Allyss se traîna avec la nonchalance d'une personne qui réclamait juste du repos. Ses pieds se suivaient de près comme s'ils craignaient de déraper. Dans d'autres circonstances, elle aurait serré Grimvor dans ses bras pour sentir sa présence endormir ses inquiétudes. Rien n'éteignait celles-ci. Une longue chemise de nuit. Elle était encore dans sa tenue de nuit. Elle agrippa une robe de chambre plus recherchée pour paraître plus habillée. Elle partit se coucher dans la chambre adjacente en parlant aux gardes que ... elle serait dans une chambre réservée aux hôtes de marque. Personne ne l'occupait, elle pouvait donc en bénéficier. A peine la porte ouverte, elle se laissa tomber sur les couvertures en ayant même pas la présence d'esprit de les ouvrir. Elle n'en pouvait plus. Son rêve devint encore plus vrai que nature. Si vrai qu'elle se mit à bouger en parlant dans son sommeil, elle sentait à nouveau cette atmosphère étrange... elle voyait ce visage... Elle voulait savoir son identité, connaître même si elle sentait que c'était lui.
" Aeron ! Retourne toi ! Je suis là" cria t-elle.
Sa respiration devint à nouveau plus régulière comme si le seul fait de crier l'avait calmé. Son visage devint plus calme... quelques heures puis une nouvelle crispation. Elle se recroquevilla sur elle-même, voulut attraper ce qu'elle prenait pour le bras de son mari... Alyss ne parvenait pas à le saisir et pour cause elle avait changé de pièce de son plein gré.
" Grim... toi aussi... non"
Elle roula en dehors du lit jusqu'à retomber en dehors. La reine redressa la tête puis tourna sa tête vers la fenêtre.... Alyss s'était réveillée au sol... le dos en compote et l'esprit toujours troublé. il était trop tôt, bien de trop tôt. Pourtant autant se préparer, elle devait rencontrer des personnalités aujourd'hui et ce n'étaient pas les plaintes d'une mère qu'il voulait entendre mais bien les décision d'Allys Renmyrth, reine de ce pays. L'avantage dans cette histoire, c'était qu'elle avait pu éviter d'abrutir son mari avec ses histoires sans queue ni tête. Ses rêves n'avaient aucun sens.. Son mari était là... C'était vraiment ses soucis qui lui pompaient l'air... De façon violente certes, mais comme le disait son médecin. Il fallait guérir le mal avant qu'il ne la bouffe complétement sauf que.. ce mal consistait juste à retrouver le prince et avoir une discussion calme avec sa fille. Les deux étaient impossibles. Son fils n'était pas revenu et Allyss ne voulait plus la brusquer ; elle en avait assez entendu à ce propos. Elle rentra dans sa chambre pour se vêtir de façon plus convenable et salua à nouveau les gardes avant de réintégrer sa chambre. Ses nuits étaient de vrais cirques... elle en rougissait presque en passant devant eux. Tout cela pour des rêves.. et pourtant elle appréhendait s'endormir. D'autant qu'il lui arrivait d'être somnambule. Elle n'allait pas très loin, mais une fois elle aurait ouvert la porte de ses appartements les yeux fermés et se serait laissée sur la porte. Ridicule. Elle était de mauvaise humeur... elle allait reporter ses rendez vous. Elle n'était vraiment pas en état. Pourtant, elle allait devoir y aller... Elle en baillait d'avance.... Elle s'apprêta à sortir, partit déjeuner et voulut profiter de son jardin avant de demander aux gardes de partir.... sauf que le sommeil la gagna.. à nouveau. Alyss était épuisée. C'est ainsi que s'écoula piteusement son temps d'attente. Elle était légèrement adossée au banc la tête en arrière dans un habit propre à une rencontre mondaine.
Aujourd'hui tout particulièrement, les servantes du palais se pressaient aux fenêtre admirant le jardin mais surtout les personnes qui y étaient.
Rare étaient les opportunités de voir le capitaine de la garde en tenue de cérémonie, une élégante tenue militaire bordée d'or et d'argent aux épaulettes tombantes, le tout se mariant à la perfection à ses longs cheveux blonds qui tombaient pour cacher la moitié de son visage.
Il était en pleine discussion avec les membres de sa propre garde, affichant parfois un fin sourire qui ne manquait de provoquer un certains émoi. Mais cette discussion n'avait rien de romantique, car c'était avant tout un sujet de sécurité.
-La reine à des nuits agitées Capitaine, nous ne savons pas vraiment quoi faire quand il lui prend l'idée de partir.
Deux prétoriens en armure se tenaient devant lui exprimant les problèmes qui courraient ces derniers temps.
Depuis sa promotion, les paroles de Métèria étaient restées dans son esprit: s'occuper de ses hommes, prendre en compte leurs soucis et toujours, toujours être à leur écoute.
Et effectivement écouter et donner de petits conseils étaient toujours très bien vu.
-Restez professionnels, si possible il faudrait que l'un de vous reste avec elle pour assurer sa protection, mais tachez de rester discret.
Les deux soldats hochèrent la tête avant de s'éloigner pour regagner leurs activités, rapidement remplacés par un nouveau qui lui semblaient un peu en détresse
-Capitaine ! Nous avons un soucis, la reine est dans ses appartements... seulement elle ne semble pas vouloir en sortir, et son rendez vous de la matinée est pour bientôt.
Arthorias eut un petit soupir, secouant la tête avant de remettre une mèche de cheveux en place ainsi que sa casquette d'officier
-Laissez je m'en occupe
S'occuper du couple royal était parfois aussi exigeant que de livrer une guerre, mais en tant que capitaine de la garde, c'était l'un des rares qui pouvait se permettre de rentrer dans les appartements royaux sans autorisations.
D'un pas rapide, il remonta les jardins pour s'engouffrer dans le palais, ignorant les servantes qui le regardaient avec de grand yeux.
Ses grandes bottes de cuir claquaient doucement à mesure qu'il accélérait pour rejoindre les appartements de la reine. Les deux gardes en factions se mirent au garde à vous en reconnaissant le capitaine
Il toqua doucement à la porte.
-Votre majesté ?
Dit l'officier avant d'attendre pour finalement constater qu'il n'y avait aucune réponse. Il recommença encore une fois avant de définitivement s'inquiéter et de porter la main à son épée, sortant l'arme étincelante avant d'ouvrir la porte précipitement.
Mais devant la situation il la rengaina rapidement, la reine c'était simplement assoupie dans son jardin privé, ce qui concordait avec les rapports reçus plus tôt.
Le jeune homme s'approcha d'elle doucement avant d'entreprendre de la réveiller, la secouant doucement pour ne pas la brusquer.
Son visage se détendit pour afficher une mine chaleureuse
-Votre majesté, votre rendez-vous du matin vous attend, je crois qu'il est presque l'heure
Arthorias l'aida à se lever, commençant à la conduire vers le salon en question, demandant avec un air inquiet
-Vous allez bien majesté ? Vous avez les traits tirés
La réalité était bien pire que ça, mais il fallait tout de même y mettre les formes
Progressivement son corps s'avachissait de plus en plus. Elle entendit vaguement une voix, mais elle était si bien sur ce bancs en bois, qui n'avait rien pourtant de très confortable. Elle se sentit légèrement secouée et eut le réflexe de tourner sa tête en inspirant doucement. Elle s'accrochait à son rêve fortement. Que lui avait dit cette voix déjà ? Rendez-vous...? le matin... Oui, on était bien le matin c'était bien pour cela qu'elle dormait encore. Elle dormait encore.... Mince ses visites. Elle ouvrit brusquement les yeux comme si sa conscience venait de lui exploser au visage. Elle s'était endormie dans le jardin, elle soupira en se tenant la tête. Elle devait se rendre au salon au plus vite, sans même réfléchir, elle agrippa le bras qui se tendait à elle. Elle eut le pas chancelant de celle qu'on venait de tirer du lit. un pied après l'autre sa démarche devint celle d'une reine plus ordinaire. Allyss finit par lâcher le bras de ce brave garde qui était... Arthorias Hekmatyar, mais oui elle n'avait vraiment pas fait de lien. La reine avait juste saisi qu'on venait la chercher, que c'était un garde mais elle n'avait pas cherché plus loin. Misère... Elle se mit à sourire, puis passa rapidement devant quelques miroirs pour se refaire une coiffure convenable et remettre sa couronne droite avant de réaliser qu'elle n'avait toujours adressé un mot au garde qui s'était donné la peine de venir la chercher.
" ... Nous serons sans doute en retard... " marmonna t-elle en tentant de lui sourire doucement. Il lui fit alors une déclaration qui marqua un arrêt immédiat. Elle avait les traits tirés.... Etait-ce acceptablement ...? Elle revint sur ses pas juste pour estimer les dégâts de la nuit sur son visage. Allyss ne savait pas trop quoi en penser, elle se rapprochait, s'écartait sans savoir si elle pouvait se présenter ainsi. Elle eut ce regard vers son garde presque interrogatif qui taisait cette question essentielle. Allyss ne pouvait se présenter trop hideuse, ce serait manquer de respect à ses hôtes et dans ce cas précis, autant ne pas s'y rendre si c'était pour leur faire affront. Elle fixa Arthorias avant de lui poser cette question qui n'était pas du tout dans sa liste de priorité :
" ... Vous m'avez cherché un long moment ? Je suis navrée de vous avoir causé des recherches inutiles.. " Puis cette question qui lui brûlait les lèvres sortit tout de même. " Pensez-vous que je puisse rentrer ainsi ? "
Au point où elle en était, elle pouvait dépasser ce stade de la honte, c'était bien la première fois où on la tirait du lit. Elle était si ponctuelle, si strict dans son planning. Ces temps-ci sa gestion foutait au profit d'un joyeux chaos qui la gênait un peu. Elle était un peu trop fatiguée pour trop penser, c'était là son seul avantage dans cette situation.
" Je ne tiens pas à offusquer nos invités... "
Elle n'avait nullement noté sa pointe d'inquiétude. La reine était centrée sur ses divagations du moments : sa sortie clandestine avec Haru, sa sortie sans escorte, sa sieste dans le jardin... Elle espérait juste pouvoir redresser la tête à nouveau bientôt. Allyss oublierait vite, c'était là aussi un des bienfaits d'une fonction bien chargée.
" Veuillez m'excuser également, mais je ne vous avais pas bien reconnu. Vous avez été promu, il me semble... Je ne crois pas vous avoir pris le temps de vous féliciter. La garde royale est entre de bonnes mains... Il va falloir que je rentre dans cette salle, pouvez-vous m'attendre, j'aimerai vous consacrer plus de temps ....si cela vous est possible."
Retarder des invités de marque pour parler avec un garde de mieux en mieux Allyss.. pensait-elle. Elle pensait à d'autres personnes que ses invités qui arrivaient au bas de sa liste. C'était même effrayant. Elle se redressa en feignant une espèce de joie non contenue à l'entrée de cette salle au sol feutré. Elle espérait qu'il puisse l'attendre, qu'il ne soit pas appelé à un autre poste.
-Pas vraiment, vos habitudes sont plutôt connue de la garde votre majesté, j'était simplement le seul autorisé à pénétrer dans vos appartement sans cas de force majeur.
Et ne vous en faite donc pas, notre travail est d'être à votre service.
Dit il en remettant ses propres mèche de cheveux à leurs place pour voir plus distinctement la souveraine. Depuis son entrée dans la garde, il l'avait souvent vu, mais rarement il n'avait été aussi proche d'elle... Quant à lui parler...
Chassant ce bref moment de réflexion, il leva une main pour rassurer la reine, fendant un fin sourire.
-Si vous voulez mon avis, vous pouvez vous le permettre majesté, je ne pense pas que quiconque vous en tiendra rigueur.
Du moins en était-il convaincu.
Il faut dire que le capitaine ne connaissait pas grand chose aux affaires politiques, tout cela lui passait bien au dessus de la tête. A vrai dire... la garde se jetterait sans doute sur quiconque oserait faire la moindre remarque à la reine, mais il doutait fortement que quelqu'un se le permette.
Ils continuèrent jusqu'à la salle d'audience ou pour la première fois depuis sa promotion, quelqu'un le fit rougir par des compliments.
Ses yeux ressortirent d'autant plus a cause du teint de ses joues et pendant un bref instant il perdit sa contenance stricte devant ce compliment inattendu.
-Et bien.... hum.... euh..... merci votre majesté, c'est trop d'honneur
Bafouilla t-il pris au dépourvu avant de finalement reconnaître un ordre auquel il put se raccrocher.
Arthorias ne pensait pas le moins du monde que la reine le connaissais, même si cela faisait une dizaine d'année qu'il était au palais.
L'officier voyait souvent ses gardes royaux comme des statues de pierre veillant à la tranquillité de tous, savoir que ces statues étaient reconnues... il y avait de quoi être fier.
Il fit donc un petit salut avant d'ajouter
-Vos désir sont des ordres madame, je vous attendrais.
Dit il avant de la laisser entrer pour fermer la porte.
Une entrevue avec la reine hein ? Décidément la journée commençait de façon surprenante...
Faisant signe aux prétoriens, Arthorias se plaça proche de la porte, sa main sur le pommeau de son épée, attendre... voilà bien quelque chose qu'il avait appris ici.
" Et je vous en remercie Monsieur Hekmatyar, c'est aussi votre volonté qui anime votre travail."
S'il y avait toujours eu des gardes, ils n'étaient pas à mettre tous sur le même pied d'égalité. Certains avaient cette espèce de volonté et de ténacité qui les rendaient plus brillants. Les promotions étaient une sorte de récompense pour ceux qui avaient cette persévérance d'attendre et cette ambition de poursuivre. Ce nouveau capitaine la rassura de bien belle façon. Elle s'en faisait peut-être beaucoup pour pas grand chose. Elle remarqua bien qu'il n'avait pas l'habitude de recevoir des compliments. Elle rentra pour cette réunion où elle a joué son rôle du mieux qu'elle pouvait. La salle comptaient des gérants et quelques membres du Conseil. La reine marqua le début de cette réunion où chacun se présenta puis évoqua les points pour lesquels il était venu. De son côté, Allyss était bien plus concentrée que la précédente réunion. Étonnamment sa petite sieste avait eu un effet admirable sur sa concentration du moment. En écoutant les propositions, elle trancha pour celle qui lui paraissait la meilleur. Elle avait un regard vers chaque participant dont celui le plus important à ses yeux siégeant à sa gauche. Peut-être était-ce lui qui lui donnait le peu d'énergie qu'elle avait actuellement ... Sans doute. Si elle n'avait pas eu sa famille avec elle, elle n'aurait pas pu accomplir bien des combats, elle en avait conscience. La réunion fut plutôt brève, peut-être que les personnes après avoir un peu attendu n'avaient qu'une hâte : en finir. La reine inspira, fit un regard tendre au roi avant de quitter la pièce. Au moins si sa présence était requise ce matin, la réunion n'avait pas duré des plombes. Elle se leva pour permettre à tout le monde d'en faire de même puis sortit dans les dernière en agitant son éventail pour tenter de se maintenir en éveil. Elle vit le garde à qui elle s'était adressée l'attendre.
" La réunion n'a pas été trop longue. Je voulais donc marcher en votre compagnie, parler de vos projets ou tout simplement de la vision de votre poste. J'apprécie en savoir plus sur les personnes que je suis amenée à cotoyer. Ne soyez pas étonné si je vous ai félicité, il me semblait naturel de procéder ainsi. Pouvons-nous retourner aux jardins ?
Une petite terrasse était accessible. Elle était sur une légère butte au milieu de toute une végétation. Entouré par un treillis blancs, d'une petite table ronde et de quatre chaises, les convives pouvaient s'y reposer un temps protégées par un toit rond semblable à la forme globale de cette petite terrasse.
" Vous êtes à notre service depuis maintenant... 10 ans est ce bien cela ? Il se peut que je me sois trompée, mais je crois vous avoir vu un certain nombre de fois dans les couloirs de ce grand palais. Je suppose qu'à présent chaque salle ne vous est pas inconnue. "
Deux autres membres de la garde royale montaient la garde, tels des statues immobile pour quiconque ne serait pas habitué. Arthorias lui voyait les petit gestes que seul quelqu'un habitué à porter la cuirasse pouvait déceler.
Un petit tremblement dans le gantelet, un hochement de tête imperceptible pour remettre le heaume en place.
Mais au bout d'un moment, la reine fini par ressortir et le l'officier l’accueillit avec un sourire.
-C'est votre palais majesté, je vous suivrais ou que vous alliez.
Dit il en lui emboîtant le pas jusqu'aux jardins qui cette fois étaient moins encombrés. La reine les conduisit jusqu'à un petit espace utilisé par cette dernière pour des rencontres plus calme.
Il se revoyait encore monter la garde près de cette dernière, l'observant, fauchard en main boire un thé avec une dame de la cour ou un noble influent, jamais il n'avait pensé le moins du monde qu'il serait sur cette estrade en face d'Allys Renmyrth, et encore moins pour "parler"
A chaque affirmation, il hocha la tête, dégageant par moment sa longue chevelure blonde de devant ses yeux vairons
-Tout a fait ma reine, cela fait quelque temps que je suis à votre service, à vrai dire j'ai servi de nombreuses fois en tant que garde de votre chambre.
Il n'est donc pas faux de dire que je connais bien ce palais
Il la regardait assise, lui étant restée debout face à elle avec l'air sérieux de quelqu'un qui faisait face à son supérieur.
Il fut d'ailleurs surpris qu'aucune servante ne soit déjà là pour savoir ce que désirait la souveraine.
-On peut en soit dire que je vous ai connu avant que vous soyez sur le trône
Un autre temps, ou il n'était qu'un bleu portant encore difficilement le blason royal
" Vous est-il arrivé de vous perdre certaines fois? Pour ma part, la seule fois où je me suis perdue, j'ai trouvé une pièce fabuleuse et je ne voulais plus que l'on me retrouve. J'étais comme chez moi. C'est devenu mon havre de paix. Comment s'est passée votre arrivée au domaine ? "
Son garde restait campé sur ses positions en refusant de s'asseoir. La reine se leva donc pour se retrouver à sa hauteur. Elle ne souhaitait pas l'incommoder ni demeurer ainsi à une hauteur non équivalente. Elle voulait une discussion simple. Dans ses jardins, elle se sentait plus libre comme si quelqu'un avait un jour instauré cette barrière presque tangible entre son travail et elle. Dès que l'on voulait une discussion plus détendue avec elle, il suffisait de la trouver ici où elle pouvait boire du thé, peindre ou encore se reposer entre deux réunions comme ici.
" Je crois même que vous avez assisté à mon couronnement, triste jour que celui-ci... Enfin la vie a suivi son cours et nous voilà toujours prêts à répondre en notre nom... Un écrivain que j'apprécie beaucoup a écrit ces mots qui résonnent beaucoup en moi... Y a t-il des héros qui vous ont bercé...? A qui vous voudriez ressemblez Monsieur Hekmatyar ? ... Pour ma part, j'ai toujours souhaité ressembler à l'ancien commandant.... Je voulais un monde plus juste, défendre ceux qui avaient besoin... Qu'est ce qui vous anime en tant que nouveau capitaine....? J'aimerais savoir comment notre garde va être dirigée..;" sourit elle en voyant arriver une servante avec son thé du matin, un thé blanc au jasmin. La servante posa la théière sur la petite table avec deux tasses.
Elle servit le thé dans les deux et s'en fut aussi discrètement qu'elle était arrivée. Allys fut surprise qu'elle ne leur ait pas tendu leurs tasses. Une nouvelle arrivante peut-être... Elle prit les deux soucoupes et en tendit une au garde tandis qu'il réfléchissait à sa réponse.
-Je vous comprend majesté, il existe de nombreuses salles ainsi. A vrai dire ma première affectation ici à été de toutes les visiter, et à trouver moi même leurs entrées. Je dois avouer que cela reste mon meilleur souvenir, certaines salles cachées à la vue de tous sont particulièrement somptueuse
Le couronnement... Oui il s'en rappelait bien, même s'il en avait surement un meilleur souvenir que la reine. Une garde d'or baignée dans une cathédrale de lumière, ou chaque Garde Royal avait la poitrine gonflée de fierté, celle d'avoir un nouveau souverain à servir.
Peu de noble s'en était aperçu, mais les portes étendard avaient levés haut leurs bannières et l'acclamation des chevaliers royaux n'avait pas été creuse.
Son épée levée bien haut en honneur du couple royal. Il lui avait semblé que la lumière était bien plus vive qu'alors.
Il secoua la tête en y repensant, peut être n'était ce pas le moment de revivre ce genre de souvenirs.
-Mmmh un héro... Pas que je sache, du moins peut être un héro qui n’existe pas. On me racontait souvent l'histoire d'un chevalier ayant servit il y a des éons, une sorte de champion qui dit on aurai combattu pour apporter la lumière et délivrer nos terres d'un mal ancien.
Le capitaine finit par hausser les épaules, se retrouvant peut être un peu fataliste
-Je ne saurai dire si cette histoire de mal ancien est vraie ou non, mais ces récits, s'ils sont fantaisistes ou non m'ont toujours inspirés...
Il y avait surement bien pire que les hommes ici bas, mais ce n'était pas vraiment de son ressort, sa principale préoccupation était de s'assurer que ceux qui avaient le pouvoir soient en sécurité.
Arthorias finit tout de même par répondre à la question.
-Votre garde sera dirigée au mieux, je n'aurais pas la prétention d'être meilleur que mes prédécesseurs, mais je ferais tout pour que votre vie ne soit jamais menacée, au péril de ma vie s'il le faut.
C'était un serment qu'il avait déjà prêté des années auparavant, mais qui avait une toute autre consonance quand on le prononçait devant la souveraine légitime.
-Je ne saurais quoi vous dire pour vous rassurer sur ce point, je ne pense vrai dire ne pas y arriver, j'accomplirais mon devoir majesté voilà tout ce que je peux vous promettre.
L'officier finit par se sentir mal à l'aise à voir la reine debout ainsi et il finit par désigner la chaise, penchant la tête légèrement sur le côté
-Vous ne préfériez pas vous asseoir majesté ?
Rien ne vous oblige à rester ainsi
Il lui faudrait peut être un peu plus longtemps pour paraître détendu en face de la reine, reine qu'il ne connaissait pas si bien que cela à vrai dire.
En dix années de service, c'était après tout la première fois qu'il lui parait réellement
" Ma salle préférée se situe vers l'ouest du palais. Le soleil perce ses larges fenêtres, en contrebas s'écoule la rivière scintillante. Il n'est pas rare que je m'y ressource. Il y a également un portrait de notre famille, une grande table où séjourner gravée avec des symboles de ceux qui nous ont précédé. A mes yeux, si je ne devais citer qu'un lieu hormis le balcon de mes appartements et ces jardins. Je vous évoquerai ce lieu. J'y jouais autrefois avec ma fille, elle perdait souvent... J'apprécie énormément les coups stratégiques.. la pauvre. "
Évoquer en même temps son couronnement n'était pas aisé. Elle avait passé le cap même si elle avait quelques regrets. Elle aurait voulu lui poser tellement plus de questions. Elle ne voulait pas embêter sa mère avec ce quotidien dans lequel elle avait été plongé si longtemps. Faire la justice était toujours plus facile assis au premier rang que sur la scène.
" Vous vous inspirez donc d'anciens récits, c'est bien chevaleresque. J'ai souvent tendance à me raccrocher à ce qui nous est proche. Pourtant j'ai lu les archives pour apprendre plus sur notre passé. Ce chevalier, je pense que comme son portrait n'a pas l'air précis, vous pouvez vous le forger autour d'un idéal.. de valeurs qui vous ressemblent. N'hésitez pas à viser plus haut que vous ne pensez, j'ai souvent tendance à croire que ce n'est qu'ainsi que nous apprenons. Vous savez... j'ai cru apprendre à gouverner, j'ai cru être prête... je ne l'étais pas, mais au final quand je regarde ceux qui m'ont suivi, je ne peux que poursuivre. Le meilleur apprentissage est d'être confronté à une situation."
Jamais elle n'aurait avoué ne pas se sentir prête à cette époque. Elle avait juste inspiré, prit la couronne et fait ce que l'on attendait d'elle. Elle savait gérer les affaires du royaume sur le papier, tout ce qui en allait du fonctionnement; cela allait de soi, mais il y avait tant de situations nouvelles que personne ne pouvait être complètement prêt au final. Elle espérait apporter sa pierre à l'édifice des Renmyrth de façon à poursuivre les efforts précédents. Elle se reposait aussi sur les valeurs de ceux qui la servaient car en vérité son règne dépendait d'eux. Une bonne reine devait comprendre les priorités de chacun et les attentes. Plusieurs manières avaient été pratiquées : certains donnaient des audiences à la foule. La reine préférait discuter le plus souvent possible d'individu à individu et soutenir des initiatives locales pour montrer son engagement envers ceux qui faisaient la vie du royaume.
" Vous n'avez pas cette prétention ? A votre poste ? ... Vous devez survivre, vous avez aussi des gardes qui comptent sur votre appui. Ma protection fait certes partie de vos attributions, mais une garde organisée vous savez est une garde victorieuse. De cette façon tout le monde se retrouvera sous votre protection. Ayez donc des ambitions ! faites mieux que vos prédécesseurs à votre façon, je suis sûre que c'est possible.. Moi même... j'essaie de m'y employer. Vous savez mes ancêtres se sont illustrés chacun dans des actes soit valeureux soit de gestion remarquables... "
La reine parlait avec une certaine emphase comme si elle se sentait dans l'envolée d'un discours. Elle cherchait à insuffler toute l'énergie et l'espoir qui l'animait dans la gestion de ce beau royaume. Elle but pour se reprendre sa tasse en songeant qu'elle avait dû entre temps bien refroidir.
" Rien ne m'oblige effectivement... c'est pourquoi je reste debout à vos côtés. C'est important à mes yeux d'avoir cette discussion de cette façon. Comme vous le dites si bien, en tant que capitaine de la garde royale vous avez entre vos mains notre sûreté, notre tranquillité. Vous êtes debout tant de fois pour nous garantir de la tranquillité que je peux me tenir ainsi et vous.. vous devriez boire votre thé. Rien n'est pire qu'un thé froid."
Sa voix était marquée par des tonalités assez directes, tranchées. Elle savait où elle allait de quoi elle parlait. Quand elle était ainsi, il était impossible de ressentir sa fatigue. Elle semblait prête à enchaîner une nouvelle réunion, même si cette idée ne l'aurait pas enchantée.
L'histoire, si elle était plutôt joyeuse lui faisait encore froid dans le dos, et il comprenait depuis lors pourquoi autant de gens avaient peur de l'obscurité
L'officier eu le début d'un geste de réconfort pour la reine, mais arrêta sa main, tel n'était pas son rôle, ni même son droit
-Si être promu m'a bien prouvé quelque chose, c'est que nous somme rarement prêt pour ce que nous somme amenés à faire. A vrai dire je ne pense pas que beaucoup de gens aient la chance d'être prêt pour les épreuves de la vie. Et vous, majesté, vous avez un destin encore plus exigeant que nous autre, gouverner un pays doit être éprouvant, et des dires populaires, vous ne vous en sortez pas si mal.
Allys était une reine appréciée, pour sur il y avait toujours des voix discordantes, mais tel était l'humain, la majorité l'aimait et c'était bien plus que suffisant, vu comment certains rois d'antan régnaient.
Pour revenir à ces devoirs, il rougit légèrement... Non il ne pensait pas pouvoir faire mieux que ses prédécesseurs, simplement car il avait l'impression d'avoir été nommé à ce poste par dépit plutôt que par ses qualités propre, c'était un peu l'ombre qui planait sur son nouveau poste, et il n'osa pas mentir à la reine.
-A vrai dire... Il me semble difficile de faire mieux qu'eux... La garde royale à tellement été laissée à l'abandon... J'ai parfois l'impression d'avoir été mis ici à défaut de trouver mieux. Je ne suis qu'un sans pouvoir sans talents particuliers...
Bien sur, il avait un pouvoir, mais il ne le connaissait pas encore, et au vu de ce dernier, il lui aurait été difficile de l'avoir connu plus tôt. La seule chose qu'il savait réellement c'était que la lumière le rendait légèrement plus en forme mais c'était un fait qu'il pensait acquis pour tout le monde.
Mais ce fait était tel un boulet qu'il traînait depuis sa nomination, et voilà qu'il se confiait à la reine...
La souveraine semblait elle particulièrement concerné par ce qu'elle disait, mettant en avant les prouesses de ses ancêtres, chose qui il fallait l'avouer étaient bels et bien réelle.
Au final ils se retrouvaient dans une situation similaire, même si Arthorias avait une pression bien moindre. Mais ils vivaient tout les deux dans l'ombre de leurs prédécesseurs.
Devant la réponse de son interlocutrice, l'officier prit la tasse dans ses mains, sentant encore la faible chaleur du thé et en prit une petite gorgée.
-Je serais le bouclier de sa majesté autant qu'il le faudra, je vous défend pour que vous n'ayez pas à le faire, gérer un royaume est déjà bien compliqué, si en plus vous ne deviez dépendre que de vous pour vous défendre...
Mais n'étiez vous pas une escrimeuse de talent avant de prendre la couronne ? J'avais cru entendre que c'était le cas
Bien sur, on ne parlait pas d'elle comme une reine guerrière, mais tout de même.
" J'ose espérer que tout ira dans ce sens et que vous saurez à votre tour guider les personnes dont vous aurez la charge. Chaque poste a sa part de responsabilité... Si je m'en "sors pas trop mal", alors tout va bien" plaisanta t-elle amusée. Lors des réunions, elle se voyait mal dire la situation est pas trop mal, procédons à la suite. En revanche, elle aimait que le garde se confie plus ici. " J'apprécie aussi votre retour capitaine Hekmatyar. Vous savez, tout ce que je souhaite c'est que tout se passe au mieux, rien n'est pire que perdre le contrôle d'une situation".
A ses yeux, du moins c'était la pire chose qui pouvait arriver. Elle était sans doute trop à cheval d'ailleurs sur cet aspect. Elle ne surveillait pas toujours son personnel bien entendu, mais essayait toujours en sa qualité de reine d'avoir des rapports sur chaque situation pour donner des avis les plus précis qu'elle pouvait. Sa manière de faire débordait souvent dans sa sphère privée, elle en avait de plus en plus conscience. Les relations au travail ne sont pas des rapports constants de résultats, d'actes de loyauté etc. Elles sont établies par ce souci de faire confiance à l'avenir. En ce moment, ce dernier détail lui faisait défaut. L'avenir lui semblait pavé d'embûches où qu'elle puisse placer son regard,elle y voyait un possible danger. Même aux réunions, elle avait l'impression de jouer l'avocat du diable et se battre contre des moulins à vent comme dans ce livre pour enfants, dont elle avait oublié le titre.
" Un sans pouvoir vous dites ? Vous savez à mes yeux rien n'est pire que se réfugier derrière son pouvoir. Je vous comprends néanmoins n'avez-vous jamais eu de soupçons...? "
Leur discussion tiédissait le thé, aussi la reine s'empressa de finir sa tasse en suivant le mouvement. Fort heureusement, l'arôme arrivait à se préserver suffisamment pour ne pas entacher le goût. Il était encore fort agréable en somme.
" De talent ? Qui donc vous a raconté ces histoires ? Il est vrai que je m'entrainais souvent avec Grimvor. Il m'est arrivé de triompher au bout de maints assauts. Les techniques se perdent, elles méritent toujours d'y consacrer un peu de pratique. Non, je m'estime pas très chevronnée, mais j'aimerais revenir à ce niveau que j'avais anciennement. Pallier toute éventualité même la plus sombre.. et puis sans vouloir rien vous cacher, j'aimais beaucoup découvrir cet univers. C'est un vrai travail d'anticipation et de souplesse. J'imagine que vous vous êtes entrainé un nombre d'heures conséquent pour progresser jusqu'ici.. Cela vous honore. "
Le sang royal coulait dans ses veines et celle de la princesse, le roi était souvent décris comme un consort. C'était d'ailleurs pour cela que les Prétoriens étaient affectés en priorité à la reine.
-Je ferais tout en mon pouvoir pour que votre règne ne soit pas troublé par l'extérieur ma reine, c'est malheureusement tout ce que je pourrais faire, le reste est entre vos mains
Autre chose qui différenciait la reine, elle ne voyait pas son manque de pouvoir comme une tare
C'était le genre de petit détails qui s'il paraissait infime ferait la différence au moment ou la loyauté du capitaine serait mise à l'épreuve.
Quand à des soupçons ? Non...
Longtemps il avait cru avoir un talent caché comme tout le monde et durant très longtemps le jeune homme avait essayé de trouver quelque chose, mais rien... Il n'avait jamais ressenti quoi que ce soit. A vrai dire c'était maintenant un fait qu'il vivait bien, surtout ici au palais ou les menaces étaient de toutes façon réduite au même état que lui. Un humain sans pouvoir, et cela lui suffisait
-Des soupçons ? Des faux espoirs, des déceptions, mais jamais de soupçons. Au final ce n'est pas le plus important, je vis très bien sans, c'est simplement une variable à considérer.
Une variable, une faiblesse et une force. Savoir qu'on n'avait pas les mêmes avantages que les autres forçait à trouver d'autres solutions, des solutions parfois originales...
Il observa la reine terminer son thé et fit de même ayant momentanément oublié la boisson sur la table.
A vrai dire... Personne ne lui avait raconté cela.
-En fait... personne majesté, j'étais simplement de garde pendant une de vos séance, et avec les yeux de l'époque, votre jeux d'épée me semblait plutôt bon.
Et il n'y a pas de sombre éventualité, simplement des gens préparés à tout.
Il eut un moment d'hésitation au moment de lui répondre. Il était dans la garde depuis 10 ans, mais ses parents lui avaient déjà inculqués les bases dès le plus jeune age
-Hum... J'ai commencé à mes six ans et je m'astreins à au moins quatre heure de pratique par jour si possible.
C'était bien plus que beaucoup de gens et d'aucuns diraient qu'ils ne lui manquait qu'une barbe pour être qualifié de maître. Mais pour lui c'était simplement un prérequis pour son métier.
-Si un jour il vous prend l'envie de reprendre l'épée en main, je serais honoré de vous conseiller malgré mon niveau
Car malgré tout il ne se sentait pas encore l'étoffe d'un professeur
" Vous savez, je ne suis pas la seule, mais je vois que vous avez beaucoup de respect pour votre rôle. J'en suis honorée"
Etre sans pouvoir était sans doute une manière de vivre de façon plus insouciante, même si cela pouvait mettre en défaut face à quelqu'un avec un pouvoir dangereux. Un jeune homme qu'elle avait une fois repoussé lui avait dit que de toute manière, il ne se voyait pas avec une femme aussi peu guerrière, alors pourquoi avoir tenté... ? Contrairement à certains de ses ancêtres, elle n'était pas la plus guerrière, même si elle s'intéressait beaucoup.
" Oui, vous composez avec ce que vous êtes, c'est une décision plutôt sage que de chercher à s’appesantir et s'en faire un frein." finit elle par dire en appuyant sur cette position qu'elle trouvait juste.
C'était bien la première fois qu'on lui faisait un compliment pareil. Elle se souvenait bien de quelques essais, mais impossible de savoir qui était présent. Pourtant elle s'assurait de toujours saluer tout le monde, se souvenait de ce qu'on lui avait dit dès lors que cela concernait une personne... Il avait dû rester silencieux, prêt à réagir au moindre bruit suspect. Quatre heures de pratique.... I avait commencé à manier l'épée quand elle avait dû commencer les études sur de nombreux sujets dont certains partis dans un coin reculé de sa mémoire.
" ... Votre niveau... Vous devez avoir un niveau plus que correct, sinon vous allez me surprendre capitaine, sinon autrement je vous prends au mot. Je serai heureuse de bénéficier des conseils d'une personne expérimentée. Depuis vos six ans vous dites ? C'est une bien belle expérience..."
Elle espérait juste que ce jeune capitaine ait assez de conviction pour conduire ses troupes, il semblait peu conscient de ses capacités ou tout du moins prêt à les remettre en question. En revanche, il était plein de volonté et de tenacité ; elle lui adressa un sourire calme et posé.
" Vous savez, ne prenez pas votre promotion comme une nouvelle épreuves sur vos capacités. Si vous êtes parvenu jusqu'à ce palais, c'est que vous le méritez. " la rassura t-elle en posant sa tasse vide de thé sur la table. Un domestique s’avança dans un air cérémonial pour lui verser une seconde tasse de thé. Ils étaient bien assez avertis qu'un bon téh selon la reine était un thé qui prenait le temps d'être dégusté. Une deuxième tasse n'était donc pas de refus.
Pratiquer et et rester humble, c'était bien quelque chose que ses parents lui avaient inculqués, c'était peut être pour cela que justement il surpassait bien des épéistes.
Mais le sujet n'était pas là et encore moins lui, et s'il avait l'opportunité d'instruire la reine avec ce qu'il avait appris, il le ferait avec plaisir.
-Je me tiendrais disposé à votre convenance ma reine, il faudra simplement me dire quelle genre d'arme vous voulez utiliser, j'ai tendance à préférer les lames malgré tout
Deux mains, une main, une main et demi, fauchard, telles étaient ses préférences, car il trouvait les masses et autres objets contondant comme manquant de finesse
L'officier inclina légèrement la tête en signe de remerciement, fixant la reine qui prenait tranquillement son thé et fit de même.
-Disons que tout ce qui est nouveau fait un peu peur au début, mais j'espère pouvoir être opérationnel le plus vite possible.
Après tout le palais était dans de bien mauvaises dispositions avec l'absentéisme des officiers de la garde royale et il se voyait mal faire durer cette situation.
Mais la curiosité l'emporta tout de même
-Mais ma reine, avez vous déjà pratiqué le combat en armure ?
De sa mémoire, il n'avait jamais la reine en plate, ni en quoi que ce soit d'autre que des vêtements de cérémonie ou d'autres plus pratique
" J'ai également une préférence pour les épées, mais j'avoue que essayer d'autres armes ne serait pas pour me déplaire. "
La reine avait confiance, elle savait ce que ces mots représentaient pour les avoir déjà ressentis. Le début... le changement... la prise de responsabilité. Elle lui témoigna un sourire sincère tout en sentant que son thé n'était plus qu'une boisson tiède. Le temps filait à une grande vitesse. Elle n'en montra aucun affect en ne voulant pas brusquer cette entrevue d'investiture.
" Vous savez, vous serez opérationnel, vous apprendrez sans cesse de nouvelles expériences, mais elles ne feront que vous grandir davantage. Et en ce qui concerne l'armure... J'ai pratiqué avec des armures avec des lattes de cuir, rien de très lourd. J'ai également revêtu des armures de cérémonie de façon irrégulière... Rien de très lourd somme toute. Lorsque je vois le poids que vous avez sur les épaules, le mien me semble bien léger..."
La reine connaissait le poids d'une armure, il était conséquent surtout pour une armure cuirassée. Il y avait différentes astuces pour diminuer son poiuds et ainsi assurer à la fois une protection et un confort. Certains faisaient appel à un objet magique, à une capacité.... La défense d'une armure n'était pas un paramètre à prendre à la légère dans tout combat.
" Je ne vais pas tarder hélas à retourner à mes obligations et à vous laisser retourner aux vôtres. En ce qui concerne l'entrainement, redites moi et je vous ferai également part de mes disponibilités... Je vous en remercie grandement." dit elle de sa voix calme et douce.
Hochant doucement la tête, il s'inclina doucement
-Nous ferons avec ce que vous souhaiterez ma reine, je saurais m'adapter à vos demandes.
Il s'autorisa un petit rire quand elle parla du poids de l'armure. C'était une idée répandue qui n'était pas tout à fait exact. La sienne était forgée précisément à ses dimensions et était répartie sur tout son corps. La protection était l'héritière de siècles de forge et d'expérimentation et n'était au final qu'un vêtement auquel il fallait s'habituer.
Mais il se voulu rassurant, levant la main en signe d’apaisement.
-Si vous le voulez je vous apprendrais, ce n'est pas aussi lourd que l'on ne crois, après tout c'est un symbole de l'élite guerrière. Vous verrez.
Dit il en souriant légèrement avant de s'incliner en signe de révérence.
Il ne pouvait pas retenir la monarque même s'il aurait aimé discuter un peu plus avec elle.
S'inclinant finalement il la salua de façon cérémonieuse avant d'ajouter
-J'attendrais vos disponibilités ma reine, je vous souhaite une bonne journée et si vous avez besoin de mes services, n'hésitez pas
Arthorias s'autorisa même un rare sourire chaleureux en voyant la reine partir