Le lit était douillet. La chambre était spacieuse. La vue par les grandes fenêtres était magnifique. Elle n’avait pas à se plaindre de l’attention qui avait été accordée à son arrivée par les employés. Mais si la pièce était somptueuse, il n’en restait pas moins qu’Elyssia détestait rester allongée à ne rien faire. Ce qui était la situation actuelle. Elle s’ennuyait. Elle avait besoin de sortir de cette bulle de silence. Un soupir quitta ses lèvres et elle roula sur elle-même pour porter son regard vers le ciel bleu. Que faire ?

Quelques jours à la capitale, c’était tout ce qu’elle avait. Elle devait en profiter. Elle allait en profiter. Elle avait prévu quelques activités dans les prochains jours ; voir une amie et visiter les boutiques de la capitale. Mais en cette belle journée, elle ne savait pas comment s’occuper. Il était hors de question qu’elle s’enferme toute la journée dans cette chambre, aussi jolie et confortable fût-elle. Elyssia n’était pas de celle à rester calmement assise en attendant que les heures passent. L’envie de visiter le manoir lui avait effleuré l’esprit, cependant… Si on lui avait dit qu’elle pouvait s’y promener à sa guise, elle s’inquiétait de croiser le maître des lieux. Elle refusait de tenter la chance de se retrouver nez à nez avec lui au détour d’un couloir. D’un autre côté, rester dans cette pièce devenait pénible. Hum… Elle se releva en position assise, réfléchissant intensément. C’était un homme occupé ; il n’avait probablement pas le temps de déambuler dans les couloirs. Si elle se dépêchait à sortir dans les jardins, elle pourrait visiter l’endroit en s’assurant de se tenir loin de la bâtisse principale. Ce n’était pas un mauvais plan.

Décidée, la noble se leva. Elle enfila une paire de souliers couleur crème pour ne pas se promener en simple collant. Même si elle était convaincue que les planchers étaient propres. Elle releva ses cheveux en une queue de cheval, laissant quelques mèches d’un blanc rosé glissé autour de son visage. Et maintenant, trouver la sortie sans se faire coincer par le propriétaire de la résidence.

Elle avançait dans les couloirs avec précaution, jetant régulièrement des regards autour, s’arrêtant à chaque croisement de chemin pour piquer un coup d’œil, anxieuse à l’idée de tomber sur celui qu’elle ne voulait pas voir. Elle longeait les couloirs, se penchait pour observer subtilement par les portes entrouvertes et ne regardait pas réellement l’endroit où elle se dirigeait. Car rester dans les couloirs en ignorant derrière quelle porte se cachait le bureau du propriétaire augmentait ses risques de le croiser et ne faisait qu’ajouter à ses inquiétudes du moment.

Au bout de plusieurs longues minutes à tourner en rond, l’énervement commençait à gonfler en elle. Nom d’un fenrir ! Cet endroit était un vrai labyrinthe. Bon… si elle se concentrait un peu plus sur l’endroit elle posait les pieds, elle aurait probablement déjà trouvé la sortie. Malheureusement, au moindre bruit de pas, elle sursautait et changeait de direction avec empressement. Si bien qu’elle ne savait plus du tout par où elle était passée. Elle était certaine d’une chose néanmoins : ce devait être la troisième fois qu’elle voyait ce cadre d’ananas. Était-ce bien un ananas, tout bien réfléchi ? Elle n’en était pas totalement certaine, car elle trouvait le fruit bien déplacé dans ce tableau. Enfin. Elle n’était pas là pour commenter les œuvres d’art du manoir. Secouant la tête, elle continua son chemin avec une petite frustration envers elle-même. Comment allait-elle sortir de cette forteresse ? Car c’était bien l’impression que lui donnait le manoir à l’instant. Celle d’un lieu aussi impossible d’y entrer que d’en sortir. Mais c’était surtout son imagination qui s’enflammait.

Elle ralentit à l’arrivée d’un coin, se cala contre le mur et prit une grande inspiration avant de jeter un regard. Elle s’assura que le passage était libre avant de reprendre la route. Cette fois, elle essayait de se concentrer sur le chemin et non pas sur les bruits de la vie quotidienne. À peine avait-elle fait trois pas qu’une porte près d’elle s’ouvrit. Dans un sursaut, Elyssia bondit vers l’arrière. Elle s’immobilisa ensuite pour un instant, mais personne ne quitta la pièce. Portant une main à son cœur affolé, elle laisse un soupir rassuré quitter ses lèvres. Celui-ci aida à la calmer et à détendre ses épaules crispées.

