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    Un monde plein de mystères,
    plein de magie et surtout plein d'aventures...

    Il est peuplé de créatures fantastiques. Certaines d'une beauté incomparable, d'autres aussi hideuses qu'inimaginables, beaucoup sont extrêmement dangereuses alors que quelques unes sont tout simplement adorables. La magie est omniprésente sur ces terres : des animaux pouvant contrôler la météo, des fleurs qui se téléportent, des humains contrôlant les éléments, des objets magiques permettant de flotter dans les airs...

    Dans ce monde, il y a le royaume d'Aryon. Situé à l’extrémité sud du continent, c'est un royaume prospère, coupé du monde. Il est peuplé d'hommes et de femmes possédant tous un gros potentiel magique, chacun vivant leurs propres aventures pour le meilleur comme pour le pire.

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    Plan de carrière
    InvitéInvité
    Anonymous
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    Plan de carrière
    Dim 15 Sep 2019 - 22:38 #
    La taverne était si mal éclairée que personne n'osa faire de mouvement brusque. Le bois de la porte grinçait autant que la prothèse grossière de la dame derrière le comptoir. Une ancienne aventurière. Elle n'était plus de première fraîcheur. Et suite à un coup de griffes sur les hanches, elle n'avait plus grand chose à perdre, si ce n'était sa jambe gauche. Maintenant, elle n'avait plus que son rire désabusé, son bar, et la farandole de clients aussi malheureux qu'elle pour venir s'imbiber, comme des loques, prétextant que la vie est trop dure pour eux.

    "Hé toi ! Je t'ai vu, reposes tout de suite ce verre !"

    Elle n'était plus aussi dégourdie qu'avant, mais l'arbalète qu'elle accrochait au mur derrière elle était toujours prête à l'emploi. Elle n'avait même pas esquissé un geste vers son arme, cette fois-ci. Il faut dire qu'elle était de bonne humeur depuis quelque jour, un homme lui avait donné une jolie somme pour réserver une table au fin fond de son établissement, et de quoi jouer les coursières. Elle ne bougeait pas de son tabouret et elle donnait une lettre. Pas de question, pas de réponse. Et elle touchait une petite bourse. De l'argent facile.

    "Y'en a qui savent pas quoi faire de leur pognon."

    Soupira-t-elle sur son comptoir, alors que les gens allaient et venaient. Elle devrait juste remettre un papier à ceux qui se présenterait pour rencontrer un certain Laurent Dameur. La lettre était cachetée de cire, sans symbole, et il n'y en avait qu'une. Cela aurait été ridicule d'en prendre plusieurs, il faut dire. La tenancière parvenait sans mal à garder sa curiosité sous contrôle. Ce genre d'affaire était louche, mais ça payait bien pour rien. Lire le contenu aurait été se mettre en danger pour rien, elle en avait conscience. Pas de question, pas de réponse. Ignorer ce que l'on ne doit pas savoir, le secret d'une longue vie. En voici les mots...



    Cette missive s'adresse à quiconque est capable de discrétion et de finesse. La rigueur est de mise. Cherchez une carrière de pierre disposant de ses propres tailleurs. Elle doit être capable d'alimenter des dizaines de construction. Mais surtout, il faut un moyen de pression pour que le propriétaire accepte de la vendre à bas prix, sans faire écrouler la valeur immobilière. Extorsion, chantage, accident hors de la propriété. Tant que le travail est accompli, et vite.

    Votre labeur et votre secret professionnel dans cette entreprise seront grandement remerciés. Que ce soit en argent, en sécurité et en travail futur.



    Laurent Dameur
    InvitéInvité
    Anonymous
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    Re: Plan de carrière
    Lun 16 Sep 2019 - 9:58 #
    Zoran avait trouvé une nouvelle mission en furetant un peu partout. Il avait compris à force de demander ou de suivre les personnes que cette taverne semblait être un bon point de départ. Il garde ce foulard sur son visage, montrant qu'il ne souhaita pas être reconnu par qui que ce soit. Ces affaires promettaient d'être juteuses pour peu qu'elles aboutissent à un succès. Il était convaincu de sa réussite, c'était sa force. Il rentra donc en faisant grincer cette vieille porte en bois. Zoran la repoussa juste pour le plaisir de faire entendre ce son merveilleux une seconde fois. Alors qu'il la repoussait complètement derrière lui, un autre homme le suivait. Tant pis pour ce grincement parfait. Il se positionna vers le bar en disant ces simples mots :

    " Un demi à la santé de Laurent Dameur."

    Zoran savait bien qu'on ne lui paierait pas un coup à boire, mais au moins il noyait le poisson de son mieux. Cette femme semblait avoir été bien plus efficace dans l'ancien temps. Sa prothèse grinçait aussi fort que sa porte, à croire qu'elles partageaient le même âge. Zoran fit glisser ses pièces pour régler ce qu'il devait. Il allait pouvoir la lire posément en buvant ce liquide froid et amère. La mousse lui donnait du coeur à l'ouvrage. Il fallait se rendre aux carrières de pierres et dénicher une pépite d'or. C'était parfait, cela confirmait les rumeurs. Dans sa tête, il faisait le plan complet de la ville en traçant un tracé idéal pour attirer le moins possible l'attention. Un travail futur... ce serait pas mal. Pour le moment, il avait tout ce qu'il lui fallait. Sauf que non il avait un partenaire. Zoran se dit que comme il fallait couvrir cette mission rapidement, mieux valait œuvrer ensemble. Trouver la bonne carrière, faire pression et.. empoche la monnaie... Il espérait qu'il y avait un bon paquet d'argent. La somme devait être conséquente...

    " Tu cherches quelqu'un ? " demanda t-il à celui qui le fixait. C'était étrange, mais autant s'en assurer... S'il lui disait la même personne, il pourrait être sûr qu'il s'agissait de son coéquipier dont on lui avait parlé... Il semblait vraiment se fondre dans le décor, au point qu'il avait failli ne pas le voir. Aux yeux de cette mission, il se ferait appeler Joker, comme cette carte que l'on abat lorsque plus aucun choix ne s'offrait à nous. " Appelle moi Joker... il est temps de sortir" murmura t-il dès qu'il entendit la réponse en finissant d'une traite sa bière. Il ne manquerait plus qu'elle étanche la soif d'un autre soulard que lui.
    Vrenn IndraniSbire
    Vrenn Indrani
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    Re: Plan de carrière
    Lun 16 Sep 2019 - 19:37 #

    Le calcul avait été simple. Hier, j’me suis pointé dans cette taverne qui colle davantage à un temple de la déchéance et l’incapacité à s’en sortir, et j’ai taillé le bout de gras avec quelques habitués. Peu loquaces, genre mine patibulaire, et la plupart pas contre animer la soirée en tabassant un étranger collant dans la ruelle glauque et sombre qui court de l’autre côté de la porte de service. Pas intimidé pour un sou, j’leur ai fait le grand numéro, j’ai payé une tournée et lâché un peu d’oseille pour m’attirer l’amour de mes prochains.

    Pile comme un vrai politicien de métier, sans les fontaines rutilantes si ce n’est celle à bière, ni le marbre, à moins qu’un des gars ait ramassé un bout en souvenir et l’ait planqué dans ses hardes.

    Chou blanc. La marque des vrais professionnels, et qui fait dire que le contrat qu’on m’a fait miroiter est soit sacrément merdique, soit justement un vrai bon plan. Mon cœur balance, donc j’ai essayé de causer avec la tenancière. Rien à en tirer, des œillères ajustées soigneusement pour juste voir les cristaux tomber dans les poches de son ample culotte de cheval. Rien de bien fôlichon, et la lettre n’est en elle-même pas hyper prometteuse. Ça pourrait valoir le coup de creuser la piste du Dameur.

    J’me suis repointé le lendemain, évidemment. Comme un vrai p’tit nouveau. Dans la salle, les mêmes gueules abîmées et avinées, drapées dans la misère d’un boui-boui d’une tristesse à en chialer des larmes de piquette. Pas un qui m’ait reconnu, évidemment. Ni la patronne, bien sûr. Posé dans un coin, j’ai attendu de voir ce qui allait venir ramasser l’offre de Dameur. Si j’ai eu vent de la nouvelle, j’dois bien pas être le seul, après tout.

    Ça n’a pas loupé. Un p’tit jeune au visage à moitié masqué s’est pointé, a commandé, et la propriétaire lui a tendu la lettre maintenant tachée de gras qu’elle m’a filée le jour d’avant. Temps de s’lever et d’aller voir ce que Lucy m’a fourni, et avec lequel j’vais pouvoir travailler. J’laisse en plan la pinte de pisse d’âne qu’on m’a servie, cela dit. Pas envie de boire ça un second soir d’affilée, ça fera un heureux.

    « Dameur, Laurent, que j’grogne en réponse à sa question. »

    On s’éternise pas à l’intérieur, pas grand intérêt. Va être temps d’aller mériter la paye, et on verra plus tard pour la sécurité et les contrats à durée indéterminée. Meilleur moyen de s’foutre dans la panade, ça, en prime. J’en profite pour jauger Joker, pseudonyme bien sûr, à moins d’avoir des parents drôlement perchés. Yeux bleus, fin, l’air désagréable, donc sérieux. J’suis pas là pour me faire un meilleur ami.

    « Joker, hein ? Moi, ce sera Vrenn. »

    J’attends quelques secondes, puis faut montrer que j’serai pas un poids mort. Toujours un peu dangereux, de bosser sur des sujets pareils quand on connaît personne et qu’on se retrouve sur un job qu’a râtissé large.

    « De ce que j’sais, y’a une carrière qui correspond assez bien aux critères du Dameur, à quelques heures au sud de la capitale. Gisement découvert assez récemment, suite à un écroulement, après les inondations. Mais si t'as une autre destination… ? »
    InvitéInvité
    Anonymous
    Informations
    Re: Plan de carrière
    Jeu 19 Sep 2019 - 22:45 #
    Zoran eut un temps d'arrêt en voyant la personne à qui il avait à faire. Même s'il essaya de le masquer de son mieux, de se présenter vite et de vouloir vite faire la mission. Il avait cette manière de parler qui se dispensait de commentaire. Zoran inspirait doucement en se disant que son flair ne l'avait pas ment et qu'il s'agissait bien d'une personne devant partager cette mission. A vue de nez, il était bien plus baraqué que lui au moins dix centimètres de plus. Tant mieux, il aurait bien besoin de gros bras s'ils devaient imposer quelque chose. Il lui fit un sourire plus confiant, il ne voulait pas que la mission tourne mal. Il poussa la porte sans chercher à vraiment retenir la porte. Vrenn serait donc le nom de ce compagnon particulièrement posé, il trouvait ; cela lui plaisait. Il allait dans le vif du sujet ce qu'il allait faire de même. Il voulait juste s'éloigner un peu plus du lieu pour brouiller les pistes.

    " Viens, qu'on discute ça au calme"

    Zoran ne voulait pas prendre le risque d'être surpris par un passant. Zoran baladait son regard pour prendre le pouls de cette ville en mouvement.

    " ... Ton idée n'est pas mauvaise. Une bonne analyse même. Si la carrière a été découverte récemment, le gisement peut être important. Mais... tu crois que y aura assez de tailleurs ? Si elle vient juste d'être découverte... J'avais une idée mais elle peut être plus dangereuse. J'ai appris qu'il y avait un gisement vers l'ouest. Beaucoup de priseurs sont déjà dessus, beaucoup de personnes tentent de l'acquérir non sans raison sans doute. Après... ça fait pas tout. Mais le bonhomme qui tient la carrière en veut toujours plus... soit c'est du bluff soit c'est un bon filon. Au choix... Si j'étais sur un bien qui ne vaut plus rien, j'en voudrais le max, surtout si tout le monde le souhaite... Fin voilà mon idée. On commence par la tienne."

    Franchement, il semblait avoir eu des oreilles bien ouvertes aux bons endroits. C'était sans doute un espion aux sens affûtés. De son côté Zoran prenait des allures de petit chef sans doute par une tentative d'en imposer à son tour. Quelque part il avait été heureux d'être avec une personne qui n'allait pas se contenter de suivre bêtement puis se pointer la bouche en coeur pour la récompense. Zoran jetait des coups d'oeil en ayant soudain une nouvelle idée en tête. Il prit en main le trajet en lui indiquant des directions tout en rassurant qu'il ne le faisait pas sans raison.

    " Quand nous arriverons non loin, dis le moi, je nous enverrai sur le toit. Nous serons indétectables. Comment vois-tu la suite ? On cherche des documents ? On parcourt le site ? Dis moi comment tu vois le truc ? Je m'adapterai ... "

    Si la carrière était aussi protégée que celle dont il pensait, il leur faudrait sans doute passer au dessus d'une palissade. Son pouvoir du vent lui permettait de leur donnait à la fois la finesse d'un envol et d'un bon atterrissage. Zoran ne se voyait pas user de son pouvoir pour accélérer leur marche. Ce serait bien de trop visible, mieux valait procéder comme n'importe quel citoyen. Zoran avait voulu voir si Vrenn avait un quelconque moyen rapide pour se déplacer sans éveiller les soupçons.

    " Viens... t'es à pieds je crois aussi. J'ai prévu le coup. On a deux montures ce soir"


    Zoran aimait planifier ses manœuvres en avance. Il s'était arrangé pour repérer un endroit où ils pouvaient emprunter des chevaux sans problème. Le jeune homme tourna dans une ruelle en lui demandant de patienter quelques instants. Il se rendit à un comptoir marchand avec dans sa main un papier qu'il remit à une femme en désignant son coéquipier. Il ne tarda pas à revenir en tenant par la bride deux montures harnachées et prêtes à l'emploi.

    " Si nous devons être rapides, autant ne rien laisser de côté."

    Le jeune homme avait négocié pour obtenir deux chevaux contre une nouvelle course. La dernière fois, il avait empoché du fric pour cette femme. Il trichait de façon anodine, mais tant que cela ne se savait pas, il gagnerait. Il monta en selle en disant :

    " En route pour le sud de la capitale".

    Zoran savait user de tout ce qui était en son pouvoir pour réussir. A présent, ils pouvaient être deux coursiers ayant une missive importante à envoyer et galoper franchement dans les rues.

    " Je te laisse passer devant."


    Si jamais c'était une palissade, ils les propulseraient derrière, si c'était une bâtisse, ils pourraient évoluer sur les hauteurs... A voir comment était protégé le site... à voir ensuite à qui ils auraient à faire. Si le type était froussard, si le type marchait à coups de billets trébuchants... Il leur fallait un maximum de renseignements... Il attendait aussi comment allait opérer son acolyte.

    Vrenn IndraniSbire
    Vrenn Indrani
    Informations
    Re: Plan de carrière
    Sam 21 Sep 2019 - 19:40 #

    J’scrute mon vis-à-vis, et ça reste sérieux, professionnel. Parfait. Et il se renseigne suffisamment pour soit être capable de pondre une suggestion équivalente à la mienne dans la foulée, soit qu’il a préparé son coup sur plusieurs jours, comme moi, et attendait le coéquipier qui lui permettrait de. De ? Dur à dire. Collaborateur, victime sacrificielle, outil jetable… Les plans moisis manquent pas dans le milieu, et j’garde un couteau dans la manche juste pour lui. Pas bon de se découvrir, de toute façon. Reste à savoir son pouvoir, certains sont bien agressifs. Mais j’le sens bien pour le moment.

    « Ma carrière, donc, heh. »

    On avance dans le silence du début de soirée, ce qui devrait nous faire arriver là-bas au p’tit matin, à pattes. Claqués, par contre. J’le suis à travers les intersections de la capitale, en regardant autour de moi. Pas l’air d’y avoir une filature pour le moment. Donc pas de piège pour l’instant. Il bouge bien, par contre, Joker, donc le coupe-coupe qu’il a au côté doit pas servir que de décoration. Et j’en apprends enfin un peu sur le pouvoir. Nous envoyer en l’air ? Un truc de vol, de lévitation, d’inertie ? J’gage que j’en saurai davantage assez vite.

    Quand il me montre les deux canassons, mon visage reste soigneusement vide de toute expression. P’tet un peu trop, même. Putain, que j’aime pas les animaux. Ça réagit toujours n’importe comment. Et tandis que mon binôme du jour s’approche du sien sans hésiter pour l’amadouer, avec le mien, que j’décide déjà d’appeler Connard, on s’jauge d’un œil mauvais. J’tends la main vers les rênes, et la retire précipitamment quand il essaie de me mordre. La baffe part toute seule, et il émet un reniflement de mépris.

    D’une saccade, j’me hisse sur la bête, ou plutôt j’essaie quand elle fait un écart l’air de rien et que j’manque de me vautrer. J’sens que le trajet sera un vrai plaisir sur ce tape-cul de merde. Définitivement professionnel, j’esquisse un mince sourire à l’attention de mon coéquipier, genre tout est sous contrôle. Si seulement.

    Après quelques longues secondes un peu gênantes pour tout le monde sauf Connard, j’réussis enfin à poser mon cul sur la selle, et on s’met en route. D’abord au pas, le temps de sortir de la ville, et quand on est côte à côte, le cheval file droit. J’suis sûr qu’il me réserve ses coups d’pute pour plus tard, quand Joker pourra plus servir de témoin. C’est l’occasion de continuer à prévoir ce qu’on va faire.

    « J’pense qu’il faut attendre de voir ce qu’on pourra tirer sur place. Pas eu le temps d’avoir des informations sur les gars qu’ont pris possession des lieux, donc faudra creuser sur place ou revenir piocher des indications ici. Mais ça implique de prendre plusieurs jours, et ça peut compliquer considérablement la situation, et la succession en terme de propriétaires. »

    Les outils dans notre arsenal sont multiples.

    « T’as l’air agile, t’pourras probablement te faufiler. J’suis pas mauvais moi-même, mais mes vingt piges sont loin. J’essaierai de suivre, d’expérience j’tiens. Si on a rien sur les gus, et pas de document compromettant sur un genre de vente forcée, il restera toujours la bonne vieille intimidation. Dameur crachera pas sur les moyens mis en œuvre tant que l’résultat est là, sinon il aurait pas lâché son annonce comme il l’a fait. »

    On passe les portes de la ville sous le regard alangui des gardes. Tu m’diras, deux types sans rien sur eux qui circulent, rien à voir, rien à dire, rien d’intéressant. J’sais que dans quelques secondes, dans leurs têtes, y’aura même qu’un seul type à cheval qui sera passé devant eux. Faudra d’ailleurs que j’pense à prévenir Joker, lui donner un bout d’papier avec mon nom ou quoi, parce que si j’vais poser une pêche, il risque de vouloir me planter. Ça m’est déjà arrivé, après tout. Une sale histoire.

    Ce qui est sale aussi, c’est la façon dont Connard a baissé la tête pour brouter une touffe d’herbe et manquer de m’envoyer cul par-dessus tête. J’tire comme une brute sur les rênes pour lui cisailler la bouche, et j’talonne des deux pieds. IL démarre tranquillement, et j’ai enfin l’impression de diriger quelque chose. A part que le trot me défonce les fesses et que les vibrations remontent jusque dans mon cou, ça irait même pas si mal. Et si ma technique laisse à désirer, au moins on fait bon voyage.

    On s’arrête au bout de quelques heures pour laisser les mules s’abreuver dans un ruisseau, et on en profite pour faire pareil, et s’occuper de nos affaires respectives. J’en profite pour faire craquer mon dos et ma nuque, en m’écartant de quelques mètres de Connard, que j’sens aux aguets pour me places un coup de sabots l’air de rien. J’reconnaîtrais ce regard de faux-jeton n’importe où, dans les yeux d’un cheval au milieu de la forêt ou dans ceux d’un joueur de cartes aviné qu’essaie de t’attirer dans un bluff mal ficelé.

    « Au fait, Joker. T’peux visiblement nous envoyer en l’air à peu d’frais, mais mon pouvoir a des bons et des mauvais côtés. Tiens, prends ça, que j’dis en lui tendant un papier. »

    Dessus, d’une écriture un peu moche mais parfaitement lisible, y’a écrit : « Vrenn, Ami. ». Si avec ça il est pas persuadé qu’on est pote, hein. M’a déjà sauvé la vie, ça. Un gars persuadé que j’étais vraiment son ami. Il a mal fini mais, heh, faut pas croire tout ce qu’on lit.

    « Pour la faire courte, si tu m’vois plus, tu vas m’oublier. Très, très, très vite. D’acc ? Donc panique pas, j’suis là, et on est dans le coup ensemble. Et paume pas le papelard, sinon ça va être assez pénible de reprendre tout du début. »

    Puis il est temps de reprendre la route, donc de remonter sur Connard. Et on rejoue au même petit jeu que la dernière fois, lui qui tourne sur lui-même pendant que j’essaie de monter sur son dos. Il réussit même à me mordre à l’épaule, sans dommages, avant que j’réussisse à le coincer contre un arbre. La supériorité de l’homme sur la carne, démontrée une fois de plus par moi-même.

    Nouvel interlude, nuit, route assez bien construite pour qu’on manque pas de buter les chevaux dans un nid-de-poule et se casser le cou dans la foulée. C’est le milieu de la nuit, peut-être une heure du matin quand on approche enfin de la carrière. Y’a un bled à un quart de journée en charrette, c’est probablement là que les ouvriers iront siphonner leur paie au fond d’un verre ou d’une prostituée. Mais c’est pas ça qui nous intéresse pour le moment.

    D’abord, on a des panneaux en bois à peine coupé qui marquent l’entrée des lieux. La route est poussiéreuse, maintenant, terre battue par les allées et venues. Puis des piquets plutôt qu’une palissade font le tour du creux dans le sol. J’crois qu’on est plutôt dans les travaux de préparation du terrain, à creuser les rampes d’accès. Y’a aussi deux grands bâtiments, un qui fait plutôt énorme hangar, et l’autre un genre de dortoir cantine, si j’devais parier. Enfin, dans l’ombre, y’a une petite cabane, qui sert probablement pour les outils et le contremaître. Le tout est en bois mal équarri, le genre monté un peu à l’arrache.

    Et si ça patrouille pas, j’m’appelle pas Vrenn Indrani, même si personne s’en souvient.
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    Re: Plan de carrière
    Mer 25 Sep 2019 - 10:24 #
    Si Zoran avait le contact facile avec les animaux, si pour lui tout semblait allait de soi, il n'en allait pas de même pour son acolyte qui semblait avoir des difficultés avec le sien. Zoran lui avait caressé le front avant de le chevaucher tout naturellement. Le jeune homme attendit que Vrenn puisse se hisser tandis qu'il réfléchissait aux alternatives qui pourraient se présenter. Il avait dans son inventaire quelques petits poignards à sa ceinture ainsi que son sabre. Zoran était plutôt bien outillé. Dans une sacoche, il avait également un jeu de 64 cartes, mais ils allaient s'en dispenser ce soir, un plan de la capitale qu'il avait étudié, un fil de fer ainsi qu'un linge imprégné du meilleur poivre irritant. Vrenn semblait bien connaître la capitale autant que lui... et même si présentement ses efforts se limitaient à tenter un accord avec sa monture, il était convaincu de son efficacité. Il avait l'air d'une sauterelle face à son cheval, il ne put s'empêcher toutefois de sourire. Vrenn en selle, il se rapprocha pour mieux entendre la suite des événements.

    " Hum... il faut que nous soyons efficaces en peu de temps. " Zoran hocha la tête " Oui.. je peux aller en éclaireur pour te délivrer des informations et tu me suis. Petit vieux, va."

    Du haut de son mètre 70, il paraissait le plus petit des deux, mais il n'allait pas s'arrêter à ce constat. Pour toutes les missions de discrétion, il était un atout sur ce point. Au moment de passer les gardes, Zoran les salua d'un simple signe de main. Les gardes tournèrent la tête davantage vers lui. Par la suite, le cheval de Vrenn semblait faire la forte tête, il semblait même prendre un malin plaisir à lui mener la vie impossible. Zoran chevaucha à ses côté pour caresser son cheval à l'encolure discrètement. Après nous être bien éloignés de la capitale, Zoran refit des étirements. Suite à son pouvoir, il devait à tout prix éviter les courbatures qui lui seraient fatals. Ses mouvements devaient être fluides. Leurs chevaux étaient calmes, apaisés. Zoran en profita pour s'allonger aux côtés de Vrenn pour discuter des derniers détails. La grande carrière que l'on voyait à quelques mètres était leur lieu de destination. Ses yeux bleutés fixaient ce lieu qui se dessinait finement dans une obscurité peu tenace. La nuit était clémente et leur offrait un croissant de lune pour éclairage. Vrenn lui passa un papier avec son nom...

    " Tu veux que je te rappelle ton nom ? C'est dans mes cordes" plaisanta t-il.

    Quand il entendit la véritable raison, il tourna doucement la tête. Il hocha simplement la tête puis suivit la reprise de leur mission. Deux bâtiments se démarquaient ainsi qu'une allée de piquets. Tant mieux le chemin pour s'y rendre n'était pas des plus agréables. Plein de nid de poule. Le lieu semblait en effet récent. Les piquets n'étaient pas si hauts, ils étaient là simplement pour rappeler que le lieu avait trouvé un acquéreur. La carrière qu'il avait indiquée serait sans doute bien plus surveillée que celle-ci.

    " T'as le nez fin. J'y vais ... je reviens tout de suite .. Vrenn" dit -il en lui montrant son papier.

    Après avoir fait quelques pas derrière le hangar, il sauta puis amplifia son saut tout en l'allégeant pour atterrir en douceur. L'idéal serait d'avoir une fenêtre d'où il pourrait observer quelque chose. Il vit un amas d'outils, beaucoup d'outils même. La carrière était pourvue de tout le nécessaire pour fonctionner pour un certain nombre de travailleurs. Les affaires étaient stockées sous un abri à l'extérieur. Il glissa le long du toit pour aviser si la carrière était active... ou si quelques mineurs étaient restés. Ce n'était pas le genre de travail, où l'on souhaitait faire du rab. Les piquets étaient rapprochés, bien taillés pour dissuader de toute escalade. L'entrée se faisait par le hangar... malin... Il s'approcha de la serrure de la porte. Très récente, mais d'une confection plutôt basique. Il sortit son fil de fer, puis prit le temps de le tordre jusqu'à agir sur le cylindre de la serrure émette un petit cliquetis significatif. Zoran poussa avec son épaule en accompagnant la porte. Aucune lumière ne se voyait de l'extérieur mais il serait prudent. Un grand hall ... qu'il devait traverser... pour qui ? Sur le coup, il ne comprenait pas pourquoi il n'irait pas directement vers le bureau... Dans sa manche dépassait un bout de papier qu'il tira pour se rappeler. C'était fou mais entre la concentration de la mission et ce pouvoir ... il allait oublier d'ouvrir à Vrenn.

    Des pioches inutilisés étaient empilés ainsi que de grandes tables en bois avaient été disposées dans cette salle. C'était sans doute pour le tri des matières premières. Quelques caisses étaient au sol avec des pierres pâlichonnes sans doute peu concentrées en minéraux. Un meilleur stock devait se trouver ailleurs... Une porte presque dérobée se trouvait plus loin au bout d'une plus petite table sur laquelle Zoran vit des éclats de cristaux. De la belle matière avait été travaillée ici. Donc il y avait une phase de tri, puis de raffinement. Une certaine organisation à en juger par cette disposition. C'était plutôt bon signe. Alors qu'il approchait de la porte d'entrée, il entendit le bruit typique du froissement de papiers juste quelques pas plus loin. La prudence lui commanda de se cacher sous une table. Il attendit. Personne ne passa devant lui. Une personne semblait s'occuper de la paperasse... Avait-il une quelconque responsabilité sur le site ?

    Zoran l'espérait. Il se faufila avec plus de précaution dans les ténèbres de la pièce pour procéder vers l'entrée. Seconde porte. Une configuration différente de la précédente. Une planche barrait l'accès. Son fil de fer ne serait d'aucune utilité. Le jeune homme soupira doucement. La planche était lourde, conçue sans doute pour être soulevée à plusieurs. C'était malin. L'équipement avait été rassemblé en hâte, mais il reflétait une certaine ingéniosité. Cette porte pourrait leur assurer une belle sortie une fois le travail rempli. A nouveau, il retraversa le hall, revint sur le toit grâce au petit mot ; il ne perdit pas son objectif. Il se hissa grâce à son pouvoir sur les tuiles et fit signe à Vrenn. Aucun des chevaux ne devait être dans les environs. Il ne devait pas être en vu également. Zoran le désigna et lui montra une posture bras tendus et une posture droite. Il fixa ses pieds, mit ses bras vers l'avant puis les balancer vers l'arrière en se redressant pour donner à son souffle une courbure appropriée. Il suivit le mouvement de Vrenn pour corriger tout écart et lui permettre d'atterrir aussi aisément que lui.

    " Bravo pour ce vol, cher... " Il regarda son papier."Ami... Bon y a un hangar de travail qui leur sert de tri et de raffinement de la production. Une personne se trouve dans ses lieux encore, il trie des papiers. Il en remue beaucoup, il cherche sans doute un document avec .. empressement. Le hangar possède deux portes : une ouverte et l'autre fermée avec une planche épaisse. On doit passer de l'autre côté. Le gars était vers le fond dans une petite pièce éclairée sans fenêtre."
    Vrenn IndraniSbire
    Vrenn Indrani
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    Re: Plan de carrière
    Lun 30 Sep 2019 - 18:41 #

    Maintenant que j’suis débarrassé des canassons, sans dire que j’suis dans mon élément, j’suis déjà moins aux fraises. J’les ai attachés par la longe dans un bosquet à quelques minutes de la carrière, et vu la nuit qu’il fait et le rythme auquel on les a menés, s’ils sont malins, ils se mettront à pioncer fissa pour être en forme tout à l’heure. Pas que j’m’attende à quoi que ce soit de leur part, cela dit. Connard utilisera sûrement ça comme technique pour me mener la vie dur, j’en doute pas une seconde. On verra qui finira mal, quand j’irai acheter ma viande de cheval à la boucherie.

    Joker m’aide à grimper sur le toit à l’aide de son pouvoir, et j’constate qu’il m’avait pas menti. C’est un bon point pour lui, et j’me méfie un poil moins. Puis j’me rends compte qu’on avait deux chevaux, qu’il avait deux carnes sellées sous la main alors même qu’il était pas censé savoir que j’serai là, et ma saine paranoïa reprend un peu son cours. J’lui jette un regard en coin. Plus malin qu’on en a l’air ? P’tet. J’reprends le fil des événements pendant qu’il me guide discrètement jusqu’à ce qui doit servir de bureau administratif dans ce trou littéralement creusé dans le sol.

    J’repère la zone où on peut récupérer l’offre de boulot de Dameur pendant une soirée, sans rien récolter. J’note rien de particulier, et j’remonte rien d’intéressant sur un certain Dameur. Pas surprenant, ça, ça demanderait une enquête plus appronfondie et c’est pas l’objet. J’me rappelle pas avoir vu le p’tit gars dans toutes les heures qui ont précédé ma prise de la mission, et j’ai une mémoire, contrairement aux autres. J’sais déjà que mon pouvoir marche sur lui, en plus, vu qu’on est jamais à l’abri d’une mauvaise surprise.

    J’l’ai donc pas vu le premier soir, uniquement le second, à moins qu’il se soit super bien déguisé. Le cas échéant, effectivement, il aurait pu passer au travers de ma pseudo-surveillance des lieux. Ou alors il avait prévu un chevla de monte et un cheval de rechange, mais j’suis pas sûr qu’on selle les deux dans ce cas, et se contente pas de transférer le matos ? J’m’y connais pas assez pour avoir la réponse, donc j’vais supposer que c’est possible.

    Du coup, légère admiration pour Joker, et méfiance maintenue, avec un brin de positivisme.

    Il me guide jusqu’à la pièce et, conformément à ce que j’ai dit, si j’suis pas aussi bon que lui, j’me débrouille largement assez bien pour ne lever aucune alerte. C’est que j’ai, l’air de rien, l’habitude de traîner dans les ombres pour me mouvoir discrètement. C’est l’âge, l’expérience, et les os qui craquent pas encore à chaque fois que j’plie les genoux. A ce moment-là, ce sera le temps de la retraite, au chaud, avec ce que j’ai pu mettre de côté. Un boulot de bureau à la Guilde, p’tet.

    J’me concentre à nouveau sur ce qui est important, à savoir la mission en cours. On arrive à la porte qui a posé problème à Joker, et j’vois immédiatement pourquoi : elle est plus ou moins scellée de ce côté, et l’autre est difficilement praticable, ils gardent des torches allumées en permanence au cas où, pour éviter que les gens viennent fouiller. Ça doit être mieux surveillé aussi, probablement là que se trouve la caisse.

    Notre bonhomme est toujours là, en train de fouiller des parchemins qu’il jette pêle-mêle dans un coin quand il n’y trouve pas ce qui l’intéresse. Les possibilités me semblent multiples, et va falloir tirer ça au clair. Il peut chercher une lettre au porteur, des informations intéressantes sur la répartition des parts ou les financeurs de ce charmant coin de pays, ou de quoi faire chanter –lui aussi ?- les chers propriétaires. En catimini, on s’positionne chacun d’un côté de l’imposante planche en bois et on soulève en soufflant plus ou moins doucement.

    Et j’porte vachement plus que Joker, qu’a la peau sur les os, le salaud. M’enfin, chacun ses talents, et le rôle de gros bras peut parfaitement m’aller ce coup-ci. On repose le truc doucement, mais pas assez, ou alors c’est un sixième sens qui alerte notre voleur. Il tourne brusquement la tête vers nous, et reste figé quelques secondes. Puis il regarde vers l’autre entrée, avec un air méfiant et sceptique. M’demande bien par où il est entré, si c’est pas par là. Et quel est son pouvoir. Toujours se poser cette question, c’est important, j’l’ai appris à mes dépends.

    Ni une ni deux, on laisse tout tomber et on se précipite sur lui. J’ai déjà un couteau dans chaque main, un dégainé de mon côté et l’autre tombé de ma manche. Celui que j’lance se plante dans le mur derrière lui avec un bruit sourd et et il se baisse en catastrophe. Il a même pas l’air armé, putain. Avec mon binôme, on fait chacun le tour de la table, et il roule dessous. On fait pas trop de bruit, au jugé, pour l’instant, même si on a l’impression de faire un boucan de tous les diables.

    Finalement, on le coince dans un coin et il conjure une dague qui est diablement peu impressionnante. Au point qu’il s’en rend compte lui-même et la laisse tomber par terre. Soit son pouvoir nécessite pas d’arme, soit il n’est pas axé combat, auquel cas faudra juste l’empêcher de nous faucher compagnie. J’me rapproche d’un air méfiant pendant que Joker le menace de son coupe-coupe.

    Puis je le manutentionne jusqu’à la table, avec un couteau sous la gorge. Et j’abaisse le timbre de ma voix de quelques notes, par principe, pour donner une basse un peu rocailleuse.

    « Salut, bel inconnu. »

    Il est pas beau. Taille moyenne, nez écrasé, oreilles en chou-fleur. Cheveux blonds filasse, et des dents déjà pourries malgré la fin de vingtaine d’années qu’il semble. Une haleine à vomir, aussi, ceci expliquant cela. Il répond pas, et c’est pas plus mal.

    « Alors, joli cœur, c’est quoi qui t’amène ici ?
    - Rien qui vous regarde, qu’il crache. »

    Voix un peu pincée, la peur sans doute. Pas d’accent particulièrement reconnaissable, il pourrait habiter à côté de chez moi que ça serait la même.

    « Oh, si, ça nous regarde vachement. »

    J’lance un regard à Joker, mais il semble vouloir rester un peu en retrait pour le moment. Faut dire, moi, on va m’oublier bientôt, mais ça sera pas son cas, donc autant qu’il se fasse un peu discret. Puis j’suis pas très loin de mon rayon.

    « D’ailleurs, si t’avais pas remarqué, répondre à mes questions, c’est un des meilleurs moyens que t’as de ressortir d’ici sur tes deux pattes. »

    J’appuie légèrement de la pointe de mon arme sur son cou, et il déglutit tellement bruyamment que la lame perce et fait perler une goutte de sang. Même pas ma faute, ce coup-ci. Mais ça l’agite suffisamment pour qu’il cause.

    « Je bosse pour un lourd des gangs qui veut mettre la main sur la carrière, et s’en servir pour blanchir un peu d’argent, et faire de la contrebande. Du coup, il cherchait des informations avant de venir essayer de s’imposer dans le coin.
    - Hm, continue ?
    - Mais c’est beaucoup mieux gardé qu’on croirait, et les types qui bossent ici ont l’air pas nets.
    - T’as trouvé quelque chose dans la paperasse ?
    - Rien de concluant pour l’instant, juste quelques messages courts entre Meluan et Arista, qui parlent d’exploiter les bons filons, avec pleins de termes auxquels je comprends rien.
    - Tu les as sur toi ? »

    Il acquiesce, commence à bouger la main mais j’l’arrête tout de suite et le fouille moi-même.

    « Vous allez m’laisser partir ?
    - Ouais, sûr. »

    J’récupère mon arme, plantée dans le mur en bois, et on s’dirige vers la sortie après avoir regardé un peu autour dans la pièce. Chou blanc, effectivement. Ou plutôt, notre nouvel ami a déjà tout trouvé. Le pouvoir de Joker est en tout cas bien utile pour se faufiler à nouveau à l’extérieur, alors que la nuit est déjà bien avancée. La fatigue commence à se faire sentir, aussi, et faut qu’on discute de ce qu’on va faire maintenant qu’on a quelques pistes. Rien de très probant, mais si d’autres sont sur le coup…

    Evidemment, le gang va manquer d’informations, vu que j’surine notre voleur dans un coin sombre, histoire qu’il nous traîne pas dans les pattes.

    « Alors, Joker, ça t’inspire quelque chose ? M’est avis qu’il faut creuser la piste de Meluan et Arista, et examiner les papiers. Faudrait tout boucler avant que le gang arrive, ou se servir d’eux comme leviers, j’sais pas. »
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    Re: Plan de carrière
    Mer 2 Oct 2019 - 19:47 #
    L'endroit n'était pas vraiment chaud, encore heureux Zoran avait eu son lot de couchage à la belle étoile. Après être allé chercher Vrenn et lui avoir rapporté tout ce qu'il avait vu, il ne dit plus un mot pour se remettre à nouveau dans une discrétion totale. Il passait devant pour lui indiquer ce fameux endroit où se trouvait une personne à l'écart. Zoran espérait qu'ils pourraient lui tirer les vers du nez, lui faire cracher le morceau ou quelque chose comme ça... Ils purent à deux ouvrir cette foutue porte qui était trop imposante pour sa taille. Franchement, il était bien content de ne pas être tout seul. Leur homme avait une ouïe bien fine pour les entendre venir. Zoran était prêt à le repousser, mais l'homme avait tout autant de méfiance qu'eux. Ces brefs instants qui semblaient s'étirer sur des minutes, il se retrouva en fâcheuse posture. Franchement, il n'avait aucun don pour le rangement... ses manières empressées pouvaient faire penser qu'il n'était pas le bienvenu ici. Il avait pris son élan pour s'élancer sous la table alors que Vrenn et Zoran en faisait le tour pour mieux le coincer.

    L'avantage d'avoir une arme longue c'est que toute projection pouvait être spectaculaire. C'est ce qui dissuada notre homme de se ruer en dehors de cette cavité. Son sabre une fois projeté avec un souffle suffisant lui coupa la retraite. Il fut alors forcé de dévier pour tomber sur Zoran qui avait bien compris la suite des événements. C'était prévisible. Il le tenait en respect sans qu'il n'ait aucune arme sur lui c'était une victoire bien mince. Il en avait maté des plus costauds, mais bon peu importe. La suite n'allait pas être de son ressort. Il adressa un sourire à Vrenn, puis inclina la tête pour montrer qu'il se reculait pour barrer la sortie. Cette cavité ne possédait aucune sortie, il était fait comme un rat.

    La suite de l'histoire était cousu de fil blanc. Malgré tout Vrenn assurait, si l'homme était peu disposé à parler au début la seule vue du sang lui avait délié la langue. Il prononça des mots dont un glaça le sang de Zoran, oui il le connaissait pour avoir traîné un peu trop près de lui. A force d'accepter tout et n'importe quoi, on finit par trahir celui pour qui on avait bossé, la loi du marché est impitoyable. Meluan... Rien à dire c'était un type qu'on oubliait pas même si on s'efforçait d'y parvenir. En toute délicatesse, Vrenn décrocha son poignard, puis emmena le gars à l'extérieur pour au final.. le planter. Bien au moins ils n'auraient pas à nettoyer, c'était une bonne chose. Fin... il était au mauvais endroit du jeu au mauvais moment. Il tapota l'épaule de Vrenn comme pour lui dire qu'ils en avaient finin jusqu'à ce qu'il zigouille le voleur. En vrai, il manquera à personne.  

    Pff ouais et puis ils vont arriver là les autres gars là. Franchement, peuvent pas foutre leur nez ailleurs. Meluan, je le connais... mais plus t'es loin de lui et mieux tu te portes. Mais il se déplace jamais pour rien et ça ... pour nous c'est bon. Au moins.... il aura servi à quelque chose" Zoran revint pour lire tranquillement sur une des grandes tables du hall. Alors oui, il y avait des termes bien spécifiques et manque de pot Zoran n'avait jamais interprété de texte par rapport à la mine. Le substrat collecté correspond au double collecté lors de notre ancienne extraction. Sérieux, ils pouvaient pas parler comme tout le monde ... par exemple le truc collecté rapporte beaucoup. Une série de chiffres suivaient... en effet c'était vraiment difficile de se rendre compte, mais cette phrase montrait un intérêt. Une autre correspondance montrait les outils peu adaptés à une profondeur requise ... c'était ce qu'il comprenait... à peu près... Des chiffres changeaient " Bon.. t'as compris quoi toi de tout ça avant qu'on nous mette le grappin dessus. Je vais mettre notre copain dehors. Y aura bien un buisson pour le cacher. " S'ils attendaient trop... le gang se méfierait et enverrait des gens, mais ils pouvaient faire croire... que la mine ne valait rien... ça c'était possible.  " Vrenn et si on dupait Meluan... juste le temps que Monsieur Dameur prenne la mine. C'est possible... On peut se servir de ce gars... simuler une fausse obstruction de la carrière ... ou ... je peux m'infiltrer chez Meluan ... mais ça j'aimerais autant éviter... "
    Vrenn IndraniSbire
    Vrenn Indrani
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    Re: Plan de carrière
    Jeu 3 Oct 2019 - 19:19 #

    Meluan, heh ? J’note de m’en méfier. Pas de l’éviter, j’ai pas vraiment peur des gros poissons, trop balèzes pour avoir ne serait-ce qu’envie de m’bouffer, mais des fois que l’envie le prenne, d’être aux aguets. De toute façon, c’est pas tant ça le souci, c’est plutôt comment on va faire pour récupérer la carrière et la garder malgré la venue d’une bande armée bien décidée à la ramasser. On établit un camp de fortune là où j’ai laissé les chevaux, avec couchage sommaire et deux trucs à grignoter. J’aime pas les rations, mais c’est tout ce que j’ai.

    « Toutes les histoires de substrat, et j’sais pas quoi, j’avoue que j’y connais rien en prospection et en géologie. Mais ça dit plus ou moins que c’est supérieur à ce qui était prévu, nan ? Donc on peut tabler que c’est encore plus mieux. »

    J’laisse la faute de syntaxe pour bien appuyer mon propos.

    « Et si c’est mieux, c’est que notre Dameur aura carrément intérêt à acheter. A moins que tout ça ne soit qu’un stratagème bien trop élaboré pour faire la nique à tout le monde, mais dans ce cas, bon… Fallait recruter un géologue et pas deux indépendants. »

    J’mords dans la tranche de fromage que j’découpe une fois sortie de mon petit sac sans fond, avec une miche qui commence déjà à durcir. A tous les coups, le boulanger m’a filé du pain de la veille. On est à la dure, sans feu de camp pour être sûr d’alerter personne, mais le climat reste encore suffisamment doux, même au milieu de la nuit.

    « J’dirais que la priorité, c’est toujours de mettre la main sur la carrière. T’vois, Joker, si les gars arrivent après coup mais qu’on a déjà fait signer tous les papiers qui vont bien et que j’connais pas du tout… Tu les connais, d’ailleurs, toi ? »

    Merde, j’aurais dû y penser avant.

    « Bref, si tout est signé, ils pourront rien faire, Meluan et sa bande de gros bras. »

    J’avale ma bouchée et j’en prépare une autre, tandis que Connard me jette un regard interrogateur. J’crois qu’il se rappelle plus de moi, c’est qu’une vieille carne, après tout. Mais moi, j’me souviens que c’est un p’tit enfant de salaud. Son père était un cheval, et sa mère aussi, même. J’déguste mon frometon sous ses yeux déçus, pour bien marquer qui c’est l’patron.

    « Sinon, on arrive dans des solutions plus délicates. On peut p’tet retarder Meluan le temps d’avoir l’ascendant ici, mais vu qu’on a buté leur éclaireur, c’est quitte ou double. Soit ils vont être prudents et davantage repérer les lieux, soit ils vont tracer pour essayer de savoir ce qui se trafique. »

    Y’a une solution qui nous est pas du tout favorable.

    « A la limite, si on en arrive là, on peut essayer de les monter les uns contre les autres, voir comment les pièces tombent et gratter ce qu’il nous faut, mais j’aimerais autant pas, c’est salement risqué. »

    Ouais, faut qu’on finisse d’élaborer notre plan. J’nettoie mon couteau sur mon pantalon avant de le rengainer.

    « J’dirais qu’on peut s’présenter demain matin comme des courtiers pour un riche propriétaire qui serait intéressé, pour voir leurs gueules et combien ils vendent. En tout cas, moi, ils se souviendront pas. J’sais pas si tu veux essayer de fureter derrière, ou discuter avec les ouvriers, mais c’est p’tet mieux si tu restes discret. »

    Ouais.

    « T’en dis quoi, Joker ? »
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    Re: Plan de carrière
    Dim 6 Oct 2019 - 11:03 #
    Les contacts de Zoran pouvaient être nombreux si on comptait tous ceux où il avait failli laisser ses plumes. Il s'était toujours sorti plus ou moins d'affaire. Si la situation devenait trop pesante, il faisait le mort pendant quelques jours dans une autre ville. Il restait ainsi en vie en récoltant des informations de ce qui pouvait se passer en ville. A un moment, il songeait qu'il pourrait être un informateur, mais il avait bien de trop peur pour sa vie. Il prenait déjà des risques, il ne s'imaginait pas s'avancer plus à moins qu'une bonne occasion se présente. Son cheval avait d'atteler un nécessaire plutôt sommaire : une toile de jute pour leur campement, une couverture en laine pour ne pas crever de froid lors de cette saison fraîche et du lard fumé... seul truc qu'il avait pu s'acheter. Il étendit la toile en serrant des cordage de fortune qu'il avait pu prendre de sa virée sur le port. Les marins lui avaient montré un nœud solide et il comptait bien en tirer profit pour leur éviter d'être surpris par la pluie.

    " Si t'es d'accord... on fait pas de feu, ça attirerait l'attention sur nous et autant qu'on s'éloigne pas trop non plus..."


    Tout comme lui il avait de maigres rations. Au moins, personne de jaloux, c'était à la bonne franquette. Son lard était salé au point de lui faire exploser la bouche. C'était à peine concevable.

    " Ben ouais puis bon... c'était ... mal écrit. Je sais pas mais autant être direct non et dire que voilà c'est mieux que prévu au lieu de ce substrat à la con qui veut rien dire... "


    Même si Zoran avait une certaine familiarité avec de nombreux textes, il avait envie de cracher sur ceux qui ne savaient que faire de belles phrases pour tout cacher. Après c'était sans doute aussi pour ne pas fournir à n'importe qui les clés pour comprendre... donc dans un sens il aurait fait pareil... Le plan déroulait par Vrenn était très astucieux sauf si les membres de Meluan se décidaient à venir... Mieux valait que l'un d'eux s'assure de la sécurité de l'autre tandis qu'ils faisaient leur petite affaire.

    " Hum... je suis d'avis qu'on devrait toujours surveiller les alentours. J'irais faire un tour près des ouvriers, voir ce que je peux trouver aussi... quitte à me faire passer pour l'un d'eux. Vu comment ça s’enchaîne, on convient d'un signe dès que tu l'entends et tu peux arriver pour ton rôle. Je ferai le guet et si y a des personnes.. je m'arrange d'elles... mais faudra que tu fasses vite... Je tiens pas à avoir toute une garnison au cul... Si je pouvais choper un document pour faire la transaction ou qui fasse pression ce serait le top... et toi tu aurais un ordre de prix. Je pense qu'on serait bon là... Bon... va falloir un peu pioncer... Demain, je serai parti en explo, je te laisse surveiller. Je te ferai un hululement de chouette... et je dors. "


    Comme il devait être réveillé avant Vrenn, il avait pas intérêt de traîner, surtout s'il allait devoir repousser des gens. Rien qu'à cette idée, il état tout excité. Au matin, il laissa les toiles en place et s'écarta rapidement. Après s'être positionné sur le toit comme la veille, il vit que peu de personne étaient arrivées encore très bien... Il s'infiltra en cherchant des outils laissés en plan. Comme il s'était arrangé pour tout remettre en état, il ne se voyait pas forcer la serrure. Mieux valait qu'aucune intrusion ne se perçoive. Il n'était qu'un ouvrier après tout... Des personnes arrivèrent, le virent en pleine action. On lui reprocha de faire du zèle. Il les renvoya promener en disant qu'il était en essai et qu'il avait autre chose à faire qu'attendre. Zoran finit par suivre les allées et venues des ouvriers notamment celui où ils sculptaient les gemmes produites, situé non loin des archives dans le hangar. Il devait trouver quelque chose... Un homme inquiet passa non loin de lui. Comment le définir autrement avec sa démarche de souris et ses regards presque inquisiteurs sur tout le monde... c'était impossible même s'il avait une certaine élégance. Il dénotait dans le paysage. Comme il allait vers la pièce aux archives, Zoran le suivit " Monsieur.. je voulais vous dire... les gars et moi on a trouvé la zone comme ça... Fin aucune porte a été forcée. " L'homme eut un regard angoissé en voyant ce bazar. Zoran tentait de produire un effet d'acteur en lui parlant d'histoires entendues à la carrière. Il faisait ainsi officiellement partie du décor. Alors qu'il traînait dehors, il prétexta une livraison de minerais pour prendre une charrette... Il venait d'avoir une autre idée, il serait le leurre. Si jamais on le prenait en chasse, au moins personne ne serait sur Vrenn. Les portes lui furent ouvertes. C'était bien plus simple par ce biais... Zoran tourna la tête pour chercher son acolyte tout en continuant sa progression. Il poussait des hululements assez audibles tout en chargeant sa charrette pour qu'elle ne paraisse pas trop légère. Alors qu'il se penchait pour ramasser une pierre, il crut voir la silhouette de son  acolyte.

    " Je vais les ralentir... vas y".


    Allez hop, il avait semé le doute dans l'esprit d'un homme sûrement rattaché à la direction du site et il recherchait actuellement des groupes aux alentours. Sa cargaison n'était pas très importante, au moins il allait pouvoir progresser rapidement.
    Vrenn IndraniSbire
    Vrenn Indrani
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    Re: Plan de carrière
    Lun 7 Oct 2019 - 12:30 #

    Quand j’me réveille, Joker est déjà parti. Pas choquant, c’est ce qu’on avait prévu. Il m’a laissé connard, donc ça devrait aller en terme d’alibi. On a rarement vu les investisseurs ou leurs envoyés se balader à pinces à travers tout le pays, sauf p’tet ceux qui sont pauvres. Autant dire, ceux auxquels personne a vraiment envie de parler, quoi. Dans la même veine, j’ai un brin de préparation à faire.

    J’avale un bout d’pain sur le pouce, puis j’me dirige vers le ruisseau proche pour prendre soin de moi-même. Ma barbe est encore suffisamment bien taillée, donc j’me rince juste pour pas sentir le bouc. Puis j’ouvre mon petit sac sans fond, et j’regarde les fringues qui s’y trouvent. Pareil, les vêtements que j’ai actuellement se prêtent à la discrétion la nuit dans les quartiers un peu marrants de la Capitale, et vachement moins à intimider les bouseux.

    J’exhume, soigneusement pliés, une belle chemise blanche et un pantalon propre, ainsi qu’une veste de voyage du plus bel effet. Ça fera largement l’affaire, j’me suis déjà fait passer pour un riche marchand, une fois, avec ça, auprès de bouseux. Qu’on vienne pas me faire croire que j’vais tomber sur un aristo désargenté qu’a lu les grands classiques et qui connaît tous les multiples de quarante-sept.

    J’jette un œil au ciel, le soleil est déjà bien avancé. Ça m’semble être le bon moment. Connard a l’air distrait par une touffe d’herbe, en plus. J’prends mon élan, j’fous un pied dans l’étrier et j’grimpe en selle en une seconde, puis j’me cramponne quand le canasson essaie par réflexe de me déloger. Et ouais, mon gars, l’intelligence humaine a vaincu une nouvele fois. Si j’m’étais vautré, j’aurais pourri mes sapes, cela dit…

    La mine altière sur ma fière monture, ou pas, j’me dirige vers le chemin, puis l’entrée de la carrière. Personne pour surveiller que des gens se pointent pas à l’improviste, mais ils doivent pas encore être assez pour avoir un véritable service de sécurité, j’suppose. Ou ils sont occupés ailleurs. J’me demande comment Joker s’en sort quand j’entends quelques hululements. Bon, l’a l’air en vie, c’est déjà ça. Je hèle un type qui passe avec une brouette remplie de pierres que j’distingue aucunement des autres. Il a l’air occupé, en tout cas, c’est bon signe.

    « Hé, bonjour, que j’dis avec un mince sourire. Est-ce que le contremaître est là, mon brave ? »

    C’est que, j’vais pas fraterniser avec la piétaille.

    « C’est pour quoi, qu’il demande ?
    - Pour parler au contremaître. »

    Il se fige quelques instants. Pas une lumière ? J’le jauge, bras épais comme mes cuisses, mâchoire prognathe, nez cassé plusieurs fois, cicatrices. On choppe pas ça en tapant à la pioche sur des cailloux normalement. P’tet un genre de réhabilitation. Finalement, les possibilités se décantent dans son bocal, et il pose sa brouette dans un coin.

    « Suivez. Monsieur ?
    - Enderano. Monsieur Enderano.
    - Ouais. Ben venez. »

    On parcourt en plein jour un trajet que j’ai approximé la nuit précédente avec Joker, et y’a davantage de monde. Il faut pas longtemps pour descendre jusqu’au hangar qui sert aussi de bureau au patron des lieux, qui n’est d’ailleurs p’tet pas le proprio. Ça fait partie des pistes à creuser. J’me fais introduire prestement à l’intérieur après avoir largué ma carne à l’ouvrier, pour le laisser se démerder avec Connard.

    Le gars est immense, taillé comme une armoire à glaces. Lui aussi, il a le nez épaté et un peu tordu des types qui se le sont fait casser plusieurs fois, et les oreilles bien niquées. Boxeur, peut-être ? A voir les mains velues semées de plaies cicatrisées, bagarreur de rue, ça colle aussi. Il a des petits yeux enfoncés, chafouins et sombres qui regardent tout autour de lui et me mesurent rapidement. Pas un danger, que j’devine dedans. Et encore, s’il avait vu mon pouvoir.

    Sa voix caverneuse gronde dans la pièce.

    « Je suis le contremaître Ugo. C’est pour ?
    - Monsieur Enderano, enchanté. Je représente divers intérêts de la Capitale qui éprouvent une forme de curiosité pour la carrière qui vient d’ouvrir, et voudraient bien discuter de ce qui s’y trouve, et de la possibilité d’y investir. »

    Il renifle, et se retient de cracher par terre, ça serait dégueulasse.

    « Pour ça, faudrait plutôt voir avec le propriétaire des lieux. Il est dans la pièce à côté, je l’appelle. »

    On progresse à grands pas, et un petit homme à l’air inquiet et méfiant vient nous rejoindre. Je lui refais tout mon petit laïus en le ponctuant de quelques gestes. Et j’demande surtout les rapports des experts pour avoir une évaluation objective de la rentabilité du lieu. Bon, j’l’ai déjà lu, donc j’sais à quoi m’attendre.

    « Oui, oui. Je suis Ary Terry. Je vais vous chercher ça. »

    J’parcours ensuite la feuille qu’il me donne. Les mots inconnus sont les mêmes, les histoires de substrats ou je sais pas trop quoi. Mais les chiffres sont différents, et il me faut quelques instants pour replacer. J’ai une bonne mémoire visuelle, et y’a aucun nombre en commun. Ils ont dû doubler ou tripler par rapport au papelard qu’on a lu hier. Un faux ? Y’a des chances.

    « Ce sont des chiffres extrêmement impressionnants, que j’note prudemment.
    - Oui, nous avons vraiment eu de la chance que l’affaissement de terrain dévoile ce filon gigantesque qui se trouvait sous nos pieds tout ce temps.
    - Oui, grâce en soit rendue à Lucy.
    - Gloire à Lucy, qu’ils abondent. »

    Ou au mec qui leur fait des faux rapports d’expert. A priori, c’est pas bien compliqué, suffit d’une plume et d’un beau morceau de parchemin.

    « Je pense qu’il faudrait une étude indépendante d’un autre géologue pour confirmer tout ça ?
    - Vous n’avez pas confiance ? Intervient le contremaître en me surplombant dangereusement.
    - En affaires, nul ne peut faire aveuglément confiance, Monsieur Ugo. »

    Ce coup-ci, il crache carrément, alors que son propriétaire fait la moue.

    « C’est que, nous avons d’autres acheteurs intéressés, donc vous n’aurez pas beaucoup de temps pour vous décider.
    - Je vois. Donc pour l’avis neutre ?
    - Nous n’allons pas pouvoir accéder à votre demande pour le moment. »

    Faux pour gonfler les prix, mais ça veut pas dire que la carrière est pourrie, juste moins bien qu’exceptionnelle. Surtout que j’y connais queud’. Faudrait chopper le proprio dans un coin sombre, le contremaître m’a l’air un peu raide à intimider et démonter. Reconvenir avec Joker ?
    « Je vais y réfléchir et voir ce qu’en disent ceux que je représente.
    - Qui sont ?
    - Vous verrez si nous faisons affaire, Monsieur Tery. »

    Puis j’me dirige tranquillement vers la sortie.

    « Dîtes, vous ne seriez pas déjà venu ici ? M’interpelle Ary.
    - Moi ? Non, jamais, pourquoi ?
    - Parce qu’on a reçu de la visite la nuit dernière, des gens qui ont fouillé le bureau. Je pense qu’il serait de bon ton que vous restiez quelques temps.
    - Bien sûr, pas de problème. »

    Puis j’fonce vers mon canasson, dont la longe est lâchement attachée à un poteau en bois, pour m’enfuir au plus vite. Z’ont piffé quelque chose, les cons. Un pouvoir ?
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    Re: Plan de carrière
    Sam 12 Oct 2019 - 18:05 #
    Les routes n'étaient pas encore trop fréquentées... Zoran avait peut-être trop anticipé, peut-être que finalement ils attendaient le retour de leur cher éclaireur. S'il avait rencontré des personnes, il prétextait venir non pas de la carrière qu'ils convoitaient tous les deux, mais de celle qu'il avait précédemment évoqué. Il parlait d'une future vente avec un acheteur bien chanceux. Il adaptait son discours en fonction des passants, parfois il se limitait à un simple bonjour pour paraître plus vrai, plus réaliste. De loin, en plissant les yeux il crut voir un attroupement louche... Le genre qui ne vous fait pas plaisanter. Serait-ce celui de Meluan ou de l'autre qui était aussi sur le coup ? Finalement la mort de leur éclaireur avait fait tâche. Voilà donc son moment d'entrer en scène, il se badigeonna de terre sur le visage puis se mit en route vers eux. Il tenterait de faire son possible pour les dégoûter de cette carrière.

    Dans sa charrette, il n'y avait que de la pierre de seconde zone, le genre qui ne valait pas grand chose. Sans doute un rebut inexploité de la carrière... S'il était une charrette avec un si maigre tribut, ils seraient forcés de voir que ce n'était pas l'abondance. On l'arrêta quelques mètres plus loin effectivement pour l'interroger. Il évoqua une mine bien au dessous de l'estimation , un lieu dont le mérite avait été gonflé. Il parla de tous ces moments où piochant il avait cru voir un gisement... qu'il rentrait chez lui et qu'il passerait peut-être du côté d'une autre carrière plus sûre que ce nouveau gisement... Dans les groupes mafieux, ils pouvaient se faire passer le mot que ce bien était bien moins intéressant qu'il n'y paraissait. Ils n'allaient pas se presser ainsi à l'acquérir. Ils étaient dubitatifs d'autant que leur gars ne revenait pas. " Vous pouvez y aller... beaucoup de gars remballent. Après y a les tenaces...." Il le dit sans grande emphase comme un homme blasé et commanda à son chariot de poursuivre au pas en soupirant. L'avantage dans son jeu d'acteur c'était qu'il pouvait au moins introduire le doute.

    Le voleur continuait de patrouiller en faisant simplement d'être un ouvrier faisant route soit vers la ville soit vers la carrière autant dire que ses passages se faisaient lassants. Il se demandait comment se passait l'entrevue entre Vrenn et le contremaître. Il espérait que ce soit plus fructueux de lui. il revint vers la carrière tranquillement pour aviser sur le déroulement de leur mission. Dieu qu'il espérait un bon déroulement. Il mit sa capuche d'ouvrier pour dissimuler son visage. Comment savoir où était... Vrenn ?

    Même sa mémoire commençait à partir, signe que tout ceci avait duré un certain moment. Il avait dû prendre un autre accoutrement sans doute pour être le moins reconnaissable possible. Vu le nombre de personnes qui grouillaient, il avait eu de la chance d'avoir une carriole de la carrière pour rentrer sans encombre. Il prit sur son dos un sac de pierre .. c'était dans ce genre de moment où il aurait bien voulu encore une aide secourable. L'aide secourable sortit en trombe de l'atelier. Visiblement, Vrenn avait hâte de déguerpir...

    Discrètement, Zoran détacha un courant d'air pour que le cheval se cabre. Il fit semblant de vouloir rattraper son sac en visant simplement à effrayer le cheval. Vrenn étant une personne craignant ces animaux, il allait être ralenti... et l'espérait-il allait se retourner vers son coéquipier. Il voulait juste attirer l'attention pour quelques secondes... Le coup de flippe qu'il avait voulu donner n'avait sans doute pas eu l'effet escompté... Peut-être même qu'il avait mis les doigts dans un engrenage qui précipitaient davantage la vente. Le voleur redressa la tête en reprenant son sac. Autant tenter ... le tout pour le tout... si la vente s'était précipitée, ils avaient peut-être mis ce papier plus accessible... Peut-être cela valait-il le coup de pénétrer une nouvelle fois à l’intérieur. Zoran était de nature entêtée à son détriment sans doute.

    " Monsieur, monsieur... acceptez que je vous aide ! " s'empressa t-il de dire.

    Le cheval avait été surpris et n'allait pas se calmer ainsi. En plus il prenait le risque que son associé parte sans lui. Maintenant qu'il était revenu, il ne voulait pas avoir trop de difficultés à ressortir s'il tentait quelque chose. Il avança en redoublant de prudence face aux sabots habiles du canasson mécontent. Il passa devant Vrenn pour flatter l'encolure de l'animal.

    " J'ai été maladroit... pourtant c'était mon dernier voyage à l'atelier... Vous vous rendez loin? Il y a .... une remise où vous pourriez trouver un peu de foin isolé pour votre monture ."


    Zoran lui désigna l'endroit situé non loin de là et s'y rendit en espérant qu'il en fasse de même. S'il sortait de cette carrière, jamais ils ne pourraient y rentrer à nouveau. Il préférait connaître le nouveau plan d'action de son coéquipier. Quitte à s'attirer les foudres du contre maître. Son visage était poussiéreux, il s'était arrangé pour se fondre dans la masse des ouvriers, au pire il se ferait viré... Virer d'un poste où il n'était pas engagé, il n'avait pas trop à s'en faire.

    " Vrenn... il faut que je te parle... Dehors rien à signaler. Que s'est il passé ? Tu penses qu'on tente de voler l'acte de propriété.. J'ai l'impression qu'il t'ait arrivé des merdes.. je me trompe. On peut tenter le tout pour le tout, je suis prêt, mais je voulais savoir jusqu'où t'es prêt à suivre. Et ce qui s'est passé, briefe moi."


    Le tout pour le tout. Le côté discrétion en moins. Il se demandait si c'était bien judicieux. Personnellement, il se voyait bien faire un coup de vent pour subtiliser le papier et l'envoyer sur Vrenn... Dans la remise, ils ne pouvaient pas rester longtemps. Fort heureusement, il se faisait vite oublier et Zoran avait une tête d'ouvrier. Dans un sens, ils étaient à la fois dans une impasse et avaient des positions plus dissimulées. Ils pouvaient encore conclure sur une bonne fin de mission. Zoran l'espérait du moins.

    " ... Nous savons que ce gisement en vaut la peine. Pour mon idée, je ne suis sûr de rien, autant se batte pour celui-ci et poursuivre... J'espère avoir motivé les acheteurs à moins investir... Si cela pouvait pousser à bout les enchères et faire en sorte qu'il la cède à Laurent Dameur... "
    Vrenn IndraniSbire
    Vrenn Indrani
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    Re: Plan de carrière
    Mar 15 Oct 2019 - 23:02 #

    Heureusement que j’avais Joker en couverture. Il m’a permis de m’extirper de la situation et qu’on aille se planquer dans un coin. Avec son physique un peu commun et ses vêtements passe-partout, et mon pouvoir, on devrait pas avoir de mal à se faire oublier. Surtout moi. Quelques minutes seront un peu courtes, dans un tas de paille, s’ils ont une bonne mémoire et se concentrent assez. Va falloir essayer de temporiser un peu davantage.

    J’regarde mon coéquipier, puis j’me repasse le fil des événements.

    « Ouais. J’suis allé creuser cette histoire de mine, combien ils veulent vendre s’ils le veulent vraiment, et prendre un peu la température des lieux. A part le propriétaire, qu’a l’air normal, les autres ressemblent davantage à des gros bras ou des brigands que de vrais ouvriers. Ça peut poser problème si on veut intervenir par la force. »

    Ouais, la force, exclue. Y’a aussi la question de leurs pouvoirs sur lesquels on n’a pas encore de visibilité.

    « Quand j’me suis pointé, ils m’ont filé un rapport d’expertise avec des chiffres au moins deux fois supérieurs à ceux que t’as trouvés sur le document qu’on a ramassé la nuit dernière. Du coup, j’sais pas combien de faux dans le même genre ils ont, qui traînent dans le coin. Ça pue l’arnaque à plein nez, ou alors ils exagèrent juste un peu, j’sais pas… »

    Et comme ça bloque les rapports des experts… J’me renfonce encore un peu dans la paille. Passablement désagréable, mais il faut ce qu’il faut. Ça risque d’abîmer un peu mes sapes, mais rien de bien méchant. Nan, ce qu’il nous faut, c’est un moyen de décanter la situation.

    « Y’a aussi, possiblement, un pouvoir qui leur permet de reconnaître les gens qui mentent, qui sont déjà venus. Ou alors ils ont sacrément du pif et ont fait le lien entre la visite de hier soir et ma venue aujourd’hui, c’qui est pas impossible. »

    J’me gratte le dos.

    « Ou ils ont tenté un coup dans l’eau et j’ai marché dedans comme un bleu, mais j’me sentais pas de rester coincé à l’intérieur avec eux, ça puait un peu trop du derche, si tu vois ce que j’veux dire. »

    Ouais, j’ai p’tet juste cru à un bluff de bas étage, mais la situation permettait pas trop de faire autrement, j’pense. J’tiens davantage à la peau de mon cul qu’au portefeuille de Dameur, après tout, ou même à Joker, pour des raisons qui me semblent assez évidentes.

    « En tout cas, c’est bien si les acheteurs arrivent un peu méfiants. Y’a p’tet moyen de remuer la tambouille au point de faire criser un peu tout le monde. Ouais, et se garder l’option de faucher un titre au porteur si y’a moyen… Les chances que Dameur se ramène en personne sont assez faibles, donc ce sera à nous de s’occuper de tout ce qui est signature ? »

    J’retire un brin de paille qui essaie avec insistance de se glisser dans mon froc.

    « On verra pour la falsification à l’occasion, d’acc ? »

    Comme il manifeste pas que mon idée c’est d’la merde, j’enchaîne.

    « J’vais attendre un peu et y retourner, comme acheteur potentiel encore une fois. Ils devraient plus trop de se souvenir de moi ou de ce qui y est associé. Là, j’vais essayer de foutre le dawa dans l’enchère, si y’a enchère, en mettant en question leur intégrité, les informations fournies. Pour ça que j’vais utiliser leur précédente analyse qu’a des chiffres vachement moins impressionnants. J’pense que le mieux, c’est que tu restes en couverture pour m’aider à me sortir de là, ou finir de leur tordre le bras si nécessaire. Dans le pire des cas, on essaiera de tout faucher, ça te va ? »

    On attend encore quelques minutes puis j’m’extrais de la botte de paille. Marrant, que personne soit venu nous chercher. J’remets de l’ordre dans la tenue, ce qui consiste principalement à retirer la paille qui s’y accroche et la poussière générale du coin, puis j’adresse un dernier signe de tête à Joker. On va jouer le va-tout, et si ça marche pas, on improvisera autre chose. On est vraiment à l’arrache, là.

    Une fois ressorti, j’comprends pourquoi on était si peinard : des tas de gens, le genre friqués mais pour de vrai, pas comme moi, viennent de se pointer. J’me demande comment ça se fait qu’ils soient tous ensembles alors qu’ils sont manifestement pas potes, mais la réponse est assez évidente. Ils se surveillent les uns les autres, donc dès que y’en a un qu’a commencé à bouger, les autres ont suivi pour pas que l’aubaine leur passe sous le nez. Ou juste pour être informés, au choix.

    J’me retiens de cracher sur le côté, ça la foutrait assez mal.

    Les gens me jettent qu’un regard superficiel alors que j’mène mon canasson au milieu des autres. Ça fait toujours plaisir de faire forte impression. Ils me jettent des regards méfiants, se demandant d’où j’sors, qui j’suis, qui j’représente, et la profondeur de mes poches. A voir mes sapes, c’est pas impressionnant, mais on sait jamais, et ils veulent pas se laisser prendre par surprise. Les deux premiers qui essaient d’engager un début de conversation sont mal reçus d’un haussement de sourcil méprisant et ça coupe court à leur curiosité.

    Le proprio et le contremaître arrivent enfin, et leur regard défile sur tout le monde, avant de s’arrêter un poil plus longtemps sur moi. J’lis qu’ils se souviennent vaguement de moi, que ma tête leur rappelle quelque chose et leur revient pas. Vous inquiétez pas, que j’pense, c’est le cas de pleins de gens. On règlera ça tout à l’heure. Entre amis.

    A l’intérieur, on échange les politesses d’usage. Comme j’suis soigneusement le dernier à me présenter, j’donne le nom de Laurent Dameur. Quelque part, c’est aussi pour lui que j’suis là, si tant est qu’il existe, alors autant que son blase serve à quelque chose. Puis ça sonde plus ou moins finement l’état de la carrière, à quelle point elle est prête pour une exploitation rapide et profitable, les rendements espérés.

    On entre en plein dans le vocabulaire technique auquel j’entrave que dalle, mais j’associe quand même les valeurs évoquées aux chiffres présents sur le papelard qu’on a récolté. Ça parle de sensiblement mieux que ce que j’ai vu, ce qui est plutôt engageant pour ce que j’ai prévu. La discussion s’essouffle au bout d’une quinzaine de minutes, largement suffisamment de temps pour que Joker prépare ce qu’il a à préparer. J’sais pas ce que ce sera mais j’espère que ça fera le taf. C’est que pour le moment, j’peux assez reposer sur lui, ça fait plaisir, des ptits jeunes motivés comme ça.

    « Par contre, j’ai une question, Monsieur Terry. J’ai ici un document qui concerne cette carrière qui évoque des possibilités bien inférieures à celles que vous développez. »

    Je montre bien le papier, histoire que tout le monde voie que c’est le même.

    « Comment vous expliquez cela ?
    - Il doit s’agir d’une étude d’origine, avant que nous ne creusions, se rattrape-t-il.
    - Pourtant, c’est daté de la même date que l’étude que vous avez mise à notre disposition ?
    - Vous nous montrez un faux ? »

    Ça s’agite dans la foule, faut que j’continue. Si Joker a bien répandu les rumeurs comme quoi la carrière pue, ça devrait complètement lancer mes nouveaux meilleurs amis.

    « Allons, vous venez de dire qu’il devait s’agit d’une étude d’origine. »

    Il balbutie, et le contremaître Ugo envisage de régler le problème de façon moins diplomatique. Enfoncer le clou, j’ai toujours été fort avec un marteau. Et c’était pas pour l’ébénisterie.

    « Donc je me demande pourquoi vous avez plusieurs études à disposition, qui relèvent toutes des chiffres différents à propos de la même carrière. Êtes-vous en train de monter une arnaque, Monsieur Terry ? »

    Là, ça gueule carrément. Banco. Plus qu’à voir de quel côté le vent souffle.
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    Re: Plan de carrière
    Dim 27 Oct 2019 - 17:33 #
    Zoran avait tenté d'agir au mieux, il voulait revenir avec une mission réussie quoi qu'il puisse lui en coûter. Après il n'était pas prêt à tous les sacrifices, mais il en allait de sa fierté personnelle. Zoran n'avait pa mis le doigt sur le problème, il s'était tellement fondu dans ce groupe qu'il n'avait pas noté à quel point la masse musculaire de certains ... Il valait mieux pas prendre un coup dans les côtes au risque de s'en souvenir.

    " Maintenant que tu le dis... c'est vrai que j'en ai vu un bon paquet... Ils sont peut-être là pour travailler mais aussi pour rétablir l'ordre. Faut jouer fin" appuie Joker en hochant la tête.

    Zoran vit que Vrenn se renfoncer dans la paille en lui disant une information troublante. Ah les roublards... Ils la jouaient au marchandage habile. Vrenn avait bien su gérer pour trouver une si bonne information. Pour peu il lui aurait bien tapé dans la main.

    " Tu sais, là je t'embrasserai bien ! T'as géré mon gars, on va les coincer là c'est bon, c'est du tout cuit ! Fais moi confiance ! Je couvre tes arrières, de toute manière. Tu peux y aller les yeux fermés ! "

    Zoran chercha ce qu'il allait bien pouvoir inventer pour justifier son absence. Il allait devoir justifier une plus grande pause.. Qui dit grande pause dit ennui... Il se saisit du plus grand sac soulevable... Son dos émit un craquement de protestation et pourtant il partit ainsi chargé. Ses mouvements se faisaient de plus en plus lents jusqu'à ce qu'un autre ouvrier partage son labeur. Zoran fit un visage reconnaissant tout en échangeant des potins.

    "Tu sais... y a plein de visites.. t'as vu... La mine va être vendue.. Tu vois c'est mon premier jour. Je vais devoir déjà partir. Parce que on t'a pas dit...? "


    L'ouvrier faisait de grands yeux. Il avait simplement entendu qu'il y avait effectivement vente, mais delà à ce qu'il y a des renvois. Zoran expliqua que des chiffres étaient gonflés pour que les propriétaires s'en mettent plein les poches tout en cédant peu aux travailleurs. Le renvoi allait de soi pour cacher le pot aux roses. Ils s'étaient arrêtés au milieu de la place pour discuter plus aisément. De cette façon, ils étaient plus écoutés. Zoran fit son jeu d'acteur qui supposait qu'il ait de moins en moins envie de parler car il était dégoutté par cette situation. Certains acheteurs auraient l'impression que la mine ne valait rien, puis ils auraient l'information que des informations avaient été falsifiées. La situation était une vraie bénédiction. Vrenn était un fin stratège, peut-être .. même meilleur que lui sur ce coup là. Il concevait pour lui une espèce d'admiration discrète. Au moment où le contremaître vint vers eux, Zoran se mit à l'avant.

