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    Un monde plein de mystères,
    plein de magie et surtout plein d'aventures...

    Il est peuplé de créatures fantastiques. Certaines d'une beauté incomparable, d'autres aussi hideuses qu'inimaginables, beaucoup sont extrêmement dangereuses alors que quelques unes sont tout simplement adorables. La magie est omniprésente sur ces terres : des animaux pouvant contrôler la météo, des fleurs qui se téléportent, des humains contrôlant les éléments, des objets magiques permettant de flotter dans les airs...

    Dans ce monde, il y a le royaume d'Aryon. Situé à l’extrémité sud du continent, c'est un royaume prospère, coupé du monde. Il est peuplé d'hommes et de femmes possédant tous un gros potentiel magique, chacun vivant leurs propres aventures pour le meilleur comme pour le pire.

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    Rencontre sous les remparts
    InvitéInvité
    Anonymous
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    Rencontre sous les remparts
    Mar 12 Nov 2019 - 21:57 #
    Il était encore tôt lorsque je me levai, gagnant la fenêtre pour apercevoir le soleil se lever dans le lointain. Astre blanchâtre mais néanmoins étincelant, j'admirais les caresses de ses rayons sur les cimes des myriades d'arbres qui façonnaient l'étendue prasine devant mes yeux ; un océan de verdure et de vie, bien différent des déserts blancs hivernaux que l'on trouvait de l'autre côté des montagnes, dans mon « pays » natal. Non, ce n'était pas que j'appréciais davantage l'épaisse forêt qui s'étalait à l'horizon que les neiges d'antan et leurs souvenirs joyeux, mais la vue prenante du haut de la tour dans laquelle se trouvaient mes appartements de fonction, depuis quelques mois, ne cessait de m'étourdir chaque matin. J'étais fascinée.

    « - Encore une belle journée. Du moins, une fois que j'aurai pris mon café. »

    Belle, oui, mais pas tranquille pour autant. Je savais que je devais m'apprêter au plus vite pour rejoindre la cour extérieur, même s'il était tentant de d'abord passer par le chemin de ronde pour observer le spectacle quotidien de l'organisation des patrouilles. Le lieutenant en charge ne s'y prenait pas si mal, mais il était toujours difficile de contraindre les têtes dodelinantes des bleus-bites à rester droites aux premières lueurs. Surtout quand les rations de bon café étaient réservées aux officiers.

    Toutefois, il était fort peu probable que j'assiste à cette scène aujourd'hui encore : un rendez-vous m'attendait à l'extérieur et c'était là-même la raison de ma venue à la Forteresse.

    Quelques jours auparavant, une missive m'était parvenue m'informant de la venue d'une homologue dans le cadre d'une mission de reconnaissance que nous devions mener à bien toutes les deux. Des cas suspects de disparitions sur les routes du nord, entre le bastion et un des avant-postes de chasseurs alpins, avaient été recensés et il s'agissait simplement de découvrir si les soldats en patrouille qui s'étaient évanouis dans la nature l'avaient fait sous la contrainte ou délibérément. Il était rare de voir des déserteurs au sein de La Garde, toutefois les conditions extrêmes des régions montagneuses pouvaient passer l'envie à certains de sacrifier leur confort au bénéfice de leur devoir envers la couronne.

    Néanmoins, la piste d'attaques de bêtes sauvages ou de monstres restait privilégiée. Il s'agissait donc de rester discrets dans notre enquête tant que nous ne connaissions pas la menace précise ; un terrain dans lequel j'étais malheureusement loin d'exceller, mais qui pouvait probablement davantage correspondre à la lieutenante que je devais retrouver ce matin-là, dans la grande cour.

    Je ne savais que très peu de choses à son sujet, sinon son nom : Bridget Alnilnam. Je n'étais pas non plus très inquiète, dans l'optique où nous serions clairement amenées à faire connaissance sur la route. J'espérais juste qu'il ne s'agissait pas de l'une de ces gratte-papiers fraichement sortis de l'Académie, nommés Lieutenant par un ami de leur papa.

    Je tenais certes en haute estime les guerriers et officiers émérites capables de faire attention à leurs hommes, mais désavouais les lèches-bottes respectant aveuglément les ordres stupides de la hiérarchie, souvent bien heureuse de se tenir loin des combats. J'espérais donc que la lieutenante Alnilnam était de ces gradés qui favorisaient la survie de leurs hommes et comprenaient l'importance de la racine latine milis dans militaire.

    Sans prêter garde au deuxième café froid que je venais de gober cul-sec, j'enfilai mon armure et franchissais le seuil de ma chambre en claquant maladroitement la porte derrière moi, puis descendis la procession de marches en colimaçon qui menaient jusqu'à la base de la tour, dans ce sens, et peut-être même un ou plusieurs sous-sols. Je connaissais encore assez peu les lieux pour me rendre compte de la profondeur de l'édifice.

    Comme les vieilles pierres des premiers étages dégageaient une forte odeur de moisissure, je fus bien heureuse de retrouver l'air libre en gagnant la cour intérieur précédant la « petite herse ». Plutôt que de poursuivre au grand jour, je me faufilai incognito à travers la poterne du chemin de ronde intérieur et débouchai légèrement en amont de la cour extérieur. De là, je pouvais d'ores et déjà voir la silhouette de ma partenaire qui patientait dans l'ombre, près de la grande porte, et devinai aisément une femme de haute stature dotée d'une voluptueuse crinière, assez légèrement apprêtée pour dévoiler des courbes que bon nombre de femmes devaient lui jalouser.

    Si, en temps normal, j'aurais trouvé l'usage d'une armure plus opportun, j'opinai cette fois-ci en comprenant le choix stratégique d'une telle tenue : nous étions au beau milieu de l'été et les journées pouvaient s'avérer chaudes lorsque le soleil atteignait son apex. J'avais moi-même laissé Panoplie au placard cette fois-ci, optant simplement pour un plastron de cuir bouilli aussi léger que discret. Il avait aussi le mérite de comprendre la gravure des armoiries de ma famille : deux cerfs blancs qui se font face, omettant le fond bleu royal et jaune or que l'on peut retrouver sur mon bouclier.

    Envisageant d'aller à la rencontre de la jeune femme, j'enjambai finalement le léger parapet qui cerclait la loge sur laquelle je me trouvais et sautai prestement un bon mètre jusqu'au sol. L'atterrissage produisit un bruit léger bien qu'assez distinct pour signaler ma venue, occasionnant un mouvement de la tête chez celle qui m'observait à présent et dont je pouvais davantage percevoir les traits : il allait sans dire que c'était une belle femme et je me voyais déjà envier la finesse de son visage et la profondeur de ses yeux.

    Parcourant les derniers mètres qui nous séparaient, je m'arrêtai finalement à une longueur de bras de sa personne et tendis une main maladroite dévoilant mon manque d'expérience en matière de salutations officielles. J'espérais juste parvenir à ne pas être trop brute de décoffrage au moment de faire les présentations.

    « - Lieutenant Von Andrasil. Alors c'est vous la lieutenante Alnilnam avec qui je dois faire équipe ? »

    Raté.
    Bridget AlnilnamLieutenant Grognon
    Bridget Alnilnam
    Informations
    Re: Rencontre sous les remparts
    Lun 18 Nov 2019 - 12:14 #
    Rencontre sous les remparts Bann10


    Eté 998

    Il y a peu, le Capitaine m’avait convoqué à sa bureau pour savoir mes connaissances sur les alentours de Forteresse, je lui ai expliqué avoir passer quelques années là-bas lorsque j’étais Lieutenant, j’ai formé également d’autres Lieutenants. J’ai cru au début qu’il m’avait appelé pour connaître mon histoire avec l’ancien Lieutenant Valar mais c’était pour autre chose, c’était pour m’envoyer à Forteresse quelques temps pour aider le Capitaine sur place, il avait besoin d’hommes qui connaissaient le terrain comme sa poche et malheureusement, en officier, il n’en restait pas beaucoup et j’étais donc désignée d’office à cette tâche surtout qu’avec mon pass de téléportation, ce n’était pas un soucis d’y aller car à ce qui paraît, j’y allais souvent, je n’ai pas osé contredire le Capitaine de la Capitale, il est vrai que j’aimais passait du temps à la Citadelle mais il était rare que j’arrive à parler à Eärwen puis elle avait un poste important maintenant…

    Je salue alors mon supérieur et me prépare à cette nouvelle mission, je vais revoir peut-être mes anciens collègues et surtout l’unité des Sentinelles, ces chasseurs-alpins qui est devenu l’unité d’élites sur les terrains difficiles, il maîtrisait la survie, le cordage, tout le monde ne pouvait entrer dans cette unité, il faut avoir un sang-froid hors pair et un don pour l’escalade, les gros bras n’avaient pas trop leur place, l’esprit de cohésion était important car ça sera ton collègue qui te sauvera peut-être un jour, il assura ta sécurité et inversement, c’était une grande famille et qui était prêt à tout, ils connaissaient les risques malheureusement, la montagne ne laisse place à aucune erreur….

    Maintenant que j’avais préparé toutes mes affaires pour aller vers la Citadelle haut perché, j’avais décidé de ne pas m’encombrer de ma grosse armure car il faisait trop chaud mais surtout pas pratique pour grimper au flanc de la montagne, ça faisait des années que je n’avais pas fait ça et j’avoue que j’ai un peu rouillée tout comme mon harnais que j’avais à l’époque, ça ne me manque pas du tout d’enfiler de nouveau ce truc, j’avais horreur de ça, comment on peut grimper à mains nues de la roche avec comme simple sécurité une corde tenu par un crochet planté dans la paroi ? Qui a eu cette brillante idée de jouer autant avec nos nerfs ? Encore un inventeur d’il y a quelques siècles qui a jugé qu’un clou d’à peine la taille d’une main pouvait retenir tout mon poids… bon il faut dire que cet inventeur avait eu raison, ce pauvre “ petit “ clou m’a rattrapé plus d’une fois et effectivement,  il reste bien ancré comme quoi…

    Mon voyage se passe sans encombres, j’arrive rapidement à la Caserne et je vais me présenter au Capitaine, il l’était déjà quand j’ai servi ici, il n’a pas changé d’un poil, peut-être juste quelques cheveux grisonnants en plus mais il restait toujours l’homme calme et charismatique qu’il était, ça nous change des autres capitaines jeunes et impétueux que nous avons actuellement, le Capitaine était encore de l’ancienne école et j’avais un profond respect pour lui, même si je n’avais pas le même grade que lui, par mon nombre d’années en tant que Lieutenant, il ne me considère pas comme une jeune recrue sortant de mes classes, non on parlait un peu d’égal à égal.

    Après avoir discuter un peu de tout et de rien, on passa à la partie travail, m’expliquant ses théories et la manière dont il voudrait que ça se déroule, il a été heureux de savoir que j’étais de la partie, il y avait de peu une jeune lieutenant mais elle ne connaissait pas les environs, l’officier Warick était déjà en patrouille avec ses sentinelles sur un autre avant-poste de la Frontière pour suivre avec attention la migration de certaines espèces qui ont l’habitude d’emprunter un chemin à l’Est pour rejoindre un nouveau pâturage, non loin d’une rivière mais les prédateurs avaient eux aussi compris qu’ils avaient à disposition de la nourriture toute fraîche, augmentant alors le nombre par dix des attaques sur le bétail et autres espèces, c’est pourquoi le bataillon des Sentinelles se relayent pendant deux ou trois Lunes dans un camp qu’ils ont établi non loin, laissant Warrick indisponible pendant toute cette période.

    Une fois notre discussion finit, il me laisse m’installer avant de m’inviter à rejoindre la cour où le lieutenant me retrouvera. Je pars en direction de ma chambre, celle que j’avais eu il y a encore quelques années de ça, le Capitaine m’a dit qu’elle était inoccupée pour l’instant et il se doutait que ça me ferait plaisir de la retrouver même si quelques officiers sont passés par là depuis, j’étais heureuse de retrouver ce coin familier qui a bercé ma jeunesse en quelques sortes. C’est alors que je lance mon paquetage sur le lit et ouvre la commode en grand pour déposer avec soin mon autre uniforme pour qu’il évite de se froisser plus qu’il ne l’était, je détestais les plis alors je faisais tout ce qu’il fallait pour éviter pareil désagrément. J’enfile alors un haut en cuir au-dessus de mon uniforme qui était renforcé au niveau de la poitrine d’une plaque de métal ainsi que le dos et les épaules, le reste était protections en cuir au-dessus de mes vêtements, mon baudrier était installé, j’irai chercher ma ligne de vie plus tard, après les présentations même si je ne tenais absolument pas à grimper sur la paroi mais il nous arrivait quelques fois de s’accrocher à une ligne de vie pour un passage difficile. Il manquait juste mon épée accrochée à ma ceinture et quelques dagues décimées dans certains renforts de ma tenue, je laissais mes cheveux détachées, je les accrocherais plus tard quand nous commençerons notre balade.

    Je me dirige vers la cour, profitant de l’ombre d’un arbre pour attendre ma partenaire du jour, j’attendis quelques minutes avant qu’elle fasse son apparition, j’entendis le bruit de quelqu’un qui grimpe ou passe par dessus quelque chose mais je ne bougeais pas, j’attendais patiemment son arrivée, le Capitaine m’avait dit qu’elle était plus jeune que moi de quelques années, ça ne faisait pas longtemps qu’elle était ici, un peu têtue sur les bords mais c’était un bon élément juste qu’il fallait quelqu’un pour la canaliser, c’était pour ça qu’il avait fait appel à un autre officier pour l’aider, elle serait capable de traverser toute la montagne pour accomplir sa mission à bien surtout qu’elle ne connaissait pas les dangers que regorgent les lieux.

    Elle s’arrête alors à un deux pas de moi, tendant une main pour me saluer, en tant normal elle pouvait aussi me faire un salut militaire mais nous étions du même grade, ça pouvait se comprendre qu’elle me tende la main avant de se mettre au garde à vous mais je n’allais pas chipoter pour ce détail, nous étions équivalente mise à part l’expérience, je lui rendis son sourire, je ne suis pas là pour la brimer loin de là, j’étais un renfort rien de plus, je vais la laisser mener à bien cette mission, c’était sa zone après tout.

    -  Oui c’est bien moi, Lieutenant Bridget Alnilnam du bataillon de  l’Ile Rocheuse de la Capitale.  

    Tout en lui serrant la main avec énergie, je préférais indiquer le nom de mon bataillon, ça lui indiquait mes nouvelles tâches, l’Ile Rocheuse était une Caserne connue, nous nous occupons essentiellement du contrôle des arrivées fluviales sur la Capitale mais aussi des abords de la ville et la proche muraille, c’était l’officier Pesquet qui servait plus de police pour la gestion de la population à l’intérieur de la ville, il avait des unités spécialisées qui pouvaient tout faire dans des milieux urbains et exiguës, les gros bras ne servent à rien dans les ruelles mais quelques hommes et acrobates et le tour était joué !

    - Le Capitaine m’a brièvement expliqué la situation, je suis ici en tant que guide et soutien pour vous le temps de notre repérage, j’ai servi pendant quelques années, je connais une partie de la montagne surtout vers l’Ouest donc si vous le voulez bien, j’aimerai bien commencer avant la tombée de la nuit enfin si ça vous va bien sûr.  

    Oui surtout si nous devons atteindre le premier avant-poste…  




    Rencontre sous les remparts Myr10010
    InvitéInvité
    Anonymous
    Informations
    Re: Rencontre sous les remparts
    Mar 19 Nov 2019 - 0:52 #
    Ah, je comprenais mieux les raisons de ce partenariat à présent. Il était vrai que mes connaissances des alentours de la Forteresse étaient assez chiches et, comme je ne m'étais encore jamais aventurée dans les montagnes jusque là, la solution d'un duo entre la Lieutenante Alnilnam et moi-même semblait à présent évidente.

    Aux premiers mots que nous avions échangés et à sa stature, je devinais une véritable guerrière qui avait fait ses preuves et qui savait aller directement à l'essentiel. Inutile de tourner autour du pot, donc, j'accédai à sa demande avec entrain :

    « - Cela me va, je vous suis. »

    Le Capitaine l'avait bien informée, aussi je pensai alors qu'elle connaissait aussi bien que moi notre destination. Notre objectif nous attendait en amont, à mi-chemin du sentier qui menait au campement, aussi avais-je imaginé ne pas avoir besoin de matériel spécifique pour accéder à l'endroit et j'espérais fortement que ce n'était pas le cas. J'avais évidemment conservé ma hache à deux mains, qui ne me quittait jamais et possédais un bagage léger au cas où nous serions amenées à survivre plusieurs nuits dans la nature. Pas de vivres cependant, ni de tente ou de réchaud ; juste le stricte nécessaire qui pouvait aisément rentrer dans un sac.

    Pleinement équipées chacune, comme j'en jugeais à la vue du sac à dos de ma voisine, nous partions donc immédiatement. Déjà avions nous marché une dizaine de minutes que le chemin commençait à décrire une légère inclinaison ; jusqu'à une certaine étape, il s'agissait d'une route de pierre, toutefois celles-ci laissèrent rapidement place à de la terre inégale et parsemée de racines.

    Certes, j'avais déjà fait de la randonnée et des missions dans la Grande Forêt, mais je remarquai pour la première fois les difficultés de déplacement liées à la côte s’accentuant crescendo en plus de tout ces petits handicaps.

    « - Ca ne sera pas une partie de plaisir, » laissais-je entendre à ma camarade tout en enjambant un rocher poignant hors du sol. « Je peine à croire que les convois de ravitaillement empruntent réellement ce chemin. Ça ne doit pas très fréquent... »

    Maintenant que j'y pensais, toutefois, le Capitaine n'avait jamais précisé que le ravitaillement se faisait en charrette, je suspectais donc les hommes de porter eux-même leurs sacs de vivres et de matériaux. Après tout, l'unité alpine était réputée pour sa rigueur et son dévouement, c'était d'ailleurs une des raisons pour lesquelles je trouvais l'idée de la désertion caduque, à moins qu'elle ne soit motivée par quelque chose d'autre.

    Malgré la pénibilité du chemin, nous évoluions malgré tout assez rapidement, sans nous essouffler ou baisser de régime : une forme de rivalité inconsciente nous liait l'une l'autre, deux officières d'âges et de fonctions similaires, même si la lieutenante avait probablement déjà emprunté ce sentier et m'indiquait de temps à autre où mettre et ne pas mettre les pieds. Je ne m'avouais pas dépassée en tout cas et mettais un point d'orgue à ne pas être vue comme une néophyte ou un boulet aux yeux de mon homologue.

    Finalement, après plusieurs heures de marche, je saisis mon sac à l'occasion d'une courte halte et en retirai un parchemin ravagé par le temps : c'était une carte des environs qui traînait à la Forteresse et dont personne n'avait encore fait acquisition.

    « - Nous ne devrions pas être très loin du lieu où se sont produites les disparitions, selon les indications du Capitaine. Peut-être à une heure de marche en direction du nord ? »
    Bridget AlnilnamLieutenant Grognon
    Bridget Alnilnam
    Informations
    Re: Rencontre sous les remparts
    Mar 19 Nov 2019 - 20:53 #
    Rencontre sous les remparts Bann10



    Mon sac réglementaire sur le dos, nous partons toutes les deux en direction du premier avant-poste pour commencer notre mission de reconnaissance. Le trajet en soit ne va pas être si difficile si on a l’habitude d’arpenter les chemins plus ou moins bien faits mais le problème reste la raison, pourquoi ces disparitions surtout dans une unité telle que Forteresse, la plupart était motivé, peut-être les jeunes recrues récalcitrantes mais le Capitaine les assignait à la surveillance de la Citadelle et des environs de la vallée, on ne laissait pas des débutants grimpés la montagne comme ça, le taux de perte serait trop important et si on pouvait éviter de prendre des anciens pour sauver les nouveaux, c’est le mieux !

    - Oui, les ravitaillement ne sont pas une source de plaisir mais heureusement que des montures sont adaptées pour ce type de chemin, les éleveurs du coin font un magnifique dressage de ces bêtes pour eux et pour nous également.    

    D’ailleurs, j’étais à deux doigts de m’acheter un Catosorus Rex, un peu comme la loutre géante, il grimpait un peu partout dans les montagnes, son habitat naturel, il y avait aussi le Smilodon, un autre félin mais également Talbuk, un herbivore qui pouvait servir uniquement de mule mais c’était grandement suffisant, faudrait que j’envisage de passer à Forteresse pour voir si ils ont des bons spécimens de Catosorus.

    - Enfin je vous dis ça mais pour certains avant-poste, on fait ça à l’ancienne on porte tout mais bon avec le temps, nous avons des plateformes qui nous permet de gagner quelques mètres après, on achemine sur notre dos pour les points les plus culminants !    

    Rien d’y penser encore à ses montées sur flanc de montagne et autres cordages avec les sacs accrochés, je me frotte instinctivement les épaules, de vieux souvenirs… Bon allez mettons lui minable un peu à la nouvelle mais je constate qu’elle savait y faire, elle s’adaptait peu à peu aux spécificités du terrain,  on grimpe à un rythme raisonnable pendant quelques heures quand nous faisions enfin un point sur notre avancée.

    Je m’approche de sa droite et essaye de comprendre ce parchemin, il était vieux et j’ai dû me rapprocher pour mieux visualiser, nos épaules se touchent, enfin je m’en rends à peine compte car la carte n’était pas si grande que ça. Je pointe du doigt notre destination qui effectivement vers le nord, on voyait quelques courbes de niveau, ce n’était pas très explicite mais je finis par ajouter quelques détails à notre expédition.

    - Oui le premier avant-poste n’est pas très loin, celui du Col de Jaya, on peut facilement accueillir une vingtaine de personne dans la partie Nord, il nous permet une bivouac et pour ensuite repartir sur trois autres refuges qui se trouvent à une moins d’une journée de marche, même  une demie-journée si on marche très vite.  

    Je m’éloigne d’elle et sa carte pour réfléchir au contexte, la main tenant mon menton.

    - C’est de tout même étrange des disparition à Jaya, il y a peu de risque et il n’y a pas beaucoup de piste, soit on revient devant la Caserne soit plus bas par la vallée mais la route est plus difficile, les ennemis peuvent venir de plus loin mais ils ont dû faire un détour énorme pour ne pas être repérer par les tours, non c’est vraiment étrange.

    On se rafraîchit, réajuste nos sacs et nous repartons vers le point des disparitions, une petite heure tout au plus, c’était au croisement entre la route qui mène au refuge de Jaya non loin et celui qui se trouve au col de Méru, quatre  cents mètres d’altitude plus haut mais à plus d’une demie-journée.

    -  On ne voit rien d’étranges, peut-être ces quelques traces noirs, comme un feu mais je ne vois pas de traces de lutte apparentes et personne ne semble avoir traverser à travers en contrebas, Vous voulez qu’on aille à Jaya, on va voir si les vivres sont encore là, ils auraient désertés, la première chose que je fais c’est de remplir mon sac..  

    J’attends sa confirmation, on décidait à deux dans l’histoire, si elle veut tenter le col du Méru, on peut mais je crois que nous arriverons au milieu de la nuit et tout le monde le sait, ça craint…



    Rencontre sous les remparts Myr10010
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    Re: Rencontre sous les remparts
    Jeu 21 Nov 2019 - 23:28 #
    J'affiche une mine perplexe, les yeux rivés sur les traces brunes. Aussi, je découvrais l'existence de ces étapes qui marquaient la route menant à l'avant-poste et saisissais à quel point l'affaire pouvait être tordue. Il y avait en vérité deux à trois jours de marche jusqu'à la base des chasseurs alpins et c'était ici, probablement après un trajet de deux jours, que deux convois avaient disparu, sur deux semaines successives.

    « - S'il n'y a pas de traces de lutte, alors cela veut dire que les disparitions sont survenues en amont du refuge de Jaya, mais certainement pas en aval sinon le bruit aurait alerté les patrouilles de la Forteresse... »

    Jusque là, la route était restée praticable l'endroit était suffisamment dans le giron du bastion pour que des cavaliers s'en approchent lors des rondes. Il ne faisait nul doute que si quelque chose était survenu ici, quelqu'un aurait entendu. Mon hypothèse était donc que les convois ne s'étaient jamais arrêtés à Jaya pour la nuit, mais que quelque chose les avait attaqués plus haut. Et pour les marques noires, je suspectai les cendres d'un feu de camp qui ne datait pas d'hier ; il existait des chasseurs isolés qui partaient parfois plusieurs jours d'affilée et s'installaient à proximité de la route pour camper. En aucun cas ils n'étaient autorisés à utiliser le refuge des chasseurs alpins, ça ne pouvait donc être qu'eux.

    « - Remontons voir déjà si l'on trouve quelque chose là-bas, » dis-je en pointant de l'index le lointain.

    Nous étions aux alentours de midi et le soleil était à son zénith, nous pouvions donc discerner nettement la toiture du bâtiment qui marquait la position du refuge de Jaya.

    Nous continuâmes donc notre route et j'avançai de plus en plus péniblement à mesure que la côte s'accentuait. Par intermittence, il devenait nécessaire de sinuer pour éviter d'escalader la roche. C'était véritablement là que les montagnes commençaient.

    Une heure nous séparait du Col de Jaya. En vérité, ma partenaire aurait pu y être facilement en moins de temps si je n'avais pas peiné à avancer à certains moment de notre randonnée. J'avais déjà manqué de perdre l'équilibre et plonger tête la première dans une mare d'eau stagnante et les racines dans lesquelles mes pieds s'empêtraient faisaient d'assez mauvaises compagnes de voyage.

    « - Alors, vous êtes originaire d'ici si j'ai bien compris, mais désormais vous êtes en fonction à la Capitale ? J'ai vécu longtemps là-bas, mais je préfère définitivement ma nouvelle affectation... Ça ne vous manque pas trop, le grand air ? »

    Je n'étais pas très forte lorsqu'il s'agissait de parler de tout et de rien, mais j'estimais que je devais connaître davantage ma camarade si l'on devait se serrer les coudes plus tard. Mission de reconnaissance ou pas, l'hypothèse d'un combat n'était pas à éloigner si rapidement...

    La conversation était lancée et nous brisâmes rapidement la glace, au final, tandis que nos pas nous menaient jusqu'au refuge. Comme on pouvait s'y attendre, celui-ci était dans un assez bon état et il n'y avait pas de traces de lutte ou de destruction. Toutefois, je notai quelque chose d'étrange : le verrou du bâtiment qui servait normalement à accueillir les soldats du convoi avait été brisé, quand bien même rien n'avait été dérangé à l'intérieur.

    « - Étrange... » fis-je tout en caressant le côté de la porte, ébréché. Visiblement, le loquet avait été forcé de l'intérieur, comme si quelque chose avait cherché à sortir rapidement. Les hommes peut-être ?

    En y regardant de plus près, je découvris alors des traces de pas pratiquement effacées dans la terre sèche, sur le seuil. Plus je m'attardais sur les pistes données par ces empreintes et plus j'en découvrais plusieurs, pratiquement aussi fraiches, se dirigeant vers de multiples directions.

    « - C'est comme s'ils avaient tous cherché à fuir le refuge, au même moment... Quelque chose les a poussés à sortir et à se disperser, peut-être ? Qu'en pensez-vous, lieutenant ? »
    Bridget AlnilnamLieutenant Grognon
    Bridget Alnilnam
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    Re: Rencontre sous les remparts
    Ven 22 Nov 2019 - 17:11 #
    Rencontre sous les remparts Bann10



    La nouvelle devra s’habituer à son nouveau territoire, ce n’est plus les plaines de la Capitale ou autres parties du Royaume, ici, nous vivions à la dure et quand on fait ses classes, ici à Forteresse, plus rien nous fait peur sauf si on a le mal de mer mais l’armée de Grand-Port a peu de navires, il y avait la Brigaderie de la Ville Aquatique mais c’était surtout des soldats locaux qui savaient se battre dans la mer et nager des kilomètres, eux c’était des fous, un peu comme les Sentinelles de l’officier Warrick, deux milieux hostiles et deux unités spécialisées qu’on ne peut même pas comparer.

    On prends l’initiative de grimper au refuge de Jaya, même si je pense qu’on ne trouvera rien, évitons de continuer notre enquête en laissant de côté des hypothèses, nous avancerons peut-être tout doucement mais on ne ratera aucune étape, enfin j’ai toujours fonctionné comme ça, toujours, après certains aiment d’autres non mais je n’étais pas là pour plaire à tout le monde et le Lieutenant se range aussi de mon avis, on part grimper. Je vois qu’elle fait un effort pour discuter, je pensais que ce n’était pas son fort quand on voit l’impression qu’elle peut donner mais je me suis trompée et je lui répondis avec joie avec ses questions, ça ne passera le temps mais je garde toujours un oeil aux alentours, on ne sait jamais ce qui peut arriver depuis les montagnes.

    -  Non, je viens de la Capitale mais j’ai fais mes classes ici à Forteresse, certains diront pas de chance mais au fond, j’ai appris pas mal de choses ici, je suis restée un certain temps, peut-être huit ans je dirai, quelque chose du genre mais on m’a affecté à l’Ile Rocheuse maintenant, je me rapproche de ma famille, c’est différent mais j’ai de la chance de me situer dans la Caserne au niveau de l’estuaire, je n’ai pas l’impression de m’être enfermée.    

    Ma mère a été heureuse de savoir que je revenais à la Capitale, elle qui pense que la frontière est dangereuse, mon père y traine tellement souvent, revient avec plein de cicatrices et autres peau de bêtes qu’il a ramené comme trophée, mon père est un grand Saphir, le plus grand des Saphirs même, il était la gloire du Royaume enfin pour ceux qui s’intéressent.

    -  Forteresse est un monde à part mais le Capitaine aime que ses officiers apprécient leur affection sinon ils les nomment au Village perché qui est aussi dans sa juridiction, de toute façon, tout le monde dit que c’est pour les faibles là-bas.    

    La population pose peut de problèmes, les créatures aussi surtout quand on sait que les plus dangereuses sont à la frontière ou dans la montagne donc tout de suite, arrivée dans cette forêt avec une magie mystérieuse, ça n’avait rien à voir. Je m’amusais alors à poser la question pourquoi elle s’était engagé et qu’elle était son affectation précédente et pourquoi devenir Lieutenant, discussion anodine et quand nous arrivons au Refuge de Jaya. Rien d’anormal mais quand on finit par s’approcher, le verrou a été forcé mais de l’intérieur, étrange, ça serait plutôt l’inverse puis en rentrant dedans, je vois que les placards sont pleins, pas de traces de griffes ou casses importantes, même pas une grosse bagarre, non on dirait qu’ils ont essayé de fuir quelque chose.

    - Effectivement, rien ne prouve qu’un prédateur est venu, on ne voit pas de traces de luttes, ni de bagarre qui aurait dégénéré.  

    Il est connu, un garde mauvais joueur qui a un peu bu peut vite se montrer hostile mais jamais rien de méchant mais même on ne retrouvait pas ça.
    -  Qu’est-ce qui pourrait faire peur à des soldats de la Forteresse, ils sont formés pour lutter contre des monstres de la Frontières et on ne voit rien ici puis on aurait vu les traces mais on n’a rien de tout cela...

    On finit par sortir de nouveaux, essayant de suivre les traces, ma camarade me fait la remarque qu’elle partait dans toutes les directions, encore un comportement anormal, c’était totalement illogique.

    - Ils sont formés pour rester ensemble, ils savent que seuls en montagne, c’est dangereux, pourquoi ils ont oublié les rudimentaires, le seul truc que l’homme ne peut pas maîtriser c’est la magie mais il y a peu de sources comme telles ici, je pense qu’il faut qu’on suive une des traces mais surtout voir les ravins et grottes du coin, peut-être on trouvera qu’un corps mais au moins on trouvera quelque chose.    

