Encore un énième passage à la Guilde pour rien… C’est la pénurie de petites quêtes réalisables seule en ce moment. A croire qu’il y a un afflux extraordinaire d’aventuriers solitaire à moins que ce ne soit que les vieilles qui font plus attention à leurs animaux… Dans tous les cas, cela n’arrange pas du tout mes affaires… Mes économies ne me permettront plus de rester encore longtemps à l’auberge. Peut-être encore deux ou trois jours tout au plus… Autant partir directement dormir sous les ponts de la Capitale ou faire le cirque dans les rues avec mon pouvoir. Des perspectives bien joyeuses qui s’offrent à moi. Peut-être que je devrais m’attaquer à des quêtes plus dangereuses mais il me faut au moins un partenaire. Et ça, c’est synonyme d’interactions sociales avec des inconnus… Posée dans un coin et cachée sous ma capuche, j’observe la foule qui va et vient dans le hall en mordant mon ongle. Mon carquois et mon arc posés à côté de moi ne me sont d’aucune aide pour envisager d’aborder quelqu’un, à moins de lui mettre une flèche dans le dos au préalable pour démarrer la discussion. Faisant claquer un plasma entre mes doigts, je décide de rentrer… Inutile de rester à regarder la foule en sachant très bien que je n’irait pas plus loin. Après avoir mis mon carquois sur mon dos, je prend la direction de la sortie décidée à finalement partir chasser un truc, cela m’économisera un repas… Sur le parvis de la Guilde, je prend la direction de la sortie est de la ville. La dernière fois, j’ai attrapé un beau lapin par là, avec un peu de chance, j’en attraperai un autre. Pas vraiment attentive à ce qui m’entoure, je sursaute lorsqu’une main se pose sur mon épaule. Sous le coup de la surprise, un flash m’échappe. Heureusement que ma capuche étouffe la lumière, l'opportun aurait eu sacrément mal aux yeux avec ça… En me retournant, je découvre une jeune femme à la chevelure de zèbre et une loutre géante harnachée. Je recule d’un pas inquiétée par son entrain à me proposer de venir avec elle pour une quête. C’est louche comme méthode quand même… Aborder une inconnue en pleine rue, il y a mieux quand même… Pas vraiment rassurée, je bredouille à voix basse.



L’air de rien, je tend mes muscles prête à lâcher un flash lumineux pour prendre la poudre d’escampette. Je commence à en avoir ma claque des recruteurs de bordels ! Ce serait bien la première a essayée de se faire passer pour une aventurière mais quand même !

Tendue comme à chaque fois que l'on m'aborde sans une raison évidente. Elle a l'air de vouloir m'inviter pour une quelconque activité mais ça manque de clarté là, c'est louche ! Trop louche pour que je ne soit pas sur mes gardes. Je me tend prête à faire péter un mega-flash lorsqu'elle me dit que je serai parfaite pour ce qu'elle a en tête. Je la laisse me présenter sa loutre géante puis enfin dévoiler l'objet de tout cela. Aller faire un bouquet pour un noble trop fainéant pour aller chercher des fleurs lui-même. Mais je note surtout un truc ! C'est bien payé pour rien faire ! Parfaitement ce qu'il me faut. Je me détend un peu maintenant que j'ai la presque certitude qu'elle n'est pas une racoleuse pour un bordel de la Capitale. Mais, je reste quand même suspicieuse, sait-on jamais. Après tout, elle pourrait faire ça toute seule et garder toute la prime.



Elle doit voir que je suis pas vraiment convaincu par son argumentaire car elle me propose d'aller voir Janua pour qu'elle me vante ses mérites. Je soupire, Janua, cela me dit quelque chose. C'est l'hôtesse qui gère le bar de la Guilde, je crois… Un coin où j'ai presque jamais mit les pieds…



Et, au besoin, un bon flash et je pourrais prendre la fuite. Avec un peu de chance, tout se passera bien et j'enpocherai de quoi me remplir les poches pour quelques jours supplémentaires. Je souris lorsqu'elle essaye de jauger si sa réputation l'a précédé.



Je mens mais c'est pour mettre les choses au clair. Pas de coups fourrés et tout ira bien pour ses petits yeux.



Je ne pense pas qu'il soit nécessaire d'aller super loin de la Capitale pour trouver de jolies fleurs. On devrait en trouver facilement à quelques heures de marches au Sud de la Capitale. J'en ai déjà vu en passant pour une quête idiote.



Parce que bon, louer un poney, ça coûte quand même… et un poney, ça mange les fleurs !

Au moins, Carciphona semble être motivée pour mener à bien ce travail correctement et rapidement. Après tout, faire un bouquet, ça ne prend pas des jours entiers. Je souris, nous sommes toutes les deux sur la même longueur d’onde, ne pas partir trop loin pour revenir vite. Par contre, la loutre à deux, cela ne semble pas dans le champs des possibles… Dommages, il va falloir marcher ou louer un poney mais elle m’informe qu’elle a en vue un endroit accessible à pied. C’est parfait ça ! Enfin quelqu’un qui comprends que je n’ai pas de cristaux à dépenser dans une location potentiellement inutile.



Sa bonne humeur est contagieuse, je me met à plaisanter avec elle. Reprenant mes distances émotionnelles, mon expression souriante se ternit un peu. Ce n’est qu’une partenaire pour un travail ponctuel… Prenant la direction de la porte sud, je me terre dans un mutisme relativement habituel pour moi, je n’ose pas commencer les discussions de peur de gêner. Lorsque Carciphona m’interroge sur ma vie à la Capitale et d’Aventurière, je fuis son regard, gênée de devoir parler de moi.



Des réponses courtes et pas vraiment engageante. Je ne voudrais pas l’importuner avec ma vie de presque vagabonde. M’efforçant de faire vivre la conversation tout de même, je l’interroge à mon tour.



Saphir… Que je sache, ma mère ne l’est jamais devenue. Quant à mon père, il faudrait déjà que je connaisse son nom pour savoir… Tout ce que je sais, c’est qu’ils visaient tous les deux le titre… Mère m’a bien assez reprochée d’avoir ruiné ses espoirs. Je ne comprend pas vraiment cet engouement pour un titre reconnaissant que tu es assez bête pour te jeter dans des missions presque suicidaires… Peut-être suis-je trop prudente pour avoir envie de tenter ma chance ? Où juste que je n’ai pas l’envie de voir débarquer ma mère pour se vanter que sa fille est Saphir…

Timide, j’inspecte Carciphona du coin de l’oeil. Elle a l’air plutôt bien entrainée, elle n’est pas une débutante comme moi… Mais je me demande ce qu’elle a comme talent pour se promener ainsi sans armes.



Je n’ose pas poser la question directement, je préfère essayer d’avoir l’information indirectement… C’est mieux si elle me l’a donne d’elle-même. Marchant à travers la ville, je regarde de temps en temps les vitrines et étalages. Ma cape commence à être limée en bas, il faudrait que je la change… Mais sans cristaux, il faut que j’étudie bien le terrain.

Donc elle ne veut devenir Saphir que pour la gloire ? Juste pour qu’on se souvienne d’elle même après sa mort ? Cela me semble bien futile comme raison… Qu’est-ce qu’on peut bien en avoir à faire que l’on se souvienne de nous après notre mort ? L’exemple le plus criant en est certainement le Saphir Alnilnam… A être trop connu, on ne se souvient de lui, avant tout, que pour la raison de sa mort. Personne ne se souviendra que l’on a terrassé un Serwang en risquant notre vie… On retiendra juste qu’on est mort bêtement en trébuchant sur un caillou.



Et fini la tranquillité quand on est Saphir… On leur demandes tout un tas de choses allant du simple conseil à la représentation durant des festivités. Sérieusement, je suis bien mieux dans mon coin. Ne pas faire d’éclats, ne pas trop faire parler de moi pour ne pas attirer ma mère vers moi. Moins je la voit, mieux je me porte. La dernière fois que nous nous sommes croisée, l’une comme l’autre, nous avons fait semblant de ne pas nous voir. Elle était trop occupée à vanter ses mérites auprès de nouveaux aventuriers pour avoir le temps de me causer du soucis. Continuant sur le ton de la discussion, j’interroge ma comparse de mission sur ses préférences en termes de quête essayant de savoir quels sont ses talents. Je hoche la tête contente d’avoir obtenue aussi facilement les informations voulues, Carciphona est une vraie pipelette. Je dois avouer que cela ne me semble pas incohérent, elle est trop fluette pour être une combattante de première ligne. Infiltration et protection, deux types de quête relativement courantes à la Guilde. Après tout, les nobles ne se promène jamais sans une escorte, faible comme ils sont… Je ris lorsque la loutre vient câliner sa maîtresse à l’évocation de son nom. Elle m’indique qu’elle a quand même tout son armement dans les sacoches de Ka’will avant de m’interroger sur le danger encouru lors de cette sortie.



Presque un problème même quand il s’agit de chasser pour survivre ou même pour essayer de se faire un peu de cristaux. Cela m’a longtemps compliquer la vie au début de ma vie à la Capitale… Je soupire en repensant à tout ce que j’ai dû faire pour survivre à cette période de ma vie. Une chose est certaine, plus jamais je ne touche à la viande de Gloutovor ! La suite de la conversation débouche sur notre travail de récolte et l’aveu de Carciphona de ne pas être très à l’aise avec le côté artistique de la mission.



J’exagère à peine… Cela doit faire plus de dix ans que je n’ai pas fait un bouquet. Mais on devrait bien réussir à faire un truc valable avec ce qu’on trouvera. On est aventurières et vivantes, ça veut bien dire qu’on sait improviser sur le moment. Tout en continuant d’avancer en direction de la prairie connue de Carciphona, je regarde autour de moi au cas où l’on tomberait sur une fleur sympa. Au pied d’un arbre, je repère un fleur un peu plus loin hors de la route. Une jolie spadice à la spathe blanche. Attrapant Carciphona par le bras, je pointe la fleur du doigt.



Sans vraiment attendre sa réponse, je saute par-dessus le fossé pour aller vers la fleur.

Pointant du doigt une fleur particulièrement jolie, j’interpelle ma collègue de travail. Elle semble aussi emballée que moi. Suivie par la loutre de l’autre côté du fossé, je me dirige vers la fleur lorsque Carciphona m’annonce qu’il va falloir que je fouille dans ses affaires pour trouver un sac. M’immobilisant, je la fixe un instant voir si elle est sérieuse ou non. Un instant plus tard, je m’approche de la loutre pour ouvrir une des sacoches à gauche comme elle m’a dit. Je farfouille un instant cherchant un sac en essayant d’ignorer le bordel présent. Mais je dois dire que la curiosité l’emporte. Je me demande bien à quoi peut bien servir ce bout de bois rond. C’est trop court pour être une arme… Avec un haussement d’épaule, j’abandonne et m’attaque à une autre sacoche. Dans celle-ci, je trouve le sac recherché. Je flatte un peu l’encolure de la loutre et continue de me diriger vers la fleur tandis que Carciphona continue un peu plus loin sur le chemin. Avant de la cueillire, j’inspecte la fleur vérifiant qu’elle n’a pas été grignotée par des insectes. Pas de trace de grignotage, je coupe la tige de la fleur avec mes ongles, emportant une feuille immense en même temps. Curieuse de connaître l’odeur de la fleur, je la porte à mon nez avant de l’éloigner en poussant un cri de dégoût… Cette odeur de charogne en décomposition est infecte ! Pas sûr que l’autre noble soit content qu’on apporte ça à sa prétendante… Faut vraiment détesté l’autre pour lui offrir ça…

Je laisse tomber la fleur par terre avant de prendre la direction de Carciphona qui m'interpelle. Elle au moins, elle a trouvé des fleurs qui ne puent pas la mort… Je rejoins l’aventurière au pas de course, une loutre sur les talons. Lorsqu’elle m’interroge sur la signification des couleurs, je me contente d’un soupire.



Faut quand même pas déconner… Je regarde un peu ce qu’elle a déjà récolté avant de lui annoncer que ma trouvaille était un piège de la nature.



Elle a déjà pas mal de petites fleurs jaune et mauve, il faudrait qu’on trouve une fleur pour servir de point focal. Une fleur plus grosse et plus jolie que les autres… Je m’écarte un peu cherchant un truc intéressant lorsque je tombe sur un petit arbuste fleuri. Les fleurs sont jolies, les pétales légèrement violet et blanc sont magnifiques. En grappe de 7 ou 8 fleurs, elles font un joli mini-bouquet. Leur forme en étoile est superbe. Elles sont un peu plus grosse que celles déjà ramassée par Carciphona. Elles pourraient être jolie dans le bouquet ! J’en prend une petite grappe avant de retourner vers ma collègue en courant.



Je montre ma trouvaille, contente d’avoir trouvé quelque chose de valable cette fois...

Revenant vers Carciphona pour lui annoncer que la fleur que j'avais entrevue n’est pas une bonne idée finalement. Tandis que l’on discute, je la voie qui se cache le nez derrière son écharpe sans vraiment comprendre sa réaction. Son ton me fait tiquer lorsqu’elle semble se moquer de moi et de l’odeur de la fleur.



J’en reviens pas qu’elle m’ait laissée aller chercher une fleur dont elle savait pertinemment qu’elle puait la charogne. Mais je ne l’ai pas prise, je ne vois pas le problème… Faisant fi de ses remarques, je continue mes recherches de fleurs et revient lui montrer le fruit de ma recherche. Prenant le temps de les regarder à la vitesse de l’éclair, elle se remet à m'invectiver concernant l’odeur marquant même le fait que sa loutre ne veut même pas s’approcher.



Il faut abuser quand même… Je soupire résignée à devoir subir les taquineries incessantes de Carciphona concernant une odeur que je ne sens même pas… A moins que le pollen de la fleur pue aussi la mort, je ne vois pas ce qui pourrait lui faire m’accuser de puer la charogne. Je soupire en décidant que je peux me permettre tout de même d’essayer de calmer le jeu… Un bon gros plasma devrait consommer l’air et l’odeur portée par mes vêtements…



Tant pis pour la discrétion, je me prépare à décharger une grosse quantité d’électricité en de multiples endroits de mon corps pour me recouvrir entièrement de mon halo lumineux. Après avoir prise une grand bouffée d’air pour ne pas mourir bêtement étouffée, je libère mon énergie. Le flash est relativement bref mais la décharge suffisamment puissante pour que le plasma déborde et recouvre mes vêtements. Je réalise trois flash successifs, bien moins éreintant qu’un truc aussi intense de longue durée mais tout aussi efficace. J’ai découvert bêtement cette capacité de mon pouvoir en jouant dans l’écurie de mamie… Un petit coup de décharge et hop, personne ne sent que j’ai dormie dans le foin. Ou quand je revenait d’une promenade en forêt plus ou moins active… La parade idéale au nez fin de mamie ! Massant mon avant-bras dont les muscles me tiraillent maintenant, j’informe ma coéquipière que ça devrait être bon.



Donc maintenant, il nous faut des fleurs à longue tige… Je soupire en m’éloignant de nouveau, des vilaopes, elle est bien mignonne… ça pousse pas partout ces fleurs… Patassant un nombres incalculables de fleurs des champs, je me rapproche de la route. Dans ma campagne, on s’amusait à lancer des graines pour fleurir les bordures. C’était plus joli comme ça. Je longe un peu la route m’éloignant encore plus de Carciphona jusqu’à tomber sur un pseudo-parterre de tulipe. Des rouges, des jaunes, des blanches… Elles sont bien hautes sur leur tige en plus.



C’est bien les tulipes, j’aime beaucoup leur forme, ça change des roses et autre fleurs en corolle classique.

Est-ce qu’elle se moque de moi ou elle est juste naturellement comme ça ? Je commence à douter de sa bonne santé mentale lorsqu’elle vient vérifier si je ne suis pas brûlante. Je tend ma main vers elle et génère un plasma entre mes doigts pour lui montrer.



Je m’amuse à passer mes doigts entre les siens, la lumière violet-bleu enveloppant nos mains sans chauffer ni créer une quelconque réaction de son côté. Je retire ma main en arrêtant mon plasma avant qu’elle ne se fasse des idées. Repartant à la recherche de fleurs à longue tiges, je m’éloigne pas mal pour trouver un bosquet de tulipe de plusieurs couleurs. Cela me semble pas mal pour le bouquet, j'interpelle alors Carciphona. Elle ne tarde pas à me rejoindre au pas de course avec sa loutre. Regardent le sac de la loutre, je constate qu’elle a trouvé de jolies fleurs blanches pour agrémenter le bouquet. On commence à avoir pas mal de choses sympa pour ce bouquet.



J’écoute ce qu’elle me raconte sur les tulipes d’une oreilles réfléchissant à ce qui pourrait aller avec notre bouquet de fleurs des champs. Toutes ces croyances autour des fleurs, ça me passe par-dessus la capuche… Quant aux histoires de familles heureuse, autant dire que je les ai en sainte horreur… Sarcastique, je me permet un commentaire.



Je contourne le bosquet de tulipe pour couper une première fleur, une rouge bien foncée et pleinement ouverte. L’amenant à mon nez, je sent son odeur. L’odeur est bien présente et puissante, elles vont bien ressortir dans le bouquet. Acquiesçant à la proposition de mon équipière de finir sur cette note colorée, je propose que l’on s’attèle à la composition.



Après tout, quelqu’un à planter ces fleurs en bosquet, elles ne poussent pas comme ça normalement. Cela serait dommage de cueillir et de ne pas tout utiliser. Revenant vers le sac de la loutre, je commence à trier les différentes fleurs. Je prend en premier quelques fleurs blanches et violettes pour créer un petit cercle.



Plus désordonné et naturel en somme.