Alkhaia De Eliëir CALIXTE
La médiocrité a un nom ~
~ PHYSIQUE : si un mot devait décrire Calixte, ce serait : moyen. Il est l’individu lambda que vous croisez dans la rue, il est la énième personne qui se présente à vous au mariage de votre grand-oncle, il est parmi les figurants qui se font zigouiller dans les cinq premières minutes du film. Il est de taille moyenne, de corpulence moyenne. Il n’est pas beau, il n’est pas laid. Il n’est pas charismatique, ni répugnant. Il est globalement moyen, et globalement dans la moyenne.
Son héritage génétique lui a légué des cheveux blonds sable, des yeux ambrés et une carrure svelte. Son instruction militaire lui a laissé une coupe capillaire relativement courte, un regard critique mais fidèle, et une silhouette doucement musclée.
En s’approchant de plus près, l’œil attentif peut observer quelques cicatrices pâles décorant la peau discrètement hâlée du soldat. Elles n’ont, une fois de plus, rien d’exceptionnel. Il peut aussi noter la curiosité et les interrogations voguant dans le regard affable, et peut-être aussi les paniques soudaines et la détermination brutale qui peuvent brièvement s’y enchaîner. Il peut remarquer le ton mesuré, les mots calculés, derrière quelques échanges amicaux et, encore une fois, sans beaucoup d’importance. Il peut discerner les gestes volontaires et entraînés, habiles, en dépit d’une tendance majeure à la maladresse. Et peut-être, aussi, peut-il distinguer, malgré ce physique moyennement dans la moyenne, l’unique individualité et le continuum des facettes que peut revêtir Calixte.
Car du fait de son statut d’Espion, Calixte change beaucoup d’apparence. Et heureusement que ses parents ne savent rien de son véritable métier, car il y a très certainement plus distingué comme occupation que de se transformer régulièrement en vieux marin sentant la pisse ou en fille de joie aux effluves d’IST. Il utilise habituellement des déguisements fais main, et parfois s’aide de potions. Il essaie néanmoins de limiter ces dernières du fait de leur coût et de leurs effets indésirables secondaires potentiels. Il préfère recycler quelques bouts de tissu et un brin de maquillage plutôt que de courir les boutiques de philtres et autres produits miraculeux – et miraculeusement chers.
Bien que ses visages soient ainsi multiples, en dehors de sa personne de base Calixte met régulièrement en avant trois autres personnages de son attirail : Alix, un jeune homme tenant une épicerie ambulante, Hergörn, un vieux ménestrel, et Psolie, une jeune femme récoltant des requêtes des citoyens pour les transmettre aux hôtes d’accueil de la Guilde. Afin de conserver son anonymat lorsqu’il est en mission, Calixte utilise une potion dans laquelle il trempe sa médaille de Garde afin de modifier l’apparence de celle-ci et éviter que l’on puisse faire le rapprochement entre ses différentes facettes. Les effets de cette potion s’estompent naturellement avec le temps, mais le laissent tranquille pour quelques heures. Vous me direz qu’il peut aussi simplement la dissimuler sous d’autres affaires, et c’est ce qu’il fait. Mais on n’est jamais trop prudent.
Le personnage d’Alix est un garçon semblant âgé d’une petite vingtaine d’années, aux cheveux blonds bouclés, graisseux, et emmêlés. Au regard perçant et insistant, à la posture empressée et agacée. Aux habits humbles abimés par le voyage et les déboires, au sac rempli de babioles, nourriture et trésors de sa dernière destination. Il respire la fougue de la jeunesse, et exhale les épices lointaines et les derniers parfums en vogue. Il s’exprime beaucoup avec les mains, avec quelques signaux de convention indiquant à ses pairs marchands où en est la négociation. Il est possible de le croiser un peu partout, aussi bien en ville que sur les chemins du royaume.
Hergörn est un homme d’une cinquantaine d’années, bien usé, aux traits tirés, au regard mélancolique et à l’haleine œnolique. Sa barbe et ses cheveux d’un blond pâle sont hirsutes en dehors de quelques tresses. Sa voix grave se fait rarement entendre en dehors de ses montées sur scène. Il fréquente les tavernes, les maisons closes et les salles de jeux. Ses vêtements sombres enveloppent sa stature trapue comme une carapace odorante, et son allure renfrognée dissuade généralement quiconque de l’approcher. Il gagne en popularité après quelques chants accompagnés d’une petite lyre, ou tout autre instrument qu’il arrive à dégotter. S’il est un habitué de quelques enseignes de la ville du Grand Port, il est loin d’être connu et sert surtout de dépannage aux gérants qui se sont vu poser des lapins.
