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    Un monde plein de mystères,
    plein de magie et surtout plein d'aventures...

    Il est peuplé de créatures fantastiques. Certaines d'une beauté incomparable, d'autres aussi hideuses qu'inimaginables, beaucoup sont extrêmement dangereuses alors que quelques unes sont tout simplement adorables. La magie est omniprésente sur ces terres : des animaux pouvant contrôler la météo, des fleurs qui se téléportent, des humains contrôlant les éléments, des objets magiques permettant de flotter dans les airs...

    Dans ce monde, il y a le royaume d'Aryon. Situé à l’extrémité sud du continent, c'est un royaume prospère, coupé du monde. Il est peuplé d'hommes et de femmes possédant tous un gros potentiel magique, chacun vivant leurs propres aventures pour le meilleur comme pour le pire.

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    Vrenn IndraniSbire
    Vrenn Indrani
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    Disparue
    Jeu 19 Sep 2019 - 19:05 #

    J’marche dans les rues de la Capitale en regardant machinalement autour de moi. J’ai quitté y’a une bonne dizaine de minutes les rues larges et pavées des quartiers un peu sympathiques pour me retrouver dans les coins davantage associés aux petits artisans. Un coin que j’connais bien, c’est là que j’ai grandi, mais c’est pas l’objet de la promenade. Nan, la balade me permet de mettre de l’ordre dans mes pensées, en plus de me rapprocher de l’endroit où j’vais immanquablement commencer mes recherches. Et c’est pas la haute-ville.

    Hériana Balakyn.

    Le prénom n’évoque pas grand-chose, contrairement au nom de famille. Grosse fortune, transmise de génération et qui fructifie bien davantage qu’elle ne périclite. Ils bossent dans le commerce du bois, avec quelques menuisiers genre très reconnus qui travaillent pour eux, en plus de la vente en gros. Et le bois, c’est plutôt vachement utile pour tout, que j’confirme en matant la barraque qui me fait face, un amas de planches presque bien assujetties pour ne pas laisser entrer le froid de l’hiver et le bruit de la rue.

    Bon, c’est sûr, tous les pignoufs les connaissent pas, mais pour peu qu’on écoute la criée de temps en temps, ça suffit largement à ce que le nom rappelle quelque chose. Moi, j’fais un effort pour regarder en haut, chez les riches. C’est qu’avec la gravité, la merde finit toujours par redescendre, et que j’ai pas du tout envie d’être sur son chemin.

    J’suis pas le seul à faire gaffe. Un des types avec lesquels j’bosse souvent a flairé un bon filon. La p’tite Hériana, disparue du jour au lendemain. Quatorze ans environ, ou quinze, bref, par là, plutôt mignonne si j’me fie au cadre qu’on m’a montré, mais que j’ai pas pu garder. Long cheveux blonds, yeux clairs verts ou bleus ou gris, un air un peu naïf, et un pli têtu de la bouche, mais ça veut pas forcément dire quelque chose, hein ? Si, sûrement, chez une gamine pourrie gâtée.Le hic, pour tout le monde, c’est qu’on sait pas si c’est une fugue ou un enlèvement.

    Le père Balakyn a mis ses hommes sur la piste. C’était y’a trois jours, et ils ont rien remonté d’intéressant. Il hésite pas longtemps, il tape plus loin, plus discret, plus tapeur. Pas mon employeur, qu’a appris par des moyens détournés et qui veut se faire du bénéfice là-dessus. Par contre, Balakyn, il sait qu’il doit négocier un gros contrat dans pas bien longtemps, et que si c’est lié, il l’aura dans l’os. Le genre de contrat qui peut le faire passer de riche commerçant à putain de magnat des troncs d’arbres. Et s’il réagit comme ça, c’est qu’il va pas discuter avec un tendre. Donc il veut vraiment remettre la main sur sa gamine, histoire de se prémunir de toute mauvaise surprise lors des négociations.

    Pour être franc, j’aurais fait pareil. Pareil que le gars qui négocie avec Balakyn, et pareil que ce dernier.

    Il veut pas alerter la garde, par contre, pour ça qu’il essaie de résoudre toutes ces emmerdes dans le feutré. Et il espère toujours secrètement, j’pense, que fifille va revenir à la maison pour l’heure du dîner, un peu crade et le ventre creux, après une fugue pour montrer qu’elle a du caractère et qu’elle veut son nouveau poney. Probablement. Johan, mon employeur, veut que j’la ramasse, que j’la lui livre, et négocier une rançon classique. Puis déménager fissa suffisamment loin où couler des jours heureux sans que personne le rattrape, le retrouve, et lui fasse passer le goût de la vie.

    A force de marcher, j’arrive dans les coins sensiblement moins gentils de la capitale. Pas que ce soit forcément sale ou laid, encore que ça l’est, mais la population y est plus rude, rustre, fruste, et sensiblement moins portée sur le respect de la loi. Si Hériana est partie se promener à la campagne ou si elle croupit dans une cave, c’est là que j’risque d’avoir le plus de chances de chopper des informations. J’vais commencer par les indics, faire un tour du côté des passeurs. Ça sera un bon début, et si j’trouve rien du tout, ce sera bien tant pis.

    Pour elle, même, peut-être, qui sait.
    InvitéInvité
    Anonymous
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    Re: Disparue
    Ven 20 Sep 2019 - 17:22 #
    Ces derniers temps, la chance me sourit. J'enchaîne les contrats juteux avec des nobles ou des citoyens aux poches pleines, bref mes clients préférés. Une nouvelle affaire du genre me sourit enfin. Balakyn, un type qui a fait fortune dans la vente de bois, m'a payé pour retrouver sa fille. J'avais eu l'occasion d'espionner ce type quand je bossais pour Veriano et savais donc déjà beaucoup sur le client et sur la cible.

    Je m'y connais en fugue, l'ado a tout juste l'âge que j'avais quand je suis parti du bordel. Cependant, les milieux sont différents et son état d'esprit devrait plus être de l'ordre du caprice que celui que j'avais à l'époque. Enfin... Si cela pouvait être aussi simple... Balakyn est en train de négocier un gros contrat, et il a peur que sa fille soit enlevée pour ça. Il a raison. C'est ce que j'aurais conseillé à l'autre type s'il m'avait payé pour avoir des infos.

    Mon enquête commençait chez le client. Je fouillais partout et le questionnais quant aux lieux que fréquentait la fille. C'était le travail classique pour une fugue... En même temps, plusieurs de mes corbeaux sillonnaient la capitale. Bas-fonds, routes pour sortir de la capitale, et bien évidemment les bâtiments que possède le fameux concurrent.

    Les informations récupérées auprès du client et dans sa demeure sont moindres, mais m'ont permis d'écarter pour le moment l'idée de la fugue. Le père et les domestiques n'arrivaient pas à se souvenir de quoi que ce soit concernant de récents caprices de la jeune fille. Le risque de me tromper sur son compte n'était décidément pas zéro, mais bon... Il était nécessaire à la bonne avancée de l'enquête.

    Je partis alors mené l'enquête, à pied. Les corbeaux voient, ils entendent... Mais ils ne parlent pas... Et je comptais bien questionner les habitants des quartiers démunis assez proches des coins que la fille fréquente ou proches de commerces du concurrent des Balakyns.

    Envoyant des corbeaux en reconnaissance de ces lieux, je dessinais une carte dans ma tête pour voir quels lieux d'intérêt pourrais-je noter comme utile à l'enquête. Chose pratique que d'avoir habité dans la capitale toute sa vie, c'est qu'on connaît bien les lieux... Une liste de tavernes, de bordels et de maisons de jeux fréquentés par les bonnes personnes apparaissent rapidement dans ma tête. Parfait, j'avais un plan pour commencer.

    Je me dirigeais d'un pied ferme au premier lieu de la liste : une taverne fréquentée par plusieurs informateurs, dont un de mes contacts : Durn, un homme pas commode mais savant. Il se passionne des organisations et de leurs mouvements. Non pas car elles le fascinent, mais bien car il en a assez peur pour vouloir savoir ce qu'ils se trament chez eux.

    J'entrais dans le bouge bondé de truands, puis me dirigeais vers le tenant en scrutant les lieux de mes deux yeux mauves. Je cherchais du regard mon homme, et tendais mon oreille.
    Vrenn IndraniSbire
    Vrenn Indrani
    Informations
    Re: Disparue
    Lun 23 Sep 2019 - 21:44 #

    Mon pouvoir, il a du bon et du moins bon. Le bon, c’est que les types que j’arnaque un peu salement ont tendance à l’oublier au bout de quelques temps, variable suivant à quel point ils ont la rage. Une fois, un teigneux m’a pourchassé pendant quelques semaines. J’crois qu’il détient le record de se souvenir de moi, et j’éprouve toujours une forme d’affection attendrie en pensant à lui. Du coup, à chaque fois que j’le croise, j’essaie de lui faire une p’tite saloperie en passant, à l’occasion, en souvenir du bon vieux temps. Trois fois rien, généralement, cracher dans sa bière, lui faire un croche-patte… L’important, c’est la créativité.

    Le moins bon, c’est que les gars se rappellent pas de moi, même quand ils me doivent quelque chose. Donc faut trouver des combines pour qu’ils continuent à se sentir redevable, ou des moyens de les forcer à être gentils. Ça se rapproche vachement du chantage, dit comme ça, mais faut voir un peu plus loin. C’est plutôt comme si, sans même s’en souvenir, et peu importe le moyen, ils me rendaient ce qu’ils me devaient, rapport à un service rendu.

    Le retour du bon côté, c’est qu’ils se souviennent absolument pas avoir payé leur dette, donc y’a moyen d’encaisser un paquet de fois. C’est le cas de Durn, un indic’ qu’est plutôt du bon côté de la loi. Plutôt, parce qu’il est tombé dans les emmerdes y’a quelques années, et que j’ai participé à l’en sortir. Evidemment, il a été écorné au passage, des histoires de famille. J’ai pas manqué d’y foutre le pif, et quand j’en ai besoin, j’viens lui sonner les cloches.

    Faut dire, il a le physique du milieu. Crâne rasé ou chauve, c’est tout comme vu ce qu’il y pousse, une barbe imposante et des yeux bien enfoncés sous ses arcades sourcillières, il donne l’air de scruter d’un air méchant. Ironiquement, c’est pas tout à fait vrai, il a toujours eu du mal à sauter le pas pour tomber vraiment dans l’illégalité, donc il reste dans un entre-deux un peu bâtard qui, à mon avis, lui vaut davantage d’emmerdes qu’autre chose. J’manque pas de lui signaler à chaque fois, et il manque pas d’oublier lui-même à chaque fois.

    J’pose deux bières devant lui, et j’attrape du pied un tabouret qui traînait pas loin.

    « Salut, Durn. »

    Il lève les yeux vers moi, me reconnaît pas, se prépare à m’envoyer chier en gardant la bière pour fruit de son dur labeur. Il me fait le coup à chaque fois.

    « Hé, sois pas comme ça, pense à Pétunia. »

    Sa bouche se referme. A force de pratique, j’me suis rendu compte que c’était le truc qui le faisait taire le plus rapidement. Et de la manière la plus rigolote, il jette des regards paniqués autour de lui et va me dire de baisser d’un…

    « Parle moins fort, chuchote-t-il frénétiquement. Et assieds-toi. »

    J’adore.

    « Pardon, Durn. Juste besoin d’une info et j’te laisse à cette délicieuse pinte. »

    J’ai pris la moins chère de la carte, faut pas déconner. Il trempe les lèvres, grimace, et me fait signe de continuer.

    « Une adolescente, quinzaine, fugue ou disparue dans les bas-quartiers y’a quelques jours. Ça te dit quelque chose ? »

    Il fixe obstinément son verre, puis moi, puis autour de lui. Ah. Mauvais signe, ça.

    « Ecoute, gars. J’me souviens pas comment tu t’appelles, mais si tu viens pour Pétunia, j’te fais confiance. Le meilleur conseil que j’peux te donner, c’est de rester en dehors de ça. Trop de gens. »

    Donc ça pue. Pas que ça m’effraie, mais lui si, et il veut pas des retombées qui pourraient aller avec. La jouer fine.

    « T’inquiète, personne a besoin de savoir. A défaut d’infos directes, qui est venu s’abreuver à ta table ? »

    Mais son attention semble prise plus loin dans la salle. Hm.

    « Bon, laisse tomber, que j’reprends. J’vais rester loin, t’as raison.
    - Bien vu.
    - Passe le bonsoir à Cricri. »

    Il tressaille comme d’un coup invisible, au nom de sa fille. D’ici quelques heures, tout sera un lointain oubli pour lui, de toute façon. J’laisse ma bière en plan après deux gorgées, et j’me prépare à sortir, en jaugeant l’air de rien tous les occupants du bar. J’verrai bien ce que je ramasserai à la sortie. J’note quand même la bonnasse qui vient d’entrée et qui fait un peu tache dans l’ambiance de la taverne. Si ça, c’est pas mon rencard pour rencontrer la p’tite Balakyn…

    Dehors, la nuit commence à être fraîche. J’m’étire, j’me blottis dans un recoin sombre, et j’prends un de mes surins en main, des fois que y’ait besoin d’être convaincant.
    InvitéInvité
    Anonymous
    Informations
    Re: Disparue
    Mer 25 Sep 2019 - 21:44 #
    Il y a bien un désavantage à devoir travailler dans des tavernes miteuses pareilles, ce sont les habitués. Ces gens là sont des rustres affamés de sexe. Je vois comme ils déshabillent du regard les femmes qui osent passer par ici. De vraies mites attirées par une lumière, comme ce type barbu aux yeux sombres sortant en passant devant moi et ne manquant pas de me reluquer au passage. Pathétiques.

    Enfin trouvé ! Je remarquais Durn assis à une table dans le fond, seul. Je m'avançai sans plus de cérémonie et m'assis devant lui. Je me penchais légèrement vers lui, sourire aux lèvres. Je pouvais voir dans son regard comme il n'appréciait pas me voir ici. Il faut dire que cet indic et moi avons une relation un peu compliquée. Disons que maître corbeau sait parfois faire chanter.

    "- Alors Durn, les affaires ? Ta fille... Crici, c'est ça ?
    - Mais quelle journée... Voilà maintenant l'oiseau de malheur... Bref, sautons le blabla et passons au fait. Tu me veux quoi cette fois ?
    - Toujours aussi réactif ! Bravo. J'avais peur de devoir te remontrer qui tenait les rênes dans notre collaboration. Hériana Balakyn, une adolescente, bourgeoise. D'après moi, tu pourrais m'aider à la trouver, je me trompe ?"

    Je déposais une photo de la fille devant lui et ne lâchais plus son visage des yeux. L'homme fronça les sourcils et rumina un moment avant de répondre.

    "- On la recherche. De ce que j'ai entendu, on a vu une fille qui y ressemble être avec des membres de la Griffe près de la porte sud de la ville. Je t'ai dit ce que je sais...
    - Mais oui, mais oui... Et je sais comment te rendre ton effort, tu as ma parole. Rien n'ira dans la main des gardes, ou de ceux que tu surveilles tant. Enfin, jusqu'à la prochaine fois."

    Je me levais rapidement et partais tout aussi vite de la taverne. J'avais mes infos, il était temps de se bouger un peu. Les corbeaux qui me servaient de patrouilles se rassemblèrent autour des lieux que je connaissais comme appartenant au groupe de mercenaire, ou autour de la porte sud de la capitale et d'entrepôt proches de cette dernière.

    Je tournais dans une ruelle à côté, attendant d'être seule pour me transformer.
    Vrenn IndraniSbire
    Vrenn Indrani
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    Re: Disparue
    Lun 30 Sep 2019 - 11:43 #

    Tapi dans l’ombre, j’vois la mignonne sortir de la taverne quelques instants plus tard. Elle a fait drôlement vite. Fin de non-recevoir ? Possible. Elle rentre dans une ruelle, et mon regard s’attarde une fraction de seconde sur sa chute de reins. Pas mal. J’compte bien attendre qu’elle continue sa route pour commencer une p’tite filature tranquillement, mais elle s’arrête et regarde autour d’elle. M’a vu ? Senti ma présence ? Si c’est un pouvoir avec ça, je l’aurai dans l’os, mais m’suffira de passer pour un de ces gars glauques, mateurs malsains, pervers psychotés.

    Quand la transformation se fait, j’reste baba un poil trop longtemps, et le corbac se fait la malle. Putain, j’pourrai jamais la suivre, que ce soit par les rues ou les toits. J’prends la mauvaise nouvelle avec une longue inspiration. Sachant qu’elle avait rien à foutre dans ce bouge moisi, et que le père Balakyn a foutu des gens sur la piste de sa fille, le plus probable, c’est qu’elle en soit. Sachant que Durn a pas voulu me répondre, mais qu’elle s’est barré aussitôt, soit elle s’est fait recaler comme moi, soit elle a eu un truc à se mettre sous la dent.

    C’est ma meilleure chance, alors j’colle une expression de colère froide pas si feinte sur ma trogne et j’rentre comme une furie dans la taverne, et j‘marche droit vers l’informateur. Pas le temps ni l’occasion d’être poli. Au jugé du temps passé depuis que j’suis sorti…

    « Okay, Durn, tu dois bien t’souvenir vaguement de moi ? »

    Il lève les yeux vers moi, une vague étincelle de reconnaissance à l’intérieur. Suffira.

    « On va la faire simple. T’as dit quoi à la chaudasse qui vient de sortir ? »

    Il ouvre à peine la bouche pour m’envoyer chier que la pointe d’un de mes couteaux se plante dans le plateau vermoulu de la table à laquelle il est assis. Froncement de sourcil, colère, pas envie de se faire bousculer, le Durn. Et s’il se lève, ce sera pas un petit gabarit. J’peux rejouer facilement les mêmes cartes qu’auparavant, cela dit.

    « T’emmerde pas à rouler des mécaniques, ou Criséïa fera une mauvaise rencontre. Mais comme j’suis pas un chien, dis-toi que c’est un prêté pour un rendu. Fais-le pour Pétunia. Et on sera quitte. »

    Un prêté pour une bonne quinzaine de rendu, hein, mais j’ai juste besoin de savoir, en fait, là, maintenant, tout de suite, ce qu’il a pu lui dire qu’il a refusé de me filer. Il mâchonne quelques instants un poil de barbe trop proche de sa bouche, comme en pensées.

    « J’vais pas te mentir. Ce coup sent vraiment mauvais. J’ai envoyé la nana de tout à l’heure dedans parce qu’elle me tient par les couilles. »

    Je hausse un sourcil interrogateur. Il soupire.

    « Pas dans ce sens-là. Elle bosse comme détective, et connaît des gens dans la Garde. »

    Ah. Mauvais plan, ouais. Il reprend :

    « S’il pouvait lui arriver une bricole, ça m’arrangerait bien.
    - J’suis pas contre rendre service. »

    Grognement.

    « J’vais te filer tout ce que j’ai, et c’est la même chose qu’à elle. J’veux juste pas que la merde m’éclabousse.
    - T’inquiète, j’suis personne, j’connais personne. Et j’vais nulle part. »

    Un genre de salut traditionnel, dans certains cercles. J’sais qu’il reconnaîtra la formule.

    « La Griffe, près de la Porte Sud, ils pourraient avoir été vus en compagnie d’une gamine qui faisait pas ton sur ton avec eux, si tu vois ce que je veux dire. »

    Mon tour de jurer. Pas les plus sympas, la Griffe, mais d’habitude ils évitent d’attirer l’attention des gros poissons. L’appât au bout de l’hameçon devait être vraiment trop goûtu pour qu’ils se permettent pas de refuser, ou alors quelqu’un a un levier pour les forcer à participer à ce qui semble de plus en plus être un plan moisi. On verra si j’peux gratter un truc dans un coin.

    « Rentre chez toi, Durn, c’est pas une soirée à rester ici.
    - Je commence à m’en rendre compte, je finis ma bière et je file. »

    On s’adresse un signe de tête, et j’vois qu’il essaie de me fixer dans sa mémoire. Peine perdue pour lui, mais j’vais pas le décourager. J’lui adresse un clin d’œil et j’file au pas de course, j’en aurai pour plusieurs minutes de trajet, et j’veux pas arriver trop après le corbac.
    Astrid DalgaardEx-Commandant Trolleur
    Astrid Dalgaard
    Informations
    Re: Disparue
    Jeu 24 Oct 2019 - 21:51 #
    « J'ai perdu mon chien, retrouvez le par pitié ! »
    Pas de problème, disait alors Astrid avec son habituel sourire moqueur.
    « J'ai perdu mon nounours, retrouve le s'il te plaît madame ! »
    De ce pas, répondait alors Astrid avec un sourire chaleureux.

    « J'ai perdu ma fille, retrouvez la par pitié ! »


    -Oki doki !  
    Répondit-elle avec son sourire hab….Attendez une minute, hein ?

    Femme à tout faire était un métier qui englobait beaucoup de choses. Elle pouvait chercher un animal de compagnie un jour, puis l'autre jour travailler en tant que serveuse pour dépanner. Elle pouvait aussi travailler en tant que garde du corps, puis apprendre à des gamins l'art de combattre ou de faire des farces.
    Il lui arrivait aussi parfois, parfois, d'avoir des requêtes plus sérieuses. Prouver qu'un mari ou qu'une femme a été infidèle, péter la gueule de méchants pas beaux, trouver des informations quelconques, et, actuellement, retrouver une gamine.
    Une affaire avec une bonne récompense à la clef, mais qu'Astrid n'appréciait pas. Ce n'était pas la première fois qu'elle devait retrouver un gamin perdu qui avait décidé de fuguer, et c'était le job le moins marrant. Souvent, quand le gamin prenait la décision de fuguer, c'était qu'il avait une bonne raison. M'enfin. Cela lui permettrait de payer son loyer et de boire le soir sans avoir peur de se retrouver fauchée le lendemain pendant un certain temps.
    Aussi, elle avait accepté à contre cœur cette affaire. Le père avait l'air très inquiet pour sa fille également, et cela, l'ex-commandante ne pouvait l'ignorer. Il était tellement inquiet qu'il n'avait pas caché le fait qu'il avait fait appel à plusieurs personnes pour la retrouver, et qu'il était tout à fait prêt à payer le prix pour ses efforts et pour revoir sa fille chérie vivante.

    Rapidement et efficacement, Astrid visita la place de résidence de Balakyn, inspecta les lieux de fond en comble avec une loupe et son attirail de détective privée (la panoplie complète : pipe, cape, chapeau, fausse moustache), et posa des questions ci et là. La chambre était en bon état et ne laissait pas penser à une fugue précipitée ou à un enlèvement. Elle n'était pas partie avec un sac, ni des vivres non plus apparemment selon le cuisinier qui avait fait le compte. La dernière fois qu'on l'avait vue, elle était dehors. La relation entre le père et la fille ? Tout à fait normale, le papa était peut-être trop papa poule, selon une femme de ménage.
    Pour une gamine de 15 ans, si elle avait voulu fuguer, seule ou pour rejoindre un amoureux, elle aurait au moins prévu des choses, et de l'argent également, mais ça ne semblait de toute évidence pas le cas...à moins d'être totalement débile et irresponsable, ce qui ne serait pas étrange, venant d'une gamine qui était née avec une cuillère d'argent dans la bouche.
    Il n'était pas exclu qu'elle avait potentiellement rejoint une autre personne, en n'ayant pas la nécessité de prendre quoi que ce soit avec elle également. Hmm, il faudrait donc enquêter sur les amis de la gamine, et sur ses lieux de prédilection.

    Maintenant, le père lui avait également raconté qu'il allait devoir signer un contrat juteux très prochainement, et qu'il ne voulait pas que cette affaire prenne des proportions énormes, d'où le fait qu'il n'avait pas contacté la garde directement.
    Un contrat juteux qui le rendrait plus riche que riche ?
    Ah. Ok. C'était un peu beaucoup pour être une coïncidence, ce timing. Très probablement le cas classique, vu et revu du « j'ai ta fille en otage, ne signe pas ce contrat, file le moi, ou signe ce contrat pour qu'il soit avantageux pour moi ». Ces putains de marchands et de nobles, à se faire des coups bas comme ça à longueur de journée. Uuurgh.
    L'avarice faisait que même des personnes innocentes étaient retrouvées impliquées.

    C'est donc en penchant pour cette hypothèse que la jeune détective demanda la liste de concurrents, d'ennemis, et également, d'amis des  Balkany.  Balakyn ? Balkyna ? Meh.
    Dans tous les cas, Astrid avait aussi cru entendre qu'il fraudait, mais ça, ce n'était pas vraiment son problème.

    En prenant en compte l'ampleur de la situation, Astrid ne se gêna pas pour réclamer de la main d’œuvre à Balakyn pour l'aider dans son enquête, prétextant que cela irait plus vite et que cela serait plus efficace. Après tout, elle comptait avoir le plus d'information possible sur les gens qui étaient sur la liste qu'elle avait mais seule et en si peu de temps, c'était compliqué.
    De son côté, elle alla également là où on trouvait généralement les meilleures informations : Les tavernes. En 7 ans, elle avait eu le temps de boire dans toutes les tavernes de la capitale, s'était faite une multitude d'ennemis, d'amis, et de collègues. Le tout était de faire la différence entre une vraie information, et une rumeur.
    Et, étrangement, à chaque fois qu'elle demandait et payait l'un de ses nombreux contacts, une rumeur revenait souvent : Une fille pareille, porte sud de la ville, membres de la Griffe.

    La Griffe ? La Griffe huh. Mais oui, la Griffe ! Le fameux groupe qui travaillait pour...non, c'était plutôt les Canines. Ou les Têtes de mort. Ou…..Raaaah, ils avaient tous des noms stéréotypés ! En 83 ans, elle en avait vu passer des groupes qui s'appelaient « Griffe » ou « Poignard » ou autre ! Elle était prête à parier qu'ils étaient tatoués en plus de ça !
    Astrid travaillait pour la légalité, mais à force de traîner dans toutes les tavernes de la capitale, il ne lui était pas rare d'entendre des choses sur ce qui se passait de l'autre côté.
    Ce n'était peut-être qu'une rumeur, peut-être que ce n'était même pas la fille qu'elle recherchait, peut-être même que c'était une rumeur propagée par le kidnappeur pour tromper le père, mais une piste était une piste. Elle pourrait éventuellement remonter la source de la rumeur, mais c'était bien plus difficile.

    Et là voilà désormais vers la porte sud de la ville, déambulant dans les rues avec un air insouciant, toujours avec son déguisement étrange, tachant sa fausse moustache blanche avec un délicieux éclair au chocolat. Contre une certaine somme - qu'elle ferait rembourser par son employeur -, on lui avait donné quelques indications sur les potentielles cachettes de ce groupe, aussi elle continuait à mener son enquête tranquillement, à la recherche de quelque chose de louche. Par exemple, une maison avec des gros bras gardant l'entrée, ou des gens qui parleraient de façon indiscrète de la fille, ou des gens qui se baladeraient sans manches et qui auraient un tatouage au bras qui ressemblerait à une griffe.

    Eh, c'était peut-être trop espérer. Autant aller dans la taverne du coin pour recueillir des informations sur les membres de la Griffe qui avaient été aperçus.
    C'était avec cette idée en tête, en plus de saliver à l'idée de pouvoir se désaltérer un peu, qu'elle atteignit une intersection. Elle ne regarda ni à droite ni à gauche, aussi l'inévitable se passa et PAF :

    -cafédéchokapik.
    Eut-elle le temps de balbutier avant de tomber sur le sol après s'être faite percuter par une personne qui courait.

    Attendez. Elle n'était pas en train de manger quelque chose…. ? En ralenti, elle vit son éclair au chocolat s'envoler, puis se faire rattraper par la gravité pour retomber misérablement sur le sol. Son contenu s'écrasa, comme un corps qui se serait écrasé sur le pavé depuis le haut d'un château.

    -NOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOON !
    Hurla-t-elle au désespoir en tendant sa main vers son dessert sans vie dont les entrailles coloraient désormais le sol dur et froid de la capitale.  

    Aaaah, l'avarice faisait que même des personnes innocentes étaient retrouvées impliquées, comme cet éclair au chocolat.
    Repose en paix.
    Vrenn IndraniSbire
    Vrenn Indrani
    Informations
    Re: Disparue
    Lun 28 Oct 2019 - 12:00 #

    Les yeux levés vers le ciel pour suivre le dernier corbac que j’distingue vaguement, j’manque évidemment pas de percuter une nana qui traîne au milieu du chemin. On termine tous les deux au sol, et le piaf disparaît totalement de mon champ de vision. Putain, tout ça parce que…

    « Tu peux pas regarder où tu vas, grosse conne ? »

    J’me relève, j’écrase rageusement l’éclair au chocolat qu’est par terre et j’repars en courant pour continuer ce qui constitue mon ticket vers un peu d’argent à mettre de côté. T’façon, dans une minute ou deux, dès que j’aurai passé le coin de la rue, elle m’aura oublié. Elle regrettera juste sa pâtisserie et se demandera comment elle a pu être maladroite au point de la laisser tomber.

    La Griffe, donc, Porte Sud. Ça fait un moment qu’ils font partie du nuage obscur de gangs qui hantent les bas-fonds. Et s’ils font davantage petite frappe jusqu’à présent et se font pas remarquer plus que ça, ça veut pas dire qu’ils en ont pas les capacités. Ça s’trouve, ils ont recruté un type avec un pouvoir vachement intéressant, aussi. Ou ils ont été contacté, comme j’avais pensé au départ.

    Evidemment, j’connais pas leur planque, la vraie en tout cas. C’est pas le genre d’informations qui sont partagées avec tous les traîne-savates qui gravitent du mauvais côté de la loi. Par contre, j’peux facilement trouver des endroits où entrer en contact avec eux, ce qui m’intéresse pas du tout. Ou alors, un contact vachement moins amical que celui que j’ai eu à deux reprises avec Durn, l’informateur. Comme ça me semble être un plan pas déconnant, j’m’attèle à la question.

    La Porte Sud, pour être tout à fait honnête, c’est pas le coin le plus charmant de la Capitale. Normal, vu que c’est les marchands et caravaniers qui transitent par ici, avec les charrons, les forgerons et charretiers qui défilent. Rapidement, y’a toute la population plus ou moins associée qu’est venue s’y adjoindre, et ça fait un bouillon de vie aussi actif au petit matin qu’au plus profond de la nuit. Les trous à boire côtoient d’assez près les trous à remplir, et tout s’y paye.

    L’avantage de la Griffe, c’est que c’est des gens qui manquent un peu d’imagination. Un peu trop de pains dans la gueule quand ils étaient jeunes, j’pense, ou alors c’était un critère de recrutement, j’sais pas bien. Donc le nom explique assez bien la manière de les reconnaître : les plus gradés ont une sale cicatrice sur la gueule, et les p’tits nouveaux qui font leurs preuves des tatouages qui rappellent une grosse patte de fenrir. J’aime autant dire que s’ils étaient aussi dangereux, ils zoneraient pas ici, mais plutôt dans les manoirs de la haute, m’enfin, hein, on s’inspire de ce qu’on peut.

    Moi, j’vise plutôt un tatouage qu’une cicatrice, moins dangereux, plus facile.

    J’déambule dans la cacophonie de la soirée, les yeux aux aguets, jusqu’à trouver ce que je cherche, en train de discuter avec une promeneuse nocturne aux tarifications probablement avantageuses. J’me pointe derrière le gars, et mon couteau pointe gentiment son aine.

    « Dégage, la pute, que j’fais. »

    Elle hoche la tête avec un air blasé, déçue d’avoir perdu un client et soupire en allant en chercher un autre.

    « Et maintenant, mon p’tit pote griffu, il est temps d’avoir une p’tite discussion sympathique. Avance dans la ruelle là-bas, si tu veux pas te faire poinçonner. »

    J’le pousse manu militari là où j’veux, toujours sans le laisser se retourner, puis j’le plaque contre le mur.

    « Une gamine, propre sur elle, adolescente, blonde, yeux clairs. Qu’est-ce qu’elle foutait chez vous ?
    - Elle ? C’est notre nouveau jouet, on se la fait tourner et… »

    J’lui fous une taloche qui lui écrase le nez contre le mur, et il pousse un couinement.

    « M’intéresse pas, m’en fous, de ce que vous en faites. La réponse, c’est oui, non, ou ‘’plante-moi et laisse-moi crever comme un chien’’. »
    Astrid DalgaardEx-Commandant Trolleur
    Astrid Dalgaard
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    Re: Disparue
    Mar 29 Oct 2019 - 19:03 #

    « Tu peux pas regarder où tu vas, grosse conne ? »


    -C'toi le fils de p...HEY MON ÉCLAIR !

    Ce saligaud avait écrasé le corps déjà défenestré de l'éclair au chocolat et était reparti en courant sans un seul regard en arrière. Oh alors lui, elle allait lui casser la gueule.
    Tant pis pour l'enquête de ce soir, si il n'y avait qu'une chose qu'elle devrait accomplir ce soir, ce serait de se venger et de lui apprendre les manières à ce sale gamin mal élevé.
    Plus rancunière qu'Astrid, c'était rare. QU'on lui manque de respect, c'était une chose. Qu'on la percute et qu'on l'insulte, c'était une chose aussi. Mais qu'on gâche l'un de ses desserts et qu'on marche ensuite dessus, ça…
    Elle le ferait payer cher.

    Ni une ni deux, la détective à la fausse moustache blanche se releva et se mit à courir également pour rattraper l'homme pressé. Pour quoi ? Aucune idée et elle n'en avait rien à faire. Elle ne quitta pas l'homme des yeux, laissant de côté son enquête pour trouver le meilleur moyen de se venger de cet énergumène.

    Arriva un moment où l'homme qu'elle suivait s'incrusta dans la discussion entre un homme qui de toute évidence voulait tirer son coup ce soir et une péripatéticienne. Sauf que, et Astrid le remarqua bien rapidement, l'homme en rûte avait un tatouage qui montrait son appartenance à la griffe. Une grosse patte de Fenrir...Ils étaient vraiment cons putains. Ça ferait presque trembler la jeune femme qui avait de mauvais souvenirs de Fenrir.
    Cela dit, que l'homme qui l'avait percutée cherchait un membre de la Griffe...Coïncidence ?
    Peut-être. Éventuellement, il faisait partie de la Griffe aussi et dans ce cas là elle pourrait lui péter la gueule et se justifier moralement par la suite si elle devait se justifier devant la garde « J'vous jure que c'est pas parce qu'il a marché sur mon éclair, mais parce qu'il fait partie de la Griffe !» heh.

    De là où elle se situait, la jeune détective ne pouvait pas décemment entendre la discussion. La femme était partie, l'air blasé, et les deux hommes se dirigèrent dans une petite ruelle. Ils semblaient bien proches, l'un derrière l'autre.

    AH.
    Son imagination commença à travailler à toute allure. Est-ce qu'au final, le membre de la Griffe et le mec qui l'avait percutée avaient des goûts spéciaux et qu'ils allaient se tirer dessus dans une petite ruelle ? Haha. Ha. Ha…Nah...
    Elle profita de l'occasion pour se rapprocher et tendit l'oreille au possible. Elle espérait juste ne pas entendre des gémissements de plaisir. Au lieu de ça, Astrid réussit à entendre des bribes de conversation. L'autre connard semblait être à la recherche de la gamine. Un autre homme engagé par Balakyn ? Hmmm. Elle aurait dû demander une liste des gens qu'il avait engagé aussi.

    Bah. Dans tous les cas, il n'y avait qu'une seule chose à faire dans cette situation. La jeune-vieille prit une grande inspiration, s'étira un moment, puis se mit à courir à toute vitesse dans la ruelle et percuta le connard avec son épaule. Elle cria par la suite en imitant une voix tout à fait débile:

    -tU PeUx pAS ReGARder aUToUr dE tOI ? gROS CoN ?


    Une...façon tout à fait mesquine et enfantine de se venger, mais heh, Astrid n'était pas connue pour sa grande maturité, malgré ses 83 ans et son expérience d'ex-commandant.
    D'ailleurs, elle aperçut alors le couteau de l'homme mais ne s'en inquiéta pas outre mesure.

    -C'était pour mon éclair au chocolat enculé ! T'as intérêt à me le rembourser ! Mais d'abord…

    N'ayant plus de couteau pour le menacer, le membre de la Griffe voulu prendre la fuite mais Astrid l'en empêcha avec un poing dans le plexus qui lui coupa le souffle et qui le plia en deux. Elle avait bien une épée, mais elle pouvait tout à fait se débrouiller sans.

    -Deux questions. Est-ce que la gamine blonde que vous vous faites tourner s’appelle Balakyn ?


    L'incompréhension se lut dans les yeux du petit malfrat qui réussit à dire tant bien que mal :

    -JE SAIS PAS!


    -Tch.


    Pas assez haut placé, trop con, ou pas assez intéressé pour retenir le nom de la gamine  huh. Ou peut-être bon acteur. Bah. Dans tous les cas, il était confirmé qu'ils avaient une innocente. Qu'elle soit Balakyn ou pas, Astrid allait devoir intervenir.

    -Deuxio, où est-ce que vous l'avez cachée ? Combien d'hommes vous avez là bas?

    Cette fois, l'homme évita le regard d'Astrid. Il le savait, mais ne voulait pas le dire. Avec un petit soupir, la jeune détective s'adressa au connard qu'elle avait bousculé :

    -Tu cherches la petite Balakyn nah ? On a le même but.


    Le même but, mais le même patron ? Pas forcément. Il avait peut-être eu vent de l'histoire d'une autre façon. Une autre personne engagée par Balakyn aurait pu lui demander des infos, et il s'y serait intéressé d'un peu trop près.  
    Elle reporta son attention sur le membre de la Griffe et, sans plus de cérémonie, lui agrippa les couilles et les serra dans son poing. Un petit cri aigu put se faire entendre. Un cri à vous en donner la chair de poule si vous étiez un homme.

    -Un seul mouvement et mon pote derrière te coupe les tendons. Maintenant, t'as intérêt à cracher le morceau, ou sinon tu vas cracher tes couilles.


    Pour toute réponse, l'homme insulta Astrid de tous les noms, mais cela s’arrêta bien vite lorsqu'elle resserra sa prise et fit tourner son poing légèrement. Avec un grand sourire moqueur, elle continua :

    -Si tu crois que c'est le pire, détrompe-toi. Pendant que je te serre les couilles jusqu'à les écraser, mon poto derrière Jean-Luc sera bien content de dire « J(l)ean-cul ! », et il a un gros...couteau comparé au tie…


    -LA TAVERNE AU PETIT BONHEUR ! DANS LA CAVE ! JE SAIS PAS COMBIEN ILS SONT CE SOIR, J'TE JURE !


    Au petit bonheur ? Ça avait pourtant l'air d'être un établissement propre la dernière fois qu'elle y était allée boire. Bah. Les apparences pouvaient être trompeuses, elle était la mieux placée pour le savoir.
    Avec une familiarité qui pouvait paraître incongrue pour un inconnu, Astrid interpella l'autre homme au couteau comme s'ils s'étaient connus depuis des années :

    -Hey Jean-Luc, t'as quelque chose pour l'attacher ? Pour éviter qu'il prévienne ses copains, ou genre pour l'enculer, si c'est vraiment ton kif, heh.
    Vrenn IndraniSbire
    Vrenn Indrani
    Informations
    Re: Disparue
    Mer 30 Oct 2019 - 17:48 #

    La grosse conne m’avait suivi, ça, j’avais pas de mal à le digérer. Après tout, un type me bouscule, j’fais pareil, et j’évalue le risque à le planter dans un coin sombre. C’est que faut pas hésiter à se faire respecter, surtout dans le monde de la rue. Mais après, elle vient me casser les couilles, enfin, surtout celles de mon nouveau pote, et me bouscule, en me redisant exactement ce que j’ai dû lui cracher à la gueule quand elle m’a rentré dedans.

    Un tel fiel, une telle hargne, j’suis admiratif, et je la regarderais presque avec un peu d’émotion dans le regard si j’étais pas occupé à être extrêmement irrité, et pressé de retrouver l’autre connasse d’adolescente.

    Ensuite, elle tape sur le membre de la Griffe avec une technique et une énergie tout à fait recommendable. Sa technique de torture est un peu primitive, mais elle marche bien sur les êtres primitifs dont le membre de gang fait partie. Et, sous peine de perdre son membre, il crache le peu qu’il sait. J’avoue qu’à sa place, j’aurais fait pareil, et même mieux : j’aurais dit tout ce qu’il était possible de dire, le nombre de tabourets, la qualité de la bière, le taux de rat par rapport au mouton dans le ragoût, j’aurais tout dévoilé sans honte ni pudeur.

    Parfois, nous les hommes, nous devons accepter de sacrifier la dignité pour sauver le plus important.

    « Hey Jean-Luc, t'as quelque chose pour l'attacher ? Pour éviter qu'il prévienne ses copains, ou genre pour l'enculer, si c'est vraiment ton kif, heh.
    - Vrenn. Je m’appelle Vrenn. »

    J’avoue que je comptais pas trop le laisser en vie. Le gars sert strictement à rien, je l’aime pas, il m’aime pas, Grosse Conne l’aime pas. La fille Balakyn a peu de chances de l’aimer s’il lui est vraiment passer dessus, ce dont je doute fortement s’il s’agit d’une prise d’otage pour peser sur une négociation commerciale. Nan, le planter ici, c’était la solution la plus élégante, de loin. Mais comme Grosse Conne veut jouer la justicière et que j’veux pas me la mettre à dos tout de suite, j’acquiesce.

