Légèrement apaisée lorsqu’elle est acceptée, un groupe tout juste formé. La sorcière observe la demoiselle que Rid venait d’héler, de bas en haut comme un jugement sans même chercher à s’en cacher. Mais l’intérêt lui est très vite retourné, lui qui vient lui demander son prénom d’une façon bien innocente. Et Tala répond par le silence un court instant, s’imaginant qu’elle ne peut pas se présenter ainsi, alors qu’elle tentait de cacher son identité avant d’être au moins, bien entrée dans la mine. Alors elle feint l’hésitation qui s’amène avec la timidité.

« Sax. »

Simplement et comme toute réponse. Ce prénom qui hantait ses nuits, incapable de mettre un point précis sur cette situation. Et à peine le son était sortie de sa gorge, que la sorcière prit le pas pour passer avant ces deux personnes qui seraient donc, ses camarades d’expédition pour cette mystérieuse mine profonde. Sur le chemin qui menait jusqu’à l’aven, Tala vérifia une dernière fois l’étendue de son sac, elle n’était pas spécialement chargée, mais avait vu une longue durée de survie. Après tout, elle ne pouvait pas estimer avec exactitude le nombre de jours qu’elle passerait dans les abîmes du royaume.

Enfermée dans son silence, la sorcière arriva finalement jusqu’au lieu de descente. Légèrement inquiétée, n’aimant pas spécialement l’escalade. Les hauteurs ne la dérangeaient pas spécialement, mais quitte à choisir, l’ex-aventurière favorisait la terre ferme. Elle savait cependant qu’elle n’avait pas de quoi s’inquiéter, nombreux gens étaient déjà descendu avant elle. D’un soupir, elle avait alors franchi le pas en première position de son groupe, son visage toujours encapuchonné qui restait fixé face à elle, parfois glissant légèrement vers le bas de son corps afin de s’assurer que sa descente se passait sans le moindre problème.

Puis arrivant enfin de nouveau au sol, le souffle qui reprenait son temps. Attendant finalement le reste de son groupe, Tala chercha à observer ce qui les attendait, mais seule l’obscurité répondit présent. Sans même réfléchir plus longtemps, elle sortie de son sac les lunettes que lui avait donné la garde, afin de les enfiler sur le beau du nez. Sa vue toujours voilée c’était cependant bien éclairée, lui permettant d’observer une grande partie de ce qui se trouvait devant elle.

« J’avais toujours cru que ces lunettes permettaient de voir comme si on était en pleine journée… »

Un faible murmure pour elle-même, car Tala était bien étonnée. Et à peine le son était sortie de sa gorge, que la sorcière prit le pas pour passer avant ces deux personnes qui seraient donc, ses camarades d’expédition pour cette mystérieuse mine profonde. Alors, elle était plus déçu des caractéristiques des lunettes de jours qui semblaient être l’article du siècle dans ce genre de situation.

« Ah d’occasion. »

Compris t’elle parmi les quelques gardes qui s’occupaient de récupérer les gens qui descendaient en rappelle. Parce qu’au fond, Tala était bien plus chanceuse qu’elle n’aurait pu le croire. Bras croisé sous sa poitrine, un léger mouvement de recule lorsque les deux personnes qui l'accompagnent la rejoigne enfin.

Elle haussa d’un sourcil face à l’inconsidération du garde qui venait de les récupérer. De toute évidence, les soldats qui n’avaient pas été envoyés en expédition n’étaient pas les bons, car certains le méritaient bien plus que d’autre. Malgré son envie fringante de lui murmurer quelques mots dignes de la sorcière qu’elle était, et cela par simple plaisir de redressement. Tala se contenta finalement de quelques maugréements à son encore, s’imaginant qu’il n’était peut-être pas le bon moment de se faire remarquer à l’heure actuelle. Elle n’était de toute manière, pas réellement de bonne humeur. Manquant d’exprimer ses pensées sur le sac que la garde leur avait confié. Elle ne savait pas si d’autre personne avait été un peu plus chanceuse, mais celui-ci était terriblement vide. Le simple intérêt était la présence des lunettes de jours qui, de totale occasion ne faisait qu’une bonne moitié de leur travail. Le noir complet de cette découverte n’était-il pas suffisant ? Il semblait que non, envoyer son peuple en ces lieux avec l’habillement des plus minimum ne semblaient pas choquer tant que ça les gardes.

Le visage toujours dissimulé sous sa capuche, une moue s’y était dessinée. Tala n’était pas spécialement d’accord avec l’avis de Rid, tant qu’à faire, la sorcière préférait suivre les pas d’un autre groupe afin de minimiser les dangers. Mais l’instant de découverte ainsi que de danger du garde semblait bien plus entreprenant que le mutisme total de Tala. L’autre demoiselle qui les accompagnait ne paraissait pas non plus avoir son mot à dire lorsque Rid s’aventura sur la route qu’il avait ainsi choisi. Partant vers l’ouest, du moins, c’était comme cela que les choses avaient été présentée, Tala avait suivit ses pas, remontant la lanière de son sac sur son épaule. Suivant donc l’homme sur une légère distance, l’attention de Tala porta sur les bâtisses de pierre qui les entouraient de toute part. Le regard mi-clos afin de parfaire sa concentration dans la pénombre, elle tenta de jeter un regard à travers chacune des fenêtres qu’elle croisait sans pour autant trop s’en approcher.

Rien qui ne sortait de l’ordinaire si ce n’était cette impression d’apercevoir comme un étrange tunnel à l’intérieur d’une des constructions. L’obscurité ne lui facilitait pas la tâche, ses lunettes ne lui donnait qu’une faible impression de se qui était face à elle. Mais la sorcière était persuadée d’apercevoir un chemin à l’intérieur de ce dédale de pierre. Ainsi, pour cette fenêtre, Tala s’y arrêta afin d’y pencher légèrement la tête, espérant peut-être apercevoir quelque chose d’intéressant un peu plus loin, mais rien. De toute évidence, soit ce passage était profond, soit ses lunettes étaient vraiment merdique.

« Vous voulez aller voir où on continue sur la route ? »

Demanda-t-elle malgré elle pour au moins, donner l’impression de participer un peu. D’un coup de menton, elle avait indiqué le couloir qui se trouvait à l’extrémité de leur position, à l’intérieur.

Rentrer dans le bâtiment semblait donc attiser la curiosité de Rid. Tala ignorait si cela était un bon choix finalement, rien ne lui disait que le couloir n’était pas qu’un chemin sans issue et plus encore, qu’il puisse s’agir d’un nid de bestioles. Pourtant, elle acquiesça avec simplicité. L’autre demoiselle ne semblait toujours pas dire mot, Tala se rendit compte qu’elle ne s’était d’ailleurs même pas présentée. Les efforts se perdaient, même elle s’était présentée sous un nom, bien qu’il ne lui appartenait pas. Et alors, tandis que les deux gardes entrèrent dans la salle de pierre, Tala lança un dernier regard de toute part du chemin qu’ils venaient de quitter. Fouillant son sac afin d’en sortir sa couronne, elle enleva sa capuche afin de l’y mettre. Le problème dorénavant, bien qu’elle tenta de dissimuler son visage de nouveau, était que les imposantes cornes décoratives de sa couronne l’empêchaient d’être totalement couverte. Alors d’un soupir, la sorcière devrait se contenter de ça et entra à son tour dans la pièce.

S’avançant à la queue leu leu dans le couloir étroit, ils arrivèrent finalement dans une nouvelle pièce. D’un coup d’œil, elle ressemblait étrangement à la précédente. Tala y fit un léger tour afin de voir s'il y avait quelque chose d’intéressant et remarque alors deux autres couloirs qui lui permettait d’avancer dans son parcours.

« J’ai peur qu’on ne s’engage dans un labyrinthe. »

Car la noirceur de la zone ne les aidait en rien, s'il se perdait dans ce genre de bâtiment ou même s'ils se trouvaient face à un quelconque problème, même leur bâton d’alerte leur serait totalement inutile. Alors la sorcière hésitait, l’idée de continuer pouvait être intéressant, mais tout autant dangereux. Tala avait connaissance du pouvoir de Rid, donc elle n’était pas vraiment inquiétude sur ce point, mais la dernière demoiselle était beaucoup plus énigmatique. D’un pas, la sorcière s’approcha donc d’elle afin de la questionner légèrement sur ses capacités et sur ses compétences, mais sa question fut laissée en suspend lorsque des grognements se firent entendre.

Un léger recul, les bruits qui venaient du couloir qu’ils venaient de quitter. Le regard qui cherche à déchiffrer dans la pénombre qui les borde, mais seules des ombres vives sont aperçus.

« Les problèmes arrivent. »

Alors que l’expédition ne faisait que commencer, Tala ignorait ce qui pouvait arriver vers eux, mais de toute évidence au vu des bruits lâchés, ils ne pouvaient pas être très amicaux. Les ombres se rapprochaient de plus en plus de leur petit groupe, bien assez pour qu’elle puisse apercevoir ce dont il s’agissait. D’un mordillement de lèvre, un groupe de goule qui était sur leur pas, parcourant en fils indienne le couloir qu’ils venaient de passer.

Ses yeux qui s’ouvrent alors grand de surprise, ne cherchant même plus à réfléchir. Tala n’avait que de faible capacité de combat, la fuite dans les couloirs suivants ne lui semblaient pourtant pas être une bonne idée, rien ne lui disait qu’un cul-de-sac pouvait se trouver parmi l’un deux, tout comme une seconde foule de goules.

« A nous suivre, vous finirez bien par trébucher quitte même à vous blesser, vous ne pensez pas ? »

Des mots pensés, simplement dictés. Une réaction rapide pour une femme qui à l’habitude de maudire. Tala ignore si sa couronne est si fonctionnelle que ça, si ses mots seront assez profonds pour atteindre les goules. Elle qui ne s’attaque jamais à la faune en tant normal, mais qui se remercierait presque de ce nouvel achat, du moins, en partant du principe que les promesses sont bien plus réelles que celle des lunettes de jours offerts pour cette expédition. Rien ne pouvait lui affirmer que ses mots seraient réels, actif et probablement réalisé pour les aider, mais un rien pouvait être tenté.

À peine eut-elle crier ses mots, qu’elle se positionna en retrait. La sorcière n’avait aucun désir de se battre et quitte à en être obligé, Tala préférait y être en dernière ligne. Malgré tout, elle posa sa main sur le manche de sa dague de malchance qui était accrochée a sa ceinture. Prête à se battre pour sauver sa vie si le besoin se faisait ressentir, elle s’était toutefois placée en bonne position pour tenter de s’enfuir si la situation se compliquait. Le regard placé sur les deux autres couloirs adjacents, l’espoir que ces goules soient les seules.

Comme un faible tremblement qui l’a fait très légèrement perdre l’équilibre. Un rien qui lui demande de reprendre appui sur son pied, comme si un vent puissant avait réussi à l’ébranler. Ses yeux avaient bien perçu les bêtes, leur nombre lui était maintenant un peu plus identifiable. Les goules avançaient dans le couloir, s’apprêtant s’en doute à rejoindre les trois Hommes dans la grande pièce. Mais Rid se plaça rapidement pour les recevoir si jamais ils tentaient de sortir un part un. L’étroitesse du couloir était d’une bonne aide, malgré leur nombre conséquent par rapport à celui de leur groupe, ils ne pouvaient avancer que l’un après l’autre ce qui permettrait de limiter le problème de surnombre en cas de combat engagé.


D’un mouvement de recul, lorsque la première goule sortit du couloir, celle-ci fut très rapidement découpée par le garde. Un soupir de soulagement, ça ne serait donc pas très difficile. La confiance qui revenait, perdant son intérêt sur ces goules. Tala n’était pas le genre de personne à offrir une confiance aveugle, mais les gardes étaient entraînés à ce battre. Quelques goules n’allaient sans doute pas leur poser problème compte tenu de l’architecture de la zone. Alors, l’attention de la sorcière se redéposa sur les deux couloirs derrière eux. Du moins. Durant quelques instants seulement. Car elle s’en rend compte, le manque d’action, le manque de bruit qui n’arrive donc pas jusqu’à ses oreilles. La sorcière qui détournait la zone du regard pour se concentrer sur les deux couloirs de pénombres à ses côtés tourne finalement la tête avec une telle lenteur que cela en serait presque comique. Malgré l’obscurité ambiante, Tala se rend compte que le couloir est maintenant vide de mouvement, les goules y sont bien encore, mais semblent attendre. Aucune n’avance, aucune ne cherche à continuer son avancée. Comme si elles attendaient quelque chose, où bien comme si elles avaient compris que si elles continuaient, elles partiraient l’une après l’autre sous les coups du garde.

Et elle soupir, parce qu’ils étaient pris au piège. D’une part le chemin dorénavant bloqué et d’autre part, deux couloirs aussi sombres qu’une nuit sans lune ni étoile. Peut-être qu’à cet instant, il serait bien plus judicieux de foncer, tenter une percée pour revenir sur la route extérieure mais tout aussi étroite. Son esprit qui semble ainsi être en désaccord avec celui de Rid qui leur somme de prendre l’un des deux couloirs pour s’enfuir. Mais la vérité était qu’ils ne pouvaient pas savoir ce qui les attendait et si un des couloirs n’était que mur, ils seraient ainsi bloqués pour rien. Alors elle se pose un instant, tente d’observer chacun des couloirs pour prendre le choix le plus raisonnable, bien qu’elle n’aperçoit rien.

Ainsi, c’est le regard qui fuit, qui tourne sur l’un puis l’autre de ses accompagnants lorsque ses oreilles sifflent. Ses dents qui grincent, de nouveau grognement. Comme les précédents, un peu plus loin et plus proche d’elle. De son côté vide, cette oreille qui se tourne vers les deux couloirs vides. Ainsi ses yeux qui s’ouvrent grands, la sorcière qui n’arrive à rien. Aucune ombre, aucun ressentit. Juste des bruits qui l’inquiètent. Ils étaient maintenant pris au piège ? Et bien incapable de savoir combien d’autre pouvait bien se cacher dans cette obscurité aux murs de pierre.

Le choix était simple. Elle n’en prendrait aucun. L’arrière n’était pas sûr, mais l’avant ne l’était pas non plus. La première ligne n’était pas faite pour une personne comme Tala et elle ignorait tout des capacités de cette Nill. Peut-être qu’au fond, elles étaient toutes les deux aussi limitées. Alors, c’est un réflexe qui guide son corps, celui qui la fait reculer pour s’éloigner le plus possible des deux couloirs qui n’étaient de toute évidence, plus vraiment vide. Ce réflexe guidé par l’instinct plus que la raison et qui lui fait cogner contre l’un de ses deux camarades. Dos contre dos, comme un léger choque qui lui rappel cette rencontre avec Rid.

Celle qui lui avait donné des informations, celle qui lui avait donné la force du premier pas pour rejoindre son équipe. Le garde lui avait présenté son pouvoir, une blessure contre une force décuplée. Elle n’en avait pas grand détail, mais juste assez pour s’y aventurer. Elle craignait plus à sa vie, sans doute entourée par plusieurs groupes de goules dont le nombre était inconnu. Sa malédiction, elle ne savait pas si elle avait fonctionné, si cette couronne sur sa tête était bien fonctionnelle ou pure fantaisie.

D’un geste vif, Tala sort sa dague de sa ceinture, mais se souvient de l’essence de cette lame. Alors elle s’en contente, espérant qu’un simple coup puisse suffire. Dans le pire des cas, elle présenterait la chose comme une force de caractère, celle qui indique qu’il doit se bouger. Faire son travailler pour protéger une civile et les faire sortir de ce dédale de pierre. C’est donc ce simple coup, une force mesurée, car la force brute n’est pas vraiment dans ses critères de vie. Un coup de pied dans lequel Tala tente pourtant de forcer, qui vient alors cogner dans le tendon de l’homme.

« Il faut qu’on sorte ! Maintenant ! »

Des simples mots remplis de sens, elle n’avait vraiment pas envie de se trouver entre deux fronts.