Psolie est une jeune femme semblant aller sur la trentaine, encore jeune mais assurée. De longs cheveux clairs, souvent coiffés, encadrent un visage au regard enjoué. Sa posture est accueillante, attentive, et vive. Sa démarche et son maintien sont gracieux, palliant son manque de formes. Elle est souvent habillée comme la gente masculine, pour des raisons pratiques, mais il lui arrive de revêtir les derniers vêtements à la mode. Avec un penchant pour les robes longues ; les courtes obligeant Calixte à un pénible combat contre sa pilosité. Sa voix est relativement basse pour une jeune femme, mais pas suffisamment pour que cela soit choquant. Elle parcourt la Capitale en offrant de porter les requêtes des uns et des autres – et surtout des plus affairés ou des plus handicapés – contre quelques piécettes, auprès des hôtes d’accueil de la Guilde.
Lorsqu’il n’est pas en mission officieuse, ou occupé à peaufiner ses personnages, et bien qu’il soit piètre cavalier, Calixte est officiellement un membre des coursiers de la Garde. Son physique peu avantageux ne lui permettant pas grand-chose d’autre. Cela l’autorise aussi à pas mal vadrouiller selon le bon plaisir du Maître-Espion. Il revêt alors généralement des habits simples et sobres, facilitant les mouvements, plus en rapport avec son statut de Garde. Il porte près du corps de fines armes d’appoint, ainsi qu’une ceinture dissimulée contenant un minime set de chimie et de nombreux échantillons de produits de base lui permettant de réaliser onguents, poisons, remèdes et autres délicieuses préparations rudimentaires pouvant l’aider dans son travail. Sa famille lui a traditionnellement remis une épée finement travaillée à la fin de ses études officielles, mais il la laisse généralement avec ses objets personnels à la Caserne. Vu son penchant à la maladresse et à perdre ses affaires, il emprunte généralement les épées d’entraînement, rustiques et mal équilibrées, de l’Académie. Il ne sort cette épée d‘apparat que lorsqu’il est contraint de rejoindre sa famille, où il fait alors un effort exceptionnel pour revêtir des habits un peu plus nobles que ceux de son habitude.
~ MENTAL : s’il fallait ne choisir qu’un seul adjectif pour définir Calixte – en dehors de celui de moyen – on pourrait aisément prendre celui de curieux. Car le jeune homme est intéressé par tout, ou presque. Ce qui est à la fois un atout et un vice pour sa profession. Il aime savoir. Il aime découvrir et il aime apprendre. Il aime entendre les rumeurs, et il aime connaître les nouveaux faits. Les livres et les commères sont ses amis. Un peu trop. Un espion compétent devrait savoir compartimenter, repérer le tangible de la clameur, savoir la limite de l’indiscrétion et entretenir l’intérêt de la Couronne à sa juste place. Autant dire que si Calixte tombe sur un bon bouquin lors de l’une de ses missions, il doit se faire violence pour se reconsacrer à celle-ci. Car, en dépit de ce que ses aînés se sont employés à lui ancrer dans le crâne, le jeune homme n’est pas professionnel pour un sou. Ou alors en y regardant de loin avec des lunettes de soleil et une myopie forte. A se demander pourquoi la branche de l’espionnage l’a initialement choisi, bien que ses résultats ne soient actuellement pas mauvais. Juste médiocres.
Calixte est ambivalent, inconstant, et merveilleusement maladroit. Sa curiosité et son plaisir personnel passent généralement avant tout, sauf lorsque sa conscience le rattrape – ce qui arrive de temps à autres. Mais il est aussi très influençable et volontiers altruiste, pour peu que l’on appuie sur les bons boutons. Vous pouvez le convaincre de laisser tomber sa filature croustillante avec quelques larmes, et le persuader de vous porter jusqu’à chez vous alors qu’il n’en a aucun intérêt et certainement pas les moyens physiques. Son éducation l’a rendu à la fois très prudent, mesuré et calculateur, mais son naturel spontané le rend aussi opportuniste et précipité à de nombreuses occasions. Et, globalement, toutes les qualités que ses parents et l’Académie Militaire se sont efforcés de lui inculquer, sont régulièrement mises à mal par sa maladresse qui ne cesse de le précipiter dans des situations incongrues. Et peut être qu’on doit au moins lui reconnaître une certaine débrouillardise pour s’en dépatouiller, mais on retiendra surtout un résultat moyen et des pratiques pas forcément honorables.
Les valeurs morales qu’il suit sont celles que lui ont léguées ses aînés. Le respect de la famille, de la hiérarchie, des finances et de la Couronne. L’inestimable prix du silence, la valeur des secrets. Mais, comme dit plus tôt, Calixte est assez versatile. Ne lui demandez pas de défendre avec aplomb une quelconque moralité, il n’en a pas la conviction profonde ni le charisme. Et si sa tolérance naturelle peut le rendre influençable, et éventuellement un chouilla manipulable, il restera suffisamment critique, ou égoïste, pour ne pas s’engager corps et âme pour une nouvelle idée, aussi séduisante soit-elle. Avec un penchant pour la discrétion, ou la lâcheté, il serait d’ailleurs probablement plus de ceux qui observent en silence ce qu’il se passe autour d’eux… et à prendre ses jambes à son cou au premier signe d’orage. Il est plutôt expert dans la fuite. A noter qu’il peut aussi très bien suivre un plan qu’il n’approuve pas du tout, juste par curiosité concernant le dénouement.
On aurait pu penser que son esprit commun et son physique tout aussi moyen auraient rendu Calixte plus avisé quant à l’emploi de son verbe, d’autant que sa formation allait en ce sens – quoi que l’on se consolera en admettant qu’il est tout de même plus circonspect lors de ses missions –, mais le jeune homme reste immensément sarcastique et un tant soit peu – beaucoup – inquisiteur dans ses propos. Ce qui n’est pas nécessairement du goût de son entourage et qui lui a valu quelques séances d’apnée aux latrines de l’Académie lors de ses années d’études. Maintenant il est plutôt bon en esquive et en décampement soudain lorsqu’il sent que son phrasé a été malavisé. Pour toute sa dérision et sa critique, il reste cependant fidèle à la Couronne et à ses supérieurs – en même temps il a une hiérarchie un peu flippante qu’il n’aimerait pas se mettre à dos…–. Et sait faire preuve d’un peu d’esprit et de bienséance aux dîners mondains.
La médiocrité le définissant, Calixte n’a eu de cesse de compenser avec un travail acharné pour rattraper ses lacunes naturelles. En sont restés un tempérament qui peut être résolument obstiné, et une envie de faire malgré tout ses preuves. Habitué néanmoins à l’échec ou aux résultats mitigés, il prend peu ombrage aux critiques et aux erreurs – ou alors si mais il ne le fait pas trop ressentir –, se disant qu’il travaillera davantage. Il est donc régulièrement carencé en sommeil, et entretient sa dépendance aux baies de Divinam qui lui permettent de rester plus facilement éveillé. Il a développé cette addiction au cours de ses années d’apprentissage à l’Académie Militaire, le goût acidulé des baies lui permettant de se tenir alerte pendant les révisions. Jusqu’à présent on ne lui a jamais reproché ce vice, mais ses supérieurs doivent bien avoir d’autres préoccupations que de surveiller son régime alimentaire. Il essaie de toujours en avoir sur lui, mais ses missions et sa paie ne le permettent pas tout le temps, à son grand désespoir. Il peut alors devenir très irritable et téméraire en cas de manque
Bien que sa situation familiale ne soit pas malheureuse, Calixte ne porte pas un grand amour à ses parents, ni à sa fratrie. Les relations entre les Alkhaia de Eliëir ont toujours compris l’argent et la réussite de toile de fond, et ce sont très certainement des références auxquelles le jeune homme a du mal à se conformer. Les rudes conditions d’étude à l’Académie Militaire auront naturellement resserré les liens entre les jeunes recrues, et créé pour lui une famille plus accessible, et plus appréciable, parmi les membres de la Garde. Les entraînements à muscles découverts – que la Chance bénisse les exercices avec Tarek Sleipnir !– et les douches communes auront eu le mérite de développer son appréciation de la beauté humaine, et ce quel que soit le genre. L’hormonale adolescence dans ces conditions n’aura pas nécessairement été facile, mais pleine de nouvelles possibilités. On restera néanmoins sur l’idée que sa seule maîtresse actuelle est la Curiosité. Et les baies de Divinam.
+ Particularité : /
+ Orientation sexuelle : bisexuel
+ Funfact : . Il est assez doué pour coiffer les cheveux longs, car c’est principalement lui qui s’occupait de nouer ceux de son frère aîné. Ce dernier ne souhaitant pas les raccourcir malgré les activités physiques de la Garde, et gêné de les avoir constamment dans les yeux si non attachés. ¤ Hormis quelques morceaux de viande séchée et les œufs durs qu’il prend principalement pour ses voyages, Calixte a un régime végétarien. D’aucuns diront que c’est l’argent qu’il met dans sa consommation de baies de Divinam qui ne lui permet pas d’acheter de la viande, Calixte vous répondra que ce sont des foutaises. Il est aussi tout à fait probable que ce soit la bouillie protéinée de la cantine de l’Académie Militaire qui ait réduit son appétit pour la viande.
Pouvoir
Nom du pouvoir : Fusion à l’inerteCatégorie : Action sur des objets
Cette fusion le fait alors disparaitre et « entrer » dans l’objet. Les propriétés de ce dernier ne sont pas modifiées, mais Calixte peut encore entendre, voir, et parler bien qu’il ait fusionné. Les affaires qu’il portait alors sur lui « entrent » aussi dans l’objet. Il ne peut pas faire entrer d’autres êtres vivants avec lui. Si l’objet est transportable, il peut alors être transporté avec celui-ci. Il tolère assez bien être manipulé, il n’y a que si l’objet se met à tourner sur lui-même (exemple : s’il a eu la bonne idée d’investir un ballon avec lequel des enfants jouent) qu’il en ressort généralement avec l’envie de déverser son dernier repas dans le buisson le plus proche.
Il n’existe pas de nombre limite de fusions par jour, mais plus l’objet est dense, ou plus la fusion est longue, ou plus Calixte est lui-même lourdement chargé, alors plus l’action le fatigue et risque de le laisser coincé dans l’objet investi. En effet, plus il reste longuement dans un objet, plus il perd la notion de son identité. Il lui est déjà arrivé de rester un peu trop longtemps dans un porte-manteau, et de passer les heures suivant sa sortie à croire qu’il en était un. Jusqu’à présent il ne s’est jamais endormi à l’intérieur d’un objet, donc il ne sait pas ce que cela donnerait. A ce jour, son temps moyen maximum de fusion par 24 heures est de 3 heures.
Si l’objet est brisé sur plus de 50% de sa surface alors qu’il a fusionné avec, Calixte est forcé hors de celui-ci avec un mal de tête en prime. Si l’objet subit le pouvoir d’une autre personne alors qu’il est encore dedans, la réaction est aléatoire ; il peut rester au chaud dans l’objet ou être expulsé si la modification de celui-ci est trop importante.
Histoire du personnage
Deveen Alkhaia de Eliëir, ou Alkh’eir pour les non-initiés, était issue d’une noble famille qui avait fondé sa richesse sur celle des autres. Depuis quatre générations, à travers le royaume – l’agrandissement de la famille lui ayant permis son implantation au-delà de la ville du Grand Port dont elle était originaire –, elle s’occupait avec brio des ressources d’autrui via ce qu’elle nommait ‘la Prévoyance’. C’est-à-dire l’assurance des imprévus. Prudentes, les familles riches et richissimes s’offraient ses services, et les commerces instables se le permettant mettaient aussi souvent la main au porte-monnaie pour assurer leurs arrières. La Prévoyance assurant un dédommagement en cristaux, ou en nature, aux adhérents en cas de difficultés. Comme cette richesse était bien gardée – même Calixte n’aurait su dire comment – elle attirait volontiers les bourses inquiètes, et comme il n’était pas si aisé de justifier son emploi, elle s’était considérablement accrue au fil des décennies. Ainsi que la fortune des Alkhaia de Eliëir.
Joaness Klü était lui issu d’un milieu plus modeste, que l’on passera donc sous silence. Ou, si vous êtes mignons, je vous raconterai leur histoire plus tard. Il épousa Deveen Alkh’eir par cupidité, elle l’épousa par ambition. Joaness avait fait l’Académie Militaire, et il en avait notamment tiré un esprit de fin stratège et un éveil aux méthodes de sécurité qui allaient permettre de fortifier et majorer la protection du trésor des Alkhaia de Eliëir. Par tradition et par amour pour l’argent, au décours de leur mariage il prit le nom de son épouse, bien plus étincelant que le sien.
De leur union naquirent quatre enfants. Paradoxalement, bien que fervents partisans de leur système de Prévoyance reposant sur une logique implacable, les membres de la famille Alkh’eir étaient aussi férus de traditions et de dévotion envers le culte de Lucy. Selon la coutume issue de leurs ancêtres, leur première fille fût instruite à l’art et aux secrets de la Prévoyance. Leur seconde fille fût offerte à Lucy. Et leur premier fils, et troisième enfant de la fratrie, rejoignit l’Académie Militaire. Calixte aurait dû, traditionnellement, relancer le cycle en participant à la Prévoyance. Mais il s’avéra très vite qu’il n’avait pas de grandes dispositions pour quoi que ce fût, et il fut donc décidé qu’il gagnerait l’Académie Militaire, là où sa médiocrité serait la plus bienvenue.
Lors des grandes réunions de famille, dans la ville du Grand Port qui a vu naître la branche Alkhaia de Eliëir, Deveen et Joaness évoquent avec fierté leurs enfants devenus adultes. Enfin, trois sur quatre. Seul le divan du psychologue que le couple s’octroie le luxe de consulter entend parler de leur quatrième enfant, Calixte.
L’enfance de Calixte ne fût pas malheureuse. Elle ne fût pas non plus très épanouissante. Certes, il alla sur les bancs de la petite école de quartier et bénéficia de cours complémentaires par un précepteur particulier. Il apprit les us et les coutumes, de la manière de parler, de se tenir, et de vivre selon son rang et la lourdeur de son porte-monnaie. Il apprit à lire et à écrire, la culture générale enseignée à tous, et les arts plus nobles, plus jalousement gardés et enseignés par ceux qui ont besoin de se distinguer de la plèbe. Il apprit l’art ; les arts. Il apprit les rudimentaires de quelques instruments, de quelques danses ; on lui apprit à chanter et à peindre, à déclamer des vers et à sculpter. Il apprit à monter à cheval, et à entretenir d’exotiques animaux de compagnie. Il apprit à chasser, à pêcher et à cuisiner. Il apprit ce que ses parents estimèrent bon et important pour un enfant grandissant dans le giron des Alkhaia de Eliëir ; et surtout il fût relativement mauvais à apprendre tout cela. Néanmoins, comme de nombreuses progénitures nobles, il apprit rapidement que tout a un prix, même l’amour. Et qu’à défaut de rapidement montrer des qualités liées à la gérance de l’argent, au culte ou à l’armée, il rejoindrait rapidement la populace ou serait déshérité. Ou discrètement supprimé ; on tolérait mal l’échec dans la famille Alkh’eir. Un de leurs petits vices.
Si la première manifestation du pouvoir de Calixte fût vécue comme une fête et lui permit de profiter de l’un des rares sourires de ses parents, l’évènement perdu rapidement de sa saveur. Après avoir fusionné avec une table, une cuillère, une bougie, une pierre du mur d’entrée, un tableau, une chaise, un drap de lit, une pierre du mur de sa chambre, une règle, une carte du royaume, un crayon, une barrette, une pierre de la cour intérieure, un chapeau, une marmite, un sous-vêtement, une pierre des latrines, une épée, une pièce d’échiquier, et un chandelier sur le temps d’une semaine, on enferma l’enfant dans une pièce relativement neutre où il passa quelques mois à travailler son pouvoir afin de ne pas finir bêtement dans un meuble au détour d’un couloir. Comme pour les autres enseignements qu’on tenta de lui inculquer, Calixte ne montra pas de grands talents dans cette maîtrise.
Lorsque ses parents se rendirent à l’évidence que, non seulement leur quatrième enfant n’était pas doué, mais qu’en plus il frôlait la médiocrité, ils choisirent de l’envoyer à l’Académie Militaire.
Ce qui peut paraitre un peu réducteur dit ainsi, mais Deveen et Joaness étaient désespérés. Et l’Académie marchait très bien pour la formation de leur premier fils.
Ce ne fut, évidemment, pas tellement le cas pour Calixte.
Si ses années d’études à l’Académie furent bien plus heureuses que celles qu’il avait auparavant passées chez ses parents, elles furent aussi paradoxalement plus brutales. Elles furent l’ouverture à l’accès d’un savoir passionnant et diversifié, de voyages improbables et formateurs, de belles rencontres inespérées, et de la découverte de l’amitié. De celle qui rallume la flamme des cœurs engourdis, et qui permet de passer le seuil d’une ville, d’un bâtiment, d’une pièce, en se disant ‘je suis chez moi’. Péniblement mais certainement, le jeune homme consolida les acquits que ses parents s’étaient efforcés de lui inculquer pendant l’enfance.
Le temps de l’Académie fût aussi celui de l’apprentissage de l’implacable discipline militaire, et de la dure réalité du culte de la figure emblématique du soldat. Soit tout ce que Calixte n’était – et n’est – pas. Il apprit la violence physique et la violence mentale, dans leurs degrés les plus incontestables aux plus discrets. Il apprit que si l’agressivité est condamnable, elle est par coutume qualité encouragée dans un certain nombre de situations. Il apprit la droiture et la loyauté, et les limites de la critique selon les codes moraux en vigueur. Il apprit la valeur des objets, des animaux, des hommes et d’une vie ; et ses fluctuations en fonction des injonctions de sa hiérarchie. Il apprit l’inestimable prix de la Couronne, et celui encore plus réservé des secrets ; bien que la curiosité ne soit tolérée que dans des limites bien établies par la bienséance. Il apprit les conditions de la loi du plus fort, de la ruse et de la persévérance. Il apprit l’impitoyable pouvoir de la virilité, et les subtiles influences de tout ce qui n’y correspond pas. Il apprit les mœurs sociétales ; leurs aspirations dépassées, leurs vertus sclérosées et leurs vices dissimulés. La dure réalité des normes, et leurs contours si inconstants.
Et peut-être est-ce sa curiosité galopante en dépit d’une compréhension de l’organisation sociétale, ou son acharnement à rentrer dans le moule malgré une propension naturelle à en déborder, ou sa loyauté indéfectible nonobstant un esprit critique infatigable, ou son pouvoir singulier pouvant se révéler mine de cristaux en certaines situations…, qui a poussé ses supérieurs à lui faire prendre la voie de l’espionnage. Ou peut-être eurent-ils pitié de ses efforts couronnés d’échecs sur le parcours militaire usuel. Ou peut-être est-ce que les Capitaines parièrent-ils au Maitre-Espion qu’il n’arriverait pas à tirer quoi que soit de sa médiocrité, et qu’il fût suffisamment alcoolisé pour relever le défi. Quoi qu’il en fût, Calixte fût sélectionné pour rejoindre les rangs brumeux des Espions de la Couronne, pour le meilleur ou pour le pire.
Nous passerons cette période sous le silence. Silence négociable pour quelques cristaux, mais on réglera nos comptes en privé, à l’abri des oreilles et des yeux indiscrets. On pourra tout de même admettre, sans trop de conséquences, que si l’art de l’espionnage fût un exutoire pour le jeune homme, ces cours supplémentaires ne facilitèrent pas son cursus premier – et déjà bien difficile pour lui – de militaire. Le double statut, et la nécessité d’y consacrer un temps d’études majeur afin de combler ses lacunes, rognèrent beaucoup ses heures de sommeil et engagèrent doucement mais sûrement son addiction aux baies de Divinam. Avec l’espionnage, Calixte apprit non seulement à voir mais surtout à regarder, à entendre mais aussi à écouter. Il apprit à travailler sa mémoire et à développer des moyens mnémotechniques pour retenir un maximum d’informations, il apprit à manier les mots et les attitudes du non verbal pour délier les langues. Il apprit à retenir – un peu – la sienne. Il apprit à observer les visages comédiens, et à faire confiance aux respirations et aux battements du cœur, plus authentiques. Il apprit à dissimuler ses émotions – mal – et ses pensées – tout aussi mal –, à modifier son attitude et son apparence pour obtenir certains renseignements. Il apprit à se développer physiquement et intellectuellement, à se définir, à trouver ses valeurs et ses intérêts ; il apprit à s’oublier et à devenir l’autre. A devenir le pion, les yeux et les oreilles de la Couronne, monsieur untel et madame unetelle ; à ne pas être. Et peut-être que, dans cette fragmentation extrême de l’être pour un objectif impérieux, il se trouva.
