Lunettes de jour:

Les mots du couple royal résonnaient encore dans mon esprit, porteuses d’un événement qui ferait frémir le royaume tout entier et inscrirait nos noms dans les légendes. Que j’avais hâte de voir l’encre couler à mon sujet et de pouvoir enfin prouver ma valeur militaire. J’avais pris la route pour le campement niché au creux des montagnes, au Nord-Ouest d’Aryon, quelques effets personnels me permettant de subsister aux combats que l’aventure provoquait. Je n’avais pas peur. L’excitation remontait le long de mon échine en un frisson glacial, mais ce n’était nullement de l’inquiétude. Oh ! Bien sûr, ils avaient dit que l’entreprise serait dangereuse. Moi, Kyle Johnson, que pouvais-je bien redouter ? Rien qui n’existât ! Et ce qui n’existait pas encore, hé bien, je n’avais pas vraiment de raison de le craindre n’est-ce pas ?

Gardes, Aventuriers, Citoyens et quelques Nobles également s’activaient. Les escouades se succédaient vers l’entrée de l’aven. A mesure que l’escouade qui avait été formée avec deux comparses que je ne connaissais pas, je sentais une sorte de pression monter. Le grincement des cordages et des poulies était amplifié par la capacité de résonance de la roche faiblement éclairée par quelques torches. Nous descendîmes alors et je décidai d’enfiler les lunettes de jour qui m’avaient été fournies. Malheureusement, j’avais eu beau plaider mon rang, je n’avais obtenu que de piètres vues, qui ne me permettaient que de distinguer ce qui se trouvait à quelques mètres devant moi. Pas vraiment utile pour bien réagir en cas de danger. L’aventure commençait mal ! Fournir un matériel défectueux à une personne comme moi était inconcevable ! Heureusement que je ne manquais pas de ressource et je parvins à pardonner à ces incompétents leur « sens du devoir » très critiquable, certainement dû au temps qui leur avait fait défaut.

Enfin, je me trouvais dans la Cité Enfouie avec mes deux comparses. Je retirai ces lunettes de jour pour tenter de les nettoyer et d’y voir plus clair, en vain, évidemment. J’écoutai attentivement les explications données par le personnel nous réceptionnant au poste de sécurité. On pouvait percevoir comme des grondements ou des gargouillis provenant des entrailles de la Cité Enfouie. Rien de bien inquiétant, il s’agissait probablement des bruits de pas des autres escouades… ou bien d’autre chose.

Lunettes de jour:

Lunettes de jour:

Dé de la pas de chance:

Mes deux comparses se présentèrent. Sunarrow et Leyo. Me voilà entouré de deux êtres de basse extraction mais qui pourraient toutefois se révéler utiles. Je décidai de ne pas les juger de suite sur leur manière de parler ou leurs physiques, puisque c’était les seules véritables informations que je détenais d’eux, n’ayant jamais eu à les rencontrer. Conservant le silence, j’observais la situation et notre environnement à travers ces lunettes de jour peu commodes. Le dénommé Sunarrow prit la décision d’aller vers le nord. Je n’objectai pas et lui emboîtai le pas. J’aurais plutôt opté pour la voie de gauche, mais au moins, les torts ne pourraient pas me retomber dessus en cas de problème ! Après un débat sur l’état de leurs lunettes de jour, je notai à part moi que Leyo avait un certain goût prononcé pour l’humour. Je soupirai en pensant qu’au moins je n’allais pas m’ennuyer avec un type pareil. Les escadrons n’étaient pas formés en fonction du rang des individus et c’était bien dommage ! J’espérais au moins que ces deux-là savaient se battre, sinon, j’aurais cela à leur apprendre, en plus du comportement adapté en société.

L’atmosphère qui régnait en ces lieux étaient pesante. Etait-ce dû à la profondeur, le fait que nous nous trouvions enfoncés à plusieurs dizaines de mètres sous la surface de la terre, ou bien simplement les créatures qui, tapies dans l’ombre, me faisaient frissonner. Je tâchai de ne pas trop y penser. D’ailleurs, qui savait vraiment ce qui se cachait là ? Un bruissement soudain, derrière moi, m’annonça que Leyo jouait les acrobates dans l’obscurité. Je soupirai sans rien dire. Je devais être patient avec eux, car l’aventure ne faisait que commencer. Apparemment, j’étais le seul y voir quelque chose. Je leur fis part de mes découvertes :

« Mes lunettes semblent fonctionner quelque peu. Je distingue des murs et des passages comme… des entrées de maisons. Cela dit, je n’y vois pas grand-chose au-delà de deux mètres devant moi. »

Lorsque Sunarrow eut la judicieuse idée d’allumer une torche, je saluai son initiative et songeai que je n’avais rien emmené en pensant être suffisamment à la hauteur de la tâche à accomplir. Mon cerveau et mes muscles suffiraient, les autres se chargeraient de porter le matériel. Et je ne m’étais pas trompé. Je ramassai le chapeau de Leyo et le lui tendis lorsqu’il se fut relevé.

« Kyle Johnson, avec tout ça, je n’ai pas pris le temps de me présenter. »

La lumière de la torche de Sunarrow diffusait une chaude lumière dans les environs, confirmant ce que j’avais décelé un peu plus tôt : des maisons, des murs de pierre, et tant d’ombres pouvant dissimuler n’importe quelle créature à l’origine des gargouillis de la grotte.

« Bien, maintenant que nous y voyons un peu plus clair, je propose que nous continuions d’avancer vers le nord. »

Je préférais de loin reprendre la route plutôt que de rester arrêté ici. L’immobilité, c’était la mort à mes yeux.

Ma décision de reprendre la route fut suivie par mes deux comparses. La torche diffusait une douce lumière, rassurante et chaleureuse mais ne nous y trompons pas ! Le crépitement de la flamme et la luminosité attireraient bientôt quelques créatures, et c’est dans l’angoisse d’une rencontre imprévue que j’avais proposé de repartir. La cité souterraine semblait immense. Le bruit de nos pas résonnait avec beaucoup d’écho et cela indiquait que la structure s’enfonçait probablement sur des kilomètres.

Mes lunettes de jour autour du cou, devenues inutiles avec la lumière de la torche, j’avançais aux côtés de Sunarrow et Leyo sans dire un mot. Je ne savais pas trop comment diriger la conversation auprès de personnes de basse extraction comme eux. Leurs vies sans importances ne m’intéressaient pas et de toute façon, j’imaginai sans mal l’un de ces deux-là trouver de quoi papoter et faire davantage de bruit pour signifier notre présence. S’ils s’étaient mis à parler, je n’avais fait qu’écouter leur conversation d’une oreille distraite.

Soudain, une faible lueur se forma au loin. Je crus tout d’abord à une hallucination, causée à force de scruter l’horizon obscur de la grotte. Cependant, à force de cheminer vers elle, et après m’être frotté les yeux, je la distinguai toujours nettement. Flammèche dansant dans les ombres. Je m’arrêtai et la désignai du doigt à mes camarades d’escouade.

« Regardez. Là, une lumière. »

Ils l’avaient forcément vue, eux aussi. Il n’y avait que de la pierre, le noir et cette lumière autour de nous.

« C’est peut-être une autre escouade, qui se trouverait très loin de nous. Nous pourrions nous approcher...»

Pour la première fois depuis bien longtemps, ma proposition était hésitante. Difficile de rester sûr de soi, roc imperturbable dans la tempête, dans ces conditions malaisantes des profondeurs. Et si ce n’était pas une escouade ?

Lancer de dé:

Pardon je viens de réaliser que j'ai pas mis mon lancé de dès avant:

Dédé: