... Ou comment gâcher la soirée d'une adorable hôtesse d'accueil
[Pv : Kym Shelley]
Luz était furieuse. Ou ivre. Ou peut-être un peu des deux. A vrai dire, cela faisait bien vingt bonnes minutes qu’elle avait perdu le fil de son taux d’alcoolémie. Elle tâchait de lire les pattes de mouches indicatives des panneaux de la capitale, ses yeux verts plissés en une mimique qui n’aurait pas eu à rougir d’une vieille grand-mère essayant de lire son journal. Elle eut un claquement de langue victorieux, suivit d’un « Ah ! » et dut se retenir de désigner du doigt la rue enfin trouvée. Son grand-père n’aurait pas apprécié pareille impolitesse.
Ce faisant, elle marmonna une insulte soigneusement relevée au sujet de la chère et adorable maman de l’homme qu’elle poursuivait. Oh, l’affront avait été mineur. Un homme rencontré au détour du marché matinal, quelques herbes médicinales en poche et un sourire à faire frémir les donzelles qui faisaient le dos rond dans l’espoir d’une attention. Luz n’avait pas souhaité déroger à la règle. Tout d’abord parce qu’il était proprement joli garçon et secondement parce que ses égarements solitaires dans la capitale commençaient à lui peser. Elle s’était donc laissée charmée, un rire dans la voix et les prunelles pétillantes, acceptant un rendez-vous pour le lendemain soir.
Bien sûr, il n’était jamais venu. En soi, Luz aurait habituellement chassé ce court moment déplaisant d’un haussement indifférent de l’épaule avant de rejoindre des eaux plus profondes et plus propices à des rencontres opportunes. En l’occurrence, son prince disparu détenait un objet auquel elle tenait particulièrement.
Non mais quelle face de globou elle faisait ! Accepter de lui confier un gage de sa venue pour ce rendez-vous afin de le rassurer ! Monsieur, inquiet avec son regard de jeune brebis sournoise, avait réclamé une assurance de ne pas la voir disparaître dans l’anonymat de la foule… Et elle revoyait encore le moment précis où son foutu cerveau gélatineux avait jugé cette idée merveilleuse et excitante. Elle se figea dans la rue nocturne, couvrant son visage honteux de ses mains, un râle d’agonie franchissant ses lèvres. Ma fille, la méfiance est la première chose qu’un enfant de deux ans apprend. Retourne à l’école. Bien sûr qu’il n’allait pas se pointer et disparaître avec cet objet précieux !
Elle tenta de mettre un coup de pied rageur dans un débris qui traînait là, mais ne parvint qu’à tanguer dangereusement sur ses talons avec la grâce d’une paraplégique. Alors, un long rire machiavélique vint secouer ses épaules, tout à fait ravie du tour qu’elle s’apprêtait à lui jouer. S’il pensait qu’il allait s’en sortir comme ça ! Que nenni mes amis, la mort est en marche ! Enfin, du moins, son poing. Si elle parvenait à voir moins trouble. Car le joli garçon avait commis une erreur monumentale : elle avait entre-aperçu au fond de sa besace l’insigne de la Guilde des Aventuriers.
Ce fut donc une jeune donzelle aux cheveux flammes échevelées qui entra ce jour d’un pas brusques et tonitruants dans le hall d’accueil de la Guilde, aussi apprêtée qu’une soirée romantique. La jupe vaporeuse de sa robe enserrait ses hanches dans un écrin et sa chevelure avait été ramassée sur sa nuque en quelques mèches rebelles. En somme, elle détonait presque autant qu’un poisson dans la forêt.
Elle tapa du plat de la main sur le comptoir (en réalité elle s’y écroula davantage), peu sûre de trouver une âme charitable sur laquelle bondir à cette heure de la soirée.
Ouille... problème en vue
Le travail à la guilde à des hauts et des bas, ce n’est pas tout le temps amusant, surtout avec des bagarres ou des aventuriers mécontent d’être « mal-payer » en récompense, s’attendant à monts-et-merveilles et ce même si la récompense est annoncé au départ. Peut-être qu’ils ne savent pas lire ?
Mais là journée c’était plutôt bien passé, pas eux de soucis particulier, tout avait pu bien se régler. On avait même eu le droit à un petit spectacle, certains aventurier se vende à d’autre groupe en montrant leur pouvoir, tout en faisant attention et réguler aussi par la sécurité, on ne sait jamais qui peu déraper...
La fin de journée approchait aussi, la guilde s’activait plutôt le soir, donc ça ne traînait pas, jusqu’au moment ou cela se vidait presque aussitôt. Je commençais à ranger les quêtes, les aventuriers partent aussi, la guilde fut lentement silencieuse.
La soirée arrivait et tout le monde ou presque était parti, je faisais la fermeture et rangeais les derniers items, quand soudain la porte claqua. Je sursauta et me tourna, sur la défensive pour... Découvrir une femme émécher. Très jolie... ou pas ? Son air grognant, sa tenue malmener lui faisait perdre grâce. Elle aurait pu-être belle sinon, en tout cas, je ne la reconnaissais pas. Une débutante aventurière ? Une personne peu contente du résultat de sa requête ?
Elle s’affala dans un bien triste état sur le comptoir, la pauvre... Je m’approcha d’elle, posant ma main sur la sienne, bienveillante, je lui souris tendrement.
-Bonjour, vous avez besoin de quelque chose ? Nous sommes sur le point de fermer, mais que puis-je pour vous ?
Elle referma fort heureusement la bouche avant de demander à la jolie inconnue s’il était possible de manger l’une de ses mèches de cheveux, et tâcha de réunir ses quelques neurones pour produire une meilleure explication.
Sa dextre quitta son poste et vint se poser doucement sur son front, soudain fortement épuisée.
« Et vous n’auriez pas un verre d’eau ? »
Puis, poursuivant la conversation précédente sans la moindre logique, elle reprit soudainement sa plainte, non sans enfoncer un doigt impérieux et irrité dans le comptoir :
« Il m’a volé un objet précieux ! Il faut à tout prix que je le récupère. Enfin, je lui ai confié le temps que… Et il n’est jamais venu. S'il devait l'avoir déjà vendu... Je crois qu’il s’appelle Garett, Garett quelque chose. Amanakian… ? Aramakian ? »
Elle eut un profond soupir de désolation. C’était bien la dernière fois qu’elle cuvait son temps perdu dans l’alcool.
Gentleman cambrioleur
La femme qui me fait face est... ivre et déboussoler ? Elle me dévisage lorsque je tente de me montrer bonne envers elle, ce qui fini par me mettre un peu mal l'aise avec le silence. Je fini par rougir un peu embarrasser, alors qu'elle ouvre grand la bouche, une mouche pourrait s'y engouffrer, c'est pour dire !
Je ne pensais pas faire autant d'effet, si mon ego est fière, j'aimerais qu'elle arrête cela malgré tout. Finalement elle referme la bouche, je me retiens de soupirer de soulagement. Elle en vint alors à sa demande, elle cherchait un homme, je dus me retenir de soupirer, c'était pas le bon endroit si elle voulait faire des rencontres.
Toutefois, j'avais un doute, était-ce l'ivresse qui l'avait fait ce tromper ou autre chose ? Elle me demanda de l'eau et je lui en offrit rapidement, la tenant du regard de biais. Lorsqu'elle reprit, je faillis tomber des nues, me figeant. Non... Comme même pas lui ? Et merde, si...
Je soupirais lourdement, profondément et longuement avec de revenir vers elle, le verre à la main. J'avais perdu mon sourire et m'inclina en signe d'excuse.
-Vous parlez de Garett Almakian. Je suis sincèrement désoler, je ne le connais que trop bien. Vous n'êtes pas la seule à laquelle il a subtilisée un objet. Je cachais mon visage de honte, non, il ne m'avait pas fait le coup, mais j'étais terriblement navré de l'entendre revenir. Malheureusement il ne sait pas fait attraper, je ne sais pas comment il en arrive à s'en tirer, mais personne ne porte plainte une fois qu'ils se retrouvent ensemble. Je tapais presque du poing de rage, plantant mon regard dans le sien.
-Mademoiselle, je vous jure d'aller le chercher sur le champ si vous me promettez que vous irez jusqu'au bout de votre démarche. Sans punition, il recommence et malheureusement on ne peu rien y faire si les femmes qui se plaignent disparaisse ensuite. Elles sont en vies hein ! La rassurais-je. Mais elles le laisses s'échapper et pourtant, je crains même qu'il ai des cibles, car les objets ne sont pas quelconque. Alors... Que voulez-vous faire ?
Je n'en n'étais pas encore totalement sûr, cependant, j'avais entendue des rumeurs comme quoi Garett volerait des femmes nobles, d'affaires précieuses, des bagues parfois, prouvant qu'elles auraient fauté, des objets de génération que d'autre famille aurait voulu et aurait fait appeler à ce gentleman voleur. Non, cette histoire pouvait vite tourner au vinaigre et c'est certainement pourquoi il n'avait jamais de soucis, personne n'osait déclarer ce vol, cette perte... Alors, qu'avait-il prit à cette femme ? Et qui pouvait bien vouloir la voler ? Simple choix du brigand ou projet plus sombre ?
Luz le savait, les plaintes sont les plus ardues à gérer. Médecin et hôtesse d’accueil avaient ainsi pour point commun de traiter régulièrement avec des individus pressés et fort douillets. Mis à part que sa rose interlocutrice n’avait pas même la possibilité de leur planter un bon coup de bistouri dans les côtes... Pour cette raison, Luz se radoucit un brin. Elle faisait montre de professionnalisme et son sourire paraissait imperturbable à toute heure de la nuit : elle méritait bien une once de respect pour cette droiture impeccable dans la gestion de ses affaires.
Elle s’apprêtait à tirer une goulée régénératrice de son verre d’eau lorsque la demoiselle s’inclina. Il n’en fallut pas plus pour la figer derechef en plein mouvement, aussi attentive à ses propos qu’une enfant face à une sucrerie savoureuse.
Sa dextre retomba brutalement sur le comptoir, arrachant au verre une plainte de mauvais augure. Regrettant immédiatement son geste, Luz amorça une ébauche de grimace douloureuse.
Garett Almakian, était-ce donc… ? Elle prit le temps de retourner le nom sur sa langue et d’en apprécier les sonorités, contournant la pointe de ses canines à la manière d’un chat lascif. Oh, toi, mon cher…
La stupeur avait mis des mots sur ses pensées, tandis qu’elle dévisageait sa sainte interlocutrice à la recherche d’on-ne-savait quelle réponse mystique. Elle fronça les sourcils d’une courbe soucieuse, tapotant de deux doigts pensifs son menton :
Ses prunelles revinrent s’ancrer à l’hôtesse, espérant y voir une forme d’assentiment. Elle esquissa un semi sourire en coin renard, tentant le tout pour le tout :
La manipulation d’esprit serait une foutue épine dans leur pied. Ces pouvoirs étaient pires que la peste et le choléra réunis ! Bon, sans doute n’était-ce pas si différent de l’alcool à bien y regarder… Elle espérait du moins fortement que sa charmante compagne cachait un pouvoir de destruction massive dans son chapeau.
Elle marmonna une joyeuseté pour elle-même et s’accorda une saine rasade d’eau. Son ébriété commençait à devenir franchement douteuse.
Ah, mauvais signe.
Non mais, quel genre de femmes laisse amoureusement son scalpel à son coup du soir pour se rappeler à ses faveurs ?
Cette fois-ci, ce fut un immense sourire enthousiaste qui vint étirer ses lèvres. Une véritable girouette alcoolisée !
Nous sommes fermés
Dès que cette femme avait parler de vol, j'avais eu un mauvais présentiment... malheureusement pour moi, j'avais raison. Ce fichu Garett avait encore fait des siennes, j'étais dépiter et m'excusa de son comportement scandaleux !
Cette femme... Si javais un nom cela ferait moins impersonnelle par ailleurs. Cette femme réagissa évidemment au quart de tour, se faisant mal avec le verre, je fit un non de la tête, je ne l'avais pas vu mais j'avais déjà eu assez de soucis pour savoir où et ce qu'il faisait.
Comme moi, elle se posa la question à un million... Comment faisait-il ? Je doute qu'il les menaces... Une bonne nuit de sexe ? Ou comme supposer, un contrôle mental, je grimaçais, n'en sachant trop rien, soit il était doué pour le cacher, soit nous mêmes y étions pris. Elle me posa une question à laquelle je me redressa un peu plus sérieuse et fermer.
-Chaque membre est gardé par le secret professionnel, ils sont en droit, sauf ordre royal, d'avoir des informations privés. De plus, chacun peu ou non donner son pouvoir, cela nous permet de leur proposer des quêtes qui leur conviendrait mieux. Malheureusement, ce Garret ne nous a pas informer, mais si tel est son pouvoir... Nous ne le serions peut-être pas. Soupirais-je en terminant à cet information, qui n'aurait pas dû sortir de ma bouche mais... Cela restait un fait et une question à nous-même, donc pas franchement révéler non plus.
Toutefois elle me rassura, elle était prête à se battre, cela me fit sourire, avant de me faire rougir jusqu'au oreille en parlant de coucher. Je m'en mordis la lèvre et regarda ailleurs un peu gêner. Continuant sur sa lancer, elle m'aurait presque pointé du doigt et m'apprit ce qu'on lui avait voler.
Un scalpel, j'haussais un sourcil, mais aussitôt devina qu'il était important pour elle ou son travail, mais pas qu'elle était une folle... Quoi que... soul comme ça, je pouvais avoir des doutes.
Heureusement non, elle était médecin, yeah... J'espère qu'elle ne s'occupera de personne demain, vue son état ! Enfin j'eus un nom Luz Weiss, je lui souriais alors qu'elle me demandait mon nom et quelque information, avant de me faire rire, un petit rire cristalin, main sur la bouche, les yeux rieur.
-Enchanté Luz Weiss, je suis Kym Shelley, Hôtesse d'accueil de la guilde depuis un peu plus de deux ans et je guiderais vos pas pour retrouver ce petit voleur prétentieux, qui ose s'attaquer aux femmes... Ouverte d'esprit. Taquinais-je celle-ci avec son histoire de coucher dès le premier soir.
Je clapa alors des mains, attirant l'attention et toute légère, sauta sur le comptoir, ma jupe terminans sous mes genous faisait face à Luz. Je m'inclinais poliment pour tout les aventuriers.
-La guilde va fermer pour ce soir, je vous remercie de votre dur travail pour aujourd'hui et j'ai hâte de vous retrouvez demain.
Cela gromella un peu, mais il n'y avait plus grand monde, je sautais à côté de la femme rousse et lui sourias, les yeux brillant d'un éclat de défi.
-Je ferme boutique et nous allons nous occuper de son cas ? Je vais vous montrez que même les hôtesse on des talents cachés. Ce soir... l'éclair rose est de sorti ! M'enjaille-je levant le point au ciel. Ce goujat n'avait qu'a bien ce tenir...
Sa dextre se glissa dans son propre décolleté pour mieux en extraire une petite flasque aux dimensions tout à fait pratiques. Le métal était neuf et dénué de rayures, attestant d’un achat récent – probablement un lot de consolation au cours de cette vaste soirée fumeuse. Se voulant encourageante, elle la tendit à son interlocutrice à la manière d’une sombre histoire de transaction illégale :
En réalité, elle n’en savait rien. Le type avait haussé un sourcil et lui avait semble-t-il cédé cette bouteille dans l’espoir de faire taire ses jérémiades. Autant dire qu’il s’agissait d’un grand cru d’une divine qualité pour quelqu’un de savamment imbibé.
La voix, plaintive, s’était élevée juste derrière les deux comparses. Luz n’eut donc pas l’occasion de contraindre Kym à quelques dégustations illicites puisqu’elle se retourna derechef, étonnement véloce malgré son alcoolémie. Une jeune demoiselle aux cheveux courts légèrement ondulés se triturait les mains à un mètre de là, suspendue aux mots qu’elle peinait à exprimer.
Cette fois, Luz darda sur elle le plus sceptique et peu encourageant des regards.
Oui, ce fut son seul commentaire constructif. Heureusement pour notre narration, l’inconnue eut la décence de s’expliquer. Elle reprit soudainement du poil de la bête, et, galvanisée par ses propos, se mit soudain à hausser la voix :
Normal, songea Luz du haut de sa sainte clairvoyance actuelle. L’homme n’était pas assez stupide pour confondre son terrain de chasse avec son lieu de vie professionnelle. L’inconnue n’attendit de toute façon pas la moindre réponse et s’enfuit dans une envolée lugubre de froufrou. Les prunelles de Luz glissèrent subtilement de sa flasque au visage de Kym. Un regard qui signifiait très exactement Cours-lui après si tu veux, moi j’ai la flemme. Et ce, malgré le risque qu'elle puisse prévenir leur cible. Alors, l’air de rien, elle désigna la rue sombre qui les attendait à la sortie du hall et tenta une diversion :
Deux ou Trois Options
Après mon petit show, je me sentais prête à partir à l’aventure de ce vil chenapan... Non mais, osé faire cela et à mainte reprise, c’était des plus agaçant et irresponsable envers la guilde, je suis presque sûr qu’il nous utilisaient comme protection. Et oui, la guilde offrant une certaine protection à ses aventuriers, certains n’hésitait pas à s’inscrire et... Ne rien faire, sauf que la carte que l’on donne, il faut la mérité. On avait fini par instaurer des conditions pour la garder et être vraiment compter dedans, sinon, merci les abus !
Et Garett lui... il était à la limite, mais il jonglait bien, faisant suffisamment de quête pour ne pas être viré. Je ruminais à son sujet depuis un certains temps et maintenant que j’avais la possibilité de le virer, j’allais sauter dessus à pieds-joints !
Luz bougea avec une agilité remarquable pour se mettre dans mon dos et me faire un peu rougir. Allant jusqu’à me donner de fausse idée sur ses propos lorsqu’elle mit la main dans son décolleté, j’en détournais le regard et soupira intérieurement lorsqu’elle sorti un flasque de... de Whisky ? Vue la couleur, bien que brune, j’en doutais un peu et ici on en vendait de l’alcool alors...
J’étais en pleine réflexion, souriante, amusée par sa méthode de... Séduction ? Lorsque nous fûmes interrompus par une petite voix. Aussitôt je tiquas et me retourna vers la miss... Ana Filora. Une des rares personnes avec qui Garett partait en quête, je ne suis pas tout à fait sûr de leur relation ou de ce que croit Ana. Est-elle amoureuse de lui ? Ont-ils déjà... Disons passer du bon temps ? Ou la fait-il compter alouette ? En tout cas, je suis presque sûr qu’il abuse de sa faiblesse, de sa gentillesse pour la faire nous espionner et ce n’est pas la première fois que la timide Ana prend sa défense. Je souris embarrasser... Tant qu’elle ne le verra pas agir « normalement » et draguer à tout va, elle ne nous croira pas, complètement aveugler par ses sentiments pour lui.
-Ana... Soufflais-je ennuyer par la situation et que je ne l’avais pas vue.
Bon en même temps vue son pouvoir... L’invisibilité, difficile de la voir lorsqu’elle se cache. Très timide, elle évitait comme ça les hommes et Garett avait pourtant réussi à l’amadouer. J’aimais bien Ana, je tentais parfois de l’enjoindre à discuter, mais une fois qu’elle m’eut entendue parler de Garett... Elle crut que je voulais mettre le grappin sur lui, et peu confiante en son physique... Bah elle me jalouse, j’en suis presque sûr !
Ne me laissant pas répondre, Ana continua son envoler et s’enfuit aussitôt ses propos lancer. Je soupirais alors profondément alors que la guilde se vidait. Luz me proposa de la poursuivre, mais c’était inutile... La question était surtout de savoir où Garett était. Avait-il déjà vendue son scalpel ? Non, sa ne se vend pas trop ce genre de chose... Donc il était sûrement encore en sa possession à moins de l’avoir remis à quelqu’un. OU alors... Il était effarer d’avoir reçu cela en gage et l’avait jeter car pas intéresser.
-Cela ne sert à rien de la stopper elle... On peu pas trop l’attraper disons. Evitais-je de dévoiler ses talents. Ana à le béguin pour Garett, j’en suis presque sûr et lui, fait son travail lorsqu’il en a. Donc on ne peu pas le critiquer dessus, c’est hors professionnel qu’il pose problème. Du coup, on ne peu rien si on ne prouve rien.
M’expliquais-je en allant voir une autre hôtesse pour lui demander de fermer à ma place alors que j’allas récupérer un bon manteau chaud pour sortir sous cette nuit froide.
-Je doute qu’il ai pu vendre ton scalpel comme ça. Trois possibilités, ou plutôt deux et demi. La première, il a été déçus de ton gage et là jeter... sa sera difficile à retrouver et il niera en bloc, mettant sa sur tes sentiments envers lui, comme quoi tu es raide de lui et vue qu’il ne te donne pas ce que tu veux, tu lui fait payer. Seconde option, quelqu’un d’autre t’en veux, te jalouse ou je ne sais quoi et veut te mettre à mal, alors le scalpel fera office d’objet d’échange, si c’est cela, soit il l’a déjà donner et dans ce cas là il faut directement se rendre chez celui-ci, soit il est encore chez lui et ne l’a pas encore fait. As-tu une idée de ce qui serait le plus vraisemblable ? Cela indiquera où chercher.
Toutefois, si Ana prévenait Garett, il fallait vraiment se dépêcher. Il habitait en bordure de ville, donc assez loin, mais tout de même... Alors Luz, ton avis ?
Surtout pas en cet instant de grâce éhontée, Luz. Les prunelles alertes, les cheveux soyeux, la superbe tenue de soirée… Malheureusement, personne ne s’était introduit dans sa tête pour trahir cette version d’elle-même. Le prisme de l’alcool était une valeur sure lorsqu’il s’agissait de graisser des égos. Elle n’échappait pas à la règle, d’autant plus tactile que ses frontières sociales s’étaient émoussées. Elle vint donc passer un bras autour des épaules de Kym avec un naturel effrayant, réfléchissant de toute la force de ses maigres méninges à la problématique qui lui était posée. Elle n’en était pas –plus- à s’avachir sur sa comparse, mais le contact humain lui était fort agréable et la demoiselle tout à fait jolie dans ses couleurs candides. Qui a dit que les histoires sordides ne pouvaient être le point d’entrée d’une amitié resplendissante et chaleureuse ?
Et voilà. Juste comme ça, elle venait de bannir consciencieusement le « vous » d’une relation trop polie à son goût. Après tout, si elles s’apprêtaient à sauver la veuve et l’orphelin ensemble c’est qu’elles méritaient bien un tantinet plus d’intimité… Et alors, ce fut la fulgurance. Elle se figea, revint quelques secondes en arrière sur ses propos, les lèvres entre-ouvertes sur un « Oh » muet qui n’en finissait plus de s’arrondir.
Elle fit volte-face, attrapa les épaules de Kym entre ses mains avec la ferveur d’un scientifique fou ayant découvert la recette de l’or. Puisque ce simple mot déjeté dans la rue n’avait pas grand sens, elle jugea qu’il était utile d’expliquer plus avant sa pensée :
Elle lâcha sa rose amie et tourna sur elle-même dans une virevolte de jupon victorieuse.
Elle fouilla des yeux la rue alentour, aussi voltée qu’un véritable courant électrique. L’obscurité avait englouti la ville dans une chape de noirceur, quelques feux follets se dessinant ici et là sur les grands axes. La moitié de lune qui singeait encore le ciel procurait une luminosité suffisante aux promeneurs nocturnes. Il faisait frais, mais le fond de l’air était ampli d’une légère humidité douteuse qui s’accrochait aux vêtements et à la chevelure de nos deux effrontées. Au loin, une kyrielle de nuages roulaient paresseusement leur bosse en direction de la Capitale. Une averse serait prochainement à craindre.
Ce n’était toutefois pas à ce type de détails que s’accrochait la concentration présente de Luz. Elle finit par trouver ce qui l’intéressait : l’écurie d’une auberge avoisinante. Alors, ses prunelles s’investirent d’une étincelle goguenarde, tel un chat savourant par avance une bêtise de son cru.
Elle n’attendit guère sa réponse et fila en direction du jeune garçon qui en gardait l’entrée. Une autre poignée de secondes lui suffit pour obtenir de sa faible victime la location de deux merveilleux destriers… Les cristaux changèrent de main, et les licols lui furent transmis.
Si ce n’était pas de l’enthousiasme, ça.
Comme à l’accoutumée, ses remarques ne suivaient toujours pas la moindre logique.
Je soupirais intérieurement, cela ne servait à rien de tenter de la raisonner, toutefois je sursaute un peu à sa familiarité, me sentant soudainement très proche d’elle, j’hume discrètement son doux parfum, quoi que gâcher par l’alcool.
Elle ne pensait pas qu’il le jetterait, je roulais des yeux, en la regardant de biais. Dommage qu’elle soit dans cet état, c’était une très belle femme, que j’aurais certainement draguer dans d’autre circonstance. Soudain celle-ci se figea en venant de comprendre une chose, je l’ai entendue aussi, mais ne réagisse que lorsqu’elle se répêta.
Le scalpel était particulier ! Il avait donc de la valeur autre que sentimental, ce qui le rendait d’autant plus attractif. Cependant... Je vois mal Garret le prendre sans en avoir connaissance, il aurait trouver ce gage stupide. Soit à ce moment là, elle lui avait dit sa valeur, soit il s’était informer sur elle. C’était une information importante à découvrir !
Luz me prit entre ses bras et pendant un instant j’ai crus qu’elle allait m’embrasser, me faisant rougir puis détourner le regard.
-oh oui... C’est ça. Répondis-je gêner de ma pensée.
Heureusement sauver d’elle-même qui se retourna, je soupira dans son dos et souris, amusé de son comportement. J’étais de plus en plus intrigué par une Luz non alcoolisée, comment était-elle au naturelle ?
En tout cas, elle tapait dans le mille, collectionneur ou prêteur sur gage, frauduleux toutefois. Il me semblait que ce genre d’objet avait un contrat, une sorte de garantie, authentifiant l’article comme unique ou en petit nombre. De ce fait, sans ce bout de papier, l’objet perdait en valeur légale. Mais bon, c’était déjà un vol et peut-être qu’il n’y en avait pas et que je me fourvoyais. Bref...
Le froid me fit frissonner et avant que je ne puisse dire quoi que ce soit, Luz me questionna sur un sujet un peu délicat, je baissais la tête, gêner et... n’eu pas le temps de répondre qu’elle s’enfuyait ! J’étais mécontente et en bouda.
Elle revint au bout de quelques minutes avec deux chevals, m’agaçant d’autant plus, elle m’informa du nom des chevaux, sans toujours m’écouter et enchaîner sur une question « professionnelle ». Néanmoins vexer et embarrasser, je lui tournis le doigt, bras croiser et clama haut et fort.
- Je ne sais pas monter un cheval.
Un cheval sa coûtait cher... Un apprentissage aussi, je n’avais donc jamais appris, enfin, si, monter dessus, mais pas tenir.
-et je n’avais pas envie de me mettre en danger à me battre contre de féroce créature. Je ne veux pas être un chevalier, coursier m’est très agréable et je voyage bien plus ! Lui retorquais-je.
Petit détail, qu’elle pouvait soulever, si du moins elle y faisait tilte, je venais de parler de métier au masculin et non féminin. Mais ce n’était qu’un détail et vue son état... Je me retournais vivement et la pointais du doigt, les sourcils froncés, me donnant un air sévère et moins féminin.
-Lui as-tu dis que c’était un scalpel spécial ? Ou non ? Si non, un collectionneur lui aura certainement demander. Est-ce qu’il a un certificat ? Lui as-tu donnée ? Si non, est-il en sécurité ? Car il risque de te le voler pour augmenter sa valeur. Réfléchis à notre destination ! La grondais-je presque.
Et sur ce, je prennais les rennes de Rarc et le ramenais à l’écurie, récupérant l’argent de celui-ci, je monta dans le dos de Luz et agrippa son bassin sans lui demander son aval. Bien que gêner, je ne voulais pas en parler, et j’évitais de trop me coller ou elle sentirait mon manque flagrant de poitrine.
-Alors ? Où va-t-on ? Chez toi ? Un prêteur à gage ? ou un collectionneur ? J’espérais avoir déminer les choix possibles et lui donna le nom et l’adresse d’un prêteur à gage qui pourrait avoir acheter l’objet, et celui d’un collectionneur quelque peu louche. Chez Garret c’était peu probable, donc, Luz avait les cartes en mains, choisiraient-elle la bonne voie ? C’était la question de la soirée et son affaire.
La proposition était sincère. Elle ne connaissait pas le quart de sa véritable identité, mais elle découvrait subitement que sa personnalité et son histoire comportaient beaucoup plus de nuances qu’elle ne l’avait présagé. Elle n’avait pas tort sur de nombreux points ! Et sans caractère de son acabit, la guilde des Aventuriers serait bien en peine de fonctionner…
Luz prit le temps de réfléchir un quart de seconde supplémentaire, deux doigts pianotant sur son menton.
Néanmoins, il était en possession de cet objet depuis bientôt 24 heures. A sa place, elle n’aurait guère tardé non plus pour mettre en œuvre une vente et se débarrasser du problème. Il était fort vraisemblable qu’il soit désormais à la recherche du certificat, étape non prévue dans son plan initial… Et quoi de mieux que d’attendre qu’elle s’absente pour leur rendez-vous commun auquel il ne viendrait finalement jamais ?
Elle fit faire volte-face à leur monture, les rênes dans une main, et incita celle-ci à adopter un galop souple mais vif. L’allure était généralement plus confortable qu’un trot pour les moindres secousses qu’elle procurait. En outre, la demeure des Weiss était en périphérie de la Capitale mais guère vraiment très loin en termes de distance.
Une vingtaine de minutes s’écoula pour franchir les rues de la ville et atteindre une zone résidentielle plus disparate, alternant un trot plus doux avec quelques phases de galop rapide. Les portes de la demeure demeuraient ouvertes dans l’attente de son retour et quelques lumières transparaissaient de certaines fenêtres. Plusieurs domestiques étaient encore à l’œuvre ou vaquaient paisiblement à leurs occupations, inconscients du vol qui se jouait sous leurs yeux. Son grand-père, pour sa part, devait dormir du sommeil du juste à cette heure. Elle stoppa leur cheval au milieu de la cour, confiant les rênes à un serviteur plus que surpris d’un tel débarquement.
Elles ignoraient quelles aptitudes il détenait, après tout. Elle fit signe à Kym de rester silencieuse et elle l’invita à la suivre d’un geste à l’arrière de la masure. Une porte vitrée donnait sur une véranda spacieuse, un escalier en colimaçon étirant paresseusement ses marches au fond de la pièce. Elle chuchota à demi-mots :
Elle leva d’ailleurs un sourcil explicite lorsque ses doigts poussèrent la porte vitrée. Celle-ci était d’ores et déjà ouverte, des rainures douteuses longeant le loquet. A l’étage, tout était silencieux. Ses prunelles firent la navette entre Kym et le haut des escaliers, attendant son aval pour s’engager dans un traquenard dont elles ignoraient tout.
Elle ne vit pas qu’à quelques mètres d’elles, une plante en pot était soulevée par une main invisible mais tremblante, prête à faire son office de projectile. Ana Filora était une femme timide. Sauf lorsqu’il s’agissait de défendre l’amour de sa vie.
- HRP :
- Toutes mes excuses pour le retard, la notif de ta réponse est complètement passée à la trappe par mail ! D8
Je surveillerai davantage à présent, promis ! è.é
Celle-ci ne silla heureusement pas lorsque je vins me coller à elle sur le cheval, peu rassurée, ayant rarement été à cette place, derrière quelqu’un. Son sourire effaça toutefois la blague qui aurait manquer de me faire craindre un bon coup de sabot.
Je fus toutefois touché qu’elle me parle si sincèrement d’apprendre à monter un cheval, cela demandait du temps et... Un cheval. C’est chère et donc une bien belle proposition si elle ne tentait pas de gagner ma sympathie pour d’autre affaire plus... Professionnelle que personnelle.
-Je te remercie, je ne l’oublierais pas. Lui soufflais-je près de l’oreille à cause du vent qui avalait mes mots alors que les siens étaient projeter en arrière, vers moi.
Heureusement que son esprit fut vif malgré la boisson, j’eus même dire qu’elle était presque dessoûler, heureusement... Chevaucher aurait été délicat sinon.
Luz trouva donc rapidement des réponses à ma question. Elle l’avait informer de sa valeur émotionnelle... mouai. Toutefois, s’il avait le compas dans l’œil, il eut vite compte de sa valeur et sa réflexion fut ingénieuse. Il devait être en ce moment chez elle, en train de lui dérober son certificat.
Aussitôt penser, elle nous fit retourner dans le bon sens, je me retrouva alors projeter contre elle, bien plus coller pour me tenir avant de repartir de plus belle. Je grommela pour la surprise, mais fut rouge de m’être ainsi coller à elle, malgré moi.
Je resta toutefois silencieuse, par la pluie fine, mais aussi à cause du vent s’engouffrant dans ma bouche dès que je l’ouvrais. Heureusement, nous finîmes enfin par y parvenir et je pu réellement reprendre mon souffle, là-dessus, ma « cliente » ma conseilla d’être discrète, ce qui me fit sourire, ayant l’impression d’être deux agent secret dans une mission périlleuse, je voulus alors la rassurée.
-A vos ordres sergent. Plaisantais-je à mi-voix juste pour elle, la faire sourire et plus prendre à la légère la situation.
Alors que nous avancions chez elle, je me surpris soudain à avoir oublier une information capitale pour notre réussite... Luz savait-elle se battre ? Se défendre et avait-elle des capacités qu’il me fallait connaître ? Pour accomplir une mission à bien, je m’informais de tout en avant mais là... Il me manquait des données, cependant la situation m’imposait le silence et j’en étais bien gêner, pouvais-je compter sur elle ?
Sur mes gardes, je vis soudain un vase en l’air et comprit rapidement ce dont il s’agisait. Je sortis un fouet et le fit claquer en l’air, le coup fut vif et fouetta le vide. Ana cria en lâchant le vase qui explosa au sol.
J’avais évité de la toûcher pour ne pas la marquer mais je ne comptais pas la perdre de vue. Aussitôt je sauta et courut sur le mur au-dessus de Luz avant de foncer sur la position de la jeune fille certainement encore choqué. Je lui tomba dessus et elle se remétarialisa.
-ANA ! Tu te rends compte de ce que tu es en train de faire ? Si tu agresse une civile, on te retirera tes missions et ton passe de guilde, n’agis pas ainsi. Si tu es venue jusqu’ici, c’est que tu sais qu’il l’a voler ou du moins la crus. Tu veux vraiment protéger une personne comme ça ? Protéger un homme qui drague continuellement d’autre femme et t’utilise comme bouclier ?
Ana bredouillai des mots d’une voix trop faible, puis éclata en sanglot, l’amour va au delà des risques ? Elle pourrait finir enfermer à sa place à ce rythme là.
Soudain, un autre fracas retentit, une fenêtre brisé à la hâte, le voleur nous avait entendus. Avant que j’ai pus dire quoi que ce soit, une silhouette me dépassa... Luz.
Ana profita de ma surprise pour se dépêtrer de ma prise, elle était comme même douée et me barra la prise.
-LUZ ! N’écouter pas Garret ! Il exacerbe les sentiments ! eux-je tout juste le temps de lui crier avant de la perdre de vue.
L’aurait-elle entendue ? Je ne pouvais pas l’affirmer, car Garret maniait le verbe à la perfection mais... Il était fort probable que sa voix soit enchanteresse, qu’elle infuse en sa proie les sentiments qu’il souhaite, ou du moins les fasses plus ressentir que d’autre. Autant dire que nombre de personne était à sa botte si le cas était avérer.
Moi, je devais gérer Ana, qui bien qu’en pleure et troubler avait commis la terrible erreur de sortir une dague... heureusement que Luz n’avait pas vue cela, je pourrais ainsi feindre que rien ne c’était passer de grave et minimiser la peine de ma pauvre aventurière en peine de cœur.
Alors, l’air tassé sous Kym dessina une silhouette féminine avant de s’éclaircifier comme le verre flouté d’une lunette à présent nettoyé. Luz ne tarda guère à reconnaître la jeune donzelle timide qui les avait abordées un peu plus tôt. Elle n’avait donc pas tergiversé pour deviner les projets de son cher et tendre… Sauf si elle faisait pleinement partie de ses stratagèmes. En matière de vol, il pouvait être intéressant pour lui de bénéficier à loisir d’un coup de main aussi utile qu’une femme invisible. Et amoureuse de lui de surcroît. Note à elle-même : ne plus énerver Kym à l’avenir. Pour une hôtesse d’accueil, sa réactivité s’était révélée absolument parfaite ! Luz n’aurait pu rêver meilleure partenaire de crime.
Elle hésitait à intervenir, peu sûre qu’il soit judicieux de mettre le pied dans cette affaire de cœur, lorsqu’un fracas supplémentaire retentit à l’étage. Elle jura entre ses dents et s’élança à son tour. Il était évident que Kym méritait à présent une pleine et entière confiance. Elle gèrerait magnifiquement le cœur esseulé de cette jeune aventurière… Elle détala donc en sprint, se forçant à allonger sa foulée pour rattraper leur satané criminel. S’il devait s’évanouir dans la nuit et disparaitre par la suite… Il était peu probable que quiconque le retrouverait jamais.
Elle l’aperçut, à une poignée de mètres d’elle. Sa course était étrange, peut-être un peu affolée. De toute évidence, nul n’avait jamais été si proche de l’attraper et la perspective de finir son existence avec des menottes lui paraissait peu réjouissante. Bien entendu, elle pouvait également percevoir la silhouette sombre d’un cheval à l’arrière du jardin, patientant dans l’attente de son maître. Qui ne fut bientôt qu’à deux doigts d’attraper ses rênes, un pied au-dessus du vide… Luz lui rentra dedans de plein fouet, l’arrachant derechef au flanc de sa monture. Le cheval fit un écart en hennissant et tous deux roulèrent dans la poussière.
Plus aisée en matière de combat à mains nues, Luz fut la plus prompte à se relever. Les mots de Kym lui revinrent, et elle posa sur lui un regard tout à fait méfiant à présent. L’adrénaline s’atténua dans ses veines, recouvert par le calme profond de ce qu’elle aimait appeler son lac intérieur. Elle n’était pas certaine de ce que Kym sous-entendait par contrôle des sentiments, mais il y avait fort à parier qu’un contact physique serait absolument désastreux. La plupart des pouvoirs s’accentuaient par contact avec la victime. Il tenterait probablement tout pour glaner ces quelques centimètres. Et si… ?
Il passa une main sur ses côtes douloureuses et se redressa avec aussi peu d’équilibre qu’un ivrogne. Il n’avait pas l’habitude des bagarres, probablement épargné depuis la naissance grâce à ses aptitudes. Il brandit son autre main entre lui et la rousse, affectant tous les airs d’un bon ami lors d’un chahut un peu trop prononcé :
Il se fendit d’un sourire en tout point parfait, passant une main malhabile dans ses cheveux en bataille. Il était vrai qu’il était tout à fait charmant… Luz se détendit imperceptiblement, et sa garde s’abaissa quelque peu. Il s’avança. Glissa une main derrière sa ceinture, une dague discrètement tenue dans sa paume.
Elle lui sourit doucement, les sourcils pour autant froncés.
Il fit un pas dans sa garde, et elle ne bougea pas. Sa dextre s’éleva jusqu’au menton de la jeune femme, à deux doigts de la toucher, pendant que sa main gauche se saisissait plus fermement de son arme.
Une dague, une très belle dague. Une arme d’apparat digne d’un beau jeune homme de la noblesse dont l’ego était un tantinet trop surdimensionné. Il aimait les belles choses. Et cette dague, joliment sertie de pierreries et d’une ferraille rutilante, réverbéra l’éclat lunaire. Luz réagit avec l’instinct aiguisé par des années d’entraînement. Le tranchant de sa main écarta violemment le poignet coupable et elle rabattit vivement son genou dans son estomac. Dès l’instant où elle perçut sa peau sous la sienne, elle sentit qu’un déclic se produisait. Malheureusement pour lui, l’essor de son pouvoir déclencha la réaction défensive du sien. Ses prunelles s’ombragèrent de nuances mordorées et un vrombissement crépita sur le velours de sa peau… Il s’écroula dans la terre, parcourut d’une nuée de spasmes juste avant de s’évanouir. Revêtue d'un complexe réseau d’électricité, Luz s’assura de lui offrir l’immense honneur d’une seconde dose. Hors de question qu’il se réveille pour jouer à nouveau les lutins farceurs…
Elle se retourna vers le domestique qui l’interpellait à plusieurs pas de là, essoufflé et incertain de ce qu’il se passait.
Elle éteignit son pouvoir qui cessa de vibrer en un claquement sec. Un soupir soulagé au bord des lèvres, elle désigna l’outrecuidant toujours étendu au sol :
Ce n’est qu’une fois revenue sur place qu’elle put se rassurer quant au sort de Kym. Tout allait bien. Dès lors que ses consignes furent transmises, les domestiques cessèrent de regarder l’hôtesse d’accueil avec méfiance et s’empressèrent de préparer les outils demandés. Luz s’accroupit donc auprès de sa rose amie, une main doucement posée sur son épaule :
-Ana, je peux comprendre que tu l’aimes, mais si tu agis uniquement pour lui, ton futur sera lié au sien et je sais que tu n’approuves pas ce qu’il fait. Surtout qu’il te fait complice de ses crimes et pire, n’hésite pas à aller voir ailleurs. Je t’en prie, range ce couteau et rends toi, je suis convaincu que Miss Weizz te pardonnera tes actions si tu t’arrêtes maintenant, sinon... c’est ta vie que tu risque de compromettre. La suppliais-je.
Ana tremblait, elle hésitait entre son amour et son futur, elle n’était pas menaçante et j’évitais tout geste, en rangeant en plus mon fouet pour lui montrer que je ne désirais pas me battre.
Elle éclata soudain en pleure, lâchant son arme et tenta vainement de parler en même temps, doucement je vins l’étreindre et la cajoler comme pour la rassurer. J’étais toujours inquiet pour Luzz, mais malheureusement le bruit avait attirer d’autre personne et je fus bientôt entourée par le personnel du lieu.
J’expliquais vaguement la situation, restant floue et surtout ne disant rien sur Ana. Malgré tout, la méfiance était de mise et comprenant cela, je ne résista pas et nous furent emmener aux hall avant qu’on vienne dire aux gardes que tout allaient bien. Nous furent alors relâcher et Ana gardai une mine sombre, la tête basse, silencieuse, portant le deuil de son amour et de sa loyauté envers le roublard.
Je fus heureux de voir que Luz s’en était sorti, elle vint à moi, alors que je continuais de réconforter Ana, qui tremblait légèrement sous une couverture. La jeune noble eut l’indulgence pour Ana, et vue son état, celle-ci n’était plus une menace, mais je m’inquiétais malgré tout pour elle.
-Je te remercie, je pense qu’elle a besoin de repos et de se reprendre, mais tu n’as pas de crainte à avoir, je ferais attention à elle et m’assurerait que Garret soit juger pour ses actes et te rends ton dû. Sur ceux, je vais te laisser, Ana n’est pas en état et je crains qu’elle ne tente quelques choses envers elle-même. Parlais-je à voix basse. C’est une fille timide, peu confiante en elle et je crains que cela ne la brise que trop. Encore navré que cette situation t’ai touché.
J’aidais Ana à se relever et nous nous inclinèrent doucement à la noble, avant que je ne la salue d’une poignée de main plus chaleureuse, lui indiquant que je serrais ravie de la revoir. Enfin nous partir, mettant un terme à cette mission éclair.
- Mission Clear -