Mieux valait faire demi-tour et prendre un autre chemin. Elle faisait volte-face lorsqu’elle se retrouva nez à nez avec une femme. Elle retint un cri surpris. Elle ne l’avait ni vu ni entendu arriver et cette impression d’apparition soudaine avait quelque chose d’effrayant.

- Oh! Euh… Pardon. Je ne vous avais pas remarqué…, dit la jeune noble, cherchant à cacher sa surprise mêlée d’anxiété. Devait-elle simplement la contourner et continuer son chemin ? Oh. Peut-être pourrait-elle lui demander un peu d’aider pour se sortir d’ici ?

Un moment d’hésitation se dessina dans les yeux de la jeune noble. Devait-elle simplement continuer son chemin, se demandait-elle. Cependant, elle ne savait plus où elle se trouvait dans ces longs couloirs. Se débrouiller seule s’était avéré un échec. Avant de véritablement tomber sur le maître des lieux, mieux valait trouver un moyen de sortir d’ici rapidement, et ce en suivant le chemin le plus loin possible du bureau de l’homme qu’elle cherchait à éviter.

La femme nommait son nom. Elyssia sourit poliment, heureuse de savoir que celle-ci savait déjà qui elle était. Elle n’avait pas à expliquer sa présence ici. Mais elle se doutait que le mot s’était passé entre les employés, et les gens devaient savoir que la fille d’un partenaire commercial était de passage. Puis, une question brisa le silence et Elyssia sauta sur l’occasion que lui servait si gentiment la femme. La noble ne savait pas qui lui faisait face, mais celle-ci semblait familière avec l’endroit. Ou enfin, c’était l’impression qu’elle renvoyait à Elys. Hors de question de manquer cette chance qui lui était servie comme sur un plateau d’argent.

Oh, que voulait-elle demander ? Elle sentait l’anticipation et l’amusement gonflé soudainement en elle. Les choix défilaient dans sa tête et elle voulait trouver la meilleure façon de passer sa journée avec plaisir. Osait-elle demander une visite guidée ? Peut-être que de simplement demander le chemin vers la sortie serait plus sûr ? D’un côté, Elyssia souhaitait minimiser ses chances de croiser le propriétaire des lieux, mais d’un autre, elle avait véritablement l’envie d’observer et admirer les lieux avec un enchantement naïf. Pouvait-elle laisser passer cette chance ? Et puis, elle n’aimait pas être seule. Un de compagnie ne lui ferait pas de mal. Oui, c’était une chouette idée. Seulement pour elle, probablement. Mais elle ne s’arrêta pas pour se mettre à la place des employés.  

- Ce manoir est si grand. Je crois bien m’y être perdue en chemin. Je souhaitais admirer les jardins, mais je dois avoir pris le mauvais couloir. Je n’ai fait que m’enfoncer plus loin sans trouver l’entrée. Peut-être pourriez-vous m’y guider ?

Un sourire éclaira de suite les lèvres de la jeune femme. La voilà qu’elle entraînait cette femme dans ses plans de la journée. Parce qu’Elyssia était bien de celle qui aimait décider le déroulement, mais laisser ceux qui s’y connaissaient prendre le relais. Elle avait posé une question, mais bien honnêtement, elle ne s’attendait pas à un refus. Elle n’imaginait pas cette possibilité au point où elle ne saurait pas comment réagir si on s’opposait à son idée.

- Oh ! Tant qu’à se promener dans le manoir, pourquoi ne pas me parler de l’endroit ? Y a-t-il des sections qu’il vaut mieux éviter ? Des endroits intéressants à voir ? Des anecdotes amusantes ou des faits passionnants sur les lieux ? Je serais bien heureuse d’en apprendre plus sur les histoires de ce manoir.

La voilà qui parlait et parlait sans sembler pouvoir se taire un jour. Elyssia pouvait bien alimenter la discussion par elle-même, toujours en cherchant à faire parler la personne devant elle. Cette fois, elle s’intéressait véritablement à l’endroit. Son regard brillant de curiosité survolait le couloir les entourant, cherchant quelle direction serait à prendre. Elle était excitée et joyeuse, pouvant difficilement tenir en place maintenant qu’elle avait trouvé ce qu’elle pouvait faire des prochaines heures.

- Hmm, réfléchit-elle un moment. Vous connaissez mon nom, mais j'ignore malheureusement le vôtre. Comment dois-je vous appeler ? Si nous sommes pour faire une partie de chemin toutes les deux, j’aime pouvoir poser un nom sur le visage m’accompagnant.

Avec un sourire poli et joyeux sur les lèvres, Elyssia avait posé ses yeux couleur pâles sur la femme. La petite parlait beaucoup, ce qui pouvait être épuisant pour certains, mais elle finissait souvent par des questions auxquelles elle attendait des réponses. Elle posait donc ses grands yeux sur la personne qui l’accompagnait. En savoir plus sur le manoir était certes intéressant, mais pouvait aussi s’avérer bien utile. Après tout, si elle savait dans quel coin se tenait généralement Keith, elle allait pouvoir l’éviter soigneusement. C’était une excellente idée. Et qui était mieux placé pour l’aider qu’une personne du manoir ? Il fallait juste savoir convaincre la femme qui n’avait pas l’air enjouée d’être tombée sur Elys.

Oh… Le chemin s’était passé si vite... Elle n’avait reçu aucune réponse à ses nombreuses questions. Bien entendu, elle ne réalisait pas totalement que c’était complètement sa faute pour avoir monopolisé la discussion, ne laissant aucune chance à la femme de placer un mot. Tout de même, les voilà qui arrivaient à la fin de la visite. Enfin, ce n’était pas réellement une visite à laquelle elle avait eu droit, mais simplement le chemin vers les jardins, ce qui avait été sa demande après tout. Mais elle ne pouvait s’empêcher d’être un peu déçue. En même temps, moins de temps dans le manoir et moins de chance de croiser le maître des lieux.

Elle devait trouver un moyen de convaincre Rebecca de l’accompagner pour le reste, ou du moins durant un bon moment, de la journée. Elle n’avait aucune envie d’être seule. Et avec une employée du manoir, elle pouvait être certaine d’éviter le bureau, et même les sections s’approchant dangereusement de Keith. L’idée que les autres avaient obligations et travail ne lui effleurait parfois pas l’esprit. Elle-même était la première à fuir ses propres responsabilités. C’était qu’elle pouvait se montrer pénible, mais ce n’était pas de mauvaise foi. Avec ses nombreuses questions sans réponse, elle avait aussi réussi à alimenter sa curiosité et voulait en savoir plus.

Lorsqu’elle posa le pied à l’extérieur, elle fut à nouveau éblouie par l’attention portée à l’endroit. C’était si beau ! La lumière du jour éclairait de façon magnifique le décor et rendait la vie qui les entourait brillante. Les couleurs vives des fleurs la faisaient sourire comme une enfant et le chant des oiseaux dans les branches était une douce mélodie à ses oreilles. Elle ne regrettait pas du tout d’être sortie.

Puis, Rebecca se rappela à elle en lui présentant l’endroit et en lui souhaitait une bonne promenade. Oh, non. Elle comptait retourner d’où elles étaient arrivées ? C’était certain, Elyssia le voyait bien dans ses yeux qu’elle ne souhaitait pas rester avec elle. Mais… Elys ne voulait vraiment pas se retrouver seule. La question suivante était l’ouverture qu’Elyssia avait espérée. Par contre, avant de se lancer à nouveau dans une tirade de question, elle décida d’excuser son comportement curieux :

- Pardonnez-moi. Je parle beaucoup… Puis-je redemander les différentes sections du manoir et celles qu’il vaut mieux éviter ?

Tout en parlant, Elyssia s’avança dans les jardins, elle s’assurait de garder sa voix audible et ses paroles dirigées vers la conseillère, mais elle profita aussi de l’extérieur en observant l’aménagement très joli de la place. Elle qui s’était sentie bien mal à l’aise dans le manoir, elle se sentait maintenant plus calme.

- J’aimerais beaucoup que vous me parliez davantage du manoir.

La petite se retenait cette fois pour ne pas laisser déferler sa foule de questions. Son questionnement était sincère. Elle voulait en savoir plus sur cette immense maison. Pour assouvir sa curiosité, pour passer le temps, et, ne le cachons pas, pour éviter le propriétaire.

Hors-Rp:

HRP:

Sa question était-elle étrange ou surprenante ? Elyssia posait son regard curieux sur la conseillère, se demandant si elle ne venait pas de mettre le pied dans les plats. Était-ce si inattendu de sa part que de poser ce genre de question ? N’y avait-il pas souvent des endroits à éviter dans un si grand manoir ? Elle commençait à hésiter sur ses attentes. Puis, une réponse se fit entendre. Et rapidement, le rouge lui monta aux joues. Une timidité qu’on ne lui connaissait pas fit soudain surface.

