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    Un monde plein de mystères,
    plein de magie et surtout plein d'aventures...

    Il est peuplé de créatures fantastiques. Certaines d'une beauté incomparable, d'autres aussi hideuses qu'inimaginables, beaucoup sont extrêmement dangereuses alors que quelques unes sont tout simplement adorables. La magie est omniprésente sur ces terres : des animaux pouvant contrôler la météo, des fleurs qui se téléportent, des humains contrôlant les éléments, des objets magiques permettant de flotter dans les airs...

    Dans ce monde, il y a le royaume d'Aryon. Situé à l’extrémité sud du continent, c'est un royaume prospère, coupé du monde. Il est peuplé d'hommes et de femmes possédant tous un gros potentiel magique, chacun vivant leurs propres aventures pour le meilleur comme pour le pire.

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    Je suis peut-être sympa, mais faudrait tout de même pas me prendre pour une buse.
    Whiskeyjack CallahanLe glooby de toutes les femmes et la femme de tous les glooby
    Whiskeyjack Callahan
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    Je suis peut-être sympa, mais faudrait tout de même pas me prendre pour une buse.
    Mar 8 Oct 2019 - 23:32 #
    -C’est une bonne situation ça, garde royal ?
    -Oh, vous savez, je ne crois pas qu’il y ait de bonne ou de mauvaise situation.
    -Je crois que j’ai déjà entendu ça quelque part.
    -Ah bon ?
    -En de nombreuses occasions, avec des amis. Beaucoup trop de parodie.
    -C’est pourtant ce que je crois, pour sûr, mon brave.
    -Bien sûr, mon gars. Je te taquinais. Je dois y aller, par contre. Hein. Les affaires, tout ça.
    -Oh ? Bah revenez quand vous voulez.
    -Vous êtes bien aimable. Je n’y manquerais pas.
    -Bonne journée à vous !
    -A vous aussi !

    Il est sympathique ce garde. Un peu simple, mais sympa. En même temps, ça se saurait s’il y avait des flèches dans la garde royale. Faut pas être un puit de sciences pour garder des bâtiments vides. Enfin, vide, façon de parler. Parce qu’on cause du centre du pouvoir, là où tout ce joue, là où les grandes décisions se prennent : quelle nouvelle robe mettre pour ce soir ? Quelle félicitation donnait à Jean-Marcel pour son haut fait d’armes à l’entraînement ? Tant de petits gestes qui peuvent faire basculer les destins de millions de gens à terme. C’est beau non ? Ça vous donne envie d’y mener une grande aventure, j’en suis sûr. Vous vous attendez à ce que j’y aille et que j’y découvre un complot de sous le tapis qui pourrait mettre en péril le principe même de nos institutions et de notre patrie, n’est ce pas ? Vous vous méprenez.

    J’ai envie d’une petite mousse. Et les bons troquets ne sont pas vraiment du côté du palais.

    Je quitte la place. Ce que je faisais là n’a guère d’importance. C’est juste un prétexte. Pour quoi ? Je l’ignore aussi. L’important, c’est le prétexte pour tout commencer. Commencer quoi ? Oublions et respirons le bonne air frais de cette après-midi ensolleillée. La chaleur confortable de l’astre nous donne envie de gambader dans les parcs, de sentir les effluves épicés du marché et de parler sans cesse à tous ces gens enfermés dans une vie morne jusqu’au moment où ils croisent des gens comme moi ou toi. Pas d’accord ?

    Je croise un duo de bonshommes bien habillés.

    -Messieurs. Belle journée, hein ?
    -Salutations ! Oui, il est vrai. Vous êtes bien aimable.

    Je sais. Et là, un messager qui trottine, la sueur perlant son front.

    -Y’a pas de cœur à faire travailler par ce temps, pas vrai ?
    -Ah ça, c’est sûr.
    -Bon courage l’ami.
    -Merci monsieur. Z’êtes sympa.

    Je sais. Et puis, une jolie femme à la robe simple qui transporte des fleurs.

    -Permettez moi de vous dire que vous êtes un véritable rayon de soleil, belle demoiselle.
    -Oh ! Merci. Vous êtes gentils.

    Je sais.
    C’est mon pain quotidien. Celui d’être charismatique. Un sourire en coin, je me permets de glisser un œil sur ladite demoiselle pour rendre honneur à son charme jusqu’au moment où je rentre dans quelque chose. Je lâche un sale juron en manquant de me retrouver sur le cul avant d’aviser l’impertinent. La trentaine. Bien sapé. Un peu jeune premier et la tête de celui qui n’est pas en tort.

    -Vous pourriez pas regarder devant vous ?!

    On ne hausse pas souvent le ton contre moi. Je fais signe des mains pour apaiser. On ne va pas perdre toute politesse au milieu de la rue pour un si petit désagrément, hein ? Y a pas mort d’homme, mais les gens on tendance à s’emporter pour pas grand-chose. Triste monde, hein ?

    -Du calme, mon bon monsieur. On ne va pas se fâcher, si ?

    Il me jette un regard mauvais avant qu’il s’atténue. Il y a une nuance de doute dans son regard. Il doit m’avoir reconnu.

    -Me fâcher ? … non … Vous seriez pas … monsieur Veriano ?
    -Pas vraiment mon bon monsieur. Ça a un rapport avec le Vert Iano ?
    -Je ne crois pas… non, jamais entendu parlé de ce vert. Qu’est ce que c’est ?
    -J’en sais pas plus, mais j’ai entendu cette rumeur.
    -Vous savez les rumeurs, on leur fait dire ce qu’on veut.
    -Oui, j’imagine bien.
    -Oui. Ah. Je dois y aller. Vous auriez pu quand même regarder devant vous.

    Il insiste le bougre. J’ai réussi à faire un échange cordial et il remet le fâcheux sur le dessus de la pile. Triste monde, hein ? Je crois que je l’ai déjà dit.

    -Vous aussi, monsieur. Allez, filer. Et ne vous avisez pas de rentrer la tête la première dans la charmante demoiselle.

    Il me jette un regard mi-outré, mi-amusé. Il ne sait pas sur quel pied danser entre son tempérament de connard fini et ma sympathie naturelle. Je laisse filer. Je suis pas là pour me battre. Il s’éloigne. Deux gaillards qui ont surveillé la scène s’approche de moi. Ils me paraissent tout de suite sympathique.

    -Il y a plus de civilité, hein m’sieur ?
    -Je suis bien d’accord, messieurs. On ne peut plus rendre honneur à la beauté des gens et de la ville sans tomber sur un trouble-fête. Dingue non ?
    -Ouai. Et puis, vous avez été très cordial avec lui. Moi, je l’aurais frappé à votre place.
    -La violence ne résout rien mon ami. Il est vrai que j’aurais pu lui faire payer son mépris au centuple d’une simple pichenette bien placé, comme ça.

    Et je joins le geste à la parole, fermant un œil, visant l’importunant et réalisant une pichenette de ma gauche dans sa direction. Il ne suffit pas d’attendre deux secondes qu’un objet tombe soudainement du ciel directement sur lui. Quand je dis du ciel, c’est du vrai ciel, hein. On n’est pas sous une fenêtre ou une falaise. Il y a rien à dix mètre. Ça tombe littéralement de nulle part et ça fait un sale bruit à l’arriver, le malheureux sombrant soudainement sous un amas de bois et un petit rectangle noir et blanc.

    Je reste un moment interdit avant de regarder mes doigts, surpris. Autour, les gens se regroupent autour de l’homme qui, d’après le bruit qu’on faits ses os à l’impact, ne doit pas pouvoir espérer marcher avant un moment, ou marcher un jour.

    -Vous faites tomber des pianos du ciel ?

    Je regarde l’un des deux larrons qui semble impressionné par ce que je viens de faire.

    -Pardon ?
    -Votre pouvoir là…
    -Oui, mais vous avez dit piano ?
    -Oui. Qu’est ce c’est ?
    -Je ne sais pas. Et vous ?
    -Je ne sais pas non plus.
    -Mais comment vous savez que ça s’appelle « piano ».
    -Je ne sais pas. C’est comme si une main plus grande et puissante avait mis ce mot dans ma bouche.
    -Waouh. Balèze ça. Et si on en causait autour d’un verre ?
    -Bonne idée. Et puis, il risque de dire que c’est votre faute, l’autre.
    -Ahah, oui. Quelle idée, hein ? Faire tomber des pianos du ciel. Ça serait caustique comme pouvoir.
    -Ahah, oui ! Allons y. Je connais une bonne adresse.
    -Ca marche.

    Ça me tracasse, quand même. J’ai jamais su qu’elle était mon pouvoir. Il n’y a jamais rien eu de très flagrant dans ma vie. J’étais parti sur le principe que c’était un truc si faible qu’on en voit pas les effets. Ça ne m’a pas spécialement dérangé pour mener ma petite vie, surtout grâce à mon talent naturel pour être sympathique avec tout le monde. Faire tomber des « pianos » du ciel ? Bizarre comme pouvoir. J’hausse métaphoriquement des épaules à cette nouvelle problématique. Comme dirait le proverbe : un petit verre règle bien des problèmes. Allons boire un verre, on verra par la suite. Et évitons de croiser la garde. Ils vont encore s’imaginer des trucs.

    Alors que dans le fond, je suis un mec sympathique.
    InvitéInvité
    Anonymous
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    Re: Je suis peut-être sympa, mais faudrait tout de même pas me prendre pour une buse.
    Ven 11 Oct 2019 - 13:45 #
    Une journée de plus, une journée de moins avant une pause bien mérité. En ce moment, les journée semblaient toutes ainsi. Pire, le moindre instant de la journée voyais débarquer Ciaran avec encore plus de paperasse alors qu'il finissait à peine d'écouler la pile.
    C'était ce genre de journée qui vous faisaient regretter la garde interminable d'une sale occupée simplement par un noble en train de dormir...
    Mais tel était sa nouvelle voie, et il prit la nouvelle pile de papier avec un soupire, remerciant sa seconde avec un hochement de tête.

    Encore des rapports de patrouille et d'analyse de vulnérabilité. Oh bien sur c'était justement ce qu'il avait demandé à chaque garde royal, et on pouvait dire que le niveau de sécurité du palais avait considérablement augmenté, et c'était sans compter sur la compagnie occupées à tester la vigilance des trois autres.
    C'était un nouveau jeu qu'il avait mis en place, en ordonnant à une compagnie rempart de chercher à s'infiltrer jusqu'au couple royal par tout les moyens possible.
    Un jeu qui maintenait constante la vigilance des gardes en faction, car chaque contrevenant capturé faisait l'objet d'une petite prime, idem si l'on parvenait à s'infiltrer jusque dans les appartements royaux.
    Une méthode original qui lui avait valu une certaine incompréhension de la part de bien des gens, mais qui c'était avérée très utile, car les Gardes royaux s'impliquaient bien d'avantage dans leurs taches, et les demandes de travaux dans le palais avaient suivi en conséquence pour répondre aux nouvelles menaces.

    Mais voilà, pour le capitaine, c'était un cauchemar logistique, mais Arthorias avait bon espoir qu'une fois cette période passée, tout redeviendrais bien plus calme, et que le palais et sa garde retrouveraient sa superbe.
    C'était donc en début d'après midi qu'il s'accorda une pause, sortant avec Ciaran dans les rues de la ville pour essayer d'avoir autre chose sous les yeux que de la paperasse.
    Les rues à cette heures étaient plutôt peuplées, mais l'armure de la garde royale écartait bien volontiers les gens de leurs passage.

    Les deux soldats étaient plongées dans une intense discussion sur la nouvelle organisation de la garde quant ils furent interrompu par un grand bruit qui résonna dans toute la rue.
    Une clameur s'éleva de la foule, forçant les chevaliers à s'approcher, pour découvrir ce qui semblait être un piano écrasé au sol, sous lequel se répandait doucement une petite flaque de sang.

    Ciaran commençait déjà à s'approcher, mais la main de son capitaine la retint, Arthorias secoua doucement la tête. C'était déjà trop tard pour celui qui était en dessous, car pas un seul son ou mouvement ne trahissait la présence de vie.

    L'officier s'approcha d'un passant, ce dernier sursautant en voyant le géant de la garde royale se retrouver devant lui et eut un petit mouvement de recul.

    -Qui à fait ça ?

    Pour toute réponse, il y eut un bafouillement incompréhensible qui ne l'avança pas plus. Il fallut une dizaine de témoins pour tirer quelque chose de partiellement compréhensible

    -Un piano qui tombe du ciel après une altercation, deux hommes qui s'en vont, dont un qui parait particulièrement sympathique, c'est maigre comme indice non ?

    Demanda la jeune femme avec un sourire amusé.

    -A croire qu'on sort du bureau seulement pour régler des cas qui ne riment à rien... Enfin allons faire le tour des tavernes, on aura qu'à poser des questions aux gens qui nous paraissent sympathiques


    C'était assez stupide comme méthode, mais ne rien faire serait surement pire que de faire fausse route.
    Le binôme se dirigea donc vers la taverne la plus proche, à la recherche d'un homme particulièrement sympathique
    Whiskeyjack CallahanLe glooby de toutes les femmes et la femme de tous les glooby
    Whiskeyjack Callahan
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    Re: Je suis peut-être sympa, mais faudrait tout de même pas me prendre pour une buse.
    Lun 14 Oct 2019 - 18:16 #
    J’aime mon travail. Je vous en ai déjà parlé, peut-être ? Mon travail, c’est l’information. Le titre administratif est « Examinateur de la guilde », mais on est tous bien d’accord que les titres officiels, ça sert uniquement à faire plaisir les esprits psychorigides de l’administration qui tombent en syncope lorsqu’ils sont incapable de mettre quelque chose dans l’une des cases de leur formidable organisation qui ne souffre jamais d’aucun défaut. Un jour, je vous parlais d’un de ces spécimens en détail, mais ce jour désagréable n’est pas encore venu. Revenons au fond du sujet. L’information. Vérifier que ce qui a été fait a été bien fait et récolter des informations qui pourraient servir à la guilde. Tel est mon boulot. En résumé, il faut causer. On peut s’imaginer faire ça à l’ombre d’un porche, parlant à demi-mot comme des conspirateurs peu discret, ou alors lors de réunion très formel avec des formulaires réglementaires, parce que les administrateurs sont des gens zélés qui se mêlent de tous, même des choses agréables. Mais non. Car les ingrédients pour récupérer des informations, c’est à minima moi, une personne qui bouge pas mal ou qui voit du monde et une bonne occasion de parler de tout, de rien, mais surtout de tout.

    D’où l’existence du débit de boisson. Là où tout se joue. Là où se fait la vie vraie. N’est-ce pas ? Des rades, j’en ai croisé un tas et j’ai une assez bonne mémoire de ce genre de petits lieux de vie. Chacun à ses particularités, ses habitués et ses sujets de discussions favoris. Des ragots sur la garde ? Allez au « Castagn’Air». Des rumeurs sur les régions plus lointaines ? Le « Drill Yanh » est votre solution. Je cherche un truc, je sais où aller. C’est simple. Alors, vous imaginez bien que quand on me cause d’une adresse que je ne connais pas, mon nez de fin limier tressaille d’impatience. Que vais-je y dénicher ? De quel genre sont-ils ? Peut-être qu’au détour d’une mousse ou d’un coup de fléchette, je trouverai l’information qui vaut de l’or. Pas que je saurais quoi en faire, mais ça finit toujours pas servir.

    La terre inconnue se révèle est une cave qu’on découvre par un escalier de pierre assez raide. Je manque de me refaire l’arrière train par une glissade malencontreuse, mais mes nouveaux amis me sauvent ma dignité. Ça aurait été triste de passer pour un cul-de-jatte. Mauvais pour les affaires. Bas de plafond, l’espace reste vaste et assez mal éclairé. Le sol fait de terre battu est pas encore passé à l’état de gadoue, mais ça ne saurait tarder avec un peu d’aide. Je sens l’arnaque à plein nez, mais je suis un mec cool. Je vais lui laisser la chance. Ça tombe, la bière est bonne. Il ne faut pas juger aux apparences. C’est aussi ça le boulot, être respectueux. La clientèle n’est pas foncièrement accueillante aux premiers abords. Capuchons sur les têtes. Regards de travers quand on arrive à voir les yeux. On me suit du regard comme si j’étais une attraction soudaine. Ils doivent me reconnaître. Je suis connu dans ce genre d’établissement. La discrétion est une vertu importante et je crois connaitre un collègue comme ça qu’est très discret ; si discret que je sais plus à quoi il ressemble, ni même son nom. Bref, c’est bien, mais c’est pas trop mon cas. Mais les mecs sont cools. Ils savent retenir leur langue. C’est ça de nouer des relations bénéfiques en toute occasion.

    Mon premier guide approche du comptoir et commande deux mousses qui me font saliver d’avance tout en me désignant une table moins branlante que les autres. Vous voyez ? On m’offre déjà la meilleure place. Sacré Jack. L’autre vient dire deux mots à un gars bâti comme une armoire à glace. On me sert rapidement une bière que je goûte après avoir trinqué timidement avec mon vis-à-vis. Doit être timide. On boit. Je repose ma bière et je souris pour cacher ma déception. C’est pas bon. Mais Jackie est sympa, il dira rien. Mon deuxième nouvel ami nous rejoint avec son ami à lui en me jetant des regards appréciateurs.

    J’ai l’habitude.

    -Que voulez-vous mes amis ?
    -C’est toi le type qui a refroidi Gugus la taré la semaine dernière ?
    -Ca ne me dit rien. Peut-être. Je croise beaucoup de gens ces temps-ci.

    Ils se regardent mutuellement en haussant les sourcils, un sourire édenté aux lèvres. Mon guide en rajoute.

    -Il vient de s’en faire un autre. A l’instant. Parce qu’il l’avait bousculé.
    -Ouaaah. Chauuud.
    -T’es un sacré mec toi.
    -Oui, je sais.

    Ce dont il cause m’est totalement inconnu. Mais une des règles primordiales est ne jamais passé pour un ignorant. Je souris en retour, buvant ma bière d’un air mystérieux.

    -Et sinon, messieurs, comment vous appelez vous ?
    -Moi c’est le petit Nicolas. Et lui, c’est Sgrakapuchkrosiah. Mais on l’appelle Truc.
    -Et lui, c’est quoi son petit nom ?
    -C’est Barry.

    Le dénommé Barry fait couiner son tabouret sous sa masse impressionnante. Debout, il manquait de se cogner. Il n’arrête pas de me fixer.

    -Faire tomber des pianos, c’est pas anodin comme pouvoir.
    -Ah, ça, je vous le fais pas dire. Mais on fait avec, n’est ce pas ? Ça peut servir.
    -Tu m’étonnes. C’est quoi ton blaz’ ?
    -Vous pouvez m’appeler Jack.

    C’est un pseudonyme. Il faut savoir parfois garder une part de mystère et ne pas trop en révéler.

    -Maintenant que je te vois mieux, Jack, je te reconnais. T’étais au balcon la semaine dernière quand tu t’es fait ce gros con de Gugus ? Belle angle d’attaque, j’apprécie. Je t’en dois une. Il m’aurait salement suriné, l’enfoiré.
    -Je n’ai fait que ce que j’avais à faire.
    -J’imagine. Il en avait des ennemis.

    Je réfléchis un peu. J’ai la nette impression qu’il est convaincu de m’avoir vu la semaine dernière, en ville, balancer un piano sur un truand notoire. La semaine dernière, je crapahutais dans la plaine. Bizarre non ? Mais comme je sais pas trop mon pouvoir, je ne sais pas trop quoi en penser. En plus de balancer des pianos du ciel, j’aurais le don d’ubiquité ? Mazette. Je suis pas n’importe qui. Je garde cette information capitale pour moi. On risque de s’intéresser beaucoup trop à moi avec ça. Je rentre dans son jeu.

    -L’ennemi de trop je dirais.
    -Ahahah.
    -T’es un mec sympa, Jack. On dirait pas, mais tu caches bien ton jeu.

    Il m’aurait percé à jour ? Je ne perds pas pour autant ma composition.

    -Tromper c’est avoir un coup d’avance.
    -Ahah.
    -Ahah.
    -Et sinon, Jack, ça te dirait de remplir un boulot pour moi ?

    Ça commence à devenir intéressant. Mes sens d’examinateur s’éveillent. L’information arrive.

    -J’ai rien à faire aujourd’hui, pourquoi pas mon petit Barry. Mais j’ai pas l’habitude de travailler avec des inconnus.
    -On s’est présenté.
    -Oui, bien sûr. Mais vous n’êtes pas que vous trois, je présume.

    Instant de silence.
    Ils sourient.

    -Ahah. QU’il est sympa ce Jack. Il comprend vite.
    -Je sais.
    - Pour tout dire, tu ne le dis à personne ?
    -Parole de Jack.
    -Je te fais confiance, mecton. En fait, on appartient à un groupe qui…
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    Re: Je suis peut-être sympa, mais faudrait tout de même pas me prendre pour une buse.
    Mar 22 Oct 2019 - 13:01 #
    Trouver quelqu’un de sympathique…. Voilà qui était aussi compliqué que de trouver un mec intelligent dans une taverne… Mais cette histoire risquait bien de se finir dans ce genre d’endroit.
    A vrai dire la première que le duo visita fut… Standard ?
    Des gens ivre mort, des discussions plus ou moins légales et une odeur de bière forte à retourner le coeur d’un puritain. Mais au niveau mec sympathique… Mieux valait repasser.
    La moitié sembla paniquer alors que l’autre porta la main à la veste, craignant sans doute que la garde soit la pour eux.
    Mais ils furent rassurés quand les deux s’assirent au bar pour commander une bière.

    -Et donc un endroit susceptible de nous accueillir c’est ça ?

    Dit le capitaine en prenant une première lampée de bière. Elle était affreusement amère, et la mousse semblait constituer la majorité du breuvage, ce qui vu le goût… était sûrement mieux. Intérieurement, Arthorias grimaça, ne comprenant pas pourquoi autant de gens venaient ici pour boire quelque chose d’à peine meilleure que de l’eau.
    Bon il fallait dire qu’il ne connaissait pas le bar royal.
    Rien que d’y penser, l’officier eut un petit sourire, non le commun des mortels n’était pas prêt.

    Il observa Ciaran vider sa bière bien plus rapidement que lui, décidément, son second avait des talents cachés. Mais bon ce qu’elle faisait de son temps libre ne le regardais pas.
    A vrai dire elle était suffisamment compétente pour assurer l’intérim s’il n’était pas là et franchement… il pouvait difficilement en demander plus

    -J’ai dit « susceptible » mon Capitaine, ça ne voulait pas dire à coup sur !


    Arthorias haussa les épaules. Cette enquête était de toute façon perdue d’avance, et était d’avantage destinée à dire que la garde royale ne laissait pas les civils en plan quand il y avait un soucis.
    Il hésita un moment à abandonner, rentrer et écrire un rapport pour la garde civile, nul doute que les Myrmidons du solstice aimaient ce genre d’affaire banale.
    Après un moment d’hésitation, il finit sa bière et se releva, regardant son second avec un air moqueur.

    -Bon… d’autre idée ou on pourrait trouver un personnage sympathique faisant tomber des pianos sur les gens ?

    La jeune femme pris un air pensif avant de dire avec un sourire

    -Il y a bien une autre taverne pas loin, un peu plus souterraine, mais comme elle est proche d’ici on pourrait peut être trouver oui

    Le binôme reprit donc le chemin des rues, histoire de trouver ce personnage si sympathique
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    Re: Je suis peut-être sympa, mais faudrait tout de même pas me prendre pour une buse.
    Mer 23 Oct 2019 - 18:03 #
    -… et on revend et on balance les indésirables dans la fosse. Et le tour est joué.
    -Mazette ! Et ça paie bien ?
    -Plutôt ouai, Jack. Le boss est peut-être intraitable en affaire, mais il partage bien le gâteau. Au vu des risques.
    -Des ennuis avec la garde, Barry ?

    -Ils nous ont dans le collimateur après quelques gros coups. On fait profil bas, mais sous le manteau…
    -Ca brasse.
    -Parfaitement. T’as tout compris, Jack.

    Ouai, j’ai tout compris. C’est une belle bande de truands que j’ai sous la main. Mais qui sommes-nous pour juger si facilement ? Qui n’a jamais fauté ? Je peux vous le dire, votre serviteur a eu ses quelques écarts avec la justice. Est-ce que ça en fait de lui pour autant un type détestable ? Ce n’est pas ce que disent les gens. Comme quoi, avec un peu de mauvais terreau, on peut faire des belles plantes comme moi. Mon premier écart, je l’ai fait à dix ans. J’ai chipé des bonbons aux marchants itinérants qui passaient dans les rues autour de là je jouais avec ma bande de l’époque. J’ai fui sans qu’il me repère, un vrai voleur de grand chemin ; c’est souvent le rôle que j’avais quand on jouait avec les copains. Est-ce que ce vol m’a été profitable ? J’ai partagé avec la jolie Anaïs qui faisait tourner les têtes de tout le monde à ce moment-là et j’ai eu droit à un bisou. Les autres étaient dég’. Moi, je me dis que les petites parts sombres en chacun de nous font des petits éclats de lumières plutôt agréables. Je me suis assagi avec le temps, je suis beaucoup moins filou et sûrement plus honnête. Et on revient à juger les autres. Je ne les juge pas. Si je suis pas juge, moi. C’est pas mon boulot. Moi, j’écoute et je me renseigne, et je le fais bien.

    -Au fait…
    -Oui Sgrakapuchkrokiah ?
    -Siah.
    -Oh mince mec. J’suis désolé. Main sur le cœur. Je voulais. Franchement. Sgrakapuchkrosiah.
    -Non. C’est rien. Je te remercie. Toi, tu m’appelles pas Truc.
    -C’est à ça que servent les amis, non ?
    -Oui sûrement.
    -C’est de quel origine, au fait ?
    -‘sais pas. Ma mère était torchée quand elle m’a donné ce nom.
    -Ah ouai ? Tu m’étonnes. Et qu’est-ce qu’elle devient ? T’sais, c’est important de s’occuper de la famille.
    -Elle est morte.
    -Ah. Merde. Désolé. C’est pas simple, la vie, hein ?
    -Ouai…
    -Tu voulais quoi déjà ?
    -Tu veux un autre verre ?
    -Ma foi, pourquoi pas. La mousse est désaltérante.

    Il se lève et j’avise Barry d’un œil distrait. Celui-ci s’est absenté une poignée de secondes pour parler à voix basse avec un inconnu de passage. Sûrement un ami. Il a l’air d’apprécier aussi les vêtements amples qui dissimulent sa corpulence et son visage. C’est la mode par ici. Je suis pas très mode. Je préfère rester classique. Mon ami au nom légèrement imprononçable revient avec une mousse qui s’annonce être aussi mauvaise que la précédente. La qualité ne change pas. Dommage. Mais une bière reste une bière, surtout en agréable compagnie. Justement, Barry revient, tout sourire.

    -Jack, j’ai une sacrée nouvelle à t’annoncer.
    -On change de fut ?
    -Hein ? Non.
    -Ah. Bon.
    -Le boss va venir. Il veut te rencontrer.
    -Ah ouai ? On se connait ?
    -Je sais pas. Ici, on l’appelle le « Manchot ».

    Pas un pseudonyme facile. Je me souviens d’un drôle qui avait piqué une pierre précieuse chez un mec chelou, plutôt avare, qui voulaient pas sortir de sa demeure. La victime avait beau apprécier les expériences bizarres à base de cadavre, ça restait tout de même une victime. Et la justice du coin s’est abattue. Tchak. Beren est devenu Manchot. C’était un bon zouave, Beren. Il voulait impressionner une fille. On en revient à mon anecdote. Qu’est-ce qu’on ferait pour ces conneries qui nous font tourner la tête, hein ? Mais je suis casé avec le monde, moi, plus d’embrouille. Lui, il s’en est tiré avec un titre à la con et un râteau à l’arrivée. Triste vie. On avait bu un coup. ‘tenez bien à l’alcool. Un bon gars, ouai. Par contre, je le vois mal débouler aux milieux des loustics dans le genre Barry pour me sortir le sourire du mal façon « comment on se trouve Jackie Jack ». Pas le bon cadre.

    En effet, on table plus sur le petit fort en chair avec une autorité d’empereur. Bien sapé avec le chapeau haut de forme, il s’avance à l’aide d’une canne d’ébène surmonté d’un pommeau à tête de monstre marin que je connais point, mais c’est sûrement marin. Son petit regard calculateur est difficile à voir derrière son monocle et le bout de son chapeau. Il a l’air de savoir ce qu’il veut. Dans le doute, je me lève à moitié et je le salue.

    -Salut. Moi c’est Jack.

    Je lui tends une main amicale qu’il finit par serrer après un temps à me dévisager. Le sien a été brièvement secoué de petit tressautement, en proie visiblement à une grande réflexion. Ganté, sa poigne est ferme.

    -Bonjour Jack. Je suis le Manchot.

    Mon regard glisse vers son autre bras. Sous la cape, l’absence du membre se devine. J’hoche la tête pour montrer que j’ai compris.

    -Une séquelle de mes vertes années.
    -C’est la vie, hein ?
    -Bien vrai, Jack. Mais dites-moi. On se serait pas déjà croisé. J’ai l’impression… de vous connaitre.
    -Ah ouai ?

    Il me dit rien du tout. Mais j’en croise du peuple. J’aimerais éviter d’être le responsable de son bras en moins. Ça metterait de l’eau dans la bière et c’est pas très agréable. Je me rabiboche quelques souvenirs obscurs et je tente.

    -On se serait pas croisé avec le … maître ?
    -Oui ! C’est ça ! Maître Plaguis ! Vous êtes… son apprenti ?
    -On peut dire ça comme ça.

    Je me souviens pas de ce maître Plaguis, juste du maître des cuisines qui m’a appris deux trois trucs sur la cuisine. Il y avait des apprentis et d’autres gus. Dans le doute, j’hoche de la tête. Il s’assoit, visiblement secoué par la nouvelle. Il regarde ses associés et leur fait signe d’avoir beaucoup de respect pour moi. Un peu inutile, je suis naturellement respectable.

    -Vous avez devant vous l’héritier d’un des plus grands maîtres des éliminations de notre pays !
    -Waouh.
    -Touché. Spécialisé dans les entrailles des petites fouines.

    S’ils veulent le secret pour bien éliminer les viscères des belettes et en faire une fricassée savoureuse, ils peuvent aller se brosser. Le maître cuistot m’a dit de garder le secret pour moi, et les secrets, c’est important. Le Manchot reprend.

    -Vous voulez donc travailler pour nous ?
    -Bah ouai. Barry m’a tout dit sur ce que vous faites. Sympa tout ça.
    -Ca serait un honneur que l’héritier d’une lame si aiguisé que celle du sombre Maître Plaguis nous fasse l’honneur de nous montrer ses innombrables talents.
    -ça peut s’arranger oui. Je dis pas non à un peu de tambouille de temps en temps. Mais je garde mes secrets, hein.
    -Bien sûr. Bien sûr ! Loin de moi cette idée. Que dites vous d’aller dans mon repère secret ? Nous y serions plus à notre aise.
    -Bah, pourquoi pas ? J’espère que votre râtelier de cuisine est bien équipé.
    -Nous avons tout ce qu’il faut pour que vous découpiez à votre convenance. Passer par là, c’est une sortie secrète menant à un labyrinthe de couloir. Nous avons l’habitude de l’utiliser pour rester discret.
    -Pratique, ouai. Par contre, on n’attend pas vos autres copains ?

    Lesdits copains font un peu tache dans la taverne. En armure, l’homme et la femme inspirent davantage la justice que les aficionados d’une tambouille nourrissante. Le Manchot s’est figé instantanément à leur vue, comme l’ensemble de la salle d’ailleurs. Ça se fait pas trop de laisser les gens dans leur coin, comme ça. Sûrement des bizus. Je leur fais signe et je leur souris amicalement.

    -Salut m’sieur dame. Vous venez tailler un bout de gras ?
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    Re: Je suis peut-être sympa, mais faudrait tout de même pas me prendre pour une buse.
    Lun 28 Oct 2019 - 19:35 #
    Une taverne souterraine hein ? Il ne s'attendait pas vraiment à cela, et à en croire la dizaine de gardes civile qui tentèrent de les arrêter mais qui finirent par l'accompagner.
    Au final ce ne fut pas moins qu'une douzaine de gardes qui pénétrèrent dans la taverne menées par le capitaine de la garde royale et sa seconde en armure.
    La division improvisée entra dans les profondeurs du lieu et Arthorias fut frappé par la puanteur de l'alcool bon marché.

    -Donc un va trouver notre suspect sympathique dans ce trou à rat miteux ?


    Même sous son heaume d'acier, il n'était pas compliqué de deviner que cet endroit répugnait l'officier.
    Le devoir était une chose parfois ingrate.

    -Très bien maintenant que nous avons notre propre armée ici, autant aller voir

    Le groupe marcha jusqu'à celui qui se formait. Et l'officier observa chaque membre crasseux de ce groupe, le bruit des armures fit se retourner certains d'entre eux.
    Et la plupart se figèrent avec un regard plein d'effroi en reconnaissant l'emblème de garde royale

    -Et bien qui avons nous là.... Le Manchot et ses lieutenants, tous dans la même pièce ! Mon capitaine, nous n'avons peut être pas trouvé le responsable pour le piano, mais pour le reste.... C'est jackpot !


    Dit Ciaran en commençant déjà à faire signe à la petite armée derrière lui de se mettre en position
    Les gardes civils se dévoilèrent, matraque en main et Arthorias sembla remarquer quelqu'un au milieu.
    Alors que la mafia locale se faisait tranquillement arrêtée, ayant décidée sagement de ne pas mettre de bâton dans les roues de la garde pour éviter d'avoir une masse d'arme dans la gueule

    -Mon capitaine on en fait quoi ?

    Demanda un des gardes visiblement heureux d'avoir attrapé tout ce monde.

    -La prison ? Le cachot ? Peut être l'exile, ce n'est pas mon problème faite ce que vous avez à faire garde.


    Sa tache de base était de protéger les Renmyrth la mafia locale... Si on l'écoutait, il les passerai au fil de l'épée ici même, réglant le soucis de manière définitive.
    Mais dans cette arrestation de masse, un seul homme semblait avoir échappé à tout cela.
    Le colosse en armure fendit cette foule en menotte, s'asseyant à côté de cet énergumène qui à y regarder de plus près ne lui était pas étranger.

    Un collègue ? Ou peut être un ancien collègue de l'académie, peut être avait il un ancien qui était devenu ou espion ou avait pris sa retraite.
    De façon plus détendue, maintenant que la taverne se vidait, il grimpa sur un tabouret, s'accoudant au bar son heaume sur la tête

    -Vous je dois vous connaitre de quelque part, vous ne faites pas parti de ce groupe j'espère ?
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    Re: Je suis peut-être sympa, mais faudrait tout de même pas me prendre pour une buse.
    Mer 6 Nov 2019 - 12:21 #
    Je lève un sourcil en direction de l’officier tout en finissant de siroter ce qui me reste de bière. Faut pas gâcher, même quand c’est pas bon. C’est ma maman qui me l’a toujours dit et c’est très important d’écouter sa maman. Sinon, plus de tarte quand je vais la voir et ça, je peux vous dire que ça me ferait plus mal que vingt centimètres d’acier à travers le bide. Mais je vous mets pas au défi de tester. C’est quand même pas ce qu’il y a de plus intelligent à faire.

    -Oh, vous savez, monsieur l’agent. Quand on me propose un verre, je ne dis pas non. De là à dire que j’appartiens à ce groupe, il y a une différence notable qu’il faut prendre en considération. Là, à l’instant présent, je faisais certes partie de ce groupe, mais il y a à peine une heure, j’étais du côté du palais. Est-ce que je faisais partie pour autant de la garde ? Du palais ? Non, sans aucun doute. Mais je fais partie de ce bon peuple et ceci est une grande fierté.

    Et je finis ce qui me reste à boire d’un trait. C’est quand même dommage pour le manchot et ses acolytes qui se font traînés vers l’entrée du rade sans protester. On discutait bien. Et puis, ça avait l’air d’être des amoureux de la cuisine. Et ça, c’est le signe que ce sont des gens sympathiques dans le fond. La milice parle d’eux comme des vulgaires criminels, mais ils s’arrêtent sans doute à des apparences peu communes et peut être des rumeurs infondés sur de viles exactions. Il faut regarder au-delà des apparences, plonger son regard dans le cœur de ces pauvres êtres et y voir sans nul doute que la promesse d’une bonne ratatouille cuisiné avec de beaux et bons ingrédients et le plus cadeau qu’on pourrait leur faire. Mais c’est la vie. Il faut croire en la justesse de la Justice pour voir à travers ce voile de la méconnaissance et des préjugés.

    Pour en revenir à mon officier, celui-ci semble un peu circonspect par ma réponse. Il me jette un regard lourd de sous-entendu, comme pour me signaler que je ne l’ai pas convaincu, mais que comme j’ai l’air d’extrêmement sympathique, il me laisse une seconde chance d’éclaircir la situation. Grand prince.

    -Je croise beaucoup de gens et beaucoup de gens me viennent me parler. Je sais écouter. Je sais retenir tout et rien. Peut-être que l’on s’est déjà rencontré oui. Je n’ai pas de mauvais souvenir de vous, monsieur l’officier, c’est que ce fut sans nul doute une rencontre amical et agréable. C’est dommage que je n’arrive pas bien à vous voir, il fait si sombre.

    Ce qui est vrai, mais qui, soudainement, est une chose qui va pas en s’arrangeant. Discret depuis tout à l’heure, le tavernier de ce bar que je ne recommanderai pas à mes amis s’est rapproché d’un mur. Soudainement, il a tiré sur une petite cordelette activant un mécanisme qui éteint subitement toutes les lumières de la cave. Et comme on est sous terre, je peux vous dire que l’éclairage est pas folichon. Moi qui commençais à dévisager l’officier pour voir si je le reconnaissais, le noir s’est fait d’un coup. Il y a eu comme un instant de silence total, puis le chaos s’est déchaîné.

    C’est sûr que quand il y a une poignée de types qui se font embarqué contre leur gré par la milice, ils sont plutôt du genre à saisir une occasion de prendre la tangente quand elle se présente. Et quoi de mieux quand on y voit que dalle. L’explosion de cri et de coups éclate subitement. Je reste solide sur mon fessier, attendant que ça passe. Généralement, lors des bastons de taverne, on fait attention à moi. J’ai parfois une gratte pour jouer un petit air enjoué qui anime la bagarre. Sauf que dans le noir, difficile de m’esquiver. Je prends un violent coup de coude dans la joue qui me fait lever séant sous l’impulsion et je viens valdinguer contre deux chaises avant de tomber contre un milicien. C’est l’équipement, ça se sent sous la peau. Milicien qui ne trouve pas très agréable cette subite valse en ma compagnie et m’envoie un autre coup de coude pour me faire lâcher. Bien sûr mon bon monsieur. Je roule sur le côté et je rampe à la recherche d’un mur pour en savoir où j’en suis et pour éviter la mêler central. Ça crie. Ça menace. Ça beugle. Des copains aux manchots sont arrivés et sont entrain de l’extraire de la masse. Quelqu’un hurle à la mort comme s’il avait pris de l’acier entre les omoplates. Deux miliciens s’engueulent parce qu’ils se tapent l’un l’autre sans faire attention. Les officiers beuglent comme des putois pour rétablir l’ordre ; à défaut de l’avoir maintenu ; et rattraper leur prise de la journée. Au fond de la pièce, bizarrement loin de la mêler général, le manchot ricane et lâche quelques noms d’oiseaux à l’adresse de la milice, ça voit diminuant avec le temps. Je ne peux m’empêcher de dire au revoir à un copain.

    -Salut l’ami. On se reverra.

    Je doute qu’il m’entende. Mais c’est important de dire au revoir aux gens. En attendant que ça se décante. J’attrape maladroitement une chaise et je me pose dessus, genou sur l’autre et j’attends que le calme se fait. Ça devrait plus trop tarder.
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    Mar 12 Nov 2019 - 20:33 #
    Des complications, il y avait toujours des complications, même quand tout semblait aussi simple qu'arrêter les méchant.
    A croire que l'aubergiste n'avait aucune peur sur les conséquences de son geste, bien sur il risquait gros, moins que le manchot, mais suffisamment pour lui faire fermer son bar crasseux par manque de liberté.
    La cohue arriva avec le manque de lumière et Arthorias eut le réflexe d'effleurer sa lampe magique accrochée à sa ceinture, créant un halo de lumière suffisant pour distinguer les gardes et les criminels, même si certains représentant de la civile n'avaient pour les différencier de leurs homologue qu'une petite plaque.
    Une bouteille se fracassa sur le plastron du capitaine, l'agaçant d'avantage qu'autre chose.

    Son premier coup parti, et le gantelet blindé atterrit dans un nez en face de lui, le brisant et expédiant son propriétaire au sol à gargouiller quelque chose d’intelligible.

    Impossible de remettre de l'ordre la dedans, même en hurlant à plein poumon, et un des complice du manchot envoya même un direct dans le casque du capitaine.
    Le choc fut léger, mais ce qui amusa plus l'officier fut le bruit d'os brisé et le cris de douleurs qui se fit entendre alors que l'énergumène secouait sa main brisée. Miséricordieusement Arthorias lui fit oublier sa douleur d'un revers en acier.
    Il voulait désespérément trouver le manchot avant qu'il ne parte, et n'hésita pas à jouer des épaules dans la cohue, et alors qu'il commençait à voir sa cible, un criminel sauta devant lui, expédiant un coup de surin au capitaine.

    Le morceau de métal aiguisé ripa contre la plate, et lorsqu'il répliqua, le capitaine n'eut pas autant de difficulté, son épée transperçant les côtes du bandit, ressortant par son dos, l'homme griffant vainement la carapace, ce qui eut au moins le mérite de le ralentir quelques secondes de plus.
    Ce fut suffisant pour laisser le criminel s'enfuir, hors de portée du représentant de la loi.

    Arthorias jura en sortant, découvrant les principaux lieutenant du malfrat déjà loin alors que le menu fretin restait pour leur permettre de suivre, tirant des lames de mauvaises factures.
    C'est l'esprit agacé qu'il les massacra, dissuadant quiconque de commettre la même erreur.
    Déjà la cohue se calmait, et l'officier s’adressa à un garde qui sortait tout juste, un gros hématome à l’œil

    -Trouvez moi le tavernier, et vivant.


    On parlait souvent du glaive de la justice, mais là, cela allait s'apparenter à un marteau....
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    Re: Je suis peut-être sympa, mais faudrait tout de même pas me prendre pour une buse.
    Jeu 14 Nov 2019 - 18:33 #
    Ça ne tarde pas trop. Grâce à quelques dispositifs magiques, on produit de la lumière qui donne un drôle d’effet dans la salle basse, comme si les murs absorbés la luminosité aussi bien qu’une table de bois absorbe la mousse qui déborde. Avec cette faible lumière, on rallume l’éclairage du rade qui a soudainement fait défaut. Les flammes conjuguées aux dispositifs magiques révèlent subitement les restes de ce qui a probablement été une bataille assez sale. Je ne m’en étais pas aperçu, mais j’ai posé ma chaise pile au-dessus de la tête d’un pauvre type qui s’est salement embroché de part en part. Je le regarde à travers mes jambes, lui renvoyant son regard bizarre. On dirait qu’à la fin, il s’est soudainement rappelé de quelque chose d’important. Peut-être que sa maman lui avait dit qu’une bataille de taverne pouvait mal finir. Faut toujours écouter sa maman. Je vous l’ai pas déjà dit ?

    Ah, merde. J’ai du sang sur mes godasses. Et si je me retourne, je suis sûr que je me suis assis sur une flaque. Les morts pourraient être sympas de pas tout dégueulasser, surtout les honnêtes travailleurs. Mon regard passe sur le reste de la scène qui n’est guère reluisante. Plusieurs gars se sont faits dessoudés proprement et les plus tenaces sont entrain de lâcher leur dernier soupir. Il y a même un garde qui s’est salement fiat suriné dans le dos tandis qu’un autre réclame de l’aide, sa main serrant fermement son bras entaillé. Dans son malheur, il a de la chance. On est au bon endroit pour désinfecter. Le reste, c’est des tables renversées, des tabourets en miettes et des litres d’hémoglobines qui ont coulé sur le sol irrégulier. C’est poisseux. Je ne recommanderai pas l’adresse.

    Pas de visuel des officiers, ni des sympathiques personnages. Alors que je me penche un soupçon sans tomber de ma chaise ; un art difficile à maitriser, très peu utile, mais indispensable pour les gens qui veulent toujours faire quelque chose, même assis ; ceci dans l’optique de regarder vers l’escalier, c’est le moment choisi pour un trouffion de les descendre rapidement.

    -Vous savez où est le tavernier ?
    -Surement à l’arrière.
    -Viens avec moi. Le chef le veut.

    Les deux zigotos suivis d’un troisième qui ne trouvait rien d’autre à faire à ce moment-là se précipitent vers le fond du bar, désert et étrangement plus propre que l’entrée, ce qui n’était pas le cas il y a cinq minutes. Je constate alors l’absence totale de gêne des gardes civiles qui font à peine attention à ne pas renverser les godets fraichement lavés et ceux, plus propres, mais contenant des mixtures plus ou moins consommables. Ils profèrent des menaces. Puis il y a un cri d’effroi et ils reviennent, penauds. Toujours soucieux des tracas des gens, je ne peux m’empêcher de les interpeller.

    -Des problèmes ?
    -Bah ouai, des problèmes ! Il n’y a personne ici. Vu la tête du chef, on va se faire engueuler si on ramène rien.
    -Ah ah. Toujours les mêmes ces gradés ?
    -Tu l’as dit. Mais sinon, t’es qui ? On s’est déjà croisé ?
    -Possible, je suis un peu chez moi, ici.

    Tous les débits de boissons sont mes terrains de chasse. J’y suis à l’aise. Je suis rarement mal à l’aise en fait. Il me regarde avec des yeux ronds.

    -Chez toi ? Mais t’es le proprio alors ?
    -Mh. Je ne sais pas. Peut-être.

    Je noie le poisson un instant. C’est qu’ils me mettent le doute, les cons. J’aurais pas gagné ce boui-boui, au détour d’un jeu d’argent, il y a quelque temps ? Peu probable. Sauf qu’ils embraient assez rapidement. Pas lent quand il faut les gardes. Ils s’approchent et sortent une paire de menotte.

    -Ne bouge plus ! On t’arrête !
    -Mais enfin ? J’ai rien fait !
    -Je me doute. T’es quand même vachement sympathique, mais les ordres…
    -Ouai, foutu hiérarchie, hein ?
    -Je te le fais pas dire.
    -On peut éviter les menottes, ça me fait mal aux poignets.
    -On devrait pas, mais tu me parais être un mec réglo.
    -Promis.

    Je crache dans ma main.

    -Ouai, je te crois. Les mains dans le dos quand même.
    -Bien monsieur l’agent.
    -On en voudrait des arrestations comme ça plus souvent.
    -Ah bah ça, je sais que vous ne faites que votre travail mon bon monsieur.
    -Pour sûr. Et les gens n’y font pas toujours attention, c’est quand même rageant, on est là pour eux.
    -J’avoue. Mais les gens sont ingrats de nos jours. Ils ne pensent qu’à eux. C’est ce qui cause la déliquescence de notre société actuelle.
    -Bien dit. Je commence déjà à regretter de vous avoir arrêter.
    -Faut pas. Rester professionnel.
    -Merci monsieur.
    -De rien.
    -Allons voir le chef maintenant.
    -Je vous emboîte le pas.

    Vous voyez ? Il suffit de rester poli et courtois et tout se passe bien dans un monde civilisé.
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    Re: Je suis peut-être sympa, mais faudrait tout de même pas me prendre pour une buse.
    Mar 10 Déc 2019 - 18:27 #
    C'était sans doute quelque chose entre une catastrophe ou un désastre. Devant ce bordel sans nom, Arthorias ne pouvait que perdre patience, décidément la garde civile n'avait rien de professionnelle, à peine une panne de lumière et tout parait en vrille.
    L'officier était donc bon pour repartir avec les mains vide. Il avait osé espérer qu'on lui rapporte au moins l'aubergiste fautif, mais au vu de ce qui sortait de la taverne, il en fut quitte pour une immense déception et d'un énorme soupire.
    Non ce n'était pas l'aubergiste, ni même un criminel lambda, mais bien l'homme qu'il avait en face de lui.


    Oh tout à l'heure il aurait volontiers partagé une bière avec lui, mais présentement, il était beaucoup trop énervé pour être sympathique avec quiconque.
    Au lieu de quoi il attrapa le garde par le col, l'attirant vers lui, son pauvre visage miséreux proche de son heaume d'acier.

    -Est ce que c'est l'aubergiste ?


    -Et bien j'ai cru que....

    -Croire n'est pas suffisant ! Est-ce le tavernier ?

    -Je ne sais pas....

    L'air penaud du garde l'énerva encore plus et il finit par le lâcher, le repoussant presque. Jusqu'à la porte

    -Vous savez qui je suis ?


    La encore l'idiot de garde sembla totalement ailleurs, regardant un point précis entre les deux hommes, un point par terre

    -Non Monsieur...

    -Parfait !

    Dit le capitaine en remontant sur son cheval, s'excusant d'un geste devant le sympathique monsieur qu'on lui avait amené.

    -Mon bon Monsieur, navré qu'on vous ai convoqué ici, je ne pense pas que c'était votre plan pour la journée.
    J'espère que vous n'en tiendrez pas trop rigueur à la garde






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    Re: Je suis peut-être sympa, mais faudrait tout de même pas me prendre pour une buse.
    Mar 17 Déc 2019 - 16:44 #
    -Il n’y a pas de soucis, monsieur l’officier. Je sais que vous faites un métier difficile, parfois mal considéré. Mais il est de mon devoir de citoyen de rendre vos missions les plus faciles que possible. Pardonnez-moi plutôt si je vous ai gêné.

    Je m’incline bien pas sans aucun arrière pensé. Parce que dans le fond, je dis vrai. Ce sont quand même les gens qui nous protègent. Certes, ils leur arrivent de commettre quelques bévues, c’est vrai. Un œil par là. Une main par ici. Un tabasse au hasard. Mais que celui qui n’a jamais fauté leur jette la première pierre. Ou plutôt non, c’est criminel de jeter des pavés sur nos valeureuses force de l’ordre. On a le droit de pas être d’accord, mais de là à saccager les valeurs de notre belle société, il y a un gouffre qu’il est scandaleux de franchir. Ce sont des pratiques d’anarchistes qui ne cherchent à conduire le royaume vers le chaos et la garde et le dernier cordon de sécurité contre ça. Ils font un métier dur, mais ils font un beau métier. C’est tout ce qui importe.

    L’officier, tout beau avec sa belle chevelure blonde et son armure rutilante, esquisse un sourire pincé comme s’il avait mieux à faire. Il s’excuse justement avant de parler à ses hommes d’une voix forte et assez impressionnante. C’est vrai qu’à la lumière des récents événements, une vérité éclate aux grands jours. Le manchot, quoique grand fan de cuisine, est un criminel recherché par la garde. Raaah. Pauvre moi. Je suis beaucoup trop crédule. Je ne vois que des amis et des gens sympathiques alors qu’il faut voir des criminels à pourchasser. Il n’y a plus de respect. Les petites gens comme moi pensons ouvrir nos cœurs à de bons citoyens et ils sont trompés. Scandaleux. Je ne pensais pas dans la taverne, mais le délit de fuite du manchot est la signature de sa culpabilité. Comme n’importe quel citoyen qui se respecte, je me dois de mettre en œuvre les actions adéquates pour garantir la paix et la prospérité du royaume. Et l’arrestation de ces malandrins est nécessaire. Il est vrai que j’ai réussi à tisser des liens avec les criminels en question. Peut-être qu’ils seront enclins à m’accepter à nouveau et à les attirer dans un piège. Ou l’inverse. J’avise un du garde.

    -Mon brave. Pour quels méfaits sont poursuivis le Manchot et sa bande ?
    -Oh ? Des choses assez classiques. Vol. Racket. Assassinat. Recel.
    -Honteux. Dire que notre belle citée abrite un tel énergumène sans foi ni loi.
    -C’est vrai. Quand un criminel tombe, un autre prend sa place.
    -Dites-moi. Ou est parti votre officier ?
    -Le capitaine Hekmatyar ? Il est parti à la recherche d’un criminel qui a sévi près du palais.
    -Près du palais ? Ils osent tout, ma parole.
    -Oui. Que voulez-vous de lui ?
    -Dans la taverne, j’ai réussi à me faire bien voir du manchot et de ses hommes. Je suis sûr que je peux me faire retrouver par ses sbires et l’amener dans un piège. Si votre capitaine pouvait mettre en place ce piège, je suis sûr que nous pourrions capturer ce dangereux scélérat.
    -Un piège ? Mais où ?
    -J’essaierais de l’amener dans la cour des petites écuries. Vous voyez où ?
    -Celle qui est traversé par la ruelle de la chapelle, pas loin de l’auberge du Fouquets ?
    -Celle-là même.
    -Vous devriez aller le convaincre, je ne suis pas sûr de …
    -Si on me voit plus longtemps avec la garde, je risque de griller ma couverture. Ça serait bête.
    -Ouai. Je vais faire mon possible. Le capitaine est un peu soupe au lait dernièrement…
    -Vous êtes un brave homme. Vous saurez.
    -Merci citoyen.
    -Je ne fais que mon devoir.

    On se sépare. Je récupère mes affaires avant d’adopter l’attitude d’un homme qui a échappé à la milice. Titubant légèrement à chaque pas, me tenant une côte faussement douloureuse, ma lame dégainée dans une main. Pour compléter cette merveille de comédie, je me suis tranché légèrement la joue. Ça fait un mal de chien. Un peu de sang à couler sur ma lame. Et une lame bien sanglante, c’est bon signe. Le revers de la médaille, c’est qu’on se méfie un peu de moi. Au début. On se propose très rapidement de me venir en aide, ce qui n’est pas l’effet désiré. Difficile d’attirer l’attention des hommes du manchot quand on est entouré par plusieurs passants désireux de me venir en aide. C’est là qu’on voit qu’il y a encore du bon chez les gens. Ils viennent naturellement aider les honnêtes gens alors qu’on peut voir souvent l’inverse. A force de marche dans le quartier avec un poil de chance, je finis par tomber sur ce bon vieux Sgrakapuchkrosiah. Le gaillard s’en est donc tiré. Il montre quelques écorchures du plus bel effet, mais ne semble pas s’en préoccuper. Occuper à donner des ordres à deux autres larbins, il fait les yeux ronds quand il me voit et se précipite vers moi, écartant deux femmes qui devaient plus en vouloir à ma vertu qu’à mes blessures.

    -Jack ! T’as réussi à en réchapper ?
    -Sgrakapuchkrosiah ! Toi aussi ! N’est pas né celui qui saura arrêter ce bon vieux Jack.
    -Vrai que le chef te tient en haute estime. Du fait de ton entraînement avec son Maître.
    -Ah ça, quand il s’agissait d’échapper à des dizaines de patates, il n’y avait pas mieux.
    -Waouh ! Balèze.
    -Des pertes chez vous ?
    -On a perdu Boby, Diele et Joe. Des bons gars.
    -Sale vie, hein ?
    -Ouai. T’as besoin d’aide, non ? Je vais t’amener au boss. Il sera content de voir que t’en a réchappé.
    -Merci mec, c’est sympa.

    Quel jeu d’acteur ce Jack. Vous voyez ? Je suis capable des meilleures impostures, de captiver mon audimat et de m’immiscer même auprès des hommes les plus protégés de la pègre. Mais je sais rester humble. L’affaire n’est pas encore close.
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    Re: Je suis peut-être sympa, mais faudrait tout de même pas me prendre pour une buse.
    Dim 29 Déc 2019 - 22:34 #
    Arthorias repartit de là ou il était venu, des idées encore plus sombre que lorsqu'il était arrivé, pire que ça il repartait les mains vides alors qu'il aurait très bien pu ramener avec lui l'une des figures de proue de la pègre locale. Mais non.... une saleté d'aubergiste effrayé par les criminels avait tout fait foirer.
    S'il n'avait pas été dans la garde il aurait eu une envie folle de faire brûler la taverne avec son propriétaire.
    L'officier se dirigea directement dans son bureau. Personne n'avait à savoir ça non ?

    Rien que d'y repenser cela réussissait à le mettre de mauvaise humeur, voir à lui faire perdre son calme. Et à peine rentré, il se retint de frapper son bureau de rage.
    L'occasion avait été tellement belle.... Mais voilà... tout ne se passait pas comme prévu, même quand on était capitaine de la garde royale.
    Et alors qu'il s’apprêtait à classer l'histoire sans suite quand quelqu'un frappa à sa porte.

    -Entrez !


    Dit il sèchement, découvrant un garde civil encadré par deux prétoriens. Ce dernier était livide, visiblement peu préparé à être ainsi amené et entouré

    -Mes.... respect mon capitaine...

    Bredouilla t-il avec un simili salut qui lui aurait valu une sacré corvée en temps normal, mais Arthorias était bien trop ailleurs pour s'en offusquer.

    -Qu'est ce que vous voulez ?

    -Et bien.... J'ai eu une conversation avec un informateur, il m'a dit de vous dire que.... que le manchot pouvait peut être être amené à la justice


    Le capitaine s'arrêta net, dévisageant l'homme avec ce qui pouvait sembler de la colère mais qui était simplement de l'intérêt.
    Inutile de dire que le pauvre soldat perdit toute contenance et finit par débiter les information le plus vite possible pour éviter de se retrouver une seconde de plus sous le feux de la rampe

    -Il.... il.... il a dit qu'il l'attirerait dans la...la....la cour des petites écuries près de l'auberge du Fouquets

    -Sur ?


    -Euh... oui... oui mon capitaine.


    L'officier prit un moment pour considérer l'information.... Le soucis était qu'on ne connaissait jamais vraiment l'identité des espions, et cela pouvait très bien être un infiltré, comme un canular....
    Tant pis... il valait mieux jouer le tout pour le tout.
    Il congédia le garde avant d'appeler le responsable d'une compagnie, il avait un plan à préparer

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    Re: Je suis peut-être sympa, mais faudrait tout de même pas me prendre pour une buse.
    Ven 3 Jan 2020 - 16:15 #
    -C’est plutôt joli, ici, non ?
    -Je sais pas. Je sais pas ce qui est joli.
    -Je te montrerais.

    En attendant, c’est Sgrakapuchkrosiah qui me montre le chemin dans un dédale de petites ruelles où une seule personne peut passer de front, sautant parfois dans des trous dans des murs et faisant même un tour par une cave sentant le moisi et le rat crevé. Et on est pas seul. Je sens quelque regard de temps en temps. Le chemin dans le labyrinthe est surveillé par des guetteurs qui sauront alertés les mafieux s’il y a anguille sous roche. Pas de bol, c’est moi l’anguille, mais je suis en pleine lumière. Un dernière porte au fond d’un passage obscur que mon ami sort de ses gonds d’un coup d’épaule judicieusement bien placé et nous voilà descendant une volée de marche jusqu’à un passage éclairé par des torches. Là, c’est un espace plus grand qui s’ouvre à nous. Ça devait être une cave, mais on a creusé encore plus le sol pour en faire une salle haut de plafond, avec des niveaux supérieurs et suffisamment de place pour accueillir une quarantaine de personnes tranquillement. Pas autant de monde actuellement, mais le Manchot, déjà, mes ex-potes Barry et Nicolas ainsi que d’autres compères tout aussi louche les uns que les autres. A la lumière des torches et des récentes révélations, comment j’ai pu passer à côté de la vérité. La méchanceté ce lit sur leur visage. Pourtant, je pensais vraiment que c’était d’honnêtes passionnés de cuisine. Comme quoi, il ne faut jamais s’arrêter qu’aux apparences.

    Rentrant dans la pièce, Sgrakapuchkrosiah me présente.

    -Boss, regardez qui j’ai retrouvé.

    Le manchot, qui avait le nez sur une carte entouré de ce qui semblent être ces lieutenants, lève ledit nez et son visage s’illumine à ma vue et un sourire carnassier se glisse sur son visage enlaidi d’une balafre toute récente.

    -Comme je l’attendais d’un disciple de maitre Plaguis ! Bienvenue dans mon repère, Jack. Il vous plait ?
    -Plutôt bien caché. Et plutôt sympa.
    -Merci. J’ai mis beaucoup de temps à l’établir. Je vois que vous êtes blessés. Mes associés vont s’occuper de vous.
    -Vous êtes bien gentils, même si c’est pas quelques gouttes de sang qui vont me plonger dans les pommes.
    -C’est vrai que vous en avez vu d’autre !
    -Ah ça, des fois, c’était pas beau à voir.
    -J’aurais aimé été là.

    Pour sûr. Le filet mignon ce jour a été une tuerie, autant que la découpe. Mais bon, ces animaux, ils se laissent pas faire si facilement. La cuisine, c’est aussi un peu de la chasse et s’occuper soi-même de l’animal, c’est un truc qu’on m’a appris. Tu cuisines mieux quand c’est toi-même qui as achevé l’animal. Parce qu’avec le mal que tu t’es donné, t’as pas envie de tout foiré en faisant n’importe quoi. Mais je digresse, pour changer. Sgrakapuchkrosiah me pose sur une chaise et un de ces collègues vient examiner mes blessures. Il fronce un peu les sourcils en les voyants. Je sens qu’il n’est pas très convaincu par la véracité de mes blessures, alors, j’essaie de noyer le poisson.

    -J’ai eu beaucoup de chance. Mais j’ai aussi de nombreux talents pour esquiver ou manier les lames. Vous voulez que je vous montre ?
    -Euh. Non. Sans façon.

    Il se contente de bander ma plaie sans vraiment me regarder dans les yeux. On dirait qu’il a entendu parler de moi et qu’il est pas loin de se faire dessus, malgré les sourires sympathiques que je lui prodigue. Parfois, on dit des choses sur votre compte qui sont pas très vrais et ça met comme des murs entre vous et les gens. C’est pas très sympa. Une fois soignée, je me relève pour retourner du côté du Manchot sans vraiment m’y faire inviter, puisque le concerné est en pleine discussion avec Barry, Nicolas et un autre que je ne connais pas.

    -Vous êtes sûr que c’est le bon moment pour frapper, boss ? On a perdu des hommes.
    -Si on agit pas maintenant, on passe pour des ratés auprès du milieu, proche de se faire choper par la garde. On doit frapper un coup fort, récupérer du pognon et se refaire une santé.
    -T’inquiètes pas, Nicolas. On a Galfard avec nous. On entre, on ouvre, on ressort. Ça peut que bien se passer.

    Je toussote pour signaler ma présence. Le manchot se retourne, sourit, puis passe un bras sur mon épaule.

    -Et puis, avec Jack, rien ne peut nous arrêter.
    -Vous disiez ?
    -Est-ce que ça t’intéresse de frapper une bijouterie, Jack ?
    -Une bijouterie ? Vous avez des gens pour ouvrir les serrures ?
    -Pas besoin. On a Galfard. Il peut faire fondre n’importe quel métal au touché.
    -‘vant, j’tais forgeron. C’tait ‘vant.
    -Ici, on paie mieux. Et avec votre lame à nos côtés, rien ne peut nous arriver. Si vous le dites.
    -Vous êtes partants, mon cher ami ?
    -Il faut que je récupère mon matériel par contre.
    -Nous avons tout ce qu’il vous faut ici.

    Il désigne une table avec beaucoup d’instruments qui semblent tout de même bien loin de l’art subtil de la cuisine. Cimeterre. Couteau cranté. Hache. Hachoir. Epée. Ce sont un peu des amateurs. Ce n’est pas avec ça qu’ils sauront faire de la bonne viande, c’est moi qui vous le dis. Je lâche une moue circonspecte et le sourire du manchot s’efface un peu.

    -Vous ne trouvez pas votre bonheur.
    -C’est que… il y a plutôt de l’équipement d’amateur. Sans offense. Faut les bons instruments pour faire ce genre de boulot.
    -Vous ne pouvez pas … faire une exception ?
    -Oui… Enfin, il suffit que je passe à ma chambre pour récupérer mon matériel.
    -C’est loin ?
    -La cour des petites écuries ?
    -C’est à cinq minutes. On peut faire se détour.
    -Vous verrez, vous y gagnerais au change.
    -Je n’en doute pas !

    Il me fout une bonne tape dans le dos. Il a l’air content. Galfard, moins. Avec sa tête renfrognée, son phrasée hachée, sa carrure de boxer bodybuildé et son marcel laissant exprimé une pilosité virile, ce n’est pas le genre de gus qui doit être facile à vivre. Surtout quand tu fais fondre instantanément tout métal que tu touches, même involontairement.

    -C’est quoi votre arme ?
    -‘voire.
    -Très joli.
    -M’ci.

    Je laisse les hommes du manchot se préparer. Avec ces lieutenants et ces hommes, c’est une douzaine de mines patibulaires qui s’harnachent de différents trucs utiles pour découper, trancher, poignarder, briser et globalement, tuer. Au cas où comme dirait le manchot dans un rire jovial. Puis, on y va. Sgrakapuchkrosiah nous guide à travers le dédale de petites ruelles, mais on prend un autre itinéraire. Parait que c’est plus discret, ce que je j’accepte avec un sourire crispé. Ça serait con de rater le comité d’accueil parce qu’on a été trop invisible pour eux. On arrive dans un passage à peine grand pour faire passer nos plus grands gaillards. Profitant d’un endroit ou le passage est plus large sur un mètre, on me fait passer devant, avec Nicolas.

    -Devant, c’est la cour. On fait vite et on y va. La fortune nous attend.
    -Oui. Surement.

    On s’avance et on sort dans la lumière. Il y a des gens, mais je vois pas des gardes. Je me mâchouille la joue intérieure. On peut plus faire confiance à la garde de nos jours. Je désigne une petite maison en prétextant que je crèche là. En y allant, on tombe sur une vieille femme qui lève un regard surpris dans ma direction.

    -Vous désirez.
    -Euh… accéder à ma chambre.
    -Votre chambre.
    -Oui… ma chambre.
    -Je… j’ai dû confondre. Je vous imaginais plus petit.
    -Oui, ça m’arrive.
    -Par contre, pour les trois mois d’impayés, on fait comment ?
    -trois mois ? Ou avais-je la tête… Et bien prenez.
    -Vous restez plus longtemps ? Parce que ça fait bien cinq là.
    -Encore un peu, le temps de régler une affaire.

    Je jette un regard par-dessus mon épaule. Nicolas regarde à l’extérieur, sur le qui-vive. Dur de se décider quand on ne sait pas ce que prépare la garde.
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    Jeu 16 Jan 2020 - 16:29 #
    Arthorias était sceptique, mais pouvait il se permettre de laisser une chance au manchot de s'enfuir ? Surement pas. Il fit donc ce qu'il avait à faire, convoquant en vitesse une vingtaine de garde royaux.
    La moitié de ces derniers étaient des Prétoriens, leurs casque à cimier dénotant leur rang supérieur à celui de la garde ordinaire.

    Tous étaient venus prestement, affichant des cuirasses impeccable et des armes prêtes à servir. Et une petite lueur de détermination remplis leurs yeux quand l'officier expliqua le plan.
    Ils avaient une bonne avance, suffisamment pour se mettre en place bien avant le rendez vous, et tous partirent de la caserne en civil, portant leurs armures dans des sacs discret.
    Le capitaine fit de même, profitant de son relatif nouveau titre pour passer inaperçu, gagnant le lieu du rendez vous prestement.

    Les lieux en questions étant plutôt sobre. Seul une petite maison occupait la place et Arthorias ne se fit pas prier pour frapper à la porte.
    Une affreuse petite vieille lui ouvrit la porte avec un air hostile avant qu'elle ne s'aperçoive de son emblème pendu à son cou, ce qui transforma son hostilité gagnée avec l'age en obéissance docile.

    Il lui fallut plusieurs minutes pour comprendre qu'elle devait faire comme si de rien n'était et ne strictement rien changer à sa vie, au risque de griller tout le monde.
    Et alors qu'il commençait à s'équiper, Arthorias se demanda comment tout pourrais foirer une nouvelle fois.
    Mais fort heureusement tout avait été réglé en avance, et l'officier avait suffisamment confiance en ses hommes pour ne pas craindre d'autre débordement.

    Une bonne moitié étaient des prétoriens, l'élite de la garde royale, et valaient sans aucuns doute une dizaine de ces bandits à eux seuls.
    Et c'était sans compter sur l'effet de surprise.


    Une fois en place, Arthorias s'assit sur le lit de la vieille femme, commençant la partie la plus longue de l'opération: attendre que le fameux contact arrive.
    Et pendant tout ce temps, il eut largement l'occasion de détailler le pitoyable logement de cette dernière. Il était sale, et vieux.
    Le moindre des meubles semblait avoir sa propre histoire et nulle doute que la serrurière du palais aurait eu une longue discussion avec elle. Mais lui n'avait pas ce genre de pouvoir, ni de pouvoir du tout d'ailleurs.

    Et alors qu'il se perdait dans ses pensées, il finit par entendre des bruits à l'extérieur, dont la petite vieille qui parlait à quelqu'un, d'une histoire de loyer. Mais fort heureusement, l'officier reconnu la voix et un rapide coup d'oeil lui confirma ses soupçon.


    Malheureusement, et contrairement à annoncé, il n'avait personne avec lui. Et Arthorias réprima un juron, et se retint de frapper le mur.
    Mais alors qu'il allait sortir, une nouvelle voix se fit entendre.

    -Alors Jack ? Des soucis pour récupérer ton matériel ?


    Le manchot ! Cela s'entendait autant que cela se voyait et l'officier eut un bon d'espoir, surtout quand toute sa clique débarqua, chaque personne présente valant surement plus d'or mort que vif, mais peu importe.

    -La bijouterie n'attend pas mon gars, mais je suis sur qu'il y en plus pour longtemps, hein ? Même si c'est du materiel de maitre

    -Il n'en aura pas besoin le manchôt

    Dit Arthorias en sortant de la maison, armure complète et épée en main

    -Vos crimes sont terminés, posez les armes et rendez vous, au nom du roi

    L'apparition soudaine du garde sembla rendre muet les malfrat qui ne bougèrent pas d'un pouce, jusqu'à ce que le manchot se mette à rire.

    -Et tu va m'arrêter tout seul petit garde ?

    -Seul ?

    Dit il alors que la garde royale venait fermer chaque allée, bloquant chaque sortie, leurs faciès d'acier braqués sur les malfaiteurs

    -La Garde royale n'est jamais seule, dernier avertissement, rendez vous


    Mais un des hommes paniqua et fonça sur l'officier dans une veine tentative de l'attaquer, les deux mains levés, et à peine en contact avec l'armure, il l'a senti chauffer, mais d'un geste, l'officier l'esquiva, envoyant le paumeau de son épée en plein dans son visage, ce qui le fit s’effondrer en gargouillant

    -Gardes, emparez vous deux !

    Et sans plus de sommation, le piège se referma, alors que les soldats mettaient les menottes anti magie à chaque criminel, et quand ils commencèrent à s'approcher du sympathique Jack, l'officier les arrêta
    Et alors que tous disparaissaient le soldat se tourna vers lui

    -Et bien, je ne vous savais pas aussi efficace citoyen, merci pour votre coopération
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    Mar 21 Jan 2020 - 14:12 #
    -Oh, vous savez, je ne fais que le mon devoir de citoyen. Je pensais qu’ils étaient honnêtes, mais en fait, j’ai été dupé. Et c’est un peu le drame de nos sociétés, vous ne trouvez pas ? M’enfin, l’important, c’est que les criminels soient derrière les barreaux et que nos belles rues soient de nouveau plus sûr. Merci monsieur. Merci, Messieurs dames, même. Notre royaume serait bien triste sans votre présence.

    Et j’applaudis, repris par quelques badauds à proximité, galvanisés par mon discours criant de vérité. Et plus loin, d’autres gens finissent par applaudir sans trop savoir pourquoi puisqu’ils viennent d’arriver, mais dans le doute, avec un peloton de garde royale entourant des hommes ferrés et d’honnêtes citoyens les applaudissant, ce seraient assez mal vu de ne pas faire de même. Ainsi, le manchot et ses hommes s’en vont, solidement encadré par la Garde Royale et sous des applaudissements nourris.

    -Vive la Garde Royale !
    -Merci Capitaine Hekmatyar !
    -Louez soi les Prétoriens !

    Quelle ferveur. C’est quand même beau. Je salue une dernière fois le capitaine avant qu’il ne parte.

    -Si vous avez à nouveau besoin de moi, n’hésitez pas. Whiskeyjack Callahan, examinateur de la Grande et Belle Guilde des Aventuriers est toujours là pour collaborer avec les autorités. N’est-ce pas ?

    Et on se sépare ainsi. Quelle aventure mes aïeux ! Quelle journée. Mais vous savez, la vie, c’est de prendre les aventures les unes après les autres et de naviguer à travers les pièges du destin. C’est comme navigué entre les trous de la route qui me mène en ce moment vers une nouvelle aventure, probablement pleine de houblon. Sauf que je ne vois pas le coup de poing arriver. Ça venait de la gauche. Il me propulse de l’autre côté et je valdingue dans des détritus sans préserver beaucoup de ma dignité. Je secoue la tête, sonné, me redressant difficilement pour faire face au propriétaire de cette pogne plutôt caustique.

    -Sgrakapuchkrosiah ! Quelle surprise !

    Et pas feinte. Par contre, je dois avouer qu’il n’a pas l’air très heureux de me voir. Il me lance un sale regard, les poings fermés, sur la défensive. Il crache à mes pieds.

    -Tu nous as trahis. Je pensais que t’étais un pote, mais tu m’as menti tout du long. T’es un salaud !

    Ça me fait mal. Je l’avoue. Sgrakapuchkrosiah est un bon gars. Il a réussi à échapper à la Garde Royale, ce qui prouve qu’il a de la ressource, mais il est bien trop sympathique pour faire partie du milieu du crime. Une erreur de jeunesse. C’est tout. J’essaie de l’apaiser.

    -Mon ami. Pardon. C’était nécessaire. Le manchot était un criminel et ils comptaient… faire des crimes !
    -C’était mes amis ! Ma famille ! De quel droit tu me les voles ?
    -M’enfin, Sgrakapuchkrosiah. La vie, c’est aussi de trouver de nouvelle famille. Tu ne veux pas rejoindre la mienne ?

    Il hésite un instant, puis il se ravisse. Regard noir.

    -Non. Tu ne m’auras pas. Je dois te défoncer la gueule.
    -C’est vrai que ça me semble plutôt honnête, mais notre relation, c’était vrai. T’es un pote pour moi. Tu le seras toujours.
    -Je dois… quand même … te défoncer la gueule. Mais je te laisserai en vie.
    -Oh bah d’accord. Ça me semble être un bon compromis. Mais je n’ai pas dit que je ne me défendrai pas !
    -Ah bah, je comptais bien là-dessus.

    Je me suis approché un poil et je tente de l’avoir à la surprise, mais le gaillard est rapide. Il me sèche d’une pogne comme un melon. Je vois trente six chandelles. Il m’attrape au col et arme son poing.

    -Rien de personnel Jack.
    -Rien de personnel, Sgrakapuchkrosiah.

    Un peu plus tard, une fois que mon ex-ami ait fini son travail, il s’en retourne vers son destin. Pour ma part, j’ai perdu rapidement le compte de châtaignes qu’il m’a balancé. Le visage tuméfié, je suis pas beau à voir, pour changer. Je dois avoir un paquet de trucs cassé, mais je suis en vie. Et l’important, je le sais, c’est qu’au fond de lui, Sgrakapuchkrosiah me considère encore comme un ami. Et ça, c’est très important. Qu’il vive, on se retrouvera. Je tends la main vers lui, dans un geste d’adieu. Parce que c’est ça, la force de l’amitié.

    Et puis un piano tombe sur Sgrakapuchkrosiah.







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