Le royaumed'AryonForum RPG light-fantasyPas de minimum de ligne
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    Un monde plein de mystères,
    plein de magie et surtout plein d'aventures...

    Il est peuplé de créatures fantastiques. Certaines d'une beauté incomparable, d'autres aussi hideuses qu'inimaginables, beaucoup sont extrêmement dangereuses alors que quelques unes sont tout simplement adorables. La magie est omniprésente sur ces terres : des animaux pouvant contrôler la météo, des fleurs qui se téléportent, des humains contrôlant les éléments, des objets magiques permettant de flotter dans les airs...

    Dans ce monde, il y a le royaume d'Aryon. Situé à l’extrémité sud du continent, c'est un royaume prospère, coupé du monde. Il est peuplé d'hommes et de femmes possédant tous un gros potentiel magique, chacun vivant leurs propres aventures pour le meilleur comme pour le pire.

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    Red et Bridget se transforment en instructeurs de la Garde de la Forteresse pour une journée, en compagnie d'une véritable instructrice...

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    Les nouveautés deOctobre
    Poster une petite annonce Le Blizzard, Régiment de Forteressse est fait pour vous si voulez répondre à vos propres défis et servir le Royaume !L'Ordre des Célantia recherche encore deux joueurs pour incarner les archontes manquants : Sandro Deketzione et Oscar Gauss.L'Académie des Sciences recherche des érudits ou des individus assoiffés de connaissances.
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    L'académie des sciencesL’Académie des Sciences est le fleuron de la recherche scientifique au sein du royaume. Entre ses murs, on trouve bon nombre d’érudits soucieux du progrès d’Aryon ainsi que de percer les secrets des arcanes du monde qui les entoure.
    L'Astre de l'AubeL’Astre de l’Aube est une organisation médicale qui prône la valeur de la vie et des sciences : ses membres d’élite ont affiné leurs compétences de soin jusqu’au perfectionnement.
    Le trone d'amphitriteLe trône d'Amphitrite regroupe des chasseurs de monstres afin d'éliminer les créatures qui peuplent le royaume et en récupérer certains composants pour les revendre à ses partenaires.
    L'Ordre des CélantiaDissimulés derrière la compagnie Althair, l'Ordre des Célantia regroupe tous les citoyens, aventuriers, gardes ou nobles à la recherche d'artefacts ou de reliques en lien avec le passé d'Aryon.
    Les belluairesLes Belluaires assurent la sécurité de la forêt du royaume. Réputés pour accueillir les « cas désespérés » de la Garde, mais aussi pour leur polyvalence et leur sympathie !
    Le blizzardLes gardes du Blizzard sont de valeureux guerriers. Postés au nord du pays. Pour eux, plutôt mourir que faillir. Voici leur force, voici leur courage
    Régiment Al RakijaGarde Sud. Multiples unités aux profils colorées, assure avec autonomie et indépendance la sécurité de cette région du Royaume. Atypiques, anti-conformistes, professionnels, à contre-pied de la classique image de la Garde.
    Les espionsRégiment de la garde dont les membres experts en infiltration et à l'identité secrète sont chargés de recueillir des informations sur tout le territoire afin d'assurer la sécurité de tous.
    On raconte qu’au terme du tournoi organisé par la maison Tanner, les leçons d’escrime connurent un soudain regain de popularité auprès de la gente féminine. La rumeur, récente et grandiose, voudrait que l’épée soit un excellent moyen de donner la chasse aux meilleurs partis du royaume. … Les filles de la cour feront longtemps des gorges chaudes en se rappelant de la souillon (anonyme) qui avait enlacé un conseiller royal (qu’on ne nommera pas).En savoir plus...
    A une journée de cheval de la Capitale, aux abords d'une petit village quelconque, un véritable massacre a eu lieu. Dans les décombres, on trouve pas moins d'une demi douzaine de corps, morts avant l'arrivée du feu. Que s'est-il passé exactement ? Qui a fait tout cela ? Personne n'en sait rien mais chose encore plus étrange : de longues heures après l'événement, un mist blanc à la crinière bleu y a été vu avant d'en repartir aussi vite. Autant dire que cet événement peu commun soulève bien des mystères...En savoir plus...
    Une maison supposément abandonnée a pris feu en pleine nuit, dans un village aux abords de la Capitale. Certains témoins racontent qu'un combat sanglant s'y est déroulé avant l'incendie. Plusieurs corps calcinés y ont été retrouvés.En savoir plus...
    La Couronne a annoncé la démission officielle d'Arban Höls au poste de Commandant du Royaume ! Si la fête et le discours donnés en l'honneur de son départ ont été dignes de ses nombreux services rendus à la Garde, la liste des invités s'est révélée étonnement courte et fermée. Il se raconte dans certains couloirs que la date de ce départ a été plusieurs fois avancée sous couvert du secret, et que cette démission ne serait pas aussi volontaire qu'elle le semblerait... On lui prête notamment des atomes crochus avec un écoterroriste tristement célèbre dans nos contrées. La Couronne a du moins assuré qu'Arban Höls pourrait désormais profiter pleinement de sa demeure fermière située au nord du Grand-Port, tel qu'il l'a toujours souhaité. Quelques Gardes seront également dépêchés sur place afin d'assurer sa sécurité. ... Ou serait-ce pour le surveiller ? Le poste de Commandant sera du moins provisoirement occupé par notre souverain, Grimvor Renmyrth, qui a réaffirmé sa volonté de protéger le peuple en ces temps incertains ! Il se murmure qu'une potentielle refonte de la Garde serait à prévoir, et qu'un successeur serait trouvé dans les prochains mois. A bon entendeur !En savoir plus...
    L’Astre de l’Aube au marché noir ? Ce matin, une rumeur des plus sombres se répandait dans les salons de la Capital. La célèbre Luz Weiss aurait été aperçue en train d’acheter des objets illégaux au marché noir ? Simple rumeur, tentative de décrédibilisation ou simple mensonge de couloir ? Impossible de le dire ! L’Astre de l’Aube dément officiellement que sa directrice puisse avoir de telles relations avec la pègre. Une mauvaise pub qui pourrait éclabousser l’organisation médicale si elle s’avérait vraie, mais pour l’instant ce ne sont que des rumeurs. Des rousses, il y en a beaucoup dans Aryon et ce ne sont pas toujours la célèbre Médecin à la chevelure flamboyante. Affaire à suivre.En savoir plus...
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    Elina von Andrasil
    InvitéInvité
    Anonymous
    Informations
    Elina von Andrasil
    Sam 9 Nov 2019 - 23:39 #

    Von Andrasil Elina


    Lux, Biche33 ansFemmeGardeLieutenant
    DescriptionCar elle a passé la majorité de sa vie au sein de l'armée, Elina en porte aujourd'hui les stigmates et ne correspond pas réellement aux « demoiselles de la Cour » comme son extraction et son surnom militaire pourraient le laisser supposer. En vérité, la Biche tient bien plus d'un hérisson ou d'un sanglier, constamment sur le pied de guerre avec un tempérament bien trempé. On la dit moulée dans l'acier, acariâtre et colérique, et à vrai dire cela lui sied bien.

    Comme elle ne va nulle part sans son armure et se complait constamment à afficher une mine patibulaire, renfrognée, renforcée par la balafre qui lui barre la joue gauche, elle apprécie la tranquillité et véhicule constamment l'image d'une personne qui n'a pas envie d'être dérangée. Cela l'a d'ailleurs menée à passer une bonne partie de sa vie seule et à ne jamais considérer l'engagement. Elle ne pense d'ailleurs pas que quelqu'un aurait les nerfs assez solides pour la supporter sur le long terme et ce ne sont pas ses homologues qui diraient le contraire.

    Revancharde et têtue, Elina ne se satisfera jamais d'un simple refus : elle ne se fie qu'à son instinct, à l'instar d'une bête sauvage, et est son propre chef. Son attitude lui a souvent valu des amendes et mises à pied, mais tout porte à croire que si elle est encore là après tout ce temps, c'est bien car sa forte-tête s'avère bien utile, quoi qu'on en dise. Décrite comme cela, la femme d'âge mûr peut bien sembler assez immature, mais la sous-estimer ou la materniser serait bien une erreur que l'on ne commettrait pas deux fois : elle est maligne et sait la plupart du temps où ses « faux-pas » l'emmènent. Elle reconnaît l'erreur, mais ne la voit pas comme une finalité et apprend de ses échecs lorsqu'on lui en laisse l'occasion.

    Svelte sous ses plates, elle possède des courbes légères qui sauraient séduire les hommes si c'était là son intérêt. Lorsqu'il lui arrive de quitter l'uniforme et de  s'habiller plus légèrement, elle surprend la gente masculine par la finesse de sa peau et le galbe de ses hanches. Après cela, un échange suffit pour rappeler à quiconque que, même sous des traits plus féminins, elle reste bien la soldate bardée de fer au regard dur et à la langue aiguisée comme un couperet. Oui, si vous lui faites un compliment, elle vous retoquera par manque de confiance.

    Après tout, si elle est aussi distante, c'est bien pour se protéger de ses propres émotions ; comme elle le dit si bien : « chaque chose a sa faille ».

    + Particularité : Outre ses oreilles en pointe, symptomatiques de l'ascendance Von Andrasil et qu'elle déteste par ailleurs, elle possède une estafilade sur la joue gauche qu'elle a obtenue en sauvant la vie de son meilleur ami, Jins.
    + Orientation sexuelle : Désintéressée
    + Funfact : Elle a en horreur les animaux mignons, mais ceux-ci sont irrémédiablement attirés par elle. Depuis plusieurs mois, elle est constamment suivie par un Gloot qui s'est mis en tête qu'elle cachait à manger sous son armure. À présent, il répond au doux nom de « Dégage », bien que paradoxalement Elina n'a jamais souhaité le nommer...

    Pouvoir

    Nom du pouvoir : Feux follets
    Catégorie : Manipulation de choses ou éléments
    À partir de ses mains, Elina peut former des orbes flottants lumineux similaires à des feux follets. Les orbes sont statiques, inoffensifs et immuables tant qu'ils se trouvent dans un périmètre de cinq cents mètres autour d'Elina. Leur taille, couleur et l'intensité de la lumière qu'ils projettent peuvent varier selon la volonté d'Elina, mais ne peuvent plus être modifiées dès que l'orbe a été « déposé ».

    Après avoir créé un orbe, Elina doit attendre au minimum cinq minutes avant de pouvoir en créer un nouveau ; ce temps de rechargement peut lui aussi varier en fonction de l'intensité et de la taille du feu follet.

    Traverser un orbe ne provoque aucun effet secondaire, sinon un potentiel éblouissement s'il est à la fois large et lumineux. Un feu follet peut englober une pièce pour y dégager une lumière diffuse.

    Histoire du personnage


    Acte I - La Génèse

    «  Ma très chère Elina,

    Si tu lis cette lettre, c’est que je ne suis probablement plus de ce monde et qu’il est grand temps pour toi de savoir toute la vérité ; la vérité à propos de la famille, à propos de toi. Une vérité qui remonte à l’an 940 où ta mère, ma belle-sœur Madden, vit le jour.

    Horaz avait alors seize ans et moi dix, nous ne nous étions pas encore rencontrés ; ton grand-père, le seigneur Gottieg von Andrasil, était un noble très influent à la Cour, bien qu’assez peu apprécié du Roi Melvis pour ses idées extravagantes et l’admiration qu’il vouait à feu Fregor Renmyth, le « Presque-Roi ». À vrai dire, Gottieg continuait à croire à l’imposture de Bregon, le père de Melvis, et voyait en sa progéniture un usurpateur qui n’était pas plus légitime au trône que son géniteur.

    Toujours est-il que le jour où naquit Madden fut aussi le jour où sa mère, Hilda von Andrasil, née De Naverre, mourut en couche, plongeant Gottieg dans un profond désarroi. Si l’idée de fomenter un complot à l’égard du Roi n’avait fait que traverser son esprit jusqu’alors, elle ne fit que l’obscurcir de plus en plus à partir de ce jour. Moult fois, Horaz en paya le prix : à cause de sa faible constitution, Gottieg ne l’avait jamais véritablement reconnu comme son digne héritier, mais la violence verbale que lui adressait son père à présent était nouvelle et le chagrinait d’autant plus qu’il venait de perdre sa mère. Rapidement, il se prit donc à jalouser et haïr sa sœur que leur père aimait et gâtait outre mesure.

    Madden ne comprit jamais les raisons pour lesquelles son frère la détestait. Mais ta mère avait un grand cœur et le pardonnait facilement, même lorsqu’il la malmenait ou lui jouait des tours. Plus tard, Horaz m’avoua même ses remords à ce sujet ; c’était vraisemblablement une croix dure à porter pour lui que de ne jamais avoir pu rendre à sa petite sœur l’amour qu’elle lui vouait. Les années passèrent toutefois et en l’an 948, une riche famille de marchands s’installa à proximité du domaine familial. À cette époque, les Von Andrasil étaient ruinés à cause des investissements faramineux de Gottieg dans ses différents rapprochements et engagements politiques. Les hôtes se succédaient pour venir récupérer les offrandes du seigneur, sans pour autant lui jurer fidélité. Sa campagne semblait promise à une indubitable faillite et ma famille, les Pradiers, avait choisi de demeurer observateurs malgré l’amitié historique de nos deux maisons.

    Toutefois le regard de Gottieg eut tôt fait de se porter sur les bourses bien pleines des richissimes bourgeois étrangers et s’il ne put jamais convaincre Randolf Ondstadt de rejoindre sa cause, il parvint toutefois à intéresser son fils, Klaus. Peut-être les deux se prirent d’amitié en cernant l’avidité qui brillait dans le regard de chacun, dans tous les cas Klaus certifia de pouvoir obtenir à Gottieg les investissements dont il avait besoin s’il faisait de lui un noble. Ta mère était alors âgée de six ans, pourtant cela n’empêcha pas ton grand-père de promettre sa main au jeune Ondstadt, dès lors qu’elle serait en âge de consommer leur mariage. Deux ans plus tard, Randolf succomba des suites d’une longue et douloureuse maladie, léguant l’intégralité de ses possessions à son fils. D’aucuns affirmèrent que sa mort n’était pas anodine et que Klaus l’avait empoisonné, ce qui était cohérent lorsque l’on savait le peu d’intérêt que le père vouait à son fils.

    Klaus et Madden se connurent longtemps avant leur mariage. Par chance, ta mère tomba amoureuse de lui, si bien que Gottieg n’eut jamais à forcer sa promesse, mais donna volontiers sa bénédiction. En comparaison, ce fut à peine s’il prêta attention à la naissance de son premier petit-fils, Dorian. En 960, les deux amants se jurèrent fidélité et leur union fut heureuse.... du moins durant trois belles années, avant que l’influence grandissante de Gottieg ne mène alors le complot qu’il ourdissait à sa perte. Ton grand-père fut écroué pour tentative de coup d’état, occasionnant la dérogeance de la famille Von Andrasil et un changement radical dans la relation que ta mère avait avec son mari. Son doux rêve parti en fumée en même temps que les ambitions de Gottieg, il dévoila alors son véritable visage : celui d’un monstre que l’on aurait privé de sa pitance et qui décida ainsi de se déchaîner sur sa misérable victime. Son comportement violent mena plusieurs fois Madden à venir enquérir notre assistance, mais Horaz lui tenait encore rigueur du favoritisme de leur père et jamais nous ne répondîmes à ses appels à l’aide.

    Après trois ans de souffrance, les sévices de Klaus développèrent de nouveaux effets chez Madden, qu’elle n’eut aucun mal à diagnostiquer grâce à ses connaissance en médecine : elle était enceinte. Grâce à l’existence de cette vie qui germait en elle, elle trouva le courage de surmonter l’oppression invisible de la violence conjugale et parvint à fuir à l’autre bout du pays, au Sud. Bien sûr, Klaus partit à sa recherche et la trouva au Temple où elle s’était réfugiée, mais ne parvint jamais à la revoir : les gardes à l’entrée lui interdirent l’accès. Il ne sut donc pas qu’elle était enceinte et que quelques mois plus tard, Madden donnerait naissance à un petite fille souriante au visage d’ange : toi, Elina.

    Malheureusement, il était impossible pour vous deux de rester au Temple où les enfants n’étaient pas tolérés et ta mère craignait que ton père ne découvre ton existence et ne te fasse du mal à ton tour si vous sortiez toutes les deux. C’est pour cela qu’elle nous demanda, sinon pour elle, d’agir pour toi en te faisant passer pour notre enfant. Par chance, je venais alors d’accoucher de notre troisième enfant, Solange, et vous vous ressembliez tellement alors... Comme Horaz et moi nous sentions mal de ne pas avoir levé le petit doigt pour elle, nous acceptâmes sa requête ; notre ataraxie nous dégoutait alors et tu étais si douce et innocente... Dès que j’ai vu tes jolis yeux bleus, j’ai su que je t’aimerais comme ma fille.

    Ce jour-là, nous quittâmes officiellement le Temple avec Solange et toi comme sœurs jumelles ; nous t’avions adoptée. Nous n’eûmes plus de nouvelles de ta mère qui était rentrée dans les ordres et, avec toi, avait abandonné son passé. Nous apprîmes toutefois la douloureuse nouvelle de sa mort trois ans plus tard, à l’occasion de la cérémonie de nomination de la nouvelle Grande Prêtresse. Nous nous consolâmes en nous disant qu’elle avait trouvé la paix après toutes ces années de souffrance...

    Tu sais à présent tout ce qu’il y a à savoir sur les évènements qui ont précédé ta venue parmi nous à présent. Toi qui voulais tant connaître la vérité, sujet de notre séparation il y a plus de vingt ans, j’ose espérer avoir pu t’éclairer dans ta quête de réponses.

    Sache que je n’ai jamais cessé de prendre de tes nouvelles par le biais de ton ami Lins ; je suis tellement fière de ce que tu es devenue. J’espère qu’un jour tu pourras pardonner à tes parents adoptifs de t’avoir dissimulé toutes ces vérités.

    Je t’aime.

    Ta maman pour l’éternité. »



    Acte 2 - Les Ténèbres

    Je me rappelle encore nos parties de cache-cache dans le jardin, certains soirs d’été. Le soleil descendait sur les arbres du bois à l’ouest de notre demeure et irradiait les herbes hautes d’une teinte lumineuse orangée. Les cachettes ne manquaient pas entre le vieux cabanon de jardinage, les vieilles fontaines hors d’usage ou les pots gigantesques qui ornaient l’allée principale ; nous en avions d’ailleurs déjà cassé un en essayant d’y faire rentrer Solange. J’étais encore jeune alors et il n’était pas rare de voir Dorian et Lorekk se joindre à nous, même s’il n’était pas difficile pour eux de nous trouver car ils connaissaient déjà tous les repères que nous avions mis des années à découvrir. J’avais sept ans alors et Dorian commençait déjà à prendre ses responsabilités : il assistait énormément papa dont la santé déclinait jour après jour et ne lui permettait plus de se déplacer dans les quelques terres que nous louions aux exploitants agricoles et ouvrions aux chasseurs, vestiges de ce que le Domaine avait été auparavant.

    Maman nous éduquait. Elle venait d’une famille de nobles et, selon elle, papa aussi jadis. C’était avant notre naissance à toutes deux : quelque chose de grave avait amené le Roi à nous déchoir de notre lettre de noblesse. Nous ne possédions plus grand chose à ce moment et depuis lors, même si les valeurs que nous enseignaient papa et maman étaient celles de l’aristocratie, la vie que nous menions était celle de pauvres hères coincés dans un grand château. Avec le temps, de plus en plus de pièces de la maison nous étaient interdites, tout simplement car elles n’étaient plus entretenues et tombaient en ruines. Si nous ne manquions pas de bois pour l’hiver, il devenait malgré tout de plus en plus difficile de chauffer les grands espaces de notre demeure et je me surprenais souvent à me réveiller la nuit avec les doigts de pieds gelés, grelottant misérablement.

    Malgré ces incommodités, nous vivions joyeusement. Solange, ma sœur jumelle, ne quittait jamais mes côtés ; nous étions inséparables et faisions pratiquement tout ensemble. Il nous arrivait, durant certaines nuits, de nous réfugier l’une dans le lit de l’autre pour lutter contre les températures négatives qui faisaient givrer les miroirs et cadres de nos chambres respectives. Parfois, Lorekk nous rejoignait et nos nuits paisibles sous les couettes épaisses se transformaient alors en excursions fantaisistes sous les draps que nous pendions au baldaquin de notre lit, supposant dès lors qu’il s’agissait de la tente d’un aventurier.

    Les journées étaient sensiblement les mêmes et, peut-être car l’hiver durait plus longtemps au nord-est du Royaume, je me rappelle les nombreuses fois où une boule de neige sauvage reçue à l’arrière du crâne débutait souvent les batailles interminables qui se terminaient inlassablement par un projectile venant heurter papa ou maman.

    C’était le bon temps alors, c’était ainsi que je vivais jusqu’à mes neuf ans, avant que la santé de papa ne se dégrade au point que nous dûmes vendre nos terres et nous installer dans le village le plus proche, là où un médecin pouvait le prendre en charge. Tout était différent alors et, pendant un temps, Dorian qui avait à présent vingt-deux ans nous quitta pour faire l’expérience de la capitale. Solange ne cessait de répéter que la maison lui manquait, quand bien même nous avions pu tirer un bon prix du château et vivions à présent dans une jolie chaumière avec un grand jardin, là aussi. C’est aussi à cette époque que je fis la connaissance de Lins Flint et des autres enfants du village de Daume. Le père de Lins était un fin chasseur avec qui notre famille avait souvent échangé par le passé ; traditionnellement, il venait sur nos terres pour chasser le chevreuil et nous offrait un peu de sa venaison durant l’hiver. Je me liai aussitôt d’amitié avec lui, même si Solange ne le vit pas d’un bon œil et décida de ne plus me parler. J’étais inquiète pour elle alors, car elle ne voulait plus sortir et ne voulait pas jouer avec les autres enfants ; au lieu de cela, elle lisait plutôt, s’instruisait et je découvrais en elle une érudite que je n’avais jamais vue jusqu’alors.

    Ce fut durant l’automne de cette même année que je fis, pour la première fois, l’expérience de l’école. Oh, ma mère avait été une excellente préceptrice alors je n’étais pas en reste lorsqu’il s’agissait de connaissances, mais je découvrais à cette époque certains aspects plus rudimentaires de la vie et les valeurs que portaient les petites gens. Quoi que l’on en dise, l’aristocratie forçait tout de même une forme de supériorité et je me surpris à comprendre à neuf ans ce qu’était la fatuité des nobles, devinant chez moi une prétention naturelle que je rejetai aussitôt.

    Les années qui suivirent virent de nombreux conflits entre mes parents et moi-même, alors que je me détournais peu à peu du chemin qu’ils avaient tracé pour moi. Lorekk avait quitté la maison à son tour et Solange passait ses journées enfermée, à lire toujours plus de livres avec une soif de savoir déroutante ; elle me semblait si étrangère à présent et, paradoxalement, bien plus sauvage que je ne l’étais alors que j’aspirais à une autre vie. Souvent, je fuguais pour passer la nuit sous les étoiles avec Lins et les autres ; je partais parfois seule en randonnée, vers les cimes qui jouxtaient le village et vallonnaient le paysage depuis chez nous. Je me prenais à rêver d’aventures, combattant des monstres, sauvant de pauvres gens et protégeant les innocents. C’était peut-être là l’influence que Lins avait sur moi, lui qui aspirait à présent à une carrière au sein de l’armée et qui comptait bien faire ses classes d’ici deux ans. Plus le temps passait et plus je pensais à partir avec lui.

    J’avais à présent douze ans quand, un jour, maman me fit mander par le père de Lins. C’était papa, il était gravement malade et souhaitait tous nous voir. Nous avions tous vus sa santé se détériorer au fil du temps et à présent il lui était impossible de se lever. Je refusais de le voir tellement son corps était maigre, pratiquement squelettique, et son teint livide et, pour cela, Solange m’en tenait profondément rigueur, elle qui restait en tout temps à son chevet. À vrai dire, elle rivalisait de pâleur avec lui, comme elle ne voyait pratiquement jamais la lueur du soleil, et il était facile de comprendre d’où provenait son embonpoint naissant. Outre cela, plus nous grandissions et plus je remarquais que nous étions de plus en plus différentes l’une de l’autre : à présent; mes cheveux blonds et lisses rivalisaient clairement avec ses boucles rousses qu’elle tenait de maman et les formes et couleurs de nos yeux ne coïncidaient plus une seule seconde. Je ne la reconnaissais plus à vrai dire, elle qui m’avait semblé proche au point que je la considère comme une autre partie de moi-même... et ce sentiment était réciproque. Peut-être que ces différences avaient toujours été là, mais que j’étais à présent assez âgée pour m’en rendre compte...

    Ce jour-là, maman déplorait l’absence de ses deux fils, mais aux yeux de papa nous étions bien assez des personnes qu’il aimait pour ne pas s’imaginer partir seul. J’avais peur et je me souviens ne pas avoir osé lui prendre la main lorsqu’il me tendit son bras décharné ; je ne comprenais pas alors qu’il allait partir, je n’avais jamais vu quelqu’un mourir avant. Il me sourit toutefois et, le temps d’un instant, son visage sembla retrouver des couleurs et sa vitalité, tandis qu’il proférait ces mots qui me semblèrent si énigmatiques à l’époque :

    « - Je suis tellement heureux de t’avoir eu pour fille, Elina. Ta mère serait tellement fière de voir la jeune fille que tu es devenue... »

    Je me rappelle encore avoir cherché la compréhension et, surtout, la fierté dans le regard de maman, mais les yeux écarquillés de celle-ci semblaient bien me faire deviner que l’on me cachait quelque chose.

    La mort de papa ne survint pas instantanément : dans une sorte de danse improbable entre conscience et inconscience, il se réveillait et marmonnait dans un demi-sommeil des mots sans sens, cherchant parfois une présence non-identifiée près de lui. Des noms s’échappaient de sa bouche : ceux de grand-père et de grand-mère, mais aussi souvent de notre tante que je n’avais, elle non plus, jamais connue. Il s’excusait alors, le visage tordu par un rictus de douleur et une fois, j’aperçus une larme couler le long de sa joue. Enfin, après plusieurs heures de lutte, la fièvre l’emporta et papa ne se réveilla plus jamais.

    Les mois qui suivirent son départ furent difficiles pour nous tous et encore plus pour maman, que le chagrin et le désespoir d’un deuil qu’elle avait du mal à faire avaient amenée à se rapprocher de l’alcool. Il était alors quotidien, durant les rares repas que je partageais avec elle et Solange, de la voir se servir répétitivement des verres de vin qu’elle buvait ci-sec. Comme d’aucuns peuvent le deviner, elle n’avait pas l’alcool joyeux et finissait immanquablement par s’échouer dans le fauteuil de feu notre père, devant le feu de cheminée. Là, elle restait à observer les flammes d’un regard contemplatif, bien que vide, avant de tomber dans un sommeil sans rêve.

    Ma sœur semblait me haïr à présent et je ne comprenais pas pourquoi. C’était comme si tout le monde était au courant d’un secret dont personne ne voulait me parler ; je me sentais étrangère dans ma propre maison et passais finalement le plus clair de mon temps à l’extérieur ou chez les Flint. Bientôt, Jins m’avoua qu’il allait partir faire ses classes, car la Garde recrutait dès notre âge et il était plus aisé d’intégrer l’Académie ainsi que de passer par les concours, plus tard. Il m’invita à l’accompagner et, bien que tentée, je refusai alors car je me sentais encore rattachée à ma famille par quelque liens qui semblaient irrémédiablement se consumer.

    La date de son départ approchait à grand pas et coïncida avec le soir où je découvris la vérité. Comme à son habitude, maman était avinée, pratiquement recroquevillée dans le fauteuil de papa à attendre je ne sais quoi, peut-être une illumination de la déesse Lucy. Toujours est-il que c’était la dernière soirée avant le départ de Lins et tous les garçons et les filles avec qui nous trainions se retrouvaient à la taverne pour fêter cela. C’était la première fois que nous y allions et je voulais que notre mère le sache ; je n’étais pas ingrate et irresponsable au point de faire cela dans son dos. J’étais, de toute façon, pratiquement sûre qu’elle resterait hagarde et ne me répondrait pas. J’eus raison et, peut-être car dans tout ça je sacrifiais mon futur pour rester auprès d’elle et de Solange, j’explosai cette fois-ci.

    Je me rappelle avoir tenu des propos terribles sur la mort de papa et ses conséquences pour la famille, espérant la faire sortir de sa léthargie. Je sais lui avoir dit que je ferais mieux de partir avec Lins, de ne plus les voir. Et je sais aussi qu’en disant tout cela, je perçus pour la première fois depuis longtemps, ses yeux, embués de larmes, qui me regardaient fixement et me dévisageaient comme si j’étais un fantôme devant elle. Et puis ce fut une voix impressionnante de fragilité et de stupeur qui me répondit, lorsque je retirai mes deux mains des accoudoirs du fauteuil, prête à partir en claquant la porte.

    « - Tu lui ressembles tant... à ta mère. »

    Une fois de plus, j’eus un moment de doute, avant que cette phrase ne vienne faire écho avec les derniers mots que papa m’avait adressés. Je sentais la fureur me gagner car j’avais l’impression, une fois de plus, que l’on parlait d’une personne qui n’était pas ici ; je mettais le détachement de maman sur le compte de l’alcool, mais elle n’avait pas terminé :

    « - Après tout ce temps, tu devrais connaître la vérité. Horaz aurait voulu que je te dise qui tu es vraiment, c’est peut-être pour cela qu’il t’a dit ces mots... »

    À ce moment, les silences entre ses phrases me semblaient intenable ; je me rappelle m’être sentie comme une tempête hurlant à l’intérieur de moi-même, un cratère de lave bouillonnait qui se retenait d’entrer en éruption. J’avais peur de commencer à comprendre...

    « - Je ne suis pas ta mère, Elina. Et Horaz n’était pas ton père. Tu es l’enfant de sa sœur, Madden, née de son union avec un riche roturier avec qui ton grand-père avait signé un accord il y a fort longtemps. Oh, elle l’aimait et ne sut jamais que leur mariage avait été arrangé, mais il la fit intensément souffrir et lorsqu’elle te donna naissance, elle eut peur qu’il te retrouve et te fasse du mal à son tour. C’est pourquoi c’est nous qui t'avons élevée comme si tu étais notre enfant... Et tu es notre fille, Elina ! Horaz t’aimait et moi aussi je t’aime... je t’aime de tout mon cœur comme ma propre fille. »

    Ce moment resta gravé dans ma mémoire.

    Ce fut probablement le moment le plus charnier de mon existence. Trop de pensées se bousculaient dans mon crâne pour que je puisse lui répondre. Trop de peurs, de doutes, d’incertitudes et le goût âpre de la trahison dans la bouche qui rendait ma langue pâteuse et ma mâchoire inerte, tout cela m’empêchait de parler. Je ne pouvais que rester estomaquée devant toutes ces révélations et une vague de froid emprisonnait mon corps, quand bien même je me trouvais face aux flammes dont les langues de lumière pourléchaient les murs de la pièce, à l’image des émotions qui tentaient invariablement de sortir de mon crâne. Mes tempes tambourinaient et mon cœur battait la chamade. Alors, incapable de formuler le moindre mot, je jetai un dernier regard humide dans les yeux brouillés par les larmes de celle que j’appelais mère et quittai la pièce en trombes.

    Je ne fis même pas mes bagages, laissant derrière moi les ruines de mon ancienne vie. Je n’avais même plus l’impression d’être à ma place dans cette maison. Je surpris le visage larmoyant de Solange, assise sur son lit, lorsque je passai devant sa porte et compris qu’elle avait tout entendu. Je ne lui parlai pas pour autant, hâtive de quitter cet endroit et de rejoindre mes amis à la taverne, puis de partir le lendemain avec Jins. Je n’avais plus de vie ici, plus de famille, plus de maison, j’étais seule.

    Pour la première fois dans ma vie, je fis la dure expérience de l’alcool, sitôt arrivée dans l’établissement où le ronronnement de la musique qui emplissait le bar s’accentuait lorsque l’on s’en approchait. En ouvrant la porte, je témoignai des effluves pestilentielles, mélange de vapeurs d’alcool et d’odeurs d’urine qui frappèrent mon nez. Le visage rouge et gonflé par les larmes, je me précipitai vers mon meilleur ami que je serrai aussitôt dans mes bras sans mot dire ; surpris, il chercha d’abord à savoir ce qu’il venait de se passer avant d’abdiquer et de m’enlacer jusqu’à ce que je libère mon étreinte. Je me souviens encore, comme si c’était hier, lorsque je lui ai dit ces mots :

    « - Demain, je pars avec toi. »


    Acte 3 - La Lumière

    Les années à l’Académie semblèrent défiler. Aujourd’hui encore, j’en garde un souvenir chaleureux : les nuits blanches dans les dortoirs, les professeurs que j’affectionnais, ceux que je détestais et les sorties clandestines en ville, à la nuit tombée. L’enseignement était strict, mais l’on parvenait toujours à s’amuser, quitte parfois à devoir faire des tours de piste supplémentaires ou bien à devoir récurer les toilettes à la brosse à dents. L’internat était mixte toutefois et je remarquai sans peine la rivalité qui unissait les garçons et la façon avec laquelle étaient traitées les filles : sous-estimées, mises à l’écart, dorlotées parfois. Pour un garçon qui se faisait punir et devait porter les armes de plusieurs de ses confrères durant l’entraînement, une fille était simplement privée de parcours et devait s’en tenir à regarder les autres faire en chantant à tue-tête. Le moins qu’on puisse dire, c’est que ça forgeait le caractère.

    À seize ans, je bouclais ma formation avec brio ; j’obtins à la fin de l’année les félicitations de mes sergents instructeurs et la promesse d’une grande carrière au sein de la Garde. Trois ans plus tard, je faisais l’expérience d’une relation autre qu’amicale avec un homme et, un an après, je connaissais mon premier véritable chagrin d’amour. Quelques aventures de passage suffirent à me faire comprendre que je n’étais pas intéressée par les jeux de séduction et la vie de couple : ma place était de toute façon sur le terrain, là où l’on m’envoyait, et pas particulièrement auprès de quelqu’un. Je luttai contre nombre de monstre aux côtés d’aventuriers parmi lesquels je gardai des amis, malgré mon caractère buté et acariâtre. Je finis ultimement par tomber sur l’un de mes frères adoptifs, Lorekk, qui s’était lui aussi engagé dans une vie d’aventurier. Même si je restais distante à cause de son rôle dans les mensonges de ma famille, je me joignais à lui pour un verre et prenais des nouvelles des autres.

    Il s’avéra que maman et Solange avaient déménagé à la capitale, où cette-dernière était devenue érudite et s’était considérablement rapprochée de la Cour, dans le but de faire regagner aux Von Andrasil leur lettre de noblesse. Il me disait qu’il faudrait du temps, mais que c’était en bonne voie et qu’un jour peut-être nous pourrions retrouver notre Domaine. Comme je ne m’en souciais guère, il m’avoua que lui aussi, tout comme Dorian, qui avait fini par épouser une carrière de juge et semblait avoir tracé un trait sur son ancienne vie. Aussi, même s’ils n’avaient pu être présents au moment de la mort de papa, sa disparition les avait tous deux affectés et ils furent d’autant plus surpris de découvrir que je n’étais plus là à leur retour à la maison. Maman leur avait alors expliqué les raisons de mon départ et tous deux avaient trouvé cela bien plus juste. Je me souviens ne pas avoir répondu, encore amère vis à vis de ce sujet. Au lieu de cela, je pris en charge l’intégralité de la note et proposai à Lorekk de nous en tenir là cette fois-ci. Je ne le vis plus après cela, sinon pour l’évènement tragique qui nous réunit tous bien plus tard.

    Au fil du temps, la solitude finit par me gagner. Même Lins, avec qui j’avais fait bon nombre de missions jusqu’alors, finit par s’installer à la Capitale pour prendre soin de sa famille naissante, intégrant l’Académie en tant qu’Instructeur à son tour. Je lui confiai mes doutes à propos de son choix de carrière, je le pensais alors bien trop gentil pour pouvoir diriger des moutards, mais fut finalement surprise de voir qu’il s’en tirait plutôt bien.

    Pour ma part, je continuais la routine sans réel objectif. Le métier était devenu ma vocation, la montée en grade mon seul but. Je me voyais bien finir ma carrière en tant que Capitaine, mais savais aussi qu’à cause de mon nom, je ne pouvais espérer devenir Commandante. Je ne fis pas de rencontres passionnantes durant les dix années qui suivirent, accédant à la position de Lieutenant ce qui me permit de jongler entre l’isolement des missions où je pouvais m’en tirer seule et le commandement parfois nécessaire. Ce serait mentir que d’affirmer que mes hommes m’appréciaient, ils m’avaient attribué le doux sobriquet de « grande connasse butée », mais au moins ma vigilance et ma rigueur leur permettaient de rester en vie.

    Je n’avais pas encore trente-trois ans lorsque, au début de cette année 999, je reçus un courrier de ma sœur Solange. Comme nous ne nous étions pas adressées la parole durant plus de vingt ans, je sus aussitôt que la raison de son courrier n’avait rien d’anodine et effectivement, les lettres couchées sur papier frappèrent mon esprit et me laissèrent hébétée le temps d’une minute. Le message n’était pas bien long, il commençait ainsi :

    « Maman est morte. »

    La suite du message n’avait rien de personnelle : ma sœur me conviait aux funérailles de notre mère dans les jours à venir. Par chance, je n’étais alors pas très loin de notre village natal où se trouvait déjà la sépulture de notre père et pus assister en temps et en heure à la mise en terre de celle qui m’avait élevée et m’avait aimée. Et je ne pus réprimer un profond regret : celui de ne lui avoir jamais adressé la parole après mon départ.

    La cérémonie fut longue et fastidieuse : toute la famille Pradier était présente et, nous autres Von Andrasil, constituions une faible minorité des participants. Pourtant nous étions parmi les plus affligés et, si Solange était la seule à sangloter sur la dépouille de sa défunte mère, tous nous avions la mort dans l’âme et l’estomac soulevé en voyant sa dépouille se faire inhumer. Le temps non plus n’était pas au beau fixe et le ciel pleurait, comme n’importe qui pleurerait la disparition d’une bonne personne.

    Par la suite, nous nous retrouvâmes tous les quatre dans ce bar que je n’avais visité qu’une seule fois et qui sentait toujours autant l’urine et la bière, bien que le temps et les épreuves m’aient habitué à ces odeurs-là. L’ambiance n’était pas à la fête, mais nous avions tous besoin d’un remontant pour délier les langues. Je remarquai les cheveux grisonnants de mes deux frères adoptifs et le regard dur de Dorian, ses traits marqués et ses cheveux noués en arrière dans une natte courte qui lui donnaient l’air qu’ont ces statues devant les bâtiments administratifs. Je voyais le visage amical de Lorekk qui n’avait pratiquement pas changé au-delà de ses mèches poivre et sel. Et je contemplai le regard sombre de ma sœur et son visage doux et rond, rappelant celui d’une mère aimante : celui de notre mère.

    « - Elle n’a jamais cessé de me parler de toi, tu sais ? À chaque épreuve, chaque mission, chaque prix que tu as remporté. Je ne te dis pas sa joie lorsqu’elle a appris que tu étais devenue Lieutenante ! Tu étais sa fierté, quand bien même j’étais celle qui était restée à ses côtés et la seule à être demeurée fidèle à notre famille. Tous, vous nous avez abandonnées toutes les deux et aujourd’hui on se retrouve. Mais toi ! Toi je n’ai presque pas envie de te donner cette lettre. »

    Je ne cillai pas, quand bien même la haine qu’elle me vouait était forte et justifiée. Quand bien même sa main agrippée autour de mon poignet serrait durement et ses ongles se plantaient dans ma chair. Je savais que cela allait au-delà de ce que notre mère avait vécu, je savais qu’elle me reprochait de l’avoir laissée elle aussi, bien avant mon départ. Mais il était trop tard pour m’excuser...

    « - La voilà ta lettre. Maman y a consigné tout ce que tu dois savoir, elle y a mis toute son âme, toutes ses dernières forces. C’était sa dernière volonté : que je couche ses mots sur papier, quand bien même ça m’a fait mal de l’écrire. Prends-la ! Prends-la et va-t-en à jamais ! »

    Ses yeux étaient embués de larmes, les miens aussi. À ce moment-là, je voulais braver ses ordres et la serrer dans mes bras, mais je n’eus pas le courage d’agir. Fuyant le regard désolé de mes deux frères, fuyant l’amour de ma sœur, je pris la lettre et tournai les talons sans même finir mon verre, sans même un regard en arrière. À l’extérieur, mon cheval attendait et, glissant l’enveloppe dans la besace fixée à ma scelle, je grimpai et tirai les rênes pour partir au galop. Rapidement je chevauchais alors. Rapidement, pour que personne ne me voie pleurer.

    Le contenu de cette lettre, vous le connaissez à présent.

    Dans les mois qui suivirent, je me mis en quête de découvrir ce que dissimulaient les mystérieuses morts survenues trente ans auparavant durant la cérémonie de nomination de la Grande Prêtresse mentionnée dans la lettre. Je comptais bien découvrir ce qui avait mené ma mère et une dizaine d’autres femmes à la mort, mettre la main sur le meurtrier s’il en existait un. Aussi, je me rendis rapidement compte que tout ce qui touchait au culte de Lucy semblait enveloppé d’un voile de mystère que la Garde n’était pas autorisé à lever. Mes supérieurs ne m’assisteraient pas et je le savais, c’est pourquoi je décidai d’opérer en civil, de faire mes recherches sous couverture.

    Je m’étais finalement trouvé un objectif correspondant à ce à quoi je m’étais préparée toute ma vie. Peu importe le temps qu’il me faudrait pour connaître le fin mot de l’histoire, je comptais bien savoir comment ma véritable mère était morte.

    Derrière l'écran

    Il y a... Nours , je vis à Paris depuis 2 ans et je suis UX / UI Designer. Je cotoie pas mal Vrenn et Luz et tous les copains de boisson ; ils m'ont dit que c'était bien ici alors entre deux séries Netflix et deux runs sur Fire Emblem j'ai finalement décidé de me créer un compte.  :mus:
    Double compte ? Nope
    Comment avez-vous découvert le forum ? Vrenn, c'est lui qu'il faudra blâmer de m'avoir fait venir
    Votre disponibilité : Vous verrez souvent ma bouille, c'est certain
    Quelque chose à rajouter ?  J'ai vu Whiskeyjack IRL

    Source de l'avatar : (laisser la balise CODE)
    Code:
    Pour un personnage féminin :
    [color=#ff3366][size=16]♀[/size][/color] [b]Rashed AlAkroka (ArtStation)[/b], OC @"Elina von Andrasil"
    Luz WeissCroc de foudre
    Luz Weiss
    Informations
    Re: Elina von Andrasil
    Lun 11 Nov 2019 - 12:36 #
    La bienvenue officielle sur Aryon ! :mus:
    Carciphona IxchelSaphir trop géniale
    Carciphona Ixchel
    Informations
    Re: Elina von Andrasil
    Lun 11 Nov 2019 - 13:16 #
    Au secours l’invasion continue !

    Je ne suis pas sure que l’argument d’avoir vu Jack en irl va plaider en ta faveur tu sais 😁
    InvitéInvité
    Anonymous
    Informations
    Re: Elina von Andrasil
    Lun 11 Nov 2019 - 16:43 #
    Aaaah ! Un nouveau compagnon de beuverie !

    Sois le bienvenue parmi nous !
    InvitéInvité
    Anonymous
    Informations
    Re: Elina von Andrasil
    Lun 11 Nov 2019 - 17:01 #
    Hey, merci à vous !

    Oui l'alcool est une religion chez moi ng
    InvitéInvité
    Anonymous
    Informations
    Re: Elina von Andrasil
    Lun 11 Nov 2019 - 17:09 #
    Bienvenue mademoiselle.
    J'aime beaucoup votre pouvoir !

    Au plaisir.
    Yuduar Al RakijaCapitaine Fantasque
    Yuduar Al Rakija
    Informations
    Re: Elina von Andrasil
    Lun 11 Nov 2019 - 18:07 #
    Bienvenue parmi nous!

    Bon, ça manque de construction, la structure narrative est un peu légère et c'est un peu juste en mots mais je vais faire une exception même si c'est un peu "court et résumé" comme fiche! :mus:

    BREF! Rien à dire de plus, le pouvoir s'équilibre de lui-même, tout est nickel, je valide sans plus de cérémonie!

    Au plaisir de te croiser dans la Garde, si tu fouines du côté du Temple tu vas devoir bosser dans mes plates-bandes o/



    Tu es validé(e) !
    Bienvenue parmi nous !

    Te voila ajouté parmi la garde !
    Tu peux dès à présent aller RP sur le forum !

    Nous te rajoutons dans tous les listings donc tu peux directement aller poster ton LIVRE DE BORD et faire une DEMANDE DE RP si tu cherches un partenaire ! Tu peux aussi demander une chambre à la CASERNE.
    Penses juste à mettre à jour ta fiche de personnage dans le profil et les liens vers ta présentation et livre de bord dans le champ contact !
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    Re: Elina von Andrasil
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