Oh, était-elle si évidente à comprendre ? Si facile à lire ? Il lui semblait soudainement que la situation se répétait. Gênée d’avoir été ainsi découverte, elle s’agita, légèrement mal à l’aise. Piétinant, elle repoussa l’une des mèches libres de sa queue de cheval qui lui tombait au visage en laissant son regard fuir un moment vers ses pieds. Inconfortable un moment, elle essaya de cacher son malaise d’un sourire légèrement timide. Elle ne pouvait pas lui dire qu’elle voulait éviter Keith. Absolument pas. Ce serait la meilleure façon de paraître pour une ingrate. Après tout, elle tentait de son mieux d’éviter le maître des lieux, qui l’accueillait chez lui avec amabilité. Et elle devait bien dire qu’elle n’avait pas à se plaindre.

Alors qu’elle réfléchissait avec concentration à ce qu’elle pourrait dire pour poursuivre la discussion, car Rebecca avait étonnamment réussi à la faire taire pour un instant, l’ombre d’un dragon de cerisier se posa près d’elle. Avec surprise et émerveillement, Elyssia oublia un moment son trouble pour se pencher vers le petit animal. Elle les adorait, ces magnifiques bestioles. Une exclamation de ravissement quitta ses lèvres et elle se sentait d’un coup bien plus rassurée.

Elle voulut tendre la main vers le dragon minuscule, mais elle fut interrompue dans son fil de pensée par la dame. Tournant son regard vers Rebecca, un sourire honteux glissa sur ses lèvres un moment et elle ne se contenta que d’un petit hochement de tête pour exprimer qu’elle écoutait. Elyssia fut bien heureuse de constater que la femme ne cherchait pas à en savoir plus. Se relevant, la jeune noble continua de déambuler dans le jardin, admirant chaque nouvelle découverte avec plaisir. Elle s’arrêta de nouveau près de Rebecca lorsque celle-ci s’enquérait de ses besoins. Elyssia secoua la tête, levant une main pour refuser avec respect, mais avant que le refus ne quitte ses lèvres, elle se ravisa.

- Oh. À bien y réfléchir, c’est l’endroit idéal pour déguster un bon thé. Hmm… Un thé au goût légèrement fruité. À la poire ? Qu’en pensez-vous ? Mais il est bien décevant de prendre le thé par soi-même… Le regard d’Elys baissa vers le sol, avec déception, avant de se reposer sur Rebecca. Un petit sourire étira ensuite ses lèvres. M’accompagnerez-vous ?

L’endroit était magnifique, le temps doux, le vent léger et agréable contre ses joues. Elle voulait profiter de l’extérieur, mais elle ne voulait pas y rester seule. Elle devait convaincre la conseillère !

Le regard pâle de la noble suivit le départ de Rebecca avec une certaine inquiétude. Allait-elle revenir ou est-ce qu’Elyssia ne verrait qu’une tasse apparaître sur un plateau ? Elle voulait croire que la conseillère serait de retour, mais elle ne pouvait en être moins certaine. Piétinant par moment, elle ne cessait pas d’observer la porte. N’ayant reçu aucune réponse, Elys ne pouvait qu’attendre avec espoir, car elle n’avait aucune envie de passer le reste de la journée par elle-même. Un léger soupir quitta ses lèvres alors que son regard se posait sur le sol pavé sous ses pieds.

Puis, un grattement attira son attention. Tournant la tête dans la direction que lui indiquait son oreille, la jeune noble chercha des yeux la raison de ce bruit soudain. À première vue, elle ne vit rien, mais rapidement, son regard capta le mouvement d’un buisson. La curiosité l’enveloppa et sans réfléchir un seul instant, elle s’élança à la suite de ce qui devait être une petite créature. Peut-être magique ; très probablement adorable !

Elle avançait sur les chemins aménagés dans le jardin, suivant de son mieux les bruits et mouvements qu’elle percevait parmi les fleurs. Les bouquets étaient merveilleusement bien soignés et choisis, mais l’attention d’Elys n’était pas à l’admiration de la décoration. Sa chasse s’arrêta finalement devant un terrain de fleurs et arbustes. Croyant apercevoir la créature, elle quitta le chemin pavé pour poser le pied entre les plantes. Elle eut le temps de faire deux trois pas avant de sentir une aiguille frôlée sa peau. Son corps s’immobilisa et elle sentit un frisson d’inquiétude la parcourir. Elle jeta un œil vers le sol pour remarquer avec horreur qu’elle avançait dans un champ de tiges épineuses.