    " Mes amis ! Je vous connais peu, mais on se moque de nous ! Joignez vous à moi pour que règne ici une vente plus juste pour nous les travailleurs"


    Il s'était tellement mis en avant qu'il se sentit voler. Le contremaître avait levé le poing pour le mettre à terre. Parfait, c'était aussi prévu. Les travailleurs firent une émeute où ils tentèrent d'avoir le dessus sur le contre maître. Zoran tenta juste de ne pas finir piétiner. il se reçut de nombreux coups de pieds. Au moins s'il était plein de poussière déjà auparavant, il l'était d'autant plus à présent. Il espérait que Vrenn avait conservé les papiers dans ce chaos. Il poussa sur ses mains pour sortir de la foule en utilisant la force du vent. C'était un tel foutoir que personne ne fit attention à une flèche qui venait de s'isoler. Repérer Vrenn.. repérer Vrenn. Ils les vit près de la masse de gens. Zoran jeta un regard vers Vrenn dans l'espoir qu'il fasse attention à ce qui allait se passer à présent. Le jeune voleur fit un mouvement lent sans user de son pouvoir pour que son collègue puisse prévoir ce qu'il comptait faire. Le voleur voulait qu'ils s'échappent avec le plus de documents dont celui de l'acte de vente. La situation était tellement tendue que le propriétaire voudrait vite s'en débarrasser. Il espérait juste qu'il ait le temps de parler de leur client pouvant le sauver de cette impasse. Ce jeu de regards était uniquement de le but de se mettre d'accord sur une sortie. Maintenant ou plus tard....? Le contre-maître se rapprochait de plus en plus de lui, ce qui l'obligea à repousser cet instant. Fort heureusement, il avait tout un bataillon venu le secourir. Toute l'attention étant braquée vers lui, il ne pouvait faire le plan prévu... Il tenta de s'extirper à nouveau, de se glisser puis décida quelque chose d'insensé pour mettre plus de pagaille. Zoran se mit à soutenir les mouvements de ses camarades en les amplifiant de ses bourrasques. Certains se mirent également à user de leurs pouvoirs dans une cohue musclée. Il put de cette façon rejoindre sans mal son camarade.

    " Messieurs, fuyez.. le lieu n'est pas sûr...L'écurie est juste à quelques pas derrière vous... "

    Zoran partit devant dans l'espoir que Vrenn y verrait comme un appel à une retraite globale face à ce danger. Des regards l'observaient soupçonneux, mais cette cohue était vraiment effrayante. Les ouvriers étaient à bout de ce propriétaire ne voulant pas leur bien. On entendait ça et là " menteur !", " tu vas voir!". Les menaces pleuvaient. Zoran avait une mine épouvantée en disant qu'il n'avait pas voulu une pareille émeute et que là il fallait penser à leurs sécurités. Pour sa part, il avait ajouté qu'il préférait s'éloigner avant d'être blessé... C'étaot marrant mais ça avait un effet immédiat.. Les personnes se dispersèrent. Le propriétaire y compris. Zoran prit un rythme de course de façon à se trouver à hauteur de Vrenn. Il lui fit un léger clin d'oeil.

    Vrenn IndraniSbire
    Vrenn Indrani
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    Re: Plan de carrière
    Mar 29 Oct 2019 - 17:26 #

    La situation est vite devenue explosive. Les types, investisseurs, larbins glorifiés et autres rejetons de nobles ont beau s’habiller de façon charmante, parler d’une élocution charmante et se tenir comme des singes savants, ça ne les éloigne pas de leur condition simiesque. Ça ou une troupe de poissonnières en train d’argumenter sur le quai, à comparer les yeux de leurs poissons et se battre pour la cargaison la plus prometteuse d’un pêcheur qui se réjouit de toutes ses attentions.

    Là, le propriétaire est pas jouasse : il a vendu ou voulu vendre une cargaison complètement pourrie, et il s’est fait prendre la main dans le pot de confiture. Les perspectives sont sombres, mais dans le pire des cas, ça ne fait que repousser ses gains, il se retrouvera simplement à devoir exploiter au moins un petit peu sa carrière.

    Du moins, à l’origine, ça devait se passer comme ça dans sa tête, j’suppose.

    Joker a dû bien bosser dehors. J’sais pas comment il a fait, mais après avoir agité les acheteurs potentiels, il s’est débrouillé pour convaincre les ouvriers qu’ils trempaient dans une affaire louche. De ce que je sais, la plupart sont des indépendants qui parcourent le pays pour faire de l’argent qu’ils envoient ensuite à leurs familles. Des vies assez miséreuses, en réalité, en permanence sur la route à la recherche de quoi subsister. Y’en a qui veulent juste pas être chez eux, d’ailleurs. C’est ça de foutre en cloque un dragon de femme, plus simple de vivre dehors et d’aller aux bières et aux putes, puis d’économiser un peu à côté.

    Mais c’est du boulot dur, et ça, ça donne des gens durs. Donc apprendre qu’ils se sont pointés ici pour rien alors qu’ils auraient pu aller ailleurs, à leur place, j’aurais les boules.

    Les riches ont commencé à salement flipper. Ils sont plus trop dans leur élément, faut dire, alors que moi, j’commençe à peine à tomber dans le mien. Les pouvoirs se sont mis à voler, et le propriétaire de la carrière a commencé à envisager de tirer sa révérence en attendant que la tension retombe un peu. Un bon choix, et il a failli réussir à s’esquiver par une porte dérobée, jusqu’à ce qu’un petit vicieux gueule très fort :

    « Il essaie de s’enfuir ! »

    Très fier de mon coup, j’ai bouscule deux-trois personnes et fait main-basse sur tout ce qui se trouvait dans le bureau. J’ai tiré des fiches comptables, sans intérêts, des emplois du temps, zéro, d’autres faux rapports de rentabilité, nada, et un papier de vente sur lequel la quasi-totalité des champs sont déjà remplis, et sur lequel y’a déjà le sceau du notaire, surtout. C’est probablement un faux, en réalité. Ça, ou un notaire véreux qui vend ce genre de trucs sous le manteau pour arrondir des fins de mois déjà salement confortables.

    Mais j’vais pas me plaindre quand pour une fois les trucs vont dans mon sens, surtout que y’a toujours une horde de brigands qui doit venir ici pour casser des bouches, et que l’idéal, c’est que j’y sois pas. Nan, vaudrait mieux que j’sois rentré et posé dans mon canapé si jamais la situation pète encore davantage. J’repère Joker qui m’adresse des signes discrets dans la foule, on se se faufile et file jusqu’à retrouver nos fidèles tape-culs. La perspective de remonter sur Connard me fait pas particulièrement plaisir, mais j’sais accepter les petits désagréments pour le plus grand bien, qu’on se le dise.

    On jaillit de la carrière en même temps que les autres commerçants, et certains trouvent étrange de me voir traîner avec un type qui semble si manifestement un ouvrier. Mais ils ont autre chose à faire, autre chose à retenir, comme par exemple le visage et le nom de l’homme qui a essayé de les arnaquer. Donc ils oublieront bien vite cette incongruité, je n’en doute pas une seconde.

    Une fois à l’écart, avec Joker, on s’adresse un large sourire. Okay, on a des cernes sous les yeux, le palpitant à deux cent et l’adrénaline qui commence à retomber, mais la mission semble plutôt bien accomplie. Il ne reste qu’à transformer l’essai, et même Connard qui parvient déjà de me faire tomber de selle ne parvient pas à faire chuter ma bonne humeur. Je lui flanque une tape pleine de bonhomie sur la joue, et je lèche mon couteau sous ses yeux énormes.

    « La prochaine fois que tu fais ça, on mangera du cheval, mais ne t’inquiète pas, tu seras à table avec nous, que j’lui promets avec un large sourire. »

    Un peu plus loin sur la route, alors qu’on s’arrête pour casser la croûte, on croise une bande de malotrus. Difficile de les présenter autrement, c’est manifestement les potes brigands de Joker. Lui s’efface un petit peu, style serviteur, pendant que je les regarde du haut de ma fière monture, et de mon fier nez. Eux ne voient qu’un noble comme les autres, et moi j’vois des copains qui partent bosser pour rien.

    Reste à savoir ce qu’on va faire de l’acte de vente. Après délibérations, la tavernière devrait être en mesure de le filer à Dameur, j’suppose même que c’est son boulot. On s’met d’accord toutefois pour y adjoindre une note : l’estimation de rentabilité la plus basse qu’on ait trouvé dans le bureau. C’est probablement la plus réaliste, et elle a déjà l’air tout à fait respectable, pour nos yeux amateurs. Nan, c’est surtout qu’il faut bien qu’il y ait un vrai prix quelque part, si notre bien-aimé employeur veut pas s’exposer à des saloperies plus tard, j’suppose.

    Enfin, ça, j’ai envie de dire, chacun sa merde.
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    Re: Plan de carrière
    Jeu 31 Oct 2019 - 19:30 #
    En plein milieu d'après-midi, à l'heure où Rahan, Emilia ou parfois Rebecca lui apporte un café pour lui permettre de tenir dans son travail, ledit Rahan pénétra la pièce. Il avait un plateau avec une belle tasse de porcelaine, une cafetière fumante et une lettre. En servant son employeur, il eut une grimace qui ne lui allait guère tant il savait être professionnel et consciencieux, ce qui ne manqua pas d'interpeller Keith. Il se doutait alors des premiers de son cher intendant et sourit avant qu'il ne put dire mot.

    "Madame Mysora a eu... L'amabilité de me remettre cette lettre à votre attention. Elle n'a rien dit sur son contenu ou sa provenance."

    Keith se saisit de l'enveloppe cachetée en remerciant chaleureusement Rahan pour sa retenue coutumière lorsqu'il devait affronter sa "soeur d'adoption". Il congédia poliment son employé et se remit au travail.

    Le temps que le café refroidisse un peu, Keith ouvrit la lettre et en lu le contenu, agrémenté de quelques notes de Mysora. Assez succinctes, mais diablement dévastatrices pour le lecteur. Quelles horribles nouvelles, désagréables !

    "Épouvantables !"

    Il froissa le papier dans ses mains et soupira. Reposant la lettre à plat sur son bureau, essayant de réparer sommairement sa mauvaise attitude. Veriano relut plusieurs fois la lettre, mais c'était peine perdue : toujours les mêmes mots. Il avait beau réfléchir, c'était là aussi une cause vaine.

    Une cohue de cette ampleur. Une émeute d'employés, des Nobles mêlés à cette affaire, des documents volés devant le nez de tout le monde... Même le concept de se cacher en pleine lumière ne serait pas suffisant. Oui, celui qui toucherait maintenant à cette carrière aurait bien des ennuis avec d'autres organismes corrompus et la Garde. Autant, toucher des criminels ne gênait aucunement Keith, au contraire. Cela les faisait venir à lui directement et il savait qui éliminer via ses assassins et il n'avait plus qu'à reprendre leurs parts et à les utiliser judicieusement. Provoquant des accès de vengeance et recommencer encore à tuer des criminels vénaux. Mais là, la Garde s'en mêlerait sûrement, et il n'avait aucune envie de nuire à sa réputation, même en passant derrière des hommes de pailles et des sociétés écrans. Le gouvernement avait des espions et ils n'étaient pas stupides. Ils savaient traquer les criminels, ainsi...

    "Hors de question de leur donner la possibilité de me nuire."

    Tout cela n'était qu'un échec.Une lettre parvint à la charmante gérante de l'auberge. Sa commission à elle, ainsi que le quart de la juteuse récompense à se partager pour les fautifs de cet échec. L'enveloppe contenait les versets suivants :



    Je note que vous avez oublié la notion de discrétion lors de votre investigation. Cette carrière n'est plus à prendre et cela contrarie fortement mes projets.

    Je vous laisse cependant un dédommagement en guise de salutations à vos efforts.


    Laurent Dameur
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    Re: Plan de carrière
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