Néanmoins , ce rythme lent convenait parfaitement à Markus , préférant n'avoir rien à faire plutôt qu'écouter les jérémiades de vieux gâteux. Surtout depuis que la petite était arrivée ! Il prenait un malin plaisir à la tourmenter. Ce matin encore , il l'avait faite tournée en rond pendant un bon vingt minutes en lui demandant de ramener le bocal des "yeux de ver de mer". La tête qu'elle faisait quand elle eût compris ! Markus pense bien qu'il ne s'en lassera jamais, de ces yeux furibonds.
Profitant de ce temps mort, Markus réfléchissait a un nouveau moyen d'embêter Barbara.. Peut-être que.. Non quand même pas.. Quoi que.. pensait-il , avant d'être interrompu dans ses pensées par un bruit sourd venant de la taverne , deux portes plus loin.
Barbara quant à elle semblait plongée dans sa prise de notes. Markus ne comprenait pas comment elle pouvait être obnubilée à ce point, et passer tant de temps à écrire , lire et relire. Que pouvait elle bien écrire d'ailleurs ? " Ce matin, une vieille folle m'a vociféré, me postillonnant à moitié dessus , que son chat essayait de la tuer " ? Au moins , elle lui foutait la paix. Toujours ça de pris.
Rafallé sur ce qui leur servait de table d'examen, Markus se prépara a fermer les yeux pour savourer la fin de journée. Mais c'était mal présumer.
" Hoy Markus, viens m'aider ! " , hurla dans la rue une voix un peu trop familière a son goût. Il reconnu sans mal Tabetha , la tenancière de la taverne mentionnée tantôt. Dans un long soupir , il s'apprêta à sortir dans la rue, sous le regard interrogateur de Barbara.
" Reste pas là les bras ballant, débarrasse la table , la journée n'est pas terminée. " dit il en s'adressant à elle, avant de franchir la porte.
" Qu'est ce que tu m’amènes encore , Tabetha ? ", aidant cette dernière a soutenir un homme de forte constitution , visiblement la 40aine , et surtout très éméché. Il n'avait pas besoin qu'elle lui réponde, son dos était couvert de sang.
" C'te corniaud a voulu tenir tête au vieux Jim et à sa bande. Résultat , il s'est mangé un coup de tranche-lard dans l’aine. Il aurait du le laisser ce foutu tabouret. Ils me doivent une table ces idiots ! Retape le, mais le laisse pas filer ! Il a pas payé. T'auras qu'à venir ce soir, t'auras le droit à de la soupe aux frais de la maison.". Quand elle eu remis le colis au médecin , elle retourna s'en prendre aux commanditaires, pour cette histoire de table surement.
Markus traîna tant bien que mal l'homme a l'intérieur. Il se laissait porter le bougre , reposant son quintal bien tassé sur le médecin. Il l'installa sur à la table, mais l'homme s'effondra aussitôt. Plus par excès de boisson que par manque de sang.
" Parfait ! Une plaie béante , et un patient qui ne sent pas la douleur. Tu voulais apprendre ? C'est le moment. Va chercher une aiguille et le fil à recoudre. Je vais te montrer comment on fait des points."
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