Comment avait-elle pu ne pas le voir ? Comment avait-elle pu oublier de vérifier son environnement avant de mettre le pied dans les plats de bande ? Comment allait-elle se sortir de là sans risquer d’ouvrir une blessure sur sa peau ? Si… si elle se coupait sur une épine, que ferait-elle ?

La peur embrouilla son cerveau. Le monde sembla s’effacer autour d’elle et tout ce qu’elle pouvait voir était ces aiguilles prêtes à griffer ses jambes. Lentement, elle porta les mains à sa tête en se maudissant d’être aussi inconsciente. Elle devait sortir de là. Mais elle était tellement effrayée ; elle était glacée sur place.

Ce fut la voix de Rebecca qui la ramena finalement sur terre. La conseillère la cherchait-elle dans les jardins ? Elyssia tourna la tête vers la voix au moment où la femme apparaissait au coin d’un bosquet. Ce fut d’une voix faible qu’elle parla, on pouvait y entendre l’anxiété et la peur qui lui glaçait le sang :

- Je… je ne sais pas comment sortir d’ici. Je ne dois absolument pas me blesser. Je ne peux pas. Je… Oh, qu’est-ce que je fais ?...

Pourquoi devait-elle se montrer aussi idiote ? Elle s’en voulait affreusement et elle commençait à paniquer, sans réellement savoir ce qu’elle pouvait faire pour empêcher une catastrophe de se produire. Mais elle devait se calmer. Elle ne pouvait rien faire dans cet état… Elle prit une grande inspiration et tenta d’apaiser sa voix tremblante.

- Pouvez-vous m’aider ?

Comment pouvait-elle être aussi inconsciente ? Ce n’était pas une façon de se comporter. Elle était bien élevée, polie et respectueuse normalement. Pourquoi s’être jeté ainsi sans réfléchir dans les bosquets de ses hôtes ? C’est qu’elle avait affreusement honte. Elle devait se reprendre en main et faire quelque chose. À force de tourner en rond et attendre que quelque chose se passe, elle avait l’impression de sombrer dans l’insouciance maladroite et idiote. Ah, quelle horreur ! Keith avait-il eu raison de la regarder ainsi de haut ? … Non, non, non ! Il était hors de question qu’elle commence à s’apitoyer. Elle devait s’en tenir à ses résolutions. Elle n’était plus une enfant et elle se devait d’agir comme telle. Et d’abord, elle devait des excuses et des remerciements à celle qui l’avait aidée.

Confuse, mais rassurée, elle était sortie des plates-bandes sans blessures et sans que Rebecca passe de remarques sur son désir de ne pas se blesser. C’était mieux pour tout le monde. Et puis, ce n’était pas particulièrement étrange d’éviter les saignements. Peut-être s’était-elle montrée un peu désespérée ? Heureusement, la conseillère n’en fit aucun cas, au grand soulagement de la jeune femme. Maintenant qu’elle était à l’abri et que son sang coulait toujours à l’intérieur de ses veines, elle pouvait se calmer et reprendre sa contenance. Elle se plaça devant Rebecca et leva un regard désolé sur elle.

- Je suis affreusement désolée, Rebecca. Je suis embarrassée ; je ne sais ce qui m’a pris. Mon comportement était complètement déplacé. J’espère que vous ne m’en tiendrez pas rigueur et que vous souhaitez toujours prendre le thé en ma compagnie. Cela me fait très plaisir de vous voir accepter ma proposition.

Elle indiqua les tasses installées sur une table plus loin et un sourire amical étira ses lèvres. Passer au prochain appel, voilà ce qu’elle ferait. Puis, une petite créature apparut devant ses yeux. Un dragon de cerisier. Oh, merveilleux et fantastique ! Elyssia ne pouvait qu’en être émerveillée. C’était fabuleux et la noble voulait continuer son observation de la création, curieuse à propos de cette apparition.

- C’est… splendide ! Comment faites-vous ? Avez-vous toujours une créature auprès de vous ? Oh, j’ai tant de questions !

Quelles étaient les limites et les possibilités ? Quelles formes et créatures pouvait prendre l’ombre ? L’excitation au fond du regard et un sourire amusé au visage, Elyssia avait mis sa gênante mésaventure derrière elle. Elle se concentrait maintenant sur la créature qui volait aux dessus d’elles.

HorsRp: