J’avais décidé d’embarquer la petite protégée de Sue pour une petite mission en forêt toute simple, allez récupérer des plantes médicinales pour un autre plouc de médecin ou autre enchanteur de la capitale, rien de bien folichon en soit mais ce n’était qu’un prétexte pour l’amener en forêt et discuter un peu avec elle puis même Janua a eu un petit faible pour la jeune aventurière et j’avoue qu’elle avait du goût la petite.

- Yo Krysta ! Prête pour l’aventure ?  

Passant le bras autour de son épaule, on se dirige vers la forêt pour trouver notre bonheur. J’amuse à l’observer un peu plus, elle avait une belle chevelure, des yeux intrigants, une cicatrice camouflée par son tatouage qui barre son visage, je me surprendre à sourire à cette idée qu’elle ressemble un peu à Sue avec cette marque, peut-être elle a trouvé un modèle envers mon amante.

- Alors dis moi, je crois qu’on a plein de choses à se dire toutes les deux.  

Elle fréquentait beaucoup de femmes que je côtoyais, Sue ainsi que Janua, deux personnes que j’appréciais beaucoup, chacune m’avait raconté un peu qui elle était et je voulais voir de mes propres yeux comment elle était vraiment. Enfin pour l’instant, elle était surtout muette mais bon j’avais demandé à K’awill, ma loutre géante en arrière, il nous servira de mule aujourd’hui, flemme de tout porter à la fin de la journée…

- Enfin si tu as envie de parler, puis au pire je peux parler moi

Je pense qu’elle va vite regretter ce choix, j’étais un moulin à paroles puis pour me faire taire, il n’y avait pas beaucoup de moyens enfin si mais on va éviter ce genre de rapprochement, j’avais certainement presque dix ans de plus qu’elle et je m’imaginais alors que Sue serait capable d’avoir tenter sa chance sur la petite et à cette idée, je fis une tête de dégoût… Je ne sais même pas si je veux la réponse finalement.

- On en a pour une quinzaine de minutes de marches avant d’arriver au spot

Continuant de parler pour surtout rien dire, on arrive enfin à l’endroit voulu, un point d’eau, des petites fleurs un peu partout, nous on cherchait les divinams, elles étaient blanches et sentaient drôlement bons. Je finis alors par m’approcher du point d’eau et m’amuse à arroser ma coéquipière du jour, j’essaye de la faire sourire et rendre la chose plus drôle mais au lieu de m’attendre à une quelconque crise de fou rire, je vois un flash.

- M-m-m-mais qu’est-ce qu’il se passe là ?  

Une lumière aveuglante, je ferme les yeux et me plie sur moi-même pour essayer d’aller à plate ventre vers Krysta, si il lui arrivait quelque chose, je m’en voudrais toute ma vie et je ne pourrai plus regarder Sue dans les yeux. Je sens une douleur m’envahir le bas de mon corps puis ensuite le reste comme si on s’amusait à casser ma colonne vertébrale en mille morceaux. Mais quand la lumière s’éteint, j’ouvre de nouveau les yeux et voit le désastre.

- AH NON PAS ENCORE !  

Pour je ne sais quelle raison obscure la dernière fois, je me suis transformée en cachalot et là je suis en quoi déjà. Je me tourne avec hâte avec moi-même, on dirait un écureuil mais non, ce n’était pas ça quand enfin je me rappelle le nom de cette bestiole, je suis un chapardeur, je suis un p*tain de chapardeur et quand je redresse les yeux, je vois une énorme bête, un truc ailé noir et blance… non me dit pas que ce n’est pas vrai, je vais me faire bouffer par un chiraki !

- Krysta, c’est toi !? S’il te plaît contrôle toi, ne me bouffe pas !  

Pourquoi je me tape toujours les trucs pourris ? Vous pouvez me l’expliquer hein ? Je suis une petite poil certes magnifique et toute mignonne mais l’autre là, ce prédateur qui peut me manger en une seule fois, je n’ai pas du tout confiance surtout qu’elle faisait sa maligne tout à l’heure, elle disait rien et se demandait pourquoi je l’avais traînée jusqu’ici, j'espérais juste qu’elle ne pense pas que je lui saute dessus, je ne m’appelais pas Sue et encore moins sur les petites...