    « L’attacher. L’enculer, je préfère faire davantage connaissance avant. Mon côté romantique, sûrement. »

    De mon petit sac sans fond, j’sors la ficelle que j’y garde toujours pour, justement, les cas comme celui-là. Ou pour pimenter des… Bref, boulot d’abord. Je fais un nœud extrêmement serré au niveau des poignets, le genre à lui cisailler la peau et couper la circulation. Le genre qui finit en amputation si tu croises pas quelqu’un qu’a un pouvoir de guérison ou les moyens de payer une potion. Puis j’fais pareil au niveau des chevilles. Reste le baillon et…

    Une chaussette sale au fond de mon baluchon fera l’affaire, soigneusement enfoncée au fond de sa bouche et accrochée la seconde de la paire. Pas de quoi l’empêcher de gueuler bien longtemps, mais suffisamment pour nous permettre d’aller faire la suite de notre petite balade en amoureux. Surtout une fois que je l’ai assommé en lui fracassant le pommeau de mon poignard contre la tempe trois fois pour faire bonne mesure.

    J’table seulement un tout p’tit peu sur le fait qu’il se réveillera en réalité jamais.

    On s’met en route ensemble, en se jaugeant du regard avec un air méfiant, méchant, et désagréable. Ça, c’est une collaboration qui commence bien. La taverne dite au petit bonheur est un coin charmant, si on revient une bonne dizaine d’années en arrière. Ensuite, changement de propriétaire et changement d’ambiance progressif. Finis, les gros tonneaux auxquels on allait se servir dans un échange de cris bon enfant, bonjour la vermine, le vomi, et les alcôves où tapiner en étant à peine cacher de la salle.

    Y’en a qui préfèrent.

    L’avantage, c’est qu’on sait tous les deux où c’est. Bon, c’est sûr, le coin mériterait un bon ravalement de façade, et les deux videurs à l’entrée aussi. Franchement, à moins que Grosse Conne ait un pouvoir utile, le meilleur moyen pour rentrer, c’est au culot. Et ça tombe bien, j’commence à avoir drôlement soif, j’boirais bien une bière.

    « Hé, Grosse Conne, t’as un prénom ou quoi ? Histoire qu’on fasse pas trop vieux couple. »

    Puis j’lui fais signe de me suivre à l’intérieur tandis que j’salue d’un geste de la tête les deux gorilles qui regardent tout le monde passer d’un air suspicieux dans leurs petits yeux porcins, en serrant leur mâchoire prognathe. Aaaah, la bonne odeur de la concentration de corps mal lavés dans un espace pas aéré…
    Astrid DalgaardEx-Commandant Trolleur
    Astrid Dalgaard
    Informations
    Re: Disparue
    Sam 2 Nov 2019 - 16:04 #
    Vrenn ? Pas un nom qu'elle connaissait. Peut-être un faux nom ? Ce ne serait pas étonnant.

    -Hé bien Vrenn, t'as de la chance ! On peut même dire que t'as de la Vreine de m'avoir rencontrée ce soir, pff.

    Elle pouffa un instant à son propre jeu de mots pourri. Des années d'expériences pour...ça. L'humour était mort en ce bas monde, et Astrid dansait sur sa tombe avec gaieté et bonne humeur.
    La citoyenne tapota la tête du membre de la Griffe et ricana :

    -T'as entendu ça petit ? Il est du genre à t'emmener dîner avant de faire du bondage et te la mettre, comme quoi les gentils hommes existent encore ! Heh.

    Puis, le dénommé Vrenn attacha le malheureux, faisant preuve d'une doigté qui montrait que ce n'était pas la première fois qu'il faisait des nœuds. Il s'y prenait même un peu trop bien, et la citoyenne n'aurait pas aimé être la personne attachée. Sûrement un sadique. Cela se confirma quand il assomma le membre de la Griffe avec le pommeau de son poignard à grands coups.
    Tout cela, Astrid l'avait observé en silence, se disant qu'elle allait devoir faire attention à ce Vrenn qui avait l'air d'un peu trop bien se débrouiller dans le domaine, et un peu violent. M'enfin. Cela ne l'empêchera pas de se montrer familière comme si elle l'avait connu depuis des années, tout étant méfiante et sur ses gardes.

    Sur le chemin vers la taverne indiquée, les deux individus se jaugèrent et Astrid ne put s'empêcher de – d'abord enlever sa fausse moustache – mais surtout de raconter des blagues et des anecdotes débiles tout le long comme si de rien n'était et passer pour une idiote. Pour les autres passants, Astrid avait sûrement l'air de quelqu'un de bourré.

    -C'est l'histoire d'un poil. Avant il était bien et maintenant il est pubien ! Bwahaha !
    Y'a aussi l'histoire d'un aveugle qui rentre dans une tavern...
    Elle s'arrêta en voyant la tronche de la taverne et des videurs. AH.  S'exclama-t-elle comme si on venait de lui dire que les femmes ne savaient pas cuisiner. Être aveugle est pas si mal, en vrai.  

    La dernière fois qu'elle était venue, la taverne était déjà dans un état assez moyen, et c'était devenu pire. Elle ne reconnaissait pas non plus les videurs et se demandait si le patron était encore le même. Meh, elle avait connu pire.
    Astrid s'était apprêtée à rentrer mais Vrenn lui posa alors une question assez pertinente. Son nom.

    -Aye, appelle-moi euh...
    Elle fit mine de réfléchir. Terry. Yep. Nom de famille ? Dikul. Terry Dikul, pff.  Elle ricana un instant sous les yeux des videurs qui comprirent le jeu de mot et qui roulèrent des yeux. L'un d'eux se frappa même le visage avec la paume de sa main en signe d'exaspération. Ils se disaient probablement « elle est déjà saoul ». Rooh ça va j'déc. Appelle-moi Astrid, troudu..euh, Vrenn.  

    À ces mots, elle eut un sourire narquois et suivit Vrenn dans la taverne. Aaaah ! L'odeur de l'alcool et de la populace ! On ne s'en lassait décidément jamais !
    Les clients étaient nombreux, l'alcool coulait à flot, le vomi aussi. Quelques regardes s'étaient jetés sur les nouveaux arrivants, des regards qu'Astrid rendit en rotant un bon coup pour établir sa dominance.
    Les deux énergumènes allèrent s’asseoir dans un coin qui donnait une vue d'ensemble sur toute la taverne, et Astrid interpella une serveuse qui avait de bons arguments pour leur servir deux pintes.

    -C'est lui qui paye !  
    Annonça-t-elle à la serveuse en tapant un grand coup dans le dos de l'autre connard. C'lui qui a des bourses, pas moi, heh. Elle continua ensuite à voix basse : On va attendre et regarder un peu, ça te va ?

    La citoyenne observa ensuite les clients de la taverne pour tenter de repérer des membres de la Griffe mais n'en repéra aucun. Soit ils s'étaient fondus dans la masse, soit ils n'avaient pas besoin de boire avec les autres péquenauds et étaient tous dans la cave pour picoler. Il y avait d'ailleurs deux portes, l'une menant vers la cuisine d'où sortait parfois les serveuses qui ramenaient de quoi grignoter, et une autre qui n'avait pas encore été ouverte, probablement menant vers la cave.
    Les pintes arrivèrent sur la table des deux camarades d'infortunes et Astrid but une gorgée avant de tirer une grimace. Yep, le goût s'était dégradé depuis la dernière fois.
    Est-ce que la taverne était devenue une propriété de la Griffe, ou avaient-ils simplement emprunté la cave l'espace de quelques jours ? Elle demanderait au tavernier un autre jour, même si ça l'étonnerait de revenir.
    Histoire de se fondre dans la masse en attendant un quelconque indice – elle espérait voir un membre de la Griffe sortir de la deuxième porte, ou le tavernier ou une serveuse y rentrant pour y apporter des bières pour s'assurer qu'il y avait des gens dedans et que la porte n'était pas verrouillée, Astrid engagea la discussion avec Vrenn :

    -Alors Jean-L...euh Vrenn, tu fais quoi dans la vie à part le bondage et manier un poignard qui sert de toute évidence à compenser quelque chose ? Pâtissier j'espère, pour remplacer mon éclair au chocolat, parce que tu risques de te prendre des tartes sinon heh.

    En parlant de prendre des tartes, elle aurait aimé prévenir Balakyn de la cachette des membres de la Griffe pour demander des renforts et rendre le boulot plus simple. C'était sans doute ce qu'elle aurait fait, si une autre personne ne risquait pas de la devancer.
    Vrenn IndraniSbire
    Vrenn Indrani
    Informations
    Re: Disparue
    Mar 12 Nov 2019 - 11:00 #

    A voir les serveuses qui prennent les commandes, on file directement s’asseoir à une table. La meilleure est déjà prise, celle qu’est dos à un mur et qui surveille toutes les issues, par des types à la mine mauvaise, cuirs bouillis, cicatrices. C’est du mercenaire, ça, qui toise l’assemblée d’un air aviné et provocateur. Et, visiblement, leur passe-temps préféré, c’est la tarte aux phalanges.

    Une des nanas se pointe, jeune probablement mais déjà passablement usée. Elle arrondit probablement ses fins de mois avec le plus vieux métier du monde, mais j’vois pas qui voudrait se lancer dans ça alors qu’il y a déjà de quoi faire dehors. J’fronce les sourcils en commandant une bière. Y’a de fortes chances que ce soit totalement imbuvable, en plus, mais bon, on peut pas se pointer sans consommer.

    Et, surtout, j’sens qu’avec grosse conne, la soirée va être longue. Très. Longue. Elle débite un taux de conneries à la seconde assez impressionnant pour pouvoir relever d’un pouvoir, en réalité. Mais malheureusement, j’pense surtout qu’elle a cultivé le fait d’être pénible jusqu’à en faire un art. Et elle a décidé de l’appliquer sur moi.

    « Ouais, ouais, on regarde un peu, mais on n’a pas des masses de temps, hein. A un moment, ils risquent de trouver le corps de l’autre guignol dans la ruelle, là. »

    Les pintes arrivent devant nous, et j’lâche la bagatelle de cristaux qui vont bien. Au moins, c’est pas cher. J’goûte, et j’me retiens de recracher, tout en comprenant le prix. Ouais, ben j’la laisserai à qui voudra. P’tet qu’Astrid sera motivée à en descendre. Avec un peu d’bol, elle a l’alcool taiseux. Sinon, quelqu’un se dévouera bien pour finir un binouze qui traîne sur une table inconnue. Même si visiblement elle goûte pas trop non plus les délicates saveurs d’eau croupie et de vermines de leur coûteuse boisson, hé.