    M’approchant de nouveau vers elle, je l’invite à sortir sa carte pour estimer les ravins possibles dans un rayon de moins de deux heures de marche, car, en toute logique, ils auraient choisi de revenir ici, le col du Méru n’est pas la solution viable.

    - Cette zone a pas mal de terrain escarpé et dangereux, il y a des crevasses que si on est seul, on ne peut pas en sortir, on trouvera peut-être quelqu’un.    

    Attendant confirmation de ma collègue, on prends le chemin plus au nord, on ne doit pas trop traîner, il y a une menace qui rôde dans le coin, si on pouvait éviter de bivouaquer, ça serait pas mal, un refuge ne serait pas de trop, plus facile à se relayer mais celui de Jaya est compromis donc je suis déjà en train de penser au sol froid et humide où j'essaierai de dormir cette nuit...

    -  Faisons nos recherches pendant quelques heures encore puis on devra chercher un endroit sûr pour la nuit, je ne sais pas si c’est votre première nuit à la belle étoile mais espérons qu’il ne pleuve pas.  

    Les orages de montagne sont redoutables et on pouvait se faire balayer par un torrent d’eau en pleine  nuit. On reprends la marche, surveillent chacune de notre côté, essayant de ne pas perdre les traces mais surtout voir si le soldat n’est pas sorti du sentier battu, c’était comme ça pendant les trente premières minutes quand je vois des traces qui se dirigent vers un chemin encore plus escarpée, passant à flanc de montagne et avec quelques grottes ou failles possible.

    - Tenez les pas mènent dans cette direction, on tente ?    



    Rencontre sous les remparts Myr10010
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    Re: Rencontre sous les remparts
    Dim 24 Nov 2019 - 14:49 #
    « - Allons-y. »

    Comme me l'avait fait remarquer ma partenaire, le ciel commençait à se couvrir tandis que nous avancions dans le défilé rocheux qui menait aux grottes en contrebas. Je n'étais pas encore experte des randonnées dans les montagnes, mais avais suffisamment rôdé dans la Grande Forêt, à l'occasion de missions plus périlleuses, pour savoir qu'à l'approche de la nuit il était nécessaire d'avoir un toit sous sa tête. C'était d'ailleurs pour cela que les refuges jalonnaient le chemin vers le campement des chasseurs alpins, à la base, mais celui de Jaya ne nous offrirait possiblement pas un abri assez solide si le vent venait à se lever, maintenant que sa porte ne fermait plus.

    Nous étions désormais assez haut dans les cimes et la végétation se faisait plus rare, je n'étais donc pas surprise du paysage qui s'offrait devant nos yeux : une terre rocheuse, désolée et sèche où seulement quelques espèces de plantes robustes parvenaient à survivre. Par chance, nous étions en été et les températures à cette altitude étaient encore raisonnables, mais je pouvais cerner le froid qui s'abattrait sur nous à l'occasion de la nuit. Pourtant le soleil était encore haut dans le ciel et je pouvais deviner qu'il était aux environs de dix-sept heures, mais il convenait de se préparer au plus tôt pour ne pas être prises au dépourvu par la tombée de la nuit.

    « - Les traces de pas semblent mener vers cette grotte... » dis-je tout en m'agenouillant pour mieux percevoir les empreintes laissées dans le lichen. « Deux personnes sont passées par ici... Non, attendez, ils étaient trois. »

    Peut-être était-ce alors le vent qui commençait à se lever, mais je sentis un froid glacial souffler dans ma nuque le temps d'un instant. Un mauvais pressentiment me poussa alors à saisir le pommeau de la hache dans mon dos d'une main assurée, prête à la dégainer au moindre danger.

    Devant nous, une caverne assez large et relativement profonde se profilait ; son axe la protégeait vraisemblablement du soleil et des intempéries, ce qui ne permettait pas de voir ce qui pouvait se terrer à l'intérieur. De l'index, je désignai l'endroit à mon homologue tout en chuchotant :

    « - C'est ici. Couvrez mes arrières, lieutenante, nous ne savons toujours pas si ces hommes représentent une menace ou non. »

    Les ténèbres tapissaient l'endroit qui ne bénéficiait vraisemblablement d'aucune autre ouverture ; une odeur infâme régnait, une pestilence que je ne connaissais que trop bien et qui me laissait entendre que le destin des hommes qui s'étaient aventurés ici avait été funeste. Toutefois, si cadavres il y avait, ceux-ci n'étaient pas visibles aux alentours de l'entrée et nous dûmes avancer vers la pénombre. La grotte s'enfonçait et descendait à mesure que nous progressions, si bien qu'il fut rapidement nécessaire d'apporter d'éclairer le lieu. Alors que ma partenaire se préparait à saisir une torche et un briquet dans son sac, je l'interrompis soudainement :

    « - Je m'en charge. »

    Jaugeant de l'endroit idéal pour illuminer la niche rocheuse, je tendis mon bras droit et fis apparaître un orbe de lumière faisant la taille de ma main et éclairant suffisamment pour nous permettre de discerner la grotte dans ses moindres détails. Une fois celui-ci complètement formé, je le lançai à bonne distance au-dessus de moi pour qu'il fasse office de plafonnier.

    Le spectacle qui s'offrit alors devant nous n'avait rien de très chaleureux : les deux corps, déjà en voie de décomposition, jonchaient le sol à proximité des parois. Leur position ante-mortem prêtait à penser qu'ils avaient tenté d'échapper à quelque chose.

    « - Deux cadavres pour trois hommes... L'un d'entre eux a vraisemblablement réussi à s'échapper. »

    Couvrant ma bouche et mon nez d'un mouchoir imprégné de parfum, j'auscultai l'un des corps tandis que ma partenaire faisait de même avec le second. J'identifiai rapidement d'étranges séquelles : une rotule brisée et une blessure à la clavicule qui avaient probablement gravement handicapé l'homme dans sa fuite. Les coups subis n'avaient pas causé la mort de l'homme, toutefois, et je peinais à comprendre les raisons du décès.

    Loin de posséder des compétences de médecin légiste, bien qu'il m'était plusieurs fois arrivé de devoir identifier des maladies ou blessures chez mes hommes, je tournai le visage vers Alnilnam à la recherche d'éléments de réponses :

    « - Aucune idée sur ce qui a pu causer la mort de ce pauvre homme et vous ? »
    Bridget AlnilnamLieutenant Grognon
    Bridget Alnilnam
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    Re: Rencontre sous les remparts
    Mar 26 Nov 2019 - 8:10 #
    Rencontre sous les remparts Bann10



    Le soleil se couchant, on pouvait déjà ressentir les prémices de la nuit, le vent, le froid… des éléments qu’on ne doit pas négliger en montagne, tout pour devenir dangereux ici et ce que je redoute le plus ce sont les orages, tellement imprévisible on peut se retrouver avec une rivière qui apparaît tout près de nous avec l’eau qui traverse un flanc emportant ainsi tout sur son passage. Si les soldats ont fui quelque chose, j’ose imaginer qu’ils ont tout fait pour se trouver un refuge convenable vu que celui de Jaya était compromis donc cette caverne était le plan logique de notre enquête, située non lieu de l’abri, il y avait une forte probabilité qu’on trouve des gens et les traces nous le confirment assez rapidement.

    - Allez-y sans crainte, je m’occupe de nos arrières.  

    Attrapant mon épée d’un geste sûr, nous avançons tout doucement dans la cavité, à l'affût du moindre bruit, mouvement ou autres lumières qui pourraient nous aider à comprendre mais rapidement on se voit dépasser, on ne voit plus rien et je voulais prendre une lampe magique que ma collègue décide d’utiliser son pouvoir.

    -   Oh, pratique ça !

    Je ne connaissais pas le pouvoir offensif de son don mais ça avait au moins le bénéfice d’être utile même si les lampes magiques avaient un peu la même fonction mais j’avoue que l’option de la mettre au plafond nous permettait d’illuminer tout l’ensemble puis surtout le triste spectacle. On s’approche alors tout doucement de nos camarades, pour les identifier déjà et récupérer leurs plaques mais l’odeur était déjà peu supportable.

    - L’humidité de l’endroit n’a pas dû arranger notre affaire, ça ne fait pas si longtemps que ça qu’ils sont portés disparus et leur état de décomposition est avancé...  

    Pendant qu’on s’occupe chacune de notre soldat, j’observe des blessures non mortelles mais qui pourrait expliquer qu’ils ne soient pas rentrer à la Forteresse, il a essayé de fuir le refuge et il est allé au plus près.

    - Je n’arrive pas à voir si il y a des contusions au visage, peut-être ces petites traces autour du cou mais les blessures ont clairement été faite pour limiter les capacités de ses hommes, un bras et une jambe en moins, les soldats deviennent moins efficaces comme si leur assaillant savait la force que pouvait avoir ses hommes.  

    C’était des fois nos techniques pour mettre à défaut une personne récalcitrante, une blessure non létale mais qui nous permettait d’avoir le coupable en état de parler entre quels cris évidemment.

    - Le mien semble avoir les doigts cassés, est-ce en se défendant ou l’assaillant qui lui a brisé, aucune idée mais tout ça montre que c’est un homme le coupable, une bête ne peut faire ça et vu le manque de blessures graves, ça ne peut pas être fait par des armes, ça change toute la donne...  

    Ca veut dire qu’une chose soit nous avons un mage fou dans la nature, soit un géant qui peut tuer d’un claquement de doigts à mains nues.

    - D’abord, les soldats fuient le refuge puis on en retrouve mort ici… pas de traces de luttes, leurs armes n’ont pas de sang, on dirait presque une malédiction, je ne vois que ça, c’est magique mais comment ?    

    Comment la magie les affecte, est-ce que nous sommes déjà atteintes, voilà le problème de la magie, on ne sait jamais rien.

    - On ne pourra jamais transporté les corps à Forteresse, je propose qu’on fasse quelque chose pour les protéger des charognards du moins, au pire on fera une expédition plus tard avec tout le matériel.  

    Je prends alors le temps d’empiler des corps, je ne connaissais pas ses recrues mais mon devoir militaire m’oblige à honorer leur mémoire et jamais je permettrais qu’on touche à leur corps, jamais.

    - Est-ce la première fois que vous faites ça Von Adrasil ?    

    Je ne connaissais pas son parcours mais en tant qu’officier, enterré ses morts n’est jamais une partie de plaisir...




    Rencontre sous les remparts Myr10010
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    Re: Rencontre sous les remparts
    Mar 26 Nov 2019 - 22:53 #
    Je regardais d'un air grave les deux corps entassés, tels des poupées de chiffon. Un rappel que nous étions si peu de choses finalement. Alnilnam évoquait une possible malédiction et il pouvait être cohérent de penser à la magie dans ce genre de cas où l'affaire semblait si tordue, si incompréhensible que le seul élément de résolution qui pouvait s'avérer cohérent était l'ésotérisme.

    Nous avions examiné les cadavres avec nos connaissances respectives et je restais cependant dubitative face à cette option de facilité. Passions-nous à côté de quelque chose ?

    « - Non. »

    De douloureux souvenirs me rappelaient les fois où j'avais manqué à mon devoir en tant qu'officier ; les fois où des hommes avaient péri sous mes ordres en pleine campagne et où j'avais dû les enterrer et énoncer les sermons moi-même. Et, même si nous n'évoquions jamais la chose, il y avait aussi cette mission qui m'avait valu la cicatrice que j'arborais aujourd'hui sur le visage ; Jinz avait manqué de perdre la vie alors, il était le seul que j'avais pu sauver...

    Nous ne possédions pas le matériel pour procéder à une inhumation en règle, aussi avisais-je de la présence de cailloux et petites roches pouvant servir à ériger des tertres primitifs. Séparant les corps et les allongeant à plat, je fis signe à ma camarade de m'aider à les recouvrir des pierres indiquées jusqu'à ce qu'ils soient totalement ensevelis. L'opération nous prit bien une trentaine de minutes et le soleil qui commençait à véritablement diminuer nous rappelait sans cesse que la nuit approchait.

    Dès lors que les tombes furent dressées, je me postai devant les deux tas de cailloux et énonçai les vœux formulés lors de l'intégration au sein de la Garde :

    « - Entre ces frontières souveraines, des plus basses landes jusqu'aux plus hautes montagnes, je me dévoue à la protection du Royaume et de ses loyaux sujets. Par ces mots, je m'engage à défendre les innocents, ceux qui nulle arme ne portent, ceux qui aucun mal ne causent. Ainsi a commencé ma Garde. »

    Marquant un temps d'arrêt, j'observai tour à tour les deux sépultures avant de saisir dans ma bourse deux cristaux noirs que je disposai tour à tour sur chaque monticule. Me redressant alors, je me tins à nouveau à distance égale des deux tombes et conclus :

    « - C'est en défendant leur pays que leur Garde s'est achevée. Qu'ils reposent en paix à présent.  »

    Un courant d'air souffla alors sur les deux stèles et déplaça légèrement les deux billes, comme si la mort signalait par la sa venue dans l'optique de récupérer les âmes des défunts.

    Brisant le silence qui s'était installé, la Lieutenante me signala qu'il était à présent temps de trouver un refuge pour la nuit et ni elle, ni moi ne nous voyions demeurer dans la caverne qui avait jusque là abrité les corps des deux hommes. Nous remontâmes ainsi le lit asséché d'une rivière qui menait jusqu'à l'étape de Jaya lorsqu'un craquement survint, non loin. Le bruit d'une branche brisée, comme si celle-ci avait dû soupeser le poids d'un pied avant de se fendre. Il pouvait aussi bien s'agir d'un animal, toutefois Alnilnam défourailla aussitôt et je suivis dans la seconde.

    Ce fut alors qu'une forme sombre, une silhouette peut-être, se dessina à quelque distance entre les arbres l'espace d'un instant avant de disparaître presque instantanément. Était-ce une illusion ou une hallucination ? Devenions nous folles, sous l'emprise de la malédiction ? Nous avançâmes prudemment jusqu'à l'endroit où se tenait auparavant la forme noire, inspectant le sol et les environs, mais il n'y avait aucune trace de pas.

    D'un commun accord, je restai sur place à surveiller l'endroit au cas où l'inconnu reviendrait sur ses pas tandis que la Lieutenante arpentait les environs. Pendant un instant celle-ci disparut derrière une rangée d'arbres et la silhouette reparut à quelques mètres de moi, entre deux boulots. Stoïque, je n'osais bouger devant l'apparition fantomatique, certaine qu'il s'agissait d'un invention de mon esprit, jusqu'à ce qu'une voix sortie d'outre-tombe murmure dans le vent :

    « - Morts, ils sont tous morts. Vous devez partir d'ici avant qu'ils ne soit trop tard.

    - Comment ça ? Qui êtes-vous ? Est-ce vous qui avez fait ça à ces pauvres hommes ? »

    Ma question resta en suspens toutefois, car aussitôt la forme se dissipa comme emportée par un courant d'air. Ça y est, je devenais folle.
    Bridget AlnilnamLieutenant Grognon
    Bridget Alnilnam
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    Re: Rencontre sous les remparts
    Dim 1 Déc 2019 - 22:08 #
    Rencontre sous les remparts Bann10



    Cet éloge fut simple et efficace, c’était une chose qu’on apprenait rapidement à faire en tant qu’officier, les soldats attendaient qu’on prononce ces mots et Von Andrasil l’a fait spontanément dans cette caverne et même Lucy vient de prendre ses âmes qui ont défendu leur cause, j’ai l’impression de sentir sa présence, paix à leur âme, je ferai le nécessaire pour éclaircir ses meurtres, un assassin ou quoi que ce soit traîne dans les environs et tue nos soldats, il ne peut rester impuni !

    Nous finissons par quitter ces lieux funèbres, cherchant un endroit pour bivouaquer en toute sécurité, on suit la trace d’une rivière et même si en regardant haut dans le ciel, je ne vois aucun nuage menaçant, il faudra qu’on s’éloigne du fil d’eau pour éviter en cas d’orage que nous soyons emporté par le torrent d’eau qui dévalera le flanc de la montagne.

    Nous étions seules, je ressentais aucune menace animale, de toute façon nous étions tellement à découvert, les prédateurs n’avaient aucun moyen de se cacher, on pouvait les voir arriver, seules les menaces aériennes pourraient nous surprendre mais nous étions toutes deux aguerries mais j’entends tout d’un coup un bruit et me retourne avec vivacité, la main sur le pommeau de mon arme, prête à dégainer au cas où.

    Je vois une forme étrange, quelques peu fantomatique, des mouvements peu naturels, on dirait que la silhouette flotte,  les yeux enfin ce qui se trouvent à ses yeux ressemblaient à des sphères lumineuses ainsi qu’une énorme sphère au plexus puis elle disparaît. Je fais un signe à ma collègue que je vais avancer et explorer la zone, épée sortie de son fourreau. Je marche tout doucement, étudiant tous les bruits alentour et voilà que la silhouette apparaît de nouveau prononçant des mots étranges pour apparaître juste devant moi.

    -    Ils sont tous morts… partez si vous ne voulez pas connaître le même sort.

    J’essaye de m’approcher, pointe en avant vers la silhouette pour le mettre en joue mais elle disparaît aussitôt pour se positionner entre nous.

    - Arrêtez ce petit jeu ! Je vous somme de vous arrêtez, donnez nous des informations sur les meurtres de ses gardes.  

    Nos lois nous interdisent de frapper une personne sans sommation, la silhouette était dorénavant au courant.

    - Je ne me répèterais pas deux fois !  

    La silhouette ricanne et apparaît maintenant en l’air mais quand je le regarde je vois comme une sorte de mirage derrière elle à chaque membre, comme des fils qui partent dans la même direction, des fils de magie…

    - Van Andrasil, un marionnettiste !    

    Ces mages étaient redoutables, ils avaient le don de se cacher et laisser leur pantin tout faire, la plupart était fou d’ailleurs, c’était le facteur commun de chacun, des envies de pouvoir et j’en passe mais dans ce paysage composé exclusivement de cailloux et quelques arbres, le marionnettiste ne pouvait pas être loin, même si il avait une cape d’invisibilité, il nous restait à chercher les fils qui le relie à son pantin. Enfin chose facile à dire quand le pantin qui fait sensiblement la taille lance une attaque, sortant une épée devant lui, les dents qui claquent, est-ce que c’était un humain qui nous attaque sous ce masque, est-ce qu’il avait osé faire une chose pareille ?

    - Sortez de votre cachette !      

    Quel lâche, prendre autre chose pour attaquer, je lève aussitôt mon épée, contrant ainsi l’attaque de plein front, je le contraint à reculer et voilà qui disparaît de nouveau pour apparaître dans mon dos et j’arrive in extremis à arrêter son épée qui allait se planter dans ma nuque.

    - Pourquoi tu nous attaque !    

    Fini la politesse, ça ne sert à rien maintenant, il veut la guerre et il l’aura.

    - Lieutenant, trouvez moi le manipulateur, je m’occupe de lui.    

    C’était parti pour un combat acharné, j’espère qu’elle trouvera rapidement le coupable, ses techniques de disparition étaient compliquées à gérer...




    Rencontre sous les remparts Myr10010
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    Re: Rencontre sous les remparts
    Jeu 5 Déc 2019 - 0:04 #
    Un marionnettiste ? Qu'est-ce que...

    J'observais la singularité devant mes yeux se faire balayer par ma camarade, disparaissant systématiquement avant chaque coup. Le monstre tenait quelque chose, une épée vraisemblablement, et assaillait Alnilnam entre deux retraites soudaines.

    Barrant les coups avec énergie, la Lieutenante me demanda alors de trouver le manipulateur. Si ce qui nous faisait face était bien une marionnette, alors effectivement quelque chose devait commander ses faits et gestes depuis un endroit bien caché, à l'abri. Je n'étais pas bien au fait des différents types de magies et étais déjà assez peu curieuse vis à vis de la mienne pour m'intéresser à celles des autres, toutefois il était indubitable qu'il s'agissait-là d'un pouvoir hors normes. De temps à autres, d'ailleurs, la marionnette dévoilait, d'entre son voile, un bout de chair livide qui témoignait que pour avoir pu concevoir ses poupées, le magicien avait probablement utilisé des cadavres...

    Et tout commença alors à devenir plus clair.

    « - Elnilnam, c'est l'un des gardes que nous recherchons ! » criai-je à ma comparse alors que je profitai de l'absence de l'ennemi pour foncer en direction d'un promontoire rocheux, non loin. Si je pouvais prendre un peu de hauteur, peut-être parviendrais-je à apercevoir le mage noir...

    Toutefois, rapidement, ma route fut barrée par un second fantôme, équipé d'un arc cette fois-ci. Manquant de me transpercer la joue, celui-ci décocha une flèche qui se joncha derrière moi, dans le tronc d'un bouleau.

    « - Pas le temps de jouer... » crissai-je tout en fonçant vers le monstre qui se volatilisa comme son homologue et réapparut dans mon dos, arc bandé. Trop prévisible, cependant.

    Déjà sortie, ma hache vola dans un lourd élan et, me faisant faire instantanément demi-tour, percuta le cadavre animé qui fut aussitôt pratiquement tranché en deux, désolidarisé de son épaule et d'une partie de son cou. L'instant d'après, le corps était immobile à terre, quand bien même celui-ci était mort depuis longtemps déjà, et je devinais qu'ainsi abimé il ne serait plus jamais utilisable.

    « - C'est donc ça... »

    Sans plus attendre, au risque de voir d'autres pantins me tomber dessus, je me précipitai vers l'épais rocher et grimpai à son sommet, toisant la vallée aux arbres clairsemés. Plus bas, la Lieutenante était toujours aux prises avec une marionnette à laquelle s'était rajoutée une seconde, équipée d'un filet. Malgré tous ses efforts, elle semblait en bien mauvaise posture, mais elle comptait sur moi pour trouver notre véritable adversaire...

    Mon regard s'étendit alors vers ma gauche et, après moult effort pour distinguer des mouvements suspects, avisa la présence d'une autre silhouette sombre, habillée comme les marionnettes... Rien ne la différenciait d'ailleurs, si ce n'étaient ses gestes étranges qui laissaient comprendre qu'elle manipulait quelque chose à distance.

    C'était lui.

    Je dévalai aussitôt hors de mon perchoir, sautant à pieds joints sur le sol en contrebas pour me situer dans la trajectoire de l'ennemi. Là où Panoplie aurait normalement fait un bruit tonitruant, mon armure en cuir actuelle me permettait de faire preuve de discrétion et donc de bénéficier d'un effet de surprise lorsque je fonçai tête baissée sur le magicien pour le plaquer à terre.

    Malgré son habilité à contrôler les corps, l'homme en lui-même était plutôt frêle et fragile et son corps accusa le coup dans un craquement sinistre. Toutefois un fil invisible tiré eut raison de ma prise lorsque la pointe d'une épée vint riper contre mon plastron et m’entailla la chair tout le long du dos. Je dus aussitôt rouler sur moi-même pour esquiver un coup mortel, offrant l'opportunité rêvée à mon otage de se débiner. J'essayai bien alors de saisir sa cheville pour le ramener vers moi, mais une estoque du nouveau pantin m'obligea à battre en retraite pour me redresser prestement et lui faire face.

    Malgré sa simple épée, le cadavre du Garde envouté était grand et je devinais que je ne parviendrais pas à m'en débarrasser efficacement. J'enrageais de voir le manipulateur se faire la malle mais je ne pouvais prendre le risque d'être pris à revers à nouveau.

    « - Tu me bloques le passage, » grognai-je tout en retournant ma hache entre mes deux mains. « Il n'y a plus rien pour toi ici, ta garde est terminée. »

    Le monstre demeura silencieux mais non stoïque : d'un puissant coup de talon, celui-ci bondit dans ma direction et abattit sa lame depuis les airs. J'esquivai aisément le coup, mais manquai à nouveau d'être saisie par un revers immédiat ; il s'agissait très probablement d'un officier étant donné sa maîtrise de l'épée. Toutefois la taille du mastodonte ne lui profitait pas toujours et, alors qu'il se fendait d'un nouveau coup d'estoc, je réussis à le désarmer en reculant soudainement et en abattant mon gigantesque labrys sur sa lame. Celle-ci se brisa net et me donna un avantage certain qui eut raison du mort-vivant : effectuant aussitôt un pas en avant, je balançai mon arme derrière moi et pivotai sur mon pied droit pour décocher un coup sec et le décapiter net.

    Catapultée avec brio, la tête roula jusque dans les pieds du mage et, comble de malchance pour lui, le bloqua assez dans sa fuite pour que je puisse me lancer à sa poursuite et réduire la distance entre lui et moi.

    « - Oh non, tu ne t'en tireras pas à si bon compte ! »
    Bridget AlnilnamLieutenant Grognon
    Bridget Alnilnam
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    Re: Rencontre sous les remparts
    Ven 6 Déc 2019 - 7:20 #
    Rencontre sous les remparts Bann10



    Le combat était lancé, la marionnette en face de moi, celui-ci commençait par des assauts simples, ses mouvements n’étaient pas naturelles comme si il n’avait pas forcément des ligaments, ça va être plus dur de prévoir ses mouvements si il peut permettre à son coude de faire des torsions inhumaines puis je comprends enfin la situation quand ma collègue me dit que c’était un soldat de Forteresse en face de moi. Pas besoin de réfléchir bien longtemps, sous cette couverture se trouve des cadavres de nos camarades, ils utilisent nos hommes pour ses expériences et nous attaquent pour voir le contrôle qui peut avoir. Une rage folle me prends, comment il ose faire une chose pareille, ce sont des hommes, Lucy m’a demandé de nettoyer ce monde de gens comme lui, elle qui prône la fraternité entre nous mais il n’a rien compris, il mérite un châtiment et il va l’avoir même si je dois tuer une seconde fois cet homme.

    Je pare les coups un par un quand un autre pantin se trouve maintenant derrière moi, un filet en main, les choses se compliquent mais j’ai toute confiance en Van Andrasil pour trouver le chef de cette machination, moi je dois me contenter de ne pas me prendre de coups, je ne sais pas si ils sont aussi imprégnés de magie ou si ils me mordent je ne me transforme pas en quelque chose d’étrange. Ces hommes étaient des militaires, ils étaient formés pour se battre d’une certaine manière, même avec cette manipulation, ils gardent leur réflexes et leurs automatismes, le plus important, pas me faire prendre au piège avec le filet et quand j’aperçois sous “ leurs costumes “, le mort-vivant que c’était, je me dis que je ne dois plus avoir de scrupules et attaque de toutes mes forces contre ses hommes. Je m’avance alors vers celui qui a le filet, je fais une passe sur le côté et vise le poignet pour lui trancher net la main, il ne poussa aucun cri, il n’a plus aucun sens, c’est étrange de voir ça, il continue à se battre sans que la douleur lui fasse quelque chose, je prends aussitôt les devants et vise le cou pour le trancher net, je n’ai pas l’habitude de tuer un homme, les blesser oui mais les tuer ainsi non, j’ai un léger moment de flottement quand l’autre m’attaque par derrière, mes ailes s’activent par réflexe face au danger extrême et je pose le genou à terre avec l’impact, je me suis toujours dis que c’était une aide de ma déesse Lucy, une manière de me protéger. Elles retiennent l’arme et m’évite de me trancher le dos, elles étaient maintenant mal aux points mais elles se généreront de nouveau à la prochaine apparition, je me retourne vivement et donne un coup droit dans le ventre, l'embrassant pour retirer l’épée et lui trancher la tête aussitôt.

    Je regarde cette scène macabre, je viens de tuer deux anciens frères d’armes, un homme s’amusait à profaner l’âme de ses soldats et il était impossible pour moi et ni Lucy d’accepter une chose pareille. Je cherche le Lieutenant, elle aussi avait des pantins sur le dos mais avec sa grosse hâche, elle s’en sort et maintenant elle est face contre le mage, je cours aussitôt à sa direction et me place près d’elle, nous étions maintenant deux, la rage de vaincre et surtout de lui faire payer ses crimes.

    - Essayons de récupérer ce malade en vie mais rien ne nous oblige de le ramener entier...  

    Faire justice soi-même n’était jamais la bonne solution mais même l’exil n’était pas suffisant à mon goût face à ses crimes, il devait payer.

    - Bon on fait la formation habituelle, je pars devant.  

    Elina était la brute de service dans l’histoire, moi j’avais certes qu’une simple épée mais là n’était pas le soucis, on ne connaissait pas l’étendu de ses pouvoirs, je passe en première ligne et elle arrivera sur le côté pour lui donner le coup de grâce pour l'assommer. Mes ailes se rétractent dans mon dos, elles ne font que me gêner et me servent plus à rien, je lance une première attaque alors qu’ils essayent de manipuler les corps sans tête de nos amis, il n’arrive à rien, il n’y avait plus de conscience dans les corps mais il s’en servait comme projectile que je me prenais en pleine face, soixante-dix kilos à réceptionner à la force de mes deux jambes.

    -  Vous pensez toujours être forts, vous les soldats, vous pensez être les meilleurs mais vous êtes que les pantins de la Commission, de la Reine, vous ne servez qu’à empêcher que les monstres de la Frontière reprennent leurs droits, ici c’est leur montagne, pas la nôtre, je suis leur apôtre et je vais me servir de vos corps pour terrasser votre propre camp.

    Cet homme est un malade, un pur malade, il veut détruire Forteresse et ses habitants, on ne peut pas se permettre ça.

    - Vous n’avez aucun pouvoir ! Nous arriverons à vous défaire.  

    Alors que je me releve du sol poussant le corps inerte de moi, je vois Van Andrasil courir dans sa direction.




    Rencontre sous les remparts Myr10010
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    Re: Rencontre sous les remparts
    Mer 11 Déc 2019 - 0:12 #
    Bien que les cadavres soient inanimés, le magicien était malgré tout parvenu à s'en servir comme de vulgaires blocs de chair, projetant par la force de ses fils invisibles ma consœur à terre, l'espace d'un instant. Proférant un flot d'inepties, il nous défiait à présent de le combattre toutes les deux, une folie...

    À moins qu'il ne s'agisse d'un piège.

    J'avançais donc avec précaution en direction du meurtrier, persuadée qu'il lui restait un atout dans sa manche qu'il conservait bien caché. Il continuait d'ailleurs de reculer, boitant légèrement de la jambe gauche et bientôt je compris pourquoi : au sommet de la crête sur laquelle nous étions montés, nous pouvions à présent distinguer un chalet installé en contrebas, abandonné en apparence même s'il ne faisait aucun doute qu'il s'agissait de celui de la demeure adversaire.

    « - Oh non ! » fis-je tout en balançant ma hache sur mon autre bras. Un grincement de dents avertit toutefois le manipulateur de la douleur qui persistait dans mon dos.

    « - Alors, on a pris un vilain coup... ? Tant mieux, crève donc lentement, j'irai récupérer ton cadavre et celui de ton amie quand j'en aurai fini avec elle !

    - Tu peux toujours rêver... »

    Calant ma jambe droite en soutien, je m'élançai soudainement, le manche de mon labrys droit devant moi, chargeant une nouvelle fois l'ennemi. Malgré la puissance de l'attaque, celui-ci parvint cette fois-ci à se soustraire habilement et, d'un coup de coude dans le dos, m'envoya dévaler la pente derrière lui.

    « - Tu croyais pouvoir m'avoir une secon- »

    SBLAF ! Le choc fut aussi violent que sournois, lorsque le pommeau de l'épée de ma partenaire vint s'enfoncer brutalement dans le menton du scélérat et le catapulta à ma suite, dans la descente en gravillons. Usant de ma hache comme d'une pioche, je rétablissais alors ma chute et saisis à la volée la cheville de la proie qui volait dans ma direction. Décrivant un arc-de-cercle sur la roche, l'homme laissa dans son sillon des marques de sang là où son visage était venu riper contre les copeaux de pierre.