- OH OH OH, calmos !  

Mais rien n’y fait, elle me saute dessus avec élan et je pris mes jambes ainsi que ma queue autour de mon cou pour fuir ce gros machin tout en hurlant tout mon désespoir, la suppliant de ne me rien me faire, je ne voulais pas mourir si jeune et si bêtement, j’avais fais des choses bien dans ce monde, ça méritait qu’on me laisse vivre encore quelques dizaines d’années non ? Enfin je crois que je le méritais….

- CALME TOI, j’ai rien fais, je ne sais pas qui est l’autre gogol qui nous a fait une blague pareille, mais s’il te plait, ne mange pas ! Je ne suis même pas bonne en plus !  

Enfin si mais non, je ne vais pas lui faire un dessin nous plus mais je continue de courir comme demeurée autour du point d’eau pour m’échapper de son emprise. Je sautillais partout, m’amusant même à des pirouettes digne d’un artiste de cirque pour finir par lui sauter sur le dos et chevaucher ma monture noir et blanche. Je m’amusais alors à lui tirer les oreilles pour la diriger mais un coup de patte peut vite arriver.

- Allez uh ! Montre moi ce que tu sais faire ma petite chiraki toute douce.  

C’est vrai son pelage nous donnait envie de se lover dedans et de faire une petit somme comme ma queue qui était aussi douce, c’est décidé, plus tard je me fais des chaussettes en poils de chapardeur, c’est tellement doux ce machin...Mais bon la question était comment on fait pour se débarasser de ça ? La dernière fois, on devait sortir de l’eau mais pour ce coup là, je dois faire quoi ? Trouver l'amulette magique ou non ? Boarf… amusons nous avant !

Fière de mon coup, je me servais de ce chiraki comme d’une vulgaire monture, la situation était plus que risible mais me retrouver dans la peau de la proie m’arrangerait guère surtout après tous les efforts que je fais pour ne pas mourir bêtement me voilà incarné dans la peau de ce petit rongeur minable.

- Mouhahahaha, uh dada  

Mais bon à trop tirer sur la corde, j’ai senti que ça ne plaisait pas à ma chère camarade et elle décide de se jeter à l’eau qui soi disant en passant était dégueulasse. L’eau était froide et poisseuse, mon magnifique pelage ne suffit pas à combler le manque de chaleur du liquide, j’essaye de nager tant bien que mal vers le bord mais c’était difficile de nager avec ces minis pattes et cette grosse queue.

- Vas-y, ne m’aide pas, je n’ai pas pieds moi enfin pattes, enfin tu as compris quoi.  

Après un magnifique cinq mètre crawl, j’atteins le bord, je m’essorre comme je peux et lance un regard noir à ma chère camarade de la journée, elle ne perdait rien pour attendre dès que je peux, je lui mords l’oreille ou autre truc que je pourrai atteindre mais elle est tellement grande et j’imagine qu’avec ma petite voix “ d’écureuil “ j’ai perdu toute crédibilité mais il faut qu’on trouve solution à notre problème..

- Bon la Naine, tu as une idée de se débarrasser de ça ? J’espère qu’il ne faut attendre la pleine Lune qu’on revienne normal...  

- Comment tu veux que je t’aide, tu pèse une tonne de plus que moi !  

Moi, vulgaire rongeur, l’aider à ne pas se noyer, c’est comme une souris qui aide un éléphant, on aura tout vu tiens, puis finir ma vie dans cette forme, c’était inacceptable ! Bon trouvons une solution à notre problème, la dernière fois, il fallait sortir de l’eau pour ne avoir l’effet du maléfice mais là ce n’avait pas fonctionné… il nous restait maintenant à invoquer les esprits, sortir à la pleine Lune et j’en passe.

- Bien sûr tu sais voler bibiche, ça te dit, on grimpe sur une montagne et on te pousse du haut d’un ravin et on voit ce que ça donne si tu veux ?      

