C'était presque comme à son habitude qu'Arthorias courrait, remontant la ruelle le plus vite possible pour essayer d'arriver à l'heure à la caserne. L'armée ne laissait que peu de place à la famille, et se fichait pas mal de cette dernière, au contraire du jeune homme qui considérait cela comme une priorité.
Mais difficile de dire quoi que ce soit quand on était nouveau...
C'est donc l'esprit préoccupé qu'il dépassait les marcheurs, son uniforme semblant trop grand et peu adapté à la personne qui le portait. Parfois on lui disait que ses rêves lui allait trop grand, mais qu'importe, il réussirai d'une manière ou d'une autre.
Intérieurement, le jeune homme maudissait les passants et leurs éternelle lenteur, à croire qu'ils c'étaient données le mot pour sortir pile au pire moment, et traîner si possible dans ses pattes, chose qu'il détestait d'autant plus...
Une rue puis une autre, une intersection puis une autre, le tout parcourue à grande enjambée, son sillage n'étant qu'une traînée de long cheveux blond.
Mais fatalement, parmi tout ces passants il devait y en avoir un qui allait se mettre pile devant lui à un coin de rue.
Le choc fut moins important que prévu mais il se retrouva tout de même au dessus de quelqu'un, à fixer droit de ses yeux vairons une jeune femme aux cheveux clair et à l'allure stricte
-Hum.... désolé mademoiselle
Commença t-il doucement
- Rebecca ? Veux-tu petit-déjeuner avec nous, aujourd'hui ? C'est ton anniversaire, nous avons un gâteau.
La maîtresse de maison attendait derrière la porte la moindre réponse, ou le moindre mouvement qui pouvaient signifier que la jeune femme était enfin prêtre à quitter le cocu qu'elle s'était fait. Mais aucun mouvement ne se fit entendre, ni même de respiration. A croire que personne ne couchait ici depuis des années.
Mais il y avait bien quelqu'un dans la chambre. Une jeune femme triste qui cherchait toujours à faire disparaître cette tristesse en elle, sans grand résultat.
- Si tu changes d'avis, tu sais où trouver ton assiette. Ton cadeau t'attend sur la table à manger.
De derrière la porte, Rebecca entendait la femme redescendre les escaliers. Adossée à son lit, elle s'amusait avec de fins filaments d'ombre, qu'elle faisait passer entre ses doigts. Elle occupait ses journées comme ça, soit à utiliser son pouvoir dans une chambre remplie d'obscurité, soit à aller faire des courses pour le magasin. Sa chambre n'avait pas vu un seul rayon de soleil depuis 6 ans, jour pour jour. Et depuis ce temps là, Rebecca n'a jamais fêté son anniversaire. Toujours enfermée chez elle, elle n'a plus d'amis, plus aucune connaissance avec qui le fêter. Pourquoi le fêter ? Ce jour est maudit...
Alors qu'elle continué à donner des formes animales à ces ombres, une autre personne toqua à la porte de la chambre.
- Rebecca ? Hum...M-Mère veut que tu ailles fai-faire quelques courses...
La voix de la jeune fille se faisait vraiment discrète, presque inaudible à travers l'épaisse porte en bois. Rebecca n'en pouvait plus de se faire déranger de la sorte. Après, ça aller être le tour du père, puis de nouveau de la mère. Un cercle vicieux qui ne cessera que si elle sort de sa chambre.
Habillée d'un pantalon taille haute noir et d'un chemisier blanc, Rebecca ouvrit la porte en grand. La jeune fille sursauta, tant la vitesse d'ouverture lui semblait rapide. Elle s'écarta du chemin de Rebecca et tendit la liste des courses.
-Donne.
Sa voix était roque et froide, à force de rester seule et de ne faire la conversation à personne. Elle descendait l'escalier qui la séparait du salon, et de l'entrée de la maison.
La famille qui avait repris l'affaire du magasin déjeuner là où son père et sa mère, quelques années plus tôt, riraient de bon coeur. A cette simple pensée de son passé heureux, l'image des corps se balançant au plafond surgit de la mémoire de la pauvre enfant. D'un mouvement de tête, elle chassa se souvenir et se concentra sur le présent.
Sans un mot, elle mit ses bottes noires et sortie dans la fraîcheur du matin.
***
Rebecca n'aimait décidément pas allait au marché, surtout le matin, pointe de population de ce genre d'endroit. Elle faisait tout pour ne te toucher personne, elle n'avait pas forcément envie de demander pardon à un inconnu. Elle essaya donc, tant bien que mal, de faire les échoppes en passant par les rues annexes. Bonne idée, elles étaient beaucoup moins bondées que les principales.
Petit à petit, Rebecca réussit à trouver tout ce qui était marqué sur sa liste de course, en un temps record. Alors qu'elle rentrait chez elle, à un coin de rue, la rencontre fut brutale. Elle n'a pas eu le temps, malgré sa rapidité, à l'esquiver, ou même à se rattraper une fois le choc. La situation était d'une étrangeté comique : un inconnu était au-dessus d'elle, l'encerclant de ses bras. Elle ne bougea tout de même pas, laissant l'homme se relever le premier. Une fois fait, elle commençant à remettre de l'ordre dans son panier. Tout était tombé par terre et, bien sûr, tout le monde la regardé mais personne ne l'aidait. Bien, je n'aurais pas à dire merci
L'homme lui demandait alors si elle allait bien. Comme quelqu'un qui vient de se faire rentrer dedans. Comme quelqu'un qui vient de se faire monter dessus. Donc probablement pas, non
-Oui.
