Le plus beau voyage de ta vie bébé
Les contrats d’assassinats ne sont pas monnaie courante dans le pays, tu en as certes, mais c’est vraiment rare. Les gens sont plus dans les potions.
En parlant de potions, un client t’a demandé de lui trouver un très fort poison, qui ferait souffrir comme il faut la victime avant de la tuer dans sa salive moussante. Tu trouvais l’idée originale, mais tu n’es pas herboriste, la seule herbe que tu utilises étant le tabac.
Après quelques renseignements à gauche et à droite dans des quartiers plutôt mal fréquentés, tu as obtenu cette petite liste d’ingrédients, composée en majorité de parties de poissons frais.
Et quelle meilleure idée d’avoir du poisson frais que de partir en plein milieu de la mer sur un chalutier ? S’il y avait bien un endroit où tu pouvais choper de la fraîcheur, c’était dessus.
Maintenant que tu avais ton idée, il fallait trouver le bon chalutier avec un capitaine à qui tu pourrais souffler le caleçon pour qu’il te laisse faire ce que tu veux, et ce ne fût pas extrêmement difficile à trouver étant donné que ce sont de sombres connards qui pense d’abord à la tune avant le reste. Quelques pièces et le tour étaitréglé, puis s’il voulait te trahir, tu lui rendrais une petite visite de courtoisie avant de repartir avec sa tête.
L’heure du rendez-vous était donnée, le capitaine prendrait le large le lendemain au premier rayon de soleil, ce qui te laissait la soirée et la nuit pour te préparer, tu pourrais piquer une sieste pendant la navigation. Sachant que tu as littéralement qu’à attendre que le poisson remonte, tu pourrais faire ce que tu veux.
Le lendemain, tout était prêt. À vrai dire, mis à part tes vêtements et un petit sac pour mettre les ingrédients, tu n’a besoin de rien, tu te contentes toujours du strict minimum.
Tu ouvris donc la porte de la chambre de l’auberge où tu avais loué une nuit, déposa le loyer sur le comptoir en hochant de la tête en direction de l’hôtesse. Direction le port.
Une fois sur place, tu donnas un petit sac de pièces au capitaine, ce dernier regardait que personne ne le remarque, comme si les gens en avaient quelque chose à foutre de voir un glandu foutre des pièces dans sa veste.
L’heure est venue, le bruit du klaxon du bateau annonça son départ, et ce dernier parti affronter les vagues et les forces de la nature.
Les cheveux dans le vent, tu essayas de trouver un petit coin pour te reposer avant de la remarquer.
Un teint clair, de longs cheveux azurés flottants au vent, un visage angélique et des hanches à faire baver un mort dans le désert.
Elle l’avait réveillé, le bon Ryuku des cavernes prêt à tout pour séduire la gente féminine, malheureusement pas toujours de manière princière.
Tu te dirigeas vers elle, avant d’y faire ton plus beau sourire et discours.
« Excuse moi, tu ne serais pas boulangère à tout hasard ? Car je trouve que tu as de très belles miches. »
Pourris, digne d’un beauf, et qui n’a jamais marché. Tu es toi-même, c’est déjà ça.
Le plus beau voyage de ta vie.
Nous étions donc partis du grand port pour naviguer autour de l’archipel. Ma mission était simple, confirmer ou non la présence d’un gigantesque monstre sous-marin dans la zone. Si tel était le cas, je devais prévenir les autorités compétentes ou bien m’en débarrasser si j’en étais capable. Les missions de reconnaissance étaient souvent difficiles car une fois que l’on rencontre le monstre en question il est parfois compliqué de fuir. Mais envoyer une personne était un moyen sûr de limiter la casse, si la personne ne revenait pas au bout d’un certain nombre de jours, cela confirmait que quelque chose n’allait pas et on envoyait des aventuriers spécialisés. Ma spécialité à moi c’était surtout la reconnaissance au vu de mes capacités. Je pouvais explorer des lieux dangereux ou hors des cartes tout en pouvant fuir directement si le besoin se faisait ressentir.
L’aube s’était levé voilà presque une heure et le bateau sur lequel j’étais quittait peu à peu l’horizon. J’avais un plan bien en tête pour cette mission, j’observais minutieusement l’océan et le ciel, priant pour que la Déesse nous épargne une tempête, mais mes pensées furent obstruées par l’intervention d’une voix d’homme.
Cette voix lâcha une phrase qui manquait de bon goût, une plaisanterie qui ne ferait rire personne en temps normal. Une femme qui entendait ça avait toute la légitimité de se retourner et de gifler la personne qui osait commettre un tel affront. Mais là se trouvait mon point faible. J’étais un excellent public. Je rigolais quasiment à toutes les blagues si le contexte s’y prêtait.
Mais une femme de Foi ne pouvait se permettre d’afficher une telle image de la religion, tant pis. La Déesse nous a donné la faculté de rire. Ce n’était pas pour se restreindre de l’utiliser. Je m’esclaffai quelque peu avant de me retourner, pour voir un homme loin d’être désagréable à regarder. Quel dommage de gâcher ce beau corps avec de tels propos. Fixant avec mes grands yeux mon interlocuteur, je répondis en souriant :
« Par la Déesse, vous ne devriez pas dire ce genre de choses pour aborder des inconnus. Certaines femmes avec moins d’humour pourraient le prendre mal vous savez ? »
La Déesse m’avait permis de rire un peu avant le début de mon travail, j’espérais y voir là un bon signe.
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