Les années suivant sa double formation, on ne peut pas dire que la seconde se termina. En constante évolution avec la société et les exigences du Royaume, en constant besoin d’entretien des compétences, Calixte n’a jamais vraiment cessé de peaufiner – ou peut-être pour lui se mettre à niveau – son apprentissage de l’espionnage. Cela ne l’empêche pas d’errer sur les chemins, les routes et les rues du royaume, selon le bon vouloir du Maître-Espion, en quête de nouvelles croustillantes et de précieux secrets. Ou de simplement vaquer à son rôle de Garde coursier, et trimbaler péniblement son derrière cloué sur la selle d’un cheval d’une ville à l’autre. Ou ses pieds d’un bureau – ou d’un bâtiment – à l’autre, lorsque l’on manque de ptidodos ou rapidodo pour faire les petits trajets moins complexes. Cela permet aussi à ses supérieurs de limiter le nombre de fientes dans les couloirs...
Derrière l'écran
Il y a... NAT : Vous êtes bien curieux <3 Après de loooongues, beaucoup trop longues, années d’arrêt du RP, je me relance sur ce beau forum qui donne très envie d’écrire !Double compte ? Nop
Comment avez-vous découvert le forum ? Via les Topsites. Longue vie aux Topsites !
Votre disponibilité : Aléatoire, au moins une fois par semaine, ne serait-ce que pour lire.
Quelque chose à rajouter ? Et encore un espion dans la floppée d’arrivants ! x’) Mais sinon, très joli forum ^^
Source de l'avatar :
- Code:
Pour un personnage masculin :
[color=#00cccc][size=16]♂[/size][/color] [b]AXIS POWER : HETALIA[/b], Prussia (male) @"Calixte Alkh’eir"
Bienvenue à toi !
Sympa le perso, j'ai hâte de voir ce que tu vas nous pondre par la suite.
Et btw le pouvoir est trop drôle y a moyen de faire des trucs à base d'humouristiqueuh.
Agrougrou sur toi
Si tu cherches du travail en tant qu'espion, je suis un bon employeur de cette profession. ;] Et en plus je suis réglo et actif ! o/
Bon jeu parmi nous. ^^
-> Spherany:oui, et il n'est pas improbable qu'on finisse par s'espionner entre nous x')
-> Keith: à voir. Mon coeur est d'une fidélité inébranlable envers le Maitre-Espion <3
Un Espion? Dans la Garde? Un Espion des Gardes? Un Espion qui n'est pas Citoyen ou Noble mais qui est garde dans la catégorie Espion crée pour les espions dans la Garde? NOM D'UN PETIT BONHOMME! Je pensais que ça allais jamais arriver
Bon, passons les excès de sentiments inappropriés et reprenons notre sérieux
Parlons de cette fiche soldat!
Non en vrai y'a pas grand chose à dire, tout est franchement bien roulé, cara, histoire, physique, même le pouvoir passe tout seul et est de base bien équilibré, j'ai rien à redire en fait!
Du coup bienvenue dans la grande famille de la garde et dans les rangs discrets et méconnus des Espions! Tu peux démarrer ta rocambolesque aventure!
Tu peux dès à présent aller RP sur le forum !
Nous te rajoutons dans tous les listings donc tu peux directement aller poster ton LIVRE DE BORD et faire une DEMANDE DE RP si tu cherches un partenaire ! Tu peux aussi demander une chambre à la CASERNE.
Penses juste à mettre à jour ta fiche de personnage dans le profil et les liens vers ta présentation et livre de bord dans le champ contact !
|
|