Elle continua à récupérer ses achats, étalés par terre. Beaucoup d'entre eux ne sont plus bons, elle allait devoir refaire le marché. En se remettant debout une fois tous ses produits récupérés, elle remarqua que l'homme était toujours là, et qu'il ne bougeait pas. Pourquoi était-il entrain de courir s'il n'est pas pressé ? . Rebecca aurait voulu le sermonner sur ça, qu'il ne fallait pas courir dans un recoin, qu'il y avait priorité à droite. Mais elle se connaissait, ou du moins, elle connaissait son cerveau.
-Quoi ?
Voilà ce que ça donnait d'être trop pressé... La jeune femme au sol était visiblement indemne, mais ce n'était pas vraiment le cas de ses courses qui avaient toutes roulées par terre, en rendant une partie de la cargaison totalement inutilisable...
Le jeune homme commença à se baisser pour l'aider à ramasser ce qui était encore sauvable avant de déposer le tout dans le panier de la jeune femme, prenant sa remarque avec un grand sourire
-Oh rien, je suis vraiment désolé mademoiselle.
Et ce n'était rien de le dire... S'il commençait déjà à renverser les citoyens, il voyait mal comment il allait les défendre. Mais tout de même... cela l’embêtait de laisser cette pauvre jeune femme là avec ses courses réduites en miette.
-Je ne vais pas vous laisser comme ça pour sur ne vous en faites pas !
Dit il en remettant une mèche de cheveux en place, et tachant de remettre sa tenue de garde royal en place correctement. Le capitaine comprendrait surement que les malheurs d'un citoyens passait avant le fait d'arriver à l'heure non ?
Et si tel n'était pas le cas... il se ferait sévèrement punir, mais qu'importe !
Arthorias trouva la liste de course de la jeune femme dans la foule, cette dernière s'écartant presque religieusement en découvrant l'uniforme du garde, lui laissant de l'espace pour lire tranquillement.
Le jeune homme eut un sourire avant d'annoncer.
-Bien je vais vous aider à racheter tout ça, à mes frais bien sur ! C'est moi qui vous suis rentré dedans après tout.
Il lut un petit doute sur le visage de la personne avant de hausser les épaules et de lui offrir un grand sourire qui se voulait au moins rassurant avant de lui prendre la mains pour l'emmener vers la première échoppe
-Allez je ne vais pas non plus vous mettre en retard ! Ce serait bien un comble, ne vous en faites pas je suis sur que nous trouverons ce qui vous manque
Et sans un mot de plus il commença à fendre la foule, chose rendue bien plus aisée par l'emblème royal sur son torse.
Mais tout de même.... quel boulet
C'est tout ce qu'elle trouva à dire à la proposition du garde de l'aider à faire ces courses. Elle n'a jamais aimé se faire remarquer, même avant la mort de ses parents. Malgré tout ce qu'on peut penser, Rebecca aimait se fondre dans la masse. Mais c'est quelque chose de compliqué quand vous dépassez tout le monde d'une tête, et encore plus quand un garde royale se promène à côté de vous, un panier en osier et une liste de courses dans les mains.
Mais en dépit de la froideur et du ton donné aux propos de la jeune femme, l'homme ne voulait pas partir. Il allait être compliqué de le faire lâcher prise...
A contre cœur, Rebecca se mit à le suivre. Elle savait très bien qu'elle n'allait pas se faire réprimander pour ne pas avoir toutes les courses, elle le savait très bien. Alors pourquoi elle le suivait ? C'était comme si au fond d'elle, elle voulait rester dehors un peu plus longtemps, profiter des rayons du soleil levant et pouvoir penser à autre chose qu'à sa vie misérable. Elle s'enfonçait donc dans la foule, laissant le garde se frayer un chemin dans le marché bondé.
Le temps défilait à toute vitesse. L'homme avait déjà réussi à trouver et payé tous les produits qu'il avait fait tomber, deux heures plus tôt. La matinée était bien entamé. Rebecca devrait se dépêcher de rentrer, les gens de la famille pourraient s'inquiéter de la voir mettre autant de temps à rentrer, elle qui faisait tout pour ne pas sortir. Oui mais là, le soleil lui caressait gentiment la joue, le chant des oiseaux la berçait presque, et le léger brouhaha de fin de marché pourrait presque faire remonter les commissures de ses lèvres.
Mais voilà que le rêve devait prendre fin. Rebecca n'était clairement pas encore prête à revenir à une vie normale. Elle aimait l'obscurité de sa chambre, le silence du lieu, le fait qu'elle soit toute seule, pour toujours. Elle repris alors, d'un geste simple mais rapide, le panier des mains du garde royal. D'un mouvement de tête, elle le remercia pour son aide, et non pas pour lui avoir fait perdre son temps.
-Merci.
Et sur ces bons mots qu'elle n'avait pas prononcer depuis maintenant 2 ans, elle partait tranquillement vers "chez elle", le cœur un peu plus léger qu'à l'aller.
Et il n'était pas vraiment du genre à laisser les gens se mettre devant lui.
Tout se passa assez rapidement et comme d'habitude, sa bourse en prit un coup. Il n'était pas encore assez ancien pour pouvoir prétendre à une solde exceptionnelle et puis.... sa dernière commande chez le forgeron lui avait coûté toutes ses économies...
Tant pis, il mangerait pendant quelques temps à la cantine des gardes, aussi ignoble que soit la nourriture la bas.
De tout cela, il n'en montra rien, se contentant de sourire à chaque marchand en déposant ses économies dans leurs mains. Tant pis pour les économies, il savait faire sans et puis...
Ce merci valait sans doute plus que les quelques pièces qu'il avait donné.
Une fois tout cela fait, il vit la jeune femme repartir avec un peu de regret, et au moment ou elle commença à tourner au coin de la rue il la rattrapa la raccompagnant chez elle avec un grand sourire et comme seule excuse
-Il serait dommage que quelqu'un d'autre vous renverse !
Et sans beaucoup de mot il la raccompagna jusqu'à son "chez elle" s'arrêtant à la porte avant d'ajouter.
-Ecoutez mademoiselle, je n'ai fait que vous rembourser ce que j'avais cassé, mais j'ai une idée, je vais vous inviter quelque part pour me faire pardonner d'accord ?
A vrai dire il ne lui laissa pas le temps de répondre, se retournant avec un grand sourire avant d'ajouter
-Je serais libéré d'ici deux jours, je passerais vous chercher ! A bientôt mademoiselle !
Bon maintenant il ne fallait pas oublier qu'il était très salement en retard...
- Ho Rebecca, nous étions morts d'inquiétude ! On a cru que tu étais perdue ou qu'il t'étais arrivé quelque chose !.
Oui, c'est pour ça que vous êtes en train de bavarder et de rigoler au lieu de partir me chercher . C'était clairement ce qu'elle voudrait dire, mais encore une fois, sa bouche ne s'ouvrit pas. Pour toutes réponse, elle posa brutalement le panier sur la table, faisant tomber quelques fruits au passage, et monta dans sa chambre. Elle avait besoin de retrouver un peu de noirceur, elle venait de nager beaucoup trop longtemps dans la lumière.
Deux jours s'écoulaient comme ça. Rebecca refusait d'aller faire les courses, ne voulant probablement pas recroiser le jeune homme avant sa venue chez elle. Mais, allait-elle vraiment dire oui ? C'est sûr que les gens d'en bas le feront rentrer, mais elle, est-ce qu'elle descendra ? Toutes ses questions se bousculèrent dans sa tête, lui donnant un mal de tête du tonnerre. Même le jour de sa venue, elle n'avait pas pris sa décision.
Allongée sur le dos sur son lit, Rebecca attendait que les heures passent. Elle avait imaginé mille scénarios possibles quand à la venue du jeune homme. Dans plus de 95% des cas, elle le renvoyait chez lui, ou ne déniait même pas descendre de l'étage. Mais ce qui l'étonnait vraiment, c'est qu'elle n'avait pas plus de mal que ça à créer des scénarios où ils sortiraient tous les deux. Elle les imaginait au restaurant, à un spectacle de rue, ou même juste se balader dans la capitale.
Une voix aiguë et infernale l'a fit sortir de sa rêverie.
- Rebecca ? Je...il...y a quelqu'un pour toi ?
Ça se sentait à des kilomètres que même la femme ne comprenait pas la situation. Rebecca ? Sortir avec quelqu'un ? Oui, Rebecca était peut être enfin prête à rencontrer des personnes et à s'amuser. On dirait que Keith m'aide plus que ce que j'aurai pu imaginer . Oui, car c'est bien grâce à lui que Rebecca a enfin pris sa décision.
Descendant lentement les escaliers, la jeune femme atterrit dans l'entrée. Le garde était devant la porte, il n'avait plus sa tenue de travail. Les trois autres se trouvaient en face de lui, les gros yeux et la bouche ouverte. Sans leur laisser le temps de dire quoi que ce soit, Rebecca se précipita dehors, emmenant dans son sillage l'homme. Ils marchèrent ensemble quelques minutes sans parler, avant que la jeune femme décida de briser la glace.
-Il y a intérêt que tu es trouvé quelque chose de bien à faire pensant cette soirée.
Arthorias c'était longuement renseigné pour trouver quelque chose de sympa à faire, pas question de finir dans une taverne, et les restaurants de la capitale n'étaient pas tous sensationnel.
Le jeune homme était là pour s'excuser même si.... il y avait des excuses plus difficile à faire. Il fallu un certains temps pour arriver devant la maison de son souvenir, et quelques secondes pou se décider à frapper à la porte.
C'était vrai qu'il ne savait pas si elle vivait avec quelqu'un ou de la famille, si ça se trouvait il avait commit un gros impaire en lui demandant ça.
Mais vu qu'il était devant la porte c'était un peu tard pour s'en soucier.
Le jeune homme frappa trois coup à la porte, se remettant une mèche de cheveux rebelle en place.
La porte ne tarda pas à s'ouvrir, révélant une femme qu'il n'avait encore jamais vu.
Arthorias lui fit un joli sourire avant de demander
-Bonjour madame ! Rebecca est-elle ici ? J'ai rendez vous avec elle
Le plus étrange au delà d'avoir rendez vous avec quelqu'un fut sans doute le choc qui se dessina sur le visage de la bonne dame, à croire qu'il demandait à voir un fantôme, ou qu'il lui arrachait son enfant.
Mais au vu de ce qui s'en suivit... ça devait être la première...
Mais finalement la princesse descendit de l'escalier avant de sortir rapidement pour l'emmener
Ils marchèrent une cinquantaine de mètre sans bruit avant qu'elle ne pose la question fatidique.
-Hum oui en tout j'espère que ça te plaira ! Mais bon comme il se fait tard, manger serait sans doute des plus sympa non ?
Je connais un restaurant super
Ok lui ne le connaissait pas, mais d'après ses contacts en ville il n'y avait pas mieux pour manger ce qu'on voulait, et comme il avait réservé en avance
Lui prenant le bras il l'emmena joyeusement vers le lieu dit, un restaurant duquel s'échappait une bonne odeur de nourriture, et dans lequel ils furent placés à l'écart des autres
-La dame avait l'air surprise que je sois là... c'était ta mère ?
Demanda t-il en tendant un des grands menu à la jeune femme
- Nouveaux propriétaires du magasin. Vis chez eux.
Rebecca se concentra sur la carte. Elle ne savait pas quoi prendre, ou plutôt, n’avait pas franchement faim. Elle se décida tout de même pour une purée maison et des légumes. Pas besoin de commander quelque chose de vraiment gros ou de raffiné, ce n’était pas son genre. Elle n’avait pas non plus obligation de faire bonne figure ou quoi que ce soit de similaire.
Après avoir commandé les boissons, elle croisa ses bras et s’appuya contre le dossier du siège.
- Ton nom ?
Rebecca se montrait vraiment gentille avec cet étranger. Elle lui parle, elle accepte son invitation. Est-ce à cause de l’autre ? Il déteint trop sur moi…. Mais est-ce vraiment quelque chose de mal ? Elle devient plus sociale et recommence petit à petit – vraiment tout petit – à re-aimer la vie.
Le garde se présenta sous le nom d’Arthorias Hekmatyar. Rebecca ne lui dit que son prénom, voulant à tout prix oublier ce nom de famille si maudit. Peu de personnes sont au courant de la tragédie de la famille Dial, et encore moins de personnes reconnaissent l’enfant Dial. Mais on ne sait jamais, elle n’a pas envie que le repas entier tourne autour de ça.
Un silence de plomb s’installait entre les deux protagonistes. Je ne sais pas quoi dire dans ce genre de situation…la météo ? La personnalité ? La famille ? Non non, pas la famille. Aaaah…je ne savais pas que c’était aussi compliqué que d’essayer de parler. J’aurai dû rester dans ma chambre… Son cerveau tournait à mille à l’heure. Elle cherchait à tout prix un sujet de conversation.
Le serveur arriva avec leur boisson. Un petit moment de répits avant de revenir dans un silence pesant. La jeune femme pris son courage à de mains, et posa une question.
- Ton métier ?
Bien. En espérant que ça soit un garde vraiment content par son boulot et qu’il parle beaucoup
Hum.. Ce n'était peut être pas le genre de question à poser maintenant, ça viendrait en temps et en heure mais pour le moment.... mieux valait rester sur ce qu'on savait
Il se contenta donc d'acquiescer
-Je..... vois.
Il la regarda s'adosser au siège, lui demandant son nom. Bon c'était vrai qu'il l'avait invité sans même lui donner une information sur lui.
-Arthorias, Arthorias Hekmatyar et le tiens ?
Bon c'est vrai qu'il ne savait pas grand chose mise à part qu'elle était jolie et qu'elle ne parlait pas beaucoup. Mais bon s'il prenait le temps de réfléchir aux choses ça se saurait. Il fallait dire qu'en ce moment ce n'était pas comme si on lui laissait le temps pour, chaque moment de repos étant prétexte à de nouvelles informations à ingurgiter
A vrai dire il aimerait beaucoup que la jeune femme développe un peu sa vie, la sienne n'étant pas de ce qu'on pouvait appeler un parangon de moment amusant et quand le sujet du métier vint sur la table il se demanda ce qu'il devait répondre
-Garde, garde royal au palais
Et non il ne parlait pas aux souverains, pas plus qu'il n'était un modèle de droiture ou un parangon de la justice. C'était quelqu'un comme les autres avec un uniforme et plus de responsabilités, mais tout le monde semblait lui faire dire qu'il était passionné...
-Et le tiens ? Je pense que tu aurait plus de choses à dire que moi la dessus
Dit il avec un sourire et la conviction que c'était vrai
La stratégie de Rebecca a complètement échoué. Un vrai échec . Allait-elle répondre à ces questions ? Elle pourrait tout simplement se lever, payer sa boisson et repartir. Mais la jeune femme n'avait pas forcément envie de retourner dans cette maison. Elle n'avait pas envie de parler, de rentrer, de bouger, de manger, de boire. Alors quoi ? Il fallait rester là sans bouger ? Se regarder le blanc de l'oeil sans parler ? Manger sans se regarder dans les yeux ? Même si le silence peut être plus révélateur que la parole, point trop n'en faut.
-Rebecca.
Premier point, check. Il connait son nom. C'est bien Revy, tu fais tout dans l'autre. Il connaît ta demeure et ensuite ton nom. Continue comme ça . Rebecca avalait d'un seul trait la boisson qu'elle avait commander. Ayant choisi un alcool fort mais doux en bouche, le goût du miel prenait le dessus sur la force du liqueur. Elle recommanda rapidement une autre boisson du même style que la précédente.
Son métier ? Quel métier ? Pourquoi travailler ? Pour gagner des cristaux ? Pour faire comme ces parents ? Se donner la mort ? Non, bien sûr que non elle ne travaillait pas. Hors de question de faire quelque chose qui pourrait lui faire suivre le chemin de ses géniteurs. La jeune femme vivait au crocher des autres, et elle le vivait bien. Elle n'étais pas triste pour eux, ni pour elle. Elle se fichait de l'avis de ces personnes, de personne qu'elle ne connaissait pas.
- Rien.
Çà
ne servait à rien de parler plus. Pour expliquer quoi ? Que ces parents tenaient un magasin de bois ? Qu'ils ne sont plus de ce monde ? Qu'elle reste cloîtrer dans sa chambre depuis 2 ans ? Sans aucune lumière extérieure ? A jouer avec son pouvoir et manger ce que les autres pouvaient lui ramener ?
Même pour une personne ouverte, tout ceci ne se disait pas. Elle restait donc dans le silence, attendant que le repas arrive.
Mais bon, ce qui était dit était dit, et il conserverai cela précieusement, même si le jeune homme comptais bien en apprendre plus avec le temps.
Arthorias commanda une boisson simple, sans trop faire attention, là n'était pas le plus important.
Il eut même un petit rire en voyant Rebecca descendre son verre plus vite qu'une course de pur-sang.
A croire que soit elle s'ennuyait mortellement, soit elle était nerveuse, et si son premier réflexe fut d'opter pour la première étape, il fallait avouer que la seconde option semblait tout aussi valable
-Et bien enchanté de te rencontrer autrement qu'n te rentrant dedans au coin d'une rue
Dit il avec un demi sourire avant de commander de quoi manger pour de bon.
Il choisit quelque chose de simple et de relativement peu cher, la solde d'un garde royale n'étant pas celle d'un ministre, surtout pour un nouveau, mais il ne dit rien à la jeune femme, elle n'avait pas à savoir ce genre de détails.
Il fut cependant surpris quand elle lui appris son métier, ou plutôt l'absence de métier
-Rien ? Oh.... je vois, et bien l'important c'est d'aimer ce qu'on fais, ou qu'on ne fais pas non ?
Dit il en observant les plats arriver sur la table avec tout de même un peu d'appétit.
-Enfin ce n'est pas l'important je pense, bon appétit !
Dit il en enjoignant la jeune femme silencieuse à commencer
Rebecca mangeait en silence. Arthorias ne lui posait pas de question. Elle le remerciait presque. Mais en même temps, elle aurait bien aimé connaître un peu plus la personne en face d'elle. Cela faisait depuis combien de temps qu'elle n'était pas sortie avec quelqu'un ? Parler même ?
Elle aurait voulu lui poser des dizaines de questions. Son âge, sa famille, son environnement. Pourquoi être devenu garde, va-t-il faire cela tout le temps, veux-t-il évoluer ? Mais il est difficile de lutter contre sa nature. Ça fait de nombreuses années que Rebecca n'avait pas fait la rencontre de nouvelle personne. Il faut le dire, son temps était vraiment pris : entre entraîner son pouvoir et dormir, cela prenait vraiment tout son temps.
Bougé après bougé,, le malaise prenait sa place. Même si elle aimait le silence, Rebecca ne voulait pas passer le reste de la soirée comme ça. Mais quelle question choisir ? Il en fallait une qui pourrait faire débat, ou du moins, le faire parler assez longtemps pour arriver au dessert. Il n'en fallait pas une qui le pousse à me demander "et toi ?", quelque chose qu'il est le seul à avoir ?
- Travail.
"Ton travail te plait ? Qu'est-ce que tu fais exactement ?". C'était ça qu'il devait comprendre par "travail". Mais arrivera-t-il à comprendre ? Rebecca le regardait manger. Elle n'a pas forcément eu le temps de le faire, avant, entre sa bousculade, sa course aux aliments et son arrivée chez elle. Il n'était pas mal, dans son style. De long cheveux blonds, presque comme les siens. Ils tiraient un peu plus sur le blancs, mais il fallait bien regarder. Mais le point le plus troublant, c'était ses yeux. De magnifiques et splendides yeux vairons. Bleu et vert, quel jolie mélange . Selon Rebecca, les yeux sont la fenêtre de l'âme. Faut-il comprendre qu'avec ces deux yeux différentes, il avait deux âmes ? Peut être une personnalité pour le public et une autre pour le privée. Elle trouvait ça splendide, les yeux. C'est bien la seule chose qu'on ne peut pas maîtriser. Qu'importe les émotions, les yeux changent. Tantôt rieurs, tantôt triste. Elle restait subjuguée devant un tel spectacle.
Il détaillait ses longs cheveux et son visage fin, se demandant ce qu'elle pouvait bien cacher. Mais il fut sortit de ses interrogation par Rebecca.
Le jeune homme eut peur d'être démasqué, mais au final non, elle semblait juste demander des précisions sur son travail.
Après tout il n'avait pas été très loquace jusque là, il fit de son mieux pour éclairer sa lanterne
-C'est un travail plutôt intéressant, même si ce n'était pas ce que je m'attendais à faire au début. A vrai dire j'ai toujours voulu être forgeron, mais mes parents pensaient que la garde me conviendrait mieux.
Bon cela avait été une longue discussion, mais Arthorias avait reconnu les arguments, de ses parents et investis au mieux
Et au lieu de finir dans la garde civile, on l'avait envoyé dans la garde royale.
-Pour sur, ce n'est pas l'aventure tout les jours, il y a de longues journées au palais, mais il y a pas mal d'avantages, et puis parfois... nous avons des assignations intéressantes
Intervenir face à des nobles plein d'arrogance, il y avait de quoi être heureux, surtout quand on les jetais en prison malgré leurs protestations
-Et puis c'est l'une des rares institutions qui acceptent les sans-pouvoir
Dit il de façon nettement plus triste en regardant son assiette
Rebecca parut surprise pendant quelques secondes. Cet homme -- Arthorias -- ne connaissait pas son pouvoir ? Elle trouvait cela assez étrange. Elle ne connaissait personne dans le même cas que lui. Pour elle, c'était quelque chose d’innée, qu'on ressentait dès son plus jeune âge. Elle se trouvait déjà bizarre d'avoir découvert le sien qu'à l'adolescence. Alors que là, l'homme qu'elle a en face d'elle, environ la vingtaine, ne l'avait pas encore découvert.
Il est vrai qu'il existe des pouvoirs passifs, comme réfléchir plus vite ou prendre de plus grande bouffées d'air que les autres. Mais même eux pouvaient se douter de quelque chose. Elle n'envisageait simplement pas le cas que quelqu'un ne puissent pas avoir de pouvoir.
Rebecca aurait voulu l'interroger sur ça. Savoir comment il sait pertinemment qu'il est... "normal". N'a-t-il pas essayer d'aller voir un médecin pour ça. Avait-il fait des tests ? Des expériences ? Mais plus besoin d'expliquer le caractère de la jeune femme et son don innée pour parler.
- Hmm.
Tuez moi, s'il vous plait.... . La jeune femme avait fait l'effort de relancer la conversation. Elle n'allait clairement pas le faire une deuxième fois. De un, parce qu'elle trouvait normal que, lors d'un premier repas, les deux posent des questions. Et de deux, et bien....tout simplement parce qu'elle n'avait pas envie. Pourquoi toujours vouloir donner une explication à des gestes, hein ?
Rebecca continuer donc son repas en silence. La purée était bonne, mais sans plus. Elle en avait déjà mangé des meilleures. Et ne parlons pas non plus des légumes. Elle les trouvait fade et sans goût, comme une tisane qu'on n'aurait pas laisser assez infuser.
Elle penchait la tête sur le côté et essayait de comprendre l'homme qui était devant elle. Pourquoi ne voulait-il pas faire la conversation ? Était-il aussi renfermé, timide qu'elle ? Rebecca n'était pas timide, loin de là. Elle aimait dire les quatre vérités aux gens, surtout celles qui blessent. Peut-être n'aime-t-il pas parler avec des inconnus ? Alors pourquoi l'avoir invité au restaurant ? Ils auraient très bien pu se contenter de leur entrevus de la vieille.
Rebecca se sentait à la fin intriguée et perplexe vis-à-vis d'Arthorias. Elle lui laisse cependant une chance supplémentaire de faire ses preuves. Sans cela, elle finirait son repas tranquillement, rentrerait chez elle, et ne le reverrait plus jamais.
Voulait elle faire quelque chose, quel était son pouvoir ? Sans attendre il relança tendant une fourchette propre pour la pointer
-Et toi quel est ton pouvoir ? Je sais que pour beaucoup de gens c'est inné alors dit moi !
Il pris une rapide bouchée, commençant à réfléchir à toute vitesse à ce qu'il n'avait jamais pu poser comme question
-Il s'est déclenché tôt chez toi ? Comment tu l'as vécu ? Plutôt bien ou mal ?
Et bien quoi ? Lui il n'avait pas connu tout ça, pour lui le monde des pouvoirs était une variable totalement inconnue, un peu comme un sommet qu'on ne pouvait atteindre.
Dans une société ou la magie était une constante, Arthorias sentait qu'il lui avait toujours manqué quelque chose.
Heureusement que la garde n'était pas exigeante à ce niveau, et que le palais restreignait la magie dans son enceinte.
-Dans le palais, la magie est restreinte à pour ceux qui n'ont pas de sauf-conduit, bon j'en ai un mais.... il ne m'a jamais servi comme tu t'en doute
Lança le jeune homme en haussant les épaules, et à vrai dire il était impatient de découvrir à quoi le pouvoir de la belle jeune femme devant lui pouvait être
Rebecca fut un peu surprise que le jeune homme recommençait à poser des questions. Elle fût contente, néanmoins, de ne pas écourter cette rencontre. Un peu moins sur le fait qu'elle devait parler d'elle.
Alors, eu lieu de faire une dissertation sur la complexité de son pouvoir, elle préférait faire une démonstration. Son gloot dans sa poche, elle le fit sortir et le mis sur la table. La créature fut contente de pouvoir sortir. Il était là depuis le début de la matinée, c'était alors normal qu'il commence à courir partout sur le meuble en bois. Mais rapidement, la créature descendait de la table et commença à courir partout. Mais voilà, à courir partout, on s'éloigne de sa créatrice. Et qui dit s'éloigner pour ce gloot, dit aussi disparaître. C'est donc sans grande surprise que la créature, sous les yeux des deux protagonistes, redevenait de l'ombre. Les fins filets noires ne mirent pas longtemps à s'estomper dans l'obscurité environnante.
- Première étape.
Une fois qu'elle avait de nouveau l'attention du garde, elle attrapa, littéralement, de l'ombre du mur. D'un mouvement fluide et rapide, elle forma une nouvelle créature, un lapillon cette fois-ci. Le petit animal restait quelques secondes dans les mains de sa créatrice, avant de partir vers Arthorias.
- Deuxième étape.
Si ce n'était pas assez clair pour lui, Rebecca lui expliqua,rapidement, son pouvoir. Elle essayait de faire de vrai phrase, pour lui montrer qu'elle s'intéresse à lui.
- Pou...Je peux former des créatures à partir de l'ombre. Pas plus d'une à la fois, pas éloigné non plus.
Rebecca était contente que le jeune homme soit aussi attentif aux paroles qu'elle pouvait dire.
- Quand j'avais 18 ans. Je...ne peux pas dire comment j'ai pu le vivre, il est arrivé comme ça.
La jeune femme ne pouvait pas lui dire qu'elle avait connu son pouvoir à cause de la mort de ses parents, non ? Ca pourrait pourrir toute la soirée, qui avait déjà assez mal commencé. Mais il est vrai que sans cet élément-là, elle pourrait ne pas avoir découvert son pouvoir.
Le lapillon n'avait pas quitter Arthorias. Rebecca se sentait un peu plus à l'aise maintenant, et elle décida de poser la question qu'elle voulait lui poser avant.
- Comment....sais-tu que tu n'as pas de pouvoir ?
Elle espérait pouvoir avoir une réponse précise pour pouvoir faire un vrai dialogue entre eux deux. Peut-être est-ce enfin le début d'une vrai conversation ? Et pourquoi pas le début de leur vrai rendez-vous ?
Il observa donc avec curiosité la jeune femme lui en faire la démonstration, fasciné par les ombres qu'il voyait se manifester devant lui, oubliant par la même le repas, le restaurant... tout.
Le petit gloot courait partout, dans l'indifférence générale, et finit par s'effilocher, disparaissant quand la distance se fit plus grande.
Et ce fut avec des grands yeux qu'il observa Rebecca en sortir une nouvelle de l'ombre du mur, levant une main pour observer le lapillon
-Des créatures d'ombre.... fascinant...
Et il était sincère, voir de la magie n'était pas chose rare, mais quelque chose d'aussi singulier...
Mais devant l'embarras de la jeune femme sur l'apparition de ce dernier, il n'insista pas plus que ça. Etant bien plus curieux sur le pouvoir en lui même.
-Tu peux matérialiser la créature que tu souhaite ? Ou bien tu te contente de copier ce que tu as déjà vu ? Et ça se limite à des créatures ? Pas des humains ?
Quitte à avoir le privilège de voir un pouvoir en action, autant en profiter pour en connaitre toutes les limites. Et non ce n'était pas une déformation professionnelle, simplement de la curiosité. Surtout que le pouvoir en question sortait du lot.
Le garde aurait vraiment voulu pouvoir lui en raconter autant
Tristement, il haussa les épaules, ne sachant trop comment parler de son handicap.
-Je n'ai jamais eu le moindre indice, pas de révélation, d'affinité particulière. Quand j'étais plus jeune je voyais tout les gens normaux découvrir leurs pouvoir.
J'ai tout essayé, le feu, l'eau la glace, les choses plus ésotériques... Même dans des situations de stress ou d'urgence, j'ai toujours été seul et sans pouvoir.
Sa vie, n'était pas dépourvue de rebondissement, et plusieurs fois, il avait bien failli y passer, que ce soit pendant une rixe de taverne ou pendant une patrouille.
Mais jamais quelque chose n'avait changé, c'était lui contre le monde et sa magie.
-Tu dois avoir connu des gens avec pleins de pouvoirs différents et chacun semblent avoir sa propre révélation, j'ai même connu quelqu'un pouvant manipuler le bois.
Félicitation, tu connais maintenant quelqu'un dont le pouvoir spécial est de ne pas en avoir !
Dit il en rigolant doucement, même si c'était un rire d'avantage sardonique que joyeux
-Ton pouvoir te sert souvent ? J'imagine que oui
Mais tu peux contrôler les créatures que tu sors de l'ombre ?
C'est la première fois que Rebecca rencontrait quelqu'un qui s'intéressait autant à son pouvoir. Pour elle, c'était quelque chose de normal. Bien sûr, elle l'a découvert assez tard comparé à ses anciens camarades de classe. Tout le monde s'amusait avec à la cour de récréation. Elle a découvert sa part d'ombre quand elle, elle était vraiment dans la plus sombre des émotions. La jeune femme n'avait expliqué l'apparition de son pouvoir qu'à une seule personne, mais elle n'avait pas forcément que cela s’ébruite. Tout le monde se ressemblait. A la simple évocation de son passé, du suicide de ses parents, toutes personne qui entendaient cette histoire se devaient de dire qu'ils étaient désolés pour elle, qu'elle a dû avoir mal, et qu'ils ressentaient sa peine.
Mais comment pouvaient-ils la ressentir ? Avaient-ils subi la même chose ? Non, bien sûr que non. Ils disent tous cela pour montrer un peu de compassion. Mais s'ils savaient à quel point elle pouvait s'en foutre, de leur compassion à deux balles. Tout ce qu'elle voulait, c'était qu'on lui rende ces parents. Qu'on lui rende la vie qu'elle a perdu. Ses amis, sa famille, sa vie. Tout simplement. Elle ne demande rien d'autre. Mais Rebecca savait que cela n'était pas possible. Même si quelqu'un avait le pouvoir de revenir à la vie, pourquoi l'aiderait-elle ? Cette personne devrait tellement avoir de personne a aidé, tellement de personne qui voudrait revoir leurs proches.
C'est peut-être pour ça que Rebecca n'avait pas envie d'avoir de nouveaux des personnes dans sa vie. Peut-être voulait-elle restée seule jusqu'à la fin, pour ne pas vouloir ressentir de nouveau le chagrin de perdre une personne qu'on aime.
- Non, je ne peux faire que les animaux.
Rebecca savait qu'elle ne pouvait faire que les animaux. Elle avait essayé de faire d'autre chose. Des objets inanimés, des humains. Mais à chaque fois qu'elle prenait de l'ombre et essayait de lui donner la forme qu'elle voulait, celle-ci reprenait son état initial.
- Je suis obligée de l'utiliser tous les jours. Et...hmm...non, pas encore.
En tout cas, pas entièrement. Mais Rebecca sentait que plus elle utilisait son pouvoir, plus elle pouvait avoir le contrôle de ses créatures. La jeune femme s'arrêta là pour les explication. Pas besoin d'expliquer tout son pouvoir.
Rebecca continuait à manger son assiette. Elle voulait changer de sujet, car elle pensait que cela pouvait mettre mal à l'aise son compagnon, de parler de quelque chose qu'il n'avait pas.
- Comment est la vie...en caserne ?
Mais là n'était pas le plus important. Non loin de là,car il venait de découvrir le pouvoir de la jeune femme et rien que cela suffisait à le rendre joyeux.
C'était un peu comme faire voir quelques couleurs à un aveugle. Et pour tout dire, c'était même la première fois qu'on lui expliquait un peu plus en détails des pouvoirs.
-Bon tu me dira ça laisse beaucoup de possibilités, le gloot y a un sens caché ou c'est juste car c'est plus pratique à transporter ?
Demanda t'il amusé. Ces créatures n'étaient décidément pas très intelligente, même sous forme d'ombre. Mais très amusante à regarder. Quand il était plus jeune il en avait eu un, un gloot dénommé Yahou. Mais Yahou avait sauté du haut d'un pont parce que.... parce que c'était un gloot...
Il chassa donc les souvenir de son ancien animal suicidaire, même si ça ferait sans doute une bonne anecdote.
-La chance... J'aimerai avoir quelque chose d'utile, être normal est tout de même très handicapant pour ce qui est des anecdote.
Prenant quelques bouchées de la nourriture qu'il avait presque oublié, il tiqua légèrement devant la question, ne sachant trop quoi lui dire.
La vie à la caserne était quasiment la seule chose qu'il connaissait, difficile donc d'aborder un sujet aussi simple pour lui, mais après une autre bouchée il s'y remit.
-Que dire.... C'est assez particulier, je n'ai pas vraiment de vie privée, enfin si avec mon colocataire car on partage une chambre à deux, même si elle n'est jamais là. A vrai dire c'est plutôt standard... Levé le matin aux aurores, et nettoyage de la chambre. Enfin je le fais seul car comme je t'ai dit je vis quasiment seul, après repas et au travail pour la journée.
Parfois j'envie les gens qui ont une vraie vie. Cela doit être bien plus simple
Sinon je suis toujours un peu partout en ville ou au palais, en ce moment c'est plutôt compliqué car nous n'avons plus de capitaine, mais on a bon espoir que cela se règle rapidement.
Mais tout ça elle en avait surement déjà entendu parler. Les nouvelles à ce sujet faisait toujours leurs petit effets, surtout auprès du publique.
A son grand regret....
- C'est ce que j'ai pu entendre dire. Comment faites-vous pour travailler, dans ce cas ? Qui vous donne les ordres, les missions à faire ?
Rebecca avait toujours préféré le travail ordonnée et rigoureux. Pour elle, il fallait toujours une personne pour faire le travail, et une autre pour pouvoir le donner, l'organiser, le traiter. C'est pour cela qu'elle ne comprenait pas comment les personnes pouvaient travailler sans savoir exactement ce qu'il fallait faire.
Cela faisait depuis quelques minutes que le repas était terminé. La jeune femme commandait un café. L'heure était peut-être bientôt l'heure de se dire au revoir. Avait-elle vraiment envie de partir ? Il est vrai qu'au début, elle n’appréciait pas sa compagnon, trouvant qu'il ne parlait pas assez et qu'il ne la divertissait pas assez. Mais maintenant, Arthorias l'aidait à oublier sa situation actuelle. Elle n'avait pas une seule fois pensé à ça depuis le tout début du repas.
Elle attendait qu'Arthorias réponde à sa question, Rebecca continuait à siroter son café. Une fois tout cela fini, elle lui demanderai d'aller faire une ballade digestive dans la capitale, avant de rentrer chacun chez eux.