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    Un monde plein de mystères,
    plein de magie et surtout plein d'aventures...

    Il est peuplé de créatures fantastiques. Certaines d'une beauté incomparable, d'autres aussi hideuses qu'inimaginables, beaucoup sont extrêmement dangereuses alors que quelques unes sont tout simplement adorables. La magie est omniprésente sur ces terres : des animaux pouvant contrôler la météo, des fleurs qui se téléportent, des humains contrôlant les éléments, des objets magiques permettant de flotter dans les airs...

    Dans ce monde, il y a le royaume d'Aryon. Situé à l’extrémité sud du continent, c'est un royaume prospère, coupé du monde. Il est peuplé d'hommes et de femmes possédant tous un gros potentiel magique, chacun vivant leurs propres aventures pour le meilleur comme pour le pire.

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    Red et Bridget se transforment en instructeurs de la Garde de la Forteresse pour une journée, en compagnie d'une véritable instructrice...

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    Les belluairesLes Belluaires assurent la sécurité de la forêt du royaume. Réputés pour accueillir les « cas désespérés » de la Garde, mais aussi pour leur polyvalence et leur sympathie !
    Le blizzardLes gardes du Blizzard sont de valeureux guerriers. Postés au nord du pays. Pour eux, plutôt mourir que faillir. Voici leur force, voici leur courage
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    Parfois, c'est mieux de se taire et de se souvenir des bons moments.
    Whiskeyjack CallahanLe glooby de toutes les femmes et la femme de tous les glooby
    Whiskeyjack Callahan
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    Parfois, c'est mieux de se taire et de se souvenir des bons moments.
    Mer 6 Nov 2019 - 14:22 #
    -Qu’est ce que tu veux faire plus tard, mon petit ?
    -Je veux pouvoir sauver des gens !
    -Ah ? Tu veux être un aventurier alors.
    -T’es bête. Les aventuriers sauvent pas les gens.
    -C’est pas très gentil, mon gars.
    -‘Pas vrai.
    -Tu veux être dans la garde alors ?
    -Nan.
    -Alors, tu veux faire quoi ?
    -Je veux être un super héros.
    -QU’est ce que c’est que ce truc ?
    -Je veux pouvoir voler dans les airs, avoir un costume, être masqué et sauver les gens. Les gens sauront pas que c’est moi et je pourrais protéger tout le monde dans l’ombre.
    -C’est un drôle de métier que tu veux faire mon petit. Tu as quoi comme pouvoir ?
    -Je peux faire rougir les filles.

    J’échange un regard interloqué avec la prêtresse qui esquive un sourire pincé à cette évocation. Je sens que le garnement a déjà fait des misères. Je reviens au gosse.

    -C’est pas très utile, ça. Et faut pas le faire, c’est pas très gentil.
    -Mais j’veux être un super héros.
    -Un super héros, c’est être gentil.
    -Qu’est ce que t’en sais ? Tu savais pas ce que c’était.

    Bon point.

    -Allez, Raunin, c’est l’heure de ta leçon.
    -Oui madame !

    Le gamin de huit ans saute de sa chaise et part en courant dans le couloir. Je me redresse et j’échange un sourire amusé avec Mariane, une sœur que je connais depuis un bon moment. Quand j’étais jeune, je n’étais pas le dernier pour faire quelques bêtises du côté du temple de Lucy et déjà, Mariane nous réprimandait, moi et mes copains. Aujourd’hui, elle a pris plus d’âge, mais elle ne s’est jamais séparée de son sourire attendri et de son immense compassion envers les orphelins. Elle s’approche de moi.

    -Un super héros, hein ? Ils ont de l’imagination à cet âge là.
    -Oui. Ils en arrivent même à s’imaginer les parents qu’ils n’ont pas.

    Un peu de tristesse dans la voix/ Je vois à quoi elle veut en venir.

    -J’ai laissé traîné mes oreilles pour la jeune Blanche.
    -Ah ?
    -En recoupant quelques informations, je pense avoir retrouver sa famille. Sa mère tout du moins.
    -Et ?
    -L’exil.
    -Ah. Merci pour ton aide, Jack.
    -De rien. Je ne fais qu’écouter.
    -C’est une qualité importante.
    -Et utile.
    -Oui.

    Elle rit un instant même si son visage est triste. Il est difficile de trouver les traces des parents de ceux abandonnés sur le pas du temple. Et quand on trouve des informations, elles ne sont pas souvent gaies. Ce n’est pas sur un coup de tête que ces enfants sont abandonnés. C’est le fruit d’une situation qui n’est pas enviable, mais arrive toujours le moment où l’enfant veut savoir sur ces origines et même si la vérité est souvent dure, elle est importante. Se construire sur un vide que l’on peut combler avec n’importe quoi est moins enviable qu’une réalité dure, mais c’est la vérité. Quand je passe au temple, Mariane me donne toujours des quêtes d’informations pour retrouver les traces de ces enfants. Ça ne coûte rien et parfois, je touche quelque chose. Ça me donne une occasion de repasser et de guérir quelques blessures. Parfois. Mais là, je ne suis pas venu pour ça dans un premier lieu.

    -Je peux la voir ?
    -Elle prend ces soins en ce moment même. Il faudra attendre un peu.
    -J’ai tout mon temps.

    Une autre sœur. Plus ancienne. Notre grand-mère à tous si on peut dire. Elle n’a jamais voulu devenir prêtresse. Martah. Un petit bout de femme dont les yeux lancés des éclairs quand on était vilain. Elle était pas méchante. Elle se pliait en quatre pour tout le monde. Véritable pilier de ceux et celles qui s’occupent des personnes recueillis par le temple, elle a beaucoup donné tout en recevant l’aide qui lui a permis de continuer. Aujourd’hui, la maladie et la vieillesse la rattrapent. Il parait qu’elle est impossible, dans sa chambre, exhortant tout ceux qui la soignent de la laisser retourner à ses affaires. Une vraie furie. Ça ne va pas très bien, alors je passe la voir. Je la connais. Ça fait toujours un peu mal de voir des gens que l’on a côtoyés dans ses jeunes années être poussé vers la sortie. Mais il faut garder le sourire. Elle aimerait pas. Et c’est pas la chose la plus folichonne de s’attirer les foudres de la vieille Martah.

    Mariane me conduit vers un couloir où plusieurs chaises y ont été mises contre un mur. Pas loin d’une porte.

    -Restez là. Ils feront savoir quand vous pourrez rentrer.
    -Bien compris.
    -A bientôt, Jack.
    -A bientôt.

    Elle s’en va. L’attente commence.
    Naëry WigLe Lynx conteur d'Origamis
    Naëry Wig
    Informations
    Re: Parfois, c'est mieux de se taire et de se souvenir des bons moments.
    Lun 11 Nov 2019 - 20:56 #
    Parfois c’est mieux de se taire et de se souvenir des bons moments.
    ─ avec Wiskeyjack

    Le temple de la Capitale est comme ma deuxième maison. C’est ici que je me suis réfugié lorsque j’ai décidé de mourir. Enfin, que Reyan devait mourir pour faire naître Naëry. Alors qu’un adolescent « amnésique » s’est rendu dans ce lieu de culte pour se recueillir auprès de Lucy, c’est bien plus qu’une aide qu’il y a trouvé, mais une seconde famille.
    Je me souviens encore de Martah et de son air austère, je vous jure qu’avec elle vous avez pas envie de marcher de travers. Et pourtant … elle a le coeur sur la main. Une main qu’elle m’a tendu pour m’accueillir, et même m’héberger dans l’un des chambres habituellement réservée aux prêtres.

    Je me souviens encore des longues heures que nous passions dans le cloître à jardiner. Martah a toujours adoré la nature et prendre soin de ses végétaux. Dans ce jardin aux allures de paix, elle rendait hommage à la Création, dorloter chaque plante comme si elles étaient ses propres enfants. Oui, j’y ai passé quelques heures avec elle, dans le silence de nos songes.

    Elle a toujours détesté les bouquets de fleurs. Comment pouvait-elle apprécier un bouquet de mort ? Couper la fleur de son essence, de toutes ressources … Elles pourraient survivre quelques jours, semaines tout au plus avant de faner, se décomposant par manque de sustentation. Alors non, Martah n’aime pas les bouquets, si vous lui en offrez un, attendez vous à affronter sa véhémence.

    C’est pour cela que j’ai pris l’habitude de lui ramener quelques graines lorsque je viens la voir. Des graines provenant des horizons de mes aventures, aux quatre coins du pays si mes missions le permettent. Nous prenions alors plaisir à les planter ensemble, dans bout de jardin du cloître. C’est qu’il faut arriver à trouver de la place encore, les végétaux se sentent bien ici et ont poussé avec exaltation. Comme cet arbre au centre de son jardinet, elle lui parlait souvent, dans un murmure de compassion. Comme s’il était l’oreille de Lucy.

    Depuis que j’ai appris sa maladie, je passe aussi souvent que je le peux. Sœur Marianne tente de minimiser l’état de santé de Martah, mais je reconnais à son petit rictus et au voile de peine dans son regard que le corps de la femme fatigue de plus en plus face à l’affection. Marianne est ravie de me revoir et ne peux s’empêcher de m’enserrer quelques secondes dans ses bras. Je lui rends l’accolade avant de la fixer, dans l’attente des nouvelles de notre matriarche.

    - Tu sais, elle a maigri depuis ta dernière visite, tu vas la trouver changer, c’est normal d’accord ?

    - Marianne, je ne suis plus un enfant, dis moi ce qu’il en est s’il-te-plaît.

    La femme expire longuement les paupières mi-closes.

    - Son corps faiblit un peu plus chaque jour, les médecins ne savent pas d’où vient le mal. Une nouvelle décoction devrait lui être prescrite. Nous avons espoir que cela lui redonne des forces. Elle est en soin en ce moment même, nous en serons plus lorsqu’ils auront terminé.

    Mes mâchoires se crispent, quoi de plus détestable que de se sentir impuissant.

    - D’accord …, soufflé-je.

    - Ça va aller, tu sais la battante qu’elle est.

    Un peu plus de conviction n’aurait pas été du luxe dans les paroles de la sœur. Je préfère garder le silence avant de me rendre, à sa suite, vers son lieu de repos.

    - Attends ici, tu seras prévenu quand tu pourras y aller.

    Elle fait un signe de tête à l’homme déjà installé sur l’une des chaises, je m’assied non loin de lui, tenant ma boîte aux graines de phume dans une main. Son visage me dit quelque chose, peut-être l’ai-je déjà croisé ici ? Ou ailleurs, allez savoir. Toujours est-il que sa bouille m’incite à entamer la conversation, moi qui d’habitude observe le silence.

    - Martah aurait-elle son fan club ? Elle vous a terrorisé vous aussi ?

    Faut avouer que la femme a un caractère bien trempé, et même affaibli on l’entend qui râle contre ses allopathes.

    - Elle n’a pas perdu sa fougue à ce que je vois …

    code ─ croquelune

    Whiskeyjack CallahanLe glooby de toutes les femmes et la femme de tous les glooby
    Whiskeyjack Callahan
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    Re: Parfois, c'est mieux de se taire et de se souvenir des bons moments.
    Mer 13 Nov 2019 - 18:22 #
    J’éclate de rire. Ça peut sembler déplacé parce qu’à côté, il y a une vieille personne qui va pas très bien, mais je suis comme ça. Et puis, on m’en tiendra pas rigueur. Penser aux moments en communs avec le sourire, c’est mieux qu’en versant une larmichette. De toute façon, si on rentrait dans la pièce avec les yeux humides, on se prendrait à coup sûr un objet entre les deux yeux et une virulente charge contre notre présence. Rions. C’est mieux.

    -Le jour où elle nous en fera plus tous bavé, c’est que le dernier jour était la veille. Et encore. Elle est capable de nous survivre juste pour le défi.

    Terrorisé ? Non. Le mot est fort. Rugueuse ? Abrupte ? Ça colle mieux au personnage. D’autres ont été terrorisés, mais elle avait une faible tendance à moins me fusiller du regard. Un soupçon hein. N’allez pas croire que la vieille Martah sait faire preuve de sentimentalisme. Plutôt crevé que de lui dire ça. Je regarde rapidement mon vis-à-vis. Solide gaillard, un poil plus jeune que moi. Il a pas l’air d’être du genre très causant, mais bon, on peut rarement s’empêcher de vouloir parler à ce bon vieux Whiskeyjack. Je fais souvent cet effet-là. Généralement, les types un peu renfermés ne montrent pas trop leur sentiment. Question d’auto-défense au monde parfois impitoyable. Venir ici pour témoigner du respect envers une furie vieillissante, c’est qu’elle doit beaucoup compter pour lui. Il a causé de terroriser. Il s’est fait terrorisé ? Un jeune du coin peut être. Peut-être que je le connais. Mais il me dit rien. Ça m’arrive souvent. Je brasse du monde.

    On en oublie les convenances. Je tends une main accueillante

    -Whiskeyjack. Mais on m’appelle souvent Jack.

    Je le vois hésiter un instant, mais il serre la pogne. Bien ferme. Pas que de la gonflette.

    -Naë.

    Ça, vue le coco, ça sent le pseudonyme, mais je suis pas à cheval là-dessus. On s’appelle comme on aime s’appeler. Et puis, on est pas intime. D’ici la fois où on roulera sous la table après le verre de trop, il y a pas mal de pas, surtout si on veut trouver une adresse acceptable pour nos papilles délicates. Le quartier est pas fameux sur la question. Je descends mon regard vers ce qu’il a entre les mains.

    -Qu’est ce qu’il y a là-dedans ?

    Je suis curieux. Faut un naturel curieux pour papoter aisément avec les gens. Il me dit que c’est des graines. Pour offrir. J’hoche la tête plusieurs fois.

    -Sympa. Vrai que j’ai pas ramené de cadeau. Je savais bien qu’elle aimait bien les graines. Une fois, j’ai réussi à lui extirper une de ces recettes, le genre secret gardé dans la bibliothèque royale, mais en pire, parce que c’est Martah. Ahah. Bref, un truc pour enrichir son pain. Si on prend… par exemple, celui de la rue du Marché. Tu sais ? Celle à l’angle avec la ruelle des maréchaux. Il est déjà pas mal, hein ? Mais avec l’assemblage de graines qu’elle met dedans. Po po po. C’est une tuerie. Je dois garder le secret. C’est ce qu’elle m’a fait promettre sous peine de me faire arracher la tête. Ou quelque chose dans le genre. T’imagines bien qu’elle a l’imagination fleurie pour balancer des menaces. Mais je pense que je peux te le dire. Le truc c’est de …
    -WHISKEYJACK ! J’ENTENDS TOUT !

    Merde, la vieille. Ça me coupe le sifflet direct et je perds un peu de couleur au visage au passage. La porte s’ouvre, dévoilant une triplette de jeunes sœurs visiblement bien secouées par l’épreuve. La sortie est comme une bénédiction à leurs yeux. La plus ancienne qui doit avoir à peine mon âge nous glisse un « elle vous attend » pas indispensable avant de s’éclipser, trop heureuse d’échapper au monument. J’avale de travers, moins confiant qu’à mon arrivée. J’ai souvent la confiance. Je fais le chaud. Mais pas face à Martah. Pour gagner un point de bonté, j’invite Naë à passer devant. Et je lui laisse quelques instants pour espérer adoucir l’acariâtre personnage. Puis, je me glisse dans la chambre, fermant dernière nous avant de me retourner, tout sourire, les bras écartés comme pour saluer une vieille amie.

    -Martah ! Quelle plaisir de…
    -Whiskeyjack ! Est-ce que j’ai bien entendu ce que j’ai entendu à l’instant ?
    -De quoi ? Je ne vois pas de quoi vous parler. Vous devez sans doute perdre un peu en audition.
    -Ne me vieillis pas ! À part quelque désagrément, tout marche à merveille. Mais personne ne m’écoute ici !
    -Ah. Le petit personnel. Toujours un peu trop attentionné, hein ?

    Elle grommelle dans son menton, ses petits yeux me lançant des éclairs. J’échapperais pas à une deuxième couche et je me concentre sur l’essentiel. Ça va pas fort. Amaigri. Le teint un peu mal. Il y a même une légère perturbation dans son timbre de voix qui est comme un hurlement énonçant la rudesse de l’âge sur son existence. Je lui en fais part.

    -Vous êtes toujours aussi ravissante, Martah.
    -Garde ton miel pour tes greluches !

    Toujours aussi sympathique.
    Naëry WigLe Lynx conteur d'Origamis
    Naëry Wig
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    Re: Parfois, c'est mieux de se taire et de se souvenir des bons moments.
    Lun 25 Nov 2019 - 20:13 #
    Parfois c’est mieux de se taire et de se souvenir des bons moments.
    ─ avec Whiskeyjack

    Sacré bagou ce Whiskeyjack. A peine a-t-il ouvert la bouche que je l’apprécie déjà, comme si ce n’est pas la première fois qu’on parle lui et moi. Je suis même presque apaisé qu’il soit là pour affronter Martah. Enfin pas la bonne femme en elle-même, pour affronter la santé décadente de la vielle None devrais-je dire.

    Alors qu’il s’apprête à me révéler le secret du bon pain de Martah, cette dernière le reprend de toute sa véhémence. Je ne peux m’empêcher de sourire devant la mine déconfite de mon interlocuteur. Personne n’en mène large devant Martah, c’est drôle quand on y pense. Du charisme, un regard noir, une voix qui porte, et le tour est joué pour se faire obéir de tous les gredins qui l’entourent.

    La porte s’ouvre, on nous laisse la voie libre. Je ne me fais pas prier lorsque Wjack joue la galanterie. Seul quelques secondes avec elle je lui tends la petite boîte. Elle me lance un regard interrogateur je lui explique.

    - Des graines de phume, tu pourras épicer ton pain avec comme ça. lui dis-je avec un clin d’œil, ravivant la presque révélation de Wjack.

    Elle profite de l’occasion pour le remettre à sa place lorsque celui-ci pénètre enfin la petite chambre. Je m’adosse au mur le plus proche, observant le spectacle avec un grand sourire. Un rire étouffé m’échappe, mais pas à la fille de Lucy.

    - Et toi ça te fait rire ? Tu crois que je vois pas ton petit manège ? Tu viens me voir parce que je suis clouée à ce lit c’est ça ? Attends de voir quand je vais en sortir!

    - J’en profite que crois-tu! la défié-je.

    - Espèce de **** mes oreilles se mettent à saigner, ça fait bien longtemps que je n’avais pas entendu ce nom d’oiseau !

    - Naëry Wig viens ici de suite !

    Devant les yeux furibonds qui m’ordonnent de m’approcher du lit je m’exécute, beaucoup moins sûr de moi qu’il y a quelques secondes à peine. D’un vif mouvement elle me choppe l’oreille pour la tirer sèchement jusque sa bouche ridée.

    - Crois moi, il va me falloir bien plus que des graines pour te faire pardonner cet affront !

    Elle me relâche, j’ai les pavillons en feu, ma main vient caresser mes pauvres tissus auditifs qui ont subis les frais de ma langue d’habitude si peu pendue.
    Elle nous regarde tour à tour et un brin de malice traverse son regard fatigué.

    - Puisque vous avez décidé de faire vos malins tous les deux, vous allez me faire le plaisir de retrouver mon cabochard de frère et de le ramener ici.

    Voyant nos airs incertains elle précise :

    - Allez voir Marianne, elle vous expliquera où trouver cet énergumène. Tous de joyeux lurons hein !

    Sa manière à elle de nous donner congé. Je sors le premier, laissant mon acolyte d’infortune seul avec la marâtre. Je retrouve Marianne et la questionne sur le frère de Martah. WJack nous rejoint pile pour le début du récit.

    - Balan et Martah ne se voient plus depuis des années. Il ne comprend pas la foi de sa sœur, pas après la tragédie qui a accablé leur enfance.

    Ils étaient cinq frères et sœurs, la mère est morte en couche de dernier, Balan. Des années plus tard le père et l’un des frères sont morts lors d’une randonnée en forêt, attaqués par des bêtes habituellement craintives. Martah, l’aînée, a pris sous ses ailes de mère de substitution la protection de ses deux frères et sœur. Cette dernière est morte un an et demi plus tard d’une maladie orpheline, et lorsqu’il touchait à l’âge adulte, leur dernier frère à tous deux se vit ôter de sa vie lors d’une échauffourée dans une taverne alors qu’il tentait de séparer deux hommes ivres. Une simple bousculade, une mauvaise réception … Comment croire en Lucy après toute cette mort ? Qui allait être le prochain ? Balan, encore jeune, a reporté sa colère contre sa sœur avant de fuir. Elle l’a retrouvé des années plus tard, heureuse de revoir le dernier membre de sa famille, mais lorsqu’il appris qu’elle était sœur, il a préféré couper les ponts, définitivement. La colère n’était pas passée. Elle ne l’a, dès lors, plus jamais revu.

    - La dernière fois qu’elle l’a vu, il vivait à la montagne. Même s’il refuse tout contacte avec Martah, elle a toujours fait en sorte de suivre la vie de son frère, et aux dernières nouvelles, il se serait installé dans la Capitale, il n’y a pas plus d’une Lune de cela. Je ne sais où exactement.

    Quelle histoire ! Comme quoi, tout le monde a son lot de secrets, j’en tombe presque des nus venant de Martah. Je remercie Marianne avant d’apostropher Whiskeyjack.
    - Prêt à retrouver Balan?

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    Whiskeyjack CallahanLe glooby de toutes les femmes et la femme de tous les glooby
    Whiskeyjack Callahan
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    Re: Parfois, c'est mieux de se taire et de se souvenir des bons moments.
    Mar 26 Nov 2019 - 17:38 #
    -Je crois bien que ça s’impose, ouai.

    Et bah, ça lui a retourné la tête de la voir dans cet état, la Martah. Tu arrives pour prendre des nouvelles d’une personne proche et voilà qu’il se plie en quatre pour partir à la recherche du dernier membre de la famille de la vieille encore vivant. Faut dire qu’il y a de quoi mettre un sacré coup au moral après avoir entendu son histoire à l’acariâtre bonne sœur. Fichtre. Il y a plus de macchabées dans son histoire que de types que j’ai dessoudé dans ma vie et ça vaut aussi pour un bon paquet de monde quoiqu’on dise les bien-pensants qui se disent pour se le convaincre que le royaume, c’est gentil. Quand on arrive pour te suriner dans une ruelle, ça finit rarement bien. Mais bon, c’est pas trop de son fait, hein. Ou alors, elle en cache une sacrée couche et ça serait putain de malsain. Comment croire Lucy dans ses conditions ? C’est ce qui se lisait sur le visage de Naë. Tu m’étonnes. Personnellement, je me serais plus tourné vers la sainte boisson pour oublier tout ça. Une vie sans ma Môman et mon Pôpa ? Jamais de la vie. La famille, c’est trop important.

    Je salue une dernière fois Marianne qui s’éloigne avec la posture de celle qui a beaucoup de soucis sur ses épaules. Et puis j’accompagne Naë vers la sortie. On cause pas des masses, chacun murit ses révélations, à revoir certaines situations de nos passés respectifs à l’aube de ces informations. J’aurais imaginé les situations bien différentes, mais non, elle a fait en sorte que personne ne découvre la vérité. Et l’autre penser, c’est que pour demander son frère avec qui elle est en froid depuis perpet’, c’est qu’elle doit sentir la fin arrivée plus tôt qu’on pourrait le croire. Et bim, deuxième coup de savates dans le moral. Ça me donnerait presque envie d’arrêter la boisson et d’entrer dans les ordres, mais je suis sûr que Martah viendrait me hanter parce que je déshonore le rang. Restons moi-même. Il n’y en a pas assez dans ce bas monde.

    -On sait où cherchait ?
    -Son information venait du quartier des forges.
    -Oh ? Bah, on va commencer par là.

    Je vois le coin. Loin du calme et des belles demeures des nobles, c’est le genre d’endroit où tu perds de l’audition après t’y être baladé une heure. Dans la périphérie dans la capitale, profitant d’un accès facilité vers l’extérieur qui améliore le commerce, c’est l’endroit où ça chauffe, plie et transforme le métal. Ça braille dans tous les sens. Ça tape dans toutes les tonalités et les cadences. Un endroit chaleureux, pour sûr, mais plutôt dense. Un coin plutôt favorable pour commencer quand on vient de la campagne puisqu’il y a toujours besoin de main d’œuvre. Les accidents, ça arrive fréquemment, du plus bénin aux plus mortels. C’est que manipuler des trucs brulants, lourds, ou qui coupent, si tu en sors pas indemne, c’est que ça doit pas être beau à voir. Et ça a l’avantage d’être un dortoir à bas prix pour beaucoup de monde, rapport aux faits que le bruit s’arrête jamais vraiment et que les bâtiments nécessiteraient un bon coup de réparation globalement et encore plus les routes défoncées par les charrettes et les chargements de métal. Après, quand on prend le pack boulot plus dodo, on n’est pas trop emmerdé. Le boulot fait suffisamment bougé pour dormir comme une masse. Alors qu’on se dirige vers ledit quartier, j’en viens à dire tout haut une réflexion qui me chafouine dans le fond de ma caboche depuis un moment.

    -Mais sinon, ce Balan, ça fait genre des dizaines d’années qu’il vit bien loin de la capitale et de sa sœur. Et là, alors qu’elle va mal, il revient en ville ? C’est soit un sacré coup de chance, soit une drôle de coïncidence…

    Naë me regarde comme si j’avais proposé d’assassiner la famille royale. Je calme le jeu tout de suite.

    -C’est juste… étonnant. Mais ce qui m’interroge vraiment, c’est pourquoi il est descendu à la capitale. Pourquoi maintenant. Il a peut-être eu des emmerdes, hein.

    Voilà pour le fond de ma pensée. Enfin, pas tout, parce que j’ai envie d’une mousse, mais c’est pas le genre de détail utile en ce moment. On se mure dans nos silences respectifs et on cogite. On est déterminé, même s’il y a une petite trotte. Pas de trop de transport en visu. Pas grave. La marche, ça décrasse, mais ça creuse. On s’arrête un coup pour choper un truc à grailler en marchand dans une boulangerie. Vous savez ? Celle qui fait l’angle entre la ruelle des portiers et la route des tisserands. A côté du grand bâtiment rond à moitié écroulé ? C’est ça. Plutôt bonne, je vous la conseille. En route, on croise même un piano écrasé, en équilibre précaire sur un muret. On évite de poser des questions. On a déjà suffisamment de choses à fiare aujourd’hui. Surtout qu’en arrivant sur place, la pluie vient nous accueillir. Aaah. Une chasse aux infos sous la drache et dans la bonne odeur des flammes crépitant sur les outils de demain. Ça a son petit charme, avouez le.

    -Bon, Naë. Ce que je te propose, c’est qu’on se sépare histoire de brasser plus de distance et de gens. On se retrouve en fin d’aprem au « Vieux Gaspard ». C’est là, entre ces deux maisons. De souvenir, c’est pas très fameux, mais le vieux Gaspard est sympa, même s’il est sourd comme un pot. Ça te va ?
    -ça me va.
    -Attrape pas froid, mec, ou on risquerais de nous demander de tenir compagnie à Martah.

    Je ris entre mes dents, doucement. Un peu d’humour, ça fait pas de mal.

    Naëry WigLe Lynx conteur d'Origamis
    Naëry Wig
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    Re: Parfois, c'est mieux de se taire et de se souvenir des bons moments.
    Mar 3 Déc 2019 - 23:32 #
    Parfois c’est mieux de se taire et de se souvenir des bons moments.
    ─ avec Whiskeyjack

    L’histoire de Martah est terrible. Mais ce n’est pas ça le plus terrible. Non. Le plus terrible, c’est de savoir qu’elle veut revoir son fraternel. Pour moi cela ne signifie qu’une seule chose … Une chose à laquelle je ne préfère pas songer, je ne suis pas prêt. On est jamais prêt à ça. Mais là, je suis vraiment pas prêt à entendre cette aveu de mort.

    On ne se parle pas trop avec Jack le temps du trajet, jusqu’au moment où il me fait part de sa réflexion. Moi aussi j’ai trouvé ça bizarre, mais on ne sait jamais ce qu’il se passe dans la tête des gens. Je lui donne une autre version, tout aussi hypothétique que les siennes.

    - Martah a bien fait suivre son frère pendant des années, peut-être la réciproque est vraie. Ensemble, leur famille a été décimée, à se demander qui aurait été le prochain. Vivre séparément était peut-être sa solution. Mais la famille reste la famille, surtout quand ta grande sœur prend le rôle de mère, de patriarche, de protecteur … Personnellement, même si j’étais loin de ma sœur, j’aurais aimé la savoir en bonne santé et bien.

    Exactement ce que je fais avec Calia, nos rendez-vous clandestin à l’auberge de la Jasserie nous permettant de s’assurer de la sécurité de l’un et de l’autre. Pourtant nous n’appartenons plus au même monde dorénavant. Oui, Baltan pouvait aussi avoir une taupe au monastère, ça peut se tenir. Quant à sa venue inopportun dans la Capitale pouvait ainsi s’expliquer par la maladie de sa sœur. Le seul moyen de savoir ? Le retrouver.
    Je n’ai pas très faim lorsque Jack nous arrête à la boulangerie, le bougre a raison, mieux vaut reprendre des forces. On ne sait pas combien de temps nous allons sillonner le quartier. Et l’odeur est assez alléchante pour que je me laisse tenter. Fichtre, c’est bon ce pain.

    Dans ce quartier on croise de tout, parfois mieux vaut pas se demander ce qu’il s’est passé. Un piano écrasé sur une murette, quel gâchis. Je sais pas si ce sont mes pensées moroses pour Martah qui me ramène à ma plus jeune enfance, avant la naissance de ma sœur. Lorsque ma mère était encore en vie, et me jouait une berceuse au piano pour calmer mon anxiété. Je me souviens encore de ses doigts effleurant les touches, le son cristallin de la mélodie. Ça me met la râte au court bouillon d’y repenser. D’ailleurs je vais arrêter de ce pas et me concentrer sur la mission.

    Au Vieux Gaspard ?

    - Ça me va.

    Jack ne peut s’empêcher de faire une blague qui m’extirpe un sourire, je lui fais signe de la main en partant de mon côté. Y a de tout ici, surtout du bruit. Ça crie pour vanter les mérites de son travail, ça crie de colère, ça crie de joie. Ça crie beaucoup trop. Par où commencer ? Je suis un type des montagnes, j’ai pas trop de sous, je suis pas habitué à tout ce capharnaüm … J’irais où ? J’essaierai de m’éloigner, trouver une auberge un tant soit peu calme. Pas facile dans ce bazar. Je finis pourtant par en dégoter une, puis deux. J’ai pas un franc succès avec pour seul info « je cherche Balan ». J’espère qu’il n’a pas eu la mauvaise idée de changer de nom. Pour le tester depuis une dizaine d’années, c’est efficace comme technique. Irait-il jusque là ?
    Je m’attaque ensuite aux bars et autres lieux publics où Lucy n’est pas conviée. Les heures s’écoulent et je finis par rejoindre le Vieux Gaspard.
    J’y retrouve un Wisckeyjack bien entouré, quelques hommes éclatant de leur tonitruant rire suite à l’une de ces paroles. Drôle de type ce Jack. Il a cette sympathie qui refuse toute méfiance et toute haine à son égard. Je ne m’étonne même pas de le trouver en grande palabre avec de parfaits badauds. Je m’installe à ses côtés, le laissant narrer la fin de son histoire, ces interlocuteurs avalant ses paroles. Moi je commande une chope pour ravaler ma morosité.

    J’attends que l’assistance se calme avant d’alpaguer l’attention du conteur.

    - Tes recherches ont-elles été fructueuses?


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    Whiskeyjack CallahanLe glooby de toutes les femmes et la femme de tous les glooby
    Whiskeyjack Callahan
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    Re: Parfois, c'est mieux de se taire et de se souvenir des bons moments.
    Lun 9 Déc 2019 - 17:31 #
    -Ah, Naë, tu tombes bien. Je viens juste de raconter la fameuse histoire de l’examinateur Trovnik et de la tête qu’il a fait lorsque son intégrale des archives de notes de frais de la dernière décennie ont fait plié l’armoire dans laquelle ils étaient situés et se sont étalés sur quinze mètres au milieu de la salle des examinateurs, à la guilde. J’ai cru qu’il allait avoir une syncope. La légende raconte qu’il occupe son temps libre à retrier tout. Et à relire tout, évidemment, au cas où il aurait oublié quelque chose. Sacré Trovnik. Il n’y’en a pas deux des comme lui. Et Heureusement ! Santé Francis. Hé ! Gaspard ? TU m’en mets une autre ? Merci, tu es bien brave. Où en étais-je ? Ah, oui, les recherches. J’ai trouvé quelques trucs intéressants, dans mes pérégrinations. Ah. Merci Gaspard. Tu déconnes pas le col de mousse toi ! Hé hé. Bref… Naë !

    J’ai d’abord fait un tour du côté de la porte la plus proche. Evidemment, je suis allé demander aux gardes. Tu t’imagines bien qu’à croiser des centaines d’inconnus à longueur de journées, on allait pas tirer grand-chose d’eux. Quand ils ne sont pas occupés à zieuter une partie de cartes de collègues ou la croupe d’une jolie donzelle passant par là. Je les comprends, hein, c’est quand même une assignation pas très passionnante. Et c’est un peu ça le truc horrible avec eux, c’est que du piment dans leur boulot, c’est forcément un truc méchant, du grabuge ou du même genre. Faut donc mettre son nez dans les emmerdes et c’est quand même pas le truc jouyasse à laquelle tu penses quand tu veux faire un truc sympa. Bref, j’ai posé quelques questions en mode sympa ; tu me connais ; et j’ai pas eu grand-chose d’intéressant à dégoter. ‘sont rien vus de particulier. Et comme ça a été plutôt calme à la porte récemment, on peut déjà se dire qu’il a pas fini au trou pour une sombre histoire à peine le premier pied mis dans la capitale. Ce qui serait une sacrée déveine. Par contre, ils m’ont mis au parfum de quelques établissements qu’eux, et les proches commerçants, conseillent pour les nouveaux venus. Des bouis-bouis pas cher, pas fameux, mais suffisant pour avoir un endroit où crécher le temps de savoir comment mettre un pied devant l’autre dans ce dédale. Moi-même, j’étais pas extrêmement serein, je t’avoue. Pas toi ? C’est qu’on peut pas trop se fier aux bruits, il y’en a partout. Et puis, ça sent quoi. Hé oh ! Pas que ça pue, je t’arrête tout de suite avec ton regard courroucé. Plutôt la douce odeur du métal en fusion et de la sueur des hommes qui travaillent comme des bêtes. C’est quand même sacrément viril comme environnement. Et ça, je te le dis, Naë, il n’y a pas de mal à apprécier le labeur des bons hommes. Et femmes, hein. On est pas misogynes. J’ai croisé quelques filles, elles transportaient des trucs qui me briseraient le dos, mais facile, hein. C’est juste une question d’environnement.

    Bref, j’ai fait la tournée des petits établissements qu’on m’avait bien recommandés. Pas eu beaucoup d’informations majoritairement. En plus, au « Canard Manchot », j’ai failli me faire mettre dehors ! C’est quand même fort en moutarde tout ça. Je suis plutôt sympa, mais ça, Naë, on peut pas empêcher les natures des butors sans cervelle à être profondément désagréable. J’ai préféré pas faire de vague ; tu me connais ; je suis pour la paix des ménages et des commerçants. Surtout que c’est dans le truc d’à côté que j’ai trouvé mon information. Balan ! Bingo. Le type avait pas changé de nom. Pour l’instant ! Attends la suite. Il a juste créché une nuit alors qu’il était arrivé tard de la campagne. Niveau physique, c’est taille moyenne, une barbe plutôt bien fourni. Un visage dur avec un regard qui lance des éclairs même quand il dit juste bonjour. Le digne frère de sa sœur si tu veux mon avis. Il n’avait pas grand-chose comme affaire. Juste un gros sac. Quand on lui a demandé ce qu’il venait faire ici, il a répondu qu’il venait déterrer des trucs. On pense à la même chose hein ? Il parlait de sa sœur hein ?

    Pas vraiment, le cochon. Il a décampé le lendemain en disant qu’il chercherait du boulot dans les grandes forges de Gavrenier. T’sais ? Celle avec les trois cheminées en triangles. Pas un truc de rigolos. Evidemment, j’ai suivi la trace et je suis allé les voir. Z’étaient pas très avenants, mais à force de papotage ; parce que je connais un peu le métier, je m’intéresse à tout ; tu me connais ; j’ai fini par délier les langues. Là, ils ont dit qu’ils avaient rencontré un certain Baldur quand je leur ai ressorti la description qu’on m’avait donnée. Changement de nom, hein ? Il s’est présenté comme un type des montagnes justement. Les forges de Gavrenier ont un partenariat avec certaines mines de là d’où vient Balan. Alors, il a dit qu’il venait de ces mines et qu’ils s’y connaissaient en minerais. Comme ils brassent du monde et que Balan était pas trop dégueu aux deux trois tests qui lui ont fait faire, ils l’ont embauchés direct. Je pensais m’arrêter là parce que la piste s’annonçait bien, et j’ai bien fiat de continuer un peu. D’autres auraient dit que je préférais boire une bière plutôt de de remplir les obligations. Ah les jaloux ! Oh ! Merci Gaspard. Tu remplis celle de Naë ? Merci, tu es bien brave.

    Bref, je suis allé voir là où il était censé bosser. Censé, hein. Parce qu’il y était pas. C’est là que ça m’inquiète un peu. Son recrutement, c’était bien y a un mois. Et d’après ses collègues, il est pas venu bosser depuis une dizaine de jours. Pas de mots. Pas d’excuses. Pas d’explication. Nada. Alors qu’il était plutôt bien malgré qu’il était très discret sur lui et ses affaires. Toujours clair dans son taff, il faisait de belles heures. Ils savaient pas où il créchait. Le seul autre truc utile qu’ils m’ont dégotté, c’est qu’il partait et arrivé depuis la ruelle du petit ruisseau. Si tu connais pas, ça mène vers un coin pas super bien famé. C’est pas la zone, hein, mais c’est pas là qu’on se promènerait tranquillement la nuit tombé. Après, c’est un sacré gaillard, ce Balan, pas le genre à ce que des crapules viennent lui chercher des noises sans s’en prendre quelques châtaignes bien mures. Parait même qu’il a séché en une pogne un forgeur qui essayait de le bizuter salement. Respect pour le Balan. L’autre particularité de ce coin, c’est que de l’autre côté, on est vite dans des quartiers plus cossu, mais pas forcément aux activités plus reconnu. Ça truande au niveau au dessus si tu veux tout savoir. Mes avis et qu’il a mis la paluche dans quelque chose d’un peu pourri après être arrivé ici. Ou avant. Je sais pas. Bref, je me suis arrêté là parce que le temps a commencé à bien défiler. Et toi, Naë, t’as eu des indic’ ? Peut-être des ragots sur ce qu’il se dit dans le coin ? M’étonnerait pas que t’es glissé quelques mots doux dans le creux d’une oreille, mon salaud. Ahah. Allez Gaspard, tu m’en remets une ?
    Naëry WigLe Lynx conteur d'Origamis
    Naëry Wig
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    Re: Parfois, c'est mieux de se taire et de se souvenir des bons moments.
    Sam 14 Déc 2019 - 13:54 #
    Parfois c’est mieux de se taire et de se souvenir des bons moments.
    ─ avec Whiskeyjack

    Ce type est tout bonnement génial. Faut arriver à le suivre, mais ça façon de raconter ses recherche est des plus captivante. Je souris devant ses digressions qui le ramène toujours à son point de chute. Un art oratoire que je n’avais jamais croisé jusque là. Je sirote ma bière tout en l’écoutant, faisant le rapprochement avec certaines infos que j’ai pu avoir, ou déduire. Ah sacré Jack, il a tout l’emploi du temps de ce cher Balan.
    Il va vite être déçu si je lui raconte comment j’ai obtenu mes renseignements. J’ai dû me délester de quelques cristaux avant d’en découdre avec quelques types des fameux quartiers malfamés.

    - Je vois oui par où il arrive, j’ai été faire un petit tour par là bas.

    Je bois ma gorgée tranquillement, à la totale opposée de mon interlocuteur. Peu loquace je me force à lui expliquer le pourquoi du comment.

    - Au début mes recherches n’ont pas été très fructueuse. Jusqu’à ce que je tombe sur ce vieil habitué de l’auberge les Tontons soudeurs. Quand il m’a entendu parlé d’un Balan arrivé environ il y a un moins, il a de suite fait le rapprochement avec un Baldur. Il manque un peu d’imagination notre homme …

    Je dis ça, j’ai juste changé mon nom de famille de Dewig à Wig, mais je savais ce dernier répandu dans la populace pour le plus grand désarroi de mon paternel. Aucun risque de faire un rapprochement, au pire, un cousin plus qu’éloigné d’une branche loupée de la noble famille Dewig.

    - Je n’ai pas eu toute les étapes de ta recherche, il m’a juste dit que cet unique soir où il a vu l’ours, comme il l’appelle, ce dernier s’est pris la tête avec le gérant de l’auberge.

    C’est là que j’ai dû alléger ma bourse, bizarrement la mémoire du coco lui faisait défaut. Le son cristallin de ma monnaie la lui a ravivé.

    - A savoir que le gérant des Tontons n’est pas réputé pour sa droiture, si tu vois ce que je veux dire. Bref, ils se sont pris le bec à propos d’un objet que Balan devait obtenir en échange d’une certaine somme. J’ai pas pu savoir quel objet, ni même son utilité. Le patron a été beaucoup moins coopératif que son client favori.

    Et c’est là que j’ai dû défendre ma carcasse, le Tonton a fait appel à ses amis lorsque mes questions sont devenues trop insistantes à son goût, je suis passé dans la cours de la bâtisse en moins de deux qu’il n’en faut pour dire Whiskeyjack. Fort heureusement les deux patauds qui devaient me faire oublier d’être venu étaient d’une prévisibilité remarquable. Jamais lu autant d’appel dans une attaque. J’ai quand même écopé d’un beau bleu sur l’abdomen, mais ça en valait la peine.

    - Par contre les toutous du Tonton ont été bien plus mignon avec moi. A défaut d’obtenir ce qu’il cherchait, Balan est parti le prendre à la source, dans le fameux quartiers des « affaires ». dis-je en guillemant le dernier mot avec mes doigts.

    - Du coup, je m’y suis rendu, juste fait un passage furtif. Je n’en sais guère plus sur le dit objet ni les intentions du frérot, par contre j’ai repéré un endroit intéressant d’échange. Une sorte d’appel/offre. Tu cherches un truc ils te l’obtiennent, inversement, tu vends un truc intéressant ils te l’achètent. Échange équitable quoi. Ça se passe dans une bicoque qui appartiendrait à un aristo dont les affaires roulent étonnamment bien dans ce genre de milieu.

    Cette fois le bougre qui me fait face a raison, j’en ai appris un peu plus sur l’aristocrate grâce à un petit sourire à la voisine de la bicoque, fille de couturière adorant les commérages. Je sais pas si on lui a déjà dit que dans ce genre d’affaire moins on en sait, mieux la santé nous garde.

    - La maison de l’aristo est dans une autre partie de la ville mon cher Jack. Nous avons deux options, se renseigner direct à la bicoque auprès de ses employés cachés.

    Je prends mon temps en buvant ma boisson.

    - Ou nous rendre directe chez son propriétaire qui doit suivre chaque affaire avec attention. Mais qui habite bien plus loin, dans les quartiers riches de la ville.

    Les employés sont souvent plus facile à convaincre que l’investisseur malin. Je ne sais pas où va nous mener cette histoire mais je commence à avoir des doutes sur les intentions de Balan. Sa venue ici serait plus une coïncidence avec la maladie de sa sœur. Quoi que … en y réfléchissant bien … Pourquoi Martha voulait-elle soudainement le voir ?
    Je secoue la tête devant ma bêtise, comment imaginer Martha au centre d’une conspiration qui pue à mille lieux d’ici ?

    code ─ croquelune

    Whiskeyjack CallahanLe glooby de toutes les femmes et la femme de tous les glooby
    Whiskeyjack Callahan
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    Re: Parfois, c'est mieux de se taire et de se souvenir des bons moments.
    Jeu 2 Jan 2020 - 23:17 #
    Vous voyez ? On forme une sacrée belle équipe, sauf quand il s’agit de répondre dans un délai acceptable, mais c’est surtout ma faute, là. Si je n’étais pas si passionné par mon travail, je proposerais bien d’ouvrir un cabinet de détectives privés à Naë. On ferait un malheur. Si la difficulté frappe à nos portes, peut-être qu’on pourra emprunter ce chemin, mais pour l’instant, ce restera un doux rêve. J’ai écouté son enquête avec un sérieux qui me caractérise plutôt bien. J’hoche la tête. Je fais quelques commentaires du type « Malin ! », « Sans déconner ? » ou bien encore, le « Ah ouai ?! ». Puis de temps en temps, parce qu’il faut bien boire, j’en redemande une à Gaspard parce qu’il est bien brave et qu’il a retrouvé un fond d’une cuvée spéciale du Lac. Un truc pas piqué des hannetons si on me permet le trait d’esprit, mais je vous sais plutôt clément là-dessus. Je conclus l’enquête de Naë en me levant, une moue honnête et un peu surprise et je lève mon verre.

    -Mes amis, vous avez un excellent élément de la guilde en votre présence. On en fait pas souvent des comme ça ! Santé !

    Et on boit. Je me nettoie le clapet d’un revers de manche et je reprends plus bas tandis que dans le dos, ça trinque parce que je fais souvent cet effet là. La popularité, hein ?

    -On est plus très loin de la fin de la journée et le temps de crapahuter chez les aristos et de trouver le bon coin, ça va être l’heure du souper et pas trop le moment pour qu’on veuille nous voir. Je penche plus du côté du truc de commissaire priseur mais qui achète aussi. Si y a embrouille, il y a aura moins de risque de se faire entourlouper. T’en es ?

    Il en est. En même temps, ça se voyait que les idées lui plaisaient, sinon, il ne me les aurait pas exposé. Malin, le Jack, même avec trois bières dans le nez. L’important est de rester serein en toute occasion. La boisson doit rester la boisson, pas un espèce de jeu bizarre très prisé des jeunes écervelé qui consistent à boire pour être complètement torché. Mais ou va-t-on ? Mais l’inévitable destruction de notre belle société et des ses jolies mœurs, mes avis. Bref. Je finis le fond de mon godet pour étancher la soif d’une journée de travail bien mérité et je règle l’ardoise avec Gaspard. Je lui promets de revenir ce qui est plutôt vrai, parce qu’un jour ou l’autre, je vais avoir soif et je serais à côté de chez lui. Certains disent le destin. Moi, j’appelle ça la vie.

    -Je te suis.

    On sort dehors, les pognes dans les poches, parce qu’il se fait tard oui. Et quand t’as pas un soufflet de forge à portée, c’est qu’il ferait limite glaciale. La pluie a laissé place à un ciel couvert et humide. Le soleil qui se glisse lentement derrière les bâtiments, étendant des ombres de froids des plus désagréables. Gambader chez l’aristo dans ces conditions, c’est un coup à flirter avec le rhume. Et ma mère m’a toujours dit d’avoir un cache-nez à portée de main, ce que je n’ai justement pas. Alors, je rentre ma tête dans mon manteau et je fais gaffe à ce que rien ne rentre. Naë ouvre la voix avec sa stature imposante, il fend la foule des gens qui rentre chez eux et la foule qui rentre au bar. Deux mondes, deux populations. J’apprécie les deux. Il me mène à plusieurs rues de là, esquivant les emmerdes et les bousculades pour arriver dans le coin qui nous intéresse. Vachement moins de peuple, mais alors que là où se promenait jusqu’à maintenant, la famille d’ouvrier croisait la bande de gros durs aux visages balafrés, ici, c’est un peu mieux habillé, mais sans lesdites familles. Les quelques gens qui n’ont rien à y faire pressent le pas, la tête dans les épaules, regardant le pavé comme si ne pas voir signifiait ne pas être vu. Notre cible, c’est une baraque qui a dû être plutôt joli quand elle devait encore être habité par une famille aimante de son chez soi. C’est pas une ruine, hein, loin de là. Mais les pots de fleurs mériteraient un poil d’entretien, voire même de l’entretien tout court. Il y a quelques trucs abîmés ça et là. C’est pas moche, mais ça se voit, mais on s’en fout parce que les locataires du moment sont pas là pour ça. Par contre, les deux vigiles à l’entrée montrent qu’on ne lésine pas sur les moyens. Alerte, ils nous captent avant qu’on puisse faire genre que c’est pas eux qui nous intéresse. Enfin, la porte qu’ils surveillent. Je donne un coup de coude à Naë accompagné d’un clin d’œil dont j’ai le secret.

    -L’important, c’est de faire comme si c’était normal que tu sois là.

    On s’avance, Naë légèrement en retrait. On baisse pas les yeux face aux molosses qui se raidissent légèrement à notre arrivée. Je leur sers mon plus beau sourire.

    -Bonsoir. Sale temps, hein ?
    -Accouche ou je t’allonge.

    D’accord. Ils ne sont pas très commodes. Ils pourraient être polis. Au moins. Ce n’est pas parce qu’on est censé être un méchant vigile qu’on ne peut pas user des formules de politesse élémentaires. Ils n’ont pas été éduqués par des mamans aimantes ?

    -Je voudrais passer une commande. J’ai ouïe dire que vous étiez les meilleurs dans ce domaine.

    Ils échangent un regard rapide en me jaugeant. Dire qu’ils sont bons, c’est une des nombreuses clés pour ouvrir l’accès. L’un crache. Ce qui n’est pas très poli.

    -Vous faites du grabuge, et ça sera la dernière chose que vous aurez faite.
    -J’entends. J’entends.

    L’autre ouvre la porte et je m’y engouffre suivi de Naë, sentant le poids de deux pairs d’yeux menaçants. On débarque dans un truc qui fait plutôt bien boutique. On a repoussé les murs à la masse pour faire un grand espace ou plusieurs types bien habillés accueillent les acheteurs et vendeurs dans des coins privatisés pour discuter affaires. Un autre vigile fait le guet à côté d’un escalier menant vers une section du bâtiment probablement interdit au public, mais aussi probablement riche en information utile. Je lance un discret coup de tête à Naë dans la direction de l’escalier avant de m’avancer franchement vers le gros bras. Pour éviter la déconvenue de l’entrée, j’y vais franchement.

    -Dites moi, mon bon monsieur, vous m’avez l’air sympathique. Peut être pouvez vous m’aider ?
    -Hein ? Euh. Oui. Bien sûr. QU’est ce que vous voulez ?
    -Comment ça fonctionne ici ?
    -Bah, vous attendez qu’il y a un des gars qu’est dispo et vous parlez avec lui.
    -Ils n’ont pas très l’air sympathique… vous vous entendez bien ?
    -Bah. J’évite. Il parle dans leur coin. Ils ont genre qu’ils en savent plus que moi alors que mon boulot, c’est de cogner les mauvais payeurs.
    -C’est souvent comme ça avec les grattes papiers, ils n’ont aucune considération pour les autres. Alors que toi et tes collègues sont des rouages importants de cette activité ?
    -Ah oui ! Ça, c’est vrai. Ils feront moins les malins quand si des types venaient faire du grabuge. Pire ! S’ils venaient fouinés !
    -Eh oui, ça c’est un peu la tristesse de nos sociétés. Les gens qui ne sont pas dignes de confiance et qui essaient de nous entourlouper. C’est dingue, hein ?
    -C’est vrai. Mais vous me comprenez. Vous êtes sympathique. Vous.
    -Je sais.

    Un type arrive. Un vendeur.

    -C’est … à votre tour.
    -Peut-être, mais excusez moi, je parle avec monsieur.
    -Vous parlez avec le vigile.
    -Le vigile s’appelle René !
    -Oui, je parle avec René. On peut discuter tranquillement peut-être ?
    -Euh… oui… bien sûr.
    -Merci.
    -Pfff. C’est tous les jours comme ça. Et ils ne savent pas comment je m’appelle !
    -Il n’y a pas de respect, c’est sûr. C’est bien, comme situation, vigile, sinon ?
    -Oh, vous savez. Il y a des hauts et des bas, mais c’est surtout un long fleuve tranquille. Quand il se passe rien, c’est bien. Mais quand il se passe quelque chose, c’est un peu mal quand même.
    -Je comprends. Ce sont … des ennuis.
    -Voilà. Tu comprends vite.
    -En même temps, quand c’est bien expliqué.
    -Ah, merci. On me le dit pas souvent.
    -Avare en compliments en plus ? Ça leur arracherait la gueule d’être sympathique ?
    -Ouai. Mais dites donc, tu étais pas avec quelqu’un ?
    -Moi ? Peut être. Je ne sais plus. Il a dû sortir. Pas commode, ceux dehors, non ?
    -Ah oui. S’il y a un pépin, j’aimerais pas être à la place de ceux qui vont ont foutu le boxon. C’est pas des tendres.
    -C’est le métier, non ?
    -Oui. C’est vrai. On parle, on parle. Mais si je dois te casser la gueule, faudra bien que je te casse la gueule.
    -Bah ouai, quand même, c’est normal.
    -Voilà, mais tout le monde comprend pas les choses comme ça.
    -C’est être civilisé.
    -Voilà. Mais ceux de dehors, c’est pas juste le boulot, il aime casser des gens.
    -Pas cool. Du tout.
    -Tu viens pas causer des problèmes ?
    -Moi ? Nooooon. Jamais.

    Je lui souris. Et j’espère que Naë trouvera quelque chose.
    Naëry WigLe Lynx conteur d'Origamis
    Naëry Wig
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    Re: Parfois, c'est mieux de se taire et de se souvenir des bons moments.
    Mar 21 Jan 2020 - 18:53 #
    Parfois c’est mieux de se taire et de se souvenir des bons moments.
    ─ avec Whiskeyjack

    Ce bon Jack s’est peut-être trouvé long à trouver des infos mais je n’ai rien à redire. Enquêter n’est pas mon métier, bien que ça s’apparente à la traque. Toujours est-il que j’ai pris mon temps sur ce coup là, peut-être un peu trop même. Je tacherai d’être plus réactif à l’avenir.
    Nous voilà dans la rue, désertée par notre ami faiseur de chaleur. Le soleil disparaît derrière les bâtisses, le froid s’invite à la balade. Je cache mon visage dans mon chèche, jamais sans lui ! Je vois mon compagnon s’enfoncer dans son manteau.

    Nous arrivons plus vite que je ne pensais à la fameuse maison des affaires et je laisse l’orateur nous faire entrer sans aucun mal dans le lieu. Il commence à tchatter avec le second garde à l’intérieur, je suis presque hypnotiser par sa prestance, quel art quand on y pense. J’oublie presque la raison de notre présence ici avant de disparaître en toute discrétion à l’étage. Une belle équipe que voilà, l’ombre et la lumière.

    En parlant d’ombre, il fait sombre ici. Je suis dans petit salon, une sorte de salle d’attente devant un long couloir, plusieurs portes s’offrent à moi. Je m’avance de quelques pas avant de m’arrêter, les sens en alerte. Aucun bruit ne parvient d’ici, j’entends les piétinements des gens du rez-de-chaussée seulement. Je vais donc à la première porte, je pose ma main sur la poignée et l’ouvre. En vain, elle est fermée à clé. C’est bien ma veine ! Je tente l’expérience avec la seconde et la troisième porte. Seule la dernière s’ouvre. Une chambre me fait face. Peut-être lorsque les affaires finissent tard le proprio reste ici. Ou le gardien. Ou un vendeur. Ou … Qu’en sais-je, là n’est pas la question. Je me mets à farfouiller soigneusement, mon regard est attiré par le tiroir d’un scriban. Il est mal fermé ce qui dénote avec le reste de la pièce qui est parfaitement bien rangée. Chaque chose semble être à une place bien précise, et la bouger d’un millimètre serait sacrilège. Je tache donc de remettre chaque objet que je déplace exactement à sa place initiale.
    Ouvrons donc ce tiroir, un ruban y dépasse. Il grince, je m’arrête pour écouter les alentours, méfiant. Rien. Je continue. A part des breloques il n’y a pas grand-chose. Encore une fois mes yeux s’arrêtent sur une encoche au fond. Intéressant … Je tire et un double fond apparaît. C’est que ça devient intéressant ! Un plan du bâtiment annoté y est rangé. Un peu trop bien organisé le type, je sais maintenant ce que contiennent chaque pièce. Je fourre le papier dans ma poche et pars explorer la pièce dite des registres. La toute première. J’ai toujours pas de clé pour ouvrir la porte. Tant pis, manière forte je sors ma dague soigneusement camouflée sous ma couche de vêtements. Je la glisse dans l’interstice de la porte et m’en sers de levier. Elle résiste puis le bois craque. Encore un a coup et … voilà, la voie est libre. Ici, une sorte de bibliothèque. Tous les livres ont la même couverture, inscrit sur la tranche des dates.

    Je choisis le registre correspondant à la tranche d’arrivée de notre cher Balan. Enfin Baldur … Baldur il est sérieux ?! Je tourne les pages, mieux qu’un registre une sorte de journal sur chaque client. Une description, leur pseudo nom, ce qu’ils veulent, acheter ou vendre, et la somme des devis effectués. Puis vient la partie objet trouvé, acquit, payé ou à crédit. J’ai l’impression de perdre une éternité avant de trouver Baldur. Le voilà, décrit comme une armoire à glace, brun, mal rasé, peu de tenue. La méfiance se lit entre les lignes. Il est venu pour un objet de pouvoir, seuls des initiales le nomme. LD. Pourquoi tant de mystère ? Des pas dans l’escalier me ramène soudain à la réalité de mon intrusion. J’arrache la page qui part rejoindre le plan du bâtiment avant de remettre le registre à sa place. L’effraction sur la porte ne restera pas invisible, loin de là. Et me cacher ici … Illusion. La fenêtre en revanche … Je l’ouvre, l’action est périlleuse. Bon, et bien allons-y ! Les pierres de la vieille bâtisse me donnent quelques bons appuis, mes doigts s’agrippent tant bien que mal aux aspérités, je sens mes muscles trembler sous l’effort. Ou peut-être la peur de m’étaler lamentablement quelques mètres plus bas. Allez encore quelques pas et j’atteins la gouttière. Une tête passe par la fenêtre et me fixe, je peux voir le rouge au visage du type qui s’époumone dans des ordres à mon encontre.
    Mon bon Jack il est temps pour toi aussi de disparaître ! Pas le temps pour y penser, j’attrape la chaîne sur laquelle s’écoule l’eau de pluie pour me glisser jusqu’au sol. J’ai quelques doigts en sang, mais ça je m’en apercevrais plus tard. Je demande pas mon reste et détale comme un lapin.

    Sauf que les brutes de l’entrée elles sont là. Et cette fois c’est pas avec de belles paroles que je vais m’en sortir. Ah Jack, Jack … Je suis contre le mur de la maison et ils arrivent sur moi. Changement de plan, j’attrape en deux seconde une fumerolle dans mon petit sac sans fond, je la secoue et la balance juste avant que les gorilles ne fondent sur moi poings en avant. Je recouvre ma bouche et mon nez de mon chèche avant de disparaître dans la fumée puis disparaître tout court d’ici. Il s’en est fallu d’un cheveu !

    Je crapahute quelques rues plus loin me camouflant à l’abri des regard. Toujours un visuel sur la bicoque, attendant ce bon Jack en espérant qu’il ait pu sortir sans encombre. Après tout, qui se souvient que le charmant orateur était accompagné ?

    code ─ croquelune

    Whiskeyjack CallahanLe glooby de toutes les femmes et la femme de tous les glooby
    Whiskeyjack Callahan
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    Re: Parfois, c'est mieux de se taire et de se souvenir des bons moments.
    Mer 5 Fév 2020 - 15:55 #
    -C’est à ce moment qu’elle m’a dit « Vous pourriez faire attention ! »
    -Sans déconner ?
    -Alors que bon, c’est elle qui m’avait poussé alors que j’avais essayé de l’esquiver.
    -Ah bah bien sûr. Normal quoi. On reste civique.
    -Tout à fait. J’avais envie de lui rétorquer un truc salé, rapport au fait qu’elle m’avait mené en bourrique. Comme je t’ai dit.
    -ça se comprend. N’importe qui aurait fait pareil.
    -Ouai, mais j’aime pas trop ça.
    -être sympa, c’est important.
    -Voilà. Alors, j’ai pris sur moi et je l’ai laissé parler.
    -Ah ouai. Un gros sang-froid.
    -Je me suis surpris aussi.
    -Comme quoi, on peut trouver des forces insoupçonnées en nous.
    -C’est bien vrai, ouaip. A la fin, elle s’est barrée.
    -Tu l’as revu ?
    -Non, jamais.
    -Parfait alors. C’est sûr que des relous comme ça, c’est quand même pas très sympathique.
    -Ah bah non, c’est sûr. On est quand même pas là pour s’écraser devant tout le monde sous prétexte qu’on est moins intelligent qu’eux.
    -Alors que l’intelligence, c’est un peu obscur comme concept. Alors que le cœur, c’est tout de même quelque chose d’important.
    -C’est bien vrai. Vous êtes quand même bien sympathique de m’écouter.
    -Oh, c’est naturel. On est humain, non ?
    -Bien vrai ça.
    -ALERTE ! ALERTE ! AU VOLEUR !

    On tourne la tête vers l’escalier. Moi, je m’attends à trouver Naë, mais c’est juste un gratte-papier de l’établissement qui saute les marches quatre par quatre, le visage rougi par l’effort et la honte. Alerté par les cris, les deux gros bras à l’extérieur ouvrent la porte et entrent, sur le qui-vive, la main sur leur gourdin. Deux autres gros bras sortent d’une pièce attenante tandis que les autres vendeurs rangent précipitamment leurs affaires pour tout mettre en lieu sûr. A ce moment-là, il n’y a qu’un type qui ne fait pas partie de la boutique, à part moi. Il lève les mains pour bien montrer qu’il est coopératif et qu’il ne veut pas se prendre un gnon dans la gueule.

    -Qu’est-ce qu’il s’est passé ?

    Ça, c’est le gros dur de l’entrée.

    -Un type a fracturé les archives et il est parti par la fenêtre. Il faut le rattraper !

    Il donne une description sommaire de ce qui me fait largement penser à Naë. Plutôt physionomiste le bonhomme. En même temps, à forcer d’examiner des objets de valeur et à en faire des estimations rapides, il sait repérer les détails importants. Les cinq molosses acquiescent et sortent. Je fais un petit coucou à mon copain avant qu’il ne se barre. Il était sympathique. J’espère qu’il ira bien. Et qu’il ne fracassera pas la tête de Naë, en passant, ça m’emmerderait pas mal. L’alerteur supervise la clôture rapide de la boutique, lâchant quelques ordres stricts à ses associés pour que tout soit en lieu sûr. Puis, il s’occupe des visiteurs. Il échange quelques mots avec l’autre visiteur qui s’empresse de quitter les lieux, puisqu’il ne fait jamais bon de trainer dans un lieu qui apprécie le secret et qui a lâché une meute de gros bras sur un voleur. Puis, il passe sur moi, et il s’arrête un instant, me dévisageant ostensiblement. Je reconnais celui qui nous a importunés quand on venait d’arriver.

    -Mais… je vous connais.
    -Oui. Enfin, non. Enfin, j’étais là à parler avec le vigile.
    -Vous n’étiez pas seul…
    -Bah, oui, j’étais avec le vigile.
    -Non. Quand vous êtes entré. Vous êtes entré avec quelqu’un.
    -C’est possible, oui.
    -Et il ressemblait au vol…

    Il écarquille les yeux et je vois que dans sa tête, il y a des connexions qui se font. Le genre de choses que je vais apprécier d’ici peu de temps. Je crois qu’il est temps de mettre les bouts, mais l’autre n’est pas de cet avis. Il commence à ouvrir la bouche pour gueuler comme une régulière trompée et c’est là que je lui fourre mes cinq phalanges dans la figure. Il s’écrase contre une table, renversant son contenu et alertant par le même coup deux autres vendeurs qui prennent ce qu’ils ont sous la main, en l’occurrence un chandelier doré et une longue-vue de valeur et me chargent à grand renfort de cris galvanisant. Il m’intercepte au niveau de la porte que j’ouvre brusquement, cognant le premier, mais j’esquive pas le chandelier qui me fiat sonner la caboche. Fort heureusement, on est pas sur des modèles de puissance brute et je vois pas trente-six chandelles. Je réponds par mon panard dans les valseuses, parce que la principale règle de la baston de rue, c’est de ne pas en avoir. L’important, c’est de gagner. L’autre abandonne son arme de fortune que je fais valdinguer loin d’un coup de pied bien placé, mais c’est que c’est lourd et ça me bousille le gros orteil. Bien ma veine. Tiens, ça fait presque « bien ma Vrenn ». Rigolo, non ? Bref, je colle une autre beigne à l’autre type qui a bien du mal à s’y opposer. N’est pas bagarreur qui veux. Je leur file à chacun un coup de tatane pour qu’ils aient du mal à réfléchir les prochaines œuvres et je me casse.

    Je referme bien la porte derrière moi et alors que j’ai fait trois mètres, je tombe sur mon copain. Je lui jette un sourire poli.

    -Alors, vous l’avez attrapé ?
    -Non. Il a disparu, le salaud !
    -Ah, ces voleurs. Si seulement ils pouvaient se faire attraper normalement.
    -Bien vrai. Mais on patrouille, on l’aura. Je vais aller prévenir les autres.
    -Oh ? Ils ont dit qu’ils fermaient. Ils avaient l’air pas très content. Du genre que vous devriez pas revenir bredouille quoi.
    -Ah ouai ? On est pas des aventuriers, nous. On a pas des pouvoirs totalement pété pour avoir des résultats. Je sais juste contrôler l’électroménager moi.
    -C’est quoi ce truc ?
    -Aucune idée, mais parait que c’est ça. Et comme j’ai jamais su ce que c’était, je m’en suis jamais servi.
    -ça tombe, c’est puissant.
    -Si c’était le cas, je ferai pas ce boulot.
    -La guilde recrute, il me semble. Ça ne coute rien d’essayer.
    -Ouai. Pourquoi pas. Ça sent la porte si on ramène rien. Le grand patron est ultra paranoïaque.
    -Ah ouai ? Genre quoi ?
    -Les trucs de valeurs, il les garde dans une salle sécurisée de son manoir. Parait qu’il y a des objets puissants dans le tas.
    -Sérieux ? Un peu mégalomane le type.
    -Je suis d’accord. Bon, je vais aller refaire un tour moi, si c’est ça.
    -Ouai. Bon courage.
    -Merci. Et à la prochaine.
    -J’en suis sûr.

    Je préfère pas. Je commence à balader pour sortir du coin et puis au détour d’une ruelle, je rentre presque dans quelqu’un et je lui manque presque de mettre un plat de la main dans la gorge. Mais c’est juste Naë. Qui me surveillait. Sympa. On échange ce qu’on a trouvé et comme il le dit, le mystère s’épaissit. On sait un peu plus sur ce qu’on cherche et mon nez me dit que ça doit se trouver du côté du proprio. Pas sûr qu’avec le remue-ménage de sa boutique, il soit ravi d’avoir de la visite. Plutôt le genre à renforcer la sécurité. Va peut-être falloir agir vite avant que ça ne se produise. M’enfin, il y a d’autres priorités, non ?

    -Il serait pas temps d’aller bouffer ?

    C’est que ça creuse, de bosser.
    Naëry WigLe Lynx conteur d'Origamis
    Naëry Wig
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    Re: Parfois, c'est mieux de se taire et de se souvenir des bons moments.
    Ven 21 Fév 2020 - 10:37 #
    Parfois c’est mieux de se taire et de se souvenir des bons moments.
    ─ avec Whiskeyjack

    Je retrouve Jack dans un coin de rue, enfin c’est plutôt lui qui me retrouve, manquant de me rentrer dedans. Une bosse rouge n’échappe pas à mon regard … Oups. Désolé l’ami ai-je envie de lui dire, mais nous parlons affaire avant que l’homme nous propose de manger. J’hésite avant de le suivre. Ne ferions nous pas mieux de trouver le proprio avant qu’il ne soit au courant de tout ce grabuge ? Et puis quoi ? Que ferons nous ? Et puis avec les cristaux de communication il est peut-être déjà au courant ? Allez savoir, autant manger comme le suggère mon comparse.

    On se retrouve dans une nouvelle auberge, plus éloignée de la zone du larcin, pas très luxueuse la baraque, ma foi tant qu’on peut s’y reposer sans qu’on nous cherche noises. On commande, pas que de la nourriture, ce bon Jack a une sacré descente. Je prends mon temps, mes jeunes années m’ont appris à savourer la boisson si je veux pas me retrouver à dégueuler dans un coin.

    - Et sinon, j’ai une potion de changement d’apparence, ça pourrait bien nous servir pour aller chez l’aristo sans nous faire hâcher dès nos premiers pas. Tu crois pas?

    Confié-je à peine l’idée naissante dans ma tête. Changement d’apparence, c’est une chose, mais en qui ? Un nouveau dessein s’esquisse, un sourire étrange arbore mes lèvres.

    - Tu crois qu’il réagirait comment si c’est le commandant de la garde lui-même qui lui rend visite ? Et son fidèle assistant ? Élémentaire mon cher Whiskey !

    Ça nous laisse le temps d’une nuit pour se reposer et peaufiner tout ça … Ou pas. Très vite la discussion dérive, je sais pas comment il fait ce gars là, il a un bagou vous n’imaginez même pas ! Et voilà que les habitués qui nous regardaient d’un mauvais œil se mettent à nous offrir des verres.

    - Jack a dit … bonne nuit!

    Dis-je un peu éméché après mon … je sais plus à combien de verres j’en suis … Avant de disparaître dans la petite chambre louée pour l’occasion. Les badauds lèvent tous leurs verres à ma sortie de scène, je ronque en moins de deux qu’il ne faut pour dire Callahan.

    Mon réveil est un peu pâteux, mais je m’en sors pas trop mal. Comme à mon habitude je suis levé tôt, aux aurores. A croire qu’un coq loge dans ma caboche.
    Je me prépare et pars m’hydrater de flotte avant que mon partenaire arrive. Quand il débarque, il est frais comme un gardon. Sacré Jack.

    Nous reprenons la route après un rapide repas, allons surprendre Monsieur … Je sors mon carnet pour vérifier les informations que j’ai écrite. Monsieur Van Elcygne. Arrivés dans le quartier, je bois ma potion de changement d’apparence en pensant à ce cher Arban Höls, me rappelant au maximum des détails du commandant. Je sens des fourmis sur toute ma peau, même entre les orteils. C’est une sensation bien étrange je vous avoue. Première fois que je bois ce truc là.

    - Alors? Demandé-je à Jack.

    Ayant mon déguisement magique sur moi je lui confère des allures de garde. A s’y méprendre !
    Nous trouvons la luxueuse demeure sans mal, porche d’entrée, étage, balcon, jardin … Elle rivalise avec les habitations voisines dans un concours de qui mieux mieux.
    Comme prévu, des gorilles veillent sur le lieux. Avec mon allure de garde je nous fais passer sans mal, nous sommes tout de même accompagnés par l’un des mastodonte. La porte s’ouvre sur un domestique de taille moyenne, une barbe plutôt bien fourni. Un visage dur avec un regard qui lance des éclairs. Ça me rappelle une description ça … Je donne un léger coup de coude à Jack, ce ne serait pas notre homme ça ?

    - Bonjour, dis-je sèchement, Arban Höls, Commandant de la garde. Je souhaiterais parler à Sieur Van Elcygne.

    L’autre me fusille du regard sans bouger, j’entends des pas se précipiter vers nous.

    - Commandant Höls ?! Que me vaut votre visite ? Allez y entrer, entrer !

    Le propriétaire des lieux lui-même, il lance un regard méfiant envers Jack, je présente l’homme comme mon bras droit.

    - Baldur, fais nous du café. Vous prendrez bien un café Commandant ?

    Je lance un regarde à Jack, c’est bien notre homme que voilà. Je ne comprends plus rien à toute cette histoire. Je suis sur que mon coéquipier se fera un réel plaisir de papoter avec « Baldur » pendant que je cuisine Van Elcygne

    - Je préfère du thé.

    Exigeant le Capitaine, le claquement des doigts évocateur de mon interlocuteur ne laisse pas le choix à Baldur qui, d’un crissement de mâchoire, s’exécute.
    Je suis maintenant seul avec l’aristo.



    code ─ croquelune

    Whiskeyjack CallahanLe glooby de toutes les femmes et la femme de tous les glooby
    Whiskeyjack Callahan
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    Re: Parfois, c'est mieux de se taire et de se souvenir des bons moments.
    Mar 25 Fév 2020 - 15:12 #
    Pratique les potions pour changer d’apparence. Je connaissais pas. Ou j’ai su, mais j’ai oublié. C’est que j’ai énormément de travail,  je ne peux pas me souvenir de tout. Je m’en viens à penser brièvement que quelqu’un a peut-être déjà pris l’apparence de Lou Trovnik, la furie des archives et des examinateurs, pour me faire une crasse. Brièvement. Les gens m’aiment bien quand même, il me ferait pas ça. Ça fait drôle quand même de se retrouver devant le commandant Höls, ça m’a rappelé notre brève rencontre dans son bureau a vidé son minibar tout en papotant renseignements. Depuis, ils filent des demandes à mes relations et on se charge de satisfaire ses demandes. Bonne activité que voilà, pour le bien-être de la couronne. Parce qu’on reste des patriotes, mais on se fait quand même payer ; faut bien vivre. Ça permet de dégager quelques salaires et ça, c’est important.

    Bref, on est entré dans la place dans la fraicheur de la matinée, mais le personnel de sécurité a l’air plutôt glacial qu’autre chose. Et la surprise vient de Balan engoncé dans son costume de majordome. Si on m’avait dit qu’il serait là, j’aurais cru qu’on se foutait de ma gueule. On crapahute dans toute la ville et monsieur tient les portes à un noble ? M’enfin, on sait tous que c’est pas par vocation qu’il s’est retrouvé là. Si nos chemins se retrouvent ici, c’est qu’on est proche du but. Et vue le comité d’accueil, mes avis et qu’il faut la jouer finaude. Pas de bol, Naë et moi, on est séparé. Okay, le noble ne parle qu’au commandant. Charmant. Aucun respect pour le petit personnel. A peine le temps de se retourner pour constater que Baldur est parti docilement faire son boulot. Je le choperais à son retour. J’avis deux domestiques qui font le pied de grue dans l’entrée en me laissant des regards en coin pas suffisamment discret pour que je m’en aperçoive. Œil-de-lynx Jack s’approche.

    -Un problème messieurs ?
    -Euh… non… aucun.
    -Allez. Faites pas les timides.
    -C’est… que… j’ai l’impression de vous connaitre…
    -Ah oui ? Vous connaissez le commandant ?
    -Bien sûr !
    -Alors vous pouvez peut-être reconnaitre son bras droit.
    -C’est vrai que c’est logique.
    -Si je suis son bras droit je suis…
    -Avec lui.
    -Souvent.
    -Donc, c’est normal que vous me reconnaissiez.
    -Et puis, vous avez l’air sympa.
    -Ah, ça. En même temps, comparé au Commandant, c’est pas très compliqué.
    -C’est vrai qu’il est assez austère. C’est le grade qui fait ça.
    -Votre patron est pas mal non plus dans son genre.
    -Il est dur, oui, mais il est bien pire aujourd’hui.
    -Ah ouai, il s’est passé un truc ?
    -Oui, des emmer…

    Il se tait alors que l’autre lui donne un coup de coude. Héhé. Ils croisent mon regard et rosissent légèrement en leur faisant le sourire de celui qui n’est absolument pas dupe. Je m’approche, brisant la frontière entre professionnalisme et convivialité.

    -Vous vous doutez bien que si le commandant est présent, ce n’est pas pour parler de la dernière robe à la mode.
    -C’est… vrai…
    -Mais on ne sait rien.
    -Ah bon ?
    -Il a juste doublé les gardes !

    Je continuerais bien, mais Balan revient justement avec un plateau. Je viens intercepter sa trajectoire et il me regarde arriver avec la tête de celui qui ne veut pas accepter mon flyer.

    -Excusez-moi…
    -Je suis occupé, monsieur.
    -Très bien, très bien. Faites, Balan.

    Il se raidit instantanément et me jette un de ces regards. Il n’y a pas de doute. Il y a le même sang qui coule dans les veines de lui et Martah. Je pourrais sortir et aller creuser ma propre tombe avant de me jeter dedans, histoire de m’économiser du temps. Ce regard, c’est celui de la haine meurtrière. Heureusement, retenue par sa condition temporaire de domestique serviable, il continue son chemin et rentre dans la pièce. Son poing était serré. Je reviens à mes deux domestiques.

    -Il a dit quoi ?
    -Pas grand-chose. Pas très causant celui-là.
    -Oui, c’est un nouveau. Parait qu’il a déjà fait pas mal de maisons en province. Il avait une belle tenue. Et puis, il est obéissant et ça, le patron aime bien.
    -Il aime bien quand tout se déroule sans accroc, n’est-ce pas ?

    Ils toussent.

    -Oui... c’est ça…
    -Moi aussi, j’aime bien quand tout se déroule sans accroc. Vous ne voulez pas être mes accrocs, hein ?
    -Ah non. Pas du tout.
    -Pas d’accroc.
    -Alors, vous pouvez partir. Il y a surement plein de choses à faire dans cette grande demeure.
    -Faire ? Ah ! Tiens ! Oui ! Les poussières de la septième chambre d’ami !
    -Les poussières ? Ah oui ! Parfaitement !
    -Bon courage, messieurs.
    -Merci.

    Il s’en vont sans regarder derrière eux, pile au moment où Balan sort du salon privatif. Il me lance un regard insistant en se mordillant la lèvre inférieure avant de marcher rapidement vers les cuisines. Je le suis à distance comme si je visitais la demeure, contemplant les jolies décorations et l’ameublement de gout. Une volée de marche mène à la cuisine et je m’engouffre dans le passage après avoir jeté un œil autour de moi et m’assurer d’être seul. En bas, je me fais réceptionner par un couteau de cuisine qui m’aurait tranché la gorge si j’avais pas eu le réflexe de manquer la dernière marche et de passer juste en dessous. Je roule au sol et je me relève dans le mouvement pour voir Balan se jeter sur moi, arme à la main.

    -On peut peut-être dis…

    Il frappe. J’esquive et je fais une roulade par-dessus la table, renversant des verres et de la vaisselle. Des trucs tombent au sol dans un bruit de verre brisée. Ça le don d’arrêter une seconde Balan qui tend l’oreille pour savoir si quelqu’un réagit. Je lève les mains en signe d’apaisement.

    -Balan. Je ne veux aucun mal, je viens de la part de Martah.
    -… Martah ? Qu’est-ce que c’est ces conneries ?

    Il me jauge du regard. Il a pas l’air en confiance.

    -Elle sait que tu es revenu en ville. On te cherche depuis ce temps.
    -Le commandant de la garde me cherche ?
    -C’est une potion de changement d’apparence. C’est un copain. Aie confiance.
    -C’est vous, hier ?
    -C’est nous.

    Je pense qu’on parle bien de la même chose. Si on est mêlé à quelque chose, il y a plus de chance qu’il m’en laisse une. Il baisse lentement son arme en me fixant. Toujours pas de bruit en haut.

    -Vous allez tout faire foiré. Dégagez de là.
    -Qu’est-ce que tu es venu chercher, Balan ?
    -C’est pas vos oignons ! Cassez-vous ! J’ai besoin de personne !
    -Tu veux accéder à sa chambre forte, c’est ça ?

    Légère stupeur dans son regard.

    -Comment …
    -Baldur ? On a besoin de toi !

    Quelqu’un pas loin. L’intéressé lâche son couteau et répond avec fermeté.

    -Oui. J’arrive.

    Il pointe un doigt menaçant dans ma direction.

    -Tenez-vous à carreau. Ne gâchez pas tout.
    -Promis.
    -J’espère que ton copain assure en impro, parce que Van Elcygne, il se renseigne pas mal sur les hauts gradés de la garde. Pour couvrir ses trafics.
    -Oh, je suis sûr qu’il saura se débrouiller.

    On est pas encore arrêter, c’est bien la preuve que ça se passe bien.
    Naëry WigLe Lynx conteur d'Origamis
    Naëry Wig
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    Re: Parfois, c'est mieux de se taire et de se souvenir des bons moments.
    Mar 17 Mar 2020 - 19:07 #
    Parfois c’est mieux de se taire et de se souvenir des bons moments.
    ─ avec Whiskeyjack

    Jack disparaît, Van Elcygne me devance, jouant des hôtes les plus affables.

    - Commandant Höls ! Que me vaut votre visite ? Vous avez une sacré réputation parmi la Haute Population, croyez-moi ! Un bon ...

    - Je ne suis pas venu ici pour me faire brosser dans le sens du poil Monsieur. Vous pouvez cesser votre manège. le coupé-je.

    Il reste quelques secondes pantois avant que son regard ne se durcisse en se posant sur les traits du Commandant. J’y suis peut-être allé un peu fort moi, il va falloir que je jauge un peu mieux le sale caractère de mon personnage pour ne pas me faire griller.

    - Avez-vous été cambriolé Monsieur Van Elcygne ?

    Son regard cherche à décrypter le mien, ses yeux se balançant d’un œil à un autre quand il m’observe.

    - Vous vous occupez de simple vol Commandant ? Quelle est la vraie raison de votre visite?

    Okay, le bougre essaie de retourner la situation, ou gagner du temps. Peut-être les deux. Ce n’est pas toi qui pose les questions Van Gogh ! Et j’ai bien ma petite idée pour te pousser un peu dans tes retranchements.

    - Vous avez raison Monsieur Van Elcygne, je suis sur une affaire de trafic et contrefaçon. Des affaires pouvant vous appartenir ont été perquisitionner. Sauf que vous n’avez jamais porter plainte auprès de la garde pour les objets que nous avons trouvé. Si tel avait été le cas nous aurions pu vous les rendre.

    Ah ! Cette fois tu perds de ton aplomb le Noble ! Vas-y dépatouille toi !

    - Comment pouvez-vous savoir que ces … « affaires », m’appartiennent?

    Je lève un sourcil, donnant un air renfrogné à ce cher Commandant. Vraiment ? Tu veux jouer à ça ?

    - Un des sbires de la contrebande a cité votre nom. Ni plus, ni moins.

    J’attends, le gars en face de moi ne se départit pas. Le thé arrive à point nommé, laissant le temps au bougre de trouver une excuse pour se sortir de cet interrogatoire.
    Balan est crispé et semble prendre sur lui alors qu’il me sert. Il repart aussitôt, sans un mot.

    - Un domestique à la carrure de garde du corps, vous vous protégez jusque chez vous à ce que je vois.

    Le Noble se tend, mes affirmations le dérangent. Tant mieux, il va bien finir par se trahir avec tout ça.

    - Oh il n’est pas là depuis longtemps, je vous prie d’excuser ses rustres manières. Un … arrangement avec une connaissance me fait l’employer. J’aime rendre service vous voyez!

    J’acquiesce subtilement de la tête. Au final le rôle du Commandant n’est pas si difficile à jouer pour un gars aussi peu expressif que moi. Enfin peu expressif … Ça dépend des situations quoi.
    Un bruit de verre cassé nous parvient, je me lève, près à me rendre sur place. Je me demande bien ce que fais Jack, j’ai envie de demander si tout va bien mais me retient.

    - Comme je vous disais, Baldur est peu habitué à ce rôle de domestique, mais c’est un bon gars.

    Je saisis la perche pour tenter d’en apprendre plus sur l’homme.

    - J’imagine que vous devez bien connaître sa famille pour accepter un novice dans ce rôle si important dans la vie d’une maison.

    - Baldur ? On a besoin de toi!

    Une nouvelle voix se fait entendre, l’intéressé répond qu’il arrive. Je l’entends monter à l’étage, les marches craquent sous son poids de molosse. Je regarde le truand en face de moi, interrogateur.

    - Ma fille … Elle est quelque peu exigeante ... avoue-t-il avec un air réellement exaspéré.

    Je tourne en rond avec lui, il me faut un moyen de parler à Jack qu’il interroge la gamine si besoin. Je le ferai bien moi-même mais le padre risque de gêner mes renseignements. Il vaut mieux que je le retienne ici. Je me lève, le luron en fait de même. Je ne me débarrasserai pas de lui, c’est sûr. Il semble avoir oublié mon acolyte et je ne voudrais pas lui rappeler sa présence. Je me dirige donc vers un cadre magique où des photos de sa fille défilent.

    - Comment s’appelle votre fille?

    Demandé-je un peu plus fort en espérant que Jack m’entende.

    - Je suis juste là pas la peine d’hausser le ton Commandant.

    Deux choix, dire qu’Höls devient sourd ou … Oui la deuxième solution me semble plus adaptée. Petite piqûre de rappel et hop !

    - Oh ça je n’en suis pas sûr, vu que vous ne répondez jusque là pas à mes questions, je me demande si vous n’êtes pas un peu dure de la feuille … A moins que vous ayez des choses à cacher?

    Van Elcygne devient rouge, oups… Je crois que j’ai été trop loin cette fois. Il est à deux doigts de me mettre à la porte lorsqu’un détail attire mon regard sur la photo de famille.

    - Elle a été prise où cette image ? Je crois reconnaître l’arrière fond ...

    Qui n’est autre que la maison secondaire du Noble où le trafic d’objets à lieu. Le malfrat blêmit légèrement avant de reprendre rapidement contenance.

    - Oh, une maison de campagne où vit une tante éloignée ...

    - Chouette souvenir que voilà.

    Je ne sais pas si ce sera suffisant pour ne pas me faire virer à grand coup de léchage de bottes, j’espère juste que mon collègue s’en sort mieux que moi. Je commence à être à court d’idée pour garder le maître des lieux ici.

    code ─ croquelune

    Whiskeyjack CallahanLe glooby de toutes les femmes et la femme de tous les glooby
    Whiskeyjack Callahan
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    Re: Parfois, c'est mieux de se taire et de se souvenir des bons moments.
    Mar 24 Mar 2020 - 22:19 #
    Pour ceux qui veulent savoir : non, je ne l’ai pas entendu. On est direct monté à l’étage où j’ai suivi Baldur en souriant aimablement aux serviteurs qu’on croise en chemin. Et aussi aux deux gardes devant lesquels on passe à un moment et qui ne me répondent que par un haussement de sourcils appuyés. Pas très commode. Je ne m’en soucie pas pour l’instant. L’important, c’est que je m’infiltre dans la place parce qu’après tout, si on nous a laissé nous promener depuis l’entrée, c’est qu’on a rien se reprocher, non ? Surtout que s’ils s’attendent à des gens peu recommandables, ils ne se baladeraient pas comme je le fais. En compagnie d’un domestique d’autant plus. Je m’attarde un instant sur quelques peintures de bon goût et je m’aperçois trop tard que Baldur entre dans une pièce, après m’avoir fait les gros yeux. Je m’en approche  discrètement et je tends l’oreille.

    -Vous m’avez appelé, mademoiselle Alice ?
    -Ah ! Baldur ! J’ai failli attendre ! Que pensez vous de cette nouvelle robe ? J’espère que ça ne fait pas trop « Pécore ».
    -… Non… mademoiselle.
    -En même temps, je ne pense pas que vous y connaissez grand-chose à la mode, dans votre coin de bouseux.
    -Pas… vraiment… mademoiselle.
    -C’est bien ce qu’il me semblait. Bouger ce coffre, voulez-vous. Que vos gros muscles servent à quelque chose.
    -Oui… mademoiselle.

    Charmante fille. La retenue et le self-contrôle de Balan s’entendent à des kilomètres. J’imagine parfaitement sa lèvre intérieure se faire victimiser par dépit d’autre chose. Je crois qu’il est sage de ne pas m’incruster. Je ne saurais comment réagirait cette fille.

    -J’ai entendu que nous avions des visiteurs. Qui est-ce ?
    -Le commandant Höls et son bras droit.
    -Son bras droit ? Le lieutenant Garrett ? Pourquoi ne l’as-tu pas dit plutôt ? Je dois absolument le voir. Il est si séduisant.
    -C’est que…

    Il n’ pas le temps de l’arrêter et je n’ai pas le temps de m’enfuir très loin. Elle apparaît dans le couloir alors que je me suis éloigné de deux pas, à peine. Dans une belle toilette qui doit nécessiter une bonne heure de travail chaque jour pour deux ou trois personnes, la terrible fille de la maison lâche des sourcils froncés sur son joli petit minois à ma vue.

    -Vous n’êtes pas d’ici, vous, non ?

    Balan apparaît derrière, me jetant des regards paniqués et essayant de trouver une solution à la situation.

    -C’est… euh… il est venu… avec…
    -C’est vous le bras du commandant ?

    Je tente mon plus beau sourire convainquant.

    -Il est vrai que j’assiste le commandant.

    Elle sourit. C’est que j’ai le sourire communicatif. Et que je suis plutôt convainquant quand je m’y mets.

    -Vous m’êtes sympathiques, même si vous êtes un menteur. Je connais tous les officiers du commandant, c’est pour que papa me trouve le meilleur parti possible. Et vous n’y êtes pas du tout.
    -Ah.
    -Ce qui m’interroge d’autant plus sur votre présence ici…

    Elle a comme un sourire sadique d’apprécier la situation où toute ma couverture se volatilise comme par enchantement. Derrière, Balan a blanchi et reste sans voix. L’instant dure deux secondes dans le silence le plus total. Chacun venant à bout des réflexions qui s’imposent qui ne seront pas agréables pour tout le monde. Il suffirait d’un cri pour alerter toute la maisonnée. Je prends l’initiative.

    -Balan ! A toi de jouer !
    -Balan ?

    Elle fronce les sourcils de surprise pendant que l’interpellé me jette un regard de haine et de remerciement mêlé. Haine de l’avoir emmener jusque là tout en remerciant de la suite immédiate. Il attrape Alice par derrière d’un clé de bras parfaitement maîtrisé et tandis qu’elle se débat en essayant d’hurler à travers la main qui la bâillonne, Balan sert jusqu’au point où Alice s’évanouit. Je l’aide à la portée à l’intérieur et à l’allonger dans le lit. Ainsi, son immobilité passera un peu plus inaperçu.

    -Elle a une leçon dans vingt minutes.
    -ça ne laisse pas beaucoup de temps.
    -Absolument pas.
    -C’est quoi la suite ?

    Il me regarde de travers.

    -La suite des emmerdes ?
    -On va chercher ce que t’es venu chercher, hein ?

    Il souffle sans répondre, détourne le regard et on sort de la chambre en fermant la porte derrière nous. Puis je le suis docilement alors qu’il monte d’un étage dans une aile pour les domestiques. Là, on y trouve sa chambre. Un six mètres carrés confortable. Le standing classique pour la capitale. Il agrippe un sac qu’il balance par-dessus l’épaule et sort un surin caché entre sa paillasse et le mur. Ouai. Il s’apprête à organiser sa sortie. Moi, je constate une photo sur une étagère branlante. Une vieille photo. Mais je reconnais Balan. Vraiment jeune. Avec une femme à ses côtés. Et je vous dirais pas qui c’est, ça serait insultant. Z’avez qu’à suivre l’histoire, hé. Balan s’en saisit d’un geste brusque et vient la mettre au fond de son sac.

    -Pas tes oignons.
    -J’ai rien dit.

    Il grogne. On sort. Il ferme aussi derrière lui. Cette fois, direction la cave. Paraîtrait qu’il y a des choses cachés. Moi, je dis ça, je dis rien.
    Naëry WigLe Lynx conteur d'Origamis
    Naëry Wig
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    Re: Parfois, c'est mieux de se taire et de se souvenir des bons moments.
    Mar 7 Avr 2020 - 11:16 #
    Parfois c’est mieux de se taire et de se souvenir des bons moments.
    ─ avec Whiskeyjack

    Comment fait Jack pour être aussi à l’aise à la discussion. Je suis à sec, et Van Elcygne montre des signes d’impatience. Il commence à me montrer la sortie.

    - Si vous en avez fini avec vos questions, je ne vous retiens pas Commandant.

    Vite vite, trouver quelque chose … Jack que dirais tu ?

    - Très bien, si vous vous rendez compte que quoi que ce soit manque dans vos bien, contactez moi d’accord?

    Le Noble cache à peine son soulagement de me voir me retirer. Dans la périphérie de ma vision je vois le duo passer discrètement, ouvrant une porte. Je tourne légèrement la tête pour ne pas éveiller ls soupçons de mon hôte, Jack me fait alors un signe du doigt vers le bas. Un sous sol ?
    Je m’écarte vers mon interlocuteur et lui tends la main, il la sert vivement et m’accompagne à la porte.

    - Au fait, où est votre coéquipier?

    Rah zut il y a pensé ! Je pensais réussir à m’en sortir comme ça, mais non. Que faire ? Semblant que je n’en est pas ? Qu’il a halluciné ? Non, il va se douter de quelque chose. Allons à l’affront.

    - Sûrement en train de vadrouiller et de se renseigner ci et là ...

    L’homme s’offusque, ses pommettes s’empourprent.

    - Allez le chercher de suite ! Je ne vous ai pas permis ...

    Je le stoppe direct d’un mouvement de la main.

    - Vous ne l’avez pas interdit. Passons, je vais le chercher. Peut-être est-il à l’étage, avec votre fille ...

    Cette fois il devient cramoisi et accourt lui-même à l’étage. J’en profite pour me glisser par la porte emprunter quelques instants plus tôt par mon acolyte. Je bloque la porte de l’intérieur tant bien que mal, et je descends les marches d’un pas mal assuré avec la pénombre du lieu. J’entends la voix des deux lurons chuchoter, et le bruit d’objets que l’on déplace. Arrivant à pas feutrés je fais sursauter le géant en prononçant quelques mots.

    - Désolé Jack mais je ne suis pas aussi doué que toi, nous allons nous faire griller !

    A peine ai-je prononcé cela qu’on entend le Noble dont le crie est étouffé par la distance.

    - Ma fille ! Qu’est-ce qu’ils ont fait à ma fille!

    Je regarde les deux hommes avec de gros yeux, demandant silencieusement des explications. Ils échangent un regard et Jack hausse des épaules. Je lève les yeux au ciel et reprends.

    - Bon Baldan on a pas le temps de faire mumuse ! Ta sœur veut te voir, elle est mal au point okay ?! Cette chasse a assez duré!

    Il nous explique alors que c’est justement pour Martha qu’il se retrouve fourré dans ce pétrin là. Elle est la dernière membre de sa famille et ne compte pas la laisser partir comme ça. Il a entendu parler d’un objet qui soigne tous les maux et compte bien se le procurer pour aider la religieuse. Bon … Je dois avouer que je n’ai pas spécialement envie de laisser Martha partir. Je mets la main à la pâte.

    - Il ressemble à quoi ton objet ?! Tu es sûr qu’il est ici?

    Il en est certain, ça fait de cela quelques semaines qu’il est à sa recherche et il a enfin réussit à obtenir l’information que les objets les plus précieux sont gardés dans le domicile même de Van Elcygne.
    Nous fouillons, c’est qu’il en garde des choses ici ! Je trouve un sablier gousset, je le tourne. Rien ne se passe.

    - On est d’accord que tout ce qui est ici a été récupéré de manière illégal?

    Le colosse acquiesce. A mon tour d’hausser les épaules en regardant Jack, lui montrant l’objet en main.

    - Je peux donc emprunter ça?

    - Emprunter n’est pas volé. me répond-il tout en continuant à bavasser avec Baldan.

    - Hey Jack, de quelle couleur sont les petits-pois?

    Lui demandé-je en lui montrant un petit bocal rempli de petites billes.

    - A l’évidence, noirs.

    Il est gentil, il doit se demander ce qu’il se passe dans ma tête pour poser une question aussi stupide.

    - Non Jack, les petits pois sont rouges!

    Au delà du jeu de mots, je lui fais une démonstration. J’attrape une des billes, ma gourde, et trempe celle-ci dans l’eau. Elle se transforme en poisson rouge miniature.

    - C’est un des objets dont j’ai lu la description sur l’inventaire, ce sont des petits messagers qui ...

    Les bruits d’agitation à l’étage me coupe dans ma phrase. Quelqu’un essaie d’ouvrir la porte.

    - Il faut qu’on s’en aille!

    Baldan grogne, il s’acharne à trouver ce pour quoi il est là. Moi, je m’inquiète. Comment allons-nous sortir d’ici ? Je regarde la pièce, elle n’est pas très grande. Aucune fenêtre rien. Le calme s’empare de moi et je me concentre, mon regard se pose sur un tableau, je vois une marque autour, comme s’il avait été déplacé il y a peu, laissant la poussière encadré l’objet. Je m’en approche, intrigué. Je pousse ce qu’il y a devant pour mieux l’observer. Il me paraît bien épais, et lourd. Je passe le bout des doigts autour du cadre, et après quelques instants de tâtonnement je sens un petit loqué. J’appuie, la tableau se « déclipse » dans un petit nuage de poussière. Je tire le côté vers moi. Un passage souterrain !
    Un grand fracas tambourine la pore, je presse les deux hommes.

    - Il faut y aller ! Maintenant ! Je sais pas où ça mène mais prenons ce passage secret ! Baldan ! Maintenant!

    Je retourne sur mes pas et attrape le gros bras de l’homme pour le tirer vers nous. Il résiste, et je ne fais clairement pas le poids. Heureusement ce cher Jack sait trouver les mots pour le convaincre de nous suivre, même sans l’objet qui aurait pu sauver Martha …

    code ─ croquelune

    Whiskeyjack CallahanLe glooby de toutes les femmes et la femme de tous les glooby
    Whiskeyjack Callahan
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    Re: Parfois, c'est mieux de se taire et de se souvenir des bons moments.
    Dim 26 Avr 2020 - 17:18 #
    C’est vrai que je sais trouver les mots, d’habitude. Je suis plein de surprises, un peu comme les cases d’un jeu autour d’Avril. Parce qu’on peut parler de cette blague, non ? Elle n’a aucun sens ici, mais quand il s’agit de gagner un gage avatar, là, il y a du monde ! De prime abord, j’ai pas compris et heureusement qu’ils existent des moyens aussi mystiques que secrets pour répondre à la moindre de vos questions. Un truc en rapport avec les gogols. Me demandait pas pourquoi. Bref, c’est là que j’ai vu la blague. Et… ouai. Passons. Parce que la situation commence à sentir dangereusement le sapin. Coincé dans un sous-sol en apparence sans issu, avec un peloton de garde du corps ravi de pouvoir casser du voleur sous les yeux de leur patron toquant bruyamment à la porte, on ne peut pas vraiment dire qu’on a tout le temps qu’il nous faut. Le proprio s’est fait une jolie collection de choses plus ou moins anodines que si elles n’étaient pas si bien exposées, je dirais que c’est juste un dépotoir. Mais je suis pas juge en ce qui concerne les artefacts magiques, alors je prends ce que j’ai sous les yeux pour la valeur qu’on veut bien leur donner. C’est important. J’en chipe quelques uns pour la forme. Ça peut toujours servir. Il y a peut-être un truc qui me permettra de contrôler mon pouvoir de chute de pianos. Et puis, Naë trouve un passage au même moment ou la porte grince sous le choc d’une épaule rugueuse. Plutôt le bon moment.


    -Allez, Baldan, il est temps de se bouger les miches.
    -Jamais ! Il me le faut.
    -Allez ! C’est pas grave.
    -J’y ai passé des mois pour l’avoir, je n’abandonnerai pas !
    -Vous bougez oui ?

    Naë s’impatiente, il a déjà un pied dans le passage et il a jeté un coup d’œil pour vérifier que c’était pas juste un placard à balai. Puis, il finit par dire un truc qui éveille notre curiosité à tous les coups alors qu’une fraction de seconde avant, on était encore à se jeter des regards furibards ne ceux qui démordront pas de leur avis.

    -Il y a des objets ici !

    Pas un placard à balais, mais peut être plus une salle secrète pour les objets encore plus précieux. Soudain, la porte s’ouvre et Van Elcygne apparaît dans le cadre de la porte, des visages de gros durs armés derrière lui.

    -Attrapez les ! Tuez les !
    -Je crois qu’il est temps de bouger, Baldan.
    -Ouai.
    -Il passe dans l’ouverture et Naë commence à refermer le passage. Moi, je fais diversion. Je balance ce que j’ai dans les mains, genre une baguette en bois, une petite pierre taillé et une cape plutôt soyeuse. Me demandait pas pourquoi je les ai pris, ça me paraissait important dans un univers magique pour vaincre un grand méchant. Mais on s’en passera. Van Elcygne, quand il voit ça, il s’exclame pris de peur.

    -Rattrapez les ! C’est précieux !

    Et les gus, initialement en pleine charge de votre modeste serviteur, change de cibles, mais l’action est un peu malavisé, surtout que tout le monde le fait en même temps et de façon plutôt désorganisé. Et v’là que je m’écroule sur une chaise, et tiens que je te fous une mandale au passage. Et oups, j’ai pété cette jolie bouteille. Bref. C’est le chaos et je sais pas si les reliques sont intactes. Moi, je me casse. Je me faufile dans le passage et Naë ferme derrière moi, actionnant un panneau de bois qui vient se loger dans un renfoncement de pierre, bloquant solidement l’accès. Ça tambourine de l’autre côté.


    -Baldur ! Je t’aurais ! Tu ne connaitras pas le repos ! TU M’ENTENDS ?! TU NE T’EN TIRAS PAS VIVANT !

    L’intéressé sans fou comme de sa plus vieille chemise. Il est occupé à fouille dans les quelques trucs de valeurs nécessitant d’être protéger par cette accès secret. Avec Naë, on débusque un passage dans un renfoncement menant vers un trou dans les égouts, suffisamment haut pour qu’on puisse pas y passer dans l’autre sens.

    -Bon, Baldan, on se bouge.
    -Ouai.

    Il a mis quelque chose dans sa poche et sa tête me parait un peu plus rassuré. Il a peut être trouver son bonheur. Je pose pas de question, surtout que son machin, là, c’est pas garanti qu’il fonctionne. Bref, on met les bouts. Un petit saut puis on se retrouve dans les égouts. Pas le meilleur endroit, mais c’est toujours mieux que de finir dans les poings des gardes. On avance dans la semi pénombre avant de trouver un passage pour remonter à la surface. Entre temps, Naë a fait en sorte de retrouver une apparence un peu plus digne que celle d’un commandant de la garde voleur d’objets et agresseur de jeune fille. L’aurait eu plus de succès sans déguisement. On se bouge rapidement du quartier et une fois qu’on se sent tirer d’affaires, on se permet de souffler un peu. Naë repart à la charge.

    -Baldan, tu vas aller voir ta sœur. Tout de suite.
    -Elle a vraiment envoyé deux zigotos à ma recherche ?
    -Ouai, et ça a été du boulot.
    -J’espère qu’il est pas trop tard.
    -Moi non plus, j’ai pas envie de la décevoir. Ça serait horrible. Pas vrai Jack ?
    -Ouai. C’est bien la dernière chose qu’on verrait de notre vivant si elle était en colère.

    On prend la direction du temple. C’est qu’il faut pas traîner non plus. Les heures de Baldan dans la ville sont comptées. Il ne faudra pas longtemps avant que sa tête soit mise à prix. Autant régler les problèmes de famille rapidement.

    Naëry WigLe Lynx conteur d'Origamis
    Naëry Wig
    Informations
    Re: Parfois, c'est mieux de se taire et de se souvenir des bons moments.
    Ven 1 Mai 2020 - 10:56 #
    Parfois c’est mieux de se taire et de se souvenir des bons moments.
    ─ avec Whiskeyjack

    Je ne sais par quel miracle on réussit à sortir de ce bourbier, en tout cas nous revoilà à l’air libre, direction le temple. Et mon changement de tenu n’enlève en rien l’odeur que je dégage, quelle horreur ! Vivement que tout ça soit fini ! Qui eut cru qu’une simple visite à Martha me voudrait une aventure rocambolesque ? Pas moi en tout cas.

    Toujours est-il que nous sommes là, devant le lieu saint, Balan observe l’entrée, immobile, les bras ballants. C’est là d’où lui vient son prénom ? Passons, il hésite, je peux comprendre l’émotion qui l’habite. Des années sans voir sa sœur suite à des histoires de famille, obligé de pénétrer un endroit de culte allant à l’encontre de ses propres convictions, tout cela pour sauver une femme dont il s’est éloigné sciemment. Ça doit faire quelque chose quand même. A moins que ce soit juste l’idée de salir le temple avec nos godasses pleines de m**des.

    - Allez ne traînons pas l’encouragé-je d’une tape dans le dos.

    Pour seule réponse, un regard noir, au moins il se remet en marche. Vive la République ! Ou pas …
    Passé l’entrée Mariane ne manque pas de venir à nous, c’est qu’elle est étonnée de voir le grand gaillard débarquer !

    - Vous êtes … Balan?
    - Mmmh grogne l’autre, toujours aussi aimable celui-là !
    - Lui-même, et il a un petit quelque chose pour Martha!

    Je le pousse en avant du bout du bras, Mariane se triture les mains.

    - Martha est ...

    Mon coeur accélère, non c’est pas possible !

    - Son esprit est quelque peu désorienté, je ne sais pas si elle vous … reconnaîtra. finit-elle par avouer.

    Le colosse s’en contre fiche et part dans la mauvaise direction. Mariane l’interpelle et l’accompagne. Je commence à suivre quand Jack se racle la gorge et m’appelle.

    - On se f’rait pas un p’tit verre ? C’est pas qu’ça manque mais toute cette bouse ça m’a donné soif.

    Ouais, il a pas tort, laissons les frangins se retrouver en paix. On a plus besoin de materner le frère.

    - T’as raison Jack. Viens, je vais faire un petit truc avant.

    Je me dirige vers le sanctuaire où je verse quelques cristaux dans une urne en échange d’encens. Certains préfèrent y faire brûler des bougies, pas moi. A l’aide d’une des flamme dansante j’allume mon bâtonnet qui se met rapidement à fumer, libérant ses fragrances musquées. D’une prière silencieuse je caresse d’un geste tendre le tronc tant adorée par Martha avant de me retourner, invitant ce bon Jack à sortir nous ragaillardir. C’est qu’il est respectueux ce type, vraiment, je l’aime bien. Une rencontre inattendue, Lucy y est-elle pour quelque chose. J’espère que je le recroiserai.

    Alors qu’on s’apprête un pied dehors nous voilà bousculé par un Balan en colère. Connaît-il d’autres émotions ? Je commence à en douter. J’expire longuement en regardant mon acolyte, blasé. Jack ouvre le débat, stoppant l’armoir dans son élan.

    - C’est qu’elle est pas facile Martha.
    - Pas facile ?! Elle ne veut pas que je l’aide ! Ça là, ben ça sert à rien si elle se laisse pas faire ! J’aurais jamais dû revenir!
    - Allons tu connais ta sœur, faut toujours qu’elle décide de tout.
    - Ouais, ben apparemment elle a décidé de crever ! Grand bien lui fasse!

    Un frisson me parcourt l’échine, j’abandonne le duo pour retrouver la Soeur d’un pas décidé. Mariane tente de m’arrêter, faut laisser Martha se reposer. C’est cela oui ! On a pas fait tout ça pour rien ! Je déboule dans sa chambre, ça sent le renfermé. Depuis quand n’a-t-elle pas quitté son lit ? Elle me regarde, ça bouche s’entrouve déjà pour me passer un savon. Je la devance.

    - C’est quoi votre problème Martha ? Vous nous envoyé chercher votre frère pour l’envoyer bouler en moins de deux?!

    Elle lisse ses yeux en deux fentes noirs.

    - Surveille ton ton Naëry Wig! N’oublie pas qui t’a recueilli ici.

    Pas tonton en tout cas.

    - Changez pas de sujet, c’est quoi le problème?
    - Si Lucy a décidé de me ramener prêt d’elle qu’il en soit ainsi ! Je ne veux pas aller contre ça décision. Je sais pas encore dans quelles affaires Balan s’est mis, mais il est hors de question qu’il use de cette magie sur moi!

    L’énervement l’essoufle grandement, Mariane m’invite à quitter la chambre, inquiète pour la Soeur.

    - Et si Lucy a justement mit cet objet dans les mains de votre frère pour vous, hein ? Vous n’y avez pas pensé à ça!

    Elle met du temps avant de me répondre, toujours agacé. Notre échange dure encore dans ces intonations. Balan débarque à nouveau, une nouvelle étincelle dans le regard. Je ne sais pas ce que lui a dit Jack mais il semble déterminé lui aussi.
    Je m’éclipse sans une dernière menace du doigt envers Martha qui me répond d’un regard assassin. Je reconnais bien là l’air de famille.

    - Quelle tête de mule! Soufflé-je à Jack en le retrouvant dans le couloir.
    - M’en parle pas, le frangin est pareil. Sont pas d’la même famille pour rien eux.

    Il passe son bras par dessus mon épaule.

    - On va boire un coup?

    Je le regarde quelques secondes, yeux dans les yeux. Allons boire un coup.



    code ─ croquelune

    Whiskeyjack CallahanLe glooby de toutes les femmes et la femme de tous les glooby
    Whiskeyjack Callahan
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    Re: Parfois, c'est mieux de se taire et de se souvenir des bons moments.
    Dim 3 Mai 2020 - 1:06 #
    Ça va peut être vous paraître étrange, mais je connais justement un bar dans le coin. Petite adresse sympa que l’on a vu grandir avec le temps, quand on était petit. Enfin, ça, c’est parce qu’on grandissait, justement, hein, parce que c’est resté le même espace, les mêmes tables usés par le temps et les mêmes habitués. Enfin, certains ont changé et les autres ont terriblement vieillis, mais vous voyez le genre. Naëry connaît, évidemment, pour être aussi du coin. Ça m’étonnerait pas qu’il y ait des liens entre les proprios et des gens du temple parce qu’ils y envoient les visiteurs en manque d’une petite choppe à écluser, histoire de noyer un petit chagrin ou une petite baisse de morale. Là, on se fait accueillir par Noah qui vous fourre dans les mains une choppe d’une mousse bien légère qui fait surnager tous vos soucis, histoire de pouvoir les enlever facilement à coup de petites histoires rigolotes dont il a le secret. On prend rapidement un deuxième service, parce qu’on a quand même bien bossé et qu’on se raconte comment on a vécu ça. Il faisait pas le fier, Naë, en tête à tête avec le nobliau. Ah ça non. Et puis moi, je cause des gens sympathiques que j’ai rencontrés. Il y a masse. Comme quoi, quand on cherche, on ne fait qu’en trouver. Mais par-dessus tout, c’est Naë qui décroche la palme. Quel chic type. Si on l’était pas déjà, on devient bien pote autour des ces godets qu’on écluse avec le respect qui s’impose. Et puis soudainement, un ombre vient obscurcir notre coin de table. On lève les yeux et on tombe sur le visage renfrogné de Balan. C’est Naë qui dégaine en premier.

    -Balan ? Quelle surprise. Ça s’est bien passé ?
    -Ouai… ‘fait ce que j’ai pu.
    -Et ?
    -‘veux pas en parler.
    -Tu m’as l’air bien grognon, Balan. Prends donc une bière. Noah ! deux autres !
    -Trois !
    -Ah, pardon Naë, j’avais pas vu que t’avais terminé la tienne.
    -Pas de souci Jack.

    Noah nous sert. On trinque. On boit. On apprécie.

    -Du coup, Balan, tu comptes faire quoi maintenant ? Tu restes à la Capitale ?

    Il s’étouffe presque manquant de recracher sa gorgée, comme si l’idée que j’ai évoqué semblait totalement ubuesque.

    -Plutôt crever. Je rentre chez moi.
    -Ah ? Tu vas avoir besoin d’aide.
    -Pourquoi ?
    -Jack a raison. Van Elcygne a l’air d’être un type qui met ses menaces à exécution. Ça ne m’étonnerait pas qu’il y ait déjà des gars qui te pourchassent. Et s’ils te mettent la main dessus…
    -Couic, le Balan.
    -Pas trop dans mes projets.
    -Tu m’étonnes !
    -On pourrait l’aider ?
    -Bien sûr. J’ai même déjà un plan.

    On pourrait croire que j’ai tout prévu, c’est juste que je réfléchis vite sous mes airs innocents. Et c’est surtout la vue de Noah derrière son comptoir qui m’a mis la puce à l’oreille, z’allait bien comprendre pourquoi.

    -Noah ! C’est quand que tu te réapprovisionnes ?
    -Normalement, après demain. Sauf si vous éclusez un tonneau d’ici là !

    Noah, il va s’approvisionner chez un brasseur dans un patelin pas trop petit, pas trop grand, suffisamment civilisé pour avoir tout ce qu’il faut sans être trop loin de la capitale. De là, on peut partir en voyage sans souci.

    -C’est quoi l’embrouille ?
    -T’inquiètes, Balan. C’est facile. Tu squattes chez Noah, puis tu pars dans son chariot. Au milieu des tonneaux.
    -Voire même dans un tonneau !
    -Pas bête, Naë Bien mieux, ouai. Bref, t’es caché et on te fait sortir de la ville tranquillement. Pas de risque. Juste le coup de quelques heures à faire profil bas et tu repars par là ou t’es arrivé.
    -T’as rien à récupérer ?
    -J’avais tout dans ma piaule chez Van Elcygne.
    -Mh. Mauvaise idée.
    -Très mauvaise ouaip.
    -J’ai gardé mon flouze sur moi, au cas où.
    -Sage décision. Du coup, ça te va ?
    -Ouaip. Mais le tavernier ?
    -Noah ? Noah !
    -Ouai ?
    -ça te dérange pas que notre ami Balan squatte au milieu de tes tonneaux quand tu rechargeras ? Et que tu le planques jusque là ? C’est le frérot à Martah.
    -Chuuut.
    -Ah ouai ? Bien sûr. J’espère qu’il grogne pas autant qu’elle.
    -Ah ça, on peut rien jouer.
    -Ahah, c’est bien ma veine. J’ai un lit à l’étage, l’est pas bien luxueux, mais il fait le boulot.
    -Merci Noah. Jack ?
    -Ouai ?
    -Et ça sert à quoi la discrétion si tu dis qui je suis ?
    -Ne bile pas, il y a pas d’embrouille ici. On se sert les coudes dans le quartier. Si l’un balance quelque chose, il devient paria avant même qu’il est fini de cracher le morceau.
    -Mouai.
    -Bon, on boit ?
    -Bien dit Naë. Buvons !

    On boit. On discute encore un coup, puis on met les voiles. On fait nos adieux à Balan et sort prendre l’air. Alors qu’on se dit qu’on va se séparer, l’envie nous pique d’aller voir Martah. Parce que. Hein. La savoir sur pied, ça nous ferait palpiter nos petits cœurs avant de craindre les coûts de rouleaux à pâtisserie sur le coin de la tête pour le chafouin qu’on a dû lui causer. Mais ça, c’est la vie. On entre. On fait le chemin qu’on connaît déjà. Plus on s’approche, plus on a nos entrailles qui se nouent. Mieux ? Pas mieux ? Bon. C’est la vie hein. Mais bon, c’est toujours dur même si c’est la vie. On cogne à la porte. Pas de réponse. On a un vent de panique soudain et j’ouvre soudainement. Et ça, c’est pour tomber nez à nez avec Martah qui nous lance un regard courroucé, celui dont elle a le secret et qui fait faire dans les chausses à tous les gamins du quartier.

    -On vous a pas appris la politesse ? ça m’étonnerait grandement ! Vil garnement !
    -Martah ! Tu es guéri ?
    -Un peu de respect, Naëry Wig ! On ne m’enterre pas facilement !
    -Alors ce qu’il a cherché a fonctionné !
    -Fonctionner ? Bien sûr que non ! C’est bien mon frère ça, croire qu’un objet magique va servir à autre chose qu’à faire tourner en bourrique les simplets ! ça m’a tellement fait rire de le voir se décomposer devant moi que ça m’a donné la pèche, j’ai envie de faire le tour du potager et de vous tirez les oreilles, sales fripouilles !

    Et vous savez quoi ? j’aurais presque envie de me laisser faire. Mais vous savez, l’un des sports les plus pratiquer dans le coin, c’est la course, car ça aide beaucoup à fuir la courroux de Martah. Et chaque jour, on peut quand même bénir Lucy que Martah n’a plus la vigueur de sa jeunesse. Vous pouvez me croire.
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    Re: Parfois, c'est mieux de se taire et de se souvenir des bons moments.
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