Bon voir le premier vol inaugural d’un chiraki, ça peut-être carrément drôle, bon moins si je dois ramasser les morceaux mais Sue l'appréciait, je dois faire attention à le rendre entière. Bon de toute façon, on a rien à perdre, je vais lui proposer une petite balade, on avait que ça à faire !

- Bon allons à vers le Nord, peut-être qu’un bon bain de Soleil ou de Lune va nous permettre de faire disparaître cette magie puis au pire, ça nous fera prendre l’air !  

Un dernier coup de remuage de fesses pour retirer toute l’eau de mon pelage, je me dirige vers le nord pour essayer de trouver une quelconque colline ou tout simplement sortir de la forêt, puis on tentera là-bas les vols, j’ai toujours voulu survoler la Capitale !

-  Tu as vu la tête que tu as… tu es un chiraki, tu as des ailes alors tu peux voler ! Alors si tu es nulle, ce n’est pas mon problème.

Là n’était pas la question, c’était comme nager la première fois, on y arrive pas du premier coup c’est sûr mais avec un peu d’entraînement on y arrive mais quand il s’agit de voler, c’est un autre problème, les risques ne sont pas les mêmes enfin si on saute de bien haut, la mort peut-être rapide alors que mourir noyer… c’est horrible enfin d’après ce qu’on m’a dit, je n’ai jamais essayé.

- Essaye de me manger et quand on revient normale, je te trucide sur place !  

Ou sinon si je suis morte, j’hanterai son cadavre et pire encore mais on n’était pas là pour raconter des bêtises pareilles, nous avons un sort à conjurer et le plutôt serait le mieux, je ne compte pas rester un chapardeur aussi longtemps surtout avec un monstre à quatre pattes qui ne contrôle pas son corps poilu.

- Tu rigoles j’espère là ? Tu es une monture et tu comptes monter sur une autre monture, tu rève bichon !  

Pour la narguer, je prends mon élan et grimpe sur son dos et lui donne une petite tape dans le coup même si ma force est insignifiante, le principe y était, j’attendis qu’elle se rebelle un peu avant de sauter ensuite sur le dos de K’awill, je lui demande de sortir de la forêt, peut-être que les rayons de soleil fonctionnera sur nous ou j’essaye de parier sur la Lune mais rien ne me dit que ça va fonctionner.

- Bon si on s’amusait à chanter pendant ce temps, on a que ça à faire et peut-être on trouvera une enchanteresse sur la route qui nous aidera.  

Peut-être c’était la solution et je savais où aller du coup, il fallait marcher une dizaine de kilomètre vers le Nord-Est et nous trouvons notre bonheur enfin je l’espère, l’enchanteresse était folle mais je suis sûre qu’elle a une idée pour la blague que nous a fait. K’awill prends alors la direction que je lui indique, il commençait à connaître la forêt par coeur à force de la traverser en long en large et en travers mais c’était bien car la vision de ce machin était pourrie..

- Allez bouge toi les fesses bichon, il faut qu’on arrive à sa hutte rapidement

- Tu penses vraiment à des trucs dégueux toi...  

Elle fait peur finalement, elle fait peur, je vais la fuir, loin d’ici car pour avoir penser à une chose pareille, il faut être…. Bizarre ! Mais bon, elle était toute douce comme monture, c’était pas mal mais avant que je me fasse manger, je saute sur K’awill et écoute son chat démoniaque qui avait le don de me faire saigner les oreilles, mais elle avait une voix de …. Chiraki qui mue ! C’était tout bonnement atroce comme les paroles.

- Tu veux que je chante c’est ça ! D’accord.  

Bon il restait un peu de temps avant d’arriver devant l’enchanteresse, j’ai le temps de lui sortir un peu petit truc qui va bien rester dans sa tête, elle m’en voudra pour les trois prochaines lunes au moins et ça sera parfait. Bon maintenant en condition, je m’échauffe les épaules, la voix, j’essaye de me rappeler des chorégraphies, je me tourne les pouces, vérifie le brossage de ma queue, je tapote ma scène et met mes doigts en avant en mimant une bouche.

- Baby Shark
Doo doo, doo doo doo doo
Baby Shark
Doo doo, doo doo doo doo
Baby Shark
Doo doo, doo doo doo doo
Baby Shark

Maintenant je vais mimer la mère, le père, la grand-mère et le grand père avec les mains. Je prends mes mains et les tapent contre elle pour mimer la bouche d’un requin puis pour le père avec les bras, la grand-mère je fais pareille mais sans les dents idem pour le papy. Cet air avait le don de rester bien dans la tête et je dandinais des fesses en même temps pour donner la mesure !

- Mommy Shark
Doo doo, doo doo doo doo
Mommy Shark
Doo doo, doo doo doo doo
Mommy Shark
Doo doo, doo doo doo doo
Mommy Shark

Ça me faisait rire, pour elle moins mais ce n’était qu’un détail quand je vois la cabane de l’enchanteresse au loin. Attrapant les rennes de K’awill, je lui dis de courir à vive allure jusqu’à la-bas pour avoir nos informations et défonce la porte avec entrain pour arriver dans le salon de la hutte, la vieille dame ne comprenant pas ce qu’il se passe quand une loutre lui bave dessus.

- Alors comment on fait pour redevenir normal après ça ? On nous a transformé en bestioles !

Elle tremblait c’est sûr mais quand elle comprends enfin ce qu’il se passe, elle vient devant moi et me renifle pour me sortir en fin de compte qu’on sent la magie et elle fait de même avec le Chiraki pour arriver à la même conclusion qu’elle ne pouvait rien faire, il suffisait d’attendre le lever du soleil pour que les effets disparaissent et qu’on redevienne normale !

- Tu as entendu ça !!! On a juste à attendre une vingtaine d’heures et c’est bon, ça te dit une sieste ou mieux, enchanteresse donnez nous un somnifère, on va dormir ici pour les prochaines heures !

- Tu ne reconnais juste pas mon talent.

Aucune reconnaissance de sa part, ça ne m’étonne pas du jeune fille si ingrate tiens, elle comprendra plus tard qu’elle avait devant elle le tube de la saison chaude, mais bon il faut bien jeunesse se passe.. La maison de l’enchanteresse arrivait au bon moment car j’avais l’arrière-train qui grattait et je me demandais si je ne m’étais pas tapé des puces pour l’occasion et j’avais envie de me gratter, c’était HORRIBLE.

- On doit boire ce truc dégueu c’est ça ?

Je trinque avec le chiraki qui galère à boire sa fiole quand je bus cul-sec ce doux breuvage qui va me faire dormir comme un gronours et je n’ai pas eu le temps de dire ouf que je sens mon corps s’écraser contre le sol mais aussi la douceur du pelage de k’awill autour de moi. Malgré que je suis un chapardeur, il continue de me protéger coûte que coûte, il était trop mignon comme loutre, je lui ferai un câlin à mon réveil…

***

- Hum… Krysta ?

Je me réveille tout doucement et cherche des yeux ma camarade qui elle aussi était rouler en boule aux côtés de K’awill. Je lui adresse un petit message de salut télépathique dont il m'envoie aussitôt la réponse et raconte les aventures de cette nuit. Je regarde autour de moi, rien d’étrange à l’horizon et j’avais aussi retrouvé mon vrai corps ! Oh oui, c’était bon, fini le calvaire, je pouvais enfin gambader sur mes deux jambes.

- Krysta lève toi ! Regarde nous sommes normales !!!

Je l’attrape par les bras et lui fait un câlin spontané pour l’occasion, c’était si bon de retrouver nos membres, notre corps et ne pas sentir le chien mouillé ou les puces qui te piquent à des endroits improbables. Après ce moment de convivialité impromptu, je cherche l’enchanteresse des yeux mais elle n’était pas là, tant mieux comme ça rien à lui payer, ni de remerciement à faire, on pouvait rentrer tranquille !

- Bon on rentre à la maison, la Naine ?