    Son sourire machiavélique n'avait plus rien d'épouvantable, maintenant que trois de ses dents de devant étaient brisées ou manquantes.

    « - Efpèfe de peti- » commença le criminel, lorsque je le retournai face à moi. Il n'eut pas le temps de finir sa phrase qu'un poing ganté finit toutefois dans sa figure.

    Le nez brisé par l'impact et les yeux injectés de sang, l'homme tenta bien de poursuivre, mais un second coup vint finalement le plonger dans un sommeil sans rêve.

    « - Reste couché. »

    Quelques secondes plus tard, la Lieutenante Alnilnam me rejoignait, descendant avec prudence la montagne de gravillons. Remarquant la stabilité de la situation, elle proposa alors de m'aider relever, geste que j'appréciai fort bien. Dans un sourire, je saisis la main tendue, ne remarquant qu'au dernier moment l'éclat de la lame que le magicien avait conservée jusque là dans sa manche...

    ...et la lueur de démence qui animait ses yeux parfaitement éveillés.

    « - Crève, fale fienne ! »
    Bridget AlnilnamLieutenant Grognon
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    Re: Rencontre sous les remparts
    Mer 11 Déc 2019 - 9:15 #
    Rencontre sous les remparts Bann10



    Ma collègue était en difficulté, l’homme était un vrai psychopathe préférant certainement mourir avec sa victime que prendre la fuite ou se faire arrêter, il était donc prêt à tout et je cours aussitôt l’aider, j’ai peur des réactions de ce genre de personne.  

    - Peut-être pas elle mais moi si  

    Arrivant de face et essayant de lui donner un coup assez fort pour l'assommer sans le tuer, je lui refais la dentition en explosant certainement la mâchoire avec le pommeau de mon épée mais il arrive tout de même à pousser ma camarade qu’elle emporte avec lui. Je jauge l’état de la pente, je ne peux pas courir comme je le souhaite pour l’aider mais je vois qu’elle s’en sort bien, je choisis un endroit plus sécurisé pour l’aider, je la trouve bien assez vite en pleine forme en contrebas en train de lui donner le plus beau coup de poing que j’ai pu voir, elle était enragée maintenant.

    Lui tendant une main amicale pour l’aider à se relever, je vois quelque chose qui brille dans mon champs de vision.

    - Attention !  

    Mon cerveau réfléchit à mille à l’heure, je n’ai pas mon bouclier avec moi, mon épée peut rien faire et la Lieutenant était encore accroupie, mon corps réagit à ma place, posant également genoux à terre, je serre la blonde entre mes bras et mes ailes apparaissent aussitôt, couvrant le dos de ma collègue. Le poignard fut aussitôt arrêté dans mon bouclier éphémère, l’homme est absourdi, il ne comprends rien et je profite de cette micro seconde pour attraper son poignet d’une main et lui donner un autre coup de poing avec l’autre main libre. Certes Elina est prise en sandwich mais c’était pour son bien car aussitôt l’homme assommé, je me dégage aussitôt d’elle, mes ailes se plient dans mon dos. Ne voulant pas avoir une autre tentative d’assassinat à notre encontre, je prends ses deux bras et les placent dans son dos, j’ai du certainement casser une épaule quand j’entends le bruit sourd mais ce n’était pas mon problème lorsque je mets tout mon poids sur le bas de son dos, une main tenant sa tête contre le sol.

    - Désolé pour le coup, j’espère que ça va.  

    Mon aile ou un bout de mon armure l’a peut-être blessé sur l’instant mais nous avons maîtrisé l’individu pour l’instant, c’était le principal.

    - Vous pouvez me passer des liens pour attacher cette pourriture ou venir le faire, ça m’arrangerait.  

    Nous attachons solidement le gaillard, il était encore dans les pommes et tant mieux, on le redresse sans ménagement, passant chacune notre bras sous ses épaules pour le traîner jusqu’au chalet. Je gardais un oeil sur notre prisonnier,  on venait de lui refaire le portrait, sa mâchoire était désarticulée, le nez bien cassé, du sang coulant de sa bouche mais une odeur pestilentielle arrive à notre nez, je place aussitôt ma main sur mon visage.

    - Ca sent la mort...  

    Je donne l’homme à Van Andrasil pour inspecter la porte, il serait capable d’avoir mis un  piège et attrape une bûche pour casser la porte et prendre aussitôt une distance de sécurité. Rien ne se passe bien heureusement mais quand j’observe la structure du chalet, j’y vois un bâtiment qui fait la taille d’une grange, haut de plafond, peu de fenêtre et quand la grande porte finit par tomber, on voit le spectacle morbide, on se croirait dans un abattoir. Des poutres avec des crochets, des corps pendus plus ou moins entier, des tables d’expériences, des marionnettes en bois, du sang, beaucoup de sang, un liquide bizarre peut-être pour l'embaumement, on dirait un atelier de taxidermiste.

    -  Je ne crois pas que ce soit une bonne idée de rentrer dedans sans renfort, cette homme est fou, on ne sait pas ce qu’il nous attends… Vous en pensez quoi vous ?

    Non pas que j’ai peur mais nous étions deux, un prisonnier sans renfort, on doit retrouver nos montures et si ça tourne mal, rien et ni personne pourra nous aider, ma raison me dit prudence mais ma soif de savoir me dit d’y jeter un oeil...



    Rencontre sous les remparts Myr10010
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    Re: Rencontre sous les remparts
    Lun 16 Déc 2019 - 0:04 #
    J'avais suivi en silence ma comparse jusqu'au repère du malfrat où nous avions fait la découverte morbide des corps restants. Je tentai à la volée d'identifier, de loin, des cadavres de gardes potentiels, mais ne pouvait aisément différencier les carcasses suspendues. Le sombre abattoir était une épreuve en plus, quelque chose de gratuit auquel aucune de nous deux ne s'était préparée.

    « - Par sûreté, nous devrions d'abord ramener le criminel à Forteresse et l'interroger. Dans un deuxième temps, nous pourrons envisager de revenir pour nettoyer les lieux et étiqueter les corps. Il est fort probable que ces Sentinelles n'étaient pas ses premières victimes... »

    J'ajustai mon bagage monstrueux sur mon épaule. La journée avait été difficile et je souffrais encore de nombreuses plaies et contusions. Il allait de soi que la logique nous imposait de rentrer au bercail, même s'il restait encore beaucoup à faire ici.

    Hochant la tête, la Lieutenante me dépassa tout en récupérant le criminel inconscient et en le portant à son tour tel un sac à patates sur son épaule. Nous fîmes route en sens inverse sans plus attendre ; même si nous devions marcher de nuit, nous ne pouvions prendre le risque d'attendre le lever du soleil pour ramener le truand à bon port.

    Après une dizaine de minutes passées à crapahuter dans les bois et les rochers pour rejoindre le sentier, la lumière du soleil nous quitta définitivement, passant derrière les hautes cimes et n'éclairant plus que dos des montagnes. Usant de mes pouvoirs, je fis donc apparaître un orbe dans l'une de mes mains que je ne lâchai pas cette fois-ci, pouvant le conserver et modifier sa taille ou son intensité pour toute la durée du trajet, bien que cela me fatiguerait sur la durée.

    Nous avançâmes dès lors plus facilement grâce au mini-soleil qui éclairait tous azimuts. Le trajet était aussi légèrement moins pénible en descente et les bêtes sauvages, notamment les charognards nocturnes, fuyaient la lumière aveuglante que je tenais à bout de bras en ouvrant le chemin.

    Au bout de quatre heures, nous vîmes enfin les plus hautes tour de Forteresse devant nous et il ne nous fallut qu'une demi-heure supplémentaire pour rejoindre les remparts. Malgré la force de ma collègue, force était de constater que le poids que représentait notre prisonnier l'avait considérablement fatiguée et je perçus chez elle un soulagement intense lorsque des gardes du Corps des Ours vinrent nous prêter assistance devant la Grande Herse.

    « - Apportez-nous des menottes magiques et vite ! Cet individu est un dangereux criminel et nous ne connaissons pas encore toute l'étendue de ses pouvoirs, » ordonnai-je à un de mes subordonnés qui, voyant mon expression féroce, n'osa pas poser de question et fila directement à l'armurerie.

    La Lieutenante continuait à veiller sur le magicien, malgré la présence des hommes autour. Je savais qu'elle comme moi, nous ne trouverions pas le repos tant qu'il n'était pas proprement menotté et enfermé. Après un temps qui nous parut infini et durant lequel l'homme retrouva ses esprits, commençant à brailler et invectiver mes hommes, la recrue revint enfin avec les fers que je passai personnellement au monstre. Celui-ci dévoila un sourire très laid et éclata d'un rire sardonique :

    « - Si tu crois que ça va m'arrêter, sal- »

    À nouveau, j'usai de mon point pour le faire taire et à nouveau, l'énergumène saigna abondamment du nez, doublement fracturé à présent.

    « - Je t'ai déjà dit de la fermer. Tu parleras lorsque nous te l'autoriserons. »

    Aussitôt, je fis signe à un de mes confrères de bâillonner le bonhomme avant qu'il ne braie à nouveau. Encore sous le choc, le captif ne put gesticuler lorsque le garde banda autour de sa tête un large bout de tissu. Me postant aux côtés d'Alnilnam, je beuglai alors des ordres aux quatre hommes présents, leur demandant de bien vouloir transporter le criminel jusqu'aux geôles. J'ajoutai finalement :

    « - Nous le questionnerons demain aux premières heures, je m'occuperai de l'interrogatoire. Lieutenant, souhaitez-vous que je vous confie des hommes et du matériel pour retourner sur les lieux du crime ? »
    Bridget AlnilnamLieutenant Grognon
    Bridget Alnilnam
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    Re: Rencontre sous les remparts
    Lun 16 Déc 2019 - 11:21 #
    Rencontre sous les remparts Bann10



    Notre marche jusqu’à Forteresse fut longue et éprouvante, nous avions déjà toute la journée dans les pattes puis les différents combats contre les pantins mais il fallait absolument le ramener à la Citadelle pour l’interroger, comprendre pourquoi il fait cela et surtout si il y en avait d’autres, avoir une guilde de mages noirs dans le coin n’était pas envisageable, le territoire des montagnes étaient trop grand à couvrir et beaucoup trop de possibilité de cachettes, on allait le faire parler coûte que coûte.

    Nous arrivons à bon port, Van Andrasil fait le nécessaire pour mettre l’homme aux arrêts mais celui-ci fait encore des siennes comme à son habitude, il reçoit alors de nouveau un coup qui va lui faire comprendre qu’il n’est pas aussi en club de vacances, loin de là même, tout le monde connaît les cachots de Forteresse et leurs réputations, j’ai hâte qu’il goûte à ce petit séjour improvisé.

    - Il ne se taira donc jamais...  

    C’était un fait, il était beaucoup moins bavarde après un bon coup de poing dans le visage, plus à répéter ses inepties en tout genre mais trêve de bavardages, il fallait que je repars à l’assaut de son laboratoire.

    - Je dirais une petite escouade, une dizaine de soldats, un opérateur soignant, deux soldats mages pour sécuriser les lieux puis un soutien logistique pour ramener les preuves avec nous, ils pourront nous suivre à la trace, on peut partir avec la première unité dans moins de deux heures si possible.  

    Plus vite nous aurons atteint la cible, plus vite nous comprendrons le fin mot de l’histoire. Je m’excuse auprès de la blonde pour retrouver mes quartiers, soigner mes quelques blessures, voir un infirmier pour recoudre quelques plaies et faire un point sur mon état de santé. C’était jouable, je pars aux écuries pour assister aux préparatifs, plusieurs catosorus-rex sont affrétés, c’était parfait, ils nous permettront de porter des choses au retour, je donne les derniers ordres au Caporal qui s’occupera de la logistique, il compte partir dans l’heure, nous serons certainement au point de rendez-vous en même temps.

    Je pars à l'armurerie, j’affute mon épée, demande au forgeron de vérifier mon armure légère, j’étais opérationnelle et rien de penser de gravir de nouveau ses montagnes me donnent des frissons, ça fait quelques années que je n’étais pas partie faire une chasse à l’homme et l'adrénaline est au rendez-vous, c’est ce qui me permets de tenir debout. Je retourne dans la cour, je dois faire la revue des troupes, Van Andrasil m’a choisi ses meilleures recrues, elle me laisse la charge de m’occuper de cette expédition pendant qu’elle s’occupe de l’autre. Je demande à chacun de m’expliquer leur spécialité et forme le contingent. D’un pas sûr, je prends la tête du cortège, seconder par un sergent avec qui j’ai déjà officié qui m’explique les différentes stratégies possibles en fonction des hommes qui sont derrière nous. Le soleil commence à pointer le bout de son nez, les hommes ont l’air en pleine forme alors que j’ai déjà quelques kilomètres dans les pattes, j’essaye de tenir le rythme coûte que coûte, le Sergent me propose de prendre la tête de la charge, il a bien compris que j’avais déjà eu une dure journée et je le suis reconnaissante, cet homme a toujours été un homme réfléchi, je lui laisserai l’assaut, je m’occuperai de la gestion des soutiens.

    Nous arrivons quelques heures plus tard sur la colline, les catosorus sont déjà là avec le matériel, j’ordonne aussitôt aux mages de descendre avec l’unité sous les ordres du Sergent, je rejoins la logistique pour amorcer la descente, on ne sait pas ce qui nous attends en bas, la magie noire a toujours été une inconnue non négligeable dans un combat. Les mages font les vérifications, ils décèlent quelques pièges magiques et les désarmoçent, l’assaut est lancé aussitôt, il y avait quelques étranges créatures dans le chalet, elles sont maitrisés, certaines tuées mais nous essayons de capturer le plus de preuves vivantes mais le pire reste à venir, c’était le spectacle macabre à l’intérieur, les pantins reprennent vie dans une sorte de derniers souffles, les soldats sont effarés, ils combattent leurs frères d’armes mais ils mettent leur état d’âme de côté pour y mettre fin.

    Le Sergent m’invite à le rejoindre, je fais l’état des lieux du chalet, des dizaines de cadavres, des expériences sur des animaux, des livres de magie noire ou autres, il faut qu’on embarque tout ça et vu le nombre de corps présents, je demande aux soldats de préparer des civières pour les rapatrier à Forteresse, nous avons les moyens, nous prendrons notre temps pour rentrer voilà tout.

    - Allons-y, nettoyons tout ça et faites attention, on ne sait pas si la magie sévit encore ici.  

    Le temps de tout charger, préparer les civières, nous n’avons pour une bonne heure avant d’entamer la route de retour, les montures avaient tous les livres, on prendra la décision de les brûler plus tard et pour éviter tout risque, nous mettons le feu au chalet et plaçons un cercle de protection magique pour éviter que le feu s'étende. Le chemin se fait dans un silence de mort, les corps de nos camarades sont recouverts d’un drap mais tout le monde a de la peine, je les comprends, ce n’est facile pour personne et nous mettons le double de temps pour rentrer à la Caserne, tous mes hommes sont fatigués et démoralisés.

    On passe les grandes portes, la plupart le visage tiré, des gardes portes, récupèrent les civières et je donne mes derniers ordres au Sergent, il va s’occuper de ranger tout ça, je vais aller rejoindre ma collègue pour faire mon compte-rendu et voir ce qu’elle a appris du mage.





    Rencontre sous les remparts Myr10010
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    Re: Rencontre sous les remparts
    Sam 21 Déc 2019 - 21:38 #
    L'entretien avec l'énergumène n'avait pas été très concluant. Si ce n'était sa folie et ses pouvoirs, l'individu en lui-même semblait isolé et j'attendais d'en découvrir plus sur l'inspection d'Alnilnam pour savoir si on pouvait boucler l'affaire. M'essuyant les mains avec un chiffon suspendu sur un crochet à l'extérieur de la cellule, je prenais le chemin de la sortie des cachots, laissant derrière moi un tas de tissus écrasé contre un mur, le visage et les mains en sang.

    Je n'étais pas favorable à ce genre de violences gratuites, à la torture et au chantage, mais je pouvais m'avérer impitoyable lorsqu'un cas de force majeur se présentait et que des vies innocentes étaient en jeu. Il n'en était rien, à présent : la menace mise hors d'état de nuire, je pouvais simplement faire mon rapport au Capitaine, avec l'aide de la Lieutenante.

    Tandis que je rejoignais le rez-de-chaussée, au niveau du grand hall de la Citadelle, je fus soudainement interceptée par un messager venu de l'extérieur :

    « - Lieutenant, l'officier De Naverre vient d'arriver à Forteresse. Elle souhaite s'entretenir avec vous dès que possible.

    - C'est pas trop tôt, » ironisais-je, emboitant le pas au porteur de nouvelles, même si je savais pertinemment que la jeune femme avait fait au plus vite, au vu des dernières nouvelles, et que son intervention plus tôt dans la mission se serait révélée inutile.

    Même si le bataillon des Sentinelles était le premier concerné par les disparitions survenues à l'Étape de Jaya, la mission avait incombé au Lieutenant et à moi-même car le Capitaine s'imaginait alors que l'origine des évènements était une attaque de bêtes sauvages. Nous avions clairement sous-estimé la menace, cependant.

    Après trois minutes de marche à travers les cours, passant à l'extérieur des remparts, j'accueillis l'officier venue de l'Ouest qui finissait de desseller et se délestait de son équipement. En apparat noire, comme toujours, la Sergente possédait un certain aplomb.

    « - Sergent De Naverre.

    - Bonjour Lieutenant. L'officier supérieur Warrick m'a envoyée dès qu'il a reçu votre message. »

    Dès notre arrivée à Forteresse, j'avais fait mander une estafette pour demander la venue du responsable des Sentinelles des Montagnes ; l'arrivée de la très compétente Sergente était toute aussi bienvenue et ne me surprenait guère, connaissant les occupations de Warrick.

    « - Nous ne vous attendions pas aussi tôt. Je viens de finir d'interroger le prisonnier et la Lieutenante Alnilnam est partie en expédition pour récupérer les corps et nettoyer les lieux.

    - Cela ira, j'attendrai. Avez-vous commencé à rédiger votre rapport ? » interrogea la brune aux yeux couleur émeraude.

    « - Pas encore, mais je peux vous débriefer si cela vous va. Je ne dirais pas non à une tasse de thé, après tout cela... »

    Je commençais à ressentir la fatigue et mes yeux cernés trahissaient la nuit blanche que je venais de passer. Alnilnam ne devait pas être dans un meilleur état et toutes deux nous avions encore des blessures qui nécessitaient davantage de rétablissement.

    J'accompagnai donc l'officier jusque dans mes appartements où je lui retournai l'expérience dans les Montagnes : le refuge vide, la grotte aux cadavres et l'attaque soudaine du marionnettiste. Le rapport oral dura bien une heure et, sur les coups de quinze heures, un messager vint frapper à la porte, nous annonçant le retour imminent de la Lieutenante.

    Nous rendant dans la cour à nouveau, le Sergent et moi, nous retrouvâmes Alnilnam et ses hommes, le teint blafard et le moral dans les chaussettes. Derrière eux venait la charrette affrétée pour le retour des corps, que De Naverre identifia plus tard pour la plupart... et laissa d'autres à l'anonymat, car il s'agissait de pièces détachées et parfois de têtes qu'elle ne reconnaissait pas.

    « - Quelle horreur... » soupira la brunette en réprimant un hoquet de dégout, relâchant un drap qui recouvrait un cadavre.

    « - Tout porte à croire que l'homme a agi seul, heureusement. Son repaire a bien été détruit et toute cette histoire est terminée, mais ça n'enlève rien au nombre de vies qui ont été perdues avant que l'on ne mette la main sur cet aliéné... »

    À mes côtés, ma comparse hocha la tête ; il s'agissait d'éléments qu'elle m'avait transmis tandis que la Sentinelle inspectait les corps. Nous peinions toutes les deux à tenir debout à présent, aussi bien fatiguées physiquement que mentalement par toute cette aventure et ces imprévus. Ce fut la Sergente qui le fit remarquer, alors que nous vidions les lieux pour retourner à la Citadelle :

    « - Vous avez toutes les deux l'air d'avoir passé une sale journée. Allez vous reposer, je vais m'occuper du reste ; après tout il s'agit de mes hommes... »

    Je ne luttai pas, dodelinant du chef avant de prendre le chemin de mes quartiers. La Lieutenante à mes côtés, je me permettais toutefois de souffler, après tout ça, et de la regarder dans les yeux lorsque nous passâmes devant la porte de sa chambre. Je tendis alors une main, la saluant ultimement :

    « - Je suis heureuse que vous ayez été avec moi sur cette mission, Lieutenante Alnilnam. Forteresse manquera certainement d'un élément comme vous. Toutefois nous nous reverrons... c'est certain. »

    Écoutant jusqu'au bout sans agir, mon homologue sembla alors me toiser un instant... avant de sourire enfin et d'empoigner ma main tendue. Je souris à mon tour, concluant avant de lâcher prise :

    « - Sœurs d'armes ? »

    Et la femmes aux ailes repliées, au visage éclairé par un air amical sincère de me répondre alors :

    « - Sœurs d'armes. »
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