elle fermait la bouche, elle remarqua du coin de l’œil que leurs boissons arrivaient.
- Hors-Rp:
- Je suis tellement désolée pour mon retard! Je risque d'être beaucoup plus lente à répondre, mais j'essaie de ne plus m'étendre sur un mois... Si quelque chose te déplaît avec ma réponse, n'hésite pas à me le dire
Mis à part un jolie « oh » elle resta silencieuse... Ce qui se fit de plus en plus pesant pour moi, j’en sentis ma gorge se noué, elle aussi allait me rejeter ? Soudain, Elysia se décida à parler pour me balancer... Que cela expliquait nos discussions sur les garçons, je relevais le visage, les yeux un peu rougie au bord des larmes. Bien que je fus ennuyer dans sa vision des garçons avec elle-même, cela m’arracha un sourire et après un petit rire, elle s’en moquait et fut au contraire heureuse que je lui fasse confiance pour en parler.
Je dus me mordre la langue car la vérité n’était pas complète et que donc... Je ne lui faisais pas entièrement confiance ? Cela me mit un peu mal à l’aise. Cependant on venait de faire un grand pas et j’étais presque prêt à me lancer à tout lui dire, je suis sûr qu’elle m’accepterai malgré tout.
En tout cas, je soupirais de soulagement, si elle n’était pas gêner par le fait que j’étais « lesbienne » que je sois un garçon la rassurerait presque. D’ailleurs, est-ce que je suis bête ? Certaine personne ne craignerait-elles pas plus les homo que les traps ? hum... bref ! Elle venait de me poser une autre question et je dû y réfléchir plus intenssement à que répondre.
Bien que je n’avais pas de petite amie, ma vie n’était pas dépourvus de... relation en tout sens, genre. J’attendis que nos commandes soient posés et but un coup avant de répondre.
-Merci de ta compréhension Elysia, ça compte pour moi. Je venais prendre sa main libre et la serrer délicatement avant de la relâcher et de m’approcher pour terminer ma confession dans un élan. Et en fait, je suis un garçon.
La laissant ingurgiter cette nouvelle, je repris ma boisson et après quelques gorgée, répondit à sa première question.
-Ma situation est un peu... spéciale. A proprement parler, je n’ai pas de petite amie, mais je suis assez proche d’une fille, on passe de bon moment ensemble, mais elle en aime une autre. Sa été claire dès le départ nos orientations et goût, mais dernièrement j’ai l’impression qu’on c’est rapproché. Toutefois, je ne peux pas dire que je l’aime, comme je regarde ailleurs et qu’elle fait pareille. Ai-je eu un petit sourire amuser et un peu rougissant.
Je repris ma boisson chaud à deux mains et sa faisait du bien au doigt, j’attendais maintenant sa réaction, ses questions de pied ferme, mal à l’aise ? S’en moquant ? Celle que j’avais aimé m’apprécier jusqu’à ce que son prince charmant tombe amoureux de moi, alors que moi, je l’aimais elle. Ici, il n’y avait rien de cela entre nous, mais rien n’empêchait que cela tourne au vinaigre pour x raison, qu’elle se sente manipuler, trahi ou je ne sais quoi. Je restais calme, mais mon cœur tambourinait de crainte dans ma cage thoracique. M’étais-je trop laisser emporter ?