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Rapport XX1, affaire : Les enfants disparus

─ feat Akhlys Redcandle, aventurier.

Un ordre de mission. Rien de bien étonnant, lorsque l'on est soldat. Lorsqu'on est lieutenant, on en reçoit un peu plus à répartir à ses troupes, ou on se fait affecter à une mission particulière. Rien d'étrange. Rien de problématique en soit.
Et pourtant, cet ordre de mission vient fortement retarder une enquête qu'une petite lieutenante doit laisser à son équipe de bras cassés qu'on appelle subalternes, car elle est directement désignée pour s'y rendre et produire des résultats.
Alors tel un engrenage, elle se met en marche dans ce système qui l'agace. Elle accepte, tout sourire, mais maudira grandement cette affectation inattendue qui vient bouleverse, depuis quelque temps, ce qui la tracasse.

Elle s'échauffe encore. Si elle est surtout une citadine, elle est également soldate. Se maintenir en forme physiquement est une des obligations et, avec le repos bien moins confortable dans une tente, la pluie incessante et aléatoire de ces derniers jours, la nature, les repas moins posés, l'absence de son café... Brynhild doit bien compenser d'une autre façon. Alors, elle se maintien, physiquement, observe l'individu avec lequel elle doit travailler. Un homme plutôt grand -enfin, par rapport à elle beaucoup de monde l'est- brun, au physique somme toute correcte, bien que pas si bavard que ça.
Un effort joint avec la guilde des aventuriers. Compréhensifs à moitié, pour la lieutenante. On a laissé des aventuriers gérés, on n'en a revu aucun. Ni eux, ni le but de leur recherche : les enfants disparus d'un village encore perdu quelque part. Elle soupire, pointe finalement sa tête hors de la tente pour constater qu'effectivement, les cieux auront enfin été cléments.

"Pas trop tôt." Lâchera-t-elle, neutre. "Il faut évidemment que la météo soit contre nous..."

Et ça, c'est bien vrai. De la pluie alors qu'une mission pour rechercher de potentiels survivants est lancée ? Le meilleur moyen de perdre des pistes et de compliquer la situation. Règle numéro 1 d'une bonne enquête : avoir le maximum d'éléments contre vous.
Elle soupire, avant d'enfiler sa veste d'uniforme et sa casquette. Emblème bien accroché à sa poitrine, côté droit. Elle vérifie que sa montre à gousset est toujours présente à sa poche-poitrine de l'autre côté, et commence également à remballer son matériel. Elle ne se sera clairement pas embêtée avec les détails, décidant que laisser la guilde, bien plus expérimentée pour ce genre d'excursions hasardeuses, pour s'occuper de son matériel serait le mieux.

Et de son avis, elle se retrouve avec probablement plus de matériel qu'il ne lui en faut réellement. Entre les essentiels de campings, de quoi se changer, soigner des blessures et des cordes -chose qu'elle regarde en haussant des épaules, mais après tout, ça peut toujours servir pour tout.
Elle vérifie que son sabre est à sa ceinture. Si l'aventurier châtain est plus grand qu'elle, il possède également un bouclier, parfait pour attirer l'attention et encaisser, et contrastant grandement avec le physique plus petit et agile de Brynhild. L'un qui attire, l'autre qui attaque. Ce sera sommaire, mais sûrement efficace. En espérant que les situations seront aussi simples..

Et pourtant, ce combo ne fonctionnera peut-être face au problème que son cadet soulève. Les familles, l'angoisse, la panique et, elle pourra rajouter, le manque potentiel de confiance qu'auront les habitants à voir un aventurier de plus lambda, ayant déjà commencé une base de tutoiement qui agace la garde intérieurement, mais qu'elle laissera couler. Il n'est pas un subordonné, elle n'a pas à mettre au clair ce qu'elle considère comme un excès.
"La psychologie basique nous est effectivement apprise. Malheureusement..." Elle tapote doucement la garde de son arme, vérifie bien le matériel médical et ses sacs. "La théorie et la pratique avec des familles ne répondant qu'avec leurs sentiments n'est qu'une inefficiente contrariété." Un haussement d'épaules. Désinvolte, mais même si son agacement est présent dans sa tête, elle n'en montrera rien, en bon petit soldat exemplaire, avant de se retourner vers l'homme, prête, en tapotant sur son insigne.
"Mais s'ils sont capables d'entendre que leur inquiétude a bien été entendue, qu'il y a maintenant une personne gradée sur l'affaire et un aventurier qui s'y connaît dans ce milieu..." Mais là, on entre dans le domaine de l'hypothèse. Elle n'a concrètement aucune idée des capacités réelles de l'homme. Mais on brode avec ce qu'on a, que voulez-vous ! "Il faudra simplement encaisser des larmes un temps. Ne pas promettre la lune, mais montrez que vous êtes capable. C'est également de ça qu'ils auront besoin, de personnes réellement compétentes pour s'occuper de l'affaire. Ca les rassurera, et nous, on pourra travailler efficacement." Elle aura insisté sur ce dernier mot.

Peut-être que ça sonne un poil... Dur, pour les personnes ayant échoué avant, mais il n'y a aucune raison d'avoir un filtre. Ils ont échoué, et c'est ce que Brynhild voit. Les engrenages sont tombés du système et l'ont fait déraillé, et maintenant c'est à eux de remettre la machine sur la route.
"Vous êtes prêt de votre côté ? Combien de temps nous restait-il encore, avant d'atteindre ce village ?" Si elle s'était trouvé avec son équipe habituelle, elle aurait simplement eu à tendre la main pour qu'on lui apporte la carte. Enfin...
La mission s'annonce rude.
Et elle n'a toujours pas de café.code ─ croquelune

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