Zoran inspira fortement et c'est dans cette attitude assurée qu'il se laissa guider vers l'adresse qu'on lui avait dite. Il y avait effectivement une maison, mais il n'allait pas la charmer à cette heure si tardive. Il allait guetter, la suivre, connaître ses habitudes pour faire le naïf et tenter de la toucher d'une façon ou d'une autre. Elle devait être comme toutes les autres, en quoi elle serait différente ? Sorcière, sorcière, un nom surfait par des soûlards à la recherche d'une bonne histoire. Bien entendu, on lui avait caché et son esprit n'avait pas pensé à demander ses pouvoirs. Cela ne servait à rien, il n'y croyait pas. Comme il était un peu soul, il se choisit un endroit dissimulé aux regards pour se reposer au calme. Il allait suivre sa cible une matinée et allait venir dans son dos à un moment clé. Sauf que le moment clé... n'arrivait pas, elle était toujours à la même adresse... supposée. Après un ou deux étirements, s'être refait une beauté , il entra dans la boutique avec la ferme intention d'y engager le dialogue. Le rôle d'une journée commença alors : il était Ezio de passage à la Capitale et avait parcouru des kilomètres pour la rencontrer. Non, trop voyant. Ezio qui hésitait toujours à lui faire appel mais suite à une discussion avec un ami il était là... Ah oui, la recommandation c'était parfait.
En entrant première chose ... lui qui s'attendait à une boutique banale de quartier avec à peine de quoi se tourner avait en face de lui un magasin de taille plutôt très correcte. Une rangée d'étagères et d'objets improbables jalonnaient les rayonnages.
" Voici donc la boutique dont on m'a tant parlé.... " commenta-t-il en baladant son regard un peu partout avec ce sourire satisfait sur le visage. Le théâtre vibrait en lui, il allait l'éblouir, il en était convaincu ou la mettre à bout en fonction du personnage, mais il voulait voir le vrai du faux dans toutes ces rumeurs, c'était aussi simple que cela. " On m'a dit que vous pouviez m'aider... " continua t-il en s'avançant vers le bureau au centre de la pièce. La personne qui s'y trouvait pouvait être un peu intimidante sous un premier aspect, mais pas pour Zoran qui s'en moquait royalement. Il s'était fixé un objectif, une mission. Elle avait tout l'air de sortir de mission elle aussi... " C'est fou, mais je suis passé si souvent devant votre boutique sans y rentrer." Zoran affichait un air comme s'il tentait de se rappeler sans y parvenir. Il plissait les yeux tout en conservant un sourire amical, voire flatteur.
Alors, lorsque la sorcière s’était finalement décidée à entrouvrir ce papier laissé par l’étrange rousse. Elle avait manqué de tomber, de s’écrouler sur le sol de sa boutique. Désemparée, toujours dans l’incapacité de comprendre. Comme si son esprit cherchait à bloquer la réalité qui lui était présenté, face à elle, dans un gribouillis sans le moindre sens apparent. Dans un premier temps, la mauvaise blague avait été supposée, celle d’une personne qui avait réussi à obtenir des informations sur sa personne et qui avait fini par entrer dans un jeu loufoque. Mais après tout, Tala n’était pas ignorante.
Elle avait autrefois été abandonnée pour une raison bien prise, qui encore aujourd’hui, lui restait en travers de la gorge. Ses géniteurs si heureux, si croyant qu’ils avaient décidés d’abandonner leur premier enfant simplement pour préserver le second. Ce garçon tant désiré, dans l’espoir qu’il changerait la vision du fervent couple de croyants qu’il était. Mais les mots n’étaient parfois que simple espoir, peut-être que la raison était véritable. Qu’ils attendaient un petit garçon comme ils le voulaient, mais que le destin, cette malchance si joueuse n’avait pas supporté d’être jeté dans la rue. Alors, l’espoir avait été dévié. D’un petit garçon, ils avaient eu une seconde petite fille. Peut-être tout aussi problématique que la première et cela lui avait laissé échapper un bref sourire. Après tout, elle ne voyait aucune autre explication, pour son passage dans sa boutique. Cette chevelure flamboyante qui semblait être tout autant remonté par le paternel de cette famille.
Mais au final, même si cela lui semblait de plus en plus plausible. Les mots lui manquaient, tout comme les gestes qui étaient censés s’y entremêler. Ainsi, c’était l’assise bancale, le corps presque affalé sur son bureau à observer ce morceau de pied. Les yeux rivés sur le semblant d’adresse qui y était inscrit. Tala ignorait totalement quoi faire et encore plus, comme réagir si les faits s’exécutaient. Le soupir qui s’échappe lorsque la porte de sa boutique s’ouvre d’un tintement de cloche.
Le regard qui prend un léger temps à remonter, semblant même ignorer les commentaires sur sa réputation. Tala n’était pas vraiment surprise des rumeurs qui lui amenaient de nouveaux clients. Parfois réels d’autres fois, un peu moins. Des personnes aventureuses qui veulent voir, comprendre parfois même, tenter. Mais qui finisse par ne jamais revenir, car les affaires sont parfois fortement compliquées. Sa longue chevelure ébène qui vient se glisser à l’avant de sa poitrine lorsqu’elle se relève pour prendre une position plus droite sur sa chaise. Le nouveau venu était totalement inconnu, elle ne semblait même pour ainsi dire, jamais l’avoir croisé auparavant lors de ces diverses vadrouilles de métier.
« Il faut savoir oser. »
Propos commercial, sans le moindre fond. Non pas que la sorcière ne voyait plus le moindre intérêt dans ses nouveaux clients, elle avait toujours besoin d’argent. Bien qu’elle possédait dorénavant assez pour ses nécessités quotidiennes. Tala élève l’une de ses mains à l’arrière de son coup pour s’y gratter du bout des ongles. Le regard qui examine le nouvel arrivant.
« Je fais toujours mon possible pour venir en aide, du moins si ça entre dans mes capacités. »
Et si la demande est gracieusement payée aussi.
« De quel genre de malédiction, vous avez besoin exactement ? »
" Oser comme vous dites ! " Il lui fit un clin d'oeil complice. S'il avait suivi les traces de sa famille commerçante, il aurait bien appâté le client ainsi. Le pire c'était que cette femme était assez jolie. De longs cheveux ébènes, de belles formes et ... une tenue plus pratique que citadine. Enfin une personne avec du goût qu'il aurait eu envie de dire, mais c'était bien de trop tôt. Il se ravisa et se contenta de s'approcher pour s'adosser sur la table. Finalement, mieux valait qu'il prétexte ne pas trop connaître cette personne... Si ça se trouve ses clients se comptent sur les doigts de la mains et sa supercherie tomberait.
" Oh, je pense que ce sont dans vos capacités. Il se trouve que j'ai été .. volé par le passé. Bien sûr, j'ai cherché seul à m'en sortir. Je ne vous connaissais pas encore. Mais dites moi quelles sont vos compétences ? J'ai entendu tant de choses et savoir mêler le vrai du faux n'est pas évident... d'où ma présence. "
Bien Zoran, bien. Il fallait la faire parler la plus possible. Il n'avait recueilli aucun élément mise à part une boutique atypique, une femme plutôt belle à regarder et.. des malédictions sans doute pour attirer les crédules.
" Certains vous comparent à une sorte de cartomancienne ... dévaluent vos compétences, mais vous voyez, j'ai été comme vous commerçant, certains savent où se situe leur intérêt. Détruire la concurrence. Avant de vous parler de mon affaire, j'aimerais en savoir davantage sur vous"
Zoran faisait un effort pour parler comme une sorte de petit bourgeois bien élevé qui cherchait des informations avant de se lancer. Il se redressa en ne pouvant dominer la situation depuis son mètre 70. L'important était de ne pas détacher ses yeux d'elle. Il essaierait de l'obliger à lui présenter toute sa boutique. Les gens se dévoilaient face à des détails simples. Tout semblait avoir une juste place même ce papier... il pencha la tête pour voir des gribouillis. Il redressa doucement la tête en souriant, il ne voyait pas grand chose depuis sa place.
Alors un léger rictus prend forme sur son visage, au coin même de ses lèvres qu’elle ne dissimulait pas de sa main. Une fois encore, une histoire de passé. Un genre de désir de vengeance, car seul, il n’était arrivé à rien. C’est souvent pour cela que les gens viennent toquer à sa boutique, entre la vengeance et la jalousie. Peu de gens viennent passer le bas de porte avec une idée novatrice, triste vie monotone que la sorcière est condamnée à vivre encore et encore. Sa tête s’élève alors, ne laissant que quelques doigts sur son menton comme seul soutien. Un air pensif.
Mais voilà qu’il en vient à la questionner, comme toujours. Les gens qui hésitent, qui cherchent des renseignements avant de passer à l’acte. Qui essayent de se renseigner sur la sorcière. Mais elle n’est pas dupe, bien conscience que la connaissance de sa personne n’a rien avoir avec leur petite affaire. Alors, Tala sait comment s’y prendre. Comment manier la conversation pour qu’un rien n’y soit dévoilé.
« C’est assez simple, vous savez. Comme les rumeurs le disent. »
Où du moins, une partie d’entre elles. Cela fait bien longtemps que Tala n’y prête plus attention, donc elle ignore totalement si son savoir est au goût du jour.
« Mes compétences peuvent entraîner faillite, accident ou tout autres éléments qui pourraient s’avérer comme malchanceux. Un futur maudit dont les embûches sont dictées par vous-même, sauf si vous n’avez pas d’idée ciblé. Dans ce cas, je n’ai besoin que d’une généralité pour pouvoir faire libre recourt à mon imagination. »
" Les rumeurs sont une sacrée publicité au moins vous voyez, ça amène des gens comme moi.... Une généralité puis de l'imaginaire , avouez que cela parait... peu solide. Avez-vous des preuves, des histoires de vos plus récentes interventions ? Si je croise un habitué de la malchance, comment saurais-je que c’est bien vous ? Je suis intéressé par vos services, mais investir des fonds est toute une mécanique. Je vois même que des personnes vous laissent une .. adresse ? Vous faites les livraisons ? " se moqua t-il doucement. " Plus sérieusement.. vous êtes la première personne que je croise dans le business... Vous en avez du courage, au moins question concurrence, vous êtes tranquille."
Le jeune homme avait placé son coude toujours sur la table, il attendait toujours plus de renseignements.
" Vous êtes seule dans cette boutique du coup ? Vous avez tout d'une aventurière plus que d'une commerçante, c'est assez amusant.. et intriguant. Si ça marche pas, vous allez vous battre pour être sûre qu'il arrive une tuile ...? Épatez moi, j'ai vraiment envie d'en savoir plus."
La curiosité n'était pas feinte, tojut commerce a ses failles et ses gusses qui suivent. Elle était une commerçante sur un fond de commerce atypique, mais était-elle honnête et ... surtout seule parce qu'il ne se voyait pas poursuivre en ne sachant pas combien de personnes pouvaient le foutre dehors. Ses camarades de beuverie se faisaient-ils du mauvais sang pour rien ? pour le moment, il voyait surtout une ayant de la distance avec ses propos tout ben ayant une bonne assurance soit elle connaissait bien son personnage soit une certaine habitude s'était créée.
" Même juste... j'imagine même pas la tête des voisins, ça a dû.. je ne sais pas surprendre le voisinage... Excusez ces questions, mais y en a pas deux comme vous par ici... " finit en beauté par une petite flatterie.
« Malheureusement, l’un des critères que mes clients réguliers apprécient est ma discrétion. Alors vous comprenez bien que je n’ai aucune histoire à vous raconter, ni aucun fait qui peut justifier mes capacités. Autrement, je jette cette confiance et affirme que pure malchance et hasard seraient donc un résultat de ma présence. Son index qui vient tapoter sa tempe. Presque dix ans que je suis installée ici, et je n’ai toujours pas fait faillite. Les clients affluent de plus en plus, ce qui prouve que le bouche à oreille existe véritablement. Les rumeurs aussi, affluent. Là est la seule histoire que je peux me permettre de vous conter. »
Le sourire qui se fige sur son visage, tandis que sa main libre vient froisser le papier qui se trouvait sur son bureau. Les histoires plus personnelles ne concernaient encore moins son commerce et la curiosité était de ce genre était vraiment un vilain défaut.
« Seule oui. Personne ne serait prêt à travailler avec moi. Vous n’avez pas remarqué les deux boutiques qui entourent la mienne ? Elle rigole légèrement, comme un sifflement. Effectivement, elles n’existent plus. Leur faillite a été tellement violente, arrivant petit à petit pour finalement exploser comme une bombe. Quelques-uns ont essayé de venir, il faut dire que les prix sont terribles bas autour de chez moi. Ah ! Et pourtant nous en sommes là. »
Peut-être qu’elle devrait récupérer l’un des deux bâtiments afin d’augmenter la taille de sa boutique. Elle n’y avait jamais pensé avant aujourd’hui, mais la sorcière ignorait si elle pouvait se le permettre réellement. D’autant plus qu’une grande boutique ferait sans doute perdre le charme de son échoppe. D’autant plus que cela signifierait aussi énormément d’espace à aménager…
« Et non, aucune violence. La vie suit son cours et la leur, malheureusement, prends beaucoup de détour qui ne sont pas toujours nécessaire et appréciable. C’est juste une question de temps et de confiance. »
" Dix ans ! Votre boutique est partie pour durer. " chercha t-il à nouveau à l'amadouer.
Cette carte, il ne l'avait que trop de fois utilisée, elle ne semblait aucunement efficace. La preuve était face à lui, cette femme ne se déridait pas pour montrer qu'elle était réceptive. Elle lui servit une autre preuve plutôt corsée. Il y avait deux enseignes proches de la sienne ... qui n'étaient plus là. Cette fois, il écarquilla les yeux. Elle ne plaisantait pas du tout. Il comprenait mieux que personne ne cherche à travailler ici ni aux alentours.
" Hé bien, ça vous en fait une bonne pub. Deux magasins ratatinés par votre présence. Une vraie bombe comme vous dites... "
Rien à dire, il fallait qu'il change son fusil d'épaule. Il allait faire un jeu de mots foireux en reprenant ses mots et en disant qu'elle était une bombe. Déjà qu'elle ne semblait pas réceptive à ses charmes, tentatives vaines, mieux valait ne pas trop se noyer dans un humour non partagé. S'il tentait à présent de l'énerver, il ne pourrait plus obtenir d'elle et pire il risquait de finir comme ces deux boutiques... La question était " avait-il besoin de malchance ces temps-ci?" Question absurde. Ceci dit ne pouvait onj pas dire qu'il s'agissait là de simples coïncidences... Son rire franc résonnait encore dans sa tête, de toute évidence non elle était sûre d'elle.
" Mais à toute chose, malheur est bon, vous pourriez racheter ces propriétés, rendre plus visible votre échoppe. Si les gens vous recherchent autant qu'ils vous trouvent plus rapidement. A moins que vous vouliez vous terrez sous le nom de sorcière et attirer les curieux. Il vous manque un bon nombre de choses pour prétendre l'être, vous êtes plutôt une jeteuse de sorts. Les sorcières sont plus hideuses à mes yeux... "
Zoran cherchait à devenir son conseiller image ou quoi, elle semblait s'en moquer alors pourquoi restait-il dans cette voie ? Il sentait bien que le mot clé de cette personne était la discrétion. S'il continuait de poser trop de questions, elle allait se fatiguer et lui faire comprendre que la porte se situait au bout du couloir. Il tentait de ne plus en poser même si son plan était toujours d'en apprendre plus sur elle.
" Autrement... vos tarifs... ça se situe comment ? Non pas que je n'ai pas les moyens d'investir, mais je serai assez curieux de savoir à quoi m'attendre..."
Sa voix devenait plus douce, il redevenait un petit bourgeois qui souhaitait investir dans un commerce. C'était fou, il se demandait même comment entraient les personnes venant ici. " bonjour je voudrais deux petites malédictions pour la route oh et j'oubliais un petit accident on est jamais assez prudent, hein". Les scènes absurdes s’enchaînaient dans sa tête comme une sorte de film irréel, pourtant c'était bien en face de lui.
" J'ai bien des personnes en tête, mais je ne sais vraiment pas comment procéder... une est dans une troupe et pose beaucoup de soucis. L'autre est une collaboratrice qui m'a ouvertement trahi.
Autant rentrer dans le vif du sujet. De cette manière, il aurait son attention et pourrait même travailler pour son compte. Il gagnerait son pari avec la satisfaction de voir galérer des personnes qui le méritaient cent fois. La comédienne faisait tout pour l'écarter de la scène. Cela devenait problématique dans la mesure où il commençait à avoir un talent de plus en plus reconnu face à une haine de plus en plus tenace.
" Vous avez vous aussi des soucis pour choisir quand vous faites appel à votre imagination comme vous dites. Déjà, j'ai de la difficulté à ne m'attaquer qu'à une seule personne... J'en aurais d'autres à vous citer, la liste est longue..."
Malgré tout l’enthousiasme du jeune homme, la sorcière n’avait pas vraiment envie de s’avancer plus loin. Si elle avait bien appris une chose d’après son vécu, était que la chance n’existait pas. Et si celle-ci restait tout de même présente pour quelqu’un, elle tournait très rapidement. Si Tala avait réussi à tenir la boutique durant une dizaine d’années, rien ne lui garantissait que son commerce allait perdurer encore pour les décennies à venir. Et le flot de paroles de l’homme ne semblait pas ternir, comme si la peur face à ses capacités et les nombreuses rumeurs qui enroulaient sa personne n’était pas suffisante pour le rendre distant. La curiosité était donc parfois bien plus forte que la peur qui pouvait exister.
Et revient finalement l’idée de l’agrandissement, guidée cette fois-ci par l’homme. Peut-être devait elle vraiment prendre la chose en considération, bien qu’agrandir ferait perdre le charme de l’échoppe. Si sa boutique était bien plus grande, la sorcière serait alors beaucoup plus visible. Ce qui en soit, pouvait tout autant être problématique que bénéfique. Alors, ce n’était pas un choix à prendre sur le qui-vive, simplement parce qu’on lui proposait l’idée. Non. Et le flot de paroles de l’homme ne semblait pas ternir, comme si la peur face à ses capacités et les nombreuses rumeurs qui enroulaient sa personne n’était pas suffisantes pour le rendre distant.
« Sur devis, alors je peux difficilement vous donner une fourchette. »
Parce que parfois, s’il lui était juste demandé de faire trébucher son voisin, autant la distance que l’intensité de la malchance était si ridicule que le prix pouvait en être tout autant misérable. Alors le prix dépendait de plusieurs fois, d’une part la distance qu’elle aurait à parcourir, car elle ne possédait pas encore de pass de téléportation pour faciliter ses voyages. La recherche était aussi à prendre en compte, celle qui lui demandait de trouver sa cible si le client n’avait pas grandes informations à son sujet. Et pour finir, l’intensité. Une faible malédiction étant beaucoup plus facile à réaliser et bien moins épuisante pour elle-même, le prix était souvent donné pour toute personne dans le besoin tandis que la malédiction bien plus sélective pouvait faire monter le prix de manière grossière. Tout était une question de business après tout. La cible aussi, parfois, faisait varier l’échelle du prix, bien que ce critère ne soit jamais très effectif.
« Il faut me donner des informations sur ce que vous souhaitez et sur la personne qui doit être visée. Sur ces points, je mets en forme le prix le plus juste. »
Oui juste, car pour Tala, il avait toujours été question de survie. Rare était les prix qui avaient augmenté de manière exorbitante, simplement dans l’espoir que la demande soit refusée par le client, mais parfois, l’argent n’était pas suffisant pour arrêter les êtres les plus vengeurs de ce monde. Et elle avait haussé des épaules.
« Si vous hésitez, on peut toujours trouver un accord pour un prix spécifique pour plusieurs personnes. »
Comme une offre de découverte pour un nouveau client.
" Disons que cette personne m'insupporte dans le théâtre des Feux de la Nuit dont je fais partie. Je souhaiterai juste qu'elle se mette tant à douter d'elle qu'elle soit poussée à quitter notre troupe. Son prénom est Solveig Ignicia... Ma seconde cible est une voleuse dont j'ai hélas perdu toute trace... est-il possible de retrouver une personne sans autre élément qu'une apparence physique ? En quoi votre prestation peut s'élargir...? "
Autant lui donner des éléments pour en savoir plus, Zoran songeait que beaucoup de personnes ne souhaitaient pas se salir les mains. Sa caisse ne devait pas être vide. Ce serait sans doute une donnée intéressante pour plus tard. Si son commerce a tenu tant d'années, il doit receler une certaine quantité de gains. Comme il ne pouvait sans doute s'offrir le luxe de faire appel à elle.. il pouvait exploiter le fait de la voler... Cela serait sans doute risquer. Non.... Il pencha la tête sur le côté en se mettant à réfléchir à toute allure.
" Vous fonctionnez avec acompte ou vous voulez recevoir toute la somme avant toute opération ? J'imagine qu'il ne s'agit que d'un simple acompte en guise de garantie de paiement."
Il tenterait de marchander au maximum, voir jusqu'où une collaboration avec elle pouvait le mener sinon il s'en remettrait au plan de base. Ses mains se mirent sur ses hanches, il se sentait à nouveau empli d’une certaine volonté d'en démordre pour ce qu'il souhaitait tant pis pour ce pari idiot. S’il pouvait gagner plus,; il irait directement vers ce qui lui apporterait le plus de gains.
" Vendez vous des produits pouvant nuir aux personnes autrement... Vous avez des objets mais j'ignore si certains peuvent mettre utiles... Comme vous semblez disposée à vouloir renseigner votre clientèle... j'aimerai vraiment savoir à la fois le prix du devis que je vous ai soumis, mais aussi savoir si je peux vous prendre des produits pour des missions simples... "
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