L'intendant de Keith réplique solennellement comme à son habitude, et alla accomplir ses tâches. La dernière fois que le jeune Veriano était allait sur la place commerçante de la capitale, il avait fait la rencontre d'un Garde dotés de beaucoup de qualités, et il avait vu un grand potentiel en elle. Lui qui voulait étoffer sa milice privée, il voyait en elle un élément important, autant essayer de la recruter ! En se quittant, Keith avait proposait un dîner avec la personne, mais les affaires de son entreprise l'avaient bien vite rattraper, et il dû vite prévenir la Demoiselle que ce repas devrait être reporté...
...Jusqu'à ce jour, où Keith et la Dame purent se permettre une soirée. Un carrosse était parti chercher la Garde à l'endroit de son choix, et devait l'escorter jusqu'au manoir Veriano avant la tombée de la nuit. Ses affaires pourraient se passer de lui le temps d'une soirée où il pourrait souffler entre deux.
Le temps passait, et l'on toqua à la porte de son étude, où il était assit dans un riche fauteuil en cuir brun sombre. Ses yeux clos, légèrement somnolent, sa gouvernante s'approcha de lui après s'être permise d'entrée en entendant aucune réponse. Elle le secoua un peu, l'enjoignant de se passer un coup d'eau sur le visage avant l'arrivée de son invité. Prenant le conseil à la lettre, il s'activa un peu pour reprendre de l'énergie, jusqu'à ce qu'un autre domestique annonce le carrosse de la famille en vue. Keith le remercia et le congédia, ajustant sa tenue noire, contrastant avec celle blanche qu'il avait à leur rencontre.
Le véhicule s'arrêta devant l'entrée même de la maison, dans la cour de la propriété. Le jeune homme descendit les marches à ses portes pour aller accueillir son invité !
"Ah, ma chère Anastasia ! Je suis ravie de vous accueillir enfin en ma demeure. Soyez la bienvenue !"
Habillé d'une longue robe bleu foncé,- cette robe étant une de ses plus belle et préféré- la jeune femme mis son pied sur la première marche du carrosse. C'était hallucinant de voir un véhicule si magnifique et imposant. Une fois rentré, elle examinait chaque recoin, tandis que le cocher ordonné aux chevaux qui étaient bien évidemment assortie.
Double tissue, les armoiries des Veriano bien mise en évidence, ainsi que le tout sombre et doré à la fois, personne ne pouvait la voir avec les rideaux aux fenêtres, elle avait demandé à être rejoint à la place marchande.
Pour ne pas éveiller de soupçon envers sa cible actuelle qui est bien loin de la capitale et c'était tant mieux. Elle avait d'ailleurs veillé à prendre la bonne plaque d'identité avec elle et pas celle fourni pour la mission.
Avant que le soleil ne tombe, laissant à la demoiselle d'admirer le paysage pendant le trajet, elle s'était permis de s’adresser à son conducteur deux-trois mots, qui répondit à toutes ses questions. Jusqu'au moment où que le véhicule s'arrêtait, l'employé alors venait à ouvrir les portes et tendre la main à Anastasia qui descendit les marches, laissant le peu de vent se faufiler dans sa chevelure argentée qui avait un ruban de la même couleur que la robe, en guise de serre-tête.
L'invitée adressa un sourire à son hôte comme réponse en faisant attention aux marches et tenant donc la main du crochet jusqu'à arriver au sol.
— Monsieur Veriano, c'est un plaisir qu'on ait réussi à se voir. Merci de me recevoir.
Discrètement, elle avait analysé son interlocuteur, qui était habillé cette fois en noir, toujours bien habiller, le moindre détail était travailler. La jeune femme ne loupait rien et comme à son habitude, tenant sa robe encore, elle s'abaissait légèrement pour tirer une révérence, le respect obliger.
Levant alors les yeux pour voir par la suite le manoir des Veriano, Puis les descendit doucement pour plonger son regard dans celui de Keith.
— Mon amie serait jalouse. En y repensant.
Disait-elle en blaguant et le flatté comme la dernière fois.
— J'espère que votre journée c'est bien passé, monsieur.
"Je vois que vous avez une bonne connaissance des salutations mondaines." Il lui sourit, puis se mit à sa hauteur, face au manoir. "Mais je vous en prie, entrez ! Inutile de nous attarder à l'extérieur."
Et l'escalier les conduisit dans un grand hall. Là, se trouvait un vieil homme encore plein d'aplomb. Ce dernier s'inclina respectueusement avec son air solennel, et montra la voie vers un salon privé. L'intendant de la propriété avançait quelques pas devant, et Keith en profita pour glisser un mot à l'oreille d'Anastasia, à voix basse.
"Vous êtes sublime dans cette robe, Anastasia. Elle vous va à merveille."
Toujours avec son sourire rempli de candeur, il la regardait comme s'il la découvrait. Peu après, Rahan, l'intendant, ouvrit une porte pour dévoiler une pièce magnifique. Les murs s'entremêlaient entre de la roche brute et polie, des bougeoirs aux murs, des tableaux et des miroirs. Deux canapés de cuir blanc disposés en L étaient tournés vers une grande baie vitrée qui donnait sur le jardin. Une table basse de bois noir contrastait avec les canapés était au milieu de ceux-ci. L'intendant invita son employeur et l'invitée de marque à prendre place, et une fois assis sur chacun des canapés, il leur demanda ce qu'ils voulaient boire. Thé, café, spiritueux, vin, l'intendant de ne semblait pas tarir la liste ! Keith regarda la Garde un instant, et demanda du bourbon pour lui. Une fois l'intendant parti, Keith reprit la parole.
"Je m'excuse encore pour avoir dû décaler notre rendez-vous. J'ai eu une urgence dans les affaires, et ce n'est pas quelque chose que je peux prendre à la légère. Mais j'ai passé une bonne journée, et j'escompte bien avoir une belle soirée en votre compagnie, Anastasia ! Et vous, votre journée fut agréable ?"
Alors que la jeune femme s'était relevée après sa révérence, le son de la voix du jeune entrepreneur arriva aux oreilles de cette dernière. Les paroles firent sourire Anastasia face à son interlocuteur qui faisait de même. Bien évidemment qu'elle connaissait les salutations mondaines, même s'il ne savait pas qui elle est, elle devait s'adapter à toutes les circonstances en qualité d'espion de la couronne. Sans plus attendre, elle s'était mise à suivre l’hôte dans sa demeure, elle observait chaque recoins et détails.
Jusqu’à arriver devant un vieil homme qui paraissait imposant, strict, mais bien qu'il soit droit comme un "i", la garde se sentait plutôt à l'aise, jusqu’à que le noble stoppa son analyse en la complimentant discrètement devant l'intendant. Rougissant en dirigeant son regard vers un tableau qui était à l’opposé du jeune maitre du manoir. Juste en soufflant un "merci".
C'était fou comme elle arrivait à maintenir son image de jeune femme fragile alors qu'elle avait reçu une éducation militaire et ayant le poste d'espionne. C'était peut-être pour cela que les instituteurs voyaient en elle une surdouée de l'espionnage. Qui douteraient qu'une femme à l'allure frêle soit une espionne ?
Même si elle laissait volontairement ses vrais sentiments apparentent, être elle-même n'était pas donné en se forgeant mille et une personnalités et identités. De plus elle était en plein travail sur une proie assez peu commune, dira-t-on.
La cadette s'était remis à observer la pièce qu'elle venait d'entrer, regardant alors la qualité des lieux qui était semblable à la première pièce qu'elle entrait. Elle avait l'impression de plonger dans un autre univers qui était de luxe. Bien qu’elle avait également l'impression d’être en mission pour espionner x ou y. Ce n'était purement pas le cas, même si elle avait du mal à y croire.
La demoiselle allait s'assoir sur le canapé comme suggérer l'intendant, qu'elle avait d'ailleurs fini par le déduire même interrompu elle s'était déjà fait un cheminement de pensée pour en conclure a que cela soit l'intendant et pas son père ou une autre personne de la demeure.
Aussi tôt, le vieil homme demanda ce que le duo voulait boire. Une liste qui surprenait Any', en effet le fait qu'elle ne parlait que très peu était dû à ses découvertes qui ne manquait pas de l'absorber dans ce monde. Ce que certains nobles penseraient à ce moment la serait qu'elle était bien éduquée. Cependant est-ce le cas de Keith qui venait de la voir pour la deuxième fois ?
Sans faire attendre les hommes pour la commande, elle décida de bien vouloir un thé vert. L'alcool serait pour une autre fois. Elle voulait être sûre d'être en forme le lendemain… Si elle devait penser qu'à ce moment présent était un rêve, elle devait bien retourner à la réalité un moment donné.
Écoutant ensuite son interlocuteur qui avait repris la parole une fois tous les deux seuls.
— Ce n'est rien, je comprends tout à fait que le devoir vous a appelé… Et disons qu'elle n'était pas de tout repos. Mais je compte également avoir une belle soirée avec vous. D'ailleurs je me permets de vous retourner le compliment, votre Yukata vous va à ravir ! Mais je crains que je ne vous apprenne rien.
Elle prit le temps de le regarder, étant assise sur le canapé de manière décontractée et à la fois droite.
— Sinon, j'aimerais aborder le sujet sur votre proposition d'embauche. Bien que j'y réfléchisse encore, j'aimerais avant tout en apprendre d'avantage sur vous, votre entreprise, votre but final, avant de prendre ma décision définitive.
Bien qu'elle eût certaines informations, lui demander certaines choses qu'une simple garde ne serait pas et prendre l'initiative de revenir sur le sujet, prouverait qu'elle respect le marché, sa part était d'y réfléchir. Disait-elle en ré affichant un sourire des plus courtois.
— Si vous me le permettez, bien entendu.
