Voilà maintenant quelques jours que l’aventurier avait accompli quelques contrats via la Guilde. Des contrats qui n’était malheureusement pas très juteux car plutôt ordinaire. Mais plus que de ne pas remplir allègrement sa bourse, Altaïr trouvait toutes ces missions de seconde zone très ennuyante, manquant de punch et de fun qu’il recherche tant. Pourtant, des missions de ce genre la guilde en propose des tas, mais bien souvent périlleuse et donc, nécessitant d’être accompagné, des compagnons que l’ailé n’avait pas. “Tant pis” se disait-il, pour le moment la guilde lui permettait de se faire quelques cristaux afin de se sustenter jusqu’à plus faim. Mais à force de se goinfrer, il arrive un moment où les cristaux manquent.
Comme à son habitude, Altaïr profitait de son temps libre en volant au-dessus de la capitale, L’ailé aimant passer du temps dans le ciel lorsqu’il veut flâner au grand air, observait avec attention les occupations des habitants de la ville. Mais alors qu’il tirait un léger amusement à cette occupation, les gémissements de sa panse le tirait de sa réflexion. L’appel de la faim se faisait de plus en plus grande et impossible de s’y défaire. Agitant sa besace afin de déterminer la monnaie qui lui restait, le faible tintement des cristaux et le poids laissait donc présager au blondinet qu’il était quasi à court de sous. “Hm… Je vais devoir retourner trouver un contrat à la guilde.” Posant pied à terre dans la ville.
Arrivé à la Guilde de la capitale, il en profita pour se sustenter directement sur place avant de consulter les dernières requêtes. Aucune des demandes affichées ne semblait être bien divertissante à ses yeux. L’ailé avait, certes, besoin d’argent, mais répéter sans cesse les mêmes missions ennuyantes ne lui plaisait guère. Mais les missions un peu plus divertissante nécessitait un second aventurier ou être expérimenté, ce qu’il n’était pas. “Un jour.. Je devrais me trouver un camarade avec qui faire des missions…” Se disait-il, tout en soupirant longuement. L'hôtesse voyant son supplice, s'approcha du jeune aventurier.
Si vous le souhaitez, nous avons cette requête un peu particulière d’une vieille dame des villages voisins. Elle aimerait que l’on inspecte une “maison hanté” selon ces dires. Mais le prix peu élevé et la demande un peu farfelue n'intéresse personne…
L’ailé réagissait instantanément aux paroles de la jeune femme et surtout lorsqu’elle prononça “Maison Hanté”. L'engouement du blondinet s’était éveillé pour cette demande farfelu, mais qui pourrait s'avérer des plus divertissantes. “Je prends !” S’écriait l’ailé avant même de laisser finir l’hôtesse lui proposant cette requête. Quelque peu surprise, elle lui indiqua toutes les informations requise dont l’endroit où habitait cette vieille dame. S’y rendant sans tarder, il tomba nez à nez devant elle qui attendait devant le proche de sa coquette habitation.
B’jour M'dame ! Je viens pour votre demande auprès de la guilde !
Enfin ! Cela fait des semaines que j’ai quémandé de l’aide ! s’écriait la vieille dame
Hola Hola l’ancienne, vous n’êtes pas la seule à envoyer des requête auprès de la Guilde ! Mais n’ayez crainte ! Le grand Altaïr est là pour régler cette histoire ! Disait-il, un grand sourire aux lèvres.
La dame ne semblait pas très convaincue
-… J’ai demandé l’action de plusieurs aventurier et on m’envoie juste un jeune blanc-bec arrogant ?
Dit donc l’ancêtre, je te rappel que je suis le seul à avoir accepté cette demande, tu pourrais être plus cool.
Altaïr faisait fi des règles de bienséances, ne ménageant personne avec son franc-parlé, ni même les retraités. Bien qu’un peu désappointée, la vieille femme désigna le chemin vers lequel était le fameux endroit, à l’aide de la pointe de sa canne. “Suis ce chemin et tu tomberas sur un manoir décrépit. La nuit tombée des bruits étranges s’y échappe si fort que l’on entend d’ici. Fait attention aventurier !”. Tout excité par l’appel de cette aventure, Altaïr ne perdit point de temps et s’y dirigeait sans tarder.
Quelques minutes lui suffire pour arriver devant la grande bâtisse. Un vieux manoir assez grand pour y loger facilement une bonne vingtaine de personne lui faisait face. Tout semblait avoir été laissé en décrépitude depuis de nombreuses années, la flores reprenant peu à peu le terrain. Étant encore en plein après midi, le fougueux Altaïr décida d’attendre à l'intérieur du manoir la tombée de la nuit, ainsi, il pourrait sur le fait ce qui causait l’inquiétude du village. Du moins, c’est ce qu'imaginait l’ailé. Mais l'intérieur de cette ancienne résidence était d’un lugubre, entre les toiles d’araignées et de poussière qui parsemaient les voûtes et recoins des salles, et le bois moisi qui manquait presque de se fendre au moindre pas dessus, une petite inquiétude semblait s’inviter tout doucement dans l’aventurier.
“Bon ok… C’est vrai que de l'intérieur, elle n'inspire pas confiance cette bicoque… Mais je ne vais pas avoir peur pour ça” Se disait le jeune aventurier pour se rassurer. Patientant dans une des pièce du manoir, Altaïr attendait patiemment le crépuscule en essayant de garder son calme, mais les courant d’air faisant claquer les volets et le parquet commençait à faire ressortir un certain stress du blondinet. Plus la nuit se levait, plus les vents violents attisaient ces bruits, rendant presque inaudible n’importe quel autre si l'on se trouvait dans le manoir.
- Merde.. Dans quoi je me suis fourré encore ?!
Un changement d’habitudes. Phoenix ne demandait que ça. Elle en avait assez des promenades autour de la caserne, et ça, Nox l’avait bien compris. Le soldat s’était mis en quête d’une forêt voisine, pas trop éloignée de la Capitale, qui lui permettrait à lui et sa chienne de se dégourdir les jambes en début de soirée. Ne connaissant pas nécessairement les environs, il faudrait éviter de se perdre, mais un retour en début de nuit paraissait faisable.
« Où ça la promenade ?
- Je ne sais pas encore ma belle, je vais peut-être aller demander dans une taverne, ou à la guilde des aventuriers. »
Quoique, la guilde des aventuriers était déjà à l’autre bout de la ville, s’il fallait encore la traverser à nouveau et sortir par les portes Nord, ça n’était pas gagné. Le soldat écarlate se dirigea, au sein de la caserne, vers le réfectoire. On était en milieu d’après-midi, mais on y trouvait toujours des vieux qui revenaient de ronde pour venir y déguster un fruit ou deux.
« Salut les gars, y’en a pas un qui connaît une forêt sympa dans le coin ? J’aimerais changer d’endroit pour balader la chienne. »
Un des gardes se retourna à l’appel, puis lui expliqua où trouver l’emplacement d’une assez grande forêt assez peu occupée, pas très loin de la capitale. Juste un petit village à l’entrée et quelques maisons perdues au milieu des bois. De quoi prendre un grand bol d’air sans croiser grand monde.
Le duo se mit donc en quête de la forêt désirée. Après une petite heure de marche à la sortie de la capitale, Nox fit une halte dans un petit hameau calme. Si paisible que l’on entendît le vent souffler sur les toits des maisonnettes. La nuit était tombée, beaucoup plus rapidement qu’il ne le pensait, cela devait être dû à l’éclairage ambiant de la forêt.
« Eh vous là! Oui, monsieur ! Vous ! Bon sang, y’a que vous à cette heure-ci ! »
Nox se retourna, et fit face à une vieille dame, une habitante du village qui le dévisageait.
« Cette plaque… Vous êtes un Garde n’est-ce pas ? Répondez plus vite bon sang ! C’que les jeunes peuvent être mollassons !
- Bonsoir Madame. Oui tout à fait. Je peux vous aider ?
- Moi non ! Mais j’ai demandé de l’aide à des aventuriers ! Ces incompétents de la guilde n’en ont envoyé qu’un seul ! Pour aller ratisser une maison hantée ! Mais vous vous rendez compte ? Et si jamais il lui arrive quelque chose ? Je serai tenu pour responsable ?
- Oui.. enfin, non ! Madame calmez...
- Quoi ?! Non, non, non !Cette maison et ses bruits nous torturent le cerveau depuis des semaines la nuit ! Je ne peux plus dormir, et ça ne va pas s’arranger si j’ai la mort d’un gamin sur la conscience ! Vous qui êtes bien bâti, faites votre devoir de protecteur et allez donc lui prêter main forte ! »
Sur ce elle le poussa avec sa canne pour lui indiquer le chemin. Désarçonné par son échange, Nox partit sans demander son reste.
« La dame est bien énervée. Elle a peur aussi.
- Oui, c’est ce que j’ai senti, aussi princesse. On va aller voir ce qu’il en retourne. »
Quelques minutes plus tard, la maison se fit visible. Une vieille et grande demeure en ruine dont le plafond était criblé de trous. Elle ne disait rien qui vaille de l’extérieur. Et cela n’allait sûrement pas s’arranger en y rentrant. Mais bon, il devait au moins rentrer pour aller trouver l’aventurier. Les vents étaient si violents dans ce coin de la forêt que l’on pouvait croire que le plafond allait s’écrouler à tout moment.
Phoenix, elle, pas du tout apeurée, trottinait autour de la baraque, reniflant un peu partout. Quelque chose semblait l’intriguer pourtant.
« Plein d’odeurs. Plein d’odeurs nouvelles. »
Nox ouvrit la porte et se faufila à l’intérieur. Il se trouvait dans un hall d’entrée inhabité. Le souffle était si fort que les meubles tremblaient, tout comme le plafond. Phoenix s’assit dans un coin, qui n’était pas trop poussiéreux, et attendit que son maître fasse la visite des lieux. Soudain, la porte claqua violemment et le soldat en mission sursauta. Ils se retrouvèrent dans le noir quasi-total, avec pour seule source de lumière les alvéoles du toit.
« Y’a quelqu’un ? » fit-il, pas trop fort.
Peu de chance d’obtenir une réponse. Les vents violents empêchaient quand même le bruit de circuler en dehors de la pièce. Il dégaina par sécurité, car il faut avouer qu’il n’était pas rassuré, un couteau de la garde, qu’il avait sur le côté de sa botte. Il s’approcha d’une des portes qu’il avait aperçues en entrant et l’ouvrit. Un couloir, et personne dedans. En marchant, il faisait grincer le parquet. Il prenait garde à ne pas abimer ses bottes sur les lattes cassées et moisies par l’humidité. Phoenix ne l’avait pas suivi, elle préférait l’entrée venteuse, et montait la garde près de la sortie.
« Y’a quelqu’un ? » recommença-t-il.
Nox entendit un bruit d’une pièce voisine. Prenant son courage à deux mains, il s’approcha doucement de la porte en question et l’ouvrit doucement. Le grincement fut si intense qu’on aurait pu croire que la porte s’ouvrait toute seule. Il n’était plus tout seul dans cet endroit lugubre…