    « Dans la vie ? Oh, ben c’est plutôt simple. »

    Ouais, la nana corbac a disparu, soit elle est plus avant dans la traque, soit elle est à la bourre. On va p’tet la retrouver plus bas dans la cave, ça s’trouve, ou alors le membre de la Griffe nous a complètement baladé et en fait la gamine est à l’autre bout de la ville, dans l’arrière-boutique d’un charcutier qui s’prépare à faire du pâté et des bouchées à la reine. Ce qui aurait une forme d’ironie un peu rigolote, j’crois bien.

    « J’rends service aux gens. C’est mon grand cœur, ça. Parfois, ça implique de se salir les mains, d’y aller à fond. Certains clients veulent du bondage, tu vois ? C’est comme ça que j’ai perfectionné ma technique, pour les emmener tout droit au septième ciel. »

    Ou le premier, en tout cas.

    « D’autres préfèrent des coups de mon couteau, celui que j’montre pas en public, que j’continue avec un regard évocateur. »

    En réalité, la majorité de mes couteaux, et ça finit mal pour ces gens-là. Généralement dans une flaque de sang au fond d’une ruelle glauque, quoi.

    « Mais en réalité, j’suis plutôt un genre de détective privé. »

    C’est même pas factuellement faux.

    « Les gens ont des soucis, j’essaie de les résoudre. J’ai quelques contacts dans la Garde, aussi. »

    Y’a des pourris partout, et le salaire de garde fait qu’il faut bien, si on est un peu ambitieux, trouver d’autres axes d’amélioration du quotidien. J’fais un peu pareil avec mon boulot d’examinateur de la Guilde.

    « Du coup, l’éclair au chocolat, j’vais pas le refaire maison. Et, clairement, vaut mieux pas. Par contre, j’connais une des meilleures boulangeries de la Capitale, j’t’emmène là-bas une fois cette sombre affaire résolue. On aura qu’à y aller en amoureux, pour faire plus profondément connaissance. »

    Là, ça devrait la calmer, l’autre. T’façon, elle m’aura bien vite oublié, alors si elle croit que j’vais payer une pâtisserie au prix scandaleux où le Beau Fournil les vend, elle s’fout le doigt dans l’œil jusqu’à s’en gratter la rondelle.

    « Et toi, à part pourchasser les gens qui te bousculent dans la rue et les agresser sans raison ? »

    Juste histoire de laisser couler la conversation, ça serait trop suspect sinon.

    Il faut pas beaucoup plus de temps pour que y’ait des griffus qui rentrent dans le bar, et saluent les habitués d’un signe de tête. Une main aux fesses de chaque serveuse, puis les voilà fin prêts à descendre dans leur antre, la seule porte qui pour l’instant était restée résolument fermée. Hm, ça va peut-être être compliqué, si on doit tous se les ramasser plus bas. Sans compter que même si les habitués sont pas des membres du gang, ils vont clairement pas nous soutenir contre eux.

    Du coup, foutre la merde et les faire sortir.

    « Ca te dit qu’on réchauffe un peu l’atmosphère ? »

    Un incendie, y’a qu’ça d’vrai pour ça.
    Astrid DalgaardEx-Commandant Trolleur
    Astrid Dalgaard
    Informations
    Re: Disparue
    Dim 17 Nov 2019 - 15:09 #
    Astrid haussa les sourcils lorsque Vrenn lui dit que les membres de la Griffe allaient trouver l'autre guignol dans la ruelle. C'était une possibilité, mais elle était peu probable à moins que l'un des connards se décide à pisser dans une petite ruelle et qu'il y retrouve par chance son pote. Cela dit, la vie réservait bien des surprises et des rencontres. D'ailleurs, celle de ce soir, elle risquait de ne pas l'oublier. C'était bien la première fois qu'un connard décidait de marcher sur l'une de ses pâtisseries sans s'excuser après l'avoir bousculée. Ce n'était pas un affront qu'elle laisserait passer malgré le fait qu'elle se comportait de manière amicale et débile envers lui.
    Alors comme ça gros con était « détective privé » lui aussi. Il n'en avait pas l'air, même si Astrid était mal placée pour juger qui que ce soit en la matière.

    -Vu la taille de ton couteau, ça m'étonne que des gens préfèrent ça.
    Ricana Astrid en sirotant sa bière. Et j'y compte bien pour l'éclair. Sinon la prochaine fois qu'on se croise, tout comme t'as écrasé mon éclair au chocolat sur le sol sans y avoir réfléchi à deux fois, je compte bien écraser tes boules et ton éclair à la vanille sur le sol ! Continua t-elle avec un sourire moqueur et un clin d’œil.

    On pourrait penser qu'elle rigolait.
    Sauf qu'elle ne plaisantait pas vraiment, rancunière qu'elle était quand on en venait aux sucreries.
    Elle pouffa lorsque le gamin lui posa la question sur ce qu'elle faisait.

    -Agresser sans raison ? Moi ??? Jamais ! Exception faite aux connards qui marchent sur ma bouffe et qui gaspillent la nourriture. Mais sinon pareil. Détective privée. Je rends service au bon peuple, j'aide la veuve et l'orphelin, j'casse la bouche aux gamins dans ton genre, et je picole. J'ai des contacts dans la Gade aussi.


    Du genre, le capitaine, le commandant, et des vieux soldats. Mais ça, c'était une autre histoire qu'elle n'allait pas raconter à tout le monde, eh.
    Et, très vite, les personnes qu'ils attendaient arrivèrent et utilisèrent la porte qui n’était de toute évidence pas verrouillée. Bonne nouvelle ça.
    Le problème restait à connaître leur nombre en bas. À l'instant, 4 personnes étaient descendus, un nombre gérable pour l'ex-commandante. Mais ils pouvaient être plus, pouvaient mettre un couteau sous la gorge de la gamine, et une cave ce n'était pas un endroit idéal pour se battre en infériorité numérique, surtout qu'elle ne savait pas si l'autre péquenaud savait se battre. Il avait beau avoir un couteau, mais n'importe qui pouvait se montrer plus ou moins menaçant avec un couteau sans savoir le manier pour autant.

    « Ca te dit qu’on réchauffe un peu l’atmosphère ? »

    A cette proposition, la citoyenne se gratta le menton. Est-ce qu'il proposait de faire chauffer la baraque pour faire sortir les lapins de leur terrier, genre un incendie ? Elle pesa le pour et le contre, et au final, elle eut un sourire amusé et répondit avec entrain :

    -Aye, pourquoi pas. Je te laisse t'en occuper, je surveille la porte, et mieux, c'est moi qui préviendra ces connards que l'ambiance commence à chauffer en haut. Ce serait bête qu'ils en perdent leur souffle si ça chauffe trop vite et trop fort, non ?


    Le chaos. L'environnement dans lequel Astrid brillait le plus. Et s'il y avait des blessés ou un remboursement à faire, elle saurait qui pointer du doigt, eh.
    Vrenn IndraniSbire
    Vrenn Indrani
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    Re: Disparue
    Ven 22 Nov 2019 - 17:22 #

    Plus ça va, et, bizarrement, plus elle me tape sur le système. Qu’est-ce qu’on s’en branle, de son éclair au chocolat, sérieusement ? Puis passer mon temps à m’faire traiter de gamin par une nana qu’a l’air d’avoir vingt piges à tout casser, ça aussi… Enfin, comme y’a des pouvoirs qui jouent bizarrement sur l’âge et son apparence, j’veux bien l’accepter. Enfin, j’l’accepterais mieux si elle avait pas l’âge mental d’un gamin revanchard de huit ans et demi, plutôt.

    « Ouais. »

    J’fais laconique, désintéressé des rodomontades et de jouer à qui a la plus grosse : c’est forcément moi, sans m’avancer des masses, à moins qu’Astrid cache des trucs douteux dans son pantalon. De toute façon, faut pas que j’laisse ses pitreries et sa logorrhée ininterrompue me distraire : elle peut toujours me planter dans le dos pour ramasser toute seule les bénéfices de l’affaire. Rien ne dit qu’elle soit vraiment détective privé, puisque j’le suis moi-même pas. La seule qu’a le droit à ce titre pour le moment, c’est la nana aux corbacs, et ça fait un moment qu’on l’a pas vue dans le coin.

    Quand on s’répartit les tâches, et que la plus compliquée, la plus dangereuse, et la plus incriminante me tombe dessus, j’hésite à faire une remarque. Pas que ça m’gêne de foutre le feu à cette saloperie de bâtiment, j’ai déjà fait pire, mais plutôt que j’suis le seul à prendre tous les risques pendant qu’elle picolera au chaud, et à côté de l’otage, donc du pognon. Faudra faire gaffe à ce qu’elle me file pas sous le nez, en tout cas.

    Puis j’me demande si j’devrais la prévenir pour mon pouvoir. Mais teigneuse comme elle est, cette grosse conne, j’pense que j’gagne davantage à ce qu’elle m’oublie vite, ne serait-ce que pour éviter l’éclair au chocolat. Donc j’vais rester laconique et faire ce qu’il y a à faire. T’façon, la taverne est insalubre, moche, et c’est dégueulasse à l’intérieur, le propriétaire me sera sûrement reconnaissant quand il pourra faire jouer l’assurance.

    Enfin, j’espère qu’il est optimiste, quoi.

    « Ouais, j’m’en charge. »

    En sortant, j’essaie de foutre une main au cul de la serveuse, histoire de faire couleur locale, mais elle esquive d’un pas de côté et d’un déhanché entraîné, et me jette un regard d’avertissement. Je hausse les épaules en retour, un peu indifférent. T’façon, il était même pas beau, ce fessier, j’ai juste évité de chopper les microbes de tous ceux qui y ont foutu la pogne.

    J’sors et j’vais m’appuyer à la façade d’un mur, avec tout l’air du gars qu’a bu un coup de trop. J’suis sobre, pourtant, mais il en faut pas beaucoup : légère titubation, mirettes fixées droit devant, main appuyée sur le bois… du bois, justement, un peu pourri, déjà bouffé et usé par les itempéries et les gens qui pissent dessus. Tout le bâtiment est dans ce matériau moisi, et ça fait quelques temps qu’on n’a pas eu de pluie. Voilà qui devrait pas demander trop d’efforts…

    Dans mon sac sans fond, j’puise ma pierre de feu et une bouteille de gnôle. Toujours utile, l’alcool, pour enflammer des trucs et des bidules, ou désinfecter des blessures. Et se rincer un peu la gorge, évidemment, on n’est pas des bêtes. Dans les ruelles pouilleuses qui longent la taverne avec son étage unique dans lequel les nanas tapinent pour une misère sur un lit de paille, plein de puces et de morpions, y’a pas grand-monde.

    J’me pose quelques secondes pour réfléchir. Jeter un peu d’alcool sur le mur, ça suffira pas, faut que j’fasse un peu plus d’efforts. J’débute quand même deux petits feux sur une façade là où personne devrait passer, et j’espère qu’ils s’éteindront pas tous seuls. Puis j’trouve la porte de la cuisine, de l’arrière-boutique. Elle est fermée, mais la fenêtre juste à côté ne l’est pas, pour fournir un peu d’aération aux cuistots qui bossent à fournir la merde qu’est servie aux clients peu regardants.

    Le chef est tout seul, concentré sur sa popotte. Personne bouffait, à l’intérieur, en plus, il était un poil tard pour ça alors… P’tet la Griffe. J’passe la main par la fenêtre pour retirer le verrou, et il se retourne seulement quand j’suis deux pas derrière lui. Presque nonchalamment, le pommeau d’un de mes couteau lui explose la tempe, et un coup de talon le nez. Ça pisse le sang, mais il respire encore, en position fœtale et évanoui. J’le pousse loin des flammes d’un coup de godasse dans les côtes, pour pas qu’il se fasse mal.

    Nan j’déconne, il est juste dans le chemin.

    J’ouvre tous les placards jusqu’à trouver des trucs qui crament, encore de l’alcool, du charbon, un peu de bois. Bon ben j’fais pas dans le détail, j’en fous un peu partout, et j’en amène dehors aussi. Si ça marche pas, on avisera. Pour faire bonne mesure, j’prends les quelques menus cristaux que le cuistot a sur lui, aussi. Pas de petit profit, et vaut mieux passer pour un voleur qu’a mal tourné qu’un tueur incendiaire.

    Allez, Grosse Conne, c’est le moment où tu sers à autre chose que parler de ton éclair au chocolat et ton obsession pour les objets de forme phallique.
    Astrid DalgaardEx-Commandant Trolleur
    Astrid Dalgaard
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    Re: Disparue
    Lun 9 Déc 2019 - 21:33 #
    Pendant que l'autre faisait sa petite affaire – c'est à dire créer une distraction et faire en sorte de faire sortir les membres de la Griffe de leur foutu terrier -, Astrid elle était pépouze à sa table, se balançant sur sa chaise et sirotant sa chope dont la qualité était discutable.
    Depuis que son compagnon avait disparu, certains clients avaient tenté tant bien que mal de l'approcher, mais sa façon de parler et ses injures qui feraient pâlir un charretier bien expérimenté en firent reculer plus d'un.
    Cela dit, ça n’empêchait pas à certains d'être un chouilla insistant, alors qu'elle avait les yeux rivés sur la porte qui menait à la cave.

    -Non.
    Répéta t-elle une troisième fois à un homme au ventre légèrement enveloppé. Tu devrais déguerpir avant que mon pote l'éclair au chocolat revienne. Il y va pas de main morte.

    -Allez, j'suis sûr qu'il reviendra pas et tu passeras un bien meilleur moment avec moi.


    -Erf.


    Être une femme avait ses désavantages, et ça, c'en était malheureusement un. Surtout que les autres se contentaient de regarder, avec un air amusé.

    -Qu'est qui est jaune et qui attend ?
    Demanda soudainement la citoyenne.

    -Hein… ?

    Alors que le gros porc se mit à réfléchir avec les deux neurones qu'il avait, Astrid en profita pour lui mettre un coup de tête avant d’enchaîner avec un coup de coude circulaire qui mit la victime au sol. Cela n'avait pas duré plus de deux secondes.
    Sans plus de cérémonie, elle s'était rassise, croisant les jambes, faisant comme si de rien n'était. La force, c'était quelque chose d’indispensable pour se faire respecter, parfois.

    -Ah sinon.
    Reprit soudainement Astrid avec un ricanement. C'est Jonathan, heh. Jaune ? Attend ? Vous avez capté ? Eh….Ok, aucun rire. Vous allez pas faire long feu les gars comme ça. Haha.

    L'humour pouvait parfois y parvenir aussi, d'une autre façon, mais pas ici.
    Alors qu'elle commençait à se demander si l'autre teubé n'avait pas tout simplement fuit la queue entre les jambes, la jeune femme capta une légère odeur de brûlé venant de la cuisine.
    Elle ne fut pas le seul, car une autre personne fit le commentaire au patron qui alla vérifier.
    Au même moment, la porte de la taverne s'ouvrit dans un grand fracas, laissant passer l'un des videurs qui se mit à crier au même moment que le patron :

    -AU FEU ! Allez chercher de l'eau !

    -La cuisine est en feu aussi, on peut pas y chercher du feu ! Où est le cuisto ?!

    Rapidement, un vent de panique prit les clients qui se levèrent précipitamment pour se diriger vers la sortie, profitant sûrement de ce moment pour partir sans payer leur note. Sauf que la sortie fut vite bouchée, entre les gens qui tombaient et se marchaient dessus. Alors que ce n'était qu'un début de feu, et qu'il faudrait encore bien des minutes pour que ce soit un réel danger, eh.
    Une seule et unique personne marchait dans le sens inverse de la foule, pour aller aux chiottes : Astrid.
    Elle referma la porte derrière elle, mais la laissa entre ouverte histoire de voir ce qu'il se passait à l'intérieur de la taverne. Elle était accroupie, sachant pertinemment que la fumée qui s'intensifiait irait vers le haut.
    Elle entendit le patron ouvrir la porte de la cave et crier à plein poumons :

    -Y'a le feu ! Sortez de là !


    Hmm, ça éliminait donc l'hypothèse d'une fuite possible en passant par la cave, c'était une bonne nouvelle.
    Petit à petit, les gens réussirent à sortir, et vint enfin le moment où des membres de la Griffe sortirent de leur cachette. Ils étaient 5. De son siège, même plus, de son magnifique trône, elle les entendait se gueuler dessus, et elle réussit à apercevoir une jeune femme qui avait les poings liés et une robe en mauvais état. Malheureusement, elle ne put pas voir son visage car celle-ci avait le visage caché par ses longs cheveux.

    -Vous 2, faites dégager les gens de devant la taverne, il ne faut pas qu'on nous voit avec cette pute ! Et vous deux, allez nous sécuriser un chemin vers l'autre cachette ! Vite ! Vous avez 4 minutes !

    Astrid hocha la tête. Le mec qui dirigeait ce petit groupe avait la tête sur les épaules, et avait jugé qu'il avait encore le temps de sécuriser les lieux avant que le feu ne détruise la bâtisse. Elle pouvait voir qu'ils s'étaient protégés le visage avec du tissu mouillé et qu'ils s'étaient baissés également.
    Patiente, telle une chasseuse attendant que sa proie soit seule, elle attendit que l'homme se retrouve seul avec la kidnappé. De toute évidence, il n'était pas serein et jetait des regards un peu partout pour jauger à quel point le feu avançait. C'est à un moment où il regarda ailleurs que dans la direction des chiottes qu'Astrid se décida à sortir en courant à toute allure. Elle utilisa une chaise comme tremplin et la tête de l'homme qui venait à peine de se retourner vers le nouveau grabuge accueillit de plein fouet un coup de pied. Sous le choc et la surprise, l'homme tomba à terre, à demi inconscient. Elle aurait pu l'achever histoire qu'il ne crie pas à l'aide, mais elle voulait qu'il s'en sorte. Qui sait ! Peut-être qu'il s'en sortirait, qu'il aurait la moitié de son corps brûlé, et qu'il gagnerait le titre de double-face ! Heh.

    -J'viens pour te sauver le cul !
    S'exclama Astrid assez fort pour que la pauvre jeune fille comprenne.

    Profitant de cette situation, la citoyenne tira la gamine désorientée et épuisée vers une fenêtre, à l'opposé du feu, qui menait vers une petite ruelle et l'aida à passer par dessus tant bien que mal avant de faire de même. La nuit n'était pas noir mais légèrement orangée à cause de l'incendie, et elle entendait les cris affolés venant de la rue principale.
    Maintenant, il était juste temps de filer avec un poids mort avant que les connards de la Griffe se rende compte que quelque chose cloche. Puis, elle vérifierait si la gamine était bien la fille de Balakyn.
    Vrenn IndraniSbire
    Vrenn Indrani
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    Re: Disparue
    Mer 18 Déc 2019 - 18:24 #
    J’regarde avec satisfaction le feu commencer à s’élever un peu plus sérieusement de la taverne. Ah ça, j’aime le travail bien fait, et j’manque de me réchauffer les mains près des flammes. Ça ferait un peu suspect, et j’aime bien être innocent, selon le célèbre adage du ‘’Pas vu, pas pris’’. J’espère qu’à l’intérieur, Astrid sert à quelque chose, parce que moi, j’y retourne pas. Avec la fumée, ça serait vraiment pas une bonne idée, puis dans le genre à attirer de l’attention là où il faut pas.

    J’note que tout le monde a pas ce genre de dilemmes moraux, quand trois gamins d’une dizaine d’années, orphelins mal nourris et trop peu habillés pour la saison, s’engouffrent sans hésiter dans la cuisine et ressortent quelques instants plus tard avec un jambon, un chapelet de saucisses, deux énormes miches de pain et ce qui semble étrangement être un éclair au chocolat. Marrant, tiens.

    J’surveille la porte d’entrée, et c’est le début de la presse. D’abord, les clients normaux sortent, dans des états d’ébriété plus ou moins avancés. C’est que la nuit n’a pas attendu, donc les gars ont eu le temps de cramer la majeure partie de leur misérable paye de journalier pour oublier que leur vie c’est de la merde. Accoudé à un mur dans un coin sombre, j’zyeute si y’en aurait pas avec des cicatrices un peu suspectes de Griffus. Que dalle.

    Il faut attendre quelques temps de plus pour qu’une bande de bourrins, quatre, émergent et commencent à bousculer la foule.

    « Hé, dégagez, on s’occupe de tout !
    - J’ai oublié un truc à l’intérieur, laissez-moi rentrer !
    - Tu fais un pas de plus, tu rentreras plus que dans un cercueil, le vioque.
    - Moi j’ai oublié ma bière dedans ! »

    Là, le gars discute pas. Il fout direct un gros taquet dans la gueule de celui qui l’a ouvert en dernier.

