Pour le coup, elle a pas tort. On peut toujours pas prouver avec certitude que c’est elle, on sait pas si elle a un pouvoir, un coursier, un amant parmi les brigands qui sont tous tragiquement décédés dans un accident d’arbre… Et tant qu’elle se démonte pas, à part tout casser ou lui casser la gueule, on peut pas y faire grand-chose. Enfin, Boucles d’Or peut pas y faire grand-chose, dans les limites de la loi, quoi. Moi, la justice, personnellement, tant que j’ai la vérité…
J’regarde le capichef de la royale, qui doit être en train de cogiter derrière ses mèches. Ah ben oui, c’est sûr que c’est gênant pour lui.
S’il décide de se barrer comme ça, j’reviendrai en douce dans quelques heures pour la suriner calmement. J’aime pas qu’on me la foute à l’envers, et j’suis un peu revanchard quand j’crains pas trop, donc j’me serais bien repointé pour une version moins édulcorée de sa participation à l’affaire. Après, ça se trouve, elle est vraiment innocente, j’dis pas. J’l’aurais su assez vite. Puis une erreur judiciaire, ça arrive…
« Et vous en avez vendu, récemment, de la potion ?
- Euh, hé ben… Oui ? »
Forcément, elle va pas dire l’inverse. Elle peut juste dire qu’elle a vendu à un des bandits pour s’en sortir sans souci. J’sens qu’elle va pas passer longtemps en taule, à ce rythme.
« Donc si on regarde dans le livre de comptes et d’inventaire, on voit les plantes pour la potion, la potion, et pour combien elle a été vendue ? »
Elle marque un temps d’arrêt. Et mate d’un air méfiant.
« Il m’arrive d’oublier de bien tenir mes comptes. »
Pratique.
Boucles d’Or se décide à prendre une décision, et c’est celle qui me fera le moins rigoler, évidemment.
« Allez, on embarque ça pour interrogatoire à la Capitale, inculpation, coopération avec des bandits, usurpation d’identité. Garde à vue. »
Ah ben voilà, il part avec. J’vais pas non plus attendre trois mois qu’elle sorte ou quoi, à moins qu’ils lui refilent de la potion de vérité.
« Et ma récompense ? Que j’avance. »
Et elle serait sans doute bien mieux traité par des gens spécialisés plutôt qu'un groupe de soldat légèrement remonté.
-Emmenez là.
Ordonna l'officier, l'empêchant par la même de se justifier plus en avant.
Il ne voulait pas en entendre plus, et n'était de toute façon plus d'humeur à continuer. C'était un échec, mais au moins, une des pistes pour retrouver la princesse se retrouvait close pour de bon.
Arthorias s'autorisa un soupir avant de passer à la suite, se retournant vers son informateur.
-Une récompense ? Elle supposait que nous retrouvions la princesse.
Pour sur, c'était même le titre même de la requête. Sans princesse pas de récompense. Et l'officier n'était pas autorisé à rétribuer les civils.
-Je ne peux pas grand chose pour vous sur le coup.
Dit il en haussant les épaules, sortant avec ses soldats avant de s'arrêter sur le pas de la porte, de telle sorte à ce que personne n'entende ce qu'il ai à dire sinon Vrenn
-Cela dit... le magasin ne sera pas mis sous séquestre avant quelques heures...
Et bien quoi ? Elle avait manqué de le tuer, il ne risquait pas de la faire exécuter mais....
Finalement, le soldat ferma la porte derrière lui, cherchant déjà sa prochaine affectation
|
|