"Merci, j'aime beaucoup ce vêtement. J'apprécie également votre compréhension quant à mes affaires. Elles ont une place importante dans ma vie, si ce n'est centrale." Son regard s'accentua sur la Dame lorsqu'elle reparla de l'embauche. Il écouta avec une attention diabolique. "Bien sûr que je vous le permet, Anastasia. Je suis même ravi que vous lanciez le sujet vous-même ! La Compagnie Veriano était un simple élevage de bêtes avant mon arrivée. Depuis, on a des partenaires commerciaux dans tout le royaume pour produire nos matières premières, l'hippodrome Veriano qui concurrence habilement le royal, et nous sommes en bonne voie d'offrir un système logistique performant pour toute la capitale et nous voulons profiter des routes commerciales vers les autres villes."
On toqua à la porte et l'intendant entra avec un petit chariot. Il déposa le thé devant la jeune femme, et pour ce qui était du Maître des lieux, il lui mit seulement un verre vide avec la bouteille à côté, avant de repartir avec une salutation distinguée. Keith le remercia et se servit un fond... Pour commencer.
"Pour ce qui est de mon entreprise, c'est à-peu-près tout ce qu'il y a à savoir pour l'instant. Mon but final est d'aider les gens. Je ne sais pas si je suis bien placé pour dire cela, mais je suis philanthrope. Je pense qu'on peut faire mieux, qu'on peut aller plus loin. Mais pour cela, il faut que les riches décident de l'être moins pour le peuple. Je vous en avais parlé l'autre jour il me semble ? Éducation, santé, rénovations de quartiers, travail... Autant de choses que je peux influencer avec mon argent. Mais plus j'accumulerais les bénéfices, et plus je pourrais ouvrir de bâtisses comme des églises ou des refuges." Keith fit une pause dans son long monologue, et prit une gorgée désaltérante. Le doux feu dans sa gorge. Il s'en léchait presque les lèvres. "Et pour ce qui est d'en apprendre plus sur moi, vous êtes toujours libre de me poser directement vos questions."
Son verre retourna sur la table de bois noir et il scrutait Anastasia. Il essayait de savoir à quoi elle pensait et ce qu'elle pourrait tirer de pareilles informations. Serait-ce suffisant pour la décider ? Non. Non, bien sûr que ce n'est pas assez. Elle semble avoir des valeurs. Il fallait donc rajouter quelque chose de plus personnel pour l'encourager. Prendre les devants. Keith joignit les mains et se pencha légèrement en avant. Sa voix qui était jusque-là assez décontractée se raffermit.
"Pour ce qui serait de votre poste, il s'agit de ma milice. En somme, agir sur l'ensemble de mes propriétés pour les surveiller et protéger. Par exemple, l'hippodrome, le nombre de voleurs à la sauvée qu'on y trouve est ahurissant. Le salaire sera à la hauteur de vos compétences, des primes sont allouées à quiconque montre des qualités nouvelles et des efforts. On peut également vous changer de poste si on découvre que vous seriez meilleure ailleurs, avec votre accord." Keith refit une pause, la laissant assimiler les informations, avant de continuer. "J'ai à coeur d'avoir des employés qui se sentent respectés dans leur travail, c'est aussi pour ça que mon entreprise a tant fleurie : j'ai une bonne réputation, on vient chercher du travail chez moi régulièrement, et mes agents mettent beaucoup d'efforts à l'ouvrage. Il y a une juste une chose que je demande à tous ces gens : de l'obéissance et de la loyauté. Pour que la Compagnie progresse, je ne peux pas laisser mes plans être contrariés par des égoïstes qui préfèrent ignorer leur hiérarchie et collègues pour leurs besoins propres. J'espère que vous comprenez ma position, Anastasia."
Son sourire revint une fois son discours terminé. Il était absorbé par sa Compagnie et tenait une vraie plaidoirie promotionnelle ! Après tout, l'aide de la Dame pourrait réellement lui permettre d'avancer dans ses projets. Elle semblait disposé de plusieurs qualités intellectuelles qui feraient d'elle un excellente lieutenant. Ses yeux ne se détachèrent pas d'elle un instant. Même ses clignements de paupières se firent plus rare. Une attention absolue.
La jeune femme laissait pleinement parler l'homme d'affaires qui semblait, comme le penser Anastasia, le faire radicalement changer de mentalité. Peut-être qu'il se doutait ou qu'il ne se rendait pas compte. Mais tenter de la recruter c'était concurrencer directement avec la couronne qui était son employeur actuel.
Alors qu'il s'était mis à joindre les mains et se penchait vers l'avant, l'air d'Anastasia devenait plus sérieux, observateur… Non, elle était plus que cela, elle le scannait d'avantage. Pour la dénommée garde, elle avait la facette de son interlocuteur qu'elle voulait. Souriant en coin en faisant attention à chacun de ses mots, expressions, mimique.
Sa concentration était absolue, mais pas que sur celui qui "vendait" son entreprise. Non, car bien avant que l'intendant toque, elle savait qu'il était proche. Plusieurs indices étaient donnés à la femme qui avait appris à aiguiser son sens de l'observation. Mais ce n'était qu'une seconde avant qu'elle se focalise pleinement sur le jeune entrepreneur.
L'espionne remercia et attendait que le vieil homme ne parte pour commencer à prendre délicatement la tasse de thé. Puis les informations qui suivirent repris, sentant la douce odeur du thé, la tasse cachait son fin sourire, avant de boire une gorgée. Elle se rappelait évidemment des dires de la dernière fois pour aider les personnes. C'était presque captivant de l'entendre donner des informations complètes.
Plus il se focalisait sur elle, plus elle en faisait de même et voyait à qui elle avait à faire. C'était là qu'il soulignait quelques points concernant sa position dans sa milice ainsi que les conditions de travail et certaines tâches.
… Je l'avoue, il est doué, trop doué, il donne envie. Mais, ce n'est pas tout. Il commence doucement à rentrer dans ma liste de personne "dangereuse". Même si c'est un grand mot. Si je le compare par exemple à Morgan, ils veulent tous les deux le bien de la population. Sacrifie du temps et de l'argent pour mener à bien leur projet. Mais du coup la question qui reste celle qui m'intrigue au plus haut point : Jusqu'où est-il prêt ?
C'était la que venait la dernière phrase du jeune Veriano, qui faisait sourire d'avantage la demoiselle.
Puis ce que je suis lancé autant dévoiler un peu mon visage.
La seule Baskerville prit une seconde gorgée de la boisson chaude avant de la posée sur un socle qui était sur la table et plongea profondément dans le regard de Keith.
— Loyauté ? Bien que cela me pose pas de problème, il est important que vous sachiez que le jugement et le regard de certaines personnes peuvent différer après une quelconque action. Ce que je pense c'est que bien que je me juge loyale, beaucoup pourraient me contre dire. Monsieur Veriano. Est-ce qu'on peut me juger loyale, alors que je quitterais la couronne pour être dans votre milice ? De plus, qu'adviendra de votre image de marque ? Apprendre que vous engagez une ex employée de la couronne ? Certains pourraient dire que vous m'aurait volé à la couronne, d'autre essayeront évidemment de vous défendre.
Elle marqua une pause avant de reprendre.
— Votre entreprise, votre but et vous-même m'intéressait. Même si je n'ai pas encore donné ma décision, j'envisage tous les cas de figure, j'espère le meilleur et je me prépare au pire. Je ne voudrais pas vous faire du tort, même indirectement. J’espère que vous le comprenez également.
Tout en le fixant toujours, elle savait que déjà il faisait face à certaines rumeurs, lui en rajouté n'est clairement pas dans les intentions de cette dernière. Attendant donc sa réponse, au cas pour prévoir un coup d'avance, dans ses pensées elle faisait bien le pour et le contre des deux emplois. La jeune femme alors se demander s'il allait insister ou s'il allait lui donné raison ?
Keith écouta les paroles, les arguments, mais surtout la pensée de la Dame. Qu'elle se considérât comme loyale envers la couronne fit tiquer le jeune homme, mais il se contentait d'acquiescer à chaque moment clef de la déclaration d'Anastasia. C'était clair à comprendre grâce au choix des mots de la Garde. Quand elle fit une pause, il attrapa son verre et reprit une lampée. Elle reprit et il eut un sourire prononcé en entendant que cela continuait de trouver la proposition intéressante. Il reposa son verre.
"Je peux en effet comprendre, Anastasia. Je le peux. Si j'ai bien un don, c'est de comprendre les points de vue d'autrui. Vous me demandez si vous seriez toujours quelqu'un de loyale en me rejoignant ? Comment le saurais-je ? Je ne vous demande pas de les trahir ou de leur faire un mauvais coup. Je ne suis pas un complotiste qui cherche la rébellion. Je cherche juste à aider à mon échelle." Keith joua avec son verra dans les mains, faisant tourner le peu de liquide qui y restait. "Quant à mon image de marque, là encore... Il existe des centaines, sûrement des milliers de soldats. Si vous quittez la garde pour un autre emploi, ce ne sera pas une désertion. Je vous crois suffisamment respectueuse et intelligente pour quitter vos fonctions dans de bonnes situations si cela devait arriver. Si des gens pensent que je vous ai 'volé'... Que pourrais-je bien y redire ? Les gens se font leurs avis. Je pense que la couronne elle-même dirait que vous avez fait votre choix, mais je ne voudrais pas être présomptueux en prétendant que je sais ce que notre Roi et notre Reine pensent."
Keith eut un sourire plus prononcé. Non, ce n'est pas ça. Les arguments d'Anastasia ne l'avaient pas convaincus. Ce n'était pas l'opinion des autres qui l'empêchaient d'agir. C'était un faux-semblant, un argument en l'air. Mais si elle ne prenait pas la possibilité d'entretien d'embauche au sérieux, elle ne serait pas venu, non ? À moins qu'il y ait autre chose ? Passer le temps ? La compagnie d'autrui ? Quoi d'autres ? Il réfléchissait, mais il ne voulait pas frôler la paranoïa, et l'heure était à la discussion. Il reprit alors en s'adossant au fond du canapé.
"Je ne suis pas là pour vous forcer. Je n'en ai d'ailleurs pas l'envie. Ne vous méprenez pas, j'apprécierais beaucoup vous comptez parmi mes collaborateurs, Anastasia, mais uniquement de votre plein gré. Et je répondrais à toutes les questions dont je suis capable ! Mais en définitive, nous ne sommes ici que parce que vous avez une opportunité qui s'offre à vous. Quitter la garde et rejoindre mes activités, ou garder les choses telles qu'elles sont. Le choix est entièrement vôtre."
L'héritier Veriano continuait de la regarder. Elle avait visiblement des doutes et un besoin d'informations. Le poste semblait la motiver, le nom Veriano y jouant peut-être un rôle, ou encore la plus grande proximité avec les gens ? La volonté d'impacter positivement la vie d'autrui ? Keith était curieux d'entendre ce qu'elle penserait de tout cela. Lui, n'avait pas encore abattu toutes ses cartes et il redoubla son sourire en repensant à sa patience méticuleuse.
Alors que l'entrepreneur s'exprimait et agissait à son tour, Anastasia n'avait pas manqué son tic quand elle parlait de loyauté envers la couronne. Étrange... Elle le laissait évidemment parler et se disait qu'il n'était pas le pilier de son entreprise pour rien. Prestance, analyse, charismatique et son point de vue assez droit mais peu facilement dévier pour après reprendre les rênes. Il disait n'avoir pas envie de forcer et le dit clairement... Encore une chose qu'elle apprécie, son sourire s'élargissait tandis qu'il expliquait clairement ce qu'il voulait.
Reprenant alors la tasse pour boire une seconde fois une gorgée en adorant sentir le gout de ce breuvage. La garde avait fermé qu'une seconde les yeux, alors que son sens de l'attention était toujours à son maximum. Reprenant son sourire en posant la tasse de thé avant de reprendre la conversation. Cependant que devait-elle dire ? Après ses explications et qu'il avait demandé une réflexion sur sa proposition d'emplois depuis une semaine et qu'elle avait tenu sa promesse. Cette dernière ne pouvait nier qu'elle était prévenue.
Alors que d'apparence elle paraissait convaincue, celle-ci commençait à vouloir vraiment l'espionner. Son sourire s'élargit quand la jeune garde plongea plus encore dans le regard de son interlocuteur.
— Si vous m'accorderez alors encore un peu de temps pour que je finisse mes dernières missions et que je demande à quitter dans les règles la garde... Il serait fort probable que je rejoigne vos rangs monsieur Veriano. Cela vous convient-il ?
Et elle accepta. Comme ça, soudainement ! Keith montra sa surprise, et se radossa au fond du canapé. Il était content de l'entendre et il retrouva bien vite sa prestance coutumière, et ses yeux brillèrent d'un nouvel éclat.
"Ce serait avec joie que je vous laisserais le temps de finir vos affaires à la garde pour rejoindre ma Compagnie ensuite. Vous n'aurez pas à le regretter, ma chère."
Le jeune entrepreneur devint soudainement pensif, et ses doigts effleuraient son menton, caressant une barbe imaginaire.
"Vous logez certainement aux baraquements de la garde, n'est-ce pas ? Si vous n'avez pas de maison à vous, je vous trouverais un logis, cela va de soi. La paie sera un peu plus conséquente et pourra vite être réévaluée à la hausse avec le temps. Je ne doute pas que quelqu'un comme vous pourra gravir les échelons de ma société avec aisance. Pour moi, cela me convient et c'est donc à moi de vous poser la question. Est-ce que cela vous convient, Anastasia ?"
Keith demeurait calme à présent, toujours aussi attentif. Mais son sourire laissait transparaître sa joie à l'entente de l'acceptation de la Dame. Grossir ses effectifs avec des gens de talents était quelque chose de crucial dans ses projets, et il se ferait un vrai plaisir de l'accueillir.
Alors que la jeune femme l'écoutait attentivement et ne pouvait que sourire face aux émotions du jeune homme qui laisser paraitre sur son visage. Elle ne trouvait que c'était trop vite qu'elle acceptait cette demande. Même si au fond c'est pour une toute autre raison qu'elle a accepté… Elle avait une semaine pour y réfléchir qui en plus avait ses réponses et le fait qu'il insistait sur certain point.
D'un autre côté, comme elle le pensait, c'était purement pour l'espionnait. Elle serait à la fois la lame de Keith, de l'autre elle sera les yeux de la couronne. Mais avant qu'elle doive jouer ce rôle, elle devait finir d'espionner Morgan, qui est déjà un sacré dossier. Les deux suscités l'intérêt de la jeune espionne et qui l'intrigué, autant l'un elle l'appréciait de plus en plus, mais devra être impartial lors de son rapport, et l'autre n'avait que sa mission en tête.
Elle aimait voir les réactions des nobles, même si chaque noble n'étaient guère pareil, elle trouvait amusant, c'était chaque fois un jeu d'échec et de politesse avec eux. Alors qu'avec les aventuriers, elle se demandait comment cela se faisait qu'ils étaient aussi braves et parfois aussi con -en repensant à Léandre et Xadr-.
Le jeune Veriano l'avait sortie de sa focalisation de lui et de sa concentration en lui posant une question. Qui l'avait presque étonné... Le logement, elle n'y avait pas pensé... Elle vivait depuis tant de temps à la caserne et que personne ne s'en inquiétait, que la surprise qu'elle avait se voyait sur son visage. Clignant des yeux, une fois, deux fois.
— Je … Euh…
Comme elle avait décidé dès le début de paraitre naturel, elle continuait à laisser paraitre ses émotions, elle se mit à ricaner avant de passer une main dans ses cheveux, se demandant comment cela se faisait qu'elle avait oublié ce détail. Avant de lui sourire de nouveau.
— Pour être encore une fois franche avec vous, j'avais tellement l'habitude de vivre à la caserne que je n'avais pas pensé devoir changer de maison malgré le changement d'employeur… Et je vous aurais bien dit que c'était trop, mais si c'est déduit de ma paie, alors cela me va. Tout me convient, monsieur Veriano.
Exprimer qu'elle n'avait pas pensé à cela, serait aussi un point crédible entant que garde et uniquement garde et pas espion. Elle reprit alors une gorgée de thé, pour essayer en même temps d'assimiler toutes les donner et se faire à l'idée qu'elle devrait se trouver un logement temporaire pendant qu'elle espionnerait l’entrepreneur. Faisant alors paraitre sur son visage une expression comme si elle se rappelait de quelque chose.
— Je suppose, que vous n'embauchez pas n'importe qui ainsi et qu'il y aurait forcément une enquête sur moi, si c'est le cas, je tiens à vous informer moi-même de mon passé. Et avec tous vos compliments, je m’inquiéterais de ne pas être à la hauteur de vos espérances, monsieur.
Disait-elle en posant la tasse, presque vide.
"Je ne comptais pas enquêter sur vous, Anastasia. Disons que l'entretien que nous sommes en train de passer est suffisant pour moi. Vous m'avez l'air de quelqu'un d'honnête, et j'apprécie votre compagnie et le professionnalisme dont vous faites maintes fois preuve."
Dans un geste tout sauf masculin, il réajuste une mèche de cheveux, visiblement gêné par la tournure de la conversation. Mais comme il disait toujours, les opportunités ne préviennent pas. Keith replongea son regard dans celui de la Garde, et parla avec un peu plus de sérieux que précédemment dans la voix. Comme pour montrer qu'il prenait la situation avec importance.
"Très bien en ce cas. Qu'avez-vous à m'apprendre sur votre passé qui vous semble important de dévoiler ? Je vous promets de tout écouter avec patience et de ne pas vous juger. Vous pouvez me confier tout ce que vous jugerez bon de dire."
Tout en sachant que je ferais attention à ce qui n'est pas évoqué. Ce que les gens gardaient pour eux était souvent plus intéressants que ce qu'ils disaient après tout. Il ne pourrait rien découvrir ainsi, mais il était plus attentif que jamais pour analyser et décrypter le langage dont ferait preuve la Dame à ses côtés.
Serait-ce de la pitié ? Alors qu’elle voyait les réactions du jeune maitre de maison s’adoucir après sa question qui était en réalité de sens pour elle. Lui éprouvé de la pitié ? Si elle n’aurait pas apprécié Keith elle aurait montré qu’il ne fallait jamais la prendre en pitié. C’était même une chose qu’elle avait horreur. Cependant, heureusement pour lui elle ne laissait rien paraitre a part ne serait-ce qu’elle avait avalé de travers la gorgée qu’elle était sur le point d’avaler.
Grimaçant légèrement, car elle s’était en plus brulé le palais, elle finissait par reprendre le contrôle d’elle-même et lui souriait malgré tout. Il n’avait guère l’intention d’enquêter sur elle ? Était-ce vraiment ce qu’il pensait ? Il engagerait une inconnue ainsi ? Même si elle faisait partie de la garde. Il lui donnait tout de suite sa confiance ? Quel étrange personnage. Se disait-elle.
La jeune garde le regardait droit dans les yeux avant de clairement lui adressait un sourire plus franc avant d’entre ouvrir ses lèvres pour raconter ce qu’un employeur devait savoir.
— Je suis l’unique héritière Baskerville. Malheureusement après que mes parents eurent l’idée de m’envoyer dans l’institut de la garde… J’ai appris à la fin de mes études qu’ils ne sont plus de ce monde. De ce fait, j’ai dû apprendre d’autant plus à me débrouiller. Mes parents travailler tous deux pour gagner leur vie. Je me devais de leur rendre fière et de ne jamais ternir ce nom. Mon objectif était d’être une garde du corps personnelle d’une personne des plus influentes du pays, cependant pour le moment je ne suis qu’au bas de l’échelle. C’est pour cela que j’hésitais à rejoindre vos rangs, car si je m’y prends mal… Ce nom sera terni… Vous comprenez ?
L’art de mettre en avant une vérité et en cacher un tout en la dévoilant. Cependant ce qu’elle ne réussissait pas à cacher était sa peine et sa rage… Baissant la tête en serrant les dents et les poings. La jeune femme perdit de nouveau le contrôle d’elle-même.
— Je préfère que cela soit moi qui annonce cette nouvelle funeste et qui date… Car il est parfois possible qu’on l’apprenant on se leurre sur mon honneur, ma capacité à faire mon travail ou encore qu’on ternit malgré tout ce nom. Être à vos cotés pourrait me permettre à la fois de vous servir et aussi de réaliser le souhait de mes défiants parents.
Prenant alors un temps pour se calmer et fermer les yeux, elle leva alors sa tête pour ré ouvrir les yeux. Son regard et son sourire n’était plus le même.
— Une fois que j’aurais fini avec mon poste actuelle, je serais votre lame. Monsieur Veriano, êtes-vous du coup toujours d’avis à me prendre parmi vous ?
Disait-elle en penchant la tête sur le côté et sourire. Il se faillit de peu avant que son pouvoir se déclenche, mais heureusement qu’elle avait réussi à se calmer.
Un vieux souvenir de ses parents, jeunes et en bonne santé hanta la pièce, derrière le canapé d'Anastasia. Dans les bras l'un de l'autre, en chair et en os. Un peu de mémoire qui avait échappé à la vigilance du Maître des lieux. Heureusement, ils furent muets, comme des tombes, et une concentration accrue de Keith les fit disparaître, lui permettant de poursuivre l'écoute de la tirade de la Dame.
Elle se voit donc comme une lame. C'est assez agressif pour l'image que je me fais d'elle."
Jusqu'à présent, il est vrai que la jeune femme n'avait fait montre que de peu de violence, si ce n'était à l'égard de l'ivrogne de leur première rencontre. Sa courtoisie et sa douceur étant irréprochables, l'une comme l'autre. Entendre des paroles si guerrières dans sa bouche fit dresser Keith dans son propre siège, alors que son sourire s'élargit avec un nouvel intérêt.
"Ma lame ? Passons donc un entretien plus poussé, voulez-vous. D'après-vous, qu'est-ce que j'aimerais trancher, avec une lame telle que vous ? Les raisons peuvent paraître nombreuses, mais votre avis, même instinctif et basé sur rien m'intéresse." Il marqua une petite pause, regardant ses mains. Mimant une épée invisible dans sa main, et au final, comme s'il tenait un bouclier dans l'autre. "Et sachez que si vous vous voyez comme ma lame, vous pouvez me voir comme votre égide. Votre nom sera sous ma protection, tout comme vous. Et tous ceux de la Compagnie. J'aime nous voir tous comme une grande famille qui s'entraide. Et je pense que c'est à moi que revient la charge de s'occuper le plus des autres."
Keith arrêta son mime des plus grotesques, on sentait aisément qu'il n'avait que très peu touché de tels outils dans sa vie. Il reposa ses mains l'une sur l'autre sur ses genoux, regardant la Dame, scrutant avec curiosité ses réactions.
Intéressant, la jeune femme semblait l'avoir égaré a un moment mais le fait de lui dire qu'elle est sa lame, la ramener vers elle ? Ou bien cela serait autre chose. Elle le voyait rien qu'à son regard quand elle racontait les informations à savoir. Souriant à la question, la garde se mit plus à l'aise alors que son interlocuteur semblait se redressait. Elle le fixait droit dans les yeux et sa réponse fut directe.
— Des personnes comme l'autre jour, des concourants, ou encore ceux qui mettront en danger votre sécurité et celle de vos employés. Tout dépend du moment venu, je dois être prête à n'importe quel moment de pouvoir "trancher" ce que vous voulez que je "tranche".
C'était là que l'héritière Baskerville se mit à accentuer le sourire et laissa un ricanement d'une seconde sortir de ses lèvres. Son égide ? C'était intéressant d'un point de vue métaphore qu'il se projetait ainsi. L'épée et le bouclier. Cela rassurait presque cette dernière qu'il se voyait ainsi. Lors de sa réponse évidemment, elle ne fut pas surprise de cette question.
— Merci de votre protection, cela me touche beaucoup, monsieur Veriano.
Disait-elle en s'inclinant légèrement tout en restant assise.
— J'aimerais savoir, dans l'idéal, combien de temps vous souhaitez que je démissionne de la couronne ?
Demanda l’espionne en le regardant droit dans les yeux et ayant toujours maintenue le sérieux depuis le début.