    « Le prochain p’tit rigolo, il entendra parler de la Griffe, pigé ? Barrez-vous, qu’on a dit. »

    Ça grommelle, mais étrangement, ça s’exécute. J’dois sous-estimer le pouvoir qu’ils ont dans le coin, pour qu’une bande d’hommes un peu rugueux comme la clientèle de ce trou en flamme décident de se barrer sans en découdre pour la simple raison qu’on leur parle mal. Mais ça n’avance pas mes affaires : toujours pas de nouvelles d’Astrid, ou de la gamine.

    A vue de nez, s’ils virent les gens d’ici, c’est clairement pas pour investiguer l’origine de l’incendie ou quoi. Ça doit plutôt être pour se barrer dans le feutré avec la gamine. Un bon point pour moi, parce que ça tend à dire qu’elle se trouvait bien dans la cave. Après, à savoir si elle se faisait passer dessus par tout le monde ou pas, c’est ni mon métier, ni mon problème. Moi, on m’a demandé la gamine, pas qu’elle soit en bonne santé. Encore heureux d’ailleurs, j’espère quasiment qu’elle en a bavé.

    J’mesure mes chances.

    Si Astrid a chié dans la colle, la gamine va sortir par l’entrée. Il reste quasiment personne à part les gros bras de la Griffe, et j’me leurre pas une seule seconde : y’a pas un monde dans lequel j’les défonce tous pour me barrer avec elle. Donc j’m’arrête là pour la mission, parce que Balakyn va négocier sans sa fille, et donc être ouvert au chantage potentiel de son petit camarade. A l’inverse, si Astrid a réussi à servir à quelque chose, elle sortira pas par l’entrée.

    Autant dire que j’ai rien à foutre là.

    « Dégage, toi, dans le coin ! Me gueule un des membres. »

    J’lui adresse un signe obscène de la main, et j’file. Ça tombe bien, j’voulais pas rester, de toute façon, j’prends le vent dans la gueule avec toute la fumée qu’il transporte. Nan, faut que j’trouve les rues sur lesquelles une fenêtre donnait. Ça sera pas l’arrière du bâtiment, donc une chance sur deux… Allez, à droite.

    Ça doit être mon jour de chance, parce que j’vois deux formes indubitablement féminines se glisser par une fenêtre ouverte. Faut pas beaucoup plus longtemps pour reconnaître Astrid, accompagnée par une nana que j’reconnais pas, mais qui pourrait être la gamine Balakyn dont le prénom m’échappe sur le coup. Bon, y’a pas de raison d’hésiter, maintenant, faut finir le boulot proprement.

    « Psst, Astrid ! »

    Je la hèle en me rapprochant en trottinant, les mains négligemment glissées dans mes poches. J’sors la droite, vide, pour adresser un signe en arrière et pointer la direction approximative de la Griffe.

    « C’est le bordel, de l’autre côté, t’imagi… »

    En plein milieu de la tirade, ma sénestre jaillit de la poche, avec un couteau qui s’dirige droit vers les côtes d’Astrid.

    J’aime le travail bien fait, après tout.
    Astrid DalgaardEx-Commandant Trolleur
    Astrid Dalgaard
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    Re: Disparue
    Mar 24 Déc 2019 - 18:10 #
    Astrid avait déjà les yeux rivés sur la personne qui s'approchait avant même qu'elle ne l'appelle et était de toute évidence sur ses gardes. Un membre de la griffe ? Déjà ? Elle allait devoir le réduire au silence maintenant avant qu'il n'attire d'autres personnes.
    Il fallut à Astrid un moment avant de reconnaître la silhouette puis le visage de l'homme qui approchait et qui connaissait son prénom. Oh. C'était Vrenn. Mais, même si c'était Vrenn, la jeune citoyenne n'avait pas baissé sa garde et était restée devant la gamine Balakyn pour la protéger. D'un air nonchalant, elle observait le moindre de ses gestes.

    -Beau boulot Vrenn.  
    Répondit Astrid avec son sourire narquois habituel. T'aimes bien jouer avec le feu hein ?

    Rapide et efficace, Vrenn n'avait pas perdu son temps en palabre inutile et avait directement sorti son couteau, visant les côtes d'Astrid. Une personne lambda se serait sûrement fait avoir, même en soupçonnant par avance le bougre, mais pas un ex-commandant de 83 ans en pleine possession de ses moyens. Aussi, la première qu'elle fit fut de pivoter vers l'arrière pour éviter le coup de couteau. Dans l'élan, elle saisit le poignet de Vrenn qui tenait l'arme et en profita pour lui donner un coup de pied entre ses jambes – oui, elle adorait faire ça – pour le forcer à se pencher, et enchaîna avec une clé de bras pour amener le connard qui avait marché sur son éclair au chocolat à manger le sol.

    -T'es tout feu tout flamme dis-donc.
    Eut-elle le temps de blaguer en forçant un peu plus sur le bras de Vrenn pour qu'il lâche son arme. Allez, lâche ton arme.  

    Elle n'était pas du genre à tabasser quelqu'un sans raison, mais les raisons se présentaient à elle. Enfin, une raison en particulière.

    Meh. Elle se contenta de poser son pied sur le visage de Vrenn, et dit :

    -Ça, c'est la vengeance pour mon éclair au chocolat sur lequel t'as marché. Tu sais, j'pensais qu'on allait s'entendre toi et moi, ça me peine un peu. M'enfin, c'normal. J't'en veux pas. Bon, ensuite….


    Ensuite, elle avait prévu de lui casser quelques dents pour lui apprendre à trahir quelqu'un qu'il venait de rencontrer avec un couteau dans les côtes, mais s'abstint lorsque des cris se firent entendre.

    -On m'a attaqué par derrière, ils sont sortis par la fenêtre, allez les retrouver !

    Ah tiens, il était déjà debout l'autre ?


    -Merde...


    Astrid lâcha Vrenn et aida la jeune fille à se relever pour l'aider à courir. Elle jeta un dernier coup d’œil à son collègue d'un soir et s'exclama avec son grand sourire habituel et un clin d’œil :

    -À la prochaine trouduc ! Je retiens ton offre pour l'éclair au chocolat, et la prochaine fois j'espère que ce sera un couteau pour couper un gâteau que t'auras entre les mains !


    Sur ces belles paroles dont Vrenn se foutait sûrement, elle se mit à courir avec la jeune femme. Avec la course et le vent qui soufflait dans leur direction, les cheveux de la gamine laissèrent entrevoir son visage, ce qui provoqua une légère grimace de la part d'Astrid.
    Ce n'était pas la gamine qu'ils cherchaient. C'était juste une gamine qui s'était fait kidnapper comme ça, pour être le joujou de brigands et qui avait juste une ressemblance avec la fille Balakyn. Mais beaucoup de choses ne collaient pas pour la détective.
    La disparition avant la signature du contrat, le fait qu'aucun élément ne ressemblait à une fugue, les rumeurs qui sont apparus tout de suite après et de façon un peu trop pratiques sur cette gamine qui ressemblait à la fille par des brigands...

    Ce connard de père n'aurait pas orchestré un faux enlèvement pour un plan farfelu afin de protéger sa fille et ou mettre la pression sur ses concurrents pour avoir l'ascendant ou pour qu'ils évitent justement de faire n'importe quoi qui pourrait attirer l'attention sur eux hein… ?

    Ces putains de nobles, ce serait parfaitement possible….
    Elle irait demander des explications, et peut-être même une récompense si tel était le cas, tout en essayant de retrouver Vrenn pour sa bouffe, heh. Elle n'allait pas oublier l'essentiel non plus !
    Vrenn IndraniSbire
    Vrenn Indrani
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    Re: Disparue
    Mar 24 Déc 2019 - 18:55 #

    Allongé par terre avec mal au visage, j’reconsidère presque mes choix de vie. Presque, parce que, d’abord, j’ai pas le temps. V’là que les Griffus vont se pointer, et qu’Astrid se barre avec la Balakyn. Bon, ce p’tit boulot, il puait un peu du derche depuis le début, mais il va pas tarder à être pire si j’me grouille pas de décarrer. Donc j’perds pas de temps à me lamenter, j’me relève, et j’clopine jusque dans la rue adjacente, puis celle d’après, et la suivante, puis encore quatre pour faire bonne mesure.

    Là, j’m’examine. Ça va, elle a pas eu le temps de trop me saloper. J’pense que j’vais avoir un hématome sur la pommette, là où elle a posé son talon, et mon bras me tire un peu après la clé qu’elle m’a fait, mais somme toute, j’m’en sors pas trop mal pour un type qu’a essayé de poignarder quelqu’un de plus balaise que lui. On peut pas gagner à chaque fois, et j’m’en tire à bon compte, hé.

    La deuxième raison pour laquelle j’reconsidère pas mes choix de vie, c’est que tout ça, c’était de la daube. J’ai continué à creuser le sujet, pas uniquement par hargne personnelle, mais aussi par désoeuvrement et curiosité. La fille de Balakyn était juste chez elle, au chaud dans sa chambre, avec deux copines, et elles sont pas sorties pendant une semaine de leurs appartements au sein du manoir. Même le petit personnel avait plus le droit. J’suppose que ça leur a fait une pyjama party en mode camping ?

    Du coup, tout le truc pour aller la chercher, c’était un bon gros bidonnage, et la nana que j’ai voulu héroïquement sauver, en fait, c’était juste une pute qui faisait son boulot de manière plus ou moins consentante. Plutôt moins, j’crois, mais c’est du détail, et Astrid a dû l’apprendre plus vite que moi, mais probablement avec autant de déception.

    L’autre déception qu’elle va pas se coltiner bien longtemps, a priori, c’est l’éclair au chocolat. Comme j’suis pas dénué d’humour, j’suis quand même allé en bouffer un à la pâtisserie le lendemain, un des très bon, mais juste pour ma gueule. Ça serait mentir de dire que j’ai pas surveillé le coin pendant trois heures avant de rentrer, des fois qu’elle soit là à rôder autour. Mais ça avait un p’tit goût de vengeance, de le bouffer tout seul et de le savourer. Mesquin, j’sais, mais développer des qualités pareilles, c’est beaucoup de boulot.

    Du coup, par contre, j’retiens le gars qui m’a filé les informations. D’ailleurs, il s’souvient que j’suis repassé le voir, ou en tout cas il se souvient qu’il y a une très bonne raison pour laquelle il a deux yeux au beurre noir, ce sale con. C’est p’tet ce que la nana aux corbeaux a piffé, d’ailleurs, et pourquoi elle est juste rentré chez elle, maintenant que j’y pense.

    N’empêche, elle avait une sacrée chute de reins.
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    Re: Disparue
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