Certes, si elle quitte la Couronne, donc la loi, et qu'elle souhaite entrer au service d'un particulier pour l'honneur de ses parents, elle ne peut fréquenter n'importe qui, cela se comprend. Il va falloir faire mes preuves auprès d'elle.
Un sourire plus chaleureux se dessina sur les lèvres du jeune homme, qui fit écho au rire d'Anastasia. Il finit alors par lui répondre.
"Ma foi, cela me semble intéressant. Mais j'espère sincèrement que vous n'auriez rien à... "Trancher". Comptez sur moi pour prendre mes décisions avec parcimonie pour que cela n'arrive jamais." Il marqua une pause un bref instant, tapotant un doigt sur son menton. "Dans l'idéal... Ce sera à vous de décider. Je ne vous cache pas que mon but est de garder un élément de votre importance aussi longtemps que possible à mes côtés. La Compagnie Veriano vous est ouverte. Si un jour, vous souhaitez démissionner, nous pourrions toujours en reparler, bien entendu, je ne compte pas vous priver de votre liberté."
Keith se pencha et fini sa boisson d'une traite. Il en restait peu, hélas. Il fixa paisiblement son jardin à travers la grande baie vitrée, puis son attention retourna sur la Dame en bleu. Son ton devint soudainement plus professionnel. Pas moins amical, mais il parlait avec une conviction sans faille. Le poids des mots se répercutaient sur les murs de la pièce. Son regard de châtaigne la fixait au point de ne plus cligner des yeux jusqu'à la réponse de la Dame.
"Les missions que j'aurais à vous confier seront de l'ordre de la sécurité. Protection, prévention, surveillance... Autant de concepts que je vous demanderai de faire respecter sur mon Domaine et tant que vous serez affiliée à ma Compagnie. Aider les gens est mon but final, et j'estime qu'une alliée telle que vous est un cadeau providentiel. Vous pensez être à la hauteur de mes attentes, Anastasia Baskerville ?"
Parfait, tout était impeccable pour une infiltration réussite de A à Z. La jeune femme le regardait toujours en souriant et l'écoutait avec la plus grande attention. Alors qu'elle passait une soirée qu'elle pensait reposante, cela finissait par un travail promis, elle revêtit alors son rôle d'espionne et son "double masque". Même si elle restait elle-même malgré tout, elle devait se détacher de tout cela pour agir en toute impartialité. Jouant alors le rôle devant les yeux de sa proie comme si de rien était.
Pourtant elle sentait que cette infiltration la risquait d’être plus simple que Morgan mais en contradiction une des plus complexes de toute sa carrière d'espionne. Où est ce qu'elle surestimait l'entreprise Veriano ? Non, bien sûr que non. Déjà elle n'avait pas une chose qui aurait fait toute la différence dans le milieu qu'elle s’avancerait : La négociation.
Et cela Keith l'avait appris une semaine plus tôt, le commerce et les négociations. C'était comme la politique mais en plus soft. Doué à l'espionnage mais en ce qui concerne la politique ou le commerce, l'héritière Baskerville était très limitée.
Cependant ce qui la sortait de ses pensées, était le second discourt du jeune entrepreneur, lui indiquant ce qu'il attendait d'elle et lui demandé si elle en serait capable. Un sourire en coin se dessiner sur ses lèvres tandis qu'elle bougeait légèrement la tête de bas en haut.
— Évidemment, monsieur Veriano, je suis dedans depuis mes douze ans, cela ne poserait pas de problème. Vous pouvez compter sur moi.
Pour du coup ce qui était abordé métaphoriquement de trancher, elle avait bien compris qu'il ferait attention à ne pas lui demander, mais peut-être qu'il serait nécessaire plus tard. Si la boisson de l’hôte de la maison était terminée, celui de l'invité était lui aussi terminé.
Pour d'ailleurs l'homme en face d'elle, il avait sous les yeux une future employée, mais pour Anastasia c'était sa future proie.
La soirée s'annonça bien vite, grâce à une conversation plus légère, comme deux amis qui se retrouvaient. Ils discutèrent longtemps de tout et de rien, tantôt nonchalant, tantôt curieux. Chacun montra avec entrain ses tours à l'autre, lors de quelques petites taquineries. Keith faisait rougir Anastasia, quand celle-ci l'impressionnait de par ses expériences passées dans la garde. Lui qui avait toujours été un conquérant des salles de bal et non pas un maître martial, il trouvait parfois bon de faire plus attention à ces disposant de compétences qui ne lui convenaient guère.
Plus tard, dans la soirée, Rahan vint à leur rencontre, leur proposant un bon repas. Keith se leva et invita de sa main Anastasia à le suivre, l'aidant à se relever du canapé. La pièce où ils se rendirent embaumé de doux parfums qui remontaient des cuisines. Ils prirent ainsi place, et la soirée put se clôturer sur une note joyeuse, tandis que Keith pensait déjà à tout ce qu'une employée telle qu'Anastasia pouvait lui